M2S4 Anomalie du métabolisme de l'acide urique Flashcards
• Connaître l’étiopathogénie des hyperuricémies et de la goutte • Comprendre leurs implications diététiques
Comment sont dégradées les bases azotées ?
Les bases azotées sont dégradées, réutilisées et/ou éliminées selon leur nature :
· les purines sont dégradées en acide urique ;
· les pyrimidines sont dégradées en fragments carbonés réutilisables dans le métabolisme.
Selon quelles modalités différentes sont dégradée des purines ?
Une faible proportion des purines est dégradée selon deux modalités différentes :
· l’AMP subit d’abord une désamination en inosine-phosphate puis une déphosphorylation en inosine et, finalement, le clivage du reste de ribose avec obtention de hypoxanthine. Cette dernière molécule subit une déshydrogénation en xanthine sous l’action de la xanthine-déshydrogénase (qui a comme centre actif un atome de molybdène) ;
· le GMP est déphosphorylé puis séparé du reste de ribose avec obtention de guanine, désaminée par la suite avec obtention directe de xanthine.
Que devient la xianthine ?
La xanthine subit l’action de la même enzyme xanthine-déshydrogénase (anciennement xanthine-oxydase) pour être transformée en acide urique, produit final de dégradation des purines chez les primates.
Que deviennent les bases puriques après catabolisme ?
Après le catabolisme des nucléotides en bases puriques, celles-ci ne sont pas encore définitivement engagées vers la synthèse de l’acide urique.
Une majorité va être réutilisée pour reformer des nucléotides, ceci afin d’économiser la production, le coût énergétique de la formation initiale des nucléotides puriques (7 molécules d’ATP utilisées par molécule d’Amp ou de GMP produite).
Schéma général : Base + PRPP = Nucléoside-5’-phosphate + PPi
Comment la cellule peut elle faire l’économie d’une synthèse d’adénine ?
Pour l’adénine, la cellule peut faire l’économie d’une synthèse en la régénérant en AMP grâce à l’adénine phospho-ribosyl transférase (APRT) qui condense l’adénine avec un 5-phosphoribosyl pyrophosphate (5-PRPP).
Que permet la HGPRT ?
Pour la guanine et l’hypoxanthine, l’hypoxanthine-guanine phospho-ribosyl transférase (HGPRT) permet de régénérer respectivement le GMP et l’IMP.
Bien que cette enzyme, l’HGPRT, ne semble jouer qu’un rôle mineur dans le métabolisme des purines, son absence totale rencontrée dans le syndrome de Lesch-Nyhan conduit à de sévères désordres cliniques.
Pourquoi les voies de récupération sont elles si importante ?
Cette voie de récupération représente pour certaines cellules, les hématies en particulier, la seule source possible de nucléotides.
L’acide urique est une molécule peu soluble dans l’eau.
Ses sels métalliques (le plus souvent de sodium) sont également des substances cristallines qui, lorsque leur concentration sanguine est élevée, peuvent précipiter dans les membranes biologiques (en premier lieu articulaires) et induire une inflammation.
Par quoi se traduise le plus souvent les anomalies du métabolisme des bases azotés ?
Les anomalies du métabolisme des bases azotées se traduisent le plus souvent par une hyperuricémie (les anomalies du métabolisme des pyrimidines sont beaucoup plus rares).
Néanmoins, ces anomalies restent marginales dans les causes des hyperuricémies.
Quelles sont les valeurs d’uricémie considérées comme normales ?
Les valeurs considérées comme normales de l’acide urique dans le sang (uricémie) sont différentes selon l’âge et le sexe (en mg/L) :
- Nouveau-né : 20-35
- Enfant : 20-50
- Adulte homme : 35-70
- Adulte femme : 25-60
Quelles sont les principales cause d’élévation de l’acide urique sanguin ?
· Les apports exogènes excessifs en bases azotées
· La diminution de l’excrétion rénale de l’acide urique.
· L’augmentation de la production endogène d’acide urique
· Le syndrome de Lesch-Nyhan
Quelles sont les sources exogènes en bases azotées ?
Les viandes jeunes (veau, agneau),
les abats (surtout le foie et les rognons),
les charcuteries,
certains fruits de mer (les crustacés)
certains légumes secs (lentilles notamment).
Quelles sont les causes de la diminution de l’excrétion rénale d’acide urique ?
Cette excrétion se fait au niveau du tube rénal par un mécanisme inhibé par la présence d’alcool.
Chez certaines personnes, il existe un déficit héréditaire de ce mécanisme qui se dévoile notamment lors de l’ingestion d’alcool.
Par ailleurs, le déficit s’exprime également dans l’insuffisance rénale.
Quand survient une augmentation de la production d’acide urique ?
Elle survient lorsqu’il y a une cytolyse excessive.
C’est le cas dans certaines maladies immunitaires, notamment le psoriasis, ainsi que lors de traitements anticancéreux (chimiothérapies ou radiothérapies).
Un cas particulier est représenté par l’obésité, condition caractérisée par un excès cellulaire au niveau du tissu adipeux.
Du fait du renouvellement relativement rapide des adipocytes (environ trois semaines), la quantité de bases azotées libérées par lyse cellulaire est augmentée, ainsi que la production d’acide urique
Qu’est ce que le syndrome de Lesch-Nyhan ?
Il consiste en un déficit héréditaire en HGPRT, ce qui interdit la réutilisation des purines et augmente d’autant leur dégradation et la production d’acide urique.
Il s’agit d’une anomalie rare (en moyenne 1/300 000) à transmission récessive liée au chromosome X.
De ce fait, elle n’a pas d’expression phénotypique chez les femmes hétérozygotes, mais s’exprime chez les hommes ainsi que chez les femmes monozygotes.
Le déficit du métabolisme des purines est associé à des troubles psycho-comportementaux majeurs encore mal expliqués, qui apparaissent tôt dans la vie : retard psychomoteur, baisse du tonus musculaire, atteinte motrice parfois majeure et des troubles majeurs de comportement, notamment la tendance à l’automutilation parfois avec autophagie, la coprolalie (langage ordurier) et l’agressivité.
Les signes liés à la présence des cristaux d’acide urique surviennent plus tard dans la vie (goutte).
Qu’est ce que la goutte ?
La goutte (appartenant aux groupes des arthrites inflammatoires ou microcristallines) est la conséquence au niveau articulaire d’une hyperuricémie (excès d’acide urique dans le sang).
Elle fait partie du groupe des arthrites (inflammations articulaires) microcristallines, ce qui signifie que l’inflammation articulaire est provoquée par la présence de microcristaux, dans ce cas précis d’acide urique.
La molécule se retrouve dans tous les tissus mais précipite de manière préférentielle au niveau des membranes articulaires.
La présence de cristaux à ce niveau induit une inflammation initialement aiguë, avec les signes caractéristiques (rougeur, tuméfaction, chaleur, douleur).
La localisation la plus fréquente (traditionnellement) se fait au gros orteil, mais toutes les articulations et notamment celles des extrémités peuvent être touchées. La douleur est parfois violente et handicapante.
Ces manifestations cliniques constituent la « crise de goutte », qui disparaît spontanément.