M1S2 Maigreur et dénutrition Flashcards
• Connaître l’étiopathogénie de la dénutrition • Comprendre les mesures diététiques préventives et curatives • Maîtriser la définition de la dénutrition
Comment définit-on la dénutrition ?
La dénutrition peut être définie par opposition à l’obésité comme un déséquilibre entre l’apport calorique et la dépense calorique en défaveur des apports.
- Tout comme pour l’obésité, une première appréciation de l’état nutritionnel peut être fournie par le calcul de l’indice de masse corporelle, pour lequel on peut fixer une limite inférieure acceptable à 17 kg/m²
(limite relevée à 20 kg/m² pour les personnes âgées de plus de 70 ans, car elles sont plus à risque de dénutrition).
- Une autre manière d’évaluer la dénutrition est de quantifier une perte de poids.
La perte d’au moins 5 % du poids corporel en un mois ou d’au moins 10 % en six mois est un des critères de dénutrition.
Comment doit être exprimé la perte de poids ?
La perte de poids sera exprimée en pourcentage par rapport au dernier poids connu (au cours d’une précédente consultation ou d’une précédente hospitalisation), mais également en pourcentage par rapport au poids de forme du patient (son poids stable lorsqu’il est en bonne santé).
Toute perte de poids doit être autant que possible rapportée à une période, car la vitesse de perte de poids est en relation avec sa sévérité.
Dans la mesure du possible, les pesées comparées doivent se faire sur une même balance.
Par quels autres signes peut être révélée une dénutrition ?
- l’asthénie (fatigue intense et durable)
- la bradycardie et l’hypotension
- des signes d’hypogonadisme hypogonadotrope,
- des signes de fragilité cutanée et muqueuse : ongles fragiles, perte de cheveux, peau sèche et fine, escarres, mycoses buccales… Cela est dû à des carences en protéines et en vitamines ;
- une immunodépression, c’est‑à‑dire une baisse des défenses immunitaire, se manifestant par des infections plus fréquentes. Cela est dû à des carences en protéines ;
- un retard de cicatrisation ;
- des troubles digestifs.
Qu’est ce que l’hypogonadisme hypogonadotrope ?
Un dysfonctionnement des gonades (testicules chez l’homme et ovaires chez la femme) lié à une diminution de la stimulation par l’hypophyse : aménorrhée (arrêt des menstruations), diminution de la fertilité, diminution de la libido ;
Quels sont les deux marqueurs biologiques sanguins de la dénutrition les plus utilisés ?
Albumine et pré albumine
Qu’elle est la concentration physiologique de la l’albumine dans le sang ?
Pourquoi est il inutile de la doser quotidiennement ?
La concentration normale dans le sang varie entre 35 et 50 g/L.
On parle de dénutrition protéique lorsque l’albumine est à une concentration sanguine inférieure à 30 g/L.
Sa demi‑vie est d’une vingtaine de jours, ce qui signifie qu’il faut une vingtaine de jours pour que la moitié des protéines d’albumine synthétisées à un moment donné soient détruites.
Cette demi‑vie relativement longue en fait un marqueur retardé de l’état de nutrition d’un patient, il n’y a pas d’intérêt à la doser quotidiennement dans une prise de sang.
Qu’est ce que l’albumine ? Quelles sont les conséquences d’une diminution ?
L’albumine est une protéine synthétisée par le foie. Il s’agit principalement d’une protéine de transport (d’hormones par exemple).
Il est important de savoir que l’albumine sanguine joue également un rôle de maintien de la pression oncontique.
En effet, il s’agit de la protéine la plus abondante dans le sang, et elle permet donc de retenir le liquide dans les vaisseaux.
Lorsque l’albumine diminue, on dit que la pression oncotique est diminuée, cela signifie que l’eau est moins retenue dans les vaisseaux et qu’elle a tendance à fuir dans les tissus, provoquant des oedèmes.
La fuite d’eau dans la cavité abdominale est également responsable d’une ascite, qui fait gonfler le ventre. On peut donc observer des patients fortement dénutris présentant des oedèmes et un gros ventre, du fait de la fuite d’eau liée à la baisse de pression oncotique.
Qu’est ce que la préalbumine ? Quelle est sa concentration dans le sang ?
La préalbumine (aussi nommée transthyrétine) est également une protéine synthétisée par le foie, dont la concentration normale dans le sang varie entre 0,25 et 0,35 g/L.
Son principal rôle est de transporter la T4 (une hormone thyroïdienne) et la vitamine A.
Sa demi‑vie est bien plus courte que celle de l’albumine (environ 2 jours), ce qui en fait un marqueur de suivi immédiat de la dénutrition (elle permet de révéler rapidement une dénutrition qui se met en place, ou d’évaluer rapidement le traitement d’une dénutrition).
Quelle est la formule permettant de calculer la valeur corrigée de l’albumine en fonction de la CRP ?
Albumine corrigée = Albumine + (CRP/25)
(Conformément à l’usage, les valeurs d’albumine et d’albumine corrigée sont en g/L, la CRP est exprimée en mg/L)
Par exemple, dans le cas d’une albumine à 24 g/L sur le bilan biologique d’une patiente présentant un syndrome inflammatoire avec une CRP à 267 mg/L :
Albumine corrigée = 24 + (267/25) = 34,68 g/L.
Qu’est il important de garder à l’esprit concernant les valeurs d’albumine et de préalbumine ?
Il est important de garder à l’esprit que les valeurs d’albumine et de préalbumine ne doivent pas être interprétées sans contexte : dans certaines circonstances, une hypoalbuminémie ou une hypopréalbuminémie peuvent être observées sans contexte de dénutrition.
Ces circonstances sont par exemple celles d’un syndrome inflammatoire, de certaines maladies rénales ou de certaines maladies hépatiques.
Concernant la préalbumine, elle peut également être abaissée en cas d’hypothyroïdie ou d’alcoolisme.
Qu’est ce que la CRP ?
La CRP, ou C Reactive Protein est un marqueur augmenté dans un contexte de syndrome inflammatoire.
Quels autres marqueurs de dénutrition sont utilisés de manières beaucoup plus rare ?
- la Retinol Binding Protein (RBP) est l’hormone qui transporte la vitamine A. Sa demi‑vie est très courte (une demi‑journée), ce qui en fait un marqueur de dénutrition aiguë.
Valeurs normales de RBP : 0,25 à 0,75 g/L ; - la transferrine est l’hormone transportant le fer de l’intestin vers le foie pour le stocker.
Valeurs normales : entre 2 et 4 g/L.
En dehors des marqueurs spécifiques de la dénutrition, quels paramètres biologiques peuvent être perturbés lors d’une dénutrition ?
En dehors de ces marqueurs assez spécifiques de la dénutrition, il faut savoir que l’on peut retrouver un certain nombre de paramètres biologiques perturbés lors d’une dénutrition :
c’est le cas des globules blancs,
des globules rouges,
du sodium sanguin,
du potassium sanguin,
de l’urée
et de la créatinine,
de la glycémie
et des hormones thyroïdiennes.
Quels marqueurs urinaires peuvent contribuer au bilan d’une dénutrition ?
- La créatinine urinaire : la créatinine est un produit de dégradation du muscle éliminé dans les urines. Pour une morphologie donnée, l’élimination quotidienne de la créatinine est constante, la créatinine éliminée dans les urines (créatininurie) peut donc être le reflet de la masse musculaire.
- Le bilan azoté urinaire : l’azote est un atome des acides aminés qui composent les protéines, principalement éliminé dans les urines. Si l’on connaît la quantité de protéines ingérées par un patient, on peut prédire la quantité d’azote qu’il doit éliminer au cours d’une journée par voie urinaire. En dosant l’azote dans les urines, on peut comparer la valeur mesurée à la valeur prédite et ainsi dépister une élimination excessive liée à une perte de masse musculaire.
Quels peuvent être les causes de la diminution des apports ?
- anorexie
- boulimie
- dépression
- troubles bucco-dentaires et œsophagiens
- pauvreté
- troubles de la digestion
Qu’est ce que l’anorexie ?
Il s’agit de la perte de l’envie de manger.
- Elle peut être la composante d’une pathologie psychiatrique, il s’agit alors d’anorexie mentale.
- Elle peut être la conséquence d’une pathologie non psychiatrique qui diminue l’appétit (depuis la petite grippe jusqu’au cancer). Dans ce cas, la prise en charge de la pathologie permettra généralement de retrouver peu à peu l’appétit.
Qu’est ce que l’anorexie mentale ?
Cette pathologie mène à des régimes excessifs avec une obsession liée à la perte de poids, et un déni de l’état pathologique.
L’anorexie mentale s’accompagne généralement d’une diminution de la vie sociale et d’un isolement.
Les malades anorexiques sont constamment à la recherche de méthodes leur permettant de maigrir, et ont recours à des vomissements pouvant provoquer des déshydratations et des pathologies de la bouche et de l’oesophage.
Ils utilisent parfois des médicaments tels que des diurétiques (qui augmentent le volume d’eau uriné) ou des laxatifs (qui augmentent le volume des selles) pouvant avoir des effets néfastes très graves (déshydratation, troubles des ions sanguins).
L’anorexie s’accompagne le plus souvent d’une aménorrhée (absence de règles).
Qu’est ce que la boulimie ?
Les patients boulimiques sont des patients dont l’apport alimentaire est excessif (alimentation compulsive), mais qui peuvent être dénutris en raison d’un comportement compensatoire faisant intervenir des vomissements forcés et l’utilisation de médicaments, comme dans l’anorexie mentale.
Il existe également d’autres compulsions alimentaires ou troubles du comportement alimentaire alternant épisode boulimique et épisode anorexique.
Qu’est ce que la dépression ?
La dépression est une maladie qui touche tous les âges, depuis l’enfance jusque très tard dans la vie.
Ses nombreux symptômes, parmi lesquels la tristesse ou la perte de plaisir, sont très handicapants et accroissent le risque suicidaire.
La dépression peut également être génératrice d’une anorexie.
La maladie peut être soignée efficacement grâce aux médicaments antidépresseurs et à la psychothérapie.
Toutefois, le risque de rechute est extrêmement présent et persiste plusieurs années après la rémission.
Quels troubles bucco-dentaires et œsophagiens peuvent gêner l’absorption de nourriture ?
- douleurs dentaires,
- l’absence de dentition (personnes âgées ayant perdu leurs prothèses dentaires),
- des douleurs ou des blocages de l’œsophage lors de l’alimentation (dysphagie).