M1S6 Eléments d'oncologie Flashcards
• Connaître la définition de cancer • Maîtriser les informations d’une cellule saine en une cellule maligne (cancérogenèse) • Comprendre les processus évolutifs d’une tumeur maligne
Mortalité et incidence du cancer :
Le cancer représente un véritable enjeu de santé publique dans les pays industrialisés. En France, il représente la première cause de mortalité, devant les maladies cardio-vasculaires.
Il est responsable actuellement d’un tiers des décès chez les hommes et d’un quart des décès chez les femmes.
Bien que la mortalité soit en diminution, son incidence augmente régulièrement.
Le nombre de patients traités pour des pathologies cancéreuses approche en France le million et plus de 300 000 nouveaux cas sont décelés tous les ans.
Au plan mondial, le nombre de nouveau cas est de 14 millions par an et le nombre de décès de 8,5 millions (OMS).
Evolution de l’épidémiologie et aspect socio-économique :
L’évolution positive est liée à l’amélioration des méthodes de dépistage ainsi qu’à l’efficacité accrue des méthodes thérapeutiques utilisées.
En revanche, l’exposition de plus en plus importante aux facteurs de risque et le vieillissement de la population favorisent l’augmentation du nombre de cas.
L’aspect social et économique est loin d’être négligeable, la prise en charge globale des cancers est très coûteuse tant par les soins que par l’incapacité de travail induite.
Qu’est ce que le cancer ?
Une prolifération anarchique et incontrôlée de cellules qui finissent par constituer une tumeur cancéreuse (ou tumeur maligne).
Une tumeur ne correspond pas à la structure tissulaire habituelle, il n’existe ainsi pas de « tissu cancéreux ».
Les cellules cancéreuses présentent des particularités qui les différencient des autres cellules de l’organisme.
A quoi fait référence la notion de tumeur ?
Souvent, le cancer est décrit comme « tumeur ». Dans le sens strict du terme, « tumeur » signifie « gonflement », « tuméfaction ».
Comme il sera vu par la suite, les cellules cancéreuses se développent sans contrôle et finissent par constituer une masse cellulaire développée en dehors des structures tissulaires classiques, ce qui se traduit cliniquement par une « tumeur ».
Mais il convient de savoir qu’une tumeur n’est pas toujours cancéreuse ; certaines peuvent être constituées de cellules non-cancéreuses et elles sont définies comme « bénignes ».
Les tumeurs cancéreuses sont, par opposition, définies comme « malignes ».
Qu’est ce que la carcinogenèse ?
Le mécanisme d’apparition du cancer.
Il débute au niveau du noyau cellulaire qui subit des modifications sous l’influence de facteurs endogènes et/ou exogènes.
Comment appelle t-on les modifications du matériel nucléaire ? Que permettent leur recherche ?
Les modifications intéressant le matériel nucléaire (ADN) sont des mutations.
Leur recherche permet de définir certains types de cancers.
Qu’appelle t-on facteur de risque / cancérogènes ? Qu’est ce qu’un gène oncogène ?
La présence de facteurs ne menant pas obligatoirement à l’apparition d’un cancer.
Ils induisent des modifications au niveau génétique cellulaire.
Les gènes susceptibles d’entraîner par leur modification l’apparition de cancers sont des oncogènes.
Il faut savoir que d’autres gènes, les anti-oncogènes, ont des actions opposées et « préviennent » l’apparition des cancers.
Quels sont les facteurs endogènes de cancer ?
- âge
- profil génétique (hérédité)
- sexe
- nombre de division cellulaire
Pourquoi l’avancement en âge est il un facteur de risque endogène ? Exemple et contre exemple :
L’avancement en âge augmente le risque d’apparition d’anomalies lors de la division cellulaire (cancer colorectal qui survient plus souvent après 50 ans).
Mais certains cancers surviennent plus souvent, voire exclusivement chez les sujets jeunes pendant les phases de croissance (certaines leucémies, cancer testiculaire).
En quoi le profil génétique peut il être un facteur endogène ? Quels cancers ont une composante héréditaire ?
Certaines personnes sont porteuses de modifications génétiques prédisposant à l’apparition de cellules cancéreuses, ou encore de particularités génétiques qui limitent l’efficacité des mécanismes de protection anticancéreux.
Cet aspect explique la présence de plusieurs cas du même type de cancer dans une même famille et permet d’effectuer une prévention ciblée.
Certains cancers ont plus souvent une composante héréditaire (sein, colorectal, prostate, col de l’utérus…).
Par quoi peut être signalé les modifications génétiques prédisposant à l’apparition de cancer ?
Ces modifications sont souvent signalées par la présence de structures exomembranaires particulières (mais peu spécifiques), notamment des glycoprotéines codées par le complexe majeur d’histocompatibilité (CMH).
Leur présence donne une indication sur le risque de survenue de la maladie mais certainement pas sur sa survenue réelle chez une personne donnée !
Qu’est ce que le CMH ?
Complexe majeur d’histocompatibilité : ensemble de six gènes principaux, portés chez l’Homme, par le chromosome 6, codant pour des glycoprotéines de la surface membranaire des cellules.
Les marqueurs de surface interviennent dans la reconnaissance cellulaire par le système immunitaire.
Ils font partie du système HLA (Human Leucocyte Antigen)
En quoi le sexe est il un facteur de risque endogène ?
Certains cancers se développent dans des conditions hormonales spécifiques (cancer du sein chez la femme, de la prostate chez l’homme).
Pourquoi le nombre de division cellulaire est il un facteur de risque endogène ? Quels stissus sont particulièrement concernées ? Quel tissu n’est pas concerné ?
La division est un moment charnière dans l’évolution d’une population de cellules et la réplication de l’ADN entraîne très souvent des anomalies.
Plus le nombre de divisions est important, plus ce risque est grand.
C’est le cas des tissus à renouvellement rapide (les muqueuses digestive et respiratoire, les cellules sanguines…), des tissus soumis à des agressions répétées (par les facteurs exogènes cités ci-après) qui entraînent une inflammation chronique et des tissus dont le renouvellement est stimulé par des facteurs hormonaux ou autres.
Les cellules ne pouvant pas se diviser, comme les neurones, ne développent pas de cancers.
Quel est le mode d’action des facteurs de risque exogènes ?
Il est en grande partie commun (exception faite pour les facteurs biologiques) : l’altération des bases azotées qui constituent les acides nucléiques.
La cible est généralement constituée par les doubles covalences carbone-azote, relativement instables et soumises au stress oxydatif dû à des facteurs physiques et chimiques.
L’effet cumulatif de l’action de plusieurs de ces facteurs est loin d’être connu, mais il semble proche d’une augmentation exponentielle du risque.
Quels sont les types facteurs de risques exogènes ?
- Facteurs physiques : irradiation, agression mécaniques répétées
- Facteurs chimiques
- Facteurs biologiques
Quelles tissus sont susceptibles de développer des cancers suite à une exposition à des facteurs physiques ?
Tous les tissus exposés aux radiations ionisantes sont susceptibles de développer des cancers, mais souvent il s’agit de cancers de la peau ou des cellules sanguines.
La radiothérapie est également source de cancers secondaires, comme c’est le cas par exemple des cancers oesophagiens dans les suites de radiothérapies thoraciques.
Certains cancers cutanés et muqueux (des lèvres notamment) sont le résultat d’agressions mécaniques répétées, par exemple chez les fumeurs de pipe.
Quels tissus sont concernés par les facteurs de risque chimique ?
Exemple de facteurs chimiques :
- Certains composants des fumées de tabac,
- l’amiante,
- certains solvants organiques ou autres molécules aromatiques polycycliques,
- l’arsenic,
- les aflatoxines (toxines d’origine mycotique),
- substances irritantes et toxiques tel l’alcool.
C’est le cas des cancers des voies aéro-digestives supérieures, de l’oesophage ou, pour les mycotoxines, du cancer hépatique.
Exemple de facteur de risques biologiques exogènes :
D’origine virale.
Un exemple est constitué par les rétrovirus, capables d’insérer des fragments de leur propre matériel nucléique dans le génome des cellules hôtes.
Ainsi le cancer hépatique, faisant suite à une infection chronique à virus de l’hépatite B ou C.
Exemple de comportement / situation à risque :
- Intoxication alcoolo-tabagique
- Obésité et comportement alimentaire à risque
- Exposition aux radiation (UV et cancer de la peau)
- Expositions aux facteurs infectieux
Quelles facteurs de risque regroupe l’intoxication alcoolo tabagique ?
- le risque d’irritation locale chronique (des voies aéro-digestives supérieures pour les deux, de l’œsophage et de l’estomac pour l’alcool, des voies respiratoires pour le tabac)
- la surproduction d’agents oxydants et de radicaux libres (pour les deux).
A quels cancers sont associés les comportements alimentaires à risque .
l’obésité en soi semble constituer un facteur de risque cancérigène, d’autant plus que son apparition ne peut être dissociée de la consommation alimentaire de facteurs perturbateurs endocriniens.
Elle est évoquée dans l’apparition du cancer de l’utérus, du sein, du cancer colorectal, mais également depuis peu dans celle du cancer du pancréas, de la prostate et des reins.
Exemple de comportement à risque exposant aux facteurs de risque infectieux :
Une activité sexuelle non-protégée comme c’est le cas pour l’infection à papillomavirus impliquée dans l’apparition du cancer du col de l’utérus.
Quelles fonctions particulières acquises après modification du génome peuvent agir comme initiateur dans le processus de cancérisation ?
- autonomie par rapport au contrôle biochimique
- inhibition du vieillissement cellulaire et de la mort cellulaire (apoptose) génétiquement programmée ;
- stimulation de la division cellulaire qui devient anarchique et incontrôlée, a priori infinie ;
- diminution ou disparition des jonctions intercellulaires, ce qui confère aux cellules une grande mobilité ;
- sécrétion de facteurs angiogéniques qui stimulent la prolifération de vaisseaux sanguins à l’intérieur de la tumeur ;
- reprise aléatoire de fonctions cellulaires et perte des fonctions spécifiques à la cellule d’origine.
Comment le contrôle des cellules est il normalement exercé ? Que deviennent les cellules autonomes par rapport à ce contrôle ?
-Par les hormones
- et cytokines (molécules signal utilisées par les cellules pour communiquer).
Une conséquence majeure est la perte de l’inhibition de contact, qui permet une prolifération illimitée ;
A quoi peut correspondre une reprise aléatoire de fonctions cellulaires et perte des fonctions spécifiques à la cellule d’origine ?
- Une dédifférenciation plus ou moins marquée qui peut rendre la cellule impossible à reconnaître, accompagnée parfois d’apparition de fonctions complètement nouvelles pour la cellule considérée et sans rapport avec les besoins de l’organisme.
- Certaines des molécules sécrétées sont relativement spécifiques d’un type de cancer ou d’un autre et constituent des marqueurs tumoraux.
- Pour certains, ils sont issus de la reprise de fonctions ancestrales (antigène carcino-embryonnaire, alpha-foetoprotéine),
- d’autres ont une fonction hormonale incontrôlée (hormone de croissance, insuline, etc.) ou servent juste de paramètres de surveillance (antigènes carcinologiques – CA).
Certains de ces caractères sont à l’origine des syndromes paranéoplasiques (en marge du cancer, liés par exemple aux sécrétions hormonales).
Quels sont les conséquences communes aux cellules devenues cancéreuses suite aux modifications du génomes ? (Comment les reconnait on ?)
L’apparition d’une population de cellules cancéreuses, clonées, identiques les unes aux autres.
Elles ont en commun le fait de se trouver en division rapide et constante (nombreuses mitoses).
Elles présentent des noyaux volumineux.
Leurs glycoprotéines de surface sont souvent modifiées.
La mort cellulaire se fait presque exclusivement par manque de substrat nutritionnel et/ou de dioxygène
Quelle problématique posent les cellules cancéreuse vis à vis des autres cellules ?
Les cellules cancéreuses se trouvent en compétition avec les autres cellules de l’organisme sur le même substrat nutritionnel (représenté par les apports alimentaires).
Lorsque la consommation énergétique des cellules tumorales devient dominante, s’installe une dénutrition qui affaiblit l’organisme et diminue ses capacités de défense.