M4S3 Pathologies digestives - diarrhées Flashcards
Définition d’une diarrhée selon la société française de gastro-entérologie :
La Société française de gastro‑entérologie nous indique qu’une diarrhée correspond à une émission de selles dont la quantité est supérieure à 300 grammes par 24 heures, à une augmentation de la fréquence des selles, ou à une modification de leur consistance (molles ou liquides).
Comment identifie t-on les diarrhée en pratique ?
En pratique clinique, il n’est pas possible de peser les selles et l’on retiendra qu’une diarrhée consiste en l’augmentation de la fréquence, de l’abondance ou du caractère liquide des selles.
Comment distingue t-on une diarrhée chronique ?
On sépare la diarrhée aiguë (souvent de cause infectieuse) de la diarrhée chronique, c’est‑à‑dire durant depuis plus de 4 semaines (rarement de cause infectieuse).
Nous verrons que les diarrhées aiguës sont souvent de nature hydro‑électrolytique (diarrhées osmotiques ou sécrétoires) tandis que les diarrhées chroniques sont souvent des diarrhées liées à une maldigestion
et/ou à une malabsorption.
Quel germes est le plus souvent en cause dans le cas de diarrhée infectieuse ?
Concernant les diarrhées infectieuses, celles‑ci sont le plus souvent dues à des bactéries ou à des virus, mais peuvent aussi être fongiques (c’est‑à‑dire dues à des champignons) ou parasitaires (moins fréquemment en France,
mais couramment dans les pays tropicaux en voie de développement).
Quel type de diarrhée est il important de distinguer ?
- les diarrhées chroniques des diarrhées aiguës
- les diarrhées de cause infectieuse de toutes les autres diarrhées
- les diarrhées de malabsorption et/ou de maldigestion (de cause organique ou fonctionnelle : une partie des nutriments n’est pas absorbée et se retrouve dans les selles)
- les diarrhées hydro‑électrolytiques (diarrhées
composées d’eau et des ions qui l’accompagnent physiologiquement : potassium, chlore, sodium) - les diarrhées motrices (par accélération du transit).
Quelles questions doivent être poser lors de l’interrogatoire concernant les diarrhée ?
Il est essentiel de mener un interrogatoire précis concernant la diarrhée et la constipation des patients, de manière à
éviter une erreur de diagnostic.
L’interrogatoire doit préciser:
- la fréquence à laquelle le patient se rend aux toilettes,
- la fréquence à laquelle il parvient à déféquer, - la consistance des selles et leur abondance (approximative),
- ainsi que l’inconfort lors de la défécation et après la défécation.
Qu’est ce qu’une pseudo-diarrhée ?
Elle peut parfois masquer une constipation, dans la mesure où la persistance des selles dans le rectum provoque une sécrétion de mucus, qui peut être à l’origine d’émissions liquides lors de la défécation, sans que de vraies selles ne soient évacuées.
La distension intestinale provoquée par la stase fécale active en effet le nerf vague (appartenant au système parasympathique), qui favorise les sécrétions du système digestif.
Comment une constipation peut elle être appelé diarrhée à tort ?
Une constipation peut être appelée diarrhée à tort : l’inconfort lié à la constipation peut amener le patient à
se rendre de nombreuses fois aux toilettes (ce qui évoque une diarrhée) sans pour autant que des selles soient
émises (il s’agit donc d’une constipation).
Cet inconfort est lié à la présence de matières fécales dans le rectum,
provoquant sa distension génératrice d’un réflexe recto‑anal contracteur qui s’exprime par le besoin d’aller à
la selle.
L’impossibilité d’émettre les selles malgré ce réflexe peut alors être liée à la consistance trop solide et volumineuse des selles.
Quelle est la PEC d’une diarrhée ?
La gravité des diarrhées est d’une grande variabilité en fonction des pays.
Dans les pays développés, la prise en
charge est adaptée et ces diarrhées ne sont pas un problème majeur de santé publique.
En revanche, dans les pays en voie de développement, les diarrhées sont une grande cause de mortalité car elles provoquent une déshydratation
pouvant être majeure.
La réhydratation de l’adulte peut généralement passer par la simple consommation d’eau potable.
En revanche chez l’enfant, il est courant d’utiliser des solutés de réhydratation orale
Quels sont les symptômes de la déshydratation chez le nourrisson ?
Une perte importante de poids.
Une perte de poids supérieure à 10 % justifie une hospitalisation pour réhydratation par voie parentérale.
Quels sont les symptômes de la déshydratation extra-cellulaire ?
- Persistance du pli cutané : si on pince la peau, elle ne revient pas directement à son état lisse normal.
- Hypotonie des globes oculaires : poches importantes sous les yeux.
- Hypovolémie : se traduit par une diminution de la tension artérielle (et par une tachycardie en compensation : afin de conserver son débit malgré une faible quantité de sang à éjecter, le cœur bat plus vite).
- Soif.
Quels sont les symptômes de la déshydratation intra-cellulaire ?
Stade avancé survenant si la déshydratation extra‑cellulaire n’est pas corrigée :
- soif impérieuse,
- sécheresse de la muqueuse buccale, de la langue,
- fièvre,
- troubles de la conscience pouvant aller jusqu’au coma.
Quels sont les signes paracliniques pouvant révéler l’état de déshydratation provoquée par une diarrhée ?
- en cas de déshydratation extra‑cellulaire, on observera une hémoconcentration : la quantité totale d’eau diminuant, le sang est plus concentré (notamment en protéines et en hémoglobine, ce qui se traduit par une fausse
hyperprotidémie et une hémoglobine faussement élevée) - en cas de déshydratation intracellulaire, l’ionogramme sanguin est perturbé : on observe principalement une
hypernatrémie.
De quoi sont composés les solutés de réhydratation orale ?
- d’électrolytes : sodium, chlore et potassium ; ce sont les ions contenus dans l’eau perdue par la diarrhée, ils
permettent donc de compenser les pertes ; - de glucides : qui permettent un apport énergétique (la diarrhée peut faire perdre des nutriments qui n’ont pas
le temps d’être absorbés par l’intestin, constituer une agression qui consomme de l’énergie et provoquer une anorexie qui empêche la prise alimentaire) ; - d’agents alcalins : qui permettent d’éviter une acidose car les pertes diarrhéiques sont des pertes alcalines (la
perte excessive de substances alcalines au cours d’une diarrhée est susceptible de provoquer une acidose).
En cas de déshydratation importante, il existe des solutés de réhydratation par voie parentérale.
Quels conseilles nutritionnelles peut on donner lors d’une prise en charge de la diarrhée ?
La prise en charge de la diarrhée peut également passer par des recommandations nutritionnelles avec la
proposition d’un régime sans résidus, dans la majorité des cas.
Les résidus sont en fait principalement les fibres végétales, non digérées par l’intestin grêle, qui rejoignent donc le côlon et modifient la consistance des selles.
Pourquoi les médicaments destinés à soigner la diarrhée ne sont pas toujours recommandée ?
Certains médicaments sont destinés à soigner symptomatiquement la diarrhée, mais ils ne sont pas recommandés dans toutes les situations (par exemple en cas de diarrhée infectieuse, car ils peuvent provoquer une aggravation de
certaines infections).
Comment définit-on une toxi-infection alimentaire ?
Les toxi‑infections alimentaires collectives sont définies par la survenue d’au moins deux cas proches de syndromes digestifs (ou plus exceptionnellement non digestifs) pouvant être dus à la même cause alimentaire.
On peut par exemple parler de TIAC lorsque dans un groupe de personnes ayant mangé dans un restaurant, plusieurs membres développent une diarrhée suite à l’ingestion d’un même aliment.
Qu’implique une TIAC ?
Les TIAC sont des pathologies dont la déclaration auprès d’une autorité sanitaire est obligatoire.
Cette déclaration
permet le déclenchement éventuel d’une enquête à la recherche de la cause alimentaire à l’origine de l’infection.
De cette manière, il est ensuite possible d’agir pour éviter la survenue d’autres cas.
Par quoi passe la prévention des TIAC ?
La prévention des TIAC passe par des recommandations d’hygiène concernant la conservation des aliments (réfrigérateur
pour les aliments sensibles, durée de conservation) et leur préparation (nettoyage des mains, du plan de travail,
utilisation d’ustensiles différents pour cuisiner les produits à consommer cru et les viandes à consommer cuites).
Quels sont les virus les plus souvent incriminé lors de diarrhée ? Quel est leur mode d’action ?
Les virus sont les agents infectieux les plus fréquemment impliqués dans l’apparition de la diarrhée chez l’enfant,
et sont pour la plupart responsables de diarrhées bénignes en France, car une prise en charge adaptée est possible.
Les virus responsables de la diarrhée appartiennent le plus souvent à la famille des rotavirus, responsables de
gastro‑entérites.
Ils sont absorbés par la bouche et traversent l’œsophage et l’estomac pour rejoindre l’intestin.
Dans l’intestin, ils vont se fixer sur les entérocytes et attaquer la bordure en brosse (c’est‑à‑dire les microvillosités
qui recouvrent les entérocytes et sécrètent des enzymes responsables de la digestion).
Cette attaque provoque une
fuite d’eau et d’électrolytes depuis les cellules vers l’intérieur de l’intestin, qui est à l’origine de la diarrhée.
Quel est le tableau clinique d’une gastro-entérite virale ?
Les symptômes de gastro‑entérite surviennent entre un et deux jours après l’ingestion des virus (cette durée est
nommée « période d’incubation »), et la diarrhée est fréquemment associée à des vomissements et à une fièvre.
La maladie évolue favorablement avec la disparition des symptômes au bout d’environ une semaine.
Quels sont les mesures de prévention à adopter pour lutter contre la gastro-entérite virale ?
Les virus sont retrouvés en très grandes quantités dans les selles des patients malades et sont la source de contamination d’autres
patients, soit de manière directe, soit de manière indirecte (via des surfaces souillées par le virus).
La prévention de
la transmission passe donc par une hygiène rigoureuse des malades et des locaux dans lesquels ils évoluent.
Comment le diagnostique de gastro-entérite viral est il posé ?
Le diagnostic est essentiellement clinique et ne nécessite pas d’examens complémentaires, il se limite au diagnostic
de diarrhée infectieuse aiguë et ne nécessite pas l’identification exacte du virus incriminé car cela n’apporte rien.
En effet, le traitement passe simplement par la réhydratation et non pas par l’utilisation d’un agent anti‑infectieux.
Quel est le traitement d’une gastroentérite virale ?
Le traitement passe simplement par la réhydratation et non pas par l’utilisation d’un agent anti‑infectieux.
La réhydratation a lieu par voie orale si possible (solutés de réhydratation orale) ou par voie parentérale si les
vomissements empêchent l’accès par voie orale (solutés de réhydratation parentérale).
Une vaccination contre les rotavirus existe, mais elle n’est pas obligatoire en France.
Qu’est ce qu’une diarrhée bactérienne toxinique ?
Certaines bactéries sont à l’origine d’une diarrhée toxinique, s’exprimant sous la forme d’un syndrome cholériforme.
Les bactéries concernées sécrètent des toxines qui se fixent aux entérocytes dans l’intestin.
Ces toxines pénètrent
dans les entérocytes et vont perturber le fonctionnement des canaux impliqués dans les mouvements d’eau
et d’électrolytes, provoquant une fuite de l’eau et des électrolytes vers l’intestin, à l’origine de la diarrhée
hydro‑électrolytique.
La muqueuse de l’intestin n’est donc pas morphologiquement altérée, c’est uniquement son
bon fonctionnement physiologique qui est compromis, ce qui explique que la diarrhée soit une diarrhée abondamment
aqueuse, mais non sanglante.
Quelles sont les principales bactéries responsables de diarrhée toxiniques ?
- Staphylocoque aureus
- Clostridum perfrigens
- Bacillus cereus
- Escherichia coli entérotoxinogène
- Vibrio cholerae
Quelles sont les sources de contamination par staphylocoque doré ?
Cette bactérie peut être présente de manière physiologique dans la flore cutanée ou muqueuse des êtres humains,
notamment dans le nez.
Elle peut également être présente sur des infections cutanées.
Les diarrhées à staphylocoque
doré surviennent en raison d’une hygiène défectueuse menant à la contamination des aliments cuisinés, par exemple si un porteur sain se gratte le nez et manipule les aliments sans se laver les mains.
Quelle est la particularité du staphylococcus aureus ?
La particularité de l’atteinte par
la toxine de staphylocoque doré est sa rapidité : son incubation dure uniquement 1 à 4 heures.
Cela signifie qu’un
patient ayant ingéré un aliment contaminé par cette bactérie peut développer une diarrhée dès la deuxième heure qui
suit le repas.
Cliniquement, la diarrhée survient brutalement, associée à des douleurs abdominales et fréquemment à des vomissements.
Le staphylocoque doré est un agent fréquent de TIAC.
Quelle sont les sources de contamination par clostridium perfringens ?
Il s’agit d’une bactérie relativement thermorésistante, que l’on peut retrouver dans des aliments insuffisamment
cuits.
Quel est le tableau clinique d’une intoxication par clostridium perfringens ?
Son incubation est plus longue que celle du staphylocoque doré, mais dure moins d’une journée.
Elle provoque
une diarrhée et des douleurs abdominales qui cessent généralement spontanément au bout d’une journée.
La prévention consiste à cuire suffisamment les aliments et à éviter leur réchauffage.
Le Clostridium perfringens est un
agent fréquent de TIAC.
Quelle est la source fréquente de contamination par clostridium perfringens ?
C’est une bactérie pouvant être présente dans le riz, en particulier lorsqu’il est conservé à des températures tièdes
(avec le mode « conservation au chaud » de l’autocuiseur).
C’est un agent fréquent de TIAC.
Quel est le tableau clinique des infection par E. coli entérotoxinogène ?
Il s’agit de souches d’Escherichia coli sécrétant des toxines, et provoquant des diarrhées peu abondantes, régressant en quelques jours.
C’est l’agent fréquemment responsable des « touristas », infections développées lors des voyages à l’étranger.
Des règles d’hygiène lors des voyages doivent permettre de prévenir ce type d’infection.
Quel est le tableau clinique des infection par vibrio cholerae ?
C’est lui qui a donné son nom aux syndromes cholériformes.
Il provoque des diarrhées extrêmement abondantes
pouvant provoquer le décès par déshydratation rapide.
Il est responsable de nombreuses épidémies dans les pays en voie de développement (notamment en Afrique, en Inde, en Asie du Sud Est).
Qu’est ce qu’un syndrome dysentérique ?
Ce type de syndrome comprend des diarrhées dans
lesquelles on peut retrouver du sang, des glaires et pouvant se manifester par des douleurs abdominales intenses
s’achevant par un besoin impérieux d’aller à la selle (épreintes).
On peut également retrouver, lors de la défécation,
des douleurs provoquées par la contraction du sphincter anal (ténesmes).
Quelles sont les principales bactéries responsable d’un syndrome dysentérique ?
Elles sont responsables d’une altération mécanique des entérocytes:
- Salmonella
- Shigella
- Escherichia coli
- Campylobacter jejuni
- Yersinia