M4S1 Pathologie œsophagienne ? Flashcards

• Connaître les pathologies œsophagiennes • Comprendre leur prise en soin diététique en rapport avec l’action médicale • Connaître les complications de ces différentes pathologies • Maîtriser la définition de : reflux gastro-œsophagien, hernie hiatale, œsophagite, œsophagite peptique, caustique

1
Q

Quels sont les trois étage de l’œsophage ?

A
  • l’étage cervical (c’est‑à‑dire au niveau du cou) au départ du pharynx,
  • l’oesophage thoracique (passant derrière la trachée puis derrière le coeur),
  • l’oesophage abdominal qui est en communication avec l’estomac via le cardia.
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2
Q

Quelles sont les 3 tuniques histologiques de l’œsophage ?

A

De la plus interne à la plus externe :

  • la muqueuse (elle‑même composée d’un épithélium au contact de la lumière, reposant sur un chorion)
  • la musculaire muqueuse ;
  • la sous‑muqueuse (tissu conjonctif) ;
  • la musculeuse (constituée de fibres musculaires striées dans son tiers supérieur et de fibres musculaires lisses dans son tiers inférieur. Au niveau de la jonction entre l’œsophage et l’estomac, ces fibres musculaires lisses sont renforcées pour former un sphincter : le sphincter inférieur de l’œsophage ou cardia) ;
  • l’adventice.
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3
Q

Quel est le rôle de l’œsophage ?

A

L’œsophage n’a pas d’autre rôle que de conduire le bol alimentaire vers l’estomac, et il possède des propriétés de motilité dans ce but.

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4
Q

Quels éléments confère à l’œsophage sa propriété motrice ?

A

Ces propriétés lui sont conférées par sa tunique musculeuse, composée de fibres musculaires.

Au niveau du tiers supérieur de l’œsophage, ces fibres sont des fibres musculaires striées, ce qui signifie qu’elles sont contractées de manière volontaire (lors de la déglutition).

Au contraire, les fibres musculaires du tiers inférieur de l’œsophage sont des fibres lisses dont la contraction se fait de manière non contrôlée par la volonté.

Le tiers moyen constitue une zone de jonction entre ces deux types de fibres.

L’œsophage est ainsi animé de mouvements automatiques permettant un meilleur transfert du bol alimentaire : on parle de péristaltisme œsophagien.

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5
Q

Comment sont disposée les fibres musculaires de l’œsophage ?

A

L’efficacité de ce péristaltisme est expliquée par la disposition des fibres musculaires lisses en deux couches :

  • une couche circulaire interne (dont la contraction resserre le calibre de l’œsophage d’amont, ce qui propulse le bol vers l’aval)
  • une couche longitudinale externe (dont la contraction étire l’œsophage d’amont, contribuant à l’évolution du bol vers l’aval).
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6
Q

De quel structure dépend le déclenchement de la contraction des fibres musculaires œsophagiennes ?

A

Il est sous la dépendance de deux plexus nerveux :

  • le plexus sous‑muqueux de Meissner (située dans la sous‑muqueuse)
  • le plexus myentérique d’Auerbach (située entre les deux couches de la musculeuse).
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7
Q

Qu’est ce que le reflux gastro-œsophagien ?

A

Le reflux gastro‑oesophagien est une pathologie définie par le passage d’un peu du contenu de l’estomac vers l’œsophage.

Ce phénomène n’est pas anodin, dans la mesure où le contenu de l’estomac est en partie constitué par des sécrétions acides, destinées à la transformation du bol alimentaire en chyme.

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8
Q

Comment l’estomac est il protégé de l’acidité qu’il sécrète ?

A

Il existe en effet une barrière muqueuse grâce à la sécrétion de mucus par des cellules du cardia, ce qui permet de recouvrir la paroi gastrique.

De plus, les jonctions serrées entre les cellules épithéliales gastriques s’opposent à l’infiltration du suc gastrique entre elles, et ces cellules sont renouvelées à une très grande fréquence afin d’assurer l’intégrité de cette barrière mécanique.

En revanche l’oesophage étant uniquement destiné au passage du bol d’alimentaire (et non pas à celui d’acides forts) n’est pas doté d’un tel système de protection muqueuse et mécanique. Cette inadéquation entre la structure histologique de l’oesophage et le contenu gastrique est responsable des graves conséquences que peut entraîner un reflux gastro‑oesophagien.

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9
Q

Entre quel pH est comprise l’acidité de l’estomac ?

A

Le pH est compris entre 1,5 et 5, mais souvent voisin de 4.

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10
Q

Quel système s’oppose normalement au RGO ?

A

L’œsophage est doué d’une partie musculaire (correspondant en fait au renforcement des fibres musculaires lisses de la musculeuse, au niveau de la jonction avec l’estomac) appelée sphincter inférieur de l’œsophage (ou cardia) en ses derniers centimètres, qui est contracté au repos pour créer une barrière avec l’estomac.

Les piliers du diaphragme (le muscle de la respiration) permettent également d’encercler le sphincter inférieur pour en augmenter l’imperméabilité.

Enfin, l’angle de His qui existe entre l’œsophage et l’estomac est défavorable à la remontée du contenu gastrique.

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11
Q

Quels sont les signes cliniques du RGO ?

A

Les symptômes seront inconstants et dominés par :

  • un pyrosis : c’est‑à‑dire une sensation de brûlure se situant derrière le sternum et dont le trajet semble remonter vers le haut ;
  • des régurgitations (rots) : c’est‑à‑dire la remontée de contenu gastrique vers l’œsophage puis vers le pharynx, avec une sensation de brûlure et d’acidité (on parle volontiers de remontées acides)
  • des éructations, un syndrome dyspeptique (inconfort après l’alimentation).
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12
Q

Dans quelle contexte interviennent les RGO ?

A

Il est important de questionner le patient sur la fréquence et l’horaire de survenue de ces symptômes, car le reflux gastro-œsophagien a préférentiellement lieu en période postprandiale, c’est‑à‑dire après les repas.

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13
Q

Quels positions favorise les signes cliniques du RGO ? Quels autres signes cliniques moins fréquents peuvent être décrits?

A

Les symptômes ont tendance à être favorisés lorsque le patient se penche en avant (antéflexion), par exemple pour faire ses lacets, ou lorsqu’il s’allonge.

Ils comprennent notamment des douleurs gastriques (sous le sternum) ou thoraciques, une toux chronique (volontiers la nuit, en position allongée), des laryngites fréquentes, ou un asthme (ces manifestations sont d’autant plus fréquentes en présence d’une obésité abdominale ou en cas de grossesse).

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14
Q

Quel examen para cliniques permet de poser le diagnostique du RGO ?

A

En cas de manifestations classiques et caractéristiques, chez un patient de moins de 50 ans, aucun examen complémentaire n’est nécessaire pour poser le diagnostic.

En revanche, lorsque les signes sont moins caractéristiques, et chez les patients de plus de 50 ans, il est intéressant de réaliser une endoscopie œsophagienne (également appelée fibroscopie œsophagienne).

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15
Q

Qu’est ce qu’une endoscopie ? l’examen anatomopathologique ?

A

Le principe de cet examen est d’introduire une petite caméra à lumière froide située au bout d’un tuyau souple le long de l’œsophage pour en inspecter l’aspect macroscopique et pour réaliser des biopsies, c’est‑à‑dire prélever des échantillons, à l’aide d’une pince, qui seront ensuite examinés au microscope au laboratoire d’anatomopathologie.

L’examen anatomopathologique est l’examen de tissus destiné à rechercher des
altérations, par une étude macroscopique ou microscopique, pouvant faire intervenir différents types de marquages cellulaires.

La caractérisation de ces altérations concourt au diagnostic des pathologies.

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16
Q

Comment peut on objectiver le reflux gastroœsophagien ?

A

En allant mesurer le pH (c’est‑à‑dire le niveau d’acidité) de l’œsophage :

il s’agit d’une pH‑métrie œsophagienne. Une sonde est introduite par le nez et mesure le pH pendant 24 heures.

La courbe du pH obtenue est comparée à la chronologie des symptômes du patient : si le pH diminue (c’est‑à‑dire que l’acidité augmente) au moment où le patient subit des symptômes, cela est en faveur d’un reflux gastro-œsophagien.

En revanche, si les symptômes ne semblent pas corrélés aux variations du pH, cela n’est pas en faveur de cette hypothèse diagnostique.

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17
Q

Quels sont les facteurs suceptibles de favoriser le RGO ?

A
  • défaillance du sphincter inférieur de l’œsophage
  • hernie hiatale
  • grossesse et obésité (pression élevée dans l’abdomen favorable au trajet du bas vers le haut)
  • alimentation (épices et graisses notamment), tabac, alcool
  • certains médicaments.
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18
Q

Quelles sont les recommandations hygiéno-diététique ?

A
  • éviter l’alimentation trop abondante, trop riche en lipides, trop épicée ou trop chaude
  • éviter l’alcool
  • éviter de fumer
  • éviter le café, le thé et le chocolat
  • éviter les boissons gazeuses
  • perdre du poids (si surpoids)
  • ne pas s’allonger en période postprandiale
  • en cas de reflux œsophagien en position allongée, surélever la tête.
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19
Q

Quels sont les traitements médicamenteux disponible pour traiter le RGO ?

A
  • les médicaments « antiacides » (bicarbonate de sodium, hydroxyde de magnésium…) qui permettent de neutraliser le contenu acide de l’estomac ;
  • les alginates, qui sont à prendre après le repas : ce sont des substances qui vont se placer au‑dessus du contenu de l’estomac afin de s’opposer à la remontée de ce contenu ;
  • les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) : ils diminuent les sécrétions de protons responsables de l’acidité dans l’estomac
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20
Q

Quelles sont les complications du RGO ?

A

L’objectif du traitement du reflux gastro-œsophagien n’est pas uniquement un objectif de confort :

Il s’agit de réduire les risques liés à cette pathologie fréquente qui sont :

  • l’œsophagite peptique
  • la sténose peptique,
  • l’endobrachyœsophage
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21
Q

Qu’est ce qu’une hernie hiatale ?

A

La hernie hiatale est un facteur anatomique pouvant favoriser le reflux gastro-œsophagien.

Il s’agit du passage d’une partie de l’estomac dans le thorax, alors que la localisation normale de cet organe est l’abdomen.

Cette saillie se fait par l’orifice du diaphragme appelé hiatus œsophagien.

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22
Q

Qu’est ce que le hiatus œsophagien ?

A

C’est cet orifice, constitué par les piliers du diaphragme : il entoure le sphincter inférieur de l’œsophage)

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23
Q

Combien de forme d’hernie hiatale existe t-il ? Les quelles sont elles ?

A

Hernie hiatale par glissement (85 % des cas) : l’estomac remonte en partie au‑dessus du diaphragme par le biais du cardia.

Hernie hiatale par roulement (10 % des cas) : l’estomac remonte en partie au‑dessus du diaphragme par le biais du fundus.

Notons que dans 5 % des cas, les deux mécanismes de hernie hiatale sont associés.

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24
Q

Que peut provoquer la hernie de roulement en plus d’un RGO ?

A
  • une dyspepsie (digestion difficile),
  • une dysphagie (blocage au passage des aliments dans l’œsophage),
  • une compression des organes du thorax provoquant leur dysfonctionnement (cœur et poumons)
  • un étranglement herniaire (se manifestant par un blocage total des aliments et par des vomissements).
25
Q

Epidémiologie des hernie hiatales ?

A

Les hernies hiatales sont très fréquentes, elles concernent entre un et deux tiers de la population.

26
Q

Quel est le traitement des hernies hiatale ?

A

Leur traitement est d’abord médical : il s’agit du traitement du reflux gastro-œsophagien qui est leur principale conséquence.

Un traitement chirurgical est possible en cas de non‑réponse au traitement médical, ou en cas d’étranglement herniaire.

Il consiste à repasser l’estomac sous le diaphragme, à resserrer l’orifice (hiatus œsophagien) et à créer une valve s’opposant au reflux gastro-œsophagien (intervention de Nissen).

27
Q

Quelles peuvent être les causes d’une œsophagite ?

A

Les œsophagites sont des états inflammatoires de l’œsophage provoqués par diverses causes :

  • un reflux gastro-œsophagien (œsophagite peptique),
  • l’ingestion de produits toxiques (œsophagites caustiques),
  • la prise de certains médicaments (œsophagites médicamenteuses),
  • certaines anomalies immunitaires (œsophagites à éosinophiles, notamment chez des patients asthmatiques)
  • l’infection par des germes pathogènes (œsophagite infectieuse).

etc.

28
Q

Définition de l’œsophagite peptique ?

A

L’œsophagite peptique est un état inflammatoire de l’œsophage survenant comme complication du reflux gastro-œsophagien

29
Q

Comment le RGO provoque t-il des œsophagite ?

A

L’histologie de l’œsophage n’est pas prévue pour un contact avec du liquide gastrique.

En cas de reflux gastro-œsophagien, l’acidité gastrique devient agressive vis‑à‑vis de l’œsophage, et provoque un état inflammatoire chronique : l’œsophagite.

Cet état inflammatoire peut évoluer vers une perte de substance de l’œsophage liée à l’irritation provoquée par l’acidité sur une muqueuse qui n’y est pas adaptée, on parlera alors d’ulcération.

30
Q

Comment définit on la sévérité d’une ulcération œsophagienne ?

A

Cette perte de substance peut‑être sévère, si elle est circonférentielle (c’est‑à‑dire si elle touche une portion d’œsophage sur tout son périmètre).

En revanche, les œsophagites non circonférentielles ne sont pas sévères.

Le risque de l’œsophagite sévère et de l’ulcération œsophagienne est d’évoluer vers d’autres complications, telles que la sténose peptique et l’endobrachyœsophage.

31
Q

Qu’est ce que la sténose peptique ? Quelles sont les causes ?

A

La sténose peptique est une diminution du calibre de la lumière œsophagienne de l’œsophage, qui rend difficile le passage du bol alimentaire et se manifeste donc par une dysphagie.

Elle est susceptible de survenir lorsque l’œsophagite est circonférentielle et atteint la couche musculeuse de l’œsophage.

Elle est la conséquence d’une inflammation des tissus, mais également de leur sclérose (c’est‑à‑dire de leur rigidification).

32
Q

Qu’est ce que l’endobrachyœsphage ?

A

L’endobrachyœsophage (également appelé œsophage de Barret) est une métaplasie : cela signifie que la structure histologique de l’œsophage est remplacée par une structure histologique non œsophagienne.

C’est en particulier l’épithélium (la couche cellulaire la plus proche de la lumière œsophagienne) qui est remplacé par un épithélium glandulaire alors qu’il s’agit normalement d’un épithélium malpighien.

L’évolution de la métaplasie peut‑être cancéreuse.

Par conséquent, on retiendra que le reflux gastro-œsophagien chronique non pris en charge peut être le premier pas vers un cancer de l’œsophage (de type adénocarcinome), en passant par l’endobrachyœsophage.

33
Q

Quels sont les symptômes de l’œsophagite ?

A

À son stade initial, l’œsophagite peut être asymptomatique.

Elle est ensuite généralement marquée par des douleurs rétrosternales (dans la poitrine derrière le sternum).

Voire, dans les cas les plus compliqués (en particulier en cas de sténose peptique), par une dysphagie (gêne pour avaler).

La dysphagie peut à terme se compliquer d’une dénutrition par diminution de la prise alimentaire.

34
Q

Comment se fait le diagnostique formel de l’œsophagite ?

A

Le diagnostic formel d’œsophagite se fait grâce à une endoscopie digestive, au cours de laquelle on peut directement observer certaines complications telles que des ulcérations ou une sténose.

Cependant, on réalise également des biopsies, dont l’examen anatomopathologique permettra de qualifier les tissus : signes d’inflammation, présence de métaplasie voire de cancer.

L’endobrachyœsophage nécessite d’ailleurs une surveillance endoscopique régulière afin de dépister l’apparition de tissu cancéreux.

35
Q

comment peut on révéler une sténose peptique ?

A

L’observation d’une sténose peptique peut être révélée par un transit œso‑gastroduodénal: L’injection d’un produit de contraste radiographique dans l’œsophage et réalisation d’une radiographie : montre l’aspect rétréci de l’œsophage.

36
Q

Que peut on retrouver au bilan bilan biologique dans certains cas d’œsophagite ?

A

En cas d’ulcération hémorragique de l’œsophage, il est possible de retrouver une anémie hémorragique au bilan biologique (hémorragie microcytaire régénérative).

En cas de dénutrition associée à une dysphagie, on pourra contrôler les marqueurs de la dénutrition.

37
Q

Quel est la PEC d’une œsophagite ?

A

La prise en charge d’une œsophagite passe principalement par la prise en charge de son facteur causal.

Dans le cas de l’œsophagite peptique, le traitement repose donc sur la prise en charge du reflux gastro‑oesophagien.

Dans le cas où il existe un endobrachyoesophage, lorsque la dysplasie est sévère, il existe des traitements chirurgicaux ou endoscopiques (par exemple par radiofréquence) qui permettent de diminuer le risque d’évolution vers un stade cancéreux.

Dans le cas de la sténose peptique, une augmentation du diamètre œsophagien est possible par une intervention endoscopique consistant à dilater l’œsophage en y gonflant transitoirement un ballonnet.

38
Q

Définition d’un œsophagite caustique ?

A

L’œsophagite caustique est un état inflammatoire de l’œsophage survenant comme complication de l’ingestion d’un produit caustique, qui attaque les tissus vivants.

Ces produits peuvent être des substances fortement alcalines (par exemple le Destop® qui est de la soude destinée à déboucher les éviers et les toilettes, ou encore l’eau de Javel) ou fortement acides.

L’ingestion survient dans un contexte accidentel (enfant ingérant un produit chimique n’ayant pas été mis à l’abri) ou dans un contexte de tentative de suicide.

39
Q

Que provoque le contact d’un acide fort ou d’une base forte avec l’œsophage ?

A

Le contact d’un acide fort ou d’une base forte avec l’œsophage est responsable de brûlures dont la gravité dépend du type de produit et de la quantité ingérée.

Il peut provoquer une simple inflammation de surface ou des lésions plus graves pouvant aller jusqu’à la nécrose (mort des cellules composant le tissu).

La nécrose cellulaire rend nécessaire l’élimination des cellules nécrosées et la formation d’un tissu cicatriciel, dont l’architecture fibreuse est différente de celle d’un œsophage sain.

40
Q

Quelle complication peut être observée lors d’une lésion circonférentielle de l’œsophage ?

A

Le tissu cicatriciel doit se former sur la totalité de la circonférence de la portion d’œsophage concernée, ce qui est particulièrement à risque de développement d’une sténose.

41
Q

Quel type de lésion provoque les acides préférentiellement ?

A

Les acides sont des agents plus volontiers responsables de nécrose superficielle, survenant par un phénomène dit « de coagulation ».

Ce type de nécrose altère les cellules tout en conservant l’architecture tissulaire globale.

42
Q

Quels types de lésion provoque les bases forte ?

A

Les bases s’expriment quant à elles par une nécrose plus lente mais plus profonde, par un phénomène dit « de liquéfaction ».

Ce type de nécrose est responsable de la destruction des protéines et de la disparition de l’architecture tissulaire.

Il faut considérer que, contrairement aux acides, où les lésions surviennent de manière rapide, l’ingestion des bases provoque des lésions qui continuent de s’aggraver pendant plusieurs jours.

43
Q

Quelle complication peuvent engendrer les œsophagite caustiques ?

A

L’œsophagite caustique est à risque de provoquer un cancer œsophagien, non pas immédiat, mais quelques dizaines d’années plus tard.

Concernant ces cancers, il est soupçonné qu’ils sont principalement causés par les effets irritants de l’alimentation et des dilatations thérapeutiques sur l’œsophage sténosé.

En effet, les patients dont l’œsophage n’est plus utilisé après une brûlure caustique ne semblent pas présenter un sur‑risque de cancer œsophagien.

44
Q

Quel est le tableau clinique d’une œsophagite caustique ?

A

Contrairement à l’œsophagite peptique, dont le développement est lent et progressif, l’œsophagite caustique est un événement de survenue aiguë.

Elle s’accompagne de violents symptômes, avec des sensations de brûlures non seulement devant l’œsophage (derrière le sternum) mais également dans la bouche, la gorge et l’abdomen.

Elle peut engendrer des vomissements, volontiers sanglants, ainsi que l’atteinte des organes vitaux : dyspnée, hypotension.

45
Q

Comment évalue t-on la gravité de l’atteinte œsophagienne d’une lésion caustique ?

A

Une endoscopie permet d’évaluer la gravité de l’atteinte de l’œsophage afin de décider notamment de l’indication d’un traitement chirurgical.

46
Q

Quelle est la prise en charge d’une œsophagite caustique ?

A

Lors de l’ingestion d’un produit caustique, l’hospitalisation est généralement nécessaire, dans un service de réanimation.

Il convient tout d’abord de surveiller et de corriger les défaillances des organes vitaux ayant pu être engendrées dans un tel contexte (état hémodynamique, c’est‑à‑dire circulatoire, état respiratoire, voire état neurologique).

Le traitement de l’œsophagite à proprement parler peut consister, dans les cas les plus graves, à retirer une partie de l’œsophage, qui sera remplacée par une partie de côlon.

D’autres possibilités sont l’introduction d’une prothèse dans l’œsophage, ou la mise en place d’une nutrition entérale avec jéjunostomie pour épargner l’œsophage qui doit faire face à une forte agression.

47
Q

Qu’est ce qu’un adénocarcinome ?

A

L’adénocarcinome est la conséquence de l’endobrachyoesophage survenant à la suite d’un reflux gastro‑oesophagien chronique.

La longueur de l’endobrachyoesophage est un important facteur pronostique : il existe un grand risque de cancérisation pour les endobrachyoesophages de plus de 8 cm.

Ce type de cancer survient plus souvent sur la partie basse de l’œsophage, qui est concernée par le reflux.

48
Q

Quels sont les facteurs de risques d’un carcinome épidermoïde ?

A
  • la consommation excessive d’alcool,
  • de tabac, de viandes grillées au barbecue,
  • de produits brûlants,
  • certaines infections (le papillomavirus par exemple),
  • certaines expositions (chez les mineurs, les ouvriers de l’industrie pétrolière…),
  • par l’achalasie
49
Q

Qu’est ce que l’achalasie ?

A

Une pathologie dans laquelle on observe une absence de péristaltisme œsophagien et une absence de relaxation du sphincter œsophagien.

50
Q

Quel est le signe est évocateur d’un cancer de l’œsophage ?

A

Le signe le plus évocateur du cancer de l’œsophage est la dysphagie, qui survient d’abord pour les aliments solides et ensuite pour des aliments solides et liquides.

Tout patient se plaignant d’une gêne pour avaler les aliments doit bénéficier d’une endoscopie, car la dysphagie n’est pas un symptôme bénin.

51
Q

Quels autres symptômes sont observer chez un patient atteint d’un carcinome épidermoïde ?

A

D’autres signes évocateurs du cancer de l’œsophage sont :

  • une douleur thoracique derrière le sternum,
  • une toux chronique notamment à la déglutition, une dysphonie (changement du timbre ou du volume de la voix).

Bien entendu, d’un point de vue nutritionnel, la dysphagie s’accompagne d’une diminution des ingesta, et par conséquent d’un amaigrissement, voire d’une dénutrition.

52
Q

Comment diagnostique t-on un carcinome épidermoïde ?

A

La tumeur est généralement observée grâce à une endoscopie, au cours de laquelle une biopsie est faite.

Cette biopsie permettra grâce à l’examen anatomopathologique microscopique d’affirmer qu’il s’agit bien d’un cancer, et de préciser s’il s’agit d’un adénocarcinome ou d’un carcinome épidermoïde.

53
Q

Qu’est ce qu’un bilan d’extension ? Que comprend il ?

A

En cas de découverte d’un cancer, un bilan d’extension est réalisé, permettant à la fois de localiser précisément et d’évaluer la taille de la tumeur et de rechercher des métastases (c’est‑à‑dire la dissémination du cancer vers un autre organe).

Ce bilan d’extension comprend par exemple un scanner (du cou, du thorax et de l’abdomen) et un PET‑scan.

54
Q

Qu’est ce qu’un PET scan

A

Un examen regroupant un scanner et l’injection d’un produit radioactif allant se fixer sur les éventuelles métastases, qui peut ensuite permettre, grâce à une caméra spéciale, de déterminer la localisation de ces métastases.

55
Q

Quelles sont les complications d’une tumeur de l’œsophage ?

A

Un extension notamment vers les bronches, les poumons, l’artère aorte et le cœur, pouvant provoquer des dysfonctionnements de ces organes.

La tumeur peut également provoquer une fistule (c’est‑à‑dire une communication) entre l’œsophage et la trachée, à l’origine d’un passage d’aliments dans le poumon, provoquant des infections pulmonaires.

Les métastases fréquentes sont à la base du cou, dans l’os, dans le foie ou dans le poumon.

56
Q

Quelles sont les PEC possibles d’un cancer de l’œsophage ?

A
  • le traitement par voie endoscopique : des petites tumeurs peuvent être retirées entièrement au cours d’une endoscopie
  • le traitement chirurgical : si la tumeur est anatomiquement accessible et que l’état général du patient est bon, l’œsophage peut parfois être retiré par un chirurgien
  • la chimiothérapie : il s’agit d’un traitement médicamenteux visant les cellules en division rapide (et donc les cellules cancéreuses) qui peut être proposé notamment en cas de métastases. Elle est parfois utilisée pour réduire la taille de la tumeur avant de réaliser une chirurgie
  • l’association de la chimiothérapie et de la radiothérapie : médicament et rayons X peuvent diminuer la taille de la tumeur
  • traitement palliatif : lorsqu’il n’existe pas d’espoir de rémission, un traitement est quand même proposé.
57
Q

Quel est l’objectif d’un traitement palliatif ?

A

Il s’agit d’un traitement dit « palliatif ».

Celui‑ci a pour objectif de donner un confort au patient.

Il consiste généralement en la mise en place d’une prothèse œsophagienne qui vient ouvrir le diamètre de l’œsophage pour permettre nouveau le passage des aliments.

La nutrition entérale peut également être proposée.

58
Q

Quel rôle joue la nutrition dans la PEC des patients atteints de cancer ?

A

Comme pour tous les cancers, la nutrition joue un rôle essentiel car les patients atteints sont souvent en état de dénutrition.

Cette dénutrition est à évaluer afin de proposer des apports sous la forme la plus adaptée.

59
Q

Quel est le pronostique d’un cancer de l’œsophage ?

A

Gardez à l’esprit que le cancer de l’œsophage est une pathologie de mauvais pronostic (10 % de probabilité de survie 5 ans après le diagnostic).