M4S1 Pathologie œsophagienne ? Flashcards
• Connaître les pathologies œsophagiennes • Comprendre leur prise en soin diététique en rapport avec l’action médicale • Connaître les complications de ces différentes pathologies • Maîtriser la définition de : reflux gastro-œsophagien, hernie hiatale, œsophagite, œsophagite peptique, caustique
Quels sont les trois étage de l’œsophage ?
- l’étage cervical (c’est‑à‑dire au niveau du cou) au départ du pharynx,
- l’oesophage thoracique (passant derrière la trachée puis derrière le coeur),
- l’oesophage abdominal qui est en communication avec l’estomac via le cardia.
Quelles sont les 3 tuniques histologiques de l’œsophage ?
De la plus interne à la plus externe :
- la muqueuse (elle‑même composée d’un épithélium au contact de la lumière, reposant sur un chorion)
- la musculaire muqueuse ;
- la sous‑muqueuse (tissu conjonctif) ;
- la musculeuse (constituée de fibres musculaires striées dans son tiers supérieur et de fibres musculaires lisses dans son tiers inférieur. Au niveau de la jonction entre l’œsophage et l’estomac, ces fibres musculaires lisses sont renforcées pour former un sphincter : le sphincter inférieur de l’œsophage ou cardia) ;
- l’adventice.
Quel est le rôle de l’œsophage ?
L’œsophage n’a pas d’autre rôle que de conduire le bol alimentaire vers l’estomac, et il possède des propriétés de motilité dans ce but.
Quels éléments confère à l’œsophage sa propriété motrice ?
Ces propriétés lui sont conférées par sa tunique musculeuse, composée de fibres musculaires.
Au niveau du tiers supérieur de l’œsophage, ces fibres sont des fibres musculaires striées, ce qui signifie qu’elles sont contractées de manière volontaire (lors de la déglutition).
Au contraire, les fibres musculaires du tiers inférieur de l’œsophage sont des fibres lisses dont la contraction se fait de manière non contrôlée par la volonté.
Le tiers moyen constitue une zone de jonction entre ces deux types de fibres.
L’œsophage est ainsi animé de mouvements automatiques permettant un meilleur transfert du bol alimentaire : on parle de péristaltisme œsophagien.
Comment sont disposée les fibres musculaires de l’œsophage ?
L’efficacité de ce péristaltisme est expliquée par la disposition des fibres musculaires lisses en deux couches :
- une couche circulaire interne (dont la contraction resserre le calibre de l’œsophage d’amont, ce qui propulse le bol vers l’aval)
- une couche longitudinale externe (dont la contraction étire l’œsophage d’amont, contribuant à l’évolution du bol vers l’aval).
De quel structure dépend le déclenchement de la contraction des fibres musculaires œsophagiennes ?
Il est sous la dépendance de deux plexus nerveux :
- le plexus sous‑muqueux de Meissner (située dans la sous‑muqueuse)
- le plexus myentérique d’Auerbach (située entre les deux couches de la musculeuse).
Qu’est ce que le reflux gastro-œsophagien ?
Le reflux gastro‑oesophagien est une pathologie définie par le passage d’un peu du contenu de l’estomac vers l’œsophage.
Ce phénomène n’est pas anodin, dans la mesure où le contenu de l’estomac est en partie constitué par des sécrétions acides, destinées à la transformation du bol alimentaire en chyme.
Comment l’estomac est il protégé de l’acidité qu’il sécrète ?
Il existe en effet une barrière muqueuse grâce à la sécrétion de mucus par des cellules du cardia, ce qui permet de recouvrir la paroi gastrique.
De plus, les jonctions serrées entre les cellules épithéliales gastriques s’opposent à l’infiltration du suc gastrique entre elles, et ces cellules sont renouvelées à une très grande fréquence afin d’assurer l’intégrité de cette barrière mécanique.
En revanche l’oesophage étant uniquement destiné au passage du bol d’alimentaire (et non pas à celui d’acides forts) n’est pas doté d’un tel système de protection muqueuse et mécanique. Cette inadéquation entre la structure histologique de l’oesophage et le contenu gastrique est responsable des graves conséquences que peut entraîner un reflux gastro‑oesophagien.
Entre quel pH est comprise l’acidité de l’estomac ?
Le pH est compris entre 1,5 et 5, mais souvent voisin de 4.
Quel système s’oppose normalement au RGO ?
L’œsophage est doué d’une partie musculaire (correspondant en fait au renforcement des fibres musculaires lisses de la musculeuse, au niveau de la jonction avec l’estomac) appelée sphincter inférieur de l’œsophage (ou cardia) en ses derniers centimètres, qui est contracté au repos pour créer une barrière avec l’estomac.
Les piliers du diaphragme (le muscle de la respiration) permettent également d’encercler le sphincter inférieur pour en augmenter l’imperméabilité.
Enfin, l’angle de His qui existe entre l’œsophage et l’estomac est défavorable à la remontée du contenu gastrique.
Quels sont les signes cliniques du RGO ?
Les symptômes seront inconstants et dominés par :
- un pyrosis : c’est‑à‑dire une sensation de brûlure se situant derrière le sternum et dont le trajet semble remonter vers le haut ;
- des régurgitations (rots) : c’est‑à‑dire la remontée de contenu gastrique vers l’œsophage puis vers le pharynx, avec une sensation de brûlure et d’acidité (on parle volontiers de remontées acides)
- des éructations, un syndrome dyspeptique (inconfort après l’alimentation).
Dans quelle contexte interviennent les RGO ?
Il est important de questionner le patient sur la fréquence et l’horaire de survenue de ces symptômes, car le reflux gastro-œsophagien a préférentiellement lieu en période postprandiale, c’est‑à‑dire après les repas.
Quels positions favorise les signes cliniques du RGO ? Quels autres signes cliniques moins fréquents peuvent être décrits?
Les symptômes ont tendance à être favorisés lorsque le patient se penche en avant (antéflexion), par exemple pour faire ses lacets, ou lorsqu’il s’allonge.
Ils comprennent notamment des douleurs gastriques (sous le sternum) ou thoraciques, une toux chronique (volontiers la nuit, en position allongée), des laryngites fréquentes, ou un asthme (ces manifestations sont d’autant plus fréquentes en présence d’une obésité abdominale ou en cas de grossesse).
Quel examen para cliniques permet de poser le diagnostique du RGO ?
En cas de manifestations classiques et caractéristiques, chez un patient de moins de 50 ans, aucun examen complémentaire n’est nécessaire pour poser le diagnostic.
En revanche, lorsque les signes sont moins caractéristiques, et chez les patients de plus de 50 ans, il est intéressant de réaliser une endoscopie œsophagienne (également appelée fibroscopie œsophagienne).
Qu’est ce qu’une endoscopie ? l’examen anatomopathologique ?
Le principe de cet examen est d’introduire une petite caméra à lumière froide située au bout d’un tuyau souple le long de l’œsophage pour en inspecter l’aspect macroscopique et pour réaliser des biopsies, c’est‑à‑dire prélever des échantillons, à l’aide d’une pince, qui seront ensuite examinés au microscope au laboratoire d’anatomopathologie.
L’examen anatomopathologique est l’examen de tissus destiné à rechercher des
altérations, par une étude macroscopique ou microscopique, pouvant faire intervenir différents types de marquages cellulaires.
La caractérisation de ces altérations concourt au diagnostic des pathologies.
Comment peut on objectiver le reflux gastroœsophagien ?
En allant mesurer le pH (c’est‑à‑dire le niveau d’acidité) de l’œsophage :
il s’agit d’une pH‑métrie œsophagienne. Une sonde est introduite par le nez et mesure le pH pendant 24 heures.
La courbe du pH obtenue est comparée à la chronologie des symptômes du patient : si le pH diminue (c’est‑à‑dire que l’acidité augmente) au moment où le patient subit des symptômes, cela est en faveur d’un reflux gastro-œsophagien.
En revanche, si les symptômes ne semblent pas corrélés aux variations du pH, cela n’est pas en faveur de cette hypothèse diagnostique.
Quels sont les facteurs suceptibles de favoriser le RGO ?
- défaillance du sphincter inférieur de l’œsophage
- hernie hiatale
- grossesse et obésité (pression élevée dans l’abdomen favorable au trajet du bas vers le haut)
- alimentation (épices et graisses notamment), tabac, alcool
- certains médicaments.
Quelles sont les recommandations hygiéno-diététique ?
- éviter l’alimentation trop abondante, trop riche en lipides, trop épicée ou trop chaude
- éviter l’alcool
- éviter de fumer
- éviter le café, le thé et le chocolat
- éviter les boissons gazeuses
- perdre du poids (si surpoids)
- ne pas s’allonger en période postprandiale
- en cas de reflux œsophagien en position allongée, surélever la tête.
Quels sont les traitements médicamenteux disponible pour traiter le RGO ?
- les médicaments « antiacides » (bicarbonate de sodium, hydroxyde de magnésium…) qui permettent de neutraliser le contenu acide de l’estomac ;
- les alginates, qui sont à prendre après le repas : ce sont des substances qui vont se placer au‑dessus du contenu de l’estomac afin de s’opposer à la remontée de ce contenu ;
- les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) : ils diminuent les sécrétions de protons responsables de l’acidité dans l’estomac
Quelles sont les complications du RGO ?
L’objectif du traitement du reflux gastro-œsophagien n’est pas uniquement un objectif de confort :
Il s’agit de réduire les risques liés à cette pathologie fréquente qui sont :
- l’œsophagite peptique
- la sténose peptique,
- l’endobrachyœsophage
Qu’est ce qu’une hernie hiatale ?
La hernie hiatale est un facteur anatomique pouvant favoriser le reflux gastro-œsophagien.
Il s’agit du passage d’une partie de l’estomac dans le thorax, alors que la localisation normale de cet organe est l’abdomen.
Cette saillie se fait par l’orifice du diaphragme appelé hiatus œsophagien.
Qu’est ce que le hiatus œsophagien ?
C’est cet orifice, constitué par les piliers du diaphragme : il entoure le sphincter inférieur de l’œsophage)
Combien de forme d’hernie hiatale existe t-il ? Les quelles sont elles ?
Hernie hiatale par glissement (85 % des cas) : l’estomac remonte en partie au‑dessus du diaphragme par le biais du cardia.
Hernie hiatale par roulement (10 % des cas) : l’estomac remonte en partie au‑dessus du diaphragme par le biais du fundus.
Notons que dans 5 % des cas, les deux mécanismes de hernie hiatale sont associés.