Les néoplasies d'origine myéloïde Flashcards
Quelles sont les grandes caractéristiques des leucémies myéloïdes aiguës?
La leucémie aiguë myéloïde résulte d’une prolifération maligne des précurseurs des cellules d’origine myéloïde de la moelle osseuse, secondairement à des altérations génomiques de ces cellules. Cette prolifération s’accompagne du passage (parfois tardif) des cellules malignes dans le sang.
La leucémie aiguë est une maladie de la différenciation et de la maturation de cellules hématopoïétiques. Ces cellules demeurent totalement ou partiellement immatures, ne pouvant se différencier totalement. Elles sont non fonctionnelles et ainsi ne peuvent défendre l’hôte contre les infections.
Contrairement aux cellules qui se différencient normalement et qui cessent de se diviser, les cellules leucémiques bloquées à un stade immature peuvent souvent continuer à se multiplier sans contrôle. Il se produit donc une accumulation de cellules malignes. Cette accumulation de cellules leucémiques inhibe la prolifération de l’hématopoïèse normale.
Quelle est l’étiologie des leucémies myéloïdes aigues?
Des virus, les radiations ionisantes, le benzène, et autres cancérigènes qui entraînent des anomalies génétiques sont mis en cause (aussi vrai pour tous les types de néoplasies).
Quelles sont les principales variétés de leucémies aiguës?
On distinguera les deux grandes classes de leucémies aiguës selon l’origine cellulaire soit : lymphoïde (leucémie aiguë lymphoblastique ou LAL) ou myéloïde (leucémie myéloblastique aiguë, LAM).
Le degré de différenciation des cellules leucémiques en morphologie sera parfois utile pour déterminer les sous-catégories de la LAM. La classification FAB (French-American-British) est une ancienne classification morphologique basée sur le degré de différenciation des cellules leucémiques. On y retrouve 8 sous-types soit de M0 à M7.
Cette classification des LAM a longtemps été la principale utilisée mais a été remplacée par la classification de l’OMS. Cette dernière est plus complexe puisqu’elle se base sur de nombreux critères incluant les anomalies cytogénétiques et moléculaires. Elle a son importance puisqu’elle permet d’adapter le traitement aux des sous-types.
Les entités de cette famille, officiellement reconnues par l’OMS, sont :
- LAM avec anomalies génétiques récurrentes (20-30%)
- LAM avec changements liés à la myélodysplasie.
- LAM liée au traitement
- LAM non classée ailleurs (NOS)
- Le sarcome myéloïde
- La prolifération myéloïde liée au syndrome de Down
Quelles sont les caractéristiques de la LAM avec anomalies génétiques récurrentes?
Plusieurs anomalies génétiques ont démontré leur importance pronostique ayant justifié la création d’une classe à part dans la classification de l’OMS.
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Bon pronostic
- t(8 :21)
- inv(16)
- PML-RARA (leucémie promyélocytaire aigue (anciennement M3))
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Pronostic intermédiaire
- t(9 :11)
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Pronostic pauvre
- t(6 :9)
- inv(3)
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Pronostic incertain
- t(1 :22)
D’autres entités d’importance sont en attente d’avoir une place distincte dans la classification OMS, notamment la LAM avec réarrangement BCR-ABL1 (t(9 :22)) et les LAM avec mutation de certains gènes biens précis (NPM1, RUNX1, CEBPA).
Quelles sont les caractéristiques de la LAM avec changements liés à la myélodysplasie?
Elle correspond à la définition d’une LAM (20% de blastes minimalement) sans histoire de chimiothérapie antérieure et doit correspondre à au moins un des critères suivants associés à la myélodysplasie :
- Myélodysplasie documentée auparavant.
- Changements cytogénétiques associés à la myélodysplasie.
- Dysplasie chez minimalement 50% des cellules d’au moins 2 lignées hématopoïétiques en morphologie.
Quelles sont les caractéristiques de la LAM liée au traitement?
Chez un patient ayant reçu un traitement cytotoxique comme de la chimiothérapie dans le passé.
Quelles sont les caractéristiques de la LAM non classée ailleurs (NOS)?
Lorsqu’on ne réussit pas à classer la LAM dans une des catégories ci-décrites, on se fie à l’aspect morphologique des cellules ayant inspiré l’ancienne classification FAB. Ces distinctions morphologiques n’ont pas de valeur pronostique :
- M0 : LAM avec différentiation minime
- M1 : LAM sans maturation
- M2 : LAM avec maturation
- M4 : Leucémie myélomonocytaire aigue
- M5 : Leucémie monoblastique et monocytaire aigue
- M6 : Leucémie érythroïde pure
- M7 : Leucémie mégakaryoblastique aigue
- Leucémie basophilique aigue
- Panmyélose aigue avec myélofibrose
Quelles sont les caractéristiques du sarcome myéloïde?
Il s’agit d’une masse extramédullaire de blastes myéloïdes. Il s’agit plutôt d’une présentation atypique de n’importe quelle classe de LAM.
Quelles sont les caractéristiques de la prolifération myéloïde liée au syndrome de Down?
Cette catégorie comporte 2 entités retrouvées uniquement chez les patients atteints par la trisomie 21.
Quelle est la proportion de leucémie aiguë myéloïde vs lymphoïde?
Chez l’adulte, 80 % des leucémies aiguës sont des LAM (vs 20 % de LAL) alors que chez l’enfant l’incidence de LAM est de 20 % contre 80 % de LAL.
Quelle est l’incidence des des leucémies aiguës myéloïdes et lymphoïdes?
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Chez les enfants de moins de 5 ans
- La leucémie aiguë constitue 40 % des cancers avec une fréquence de 6 pour 100 000.
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Chez les adultes de plus de 30 ans
- Elle ne constitue que 2 % des cancers avec une fréquence de 1 à 2 pour 100 000.
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Chez les jeunes de moins de 20 ans
- C’est la leucémie aiguë lymphoïde qu’on rencontre surtout.
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Chez les adultes de plus de 20 ans
- La leucémie aiguë myéloïde (non lymphoblastique) est la plus fréquente.
Quels sont les principaux sx vus dans les néoplasies d’origine myéloïde secondaire à l’insuffisance médullaire?
Les symptômes sont consécutifs au manque de cellules normales
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Anémie
- fatigue, pâleur, palpitations
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Thrombopénie
- hémorragie cutanéo-muqueuse surtout (purpura, épistaxis)
- hémorragie digestive : très fréquente
- hémorragies neuro-méningées : fréquentes, sousdurales, sous-arachnoïdiennes et parfois intracérébrales.
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Neutropénie
- fièvre, infections diverses
- bactéries : gram - (souvent bactériémies endogènes dont la porte d’entrée peut être des ulcérations buccales ou gastro-intestinales). E. coli, pseudomonas, klebsiella, etc.
- mycoses : candidose buccale et systémique, aspergillose pulmonaire …
- virus : souvent durant la rémission : herpès, zona, varicelle, hépatite, cytomégalovirus
- parasites : pneumocystis jirovecii, toxoplasmose
- fièvre, infections diverses
Quels sont les principaux sx vus dans les néoplasies d’origine myéloïde secondaire à la prolifération des cellules malignes?
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Syndrome tumoral
- Infiltration de la peau et des gencives, rencontrées surtout dans les variantes myélo-monocytaire (M4) ou monoblastique (M5)
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Douleurs osseuses
- Douleurs osseuses et arthralgies migratrices
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Infiltration méningée
- L’atteinte méningée se rencontre rarement dans les leucémies aiguës myéloïdes (variante M5 surtout).
- Le diagnostic se fait par ponction lombaire et démonstration de la présence de cellules leucémiques dans le liquide céphalo-rachidien.
Quels sont les principaux mécanismes qui causent la leucémie dans le sang et la moelle?
Elle est reliée aux deux mêmes mécanismes : prolifération maligne et insuffisance médullaire.
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Sang
- Anémie - thrombopénie - leucocytose variable - avec cellules leucémiques (ces dernières sont parfois absentes du sang circulant).
- Lorsque les cellules leucémiques n’apparaissent pas dans le sang, on parle de leucémie «aleucémique».
- On peut aussi trouver des anomalies de la coagulation sanguine qui augmentent le risque hémorragique. Ceci s’observe surtout dans certaines formes de leucémies aiguës myéloïdes :
- les formes hyperleucocytaires, quelle que soit la variante, surtout la leucémie aiguë promyélocytaire (M3) sont celles où ce syndrome est plus fréquent.
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Moelle osseuse
- Principal “tissu” envahi puisque les leucémies prennent leur origine de la moelle osseuse.
- C’est l’endroit essentiel pour poser le diagnostic de leucémie.
- La moelle est plus riche, mais les précurseurs immatures (cellules leucémiques ou blastes) sont en surnombre.
- Le tissu médullaire normal est plus ou moins remplacé par des « blastes » leucémiques.
- L’envahissement blastique doit être d’au moins 20% et peut atteindre jusqu’à 100 % dans certains cas.
Quel est le pronostic des pts atteints de néoplasie myéloïde aiguë?
Le pronostic dépend de divers facteurs dont l’âge du patient, le sous-type de leucémie et la présence ou non d’une hyperleucocytose au moment du diagnostic. De plus en plus, l’identification d’anomalies cytogénétiques ou moléculaires spécifiques se révèle comme étant le facteur pronostique le plus important.
En quoi consiste le tx de la leucémie myéloïde aiguë?
Le principe de traitement est basé sur l’utilisation de chimiothérapies combinées, administrées séquentiellement.
Un premier traitement d’induction visera à induire une rémission complète (apparente) avec entière disparition des cellules blastiques visibles dans la moelle osseuse et normalisation de la formule sanguine. Toutefois, même chez les patients qui obtiennent une rémission complète, de nombreuses cellules leucémiques demeurent (maladie résiduelle non détectable) et on devra avoir recours à des traitements de consolidation (1 à 4 selon l’état du patient) afin d’espérer obtenir une guérison réelle. De nombreux travaux de recherche sont continuellement en cours pour identifier les meilleurs traitements possibles.
Une rémission complète est généralement obtenue dans environ 70% des cas. Les patients qui n’obtiennent pas de rémission complète initialement auront un pronostic sombre avec peu de chances de survie à long terme.
S’il y a rechute, les chances d’obtenir une seconde rémission complète à l’aide d’une nouvelle chimiothérapie d’induction demeurent assez bonnes, cependant les chances de survie à long terme sont très minces. On pourra envisager dans ces cas le recours à la transplantation allogénique de cellules souches hématopoïétiques.
Les donneurs pour la greffe allogénique sont recrutés parmi les frères et soeurs. Il y a 30 % de chances de trouver un donneur compatible. Si aucun donneur n’est identifié dans la famille, on pourra avoir recours à un donneur non apparenté. À ce jour, le registre international comptait plus de 20 millions de donneurs potentiels. Depuis quelques années, lorsqu’aucun donneur n’est identifié, on peut parfois avoir recours à l’utilisation d’un greffon provenant du sang d’un cordon ombilical ou d’un greffon dit « haploidentique » (partageant un haplotype) d’un parent, enfant ou membre de la fratrie du patient.
Quelles sont les particularités de la leucémie promyélocytaire aigue (anciennement M3)?
La leucémie promyélocytaire aigue se distingue des autres types et sous-types de LAM par sa présentation clinique, son traitement et son pronostic.
À la présentation, en plus de présenter les symptômes usuels de la LAM, on observe fréquemment une coagulopathie complexe incluant une coagulation intravasculaire disséminée (CIVD).
Lorsque non-traitée, cette entité mènera rapidement au décès du patient en raison de saignements ou de la coagulopathie associée. Il s’agit d’une complication morbide puisque près de 20% des patients vont décéder avant même le début du traitement.
L’ajout d’ATRA (all-trans retinoic acid) et de trioxyde d’arsenic au traitement standard de la LAM a transformé cette maladie. Elle comptait un des pires pronostics auparavant et a maintenant au contraire l’un des meilleurs avec 90-95% de guérison pour ceux qui débuteront le traitement.
Il s’agit donc d’une urgence médicale qui nécessite de débuter un traitement le plus précocement possible. De fait, on recommande de débuter immédiatement un traitement avec l’acide rétinoïque pour toute nouvelle leucémie présentant un syndrome hémorragique ou des anomalies de la coagulation. Une confirmation du diagnostic par l’analyse de la translocation 15;17 ou la recherche du réarrangement PML-RARA (présents dans plus de 95% des leucémies promyélocytaires) permettra de poursuivre le traitement ou de le modifier si le diagnostic est infirmer.
Que sont les syndromes myélodysplasiques (SMD)?
Les syndromes myélodysplasiques (SMD) ou myélodysplasies sont des maladies clonales issues de la cellule souche hématopoïétique ou d’un progéniteur commun myéloïde, et caractérisées par
- une ou plusieurs cytopénies chroniques découlant d’une hématopoïèse médullaire inefficace et/ou
- une évolution à court ou moyen terme vers une leucémie aiguë myéloïde franche (on les appelait auparavant les syndromes préleucémiques).
Leur diagnostic est souvent difficile car il réside sur l’identification d’altérations morphologiques parfois discrètes. Les SMD s’observent le plus souvent chez les personnes de >60 ans et se présentent fréquemment sous forme d’anémie macrocytaire (VGM > 100 fL) ou pancytopénie. Dans ces cas, il est essentiel d’éliminer tout d’abord, à l’aide de dosages appropriés, une simple carence en vitamine B12. Dans les SMD, tous les cofacteurs de l’hématopoïèse (B12, folates, fer) sont normaux.
La ponction aspiration et biopsie de la moelle sont essentiels au diagnostic précis des SMD. On évaluera la cellularité car en dépit de l’insuffisance d’une ou plusieurs lignées sanguine dans le sang périphérique, la moelle hématopoïétique est habituellement hypercellulaire. Des anomalies morphologiques seront recherchées témoignant d’une hématopoïèse inefficace.
L’analyse cytogénétique (le caryotype) de la moelle est essentielle pour évaluer le pronostic. On pourra retrouver de nombreuses anomalies chromosomiques (caryotype complexe) dans de nombreux cas associés à un mauvais pronostic et à un risque important de progresser vers une leucémie aiguë. De nombreuses mutations génétiques sont retrouvées dans les SMD.
Comment divise-t-on les syndromes myélodysplasique
La classification des SMD selon l’OMS reconnaît de nombreuses entités distinctes dont les principales sont :
- Syndrome myélodysplasique avec dysplasie unilignée
- Syndrome myélodysplasique avec dysplasie multilignée
- Syndrome myélodysplasique avec sidéroblastes
- Syndrome myélodysplasique avec del(5q) isolée
- Syndrome myélodysplasique avec excès de blastes
- Syndrome myélodysplasique inclassable
- Cytopénie réfractaire de l’enfance
Quel est le tx des syndromes myélodysplasiques?
Les SMD ont un algorithme de traitement dépassant les objectifs de ce cours. Le principe général consiste à établir le degré de risque de la maladie pour chaque patient. Pour les patients à faible risque, l’observation sera recommandée.
Pour ceux présentant une anémie symptomatique, l’érythropoïétine peut être utilisée de même que le G-CSF (facteur de croissance des neutrophiles), en cas de neutropénie sévère. Ces traitements sont souvent peu efficaces ou d’une efficacité limitée si bien que le patient évoluera dans la majorité des cas vers un programme transfusionnel régulier.
Chez les patients à haut risque et de moins de 65 ans, une option à visée curative peut être envisagée soit une allogreffe de cellules souches hématopoïétiques. Toutefois, peu de patients sont éligibles en raison de l’âge avancé au diagnostic dans la majorité des cas et du caractère hautement toxique de ce traitement.
Certaines chimiothérapies moins intensives (agents hypométhylants) peuvent être utilisées chez les patients à haut risque inéligible à la greffe. Leur efficacité est mitigée mais peut augmenter la survie de quelques mois.