Les groupes sanguins érythrocytaires et la transfusion Flashcards
Les globules rouges sont-elles toutes pareilles d’un humain à l’autre?
Sauf dans le cas de jumeaux univitellins, les globules rouges d’un individu donné ne sont jamais exactement identiques à ceux d’un autre être humain. La “personnalité érythrocytaire” de chaque individu réside dans des structures chimiques qui se trouvent à la surface des globules rouges.
Ces substances sont antigéniques, et elles sont d’ailleurs détectées et définies par leur réaction avec les anticorps spécifiques qui leur correspondent. On les appelle les antigènes de groupes sanguins.
Quels sont les différents systèmes de groupe sanguin?
La présence ou l’absence de tel ou tel antigène de groupes sanguins à la surface des hématies est sous contrôle génétique. Un système de groupes sanguins est constitué par les divers antigènes dont la synthèse est régie par l’un ou l’autre allèle d’un gène donné, ou encore par des gènes étroitement liés sur un même chromosome, chacun de ces gènes ayant deux ou plusieurs allèles (formes diverses).
On a dénombré quelque 300 antigènes érythrocytaires différents, qui constituent une quinzaine de systèmes de groupes sanguins; les plus importants en pratique sont:
- le système ABO
- le système Rh.
Comment se transmettent les groupes sanguins de parents à enfant?
L’hérédité des antigènes de groupes sanguins suit les lois de Mendel, et elle est presque toujours de mode autosome dominant, c’est-à-dire que les deux allèles s’expriment chez un individu hétérozygote pour un gène donné. Chaque gène a une localisation précise (appelée un locus) sur le chromosome qui le transmet.
La transmission peut être faite sous le contrôle d’un seul locus, ou bien sous le contrôle de plusieurs gènes étroitement liés.
Quel est le système de groupes sanguins sous le contrôle d’un seul locus?
Chaque individu hérite de deux gènes (identiques ou différents) pour un locus donné. Le premier a été transmis par le chromosome reçu du père, et le second par celui reçu de la mère sur le chromosome apparié. Un système de groupes sanguins existera à condition qu’il existe au moins deux allèles différents pour le gène qui occupe ce locus. Le plus souvent, chacun des allèles produira une substance antigénique distinctive, ces divers antigènes constituant le système de groupes sanguins.
Certains allèles toutefois sont dits amorphes parce qu’ils ne conduisent pas à la synthèse d’une substance antigénique :
- ou bien l’allèle ne produit aucune synthèse d’une substance chimique à la surface des hématies,
- ou bien la substance synthétisée est incapable de déclencher la production d’anticorps dirigés contre elle.
L’individu qui a reçu de chacun de ses parents le même allèle pour un gène donné est homozygote. Sinon, il est hétérozygote.
En quoi consiste le système de groupes sanguins sous le contrôle de plusieurs gènes étroitement liés?
La plupart des locus génétiques d’un chromosome donné sont hérités de façon indépendante les uns des autres. Cependant, si deux ou plusieurs locus sont situés très près les uns des autres, l’enjambement entre eux est très rare et ces gènes sont presque toujours transmis en bloc. Ces complexes de gènes hérités simultanément sont appelés haplotypes.
Le système Rh est sous la gouverne de deux gènes étroitement liés, chacun ayant deux allèles principaux.
Quelle est l’importance médicale des groupes sanguins érythrocytaires?
Un antigène érythrocytaire est sans danger pour la personne qui le possède, mais il peut mettre en danger une autre personne qui ne possède pas cet antigène si elle y est exposée et a développé des anticorps dirigés contre cet antigène particulier.
L’accident hémolytique transfusionnel, qui peut être mortel, est l’illustration la plus éloquente de l’importance médicale des groupes sanguins érythrocytaires et des conflits immunologiques qui peuvent en découler. Le système ABO est le plus important en ce qui regarde les accidents hémolytiques graves, mais il n’est pas le seul.
Durant la grossesse, certains antigènes érythrocytaires du foetus peuvent conduire à un conflit immunologique avec des anticorps développés par sa mère. Dans ce cas, les globules rouges du foetus sont menacés de destruction par l’anticorps maternel: c’est la maladie hémolytique du nouveau-né par incompatibilité foeto-maternelle. L’incompatibilité foeto-maternelle survient le plus souvent, mais pas toujours, dans le système Rh.
Au-delà des systèmes ABO et Rh, il existe de nombreux autres systèmes de groupes sanguins, qui sont également importants en raison des dangers d’accidents hémolytiques transfusionnels ou de maladie hémolytique du nouveau-né.
Quelles sont les caractéristiques de la génétique des groupes ABO?
L’hérédité des antigènes du système ABO est soumise à l’influence de deux gènes indépendants l’un de l’autre. Le premier, le gène H, est présent chez pratiquement tous les humains, sauf de rares exceptions (groupe “Bombay”). Le second gène qui occupe le locus ABO a essentiellement trois allèles : A, B et O.
Le gène H produit la substance H qui sert de substrat à des transformations ultérieures par les allèles du second gène. Ceux qui ont l’allèle A transforment la substance H en substance A, et ceux qui ont l’allèle B la transforment en substance B. Ceux qui n’ont ni l’allèle A ni l’allèle B ne modifient pas leur substance H et sont dits de groupe O. Enfin, ceux qui ont l’allèle A sur un chromosome et l’allèle B sur l’autre auront à la fois les antigènes A et B et sont dits de groupe AB.
Le tableau 1 résume ces mécanismes de régulation génétique et les antigènes qui en résultent, et indique la fréquence relative des divers groupes ABO dans la race blanche.
Quelles sont les particularités des phénotypes et génotypes concernant le système ABO?
Les allèles A, B et O sont tous trois susceptibles d’occuper le locus ABO sur chacun des deux chromosomes de la paire responsable de ce système. Si un individu a hérité de l’allèle A sur un chromosome, et n’a pas hérité l’allèle B, il sera de groupe A, et on dira qu’il est de phénotype A. Le phénotype A peut correspondre toutefois à deux génotypes, AO et AA, selon que le locus sur l’autre chromosome est occupé par l’allèle O ou bien par un deuxième allèle A.
L’allèle O étant amorphe, c’est-à-dire incapable de transformer la substance H, il ne s’exprime pas et ne peut être directement détecté. Lorsqu’un individu est de groupe A, on pourra déterminer son génotype par l’étude des membres de sa famille.
Comment se transmet le groupe ABO?
Si la substance A ou la substance B est démontrée à la surface des globules rouges d’un individu, le gène correspondant lui a nécessairement été transmis par l’un ou l’autre des parents, et il est susceptible d’être transmis à la génération suivante.
Toutefois, si un individu de groupe A est hétérozygote pour l’allèle A (génotype AO), il transmettra soit l’allèle O, soit l’allèle A à ses enfants.
Quelle est la différence entre les anticorps naturels et les anticorps acquis?
Selon les lois de l’immunologie, il n’est pas “naturel” pour l’organisme de posséder des anticorps dirigés contre une substance qui lui est étrangère et avec laquelle il n’a jamais été confronté jusque-là. Une telle infraction aux lois immunologiques est cependant la règle dans le système ABO : les anticorps anti- A ou anti-B existent naturellement chez tous les sujets qui ne portent pas l’antigène correspondant sur leurs globules rouges.
Ces anticorps seraient dus à des immunisations contre des bactéries portant des substances antigéniques identiques ou très semblables aux substances A et B, au cours des premiers mois de la vie. Il s’agit d’anticorps de type IgM (pentamères) qui provoquent l’agglutination des globules rouges portant l’antigène qui leur correspond, et qui sont incapables de traverser la barrière placentaire en raison de leur poids moléculaire élevé.
En plus des anticorps “naturels” habituels, certains individus développent, à l’occasion d’immunisation par du sang incompatible ou par certains vaccins riches en antigènes A ou B, des anticorps “acquis”. Ceux-ci sont essentiellement des molécules de type IgG (monomères), à titre souvent très élevé et avec pouvoir hémolytique marqué pour les globules rouges. Ces anticorps acquis, plus petits, traversent le placenta.
Qu’est-ce que le groupage des globules et du sérum?
La détermination en laboratoire du groupe ABO d’une personne comporte toujours l’étude conjointe des globules rouges du sujet testé, porteurs de l’antigène ou des antigènes (groupage des globules) et du sérum du même sujet pour y rechercher les anticorps qu’il contient éventuellement (groupage du sérum).
Les techniques courantes sont des méthodes d’agglutination où les globules rouges du sujet sont mis en présence d’un sérum-test possédant une activité anticorps connue dans le système ABO.
Inversement le sérum du sujet à tester est mis en présence de globules rouges-tests d’un groupe ABO connu.
Le tableau 3 résume les observations faites lors des tests de groupage ABO des globules et du sérum d’un sujet donné. C’est donc ce qui nous permet de déterminer le groupe ABO du patient.
Quelles sont les règles de transfusion dans le système ABO?
Toute transfusion de globules rouges A ou B à un sujet qui possède les anti-A ou anti-B correspondants peut entraîner un accident majeur, voire mortel, d’hémolyse sanguine (ex : destruction immédiate des globules rouges A lorsque transfusés à un receveur B qui possède nécessairement dans son sérum des anti-A naturels). Il faut donc toujours transfuser du sang isogroupe.
Toutefois, en cas d’extrême urgence, on peut à la rigueur transfuser à tout sujet des globules rouges provenant d’un donneur de groupe O, puisque ces globules rouges ne peuvent pas être détruits par l’éventuelle présence d’anti-A ou d’anti-B dans le sérum du receveur (c’est pourquoi les individus de groupe O sont parfois appelés donneurs universels).
Quelles sont les caractéristiques de la génétique du système Rh?
Le système Rh est sous le contrôle de deux gènes étroitement liés qui occupent des locus voisins sur le chromosome 1 : ce sont les locus rhD et rhCE; ils se transmettent en bloc (haplotypes).
Le gène rhD, peut être actif ou inactif. S’il est actif, il produit l’antigène D. Le gène rhCE, toujours actif, produit les antigènes [C ou c] et [E ou e], selon le cas. Il n’existe pas d’antigène d.
Chaque individu reçoit donc deux allèles pour chacun de ces deux gènes, l’un de son père et l’autre de sa mère. Pour chacun de ces locus, il pourra donc être homozygote ou hétérozygote. Comme le montre le tableau 4, la combinaison de l’un ou l’autre des deux allèles d’un locus donné avec ceux de l’autre locus peut donner lieu à un très grand nombre d’haplotypes différents.
En pratique, certains de ces haplotypes sont beaucoup plus fréquents que d’autres dans la population, tel qu’indiqué au même tableau.
Pourquoi le locus D est-il plus important que les autres?
La majorité (85%) des sujets de race caucasienne possèdent au moins un allèle du gène rhD actif et portent donc à la surface de leurs érythrocytes un antigène puissant appelé l’antigène D. Ces sujets sont dits Rh-Positifs (ou Rh+). Les autres, c’est-a-dire ceux dont les deux allèles rhD sont inactifs et qui ne possèdent donc pas l’antigène D à la surface de leurs globules rouges, sont dits Rh-négatifs (ou Rh-), quel que soit par ailleurs leur génotype rhCE.
Au laboratoire, lorsqu’on souhaite déterminer si un individu est de groupe Rhpositif ou Rh-négatif, il s’agit simplement de démontrer s’il possède ou non l’antigène D à la surface de ses globules rouges. On utilise pour ce faire un sérum commercial (solution d’anticorps) anti-D que l’on met en présence des globules rouges du patient et on observe s’il y a ou non agglutination des globules rouges. Si oui, on conclut que le patient est Rh-positif, donc qu’il possède l’antigène D.
En pratique, on ne cherche pas de routine à déterminer le phénotype Rh complet chez chaque patient avant une transfusion, mais on s’assure toujours de transfuser du sang qui soit D-compatible, parce que l’antigène D est, de loin, le plus immunogène de tous les antigènes du système Rh.
En cas d’urgence, on peut toutefois transfuser sans danger du sang Rh-négatif à un patient Rh-positif, de la même manière qu’on peut transfuser du sang de groupe O chez des receveurs A ou B.
Quelles sont les caractéristiques des anticorps anti-Rh?
Contrairement au système ABO, il n’existe pas chez les individus sains d’anticorps anti-Rh naturels dirigés contre les antigènes D,C,E,c ou e. Les anticorps anti-Rh sont donc toujours acquis:
- soit lors de transfusions préalables,
- soit lors de grossesses lorsque le foetus porte sur ses globules rouges des antigènes Rh d’origine paternelle qui peuvent immuniser la mère lors du passage de petites quantités de sang foetal dans la circulation maternelle.
Les anticorps anti-Rh appartiennent principalement à la classe IgG, et peuvent donc traverser la barrière placentaire.
Lorsqu’ils sont présents chez un receveur pré-sensibilisé, ces anticorps peuvent provoquer une hémolyse extravasculaire des globules transfusés lors de transfusions ultérieures. De la même manière, chez une femme enceinte pré-sensibilisée et porteuse d’un foetus Rh-incompatible, les anticorps présents chez la mère peuvent passer le placenta et aller détruire les globules rouges du foetus. Pour cette raison, il est important en pratique de ne jamais transfuser de sang Rh+ à un sujet Rh- afin d’éviter qu’il ne développe subséquemment des anticorps anti-D susceptibles de lui nuire lors d’une transfusion ultérieure, ou d’une grossesse dans le cas d’une femme en âge de procréer.
La plupart des accidents transfusionnels attribuables au système Rh sont dus à l’anti-D, mais ils peuvent parfois aussi survenir suite au développement d’anticorps dirigés contre d’autres antigènes du système Rh, notamment les antigènes C et E.
Quels sont les autres systèmes de groupe sanguin?
Au-delà des deux principaux et importants systèmes déjà décrits, il existe une foule d’autres systèmes de groupes sanguins constituant une véritable mosaïque antigénique à la surface des globules rouges humains, tel qu’illustré ci-dessous.
Certains de ces antigènes peuvent donner lieu à la production d’anticorps capables soit d’induire une réaction hémolytique plus ou moins sévère lors d’une transfusion, soit de provoquer une maladie hémolytique du nouveau né s’ils se retrouvent chez une patiente enceinte.
Ces anticorps qu’on appelle parfois irréguliers sont toujours systématiquement recherchés dans le sérum de tout patient que l’on s’apprête à transfuser, même après avoir confirmé la compatibilité ABO et Rh entre le donneur et le receveur. Leur présence, lorsque détectée, s’explique pratiquement toujours par une histoire de transfusion ou de grossesse antérieure associées à l’exposition à un antigène érythrocytaire inconnu du patient.
Quelles sont les principales caractéristiques du système du sang au Canada et au Québec?
Depuis 1997, suite à l’enquête de la Commission Krever sur le système du sang au Canada, la Société canadienne de la Croix-Rouge s’est désistée de son rôle de fournisseur de produits sanguins au pays. Elle a été remplacée par deux sociétés, l’une au Québec, Héma-Québec, l’autre dans les autres provinces et territoires canadiens, La Société canadienne du Sang.
En collaboration et sous réglementation de l’Agence de santé publique du Canada, ces deux sociétés ont maintenant le mandat d’effectuer la collecte du sang humain chez les donneurs volontaires et de fournir aux hôpitaux les divers produits sanguins destinés à la transfusion tout en assurant les plus hauts standards de qualité et de sûreté pour l’ensemble de la population canadienne.
Au Québec, cette réorganisation fut complétée par la mise sur pied d’un Comité d’hémovigilance et par un Secrétariat du système du sangrelevant de la Direction générale de la santé publique du ministère de la santé et des services sociaux. Au delà de sa portée administrative, cette nouvelle structure vise à assurer:
- la qualité de la pratique transfusionnelle dans tous les hôpitaux du Québec
- une surveillance épidémiologique constante des effets indésirables de la transfusion, qu’ils soient de nature infectieuse ou autre.
Le principe du choix éclairé est-il important lorsqu’il a trait à la transfusion sanguine?
Même si l’on considère actuellement le système canadien du sang comme étant l’un des plus sûrs au monde, il faut reconnaitre que malgré toutes les précautions imaginables, la transfusion sanguine dans sa forme actuelle comportera toujours des risques, connus ou inconnus, pour le patient-receveur.
La validité de cette affirmation a été largement démontrée dans les années 1980-90 lorsqu’est survenue la transmission involontaire des virus du SIDA et de l’hépatite C à de nombreux patients ayant reçu des transfusions de sang provenant de donneurs infectés par ces mêmes virus.
C’est pourquoi on reconnait maintenant que tout malade à qui l’on propose de recevoir une transfusion sanguine doit être clairement informé des risques associés à cette forme de traitement et des alternatives qui peuvent lui être offertes afin qu’il puisse effectuer un choix éclairé dans sa décision d’accepter ou non le traitement proposé.
Quels sont les 2 types de transfusion sanguine?
La transfusion des globules rouges a pour unique but d’améliorer le transport d’oxygène et, ultimement, l’oxygénation tissulaire chez le receveur.
Une telle transfusion peut être autologue, signifiant que le donneur et le receveur sont une seule et même personne, ou encore allogène, lorsque le donneur et le receveur sont des personnes biologiquement et immunologiquement distinctes.
Quelles sont les caractéristiques de la transfusion sanguine autologue?
La transfusion autologue comporte moins de risque sur le plan infectieux puisqu’elle ne peut transmettre au receveur un virus ou autre agent pathogène inconnu provenant du donneur, les deux étant une seule et même personne.
Cette forme de transfusion n’est toutefois possible que chez des individus en relativement bonne santé chez qui on anticipe, dans un avenir connu à l’avance, une perte sanguine appréciable, par exemple à l’occasion d’une chirurgie élective. Ces personnes peuvent alors pré-déposer chez Héma-Québec entre deux et quatre unités (sacs) de leur propre sang entier (cellules et plasma), leur évitant ainsi d’être exposés au sang d’une autre personne.
Ce sang autologue pourra leur être redonné durant ou après la chirurgie, en fonction de la perte sanguine survenue lors de l’intervention.
Malgré les avantages non négligeables que représentent la diminution du risque infectieux et la conservation du sang allogène, cette forme de transfusion comporte quand même un risque d’effets indésirables dont certains peuvent être graves. Elle ne peut donc pas constituer une panacée. Son utilisation doit toujours être prévue à l’avance et tout malade éligible à cette forme de transfusion devrait en être informé en temps opportun afin de pouvoir inclure cette option parmi ses choix.
C’est au médecin-traitant – le plus souvent chirurgien - qu’incombe la responsabilité d’offrir à son patient l’accès à cette forme de transfusion, s’il y a lieu.
Quelles sont les caractéristiques de la transfusion sanguine allogène?
La transfusion allogène est la forme la plus fréquemment utilisée de la transfusion sanguine. Une ou plusieurs unités d’érythrocytes concentrés – appelées culots érythrocytaires – provenant de donneurs volontaires anonymes sont administrées au patient-receveur dont l’état de santé le justifie.
Pour assurer la survie des érythrocytes transfusés, on doit toujours vérifier très soigneusement la compatibilité entre les groupes sanguins du donneur et du receveur à l’aide d’une épreuve de groupage (ABO et Rh), d’une recherche d’anticorps et d’une épreuve de croisement effectués au laboratoire d’hématologie de l’hôpital où a lieu la transfusion.
Ce type de transfusion est disponible de façon immédiate dans les cas urgents puisque chaque hôpital possède normalement en réserve des culots érythrocytaires de divers groupes sanguins dans une section du laboratoire appelée la Banque de Sang. Cette dernière a la responsabilité de maintenir un stock permanent de produits sanguins obtenus d’Héma-Québec et d’effectuer les épreuves immunologiques de compatibilité nécessaires à assurer la sécurité et l’efficacité de chaque transfusion.
Le culot érythrocytaire ne représente qu’un des nombreux produits spécifiques obtenus d’un même don de sang. Tous les dons sont maintenant séparés par centrifugation en un minimum de trois composants:
- culot érythrocytaire,
- concentré plaquettaire,
- plasma.
Il ne se pratique plus actuellement de transfusion de sang entier allogène au Québec ni au Canada, sauf dans de très rares circonstances.
En quoi consiste la sécurité “veine à veine”?
La sécurité transfusionnelle ne se limite pas à assurer l’exclusion des donneurs à risque élevé ou à effectuer rigoureusement sur tous les produits sanguins des épreuves de dépistage viral ou de contrôle de la qualité.
Malgré toute la vigilance possible des fournisseurs de sang à cet égard, la plupart des accidents ou incidents reliés à la transfusion se produisent à l’hôpital, où des paramètres biologiques (banque de sang) et cliniques (unité de soins) très stricts doivent être observés au moment de procéder à une transfusion.
Ces paramètres vont de l’indication de transfuser, en passant par la vérification de la compatibilité donneur-receveur et de l’identité du patient, jusqu’à la prévention, la surveillance, la documentation et le traitement approprié des effets secondaires.
C’est au Comité de médecine transfusionnelle qu’incombe la responsabilité de voir à l’observance de ces mesures dans chaque institution hospitalière, en se fondant sur les normes généralement acceptées en matière de transfusion sanguine.