La moelle osseuse et l'hématopoïèse normales Flashcards

1
Q

Qu’est-ce que l’hématopoïèse?

A

L’hématopoïèse est constituée par l’ensemble des mécanismes qui aboutissent à la formation des cellules du sang. C’est la moelle osseuse, par son tissu hématopoïétique, qui produit les érythrocytes (érythropoïèse), les polynucléaires neutrophiles, éosinophiles et basophiles (granulopoïèse), les monocytes (monocytopoïèse), et les plaquettes (thrombocytopoïèse). La moelle produit aussi des précurseurs lymphoïdes destinés à peupler les organes lymphatiques périphériques (ganglions, rate, thymus) qui eux-mêmes produisent par la suite la majorité des lymphocytes circulants.

L’organisme doit chaque jour remplacer les cellules sanguines qui disparaissent, soit par vieillissement (c’est le cas des globules rouges à l’état normal) soit par utilisation (c’est probablement le cas pour la plupart des monocytes et des granulocytes), soit par ces deux mécanismes (c’est le cas des plaquettes).

Afin de maintenir l’équilibre, la quantité de cellules de chaque catégorie qui doit être produite à chaque jour est fonction du nombre de cellules circulantes et de leur durée de vie respective. La durée de vie :

  • des érythrocytes est de 120 jours,
  • des plaquettes de 10 jours,
  • des monocytes de 2 à 3 jours,
  • des polynucléaires neutrophiles de 6 à 15 heures environ.

De telle sorte que, chez l’adulte normal, la production quotidienne de globules rouges est d’environ 200 milliards, celle des polynucléaires neutrophiles est de l’ordre de 25 à 100 milliards, et celle des plaquettes d’approximativement 100 à 150 milliards. Ces chiffres démontrent que le renouvellement cellulaire du tissu sanguin est considérable.

L’hématopoïèse et ses diverses composantes possèdent également la faculté de s’adapter à des variations importantes des besoins de production. En cas de besoins accrus, des mécanismes efficaces de régulation peuvent multiplier la production des cellules sanguines par un facteur de 7 ou 8 fois la normale.

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Q

Quelle est l’anatomie de la moelle osseuse?

A

Sous l’os cortical qui le recouvre, l’os spongieux est formé d’un réseau tridimensionnel de lamelles osseuses qui constituent des logettes à l’intérieur desquelles se retrouve la moelle osseuse. L’aspect macroscopique de la moelle osseuse est rouge lorsqu’elle est le siège d’une hématopoïèse normale, et jaune (adipeux) lorsqu’il s’agit essentiellement d’une moelle aplasique ou au repos.

Chez l’adulte, la moelle hématopoïétique rouge se retrouve uniquement dans les os plats du squelette axial tandis les os longs des membres ne renferment que de la moelle adipeuse. Chez le jeune enfant, les os longs contiennent également du tissu hématopoïétique (moelle rouge).

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3
Q

Quelle est la structure histologique de la moelle osseuse hématopoïétique?

A

La structure histologique de la moelle osseuse hématopoïétique peut se résumer comme suit :

  1. le tissu noble est constitué par l’ensemble des cellules hématopoïétiques : celles-ci sont disposées en cordons cellulaires et occupent entre 50 et 70 % de l’espace médullaire total chez l’adulte; ce pourcentage diminue progressivement avec l’âge;
  2. des adipocytes occupent la majeure partie de l’espace médullaire restant (30 à 50% chez l’adulte normal);
  3. on y trouve en outre quelques follicules lymphoïdes;
  4. les cordons de cellules hématopoïétiques sont délimités par les mailles d’un réseau de capillaires sinusoïdes à parois très minces qui permettent aisément le passage éventuel des cellules hématopoïétiques matures vers la circulation veineuse générale;
  5. le tout est supporté par une trame conjonctive faite de cellules nourricières et de soutien (micro-environnement), de collagène et de fibres de réticuline. On retrouve également dans la moelle quelques fibres nerveuses sensitives; il n’y a pas de circulation lymphatique dans la moelle osseuse.

La moelle jaune, inactive, est constituée uniquement d’adipocytes, de vaisseaux et d’une trame conjonctive. En cas de besoins particuliers, même chez l’adulte, elle conserve la capacité de se transformer en moelle hématopoïétique active.

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4
Q

L’hématopoïèse met en jeu

  1. des cellules,
  2. des processus cellulaires et médullaires
  3. une dynamique assujettie à des mécanismes de régulation.

Quelles cellules entrent en jeu dans l’hématopoïèse?

A

Bien que dispersées dans la moelle osseuse, les cellules hématopoïétiques se répartissent en plusieurs compartiments fonctionnels. Un premier compartiment, fondamental, est celui qui abrite les cellules souches pluripotentes qui sont à l’origine de toutes les autres cellules de l’hématopoïèse et de la lymphopoïèse.

Vient ensuite le compartiment des progéniteurs multipotents et unipotents, et enfin le compartiment des précurseurs morphologiquement identifiables de chacune des lignées hématopoïétiques.

Les cellules souches donnent naissance aux cellules plus différenciées, et démarrent tous les processus cellulaires et médullaires de l’hématopoïèse. Elles constituent donc le capital cellulaire indispensable qui maintient constamment l’hématopoïèse et la capacité hématopoïétique de l’organisme durant toute la vie.

Filiation :

  1. Cellule souche
  2. Progéniteurs multipotents
  3. Progéniteurs unipotents
  4. Précurseurs de chaque lignée
  5. Cellules sanguines mûres
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5
Q

Quelles sont les caractéristiques des cellules souches et des cellules progénitrices?

A

Les cellules souches et les cellules progénitrices ne possèdent pas de caractère morphologique distinctif. Elles ressemblent aux petits lymphocytes à noyau condensé; on ne peut donc pas les identifier au microscope.

Du point de vue fonctionnel, ces cellules se définissent par deux propriétés :

  1. celle de pouvoir se différencier lorsqu’elles subissent une activation appropriée,
  2. celle de pouvoir repeupler leur propre compartiment en se multipliant, les cellules-filles générées étant des cellules identiques à la cellule-mère. Cette capacité d’auto-renouvellement est principalement l’apanage (privilège) des cellules souches pluripotentes et multipotentes..
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6
Q

Quelles sont les caractéristiques des précurseurs?

A

Les précurseurs sont reconnaissables au microscope, ayant acquis des caractères morphologiques distinctifs. Ces cellules se regroupent en trois compartiments principaux, où elles constituent des lignées cellulaires. On entend par lignée cellulaire l’ensemble des cellules morphologiquement reconnaissables qui se succèdent à partir du premier précurseur identifiable jusqu’à la cellule sanguine finale d’un type donné. On parlera donc des lignées:

  • érythropoïétique,
  • granulopoïétique et monocytopoïétique,
  • thrombocytopoïétique.
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7
Q

Quels sont les principaux processus cellulaires?

A

Les principaux sont

  • la différenciation,
  • la prolifération,
  • la maturation.
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8
Q

En quoi consiste la différenciation?

A

Seules les cellules souches et les progéniteurs peuvent se différencier. On entend par différenciation le processus au cours duquel une cellule devient différente par l’acquisition de propriétés fonctionnelles ou morphologiques qu’elle ne possédait qu’en puissance jusque-là. Une cellule capable de se différencier a une potentialité plus grande que la cellule différenciée (ou semi-différenciée) à laquelle elle donne naissance. Cette perte de potentialité est due à la répression de gènes au cours de la différenciation. Ce processus se fait à sens unique, une cellule différenciée ne pouvant pas se dédifférencier.

Les progéniteurs multipotents se différencient en progéniteurs unipotents, ne retenant désormais qu’une seule possibilité de différenciation ultérieure. La différenciation des progéniteurs multipotents n’a donc pas de traduction morphologique, mais seulement fonctionnelle.

Lorsqu’un progéniteur unipotent se différencie, il acquiert les caractères morphologiques de la première cellule reconnaissable dans la lignée cellulaire à laquelle il donne naissance (exemple un myéloblaste ou un pro-érythroblaste).

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9
Q

En quoi consiste la prolifération?

A

C’est la multiplication cellulaire par mitose répétée ou endomitose. Elle se produit dans le compartiment des cellules souches, des progéniteurs et aussi dans celui de cellules différenciées, mais seulement jusqu’à des stades intermédiaires de leur maturation. Au-delà de ces stades, le noyau n’est plus capable d’accomplir le cycle de la division cellulaire.

Du point de vue quantitatif cependant, la multiplication cellulaire se fait principalement dans les compartiments de cellules différenciées.

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10
Q

En quoi consiste la maturation?

A

C’est le processus par lequel le noyau et le cytoplasme des cellules différenciées se transforment progressivement pour aboutir aux propriétés morphologiques et fonctionnelles de la cellule à terme.

Par exemple, la maturation dans la lignée érythropoïétique comporte la synthèse progressive d’hémoglobine dans le cytoplasme, et la condensation de la chromatine nucléaire suivie de l’expulsion du noyau.

La maturation se produit uniquement au sein des compartiments de cellules différenciées, et va de la cellule la plus jeune d’une lignée jusqu’à la cellule mûre.

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11
Q

Que sont les processus médullaires?

A

Les phénomènes cellulaires sont complétés par deux processus médullaires.

Premièrement, mise en réserve des cellules parvenues à maturité dans la moelle osseuse.

Cela vaut principalement pour la lignée granulocytaire, et dans une certaine mesure pour les plaquettes.

Deuxièmement, libération dans le sang des éléments médullaires mûrs.

Ce processus est influencé par des mécanismes de régulation.

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12
Q

Comment se fait la régulation de l’hématopoïèse?

A

En temps normal, ce sont les compartiments de progéniteurs unipotents qui approvisionnent constamment les compartiments de cellules différenciées qui leur correspondent. Ils fournissent à chacun les premiers précurseurs identifiables, et ceux-ci vont proliférer, accomplissant trois à cinq divisions cellulaires, de telle sorte que chaque «ancêtre», d’une lignée cellulaire donnera naissance à 8 à 32 cellules filles. Tandis que ces divisions cellulaires se succèdent, chacune des cellules mère ou fille poursuit le processus de maturation. La maturation se complétera pendant quelques jours une fois que les divisions cellulaires auront cessé.

Lorsqu’un progéniteur unipotent a donné naissance à un précurseur différencié, il crée un vide qui est comblé principalement par la multiplication d’autres progéniteurs unipotents du même compartiment. La différenciation et la prolifération des progéniteurs unipotents sont influencées par des facteurs de croîssance solubles, l’érythropoïétine, par exemple, étant le facteur affectant les progéniteurs de l’érythropoïèse.

Lorsque la différenciation cellulaire est très augmentée, le compartiment de progéniteurs unipotents concerné reçoit du renfort du compartiment des progéniteurs multipotents afin d’assurer le repeuplement complet du réservoir de cellules unipotentes. Il se produit alors une différenciation des progéniteurs multipotents en progéniteurs unipotents.

Les progéniteurs multipotents et, ultimement, le compartiment des cellules souches, constituent donc le réservoir ultime et vital qui permet le maintien constant de la capacité hématopoïétique de l’organisme. Cette arrière-garde cellulaire est protégée des influences externes qui pourraient conduire à l’épuisement du capital de progéniteurs. Ils réagissent essentiellement à des facteurs locaux qui influencent leur nombre, et dans les conditions normales, une petite fraction seulement est en prolifération active.

Les progéniteurs unipotents ont la capacité de répondre à des substances stimulatrices appelées «poïétines» par un rythme de prolifération accru. Une fraction beaucoup plus grande des progéniteurs unipotents est en prolifération active à l’état normal.

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13
Q

Quel est l’ordre de transformation des cellules dans l’hématopoïèse?

A
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14
Q

Quelles sont les grandes caractéristiques de la différenciation des cellules souches et du maintien du capital de ces cellules?

A
  1. Les cellules souches et progéniteurs connaissent un processus de spécialisation croissante en perdant graduellement des potentialités hématopoïétiques ou lymphopoïétiques.
  2. Seule la différenciation des progéniteurs unipotents a une traduction morphologique : naissance des stades les plus jeunes des cellules différenciées.
  3. Toutes ces étapes de différenciation sont unidirectionnelles; en conséquence, le compartiment de la cellule souche ou des progéniteurs qui vient de se différencier est automatiquement appauvri d’une cellule.
  4. Le repeuplement des divers compartiments de cellules souches et progéniteurs se fait :
    • par division cellulaire dans le compartiment déficitaire (auto-renouvellement);
    • par différenciation d’une cellule d’un compartiment antérieur vers ce compartiment (recrutement).
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15
Q

Quelles sont les grandes caractéristiques de la prolifération cellulaire?

A

Elle se produit :

  1. Dans les compartiments de cellules souches et de progéniteurs.
  2. Dans les stades relativement jeunes des cellules différenciées.
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16
Q

Dans quel type de cellule survient la maturation cellulaire?

A

Elle survient dans toutes les cellules différenciées, depuis la plus jeune jusqu’à la cellule ayant atteint la pleine maturité.

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17
Q

Comment les principales cellules sanguines parviennent-elles au sang?

A

Érythrocytes, leucocytes et plaquettes franchissent la paroi endothéliale des sinus médullaires et parviennent ainsi dans le sang.

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18
Q

Qui s’occupe de réguler l’hématopoïèse?

A

Modulation importante par plusieurs «hématopoïétines».

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19
Q

Quelle est l’origine de l’érythropoïèse?

A

Celle-ci débute par la différenciation d’une cellule souche unipotente « érythroïde », et se termine après 5 à 6 jours par la production des réticulocytes qui, après un temps de maturation médullaire, sont libérés dans le sang.

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20
Q

Comment se déroule la maturation de la lignée érythropoïétique?

A

Cette lignée comprend l’ensemble des cellules qui se succèdent depuis le premier élément reconnaissable jusqu’aux globules rouges, soit :

  1. le pro-érythroblaste,
  2. l’érythroblaste basophile,
  3. l’érythroblaste polychromatophile,
  4. l’érythroblaste acidophile,
  5. le réticulocyte,
  6. l’érythrocyte.

Les érythroblastes de morphologie normale sont aussi appelés normoblastes. La maturation comporte des modifications morphologiques du noyau et du cytoplasme. Le noyau voit la chromatine se condenser progressivement.

D’abord capable de mitoses, la cellule perd cette propriété lorsque l’érythroblaste est parvenu au stade acidophile. Ultérieurement, le noyau devient pycnotique et il est expulsé.

Le cytoplasme des érythroblastes est spécialisé, dès le pro-érythroblaste, dans la synthèse et l’accumulation de l’hémoglobine. La basophilie du cytoplasme du pro-érythroblaste est due à la grande quantité d’ARN et de polyribosomes qui constituent l’usine de synthèse d’hémoglobine. Très peu abondante au début, celle-ci remplit bientôt la plus grande partie de la cellule, qui conséquemment devient progressivement acidophile. Tous les organites disparaîtront éventuellement du cytoplasme.

Au stade du réticulocyte, il ne subsiste dans le cytoplasme que des vestiges qui constituent ce qu’on appelle la substance granulo-filamenteuse (ribosomes, mitochondries, et résidus d’ARN). La synthèse de l’hémoglobine est encore active au stade du réticulocyte : elle aura cessé dans l’érythrocyte.

Au terme de l’érythropoïèse, le réticulocyte séjournera 24 à 48 heures dans la moelle, pour y compléter sa maturation. Puis, il passe en circulation, et la rate se chargera d’effectuer son remodelage final. Après 24 heures dans le sang, le réticulocyte est devenu un érythrocyte «adulte».

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21
Q

Comment se fait la prolifération de la lignée érythropoïétique?

A

Le pro-érythroblaste, né de la différenciation d’un progéniteur unipotent nommé CFU-E, se divise, et les deux cellules filles feront de même, pour un total de trois à cinq «générations» soit 8 à 32 cellules filles issues d’un pro-érythroblaste. Cette phase de prolifération dure normalement de trois à quatre jours, (mais peut être raccourcie lors d’une stimulation érythropoïétique importante).

L’importance quantitative de la production quotidienne de globules rouges est largement attribuable à la prolifération des érythroblastes, plutôt qu’à celle des cellules souches qui leur donnent naissance.

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22
Q

Comment se fait la régulation de l’érythropoïèse?

A

La régulation de l’érythropoïèse est assurée par une boucle de rétroaction biologique dont la substance-pivot est un facteur de croissance appelé l’érythropoïétine (Epo). Cette glycoprotéine est élaborée principalement au rein par les cellules juxtaglomérulaires en réponse aux changements de la pression partielle tissulaire en oxygène. Une proportion minime d’Epo serait aussi produite par le foie, mais son rôle physiologique demeure douteux.

La figure 5 décrit la boucle de régulation de l’érythropoïèse. La synthèse de l’érythropoïétine est stimulée par la diminution de la pression partielle en oxygène dans les tissus (essentiellement dans les reins), et elle est déprimée par l’hyperoxygénation et l’augmentation du volume globulaire circulant, lors de transfusions par exemple.

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23
Q

Quels sont les effets de l’érythropoïétine?

A

L’érythropoïétine a pour effets :

  1. de stimuler la prolifération des progéniteurs unipotents aptes à donner naissance à un pro-érythroblaste : elle raccourcirait la durée de G1, réduisant ainsi le temps de génération cellulaire;
  2. de provoquer la différenciation des progéniteurs unipotents en pro-érythroblaste;
  3. d’accélérer la maturation des érythroblastes, en accroissant le taux de synthèse de l’hémoglobine;
  4. d’accélérer le passage des réticulocytes dans le sang circulant.

Par toutes ces actions, l’érythropoïétine travaille à rétablir une masse érythrocytaire plus importante et capable d’assurer une meilleure oxygénation des tissus. La moelle osseuse normale peut augmenter sa production érythropoïétique jusqu’à un maximum d’environ 7 ou 8 fois son taux de base.

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24
Q

Comment se fait la maturation de la lignée granulopoïétique?

A

Les précurseurs des polynucléaires neutrophiles, éosinophiles ou basophiles comprennent successivement :

  • le myéloblaste,
  • le promyélocyte,
  • le myélocyte,
  • le métamyélocyte,
  • le bâtonnet (juvénile ou «stab»).

La cellule terminale dans la lignée granulopoïétique est le polynucléaire.

Les monocytes sont issus de la même lignée cellulaire en réponse à un signal hormonal différent. Leur morphologie se distingue de celle des futurs granulocytes à partir du stade de myéloblaste.

Le processus de maturation se déroule d’un bout à l’autre de la lignée granulopoïétique. Il se caractérise par les phénomènes suivants :

  • le noyau voit sa taille diminuer progressivement, sa chromatine se condenser, et les nucléoles disparaître.
  • À partir du stade du métamyélocyte, le noyau amorce sa lobulation, qui se poursuit jusqu’à la forme multisegmentée du polynucléaire, mot qui signifie noyaux à plusieurs lobes ou segments, et non pas «plusieurs noyaux».
  • Le cytoplasme, très basophile dans le myéloblaste, va perdre progressivement cette basophilie pour devenir incolore ou très légèrement rosé.
  • Au stade du myéloblaste et du promyélocyte apparaissent les granulations primaires, azurophiles, teintées en rouge par le colorant de May-Grünwald-Giemsa.
  • Au stade du myélocyte, (sauf dans les futurs monocytes) les granulations secondaires apparaissent : elles sont soit neutrophiles, pour les polynucléaires du même nom, ou éosinophiles ou basophiles, pour les autres catégories de polynucléaires.

À l’état normal, tous les éléments de la lignée restent dans la moelle sauf le polynucléaire et un petit nombre de bâtonnets (1 à 3 % de la formule leucocytaire) qui passent dans le sang.

25
Q

En quoi consiste la prolifération de la lignée granulopoïétique?

A

La prolifération cellulaire par mitoses successives se produit jusqu’au stade du myélocyte inclusivement, le métamyélocyte étant inapte à la mitose. En moyenne, quatre mitoses se succèdent, de telle sorte qu’un myéloblaste donne naissance éventuellement à seize polynucléaires ou monocytes.

26
Q

Comment se fait la régulation de la granulopoïèse?

A

La granulopoïèse et la monocytopoïèse sont soumises à des mécanismes de régulation analogues à ceux décrits pour l’érythropoïèse. On reconnaît les facteurs de croissance G-CSF pour les polynucléaires neutrophiles et M-CSF pour les monocytes.

D’autres hormones dont le Stem cell factor et l’interleukine-5 influencent respectivement le développement spécifique des polynucléaires basophiles et éosinophiles.

27
Q

Quelles sont les particularités de la granulopoïèse et de la monocytopoïèse?

A

Il faut souligner :

  1. l’existence, dans la moelle osseuse, d’une importante réserve de granulocytes mûrs et rapidement mobilisables en cas de besoin. Contrairement aux érythrocytes, les granulocytes atteignent leur pleine maturation à l’intérieur de la moelle osseuse et demeurent encore pendant une ou deux journées additionnelles, y constituant un très important «stock» de réserve;
  2. un taux de renouvellement sanguin des polynucléaires neutrophiles environ 300 fois supérieur à celui des globules rouges, rendu nécessaire essentiellement par la très courte durée de vie de ces leucocytes dans le sang (6 à 15 heures);
  3. la répartition dans le sang des granulocytes neutrophiles en deux sous compartiments dont l’un, marginé (i.e. accollé aux parois vasculaires), n’est pas directement apprécié lors d’une numération leucocytaire;
  4. l’existence d’un compartiment tissulaire périphérique, extravasculaire, où s’accomplissent les fonctions essentielles des polynucléaires et des monocytes. La rate est un lieu d’élection privilégié pour les monocytes.
28
Q

Qu’est-ce que la thrompocytopoïèse?

A

C’est la production de plaquettes. Les plaquettes sont fabriquées dans la moelle osseuse par les mégacaryocytes, cellules très peu nombreuses mais de très grande taille, à noyau énorme et multilobé. Ces cellules proviennent de la différenciation d’une cellule souche unipotente, la CFU-Meg. La thrombocytopoïèse est donc aussi appelée la mégacaryocytopoïèse.

29
Q

Quelles sont les caractéristiques de la maturation de la lignée mégacaryocytaire?

A

Les stades morphologiques successifs, du précurseur jusqu’au stade le plus mûr, sont :

  1. le mégacaryoblaste,
  2. le mégacaryocyte basophile,
  3. le mégacaryocyte granuleux,
  4. le mégacaryocyte plaquettaire.

La maturation du cytoplasme se caractérise par la formation de granulations denses et spécifiques, et l’apparition de membranes de démarcation dans le cytoplasme. Ces membranes conduisent ultimement à la fragmentation du cytoplasme qui donne ainsi naissance à quelque 2000 à 3000 plaquettes par cellule.

Celles-ci passent dans la circulation en traversant la paroi endothéliale des sinusoïdes et le noyau mégacaryocytaire résiduel est éliminé, lui, dans la moelle.

30
Q

Quelle est la particularité des mégacaryocytes lors de la prolifération?

A

L’endomitose est la particularité distinctive des mégacaryocytes. Les cellules se multiplient sans se diviser, c’est-à-dire que le cycle mitotique débute normalement, avec le doublement de la quantité de chromatine nucléaire et l’augmentation correspondante du volume cytoplasmique.

Cependant, il ne se produit pas de division cellulaire donnant naissance à deux cellules filles, de telle sorte qu’au terme de cette endomitose, le noyau a doublé sa taille et sa teneur en ADN est passée de 2 n à 4 n. Ce cycle se répète, si bien que la cellule atteint jusqu’à 32 n et même 64 n de chromatine. La polyploïdie croissante est responsable du gigantisme du mégacaryocyte.

Les endomitoses ne se produisent plus au-delà du mégacaryocyte basophile. La masse de cytoplasme qui correspond à 2 n de chromatine nucléaire donnerait naissance à quelque 150 à 200 plaquettes. Ainsi, les mégacaryocytes mûrs, qui ont en moyenne 16 n ou 32 n de chromatine, donneront naissance à quelque 2000 à 3000 plaquettes de 10 femtolitres chacune en moyenne.

«Le géant de la moelle osseuse a accouché des nains du sang» (M. Bessis).

31
Q

Comment se fait la régulation de la thrombocytopoïèse?

A

Une thrombopoïétine stimule la production des plaquettes par l’activation d’un récepteur spécifique correspondant à la surface des mégacaryocytes médullaires.

Le principal stimulus à cette boucle de régulation est la diminution du nombre de plaquettes circulantes.

32
Q

Quelles sont les différentes méthodes d’étude de la moelle osseuse?

A

Il existe plusieurs méthodes d’évaluation de la moelle osseuse hématopoïétique. Celles couramment utilisées en clinique sont:

  • l’évaluation indirecte de la production médullaire
  • l’évaluation morphologique directe des cellules hématopoïétiques par aspiration ou biopsie de la moelle osseuse.

La production hématopoïétique peut être appréciée indirectement par une mesure de la réticulocytose sanguine (évaluation de l’érythropoïèse), ou par l’observation du poucentage de stabs ou d’autres granulocytes immatures à la formule leucocytaire différentielle (évaluation indirecte de la granulopoïèse). Pour la thrombopoïèse, une augmentation anormale du volume plaquettaire moyen, tel que mesuré par les robots de laboratoire, peut suggérer, en présence d’une thrombopénie, l’existence d’une thrombopoïèse accélérée compensatoire.

La ponction-aspiration de la moelle osseuse est la technique d’examen direct la plus fréquemment utilisée. Elle permet d’effectuer des frottis avec les cellules médullaires aspirées, et de les examiner rapidement au microscope, comme on le ferait pour un frottis sanguin. Cet examen s’appelle un myélogramme.

La ponction-biopsie médullaire permet, elle, d’étudier l’histologie de la moelle osseuse par les techniques anatomopathologiques habituelles (fixation, inclusion, section et coloration).

33
Q

Quelles sont les caractéristiques de l’aspiration de moelle et du myélogramme?

A

Lorsque la moelle est prélevée par simple aspiration, on obtient tout au plus quelques gouttes de sang riches en cellules médullaires. La fine structure histologique de la moelle est brisée par l’aspiration et les cellules obtenues sont alors étalées au hasard sur des lames de verre, puis colorées comme un frottis sanguin.

L’observation au microscope a pour but d’apprécier la morphologie individuelle de chaque précurseur hématopoïétique identifié et les proportions respectives des cellules provenant de chacune des lignées de l’hématopoïèse. Compte tenu de la précision recherchée, on fera un décompte de 200 à 500 cellules nucléées de la moelle osseuse, et les résultats de ce myélogramme sont présentés en pourcentage.

34
Q

Quelles sont les caractéristiques de la biopsie ostéo-médullaire?

A

À l’aide d’une aiguille spéciale, on prélève à l’épine iliaque un cylindre (ou carotte) entier d’os spongieux d’environ 3 mm de diamètre et pouvant mesurer jusqu’à 2 ou 3 cm de longueur. Ce fragment ostéo-médullaire doit être décalcifié, fixé, coloré puis coupé au microtome et finalement monté entre lame et lamelle comme toute préparation histologique.

Contrairement au myélogramme, cette technique permet d’apprécier la cellularité globale de la moelle osseuse, i.e. le % de l’espace médullaire occupé par l’hématopoïèse. Chez l’adulte normal, le tissu hématopoïétique et les adipocytes occupent chacun environ 50% des logettes médullaires.

S’il y a lieu, la biopsie permet aussi d’observer les changements possibles de la structure osseuse et de l’architecture médullaire, comme la présence de fibrose (réticuline ou collagène), de granulômes ou de cellules étrangères envahissant la moelle.

L’aspiration et la biopsie apportent des renseignements complémentaires; c’est pourquoi on pratique très souvent les deux méthodes de prélèvement lors d’une ponction de la moelle chez un même patient.

35
Q

Quels sont les cofacteurs essentiels de l’hématopoïèse?

A

Trois vitamines et un minéral sont particulièrement importants pour l’hématopoïèse dans son ensemble et pour la synthèse normale de l’hémoglobine. Le tissu hématopoïétique synthétise constamment de grandes quantités d’ADN étant donné l’importance quantitative des processus de divisions cellulaires actives.

L’acide folique et la vitamine B12 sont nécessaires à la synthèse d’ADN normal en quantité et qualité. Ils sont nécessaires également au niveau des autres tissus en prolifération cellulaire active, notamment les épithéliums des muqueuses dont le taux de renouvellement est très élevé.

La synthèse de la molécule d’hémoglobine nécessite, elle, du fer et de la pyridoxine (vitamine B6), deux éléments essentiels à la synthèse normale de l’heme.

36
Q

Comment acquière-t-on notre vitamine B12?

A

La vitamine B12 n’est synthétisée que par des microorganismes dans la nature. Les animaux dépendent donc de la synthèse microbienne de la vitamine B12 pour leur approvisionnement.

Les aliments qui contiennent la vitamine B12 sont essentiellement d’origine animale (viandes, poissons, oeufs, lait, et particulièrement le foie). En Occident, la diète quotidienne normale contient de 5 à 30 microgrammes de vitamine B12, dont 1 à 5 microgrammes seront absorbés.

Les réserves de l’organisme sont considérables, soit 2 à 5 milligrammes chez l’humain adulte, dont 1 milligramme au foie. La perte obligatoire quotidienne de vitamine B12 par l’organisme est environ le millième de ces réserves, et on estime que les besoins alimentaires sont de 2 à 5 microgrammes par jour.

C’est ce qui explique que même après l’arrêt total de l’absorption de la vitamine B12 (exemple: gastrectomie), les réserves considérables de l’organisme au foie et ailleurs lui permettent de tenir le coup, sans carence, pendant 2 à 5 ans.

37
Q

Quelles sont les fonctions de la vitamine B12?

A

La vitamine B12 existe sous plusieurs formes chimiques actives, qui sont toutes appelées des cobalamines. Il existe deux formes stables, la cyanocobalamine et l’hydroxycobalamine, et des formes physiologiques actives mais instables, notamment la méthylcobalamine et la déoxyadénosylcobalamine.

La molécule de cyanocobalamine est constituée de deux parties principales :

  • une structure apparentée à celles de porphyrines qui contient quatre anneaux pyrroliques réduits,
  • un nucléotide.

Le métabolisme des diverses cobalamines et leurs fonctions biochimiques demeurent imparfaitement élucidés. Toutefois, la vitamine B12 agit en concertation avec l’acide folique, facilitant la régénération de la forme active des folates, les tétrahydrofolates, et elle est essentielle au métabolisme du méthylmalonyl coenzyme A, et conséquemment au catabolisme de l’acide propionique.

38
Q

Quelles peuvent être les conséquences d’une carence en vitamine B12?

A

Une carence en vitamine B12 conduit à une synthèse déficiente de l’ADN, par défaut de régénération des tétrahydrofolates, avec conséquemment une insuffisance de l’hématopoïèse et du renouvellement des épithéliums.

De plus, la carence en vitamine B12 peut conduire à des lésions neurologiques que l’on attribue aux perturbations du métabolisme du méthylmalonyl coenzyme A.

39
Q

Où est absorbée la vitamine B12?

A

Dans les conditions physiologiques, l’absorption de la vitamine B12 nécessite l’intervention d’une protéine porteuse sécrétée par les cellules pariétales de la muqueuse gastrique, appelée facteur intrinsèque. C’est une glycoprotéine alcalo-résistante qui possède une haute affinité pour les cobalamines.

Les dérivés de la vitamine B12 sont d’abord libérés des aliments qui les véhiculent par la digestion peptique dans l’estomac (acide chlorhydrique requis), et un complexe bimoléculaire se forme entre la cobalamine et le facteur intrinsèque. Le complexe acquiert une résistance accrue à la digestion protéolytique, et cheminera jusqu’à l’iléon terminal où l’absorption physiologique se fait principalement.

Le facteur intrinsèque possède un site particulier capable de se fixer à des récepteurs spécifiques de la muqueuse iléale, amorçant ainsi le processus d’absorption qui se termine par l’entrée de la molécule de vitamine B12 dans le sang après s’être dissociée du facteur intrinsèque.

40
Q

Comment est transportée la vitamine B12 dans le corps?

A

Le transport de la vitamine B12 dans le plasma se fait grâce à des protéines spécifiques, appelées transcobalamines. La transcobalamine II est la plus importante, du point de vue physiologique, les transcobalamines I et III jouant un rôle accessoire. Ces dernières semblent produites essentiellement par les cellules granulocytaires dont elles se détacheraient pour se retrouver dans le plasma.

Le plasma normal contient 150 à 450 picogrammes par millilitre de vitamine B12. La transcobalamine II (principalement) a pour rôle de prévenir la perte de cette vitamine dans l’urine et les autres sécrétions, et de faciliter le transport des cobalamines à travers les membranes cellulaires.

41
Q

Où se trouve l’acide folique dans les aliments?

A

On appelle folates l’acide ptéroylglutamique (acide folique) et ses nombreux dérivés. Dans la nature, l’acide folique existe principalement sous forme de polymères, plusieurs résidus de l’acide glutamique étant attachés les uns aux autres par des liaisons peptidiques.

Ces polyglutamates sont de taille variable, et se retrouvent dans de nombreux aliments, mais principalement dans les légumes verts, le foie, les rognons et les champignons.

En Occident, la diète quotidienne apporte quelque 600 microgrammes de folates, tandis qu’on estime les besoins quotidiens moyens à environ 500 microgrammes.

Par contre, les réserves de l’organisme en acide folique sont relativement plus faibles que celles de la vitamine B12, puisqu’elles sont de 10 à 15 mg, principalement stockées au foie.

En conséquence, une carence en acide folique apparaîtra après trois à six mois, lorsque l’apport alimentaire est insuffisant ou pratiquement nul.

Les besoins en acide folique sont accrus durant la croissance et la grossesse : une carence peut survenir plus rapidement dans ces circonstances.

42
Q

Quelles sont les fonctions de l’acide folique?

A

Il existe des formes stables de folates, comportant un seul acide glutamique : ce sont l’acide folique (acide ptéroylmonoglutamique) et l’acide folinique. Il existe également des formes physiologiques actives mais instables, pouvant comporter plusieurs acides glutamiques :

  • l’acide dihydrofolique,
  • l’acide tétrahydrofolique,
  • des dérivés de ce dernier à groupe méthyle, méthylène, ou formyle.

Dans le métabolisme, la forme active de l’acide folique est l’acide tétrahydrofolique qui agit comme catalyseur des réactions de transfert de composés chimiques à 1 carbone.

La fonction biochimique la plus importante de l’acide folique est de participer, comme substrat, à la synthèse de la thymidine. Elle intervient également dans la synthèse des purines et dans le catabolisme de l’histidine.

43
Q

Comment est absorbé et transporté l’acide folique dans le corps?

A

Le jéjunum proximal est le principal site d’absorption des folates. Il existe dans la muqueuse jéjunale des enzymes qui scindent les polyglutamates alimentaires en monoglutamates. Cette étape est importante pour l’absorption des folates.

Dans le sang, les folates circulent sous forme de monoglutamates, en partie libres et en partie liés à des protéines de nature mal définie. Parvenus aux tissus, les folates sont à nouveau conjugués les uns aux autres sous forme de polyglutamates. Le taux sérique normal de l’acide folique est d’environ 5 ng/mL, mais la normale varie avec les méthodes de dosage.

44
Q

Les rx peuvent-ils interférer avec l’acide folique?

A

Oui, plusieurs médicaments interfèrent avec soit l’absorption soit le métabolisme de l’acide folique.

Les anticonvulsivants, tel le diphénylhydantoin, les anovulants et l’éthanol empêchent l’absorption des folates, vraisemblablement en inhibant les enzymes qui transforment les polyglutamates alimentaires en monoglutamates absorbables.

D’autres médicaments agissent comme antagonistes de l’acide folique, ayant des structures chimiques apparentées à celui-ci : ce sont le méthotrexate, la primidone, la pyrimethamine, et le trimethoprime. Ces médicaments sont des antagonistes de la dihydrofolate réductase.

45
Q

Qu’est-ce que la vitamine B6?

A

Cette vitamine, appelée également pyridoxine, est une coenzyme importante impliquée dans la synthèse de l’hème, notamment en conjonction avec les enzymes ALA-synthétase et hème synthétase aux deux extrémités de la chaîne de réactions qui conduisent à la synthèse finale de l’hème.

Une déficience alimentaire de ce coenzyme est exceptionnelle chez l’humain, mais certains médicaments peuvent gêner le travail de la vitamine B6 dans la synthèse de l’hémoglobine, notamment l’isoniazide, un anti-tuberculeux .

46
Q

À quoi ressemble grossièrement le métabolisme du fer?

A

Le fer de l’organisme est constamment réutilisé, son cycle d’utilisation étant étroitement lié à la naissance et à la mort des érythrocytes. Dans les conditions physiologiques, le métabolisme du fer est presque «fermé», c’est-à-dire qu’il reçoit très peu d’approvisionnement alimentaire et ne comporte que des pertes extérieures minimes (desquamations de l’intestin et de la peau), les apports et les pertes étant inférieures au millième de la quantité totale de fer présente dans le corps humain.

Toutefois, dans certaines circonstances physiologiques ou pathologiques, les échanges du fer avec l’extérieur sont plus importants. Le métabolisme du fer devient alors «ouvert», grâce aux mécanismes de régulation de l’absorption du fer qui agissent dans ces circonstances.

47
Q

Combien de fer le corps humain contient-il, et comment est-il réparti?

A

L’organisme humain adulte contient 3 à 4 grammes de fer en moyenne. Le fer de l’hémoglobine correspond à quelque 66 % du fer total de l’organisme.

Il existe d’autres composés contenant des molécules d’hème : ce sont la myoglobine surtout, et aussi les cytochromes, les peroxydases et les catalases, qui correspondent à quelque 5 % du fer total de l’organisme. Le fer de ces derniers composés n’est pas disponible pour le cycle d’utilisation du fer dans la synthèse de l’hémoglobine.

Le reste du fer, 25 à 30 %, est lié à des macromolécules qui ne contiennent pas l’hème : ce sont essentiellement des protéines de stockage du fer, soit la ferritine et l’hémosidérine. Les réserves de fer de l’organisme équivalent à 0,6 à 1,5 grammes.

Enfin, le fer hémoglobinique et le fer des réserves sont reliés par un mécanisme de transport constitué essentiellement par une protéine retrouvée dans le plasma, appelée la transferrine. Le fer lié à la transferrine ne correspond qu’à 0,1 % du fer total de l’organisme.

48
Q

Où trouve-t-on le fer dans la nourriture?

A

Une diète normale dans les pays dits développés contient environ 15 mg de fer par jour, soit beaucoup plus que la quantité nécessaire. Certains aliments sont particulièrement riches en fer, comme les épinards, le foie, la viande rouge, les fruits secs… et le vin rouge.

La quantité de fer normalement absorbée équivaut à 5 à 10 % du fer ingéré, c’est-àdire entre 1 et 2 mg par jour chez l’homme, et 2 à 4 mg chez la femme. Ces faibles quantités suffisent à compenser les sorties minimes de fer. Les pertes physiologiques quotidiennes, à l’état normal, sont de l’ordre de 1 à 2 mg par jour.

Un millilitre de sang contient environ 0,5 mg de fer. La menstruation normale cause une perte de 30 mg de fer en moyenne, ce qui, étalée sur un mois, augmente les besoins physiologiques de 1 mg/jour chez la femme mesntruée.

Certaines autres circonstances physiologiques accroissent considérablement les besoins en fer, notamment:

  • la grossesse, où les besoins augmentent à 6 mg par jour environ,
  • la lactation, qui accroît les besoins à 3 ou 4 mg par jour,
  • l’adolescence, où les besoins sont de 2 à 4 mg par jour,
  • la première enfance (nourrissons), où les besoins sont plus grands en raison de l’importance des synthèses et de la croissance.

Une hémorragie importante provoque des perturbations majeures du métabolisme du fer : un litre de sang contient 500 mg de fer.

49
Q

Où est absorbé le fer?

A

Le fer est absorbé dans le duodénum, et accessoirement dans le jéjunum proximal. Le fer est absorbé sous forme de fer ferreux (Fe++), et passe du pôle intestinal au pôle sanguin de l’entérocyte. Au pôle sanguin, il est fixé sur la transferrine qui le transportera jusqu’au lieu d’utilisation ou de stockage.

Le transport du fer à travers l’entérocyte se fait par l’intermédiaire d’une molécule porteuse appelée ferroportine. Ce transport est régulé par une autre molécule d’origine hépatique, l’hepcidine, sous l’influence de plusieurs facteurs, incluant le pourcentage de saturation de la transferrine plasmatique et le taux de ferritine intracellulaire et plasmatique, dont la diminution augmente l’absorption du fer.

D’autres facteurs influencent l’absorption du fer.

  • Les phytates et les phosphates précipitent le fer inorganique dans la lumière intestinale et diminuent ainsi son absorption; ils n’ont toutefois aucun effet sur l’absorption du fer hémoglobinique alimentaire.
  • Les sécrétions du pancréas exocrines réduiraient l’absorption du fer, tandis que l’acide chlorydrique augmente l’absorption du fer, vraisemblablement en maintenant soluble le fer ferrique (Fe+++). Le fer ferrique est cependant moins bien absorbé que le fer ferreux.
50
Q

Comment le fer est-il transporté partout dans le plasma?

A

La transferrine est une bêta-1-globuline qui est normalement saturée au tiers par du fer. Chaque molécule peut fixer deux atomes de fer sous forme ferrique.

Le taux normal du fer sérique, c’est-à-dire fixé à la transferrine, est de 22 +/- 11 micromol/L. La capacité totale de transport du fer par la transferrine, c’est-à-dire à saturation de 100 %, est de 54 à 65 micromol de fer litre. Essentiellement, tous les échanges de fer entre les divers compartiments se font par l’intermédiaire de cette protéine porteuse.

51
Q

En quoi consiste l’utilisation du fer dans le cycle de la synthèse d’hémoglobine?

A

Chaque jour, un cent-vingtième de la masse érythrocytaire est détruit et remplacé par une quantité équivalente d’érythrocytes nouvellement produits. Par conséquent, le cent-vingtième des quelque 2,5-3 grammes de fer hémoglobinique, c’est-à-dire 20 à 25 mg de fer, est détaché quotidiennement de l’hémoglobine des érythrocytes détruits et ré-incorporé à l’hémoglobine nouvellement synthétisée dans les précurseurs érythrocytaires de la moelle osseuse.

La boucle de l’érythropoïèse constitue donc pour le fer un circuit presque fermé, le fer étant réutilisé presque en totalité pour la synthèse de l’hémoglobine. La destruction normale des globules rouges a lieu au sein du cytoplasme des macrophages du système du système réticulo-endothélial, principalement dans la rate.

Le fer est détaché de l’hème dans les macrophages, et il y sera récupéré par la transferrine qui le transmettra soit aux érythroblastes médullaires en s’accolant à leur membrane, soit aux molécules de stockage, comme la ferritine et l’hémosidérine.

52
Q

En quoi consistent les réserves de fer?

A

Les réserves de fer dans l’organisme sont situées essentiellement dans le foie, la rate et la moelle osseuse. Le fer des réserves existe sous deux formes distinctes :

  1. une forme rapidement mobilisable, la ferritine,
  2. une forme plus lentement disponible, l’hémosidérine.

La ferritine est constituée d’une protéine, l’apoferritine et d’hydroxyde ferrique. L’apoferritine a un poids moléculaire d’environ 500 000 daltons, et chaque molécule fixe de 3 à 4000 atomes de fer. La ferritine est hydrosoluble, et on en retrouve une faible quantité dans le plasma qui est habituellement un fidèle reflet des réserves globales de ferritine de l’organisme.

L’hémosidérine prend la forme de gros grains amorphes, chargés de fer, visibles au microscope après coloration par le Bleu de Prusse. Il s’agit d’agrégats macromoléculaires complexes et insolubles dans l’eau.

53
Q

Quelles sont les caractéristiques morphologiques et fonctionnelles distinctives des cellules progénitrices multipotentes, et des cellules unipotentes «commises» à la lignée érythropoïétique ?

A

Les cellules progénitrices multipotentes peuvent se différencier vers toutes les lignées de cellules hématopoïétiques, tandis que la cellule unipotente commise à l’érythropoïèse se différencie uniquement en pro-érythroblaste.

Ces diverses cellules progénitrices ne peuvent pas être distinguées entre elles par leurs caractères morphologiques; elles ont le plus souvent l’aspect d’un petit lymphocyte.

54
Q

Dans quels compartiments et stades de l’hématopoïèse se produit la prolifération cellulaire?

A

La prolifération cellulaire se produit dans tous les compartiments de cellules progénitrices et également dans la partie la plus immature des compartiments de précurseurs différenciés (par exemple, dans la lignée granulocytaire, jusqu’au stade du myélocyte).

55
Q

Quels sont les effets de l’érythropoïétine sur l’érythropoïèse?

A

L’érythropoïétine

  1. stimule la prolifération des progéniteurs unipotents (BFU-e et CFU-e) commis à donner naissance à un pro-érythroblaste;
  2. provoque la différenciation des progéniteurs unipotents (CFU-e) en pro-érythroblaste;
  3. accélère la maturation des érythroblastes et le passage des réticulocytes dans le sang circulant.
56
Q

Au sujet de la thrombocytopoïèse, quelles sont les particularités de la prolifération et de la maturation cellulaires dans la moelle osseuse ?

A

L’endomitose (doublement de la quantité de chromatine sans division cellulaire) à répétition est la principale caractéristique de la thrombocytopoïèse.

Le mégacaryocyte à maturité est une cellule géante qui donne naissance à quelque 2000 plaquettes minuscules.

57
Q

Cofacteurs de l’hématopoïèse :

  1. Quels sont les deux cofacteurs essentiels à la synthèse de l’ADN?
  2. Quels sont les deux cofacteurs nécessaires à la synthèse de l’hémoglobine?
A
  1. L’acide folique et la vitamine B12.
  2. Le fer et la vitamine B6.
58
Q

En présence de besoins accrus, la production érythocytaire peut augmenter jusqu’à combien de fois la normale ?

A

La production peut atteindre 7 à 8 fois la normale chez l’adulte, dans les meilleures conditions nutritionnelles et après un délai nécessaire pour augmenter à ce point la fabrication de réticulocytes.