L'hémostase normale Flashcards
Qu’est-ce que l’hémostase?
L’hémostase est la réaction de défense de l’organisme contre une hémorragie en activité ou imminente.
Quand survient une hémostase?
L’hémorragie survient dès que des vaisseaux sont rupturés, la pression intravasculaire étant supérieure à la pression extravasculaire. Le sang, fluide à l’état normal, s’échappe des vaisseaux.
L’hémorragie crée souvent une situation d’urgence, en raison du risque soit d’une perte sanguine considérable, soit d’une compression d’un organe vital par un hématome produit par une hémorragie interne. Pour être efficace, l’hémostase doit enrayer rapidement l’hémorragie.
Quelle est la fonction principale de l’hémostase?
Les réactions d’hémostase ont pour fonction principale de construire des bouchons hémostatiques oblitérant éventuellement les brèches vasculaires. Le sang contient tous les éléments nécessaires (cellulaires et plasmatiques) pour constituer le bouchon hémostatique.
Pour remplir pleinement ses fonctions physiologiques, le bouchon hémostatique doit avoir trois qualités :
- Rapidité pour minimiser les pertes sanguines
- Solidité pour résister à la pression intravasculaire et aux tractions mécaniques et pour adhérer au pourtour de la brèche.
- Durabilité pour empêcher la reprise de l’hémorragie jusqu’à la guérison complète de la plaie.
C’est donc le sang qui constitue le «tissu hémostatique d’urgence» qui comblera les brèches vasculaires. Pour ce faire, des réactions des plaquettes sanguines et du plasma doivent être déclenchées. C’est le contact du sang avec la paroi des vaisseaux lésés qui amorce les réactions.
Le déclenchement des réactions d’hémostase crée un changement fondamental de l’état du sang. Quelles sont les modifications occasionnées?
La caractéristique de circulation fluide est abandonnée au profit de la construction rapide d’un bouchon hémostatique.
Le sang ne circule pas à la même vitesse à l’intérieur du vaisseau. Sa vitesse maximale au centre et minimale en périphérie. Dans les petits vaisseaux où la vitesse du sang est plus élevée, il y a une grande différence entre les vitesses du sang des couches situées au centre du vaisseau et celles de la périphérie. C’est la force de cisaillement.
Les deux grandes composantes de l’hémostase sont l’hémostase primaire et la coagulation sanguine. Qu’est-ce que l’hémostase primaire?
L’hémostase primaire est centrée sur les plaquettes qui forment le clou plaquettaire. Les plaquettes activées et leurs cofacteurs plasmatiques interagissent avec la paroi vasculaire. Cette composante majeure de l’hémostase s’appelle «primaire» car elle est la plus rapide (trois à cinq minutes) à survenir.
L’hémostase primaire trouve son efficacité physiologique maximale dans les très petits vaisseaux (artérioles, veinules et capillaires). Ceci est expliqué par le fait que le taux de cisaillement élevé accélère l’adhésion des plaquettes considérablement.
Les deux grandes composantes de l’hémostase sont l’hémostase primaire et la coagulation sanguine. Qu’est-ce que la coagulation sanguine?
La coagulation sanguine est composée d’une dizaine de protéines plasmatiques de la coagulation. Environ dix minutes après avoir été déclenché, le mécanisme de la coagulation produit le caillot de fibrine. À cause de ce délai, certains ont appelé la coagulation l’hémostase «secondaire», par opposition à l’hémostase primaire.
L’hémostase primaire et la coagulation travaillent en concertation étroite d’abord pour fabriquer le clou plaquettaire, puis pour le renforcer par la fibrine. Ces deux composantes sont activées parallèlement lors de l’initiation des mécanismes d’hémostase. Le clou plaquettaire consolidé par le caillot de fibrine constitue le bouchon hémostatique. Avec le temps les plaquettes sont détruites et le bouchon est stabilisé par le facteur XIII ce qui augmente sa durabilité. On l’appelle alors bouchon fibrineux.
Le bouchon fibrineux demeure en place jusqu’à la cicatrisation puis sera éventuellement détruit par la fibrinolyse.
La coagulation est particulièrement efficace et nécessaire dans les vaisseaux de petit et de moyen calibres.
Quelles sont les étapes de la formation du bouchon hémostatique?
1. Hémostase primaire
- bris vasculaires +/- hémorragie,
- lésion de l’intima et vasoconstriction +/- exposition de substances activatrices +/- activation des plaquettes +/- séquence de réactions plaquettaires
- adhésion et sécrétion plaquettaires +/- agrégats plaquettaires +/- clou plaquettaire.
- Ce clou constitue le produit final, instable, de l’hémostase primaire.
2. Coagulation
- bris vasculaires
- +/- activation de la coagulation sanguine et des surfaces plaquettaires procoagulantes
- +/- production de thrombine et de fibrine
- +/- stabilisation du clou plaquettaire
- +/- formation du bouchon hémostatique
- +/- stabilisation par facteur XIII
- +/- formation du bouchon fibrineux
- +/- destruction par la fibrinolyse.
Quelles sont les caractéristiques de la thrombopoïèse?
Les plaquettes sont fabriquées dans la moelle osseuse par la lignée des mégacaryocytes, cellules de très grande taille et multinucléées.
La régulation de la thrombocytopoïèse est sous le contrôle d’une substance humorale appelée thrombopoïétine. La thrombocytopénie amène une augmentation du taux de la thrombopoïétine sérique, laquelle active la différenciation des cellules souches en mégacaryocytes et accélère la maturation du cytoplasme.
Quelles sont les caractéristiques des plaquettes?
Ce sont des cellules anucléées de très petite taille, au nombre de 150 à 400 x 109/L de sang en forme d’un disque à surfaces biconvexes.
La membrane cellulaire est composée d’une double couche de phospholipides. Des glycoprotéines sont insérées dans la membrane. Elles sont responsables des interactions de la plaquette avec d’autres constituants sanguins ou cellulaires. Les plus importantes sont :
- GP Ib : récepteur de surface pour le facteur von Willebrand.
- GP IIb/IIIa : récepteur de surface pour le fibrinogène qui s’exprime suite à l’activation plaquettaire.
Sous la membrane dans le cytoplasme se trouve le cytosquelette de la plaquette, composé de microtubules, qui contribue au maintien de la forme discoïde de la plaquette et à ses changements de forme. Le cytoplasme contient de nombreuses organelles:
- organelles universels (mitochondries, lysosomes, appareil de Golgi, particules de glycogène);
- organelles de sécrétion hémostatique
- granulations alpha (ADP, sérotonine, calcium)
- granulations denses (facteurs de coagulation, facteur von Willebrand, fibronectine, PF4)
Dans le cytoplasme on retrouve également deux systèmes de canaux
- le système canaliculaire relié à la surface (SCRS), formé d’invaginations de la membrane, et responsable de la sécrétion des substances contenues dans les granules vers l’extérieur de la plaquette.
- le système tubulaire dense où le calcium est stocké.
Quelles sont les caractéristiques de la production plaquettaire?
Chaque mégacaryocyte donne naissance à 1000 à 3000 plaquettes. La production plaquettaire globale est d’environ 100 milliards par jour.
Comment peut-on comparer les plaquettes aux érythrocytes?
Il existe 20 à 25 érythrocytes pour une plaquette dans le sang normal. Le volume moyen d’une plaquette est dix fois plus petit (9 fL vs 90 fL) que celui du globule rouge.
Qu’est-ce que la séquestration splénique physiologique de thrombocytes?
Environ 30 % des plaquettes sont séquestrées temporairement dans la rate, dans les conditions normales.
Quelle est la durée de vie des plaquettes dans le sang?
Elle est de sept à dix jours. Le volume plaquettaire diminue à mesure qu’elles prennent de l’âge.
Environ les 2/3 des plaquettes meurent par sénescence dans la rate et les sinus de la moelle osseuse. Les autres meurent en participant au maintien de l’intégrité vasculaire.
Où circulent les plaquettes dans la microcirculation?
Les érythrocytes circulent dans le centre de la lumière tandis que les plaquettes sont placées près de l’endothélium.
À l’état normal, les plaquettes circulent sans adhérer à l’endothélium intact. Lorsqu’il y a un bris vasculaire, il y a rapidement une vasoconstriction locale qui a pour but d’atténuer les pertes sanguines. Elle est principalement causée par la thromboxane A2 et la sérotonine qui sont sécrétées par les plaquettes activées. La vasoconstriction étant de courte durée elle doit être suivie de la formation du clou plaquettaire.
L’activation plaquettaire est provoquée par l’exposition du collagène du vaisseau lésé et la libération de substances agrégantes appelées agonistes (ADP, collagène, thrombine) qui se lient à des récepteurs de la plaquette. Suite à l’activation plaquettaire, trois étapes principales soit l’adhésion, l’agrégation et la sécrétion plaquettaire mènent à la formation du clou plaquettaire.
Quelles sont les caractéristiques de l’adhésion plaquettaire?
L’adhésion plaquettaire se fait par l’accolement des plaquettes au collagène et autres fibres conjonctives de la brèche vasculaire. L’adhésion est accélérée considérablement par le facteur von Willebrand qui lie le collagène au récepteur GP1b de la plaquette. Il s’ensuit un changement de forme de la plaquette avec formation de pseudopodes qui permettent une meilleure couverture de la brèche vasculaire.
L’activation plaquettaire est provoquée par l’exposition du collagène du vaisseau lésé et la libération de substances agrégantes appelées agonistes (ADP, collagène, thrombine) qui se lient à des récepteurs de la plaquette. Suite à l’activation plaquettaire, trois étapes principales soit l’adhésion, l’agrégation et la sécrétion plaquettaire mènent à la formation du clou plaquettaire.
Quelles sont les caractéristiques de l’agrégation plaquettaire?
Les plaquettes s’accolent les unes aux autres et constituent le clou plaquettaire. L’ADP et la thromboxane A2 sont les deux principaux agrégants sécrétés par les plaquettes. Ces molécules stimulent l’exposition des récepteurs GP IIb/IIIa qui capturent les molécules de fibrinogène. Le fibrinogène aidé du calcium forme des ponts entre deux plaquettes : celles-ci s’accolent les unes aux autres, produisant l’agrégat plaquettaire.
L’agrégat est initialement instable et a tendance à se désagréger. Mais après quelques minutes, il est stabilisé principalement par l’action de la thrombine et de la fibrine : c’est la contribution de la coagulation à l’hémostase.
L’activation plaquettaire est provoquée par l’exposition du collagène du vaisseau lésé et la libération de substances agrégantes appelées agonistes (ADP, collagène, thrombine) qui se lient à des récepteurs de la plaquette. Suite à l’activation plaquettaire, trois étapes principales soit l’adhésion, l’agrégation et la sécrétion plaquettaire mènent à la formation du clou plaquettaire.
Quelles sont les caractéristiques de la sécrétion plaquettaire?
Les agonistes en se liant aux plaquettes activent la voie des prostaglandines. Au repos, les plaquettes ne synthétisent pas de prostaglandines. Lorsqu’elles sont stimulées, l’acide arachidonique est libéré de certains phospholipides de la membrane plaquettaire, et il s’ensuit une synthèse d’endoperoxydes à l’aide d’une cyclooxygénase. Les endoperoxydes PGG2 et PGH2 sont ensuite transformés en thromboxane A2.
Une deuxième voie des prostaglandines génère l’inositol triphosphate (IP3) et le diacylglyceron (DG). Ces deux substances ainsi que la thromboxane A2 constituent des seconds messagers puissants qui augmentent le calcium intraplaquettaire et provoquent la sécrétion plaquettaire.
La thromboxane A2 est sécrétée par les plaquettes et a des propriétés très puissantes pour provoquer l’agrégation plaquettaire, la sécrétion plaquettaire, et la vasoconstriction des artères.
La cyclooxygénase plaquettaire est inhibée de façon irréversible par l’acide acétylsalicylique (aspirine).
Quelles substances sont libérées par les plaquettes activées?
- Des substances agrégantes
- l’ADP et la sérotonine,
- la thromboxane A2.
- Des substances vasoconstrictrices
- la thromboxane A2,
- la sérotonine.
- Des activités procoagulantes
- Les plaquettes activées remanient à leur surface des phospholipides qui vont capturer les facteurs de coagulation et permettre leurs interactions de façon beaucoup plus efficace que si elles étaient en circulation.
- À l’aide du calcium, ces surfaces absorbent côte à côte les protéines coagulantes qui se trouvent ainsi plus concentrées
- Ces surfaces protègent les facteurs de coagulation des protéines anticoagulantes du plasma qui voudraient les neutraliser.
Comment se fait la rétraction de l’agrégat et du caillot de fibrine?
Les plaquettes possèdent en abondance une protéine contractile qui se contracte une fois l’agrégat formé. Comme les plaquettes adhèrent fermement les unes aux autres et au collagène du pourtour de la brèche vasculaire, la contraction rapetisse l’agrégat plaquettaire et la brèche vasculaire et rend plus compact, plus étanche et plus résistant le clou plaquettaire.
La thrombine et la fibrine sont nécessaires à la rétraction de l’agrégat et du caillot de fibrine qui sont enchevêtrés l’un dans l’autre.
Les réactions vasculaires, plaquettaires et plasmatiques (coagulation) se déroulent en relations très étroites. Quelles sont leurs interactions?
- Les plaquettes libèrent des substances vaso-actives qui provoquent la vasoconstriction du vaisseau : ce sont la thromboxane A2 et la sérotonine.
- Les plaquettes démasquent à leur surface des phospholipides qui catalysent plusieurs des réactions enzymatiques de la coagulation plasmatique, accélérant considérablement cette dernière (activité procoagulante).
- La thrombine, générée par la coagulation, est un activateur puissant de la sécrétion et de l’agrégation plaquettaire.
- Le bris de l’endothélium expose le facteur tissulaire, qui déclenche l’activation de la voie extrinsèque.