Généralités sur les cancers hématologiques Flashcards

1
Q

Quelles sont les notions générales à savoir au sujet de l’oncologie générale des cancers hématologiques?

A
  1. L’oncogénèse, processus par lequel une cellule acquiert des caractères néoplasiques, résulte de modifications du matériel génétique induisant ainsi une dérégulation de la prolifération cellulaire. Ces modifications génétiques peuvent aussi inhiber les processus naturels de mort cellulaire (apoptose), provoquant une accumulation cellulaire.
    Plusieurs mécanismes ont été décrits comme pouvant mener à une condition dite néoplasique comprenant des changements génétiques et épigénétiques (régulant l’expression des gènes) de la cellule. Ceux-ci incluent:
    • les mutations de la séquence génomique de l’ADN,
    • le bris d’ADN,
    • l’infection par certains virus,
    • l’inactivation de gènes suppresseurs de tumeurs,
    • l’activation de proto-oncogènes et d’oncogènes,
    • tout processus menant à une instabilité génomique de la cellule.
      Dans plusieurs leucémies humaines, on a pu identifier des portions d’ADN qui peuvent induire, lorsque transmises à une lignée cellulaire la transformation leucémique. Ces portions d’ADN appelées oncogènes cellulaires ont probablement été acquises par transmission verticale d’un virus oncogène. On observe également que plusieurs anomalies chromosomiques caractéristiques de certaines leucémies (translocations, délétions) entraînent un dérèglement des fonctions cellulaires normales.
      En effet, plusieurs cassures chromosomiques surviennent au site d’incorporation de l’oncogène. Il se peut que, lors d’un réarrangement des gènes, certains gènes inhibiteurs ou activateurs de l’oncogène soient activés ou inactivés. Il en résultera une activation de l’oncogène cellulaire qui induira une transformation néoplasique de la cellule.
      Les cellules malignes (leucémiques ou autres) acquièrent à leur surface des antigènes différents des antigènes normaux (antigènes modifiés, réapparition d’antigènes foetaux ou antigènes néoformés). Ces antigènes seront utiles dans l’identification précise des divers types de leucémies.
      La présence de cellules malignes exerce une inhibition sur la population cellulaire normale des tissus hématopoïétiques. Cette inhibition peut être secondaire soit à la sécrétion d’une substance inhibitrice de l’hématopoïèse par les cellules leucémiques (L.I.A. ou Leukemia Inhibition Activity, Isoferritine acidique), soit au contact des cellules leucémiques avec le tissu hématopoïétique normal. Une insuffisance médullaire en résultera avec appauvrissement des cellules normales du sang. La prolifération anormale ou l’accumulation cellulaire origine d’une seule cellule; ainsi les cancers sont des maladies clonales.
  2. Les cancers hématologiques sont des maladies clonales de la cellule souche. La cellule souche hématopoïétique normale a la capacité de se reproduire et de se différencier en progéniteurs multipotents myéloïdes ou lymphoïdes. Ces derniers peuvent aussi, à l’état normal, se reproduire et se différencier en progéniteurs unipotents, i.e. engagés vers une différenciation et une maturation cellulaire bien précise.
  3. Les cellules néoplasiques se multiplient de façon anarchique, c’est-à-dire qu’elles échappent aux mécanismes régulateurs de la prolifération cellulaire des cellules normales.
  4. Cependant, la prolifération cellulaire n’est pas nécessairement rapide.
  5. À des degrés variables, les cellules cancéreuses ont une déficience de différenciation ou de maturation cellulaire : à titre d’exemples de variations extrêmes, il peut en résulter une surabondance d’érythrocytes tout à fait mûrs (adultes), ou à l’opposé une accumulation de leucoblastes, c’est-à-dire de cellules très indifférenciées. Des blocages à de multiples stades intermédiaires de maturation s’observent, correspondant à autant d’hémopathies malignes distinctes.
  6. L’accumulation de leucoblastes et autres cellules néoplasiques équivalentes est causée par leur incapacité de maturation, car normalement, la maturation met un terme aux divisions cellulaires. Une cellule néoplasique “incapable de devenir adulte” continue à se multiplier indéfiniment.
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2
Q

Qu’est-ce qu’une hémopathie maligne?

A

Cancer du système hématopoïétique originant soit

  1. de la cellule souche hématopoïétique,
  2. d’un progéniteur myéloïde ou,
  3. d’un progéniteur lymphoïde.
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3
Q

Que veut dire “Myéloïde et myélo-” ?

A

1er sens

  • Appartenant aux lignées de cellules médullaires issues d’un progéniteur commun myéloïde, par opposition aux lignées issues du progéniteur commun lymphoïde.

2e sens

  • Granulocytaire. Ex.: leucémie myéloïde chronique signifie leucémie granulocytaire chronique.
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4
Q

Que veut dire Lymphoïde et lympho-?

A

Provenant d’un progéniteur commun lymphoïde.

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5
Q

Qu’est-ce qu’une leucémie?

A

Cancer d’une lignée leucocytaire envahissant la moelle et le sang (et souvent d’autres organes). Une leucémie est soit myéloïde, soit lymphoïde, soit aiguë (rapidement mortelle sans traitement), soit chronique (évolution naturelle de quelques années).

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6
Q

Qu’est-ce qu’une leucémie aleucémique?

A

Cas d’exception : leucémie qui n’envahit pas le sang, ou très peu et qui se limite à un envahissement de la moelle osseuse.

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7
Q

Que signifie myéloprolifératif?

A

Prolifération cellulaire maligne issue de cellules hématopoïétiques. S’oppose à lymphoprolifératif. Ex. la leucémie myéloïde chronique fait partie des néoplasies myéloprolifératives; la thrombocytémie essentielle est aussi une néoplasie myéloproliférative, même si les lignées leucocytaires ne sont habituellement pas touchées.

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8
Q

Qu’est-ce qu’un lymphome?

A

Tumeur originant d’un organe lymphoïde (habituellement un ou des ganglions ou la rate). Caractéristiquement, le lymphome a une présentation clinique de tumeur solide (tumeurs palpables, ou tumeurs profondes donnant compression et/ou image radiologique de masse).

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9
Q

Qu’est-ce qu’un lymphome leucémique?

A

Cas d’exception : d’emblée (ou en cours d’évolution), certains lymphomes, les plus malins surtout, peuvent être ou devenir leucémiques. Cela signifie que le sang est fortement envahi par les cellules lymphomateuses (ex. lymphome lymphoblastique leucémique).

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10
Q

Qu’est-ce qu’une leucémie lymphoïde chronique?

A

La leucémie lymphoïde chronique est souvent associée à d’importantes masses tumorales ganglionnaires et spléniques en cours d’évolution.

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11
Q

Qu’est-ce qu’un pseudo-lymphome?

A

Infiltrat lymphoïde bénin d’un ganglion lymphatique le plus souvent, ou d’un autre tissu ou organe, dont l’aspect histopathologique est difficile à distinguer du lymphome véritable.

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12
Q

Que sont la myélofibrose et la myélosclérose?

A

Fibrose de la moelle hématopoïétique; celle-ci a atteint le stade de collagénisation lorsqu’on utilise le terme myélosclérose. La myélofibrose/sclérose n’est pas toujours provoquée par une néoplasie maligne.

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13
Q

Qu’est-ce qu’un clone cellulaire?

A

L’ensemble des cellules issues par mitoses successives d’une même cellule-mère, et possédant de ce fait des propriétés morphologiques et fonctionnelles identiques.

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14
Q

Qu’est-ce que l’immunoglobuline monoclonale?

A

L’ensemble des molécules d’immunoglobuline sécrétées par un clone de lymphocytes ou de plasmocytes. Tout comme les cellules qui en produisent, ces molécules d’immunoglobuline sont immunochimiquement (et biochimiquement) identiques entre elles. Elles possèdent donc la même région variable et ainsi la même spécificité antigénique.

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15
Q

Quels sont des synonymes d’hémopathie maligne?

A

Cancer hématologique.

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16
Q

Quels sont des synonymes de leucémie lymphoblastique?

A

leucémie lymphoïde aiguë

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17
Q

Quels sont des synonymes de leucémie myéloblastique?

A
  • leucémie myéloïde aiguë
  • leucémie aiguë non lymphoblastique.
18
Q

Quels sont des synonymes de lymphome?

A

Lymphome malin.

Il n’y a pas de lymphome bénin, même si certains sont de faible malignité.

19
Q

Quels sont des synonymes de la polyglobulie de Vaquez?

A

polyglobulie vraie ou essentielle.

20
Q

Quels sont des synonymes de métaplasie myéloïde de la rate?

A
  • splénomégalie myéloïde
  • myélosclérose primitive
  • myélofibrose primitive.
21
Q

Quels sont des synonymes de gammapathie monoclonale?

A
  • paraprotéinémie
  • immunoglobulinémie monoclonale
  • dysprotéinémie
  • globulinémie “M”.
22
Q

Comment peut-on classer les hémopathies malignes?

A
23
Q

Quelles sont les principales catégories de cancers de la moelle osseuse?

A

Ce sont le plus souvent des leucémies. Elles sont aiguës ou chroniques. Certaines des formes chroniques ne sont pas appelées leucémies mais néoplasies myéloprolifératives. Dans une leucémie :

  1. origine
    • la moelle osseuse est d’abord envahie;
  2. dissémination
    • puis, tout naturellement, le sang est envahi : c’est le stade leucémique au sens strict.
    • Les cellules malignes de la moelle osseuse franchissent la barrière moelle-sang aussi aisément que les cellules mûres de l’hématopoïèse normale. Ce qui explique qu’on parle de “cancer du sang” pour une néoplasie maligne dont l’origine est dans la moelle osseuse.
  3. Ensuite, les cellules leucémiques vont parfois envahir d’autres organes (système nerveux central, testicules, etc.).
  4. Origine des cellules leucémiques médullaires : elles résultent de la cancérisation de l’une des cellules souches de l’hématopoïèse/lymphopoïèse.
24
Q

Quelles sont les principales catégories de cancers des ganglions (et de la rate)?

A

Ce sont les LYMPHOMES.

  • Origine
    • lymphocytes B, T ou Nuls.
    • Le cancer d’un lymphocyte débute presque toujours dans un ganglion lymphatique ou dans la rate.
  • Dissémination
    • elle est en grande partie calquée sur l’itinéraire physiologique des lymphocytes (circulation lymphocytaire et relais ganglionnaires)
    • la généralisation cancéreuse se fait surtout par extension ganglionnaire et splénique.
25
Q

Quelles sont les principales distinctions entre les leucémies et les lymphomes?

A
  1. Les lymphomes sont habituellement des tumeurs solides, touchant la plupart du temps les ganglions ou la rate (et plus rarement d’autres tissus). Les leucémies envahissent la moelle et le sang dès le début et donnent rarement de tumeurs à l’exception de la leucémie lymphoïde chronique en phase avancée ou on observe un envahissement ganglionnaire et splénique.
  2. Le lymphome peut être localisé au moment du diagnostic, mais par contre une leucémie est généralisée d’emblée.
26
Q

À quoi ressemble l’atteinte de l’état général causée par une hématopathie maligne?

A
  • Inconstante au moment du diagnostic, variable selon le type de néoplasie. Ainsi, les patients atteint de leucémie aiguë seront le plus souvent très symptomatique alors que ceux atteint de leucémie chronique pourront être totalement asymptomatique.
  • En général, le mode de présentation des lymphomes sera très différent de celui des leucémies (forme tumorale vs atteinte sanguine)
  • Importance des signes d’atteinte de l’état général appelés symptômes “B”
27
Q

Où se situent les lymphomes?

A

Les tumeurs ne se localisent pas n’importe où.

  • adénomégalies;
  • splénomégalie;
  • tumeurs profondes du tissu lymphoïde ganglionnaire ou autre (vg plaques de Peyer);
  • localisations ailleurs : elles sont rares.
28
Q

Quelles sont les méthodes diagnostiques pour les lymphomes?

A
  1. Examen physique
    • adénomégalies, splénomégalie, autres tumeurs (peau, amygdales, etc.).
  2. Examens radiologiques
    • radiographies conventionnelles, échographies, tomodensitométrie axiale, TEP, etc.
  3. Examens biologiques
    • FSC, ions (Na - K -Cl ) , calcium, phosphore, acide urique, LDH, bilan hépatique et rénal, bilan immunologique, marqueurs cellulaires, électrophorèse et immunofixation des protéines sériques.
  4. Examen spécifique
    • biopsie ganglionnaire, ponction et biopsie de moelle.
29
Q

En quoi consiste le syndrome tumoral des leucémies?

A

Ce sont des néoplasies hématologiques sans tumeur palpable ou profonde.

N.B. : cette sorte de néoplasie s’observe uniquement dans le système hématopoïétique. Il y a les tumeurs solides (adénocarcinomes, sarcomes, lymphomes) et les leucémies.

Les leucémies sont:

  • aiguës
  • chroniques
30
Q

Comment établir le dx d’une leucémie?

A

La moelle osseuse montrera

  • un envahissement par un clone néoplasique :
    • très immature dans une leucémie aiguë;
    • d’immaturité moindre et de degré variable dans les diverses leucémies chroniques.
  • Dans les leucémies aiguës, le tissu hématopoïétique normal est remplacé ou absent.

Par l’hémogramme (ou la formule sanguine complète (FSC), habituellement faite en premier) :

  1. Leucémie aiguë
    • accumulation de cellules leucémiques immatures («leucoblastes» ou blastes, à ne pas confondre avec érythroblaste/normoblaste), associée à une et généralement plusieurs cytopénies.
    • Note : leucémie signifie «sang blanc» : l’association d’une élévation des globules blancs malins (leucoblastes) et d’une pâleur sanguine secondaire à l’anémie sévère explique cette appellation.
  2. Leucémie chronique
    • une ou plusieurs «cytoses», avec immaturité modérée sans plus.
31
Q

Comment peut-on classer les leucémies?

A
32
Q
  1. Pourquoi y a-t-il tant de sortes différentes de cancers hématologiques de la moelle osseuse et du tissu lymphoïde ?
  2. Cela a-t-il des conséquences pratiques ?
A
  1. a) parce qu’il y a plusieurs cellules souches hématopoïétiques et plusieurs cellules souches lymphopoïétiques;
    b) parce que la cancérisation se produit à divers stades de différenciation de ces cellules souches (multipotentes ou unipotentes de tel ou tel type, etc.);
    c) parce que leur capacité de maturation partielle varie selon les altérations du génome qui se produisent dans tel ou tel cas.
  2. OUI, car :
    • dissémination différente;
    • évolution naturelle variable;
    • efficacité et toxicité variables de diverses modalités thérapeutiques.
33
Q

Quels sont les grands-groupes d’hémopathie maligne?

A
34
Q

Que peuvent être les conséquences d’une prolifération tumorale?

A
  1. Envahissement médullaire et remplacement du tissu hématopoïétique
    • À l’état normal, se rappeler que la moelle hématopoïétique a le taux de renouvellement cellulaire le plus rapide de tous les tissus de l’organisme. Ainsi, la prolifération cellulaire néoplasique remplacera le tissu hématopoïétique, et ne fera pas qu’infiltrer la moelle (ce qui est différent de l’infiltration d’un organe par une néoplasie rénale, pulmonaire ou autre).
  2. Destruction ou remplacement de la moelle osseuse ou du tissu lymphoïde
    L’insuffisance de la lymphopoïèse ou de l’hématopoïèse ou le remplacement des cellules de l’hématopoïèse normale par un clone néoplasique conduisent à :
    • Insuffisance de l’hématopoïèse
      • Une, deux, trois cytopénies ou plus
      • anémie : pâleur, etc.;
      • thrombopénie : ecchymoses, etc.;
      • neutropénie,monocytopénie, lymphopénie: infections.
    • Insuffisance de l’immunité humorale ou cellulaire ou auto-immunité
      • Conséquences :
        • infections sévères, opportunistes et autres;
        • hémolyse, thrombocytopénie auto-immunes, etc.

En résumé, toutes les fonctions du sang et des systèmes hématopoïétique et immunitaire peuvent être touchées par une leucémie :

  • transport d’oxygène;
  • hémostase;
  • défense contre l’étranger par phagocytose;
  • immunité;
  • circulation et viscosité sanguine.
35
Q

Devant tout patient atteint d’un cancer hématologique, le rôle du médecin traitant est

  1. d’établir un diagnostic sûr et précis,
  2. de choisir le traitement judicieux.

Quels sont les objectifs de l’investigation initiale?

A
  1. porter un diagnostic sûr
    • celui-ci se fait soit par:
      • l’étude cytologique,
      • l’étude des marqueurs cellulaires de surface,
      • l’étude cytogénétique du sang ou de la moelle osseuse,
      • l’étude histopathologique de ganglions, moelle osseuse ou autres tissus prélevés par biopsie ou splénectomie.
  2. établir un diagnostic précis
    • c’est-à-dire préciser le type nosologique.
  3. déterminer l’extension (degré de généralisation) du cancer hématologique
    • cela s’applique essentiellement aux lymphomes, car les leucémies sont généralisées d’emblée. Pour ce faire, l’examen clinique est complété par des études radiologiques, par des biopsies et, dans certains cas par une ponction lombaire pour éliminer une atteinte du système nerveux central.
  4. faire le bilan des répercussions diverses de l’hémopathie maligne, en répondant aux questions suivantes :
    • Y a-t-il :
      • Déficit de l’hématopoïèse normale ?
      • Atteinte de l’état général ?
      • Des signes et symptômes d’un syndrome tumoral ?
      • Un syndrome d’immunodéficience ?
      • Déficience ou excès de l’hémostase ?
      • Un syndrome d’hyperviscosité sanguine ?
      • Des complications auto-immunes ?
      • Des perturbations métaboliques ?
36
Q

Quels éléments doit-on évaluer afin de bien investiguer un cancer hématologique?

A
  1. Perturbation de l’hématopoïèse normale
    • Insuffisance des diverses lignées sanguines
      • Anémie : dyspnée, palpitation, céphalée
      • Leucopénie : infections
      • Thrombopénie : purpura, hémorragies
  2. Atteinte de l’état général
    • «Signes B» (objectifs) : il y en a trois, utilisés principalement dans l’évaluation des lymphomes
      • Fièvre
      • Sudations nocturnes
      • Perte de poids de plus de 10%
    • Autres symptômes : asthénie, anorexie, prurit : ils sont subjectifs et de sensibilité et spécificité médiocres.
  3. Syndrome tumoral
    • Tumeurs :
      • adénomégalies palpables ou profondes, hépatosplénomégalie.
    • Compression d’organes par une tumeur avoisinante :
      • syndrome de compression de la veine cave supérieure, de la moelle épinière, du cerveau avec hypertension intracrânienne, d’une veine profonde avec blocage et thrombose veineuse, etc.
    • Infiltration tissulaire :
      • neuropathie, radiculopathie, épanchement pleural ou péricardique ou articulaire, infiltration cutanée, hépatique, pulmonaire ou osseuse.
  4. Syndrome d’immunodéficience
    • déficience de l’immunité cellulaire ou anergie cutanée :
      • infection virale, à champignon, parasitose.
    • déficience de l’immunité humorale ou hypogammaglobulinémie :
      • infection bactérienne et virale.
    • insuffisance et/ou infiltration médullaire +/- leucopénie, surtout neutropénie
  5. Déficience ou excès de l’hémostase
    • insuffisance et/ou infiltration médullaire ou thrombocytopénie, thrombopathie :
      • purpura, hémorragie gastro-intestinale, etc.
    • libération par les cellules néoplasiques de facteurs activateurs de la coagulation :
      • coagulation intravasculaire disséminée, fibrinolyse excessive, thrombo-embolies.
    • hyperplaquettose, érythrocytose, hypercoagulabilité +/- thrombo-embolies veineuses ou artérielles.
  6. Syndrome d’hyperviscosité sanguine
    • soit à une production érythrocytaire augmentée ou érythrocytose ou hyperviscosité sanguine.
    • soit à la sécrétion importante d’une immunoglobuline monoclonale (IgM surtout) hyperviscosité plasmatique.
    • soit à une très grande neutrocytose ou leucoblastose ou leucostase ou microcirculation ralentie avec thrombi des petits vaisseaux.
  7. Complications auto-immunes
    • ​​Aberration du système immunitaire entraînant la formation d’auto-anticorps :
      • anémie hémolytique, neutropénie ou thrombopénie auto-immune, vasculite secondaire à des complexes immuns circulants ou à des cryoglobulines.
  8. Perturbations métaboliques
    • hyperuricémie secondaire à la production accrue d’acide urique, en raison du renouvellement cellulaire augmenté et du catabolisme accru des bases puriques, conduisant à la goutte secondaire et à l’insuffisance rénale.
    • syndrome d’hypercalcémie dû à la déminéralisation diffuse ou focale secondaire à une substance humorale sécrétée par la tumeur :
      • pseudo-parathormone, activateur des ostéoclastes.
    • sécrétion et élimination rénale excessive de muramidase (lysozyme) -+ insuffisance rénale (tubulopathie).
    • SIADH (Syndrome de Sécrétion Inappropriée d’ADH).
37
Q

Qu’est-ce que le syndrome de lyse tumorale?

A

L’entité nommée syndrome de lyse tumorale peut survenir spontanément dans les néoplasies à lourd fardeau tumoral, très prolifératives ou lors d’une réponse importante à un traitement (par exemple une grande masse lymphomateuse très sensible à la chimiothérapie).

Les cellules détruites libèrent leur contenu intracellulaire (potassium, phosphore, acides nucléiques métabolisés en acide urique) et résultent en une combinaison :

  1. d’hyperkaliémie,
  2. d’hyperphosphatémie,
  3. d’hypocalcémie,
  4. d’hyperuricémie,
  5. d’insuffisance rénale aigue.

Ce syndrome peut être prévenu par une hydratation importante et l’utilisation d’allopurinol. Lorsqu’une diminution rapide de l’acide urique est jugée nécessaire, un médicament nommé rasburicase peut aussi être employé. Lorsque non traité ou traité sous-optimalement, les complications à redouter sont:

  • les arythmies,
  • la mort subite,
  • l’insuffisance cardiaque,
  • l’hématurie,
  • les convulsions,
  • les crampes,
  • la tétanie principalement.
38
Q

La nosologie est la science des caractères distinctifs des maladies. Elle évolue avec l’évolution des méthodes de typage. Quelles sont les méthodes diagnostiques des hémopathies malignes?

A
  1. La clinique
  2. La cytologie sanguine et médullaire
  3. L’histopathologie ganglionnaire et médullaire
  4. L’étude immunochimique
39
Q

Les classifications histopathologiques des néoplasies hématologiques en général et des lymphomes sont de plus en plus précises et reposent sur diverses technologies avancées. Quelles sont les technologies qui nous permettent de mieux classer les hémopathies malignes?

A
  1. Les marqueurs cellulaires (histochimie intracellulaire et surtout marqueurs de surface cellulaire) par cytométrie de flux et/ou immunohistochimie.
  2. L’analyse cytogénétique (chromosomique) qui se révèle d’une importance capitale dans la détermination du pronostic de diverses néoplasies et du traitement.
  3. La biologie moléculaire, qui permet d’identifier des séquences précises d’ADN par la technique de polymérase en chaîne (PCR) associées à des pathologies. (exemple : séquence BCR-Abl dans la leucémie myéloïde chronique).

Toutes ces approches au diagnostic se complètent mutuellement, et concourent à définir :

  • Le tableau clinique caractéristique (et ses exceptions)
  • La lignée cellulaire à laquelle appartient la néoplasie
  • Le degré d’immaturité (ou de maturité) des cellules néoplasiques
  • Les caractères nosologiques qui prédisent le mieux l’évolution naturelle de la maladie et sa réponse au traitement.
40
Q

Quelles sont les contributions principales des diverses méthodes diagnostiques à la nosologie?

A

*8. Études de biologie moléculaire

La recherche d’anomalies au niveau de certains gènes par la PCR (réaction en chaîne par polymérase) tels FLT3, NPM1, CEBPA, PML-RARA ayant une importance pronostique en LMA. La recherche de BCR-abl en LMC. Ce domaine est en constant développement pour la détection d’anomalies moléculaires d’importance dans l’ensemble des néoplasies hématologiques.