Le mérite doit-il régir nos sociétés ? Flashcards

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Q

Claude-Henri de Saint-Simon (1760 – 1825), La Parabole de Saint-Simon

A

est l’un des premiers penseurs de la technocratie. Pour lui, c’est l’élite des savants et des chefs d’entreprise, celle qui fait la richesse de la France, qui doit gouverner et non la classe des oisifs qui n’ont d’autre mérite que d’avoir hérité. Supposons que la France ait « le malheur de perdre le même jour les membres de la famille royale, les grands officiers, tous les ministres d’Etat, et les dix mille propriétaires les plus riches parmi ceux qui vivent noblement, cet accident (…) ne causerait de chagrin que sous le rapport sentimental, car il n’en résulterait aucun mal politique pour l’Etat ».

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Q

Voltaire, Mérope, 1793

A

Voltaire estime que seul compte le mérite individuel. Dans son roman, Polyphonte s’exclame : « Je n’ai plus rien du sang qui m’a donné la vie […] et malgré vos refus, je crois valoir au moins les rois que j’ai vaincus ». Les contes et romans de Voltaire montrent souvent l’incapacité des pouvoirs gouvernementaux et militaires, tandis que les marchands y sont plutôt des personnages ingénieux, entreprenants et efficaces.

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3
Q

Aristote, l’Ethique à Nicomaque

A

L’équité c’est la prise en compte de la diversité des situations particulières, l’égalité c’est l’application d’une règle uniforme. L’équité est plus juste que l’égalité.

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4
Q

Gracchus Babeuf, Manifeste des Plébéiens

A

Le mérite n’est pas n’importe quelle fiction, mais serait une fiction utile aux dominants, ou encore un mythe intéressé. Autrement dit, le mérite refléterait le point de vue dominant dans la société, qui est souvent celui des classes dominantes, celles qui évaluent le mérite des autres.

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5
Q

Bourdieu et Passeron, La Reproduction, 1970

A

Le système d’enseignement exerce un « pouvoir de violence symbolique ». Ils estiment que les « héritiers » réussissent avant tout parce que la sélection est fondée sur des connaissances et des compétences auxquelles ils ont accès dans leur famille. Le système éducatif français transmet des savoirs qui sont proches de ceux qui existent au sein des élite sociales. Ainsi, les enfants de la classe dominante disposent d’un capital culturel qui leur permet de s’adapter plus facilement aux exigences scolaires et par conséquent, de mieux réussir dans leurs études. Le diplôme ne serait que le blanchiment d’avantages sociaux immérités. Ce processus de légitimation de la reproduction sociale est entretenu par deux croyances fondamentales. D’une part, l’école est considérée comme neutre. D’autre part, l’échec ou la réussite scolaire sont, le plus souvent, considérés comme des « dons » renvoyant à la nature des individus. Ainsi, le mérite ne parvient pas à empêcher la reproduction des inégalités, comme l’espéraient les révolutionnaires. Les statistiques disponibles sur l’origine sociale des élèves des grandes écoles semblent confirmer cette thèse. Certains sociologues se vantent de connaître les deux cents maternelles dont il faut être issu pour faire partie de l’élite.

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6
Q

Marie Duru-Bellat, Le Mérite contre la justice

A

disait qu’à « cinq ans, les inégalités de développement cognitif et langagier entre les enfants s’expliqueraient à hauteur de 70% environ par les particularités du milieu familial, comme le style éducatif des parents, leurs valeurs, ou encore leur représentation de l’école ». Pour elle, la croyance au mérite participerait d’un vaste système de légitimation d’un monde fondamentalement injuste. Les individus se résignent et l’inégalité est acceptée.

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7
Q

Michael Young, The Rise of meritocracy

A

décrit une société qui devient peu à peu entièrement méritocratique, toutes les places étant attribuées en fonction de tests de QI très rigoureux. Petit à petit les dominants voient les autres uniquement comme des inférieurs. Une grande révolte de masse intervient et met fin au système méritocratique.

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8
Q

Michael Sandel, La Tyrannie du mérite, 2020

A

Il affirme que le culte du diplôme, caractéristique de nos sociétés, constitue une nouvelle forme de discrimination, en limitant la mobilité sociale et le bien-être de tous ceux qui n’ont pas réussi dans leurs études. Il propose donc de « démanteler la machine à trier »., notamment en tirant au sort, après une vérification minimale des compétences, les jeunes admis dans les universités les plus prestigieuses.

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9
Q

Kant, Idée d’une histoire universelle au point de vue cosmopolite

A

disait : « dans une forêt, les arbres, justement parce que chacun essaie de ravir à l’autre l’air et le soleil, se contraignent réciproquement à chercher l’un et l’autre au-dessus d’eux et par suite ils poussent beaux et droits ». Les progrès des individus dépendent en bonne partie des rivalités qui les opposent à leurs semblables.

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10
Q

Le président américain Lyndon B. Johnson

A

qui fut l’un des promoteurs de ces dispositifs de discrimination positive aux Etats-Unis dans les années 1960, disait : « on ne peut pas rendre sa liberté à un homme qui pendant des années a été entravé par des chaines, l’amener sur la ligne de départ d’une course, lui dire qu’il est libre de concourir et croire qu’on est ainsi parfaitement juste ».

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11
Q

Théorie de la justice, John Rawls, 1971

A
  • Césure dans la pensée politique contemporaine. Il disait que la société est comme un jeu dans lequel il faut trouver des règles de distribution justes. Comment trouver ces règles ? Les individus doivent choisir la structure de base de la société sans savoir quelle y sera leur propre position concrète (c’est le voile d’ignorance rawlsien). Dans cette situation, les individus vont traiter autrui comme ils se traiteraient eux-mêmes, par prudence, pour le cas où ils se retrouveraient dans la pire des situations. Deux principes en découlent censés organiser la société juste.
  • Rawls développe une approche collective du mérite. Les inégalités sociales et économiques doivent être agencées de façon telle qu’elles contribuent à améliorer le sort des membres les plus défavorisés de la société et qu’elles soient attachées à des positions que tous aient des chances égales d’occuper. Par exemple, les écarts sont admis si, en leur absence, la position des plus défavorisés serait pire encore. Par ailleurs, les rémunérations élevées des dirigeants d’entreprise sont justifiées seulement si ces personnes créent vraiment de la richesse, améliorent les conditions de vie des salariés et ne provoquent pas une crise économique d’ampleur.
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12
Q

Yves Michaud, Qu’est-ce que le mérite ?, 2009

A

La pluralité des mérites doit être prise en compte. Dans notre société, est constaté une certaine tendance à l’aplatissement du mérite, devenu purement individuel. Ce mérite est rabattu sur les seuls résultats scolaires, instrumentalisé pour justifier des rémunérations très importantes ou une visibilité médiatique. Avec cette perversion, on déduit des rémunérations importantes ou de la visibilité médiatique qu’une personne est méritante, qu’elle a « réussi sa vie ». Or, pour caractériser le mérite, il insiste sur la notion d’estime de soi et de celle que les autres ont de nous. Par ailleurs, il insiste aussi sur le concept de vertu, qui ne se confond pas avec celui de mérite. Faire preuve de vertu, c’est bien agir simplement parce que c’est ce qu’il faut faire, sans attendre de récompense, en ayant le souci du travail bien fait. (par exemple, ne pas instrumentaliser l’école en lui faisant servir d’autres objectifs que sa fin première, à savoir instruire.

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13
Q

Repenser l’égalité des chances, Patrick Savidan, 2007

A

« L’égalité des chances, sous quelque angle qu’on la prenne, ne peut servir des objectifs de cohésion sociale que si les écarts entre gagnants et perdants sont réduits et si elle n’entraîne pas de trop forte concentration des richesses, des moyens de production et du capital humain ». Autrement dit, il est nécessaire de contenir les inégalités dans des proportions acceptables. Ainsi, le mérite est mieux accepté.

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14
Q

Citations :

A

Beaumarchais, Le mariage de Figaro, 1784 :  Figaro s’exclame « Vous vous êtes donné la peine de naitre et rien de plus, tandis que moi, perdu dans la foule obscure il m’a fallu déployer plus de sciences et de calculs pour subsister seulement, qu’on en a mis depuis cent ans à gouverner toutes les Espagne ».

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