Le conflit de génération Flashcards
Contrat de génération, par F. Hollande, suppression 2017
aide annuelle de 4 000 euros pendant 3 ans max, aux entreprises de moins de 300 salariés, dès lors qu’elles embauchent un jeune de moins de 26 ans en CDI, tout en maintenant un sénior de 57 ans dans l’emploi.
Goya, tableau Saturne dévorant un de ses fils, au musé Prado à Madrid
Mythe grec donfateur. Chronos dévorant ses enfants, après avoir détrôné et châtré son propre père Ouranos, le tout sous l’impulsion de sa mère Gaïa.
Les Mémoires de deux jeunes mariées, Balzac, 1841
« En coupant la tête de Louis XVI, la Révolution a coupé la tête à tous les pères de famille. Il n’y a plus de famille aujourd’hui, il n’y a plus que des individus ». A partir de la Révolution française, l’autorité paternelle est remise en cause en même temps que ses modèles religieux ou politiques. Il dresse un parallèle entre l’exécution du roi et les transformations intervenues au sein de la sphère familiale, notamment à la suite de l’adoption du Code civil, dont l’inspiration est égalitariste.
La révolution individualiste
qui triomphe en Occident dans la seconde moitié du XXe siècle, repose sur la glorification des droits d’individus définis comme égaux, souverains et dotés chacun du même droit au bonheur. Corrélativement, les prérogatives du collectif, quelle que soit son incarnation (Etat, société, armée, école, famille…), régressent. Ce qui entraîne plusieurs conséquences. (1) La figure du pater familias disparaît. (2) L’institution de la famille change de sens (AV. elle imposait ses valeurs, désormais elle permet le dév. des singularités). (3) Les différentes générations cessent de cohabiter. (4) Les parents tendent à développer des relations moins asymétriques et plus contractuelles avec leurs enfants.
Crise de la culture, Hannah Arendt, 1961
une brèche s’est ouverte entre le passé et l’avenir, dès il est devenu impossible de fonder le pouvoir sur la tradition, c’est-à-dire sur le legs des générations antérieures. Elle est pessimiste quant aux conséquences de cette évolution : à l’échelle de la société, une crise généralisée de la transmission ; pour les individus, ce n’est pas une libération, mais une simple évolution des contraintes, la « tyrannie des pairs », se succédant à « la tyrannie des pères ».
Le Monde d’hier, Souvenir d’un européen Stefan Zweig
Avant 1914 encore, les jeunes gens se vieillissaient, par exemple en portant de faux ventres, pour avoir plus d’autorité aux yeux des autres. Aujourd’hui, il y a un véritable culte du corps, particulièrement du corps jeune (essor de la chirurgie esthétique, crème antirides, implants capillaires). De fait, l’image de la vieillesse est très dégradée dans nos sociétés. Elle est perçue non comme un signe d’expérience ou de sagesse, mais comme une honteuse dégradation physique et morale, dont les individus seraient en partie responsables. Le « jeunisme », largement entretenu par les médias, touche une part croissante de la population.
Questions de sociologie, Pierre Bourdieu, 1984
Certaines des oppositions entre les générations sont en quelque sorte naturelles : elles tiennent aux incompréhensions qui séparent nécessairement des individus dont l’expérience et le vécu sont différents. Pierre Bourdieu a analysé le mécanisme de frustration qui explique les conflits de valeurs entre parents et enfants. « Beaucoup de conflits de générations sont des conflits entre des systèmes d’aspirations constitués à ces âges différents. Ce qui pour la génération 1 était une conquête de toute la vie est donné dès la naissance, immédiatement, à la génération 2. Le décalage est particulièrement fort dans le cas des classes en déclin qui n’ont même plus ce qu’elles avaient à vingt ans et cela à une époque où tous les privilèges de leurs vingt ans (…) sont devenus communs ».
Émission « L’Esprit public » sur France Culture, 2006
Yves Michaud propose de réfléchir à l’instauration d’une « fin de vie citoyenne », c’est-à-dire de retirer le droit de vote aux électeurs dépassant 80 ans
Nouvelle dystopique, « Chasseur de vieux », recueil Le K, Dino Buzzatti, 1966
En une époque cruelle, tous ceux qui ont dépassé la quarantaine sont pourchassés par de féroces bandes de jeunes. Le principal personnage est poursuivi durant une nuit entière par un tel groupe, auquel appartient son propre fils ; sur le point d’être rattrapé, il préfère se précipiter dans le vide. Alors que les jeunes meurtriers se séparent satisfaits, le chef de la bande, Sergio Regora, découvre en passant devant une glace qu’il est soudain devenu vieux. Ses anciens camarades se mettent aussitôt à le pourchasser à son tour. La leçon est claire : ce qui unit les différents âges est plus fort que ce qui les divise.
Citations :
Monde d’hier, Souvenirs d’un Européen, Stefan Zweig : « Ce n’est pas tant mon destin que je raconte que celui de toute une génération ».
Le Principe responsabilité, Hans Jonas, 1979 : « Alors qu’ils peuvent tenir pour responsable de leur existence seulement leur géniteur immédiat, ils peuvent tenir des ancêtres lointains pour responsables des conditions de leur existence ».