REGLES DE PRESCRIPTION ET DE DISPENSATION part 2 Flashcards
Règles générales de prescription
En règle générale, il n’y a aucune limitation aux informations pouvant figurer sur
une ordonnance, le professionnel de santé est donc libre d’y écrire tout ce qu’il juge
nécessaire conseils, date de rendez-vous, numéro de téléphone, ne pas délivrer etc…
Lorsque le médecin désire prescrire une posologie dépassant la posologie habituelle,
il doit préciser « je dis » avec la posologie souhaitée inscrite en toutes lettres.
Médicaments soumis à prescription restreinte
- Les médicaments classés en réserve hospitalière (RH)
- Les médicaments classés en prescription hospitalière (PH)
- Les médicaments à prescription initiale hospitalière (PIH)
- ll existe aussi les médicaments à prescription réservée à des médecins spécialistes (PRS) et les médicaments nécessitant une surveillance particulière pendant le traitement (SP)
- ll existe également les médicaments dont la prescription doit être accompagnée d’un
document qui atteste de l’information du patient et des mesures prises pour éviter tout ou une partie des risques liés à leur utilisation par exemple : l’Isotrétinoïne.
Les médicaments classés en réserve hospitalière (RH)
ne peuvent pas être prescrits
en ville. Leur administration se fait uniquement au cours d’une hospitalisation
Les médicaments à prescription hospitalière (PH)
ne peuvent pas être prescrits en ville, mais peuvent être délivrés en officines de ville (
Les médicaments à prescription initiale hospitalière (PIH)
Sa prescription en ville se fait uniquement en renouvellement d’une ordonnance hospitalière et après avoir vérifié le délai de validité de l’ordonnance initiale hospitalière, fixé par l’autorisation de mise sur le marché (AMM)(Art. R 5121 87 à 89 du code de la Santé publique).
Ces prescriptions peuvent avoir une durée de validité jusqu’ à 1 an.
les médicaments prescrits en dehors des indications thérapeutiques
remboursables
le prescripteur doit signaler en mentionnant son caractère non
remboursable à côté de la dénomination de la spécialité (exemple : « NR », « Hors indications remboursables », « Non remboursables », etc.)
Pour les médicaments non substituables
le prescripteur peut porter sous forme
informatisée ou à défaut sous forme manuscrite les mentions suivantes :
• « non substituables (MTE) »: prescription de médicaments à marge thérapeutique étroite pour assurer la stabilité de la dispensation, lorsque les
patients sont effectivement stabilisés avec un médicament.
• « non substituable (EFG) » : prescription chez l’enfant de moins de six ans, lorsqu’aucun médicament générique n’a une forme galénique adaptée et que le
médicament de référence disponible permet cette administration.
• « non substituable (CIF) » :prescription pour un patient présentant une contre-indication formelle et démontrée à un excipient à effet notoire présent
dans tous les médicaments génériques disponibles, lorsque le médicament de référence correspondant ne comporte pas cet excipient.
classement medicament stupéfiant ordonnance : durée prescription : quantité délivrée :
ordonnance : sécurisée
durée prescription : de 7 a 28j selon la substance et la forme pharmaceutique
quantité délivrée : de 7 a 28j selon la prescription
classement medicament substance veneneuse liste I ordonnance : durée prescription : quantité délivrée :
ordonnance : simple non renouvelable sauf mention contraire “ renouvelable X fois”
durée prescription : renouvelle jusqua 12 mois
quantité délivrée : par fraction de 30 jours au max
classement medicament substance veneneuse liste II ordonnance : durée prescription : quantité délivrée :
ordonnance : simple renouvelable sauf mention contraire “a ne pas renouveler”
durée prescription : limitée a 12 mois
quantité délivrée : par fraction de 30 jours au max
classement medicament
hors liste
ordonnance pas necessaire (vente libre en magasin)
Rôle du pharmacien
en general
Le pharmacien à un rôle majeur et un spectre d’action large dans la validation et la
surveillance engageant sa responsabilité. Il s’adapte avec l’évolution des mentalités
(aspects technique, règlementaire, politique, économique et social). Vis-à-vis du
patient, il assure une qualité de service et doit vérifier la sécurité de la dispensation,
en prenant en compte la dimension humaine.
Rôle du pharmacien
par rapport aux ordonnances
Il doit vérifier l’ordonnance et contrôler les informations concernant la personne à
traiter, par exemple son âge (enfant, nouveau-né, nourrisson, adolescent, adulte,
personne âgée, …) et les conséquences impliquées concernant les posologies, le plan de reprise et les contre-indications médicamenteuse. Par ailleurs, la personne qui
vient chercher les médicaments n’est pas forcément le patient concerné.
Rôle du pharmacien
thérapeutique
l’une de missions du pharmacien est de vérifier les objectifs thérapeutiques :
• Hiérarchiser les objectifs en cas de polypathologies
• Classer les médicaments en fonction des objectifs identifiés pour faciliter la
compréhension par le patient.
• Optimiser les stratégies thérapeutiques (HAS et conférences de consensus).
Rôle du pharmacien
plan de prise
Il participe également à la validation du plan de prise ou d’administration. Le plan de reprise prend en compte : - Les propriétés pharmacocinétiques - Le mode de vie du patient - Les heures des repas - Les connaissances chrono pharmacologiques - Les interactions médicamenteuses - La vitesse de perfusion - Les incompatibilités physico chimiques - La perturbation des tests biologiques
Rôle du pharmacien
vis a vis du patient
Vis-à-vis du patient, il doit lui expliquer l’ordonnance prescrite, c.à.d. le rôle de
chaque médicament, le plan de prise, les effets indésirables qui peuvent intervenir et
rassurer le patient pour les effets évitables et le contrôle biologique régulier. Il doit
prendre en compte la dimension humaine et éduquer le patient en lui donnant les
conseils hygiéno-diététiques et s’assurant que le patient a bien compris
(reformulation par le patient).
Rôle du pharmacien
renouvellement
En cas de renouvellement, le rôle du pharmacien est d’évaluer l’observance, de
contrôler le suivi biologique et en cas d’effets indésirables de vérifier les posologies
et le plan de prise et d’avertir la pharmacovigilance. Le pharmacien peut émettre une
opinion pharmaceutique.
Préparations magistrales
En cas de prescription d’une préparation magistrale, le médecin doit inscrire sur
l’ordonnance de la mention « prescription à but thérapeutique en l’absence de
spécialités équivalentes disponibles ». Ceci conditionne la prise en charge par
l’Assurance Maladie de la préparation prescrite.
Poursuite de traitement chronique
Dans le cas de traitement chronique, si la durée de validité de l’ordonnance initiale
est expirée, le pharmacien et sur la base de l’ordonnance initiale dont la durée de
validité est expirée, doit délivrer le conditionnement comportant le plus petit nombre
d’unités de prise (une seule boîte par ligne) et porter la mention « délivrance par la
procédure exceptionnelle d’une boîte supplémentaire » sur l’ordonnance en indiquant
la ou les spécialités concernées. Il doit apposer sur l’ordonnance le cachet de son
officine et la date de la délivrance et informer, dès que possible, le médecin
prescripteur de cette dispensation. Les stupéfiants et psychotropes sont toutefois
exclus de ce dispositif.
Contraceptifs oraux
Le pharmacien peut délivrer aux patientes, sur la base d’une prescription datant de
moins d’un an et dont la durée de validité est expirée, des contraceptifs oraux figurant
sur une liste prévue par arrêté, pour une durée de traitement supplémentaire non
renouvelable de 6 mois.
Contraception d’urgence
delivrance mineur
La délivrance aux mineures des médicaments ayant pour but la contraception
d’urgence et qui ne sont pas soumis à une prescription médicale obligatoire s’effectue
à titre gratuit dans les pharmacies. Le consentement des titulaires de l’autorité
parentale ou, le cas échéant, du représentant légal n’est pas requis pour la
prescription, la délivrance ou l’administration de contraceptifs aux mineures. Lors de
la dispensation d’une contraception d’urgence à une jeune fille mineure, l’anonymat
et la gratuité doivent être respectés. La délivrance gratuite est réservée aux
mineures par simple déclaration orale. Elle s’effectue en l’absence de prescription
médicale et dans la confidentialité.
Contraception d’urgence
information
Cependant, elle doit être précédée d’un entretien
au cours duquel le pharmacien s’assure que la situation de la jeune fille correspond
aux critères de l’urgence et aux conditions d’utilisation de cette contraception. Le
pharmacien fournit une information sur l’accès à une contraception régulière, sur la
prévention des infections sexuellement transmissibles et sur l’intérêt d’un suivi
médical. Cette information sera complétée par la remise d’une documentation gratuite
(brochure). Il communique également des coordonnées du centre de planification ou
d’éducation familiale le plus proche.
Prise en charge des substitutifs nicotiniques
Plusieurs traitements nicotiniques de substitution ont été inscrits sur la liste des
médicaments remboursables par l’Assurance Maladie. Il existe des gommes à mâcher,
des comprimés à sucer et des dispositifs transdermiques. Ces traitements sont
désormais remboursables à 65% par l’Assurance Maladie, comme d’autres
médicaments. La prescription peut être établie par les prescripteurs autorisés :
médecins et sages-femmes, médecins du travail, chirurgiens-dentistes, infirmiers et
masseurs kinésithérapeutes. Les sages-femmes bénéficient d’un élargissement de
leurs droits de prescription à l’entourage de la femme enceinte ou accouchée.
Départ à l’étranger
Dans le cas de traitement délivré en une seule fois en raison d’un départ à l’étranger,
le médecin doit mentionner son accord sur la délivrance d’une quantité de traitement en une seule fois dans le cadre d’un départ à l’étranger. La caisse d’Assurance Maladie
du patient doit donner son accord de prise en charge. La quantité délivrée ne peut
excéder 6 mois.
rapport benef risque
Prescrire un traitement est une synthèse entre le choix du meilleur traitement possible
d’une pathologie donnée, l’accord du patient qui en comprend l’intérêt ; sa situation
sociale et psychologique, son contexte socio-économique et la réglementation
encadrant la prescription médicale (autorisation, remboursement, etc…). C’est la
décision thérapeutique personnalisée qui définit le rapport Bénéfice/Risque.
Il faut noter que si le bénéfice attendu peut être évalué, le risque est parfois très mal
connu !
rapport benef risque
exemple
Un évènement indésirable grave (hépatite grave, aplasie
médullaire etc…) survenant 1 fois/ 10 000 peut faire considérer que le rapport
bénéfice/risque n’est pas acceptable car la rareté de ce type d’évènement peut le
faire méconnaître au cours des essais cliniques initiaux dans l’évaluation du
médicament (si l’évaluation ne comportait par exemple que 3000 patients).
le bon usage du médicament
L’optimisation du rapport bénéfice/risque et la minimisation du risque thérapeutique
pour le patient reposent sur le respect par le prescripteur, des règles de bon usage du
médicament (BUM). Les règles du bon usage du médicament s’appuient sur un usage
optimal et validé (fondé sur des preuves) observant scrupuleusement les référentiels
(notice de conditionnement destinée au patient, fiches de transparence, Les
Références médicales opposables (RMO) lorsqu’elles existent).
le bon usage du médicament
exemple
un médicament anticoagulant, très utile et efficace au cours des troubles
du rythme cardiaque ne peut être utilisé si le patient présente de graves troubles de
mémoire ou du comportement, en raison du risque de sur ou de sous dosage. De même,
la prescription d’un traitement purement hospitalier à un patient vivant loin d’un
centre hospitalier et la prescription d’un traitement coûteux chez un patient non
couvert par l’assurance maladie, diminuent le rapport bénéfice/risque
Résumé des caractéristiques du produit
Le résumé des caractéristiques du produit (RCP) constitue le référentiel du médecin
pour la prescription médicamenteuse. Il est rédigé à la suite de l’évaluation du
médicament (pour la commission d’Autorisation de Mise sur le Marché (AMM). Le
RCP précise le bénéfice thérapeutique attendu et le pourcentage attendu des
évènements indésirables. Le rapport bénéfice/risque peut ainsi être établi.
Décision thérapeutique
La certitude diagnostique ne suffit pas à prendre une décision thérapeutique unique
mais doit prendre en compte :
• La connaissance du traitement envisagé par le médecin
• Les éléments liés au patient (état physiologique et psychologique)
• Le mode de vie du patient (conditions socio-économiques)
• L’entourage du patient
• L’éthique médicale
L’ensemble de ces critères permettra de prendre une décision personnalisée, en
d’autres termes c’est la personnalisation de la décision.
Étapes et Objectifs
definit, determiner
La première étape consiste à définir les objectifs, notamment en choisissant la nature
du traitement étiologique ou symptomatique (ex. cancer curable ou soins de confort),
curatif, palliatif ou préventif. Il est ensuite important de déterminer s’il s’agit d’un
traitement d’une maladie, d’une fonction, d’une anomalie biologique ou d’un
symptôme (ex antibiotique pour une pneumonie potassium pour une hypokaliémie
antalgique pour des céphalées). Il faut déterminer également s’il s’agit de guérir,
d’éviter la mort, de réduire un handicap ou d’améliorer le bien-être (qualité de vie).
Étapes et Objectifs
connaitre et savoir
Il faut connaître les bases scientifiques : le seuil décisionnel permettant d’éliminer
ou d’accepter un diagnostic. Cette prise de décision repose sur les principes de
raisonnement médical probabiliste. Il faut connaître les définitions des contraintes
réglementaires (indication thérapeutique officielle (AMM) et respect des références
médicales opposées (RMO). Il faut savoir utiliser un dictionnaire des spécialités
pharmaceutiques (VIDAL ®) et savoir calculer les valeurs nécessaires à adapter le
traitement (ex mesure de l’élimination rénale d’un médicament).
Informations indispensables sur le patient
Avant de prescrire, il faut évaluer le rapport bénéfice/risque en utilisant le principe
fondamental de non-malfaisance. Le prescripteur doit apprécier les conditions socio-
économiques du patient et son autonomie, ainsi que le degré d’acceptation du patient
de son diagnostic, ses conséquences et son traitement. Cela assure une meilleure
garantie d’observance thérapeutique. Il faut donc, prendre son temps pour informer
et expliquer (objectifs, bénéfices, contraintes, effets indésirables) et si nécessaire
faire signer un consentement écrit. Au terme de cette appréciation, on définit
l’objectif thérapeutique et le rapport bénéfice/risque.
Informations indispensables sur le patient
ex diabete
les stratégies de traitements suivis et les objectifs
attendus ne sont pas les mêmes pour un patient de 20 ans et un patient de 70 ans. Les
objectifs thérapeutiques doivent être redéfinis et le rapport bénéfice /risque attendu
sont radicalement différents : A 20 ans, le traitement plus est « agressif », l’objectif
glycémique étant de 1 g/l. alors que pour un patient de 70 ans, il faut prévenir
l’hypoglycémie iatrogène, accepter des glycémies moyennes aux alentours de 1,5 g/l,
et enfin décider ou non de l’administration d’un traitement.
Informations indispensables sur le patient
ex polypathologie
chez le sujet âgé, le médecin doit
hiérarchiser les priorités thérapeutiques, et cela afin de réduire la fréquence des
effets indésirables et des interactions médicamenteuses (accrue lors des
polythérapies) et éviter l’escalade thérapeutique (un nouveau symptôme à nouveau
médicament). Il est nécessaire de rediscuter la pertinence d’un traitement à chaque
visite ou renouvellement d’ordonnance. A l’inverse, l’âge élevé ou la sénilité ne
constitue pas une contre-indication thérapeutique
relation (âge-posologie
Il faut garder en tête le concept de la relation (âge-posologie), en effet, plus l’âge
augmente, plus les posologies diminuent. Il faut également savoir optimiser
l’observance : administration simple, de durée courte, en choisissant le traitement le
mieux toléré, le plus efficace et le mieux expliqué.
Terrain de risque
La notion de terrain à risque correspond à une situation clinique, physiologique ou
pathologique au cours de laquelle la prescription médicamenteuse comporte un risque
majoré, par exemple chez le sujet âgé (vieillissement au sens large), l’insuffisant
rénal ou hépatique, la femme enceinte, le nouveau-né, le nourrisson, l’enfant, le
diabétique, etc.