PHARMACOVIGILANCE Flashcards
DEF
La valeur bénéfique des médicaments et des produits de santé est aujourd’hui démontrée, mais aucun médicament n’est dépourvu de risques individuels et/ou collectifs.
Le rapport bénéfices / risques est évalué pour chaque médicament et la prescription d’un médicament doit donc mettre en balance ses effets thérapeutiques espérés et ses effets indésirables potentiels.
La pharmacovigilance est responsable de l’évaluation des effets indésirables.
iatrogenie def
L’iatrogénie est la science des effets indésirables.
iatrogenie
medicamenteuse
L’iatrogénie médicamenteuse désigne les effets indésirables (cliniques, biologiques…) liés à l’intervention d’un professionnel de santé et ayant des conséquences néfastes sur la santé d’un patient.
effet indesirable def
Un effet indésirable (EI) est une réaction nocive et non voulue à un médicament. Le terme « non voulu » exclut tout effet résultant d’une volonté de nuire à soi-même ou à autrui (malveillance).
evenement indesirable -> effet indesirable
Un événement indésirable, observé chez un patient qui prend un médicament, devient un effet indésirable lorsqu’un lien de causalité avec ce médicament est établi
different cas de survenue d’un effet indesirable
- se produisant soit en cas d’utilisation normale, c’est à dire conforme aux termes de son autorisation de mise sur le marché,
- soit lors d’une utilisation anormale, c’est à dire non conforme (surdosage, mésusage, abus de médicaments, erreur médicamenteuse)
- ainsi que celles provenant d’une exposition professionnelle
different cas de survenue d’un effet indesirable
autre cas
Syndrome de sevrage Pharmaco dépendance Inefficacité thérapeutique Effet sur le produit de conception Produit défectueux ou de mauvaise qualité
different types selon la gravite
effet indesirable attendu
est mentionné dans le Résumé des Caractéristiques du Produit (RCP).
different types selon la gravite
effet indesirable inattendu
correspond à un effet observé dont la nature, la sévérité ou l’évolution ne correspondent pas aux informations contenues dans le résumé des caractéristiques du produit (RCP).
different types selon la gravite
effet indesirable grave
On parle d’effet indésirable grave dans le cas de décès, de mise en jeu du pronostic vital, d’une hospitalisation (ou une prolongation d’hospitalisation), d’une invalidité, une incapacité significative ou des séquelles, des malformations ou des anomalies congénitales (médicament pris par la mère avant ou pendant la grossesse).
mesusage
correspond à une utilisation intentionnelle et inappropriée d’un médicament ou d’un produit, non conforme à l’autorisation de mise sur le marché ou à l’enregistrement ainsi qu’aux recommandations de bonnes pratiques.
abus
correspond à un usage excessif intentionnel, persistant ou sporadique, de médicaments, accompagné de réactions physiques ou psychologiques nocives.
surdosage
correspond à l’administration d’une quantité de médicament ou de produit, quantité par prise ou cumulée, supérieure à la dose maximale recommandée par le résumé des caractéristiques du produit.
erreur médicamenteuse
- erreur non intentionnelle d’un professionnel de santé, d’un patient ou d’un tiers,
• survenue au cours du processus de soin impliquant un médicament lors de la prescription, de la dispensation ou de l’administration. - L’erreur médicamenteuse peut etre : avérée, potentielle ou latente (ou risque d’erreur), et peut donc « induire ou ne pas induire » un effet indésirable.
Mécanisme et types des effets indésirables
- Effet indésirable directement lié à l’effet pharmacologique recherché thérapeutique
- Effet indésirable lié à une propriété pharmacologique sans lien avec l’effet thérapeutique recherché, soit annexe, non thérapeutique (effets atropiniques de nombreux médicaments par ex. bouche sèche, nausées, constipation mydriase, glaucome…)
- Effet indésirable non lié à une propriété pharmacologique connue du médicament (hépatite ou agranulocytose)
comprehension des mécanisme des effets indésirables
La compréhension des mécanismes des effets indésirables permet de prévenir leur survenue et préconiser une conduite adaptée en cas de survenue.
types d’effets indesirable
- Effets de type A(Augmented ) -> Augmenté
- Effets de type B (Bizarre) -> Bizarre
- Effets de type C (Chronic) -> Cumulé
- Effets de type D(Delayed ) -> Retardé
- Effets de type E (End of dose ) -> Arrêt
- Effets de type F(Failure) -> Echec
Effets de type A « Augmenté »
caracteristique
- Les effets de type A sont en rapport avec un effet connu du médicament (propriété pharmacodynamique).
- Ils sont prédictibles à partir de cet effet connu ou cette propriété connue
- le plus souvent avant la commercialisation
- Ils sont dose-dépendants
- plutôt fréquents.
- Il existe deux sous-types de l’effet type A :
• ceux entraînant une augmentation de l’effet recherché
• ceux sans rapport avec l’effet thérapeutique recherché.
Un exemple d’augmentation de l’effet thérapeutique recherché
Un exemple d’augmentation de l’effet thérapeutique recherché est fourni par le risque d’une hypoglycémie secondaire à une dose trop élevée d’insuline avec sueurs, pâleur, malaise général et modifications du rythme cardiaque.
Effet indésirable Médicament insuline morphine anti inflammatoire
insuline : Douleur au point d’injection
morphine : Constipation Dépression respiratoire
anti inflammatoire : Complications digestives, rénales
Effet indésirable
Anti-Vitamin K (médicaments anti-coagulants)
Hémorragies non graves (épitaxis (saignement de nez), gingivorragie,…)
Hémorragies graves : intracérébrale, intra-abdominale
Effets de type A = « Augmenté »
NON Lié à l’effet pharmacologique
Effets thérapeutiques des AINS : antipyrétique, anti-inflammatoire
Effets indésirables digestifs des AINS
hémorragie digestive, ulcère gastrique ou duodenal, perforation gastrique..
Effets de type B « Bizarre »
- sont sans rapport avec une propriété pharmacodynamique connue du médicament,
- non prédictibles à priori et sans rapport évident avec la dose administrée
- en général méconnus avant la commercialisation.
- Il entraînent des réactions de nature ou d’intensité anormale, et sont plutôt rares.
- Ils sont liés à des dispositions particulières du patient à l’origine d’un mécanisme immuno-allergique ou à l’origine d’un mécanisme non-immuno-allergique.
mecanisme immuno allergique
effet B
- 4 grands types de réaction d’immuno-allergie médicamenteuse qui conduisent à une très grande variété de symptômes des plus bénins aux plus graves.
- Leur survenue est liée à une sensibilisation préalable avec le médicament.
- L’effet indésirable ne peut donc pas être prédit lors de la première administration, sauf en cas de « réaction croisée avec une molécule chimiquement proche.
- Dans ce cas, la ré-administration du médicament peut entrainer une récidive souvent plus grave.
Les effets de type B non immuno-allergiques
Ex 1: Anémie hémolytique induite par certains médicaments oxydants chez les patients ayant un déficit génétique en G6PD (enzyme indispensable aux
hématies).
Ex 2: Allongement de l’espace QT de conduction cardiaque puis troubles du rythme cardiaque (torsade de pointe) par certains médicaments.
Ce risque est majoré chez les patients ayant un
QT long congénital.
QT: 60 bpm, durée environ 420 - 430 millisecondes
Médicaments : antibiotiques (macrolides par ex)
antiarythmiques…
CONDUITE À TENIR FACE À UN EFFET INDESIRABLE
MEDICAMENTEUX DE TYPE B
Au plan individuel
Arrêt définitif du médicament impliqué
Établissement d’une liste d’éviction des produits susceptibles de déclencher ce type de réaction
Au niveau Réglementaire
Retrait quand la fréquence de survenue devient préoccupante
Effets de type C (Cumulatif)
Les effets du type C sont liés à la dose et la durée du traitement et correspondent à des effets cumulatifs.
- > C’est par exemple le cas de la Chloroquine (médicament antipaludique) responsable de rétinopathies, maculopathies y compris la dégénérescence maculaire chez les patients traités au long cours.
- > De même, l’utilisation de la Doxorubicine (antinéoplasique cytostatique de la famille des anthracyclines) est responsable de lésions cardiaques liées à la dose cumulée.
type A
Fréquence
Dose dépendance
Chronologie d’apparition
Mortalité
Mécanisme d’action
Arret de
commercialisation
Réversibilité
Ré-administration
Fréquence > ++ 1%
Dose dépendance Oui
Chronologie d’apparition +/- Suggestive
Mortalité +
Mécanisme d’action Pharmacologique
Arret de
commercialisation : -
Réversibilité +
Ré-administration Possible
type B
Fréquence
Dose dépendance
Chronologie d’apparition
Mortalité
Mécanisme d’action
Arret de
commercialisation
Réversibilité
Ré-administration
Fréquence <1%
Dose dépendance Non
Chronologie d’apparition : Très suggestive
Mortalité +++
Mécanisme d’action Immuno-
allergique
Arret de
commercialisation : +
Réversibilité +
Ré-administration Contre indiquée
type C
Fréquence
Dose dépendance
Chronologie d’apparition
Mortalité
Mécanisme d’action
Arret de
commercialisation
Réversibilité
Ré-administration
Fréquence Rare
Dose dépendance Non
Chronologie d’apparition Non suggestive
Mortalité +
Mécanisme d’action
Toxicité chronique
Arret de
commercialisation
-
Réversibilité -
Ré-administration Contre indiquée
Effets de type D (Delayed) retardé
1938 Synthèse du diéthylstilbestrol par Dodds aux USA
1946 Proposition dans le traitement des menaces d’avortement spontané et les complications de la grossesse.
1953 Les effets comparatifs concluent à son inefficacité et soulignent déjà ses dangers.
1970-1971 Aux USA, découverte de plusieurs Cancers du vagin chez des jeunes filles de 15 à 22 ans dont les mères avaient été traitées par le diéthylstilbestrol durant leur grossesse
Effets de type D (Delayed) retardé
exemple Dodds interdiction
Interdiction de son utilisation obstétricale
1981-1988 Nombreuses observations d’anomalies utérines et de stérilité chez les jeunes femmes dont la mère avait reçu du diéthylstilbestrol durant la grossesse
Chez le garçon soumis in utero au diéthylstilbestrol, la fréquence des cancers ne semble pas augmentée mais les anomalies testiculaires, sans diminution de la fertilité, seraient plus fréquentes
Effets de type E (End of use)
Les effets de type E correspondent à un syndrome de sevrage à l’arrêt brutal d’un médicament, en conséquence d’une pharmacodépendance, par exemple avec la morphine et les benzodiazépines. De même, ce type est illustré par l’effet rebond lors de l’utilisation des béta bloquants : l’arrêt brusque peut entraîner une tachycardie, des troubles du rythme graves, un infarctus du myocarde ou une mort subite.
Effets de type F (Failure )
Ces effets correspondent à un échec thérapeutique, observé par exemple avec les vaccins, la contraception oestroprogestative orale, etc.