Ictère néonatal Flashcards
Ictère néonatal : généralités ?
= fréquent = 70 à 75% des nouveau-nés, souvent d’évolution bénigne
Ictère physiologique :
- Production accrue de bilirubine : 2 à 3 fois la production de l’adulte
- Immaturité hépatique : déficit en ligandine et des systèmes de conjugaison
- Augmentation du cycle entéro-hépatique : absence de flore bactérienne
=> Risque d’ictère nucléaire : effet neurotoxique de la bilirubine non conjuguée et non liée à l’albumine
Ictère néonatal : diagnostic clinique ?
Coloration jaune de la peau et des conjonctives : traduction clinique d’une bilirubinémie totale > 50 mmol/L
- Diagnostic généralement évident au cours de l’examen complet du nouveau-né
- Extension dans le sens céphalo-caudale, jusqu’à la plante des pieds en cas d’ictère intense
- Nouveau-né à peau noire : étude des conjonctives
Ictère néonatal : diagnostic paraclinique ?
Bilirubinomètre transcutané
= Dépistage de l’ictère en maternité : appareil appliqué sur le front et le sternum, évaluant par mesure optique la concentration de bilirubine totale
- Valeurs reportées sur une courbe (bilirubinémie selon l’âge et les facteurs de risque) déterminant le mode de surveillance : clinique, mesure transcutanée ou bilirubinémie
=> sortie autorisée si < 75e percentile
Dosage sanguin de la bilirubine
Indication :
- Facteur de risque d’infection néonatale
- Signes orientant vers un ictère pathologique
- Terrain favorisant une hyperbilirubinémie libre prolongée/récidivante (prématuré)
- Prolongation anormale > 1 semaine de vie (ou > 2 semaines chez le prématuré
- Bilirubine transcutanée > 75e percentile
Ictère néonatal : situations d’urgence ?
- Urgence symptomatique de l’ictère à bilirubine libre : ictère nucléaire
- Urgence étiologique : incompatibilité materno-fœtale, infection materno-fœtale, cholestase (notamment atrésie des voies biliaires)
Facteurs de sévérité => Risque augmenté d’ictère nucléaire
- Prématurité, jeûne, médicament fixé à l’albumine (aminoside)
- Infection, acidose, hypoxie, hypothermie, hypoglycémie
- Déshydratation, hypo-osmolarité, hypo-albuminémie
Signes orientant vers un ictère pathologique
- Survenue précoce < 24h de vie ou ictère prolongé > 10 jours
- Ictère intense s’étendant jusqu’aux plantes de pied
- Signes de sepsis : fièvre, troubles hémodynamiques, hypotonie
- Retentissement sur l’état général, perte pondérale > 8%
- Signes d’hémolyse : syndrome anémique, splénomégalie
- Signes de cholestase : hépatomégalie, urines foncées et selles décolorées
- Signes neurologiques : somnolence, hypotonie axiale, opisthotonos
Ictère néonatal : clinique orientant vers une étiologie ?
- Dossier obstétrical : contexte infectieux, groupe sanguin et Rhésus maternel, atcds familiaux de maladie
hématologique ou hépatique, origine géographique, atcds périnataux (terme, Apgar, allaitement…) - Signes d’hémolyse : syndrome anémique, splénomégalie
- Signes de cholestase : hépatomégalie, urines foncées, selles décolorées (si obstacle total)
- Céphalhématome, ecchymose, bosse séro-sanguine : ictère par résorption d’hématome
- Fontanelle postérieure large (hypothyroïdie)…
Ictère néonatal : examens complémentaires pour le diagnostic étiologique ?
1ère intention
- Confirmer l’ictère : Bilirubine totale + bilirubine conjuguée (à interpréter avec la clinique) +/- albuminémie si bilirubinémie > 300 μmol/L chez le nouveau-né à terme
- Recherche de cause infectieuse : CRP, ECBU (si infection > 7 jours), hémocultures
- Recherche d’incompatibilité foeto-maternelle : NFS, réticulocytes, groupage ABO-Rhésus maternel et néonatal, test de Coombs direct
En cas d’ictère à bilirubine conjuguée
- Bilan hépatique (PAL, GGT, transaminases, TP), bilan de coagulation, glycémie
- Echo abdo : Obstacle et/ou dilatation des voies biliaires (cholestase extra-hépatique), absence de vésicule biliaire (élément d’orientation : atrésie des voies biliaires)
- Prélèvements bactériologiques orientés
Selon le contexte
- Dosage enzymatique : G6PD, pyruvate-kinase
- Bilan thyroïdien : TSH, T4
Ictère néonatal à bilirubine libre bénin : ictère simple ?
= Ictère physiologique : le plus fréquent = 30 à 50% des nouveau-nés, diagnostic d’élimination
- Défaut physiologique néonatal de maturité de glucuroconjugaison de la bilirubine
- Chez le prématuré : ictère plus fréquent, prolongé et intense, risque neurologique plus élevé
- Début > 24 heures de vie
- Isolé : examen clinique rigoureusement normal
- Bilirubine transcutanée < 75e percentile
- Décroissance vers J5-J6, disparaît à J10
- Abstention thérapeutique : disparition spontanée < J10, sans séquelle
Ictère néonatal à bilirubine libre bénin : ictère au lait de la mère ?
= Chez 3% des nouveau-nés nourris au sein (activité lipoprotéine-lipase du lait maternel entraînant une libération importantes d’acides gras => inhibe la glucuroconjugaison)
- Généralement lactation maternelle abondante, débutée dès les 1er jours de vie
- Début vers J5-J6, ou dans les suites d’un ictère simple
- Isolé : examen clinique rigoureusement normal
- Bilirubine transcutanée < 75e percentile
- Persistance jusqu’à 4 à 6 semaines
- Diminution de l’ictère après interruption de l’allaitement maternel ou chauffage du lait
(lipoprotéine-lipase thermosensible) - Abstention thérapeutique (ø interruption du l’allaitement maternel, ø chauffage du lait)
Ictère néonatal à bilirubine libre pathologique : généralités sur l’hémolyse ?
= 1ère cause d’ictère pathologique => risque d’ictère nucléaire plus important
- Début souvent précoce < 24h de vie, voire dès la naissance
- En cas d’hémolyse sévère : syndrome anémique, hépatosplénomégalie
- Bilirubine transcutanée > 75e percentile
- Anémie normo/macrocytaire, hyper-réticulocytose
Ictère néonatal à bilirubine libre pathologique : incompatibilité materno-foetale ?
Incompatibilité ABO = Mère O et nouveau-né A ou B :
- Situation la plus fréquente
- Test de Coombs positif dans seulement 50% des cas
Incompatibilité Rhésus = Mère Rh- et nouveau-né Rh+
- Situation plus rare
- Ictère habituellement plus intense
- Test de Coombs généralement positif
- Prévention par administration d’Ig anti-D (Rhophylac®)
Ictère néonatal à bilirubine libre pathologique : hémolyse constitutionnelle ?
Sphérocytose héréditaire = maladie de Minkowski-Chauffard
= Anémie hémolytique corpusculaire par anomalie de
membrane à transmission autosomique dominante
- Frottis sanguin : globules rouges sphériques
- Risque de complication : lithiase biliaire
Déficit en G6PD
= Anémie hémolytique corpusculaire par déficit
enzymatique à transmission liée à l’X (garçon ++)
- Originaire du pourtour méditerranéen ou d’Afrique noire
- Frottis sanguin : corps de Heinz
- Dosage du G6PD (à distance de toute transfusion)
Ictère néonatal à bilirubine libre pathologique : déficit constitutionnel de glycuro-conjugaison ?
Maladie de Gilbert
= Déficit partiel de l’activité glucuronyl-transférase : fréquente (3-7% de la population), bénigne
- Forme à révélation néonatale rare, sauf si associée à une sténose hypertrophique du pylore
- Episodes récidivants de sub-ictère, déclenchée par le stress et le jeûne
- Dg : analyse moléculaire du gène de la bilirubine-glucuronyl-transférase
Maladie de Crigler-Najjar
= Absence d’activité glucuronyl-transférase : exceptionnelle, grave
- Ictère néonatal marqué, permanent, avec bilirubinémie > 100 μmol/L
- Risque élevé d’encéphalopathie bilirubinique
Ictère néonatal à bilirubine libre pathologique : causes ?
- Hémolyse
- Déficit constitutionnel de glycuro-conjugaison
- Infection materno-fœtale
- Hypothyroïdie congénitale
- Résorption d’hématome
- Sténose du pylore
Ictère néonatal à bilirubine conjuguée : généralités ?
= Biliubinémie conjuguée > 20 μmol/L ou > 50%
=> Echographie hépatique en urgence
Ictère néonatal à bilirubine conjuguée : cholestase intra-hépatique ?
- Infection post-natale : E. coli ++, CMV, EBV, échovirus, hépatite virale
- Maladie génétique et métabolique : mucoviscidose, déficit en α1 antitrypsine, niemann-Pick, galactosémie
- Syndrome d’Alagille = paucité ductulaire syndromique (mutation JAG1, dominante) : dysmorphie (visage triangulaire, bosse frontale, endophtalmie), cholestase chronique, atteinte cardiaque (sténose pulmonaire), atteinte ophtalmique (embryotoxon postérieur), vertèbres en ailes de papillon
- Nutrition parentérale prolongée