Mes References Flashcards

1
Q

Frédéric Rouvillois, le gouvernement des juges (2023)

A

Il explore la notion de «gouvernement des juges», qui désigne la montée en puissance du pouvoir Judiciaire dans le champ politique et notamment à travers le contrôle de constitutionnalité des lois. L’auteur retrace l’origine de ce concept aux États-Unis avec l’arrêt Marbury versus Madison (1803), qui a institué le « judicial review».

Rouvillois mets en parallèle la situation française, ou l’idée d’un gouvernement des juges a été rejetée au nom de la souveraineté parlementaire, avant que le conseil constitutionnel ne s’affirme comme acteur politique depuis la décision liberté d’association du 16 juillet 1971.
Mythe mobilisateur, reflet les tensions entre l’État de Droit et la souveraineté populaire .

Actualité : Plusieurs dirigeants politiques l’utilisent aujourd’hui, après le réquisitoire demandant cinq ans d’inéligibilité à l’encontre de Marine Le Pen dans le procès des assistants FN au parlement européen. Pour l’essayiste américain Fareed Zakaria, cette conception minimaliste de la démocratie a un nom : l’illibéralisme

Invoquée lorsque des magistrats condamnent des responsables politiques, l’expression « gouvernement des juges » vient de fêter ses 100 ans. Elle apparaît pour la première fois en 1921, dans le titre d’un ouvrage d’Edouard Lambert (1866-1947) consacré au rôle déterminant joué, aux Etats-Unis, par la Cour suprême.

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2
Q

Paul Ricoeur, La mémoire, l’histoire, l’oubli

A

Il défend plus qu’un devoir de mémoire, un «travail d’histoire» visant à promouvoir une approche plus objective de la commémoration du passé, orienter vers le dépassement des différents passés par la rationalisation, dans le cadre d’un processus évolutif de deuil et tourné vers la restauration de la cohésion sociale.

La finalité = fédérer les citoyens autour de projet commun.

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3
Q

Henry Rousso, Face au passé

A

La frénésie commémorative empêche la poursuite du processus de deuil, nécessaire au dépassement des tensions et différentes du passé.
= multiplication des lois mémorielles et des journées commémoratives

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4
Q

Sébastien Ledoux, Le devoir de mémoire

A

La consécration du devoir de mémoire peut, en cas de surexploitation, être à l’origine de deux dérives, détournant les politiques mémorielles de leurs objectifs :

  • l’approche morale du passé, orienter vers la commémoration des victimes peut conduire à la revendication d’identité collective nuisant à la construction d’une conscience collective
  • l’investissement excessif de l’État dans les politiques mémorielles pourrait empêcher de dépasser les différents du passé
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5
Q

Citation d’Ernest Renan, Qu’est ce qu’une Nation?

A

«la nation est un résultat historique»

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6
Q

Max Weber, Économie et société (concernant l’autorité politique)

A

Max Weber analyse l’autorité politique à travers trois types principaux de légitimité :
- L’autorité traditionnelle, fondée sur les coutumes et les pratiques ancestrales ;
- L’autorité charismatique, qui repose sur la dévotion envers un leader exceptionnel ;
- L’autorité rationnelle-légale, caractéristique des sociétés modernes et des bureaucraties, où la légitimité de l’autorité repose sur des normes juridiques et des règles établies.

Weber soutient que l’État moderne est principalement fondé sur cette dernière forme d’autorité, où les individus obéissent non pas à un individu ou une tradition, mais à des règles impersonnelles et légales. Cette analyse permet de comprendre comment l’autorité politique s’exerce et devient légitime dans différentes configurations sociales et historiques.

Le fondement traditionnel de l’autorité politique est à l’origine de la légitimité du pouvoir royal sous l’ancien régime, à l’image des dynastie capétiennes et des bourbon. La commémoration du passé s’inscrivait alors dans un impératif de légitimation du pouvoir royal, en rappelant ses origines glorieuses.

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7
Q

Bernard Manin, Principes du gouvernement représentatif, 1995

A

Le renforcement des mécanismes de démocratie directe comme le référendum et le débat public ou les budgets participatifs est à même d’améliorer le sentiment d’implication des citoyens.

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8
Q

Gérald Bronner, La démocratie des crédules 2015

A

La vision que l’on a de l’opinion publique est faussée par le fait que les réseaux sociaux, l’algorithme, est tel que l’avis du spécialiste vaut autant que celui du profane, ce qui incite le premier à quitter cette espace.
Par conséquent, des robots qui publie une opinion avec des centaines de comptes peuvent laisser croire que l’opinion publique penche de telles ou telles côté, sans que cela ne soit le cas.

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9
Q

Gilles Lipovetsky, l’ère du vide 1983

A

L’individualisme démocratique contre lequel Tocqueville mettait la démocratie libérale en garde, à atteint des niveaux qui rendent extrêmement difficile l’émergence de passions communes.
En effet, toute passion individuelle est désormais légitime à être portée sur la place publique comme l’explique Gilles Lipovetsky dans l’ère du vide. Or, ces opinions sont extrêmement revendicatives et remettent en cause la légitimité de l’État dans sa mission de réaliser l’intérêt général.

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10
Q

Abraham Lincoln, 16 eme President des États Unis, lors de son discours à Gettysburg le 19 novembre 1863

A

«gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple» repris par la constitution du 4 octobre 1958, la démocratie ne peut être pensée sans l’opinion publique et populaire. Cependant celle-ci a été rationalisée par l’instauration de mandat représentatif et des processus de délégation à des institutions indépendantes.

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11
Q

Sieyès, mandat impératif, et Rousseau (Le contrat social 1762)

A

À la suite des travaux de siéyès, la, DDHC 1789 et l’article 27 de la constitution de 1958, déclarent que tout mandat impératif est nul alors même que certains philosophes des lumières, comme Rousseau, dans le contrat social de 1762, considéraient qu’il s’agissait d’une condition impérative à tout système démocratique. Cependant, le mandat représentatif s’est imposé car il permet de stabiliser les choix réalisés par le peuple.

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12
Q

Platon, La république, concernant l’opinion publique

A

Platon insiste sur le danger de l’opinion publique, en rappelant la condamnation à mort injuste de Socrate

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13
Q

Victor Hugo, actes et paroles

A

«l’égoïsme social est un commencement de sépulcre»

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14
Q

La loi Hirsch de 2010

A

Cette loi a créé le service civique qui est un exemple de politique publique s’attachant à encourager l’épanouissement individuel dans le service de l’intérêt général.

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15
Q

Marcel gauchet, comprendre le malheur français, 2016

A

Il déplore l’oubli contemporain des obligations du citoyen au profit des seuls, droits de l’homme.

Selon lui, la société moderne s’est progressivement centrée sur les droits individuels, notamment les droits de l’Homme, en mettant de côté les responsabilités et obligations collectives. Il considère que cette évolution a affaibli le lien social et la cohésion communautaire, en privilégiant une vision atomisée de l’individu plutôt qu’une conception plus collective et solidaire de la citoyenneté. Pour Gauchet, cette déséquilibre conduit à une perte de repères et à un affaiblissement de la démocratie, qui repose sur des obligations réciproques entre les citoyens et la société.

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16
Q

Dominique Schnapper, l’Esprit démocratique des lois, 2014

A

Le renforcement des préoccupations individuelles favorise la multiplication des revendications personnelles. Cette «révolution» est un symptôme de l’évolution de nos démocraties contemporaines, qui courent le risque de l’égalité extrême.
Ainsi, la multiplication des revendications du droit au bonheur individuel et patente, et il appartient à l’état d’y satisfaire, notamment par l’octroi de nouveaux droits aux citoyens

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17
Q

Pierre Rosanvallon, l’Etat en France de 1789 à nos jours, 1990

A

Il analyse la mutation de l’État français depuis la révolution française, en insistant sur son rôle structurant dans la société. Il montre comment, après la révolution française, l’État devient «instituteur du social» en assurant la mission de structurer et encadrer les liens sociaux.

Progressivement avec les crises économiques et sociales du XXe siècle, cette fonction évolue vers celle d’un État-providence, garant de la redistribution des richesses et de la protection sociale des citoyens, ce qui illustre le passage d’un état organisateur à un état protecteur, marquant une nouvelle étape dans le contrat social entre gouvernants et gouvernés.

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18
Q

Le Léviathan, Hobbes, avril 1651

A

L’état de nature, s’il est une vue de l’esprit, exprime l’incapacité des êtres humains à s’entendre en l’absence de tiers, dont le rôle est de mettre un terme à la guerre de tout contre tous.
La puissance publique est cette force surplombante, sans laquelle la coexistence Pacifique des intérêts privés serait impossible. En pratique, l’État est donc souvent conduit à méconnaître le bonheur des citoyens au nom de l’intérêt général.

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19
Q

Hannah Arendt, Condition de l’Homme moderne, 1958

A

Elle rappelle que la politique doit être action, et que vivre dans une polis signifie que «toute décision se prend par la parole et la persuasion» et non par la violence et la force.

Elle décrit la modernité comme correspondant à la société de masse, de consommation. En ce sens, elle critique l’essor du social et de l’économique et dénonce la disparition de la sphère publique au profil de la sphère privée.

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20
Q

Vanessa Springora, Le consentement, 2020

A

«Pour prendre le chasseur à son propre piège, il faut l’enfermer dans un livre»

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21
Q

Karl Marx, Le capital 1867

A

Il réfute l’existence d’un consentement des salariés et ouvriers dans le capital, arguant au contraire, d’un rapport de domination de la classe bourgeoise, qui détient les moyens de production, et corrélativement, la soumission de la classe ouvrière dont le consentement se verrait, contraint par des nécessités alimentaires.

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22
Q

Roman de Nicolas Mathieu, leurs enfants après eux, 2018

A

Il montre la difficulté de la solidarité entre génération dans une société marquée par le déclin économique. Les parents, souvent désillusionnés , soutiennent leurs enfants, tout en peinant à comprendre leurs aspirations. Ce roman explore les tensions et incompréhensions familiales, tout en révélant le poids des héritages sociaux sur les trajectoires individuelles.

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23
Q

Simone Veil, une vie, 2007

A

Elle témoigne des répercussions antisémites en France avec sa désertion, dès 1941, les juifs sont éloignés de l’enseignement alors que l’école est le vecteur privilégié de diffusion de valeur et de maintien du lien social.

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24
Q

Marcel Plagnol, l’eau des collines, 1962
Composé de «Jean de florette» tome 1 + «Manon des sources» tome 2

A

Il met en exergue le rôle des hussards noir dans la promotion des valeurs universelles. En effet, il esquisse le passage de l’église à l’école par la transmission de telles valeurs. Ainsi, ce n’est plus le curé, mais l’instituteur qui vient en aide à Manon, après que les villageois aient tari la source d’eau du domaine de son père, la conduisant à la mort. Finalement, l’État est capable de mettre en place des mécanismes visant à protéger les valeurs universelles.

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25
Victor Hugo, le dernier jour d’un condamné, Fevrier, 1829
Hugo se livre à un véritable plaidoyer contre la peine de mort. François Mitterrand fera allusion à cet œuvre à l’occasion de son discours sur l’abolition de la peine de mort en 1981. Les valeurs universelles enracinées dans la république traversent ainsi les siècles.
26
Hubert Beuve Mery, fondateur du journal Le Monde
« La radio annonce, la télévision montre, la presse l’explique »
27
Tableau d’Edouard Hooper, Les oiseaux de nuit
Dans un cadrage presque cinématographique, il est possible d’observer, sous les néons d’un dinner tristement éclairé, un individu à table, mais seul. Édouard Hooper représente l’individualisme qui caractérise la société américaine.
28
De la démocratie en Amérique, Alexis De Tocqueville, 1835 (2 idées)
« la presse met à la disposition des mêmes hommes, une multitude d’idées, elle leur apprend ce que font les autres, les met en état de se prêter un appui mutuel, elle est force enfin à marcher de concert » tome 2, chapitre 6. La presse est un vecteur de cohésion sociale et politique, permettant de dépasser l’individualisme en reliant les citoyens à une communauté plus large. La démocratie isole l’individu de ses contemporains, lui cache ses aïeux, l’éloigne de ses descendants, car elle repose sur la primauté de l’individu, ce qui peut affaiblir les liens collectifs. + "Pour combattre les maux que l'égalité peut produire, il n'y a qu'un remède efficace, c'est la liberté politique" en permettant aux individus de préserver leur autonomie et leur capacité à participer activement à la vie politique.
29
Jaime Semprun, L’abîme se repeuple, 1997
Les siècles passés ont tous été traversés par des questions fondamentales : au XVIIIe siècle, l’enjeu était de trouver le meilleur mode de gouvernement, au XIXe siècle, il s’agissait de réintégrer les ouvriers issus de la révolution industrielle ; tendit qu’au XXe siècle, ce sont les questions nationales qui ont ensanglanté l’Europe. Aujourd’hui, nombreux sont ceux soutenant que l’enjeu de notre siècle est celui que pose la question écologique. Néanmoins, comme le relève, Jaime Semprun dans son ouvrage, l’abîme se repeuple, la question écologique n’est pas l’unique défi de notre temps…
30
Montesquieu dans ses lettres persanes, à propos de la mondialisation
La mondialisation consiste en l’extension, des échanges et des biens, de services et des personnes entre des régions, pays ou continent. Elle peut venir du désir de découverte d’autres cultures pour les individus, par le Voyage, comme le rappelle Montesquieu dans ses lettres persanes. "Le commerce guérit les préjugés destructeurs : et c'est presque une règle générale que partout où il y a des moeurs douces, il y a du commerce, et que partout où il y a du commerce, il y a des moeurs douces" = les écahnges économiques ne se limitent pas aux biens matériels, mais favorisent la diffusion des idées.
31
Max Weber, Savant et politique
« Des faits inconfortables » c’est-à-dire des faits désagréable à l’opinion personnelle d’un individu.
32
Klaus Welle, ancien secrétaire, général du parlement européen, « la grande inquiétude des intellectuels » le 26 avril 2024, dans le monde :
Les parties extrémistes essaient de détruire le système établi après 1945, basé sur l’intégration européenne, la coopération transatlantique et la démocratie pluraliste et parlementaire
33
Zaki Laïdi, La norme sans la force
L’Europe ne sera jamais une grande puissance car il lui manque deux éléments : le démos (un véritable peuple européen) et un pouvoir de coercition militaire.
34
Gauchet, le désenchantement du monde, 1985
Le christianisme et la religion de la sortie de la religion, car celui-ci a donné des armes aux hommes pour penser contre la religion. La religion ne remplit plus son rôle normatif d’origine dans l’organisation de la société.
35
Foucault, développe son concept de biopouvoir dans plusieurs cours du collèges de France et notamment :
- "Il faut défendre la société" (1976) : Ce cours marque une introduction au concept de biopouvoir, où Foucault explore la manière dont le pouvoir s'exerce sur les populations à travers des mécanismes qui visent à réguler la vie biologique, comme les politiques de santé, la natalité ou la gestion des corps. - "Histoire de la sexualité, Tome 1 : La volonté de savoir" (1976) : Foucault y élabore une synthèse du biopouvoir en lien avec la sexualité, montrant comment les discours sur le sexe et les politiques de reproduction sont des outils clés de gestion des populations. Le biopouvoir, selon Michel Foucault, est une forme de pouvoir qui s'exerce sur la vie, en particulier sur les populations. Contrairement au pouvoir classique des souverains, qui se concentrait sur le droit de donner la mort ou de punir, le biopouvoir se concentre sur la gestion et le contrôle de la vie. Le biopouvoir se situe à l'intersection de la politique, de la médecine et de la société, marquant une transition du pouvoir centré sur la souveraineté à une gestion diffuse de la vie humaine
36
"Être ou ne pas être ?"
1ère scène de l'acte III de la pièce de Shakespeare de 1603, Hamlet se montre d'une inquiétante indécision.
37
L'étude "fracture française" de 2023, IPSO, Cepivof
Sentiment de déclin de la France pour 82 %. La nostalgie est forte, c'était mieux avant. L'étude mais ainsi a mal l'idée de trois frances qui coexistent : celle de la peur, de la colère et de l'optimisme, l'image de la tripartition de la vie politique.
38
Conférence de Yalta en février 1945
A réuni les dirigeants des États-Unis, du Royaume-Uni, et de l'union soviétique pour discuter de l'avenir de l'Europe après la défaite imminente de l'Allemagne nazie. L'un des principaux résultats : le partage de l'Europe en sphère d'influence. L'union soviétique a obtenu la permission d'établir son contrôle sur les pays d'Europe de lest, y compris la Pologne, ce qui a conduit à la la perte de souveraineté pour eux.
39
L'otium du peuple, Jean Miguel Pire, janvier 2024
Inspiré de l'otium romain Le temps libre pour réfléchir, ce n'est pas du loisir, ni du du temps perdu, mais au contraire, constitutif pour l'ensemble. Aujourd'hui, tout s'accélère et nous agrippe dans un rythme devenu fou. Le temps de la réflexion et le grand sacrifié de ce nouveau chaos. Juger avec les critères de la productivité, il passe pour un luxe inutile. Le moment semble venu de nous réapproprier cette usage émancipateur et responsable du temps libre. En réhabilitation l'otium, Pire envisage une société ou le bien-être et la qualité de vie prime sur la seule logique économique.
40
Le cylindre de Cyrus
Actuellement, détenu par le British Museum, est considéré comme la plus ancienne déclaration des droits de l'homme au monde. Elle a été écrite après la conquête de Babylone en 539 av. J.-C..
41
Frédéric Rouvillois, l'invention du progrès, 2010
Le progrès technique (de Progressus, la marche en avant) est une fin en soi, il ne connaît aucune limite. Il est fondé sur l'idée que "le passé est par essence inférieur au présent, comme celui-ci l'est à l'avenir"
42
Fragments
Pièce de théâtre, qui érige la culture et la faculté de réflexion au rang de besoins naturels et fondamentaux
43
Hannah Arendt, La crise de la culture,
La culture est devenue un bien de consommation comme un autre. L'homme de masse ne recherche pas la culture, mais les loisirs. En tant que citoyen, le savant peut s'inquiéter du développement scientifique, mais il est impuissant à le freiner. Le recours à la bombe d'Hiroshima, en constitue une illustration effrayante.
44
Heidegger, la question de la technique, 1953
L'homme disparaît en tant qu'humain et devient un outil au service des machines. Un outil de plus en plus performant mais dont on maîtrise de moins en moins le fonctionnement. L'homme se trompe quand il pense que la technique est bonne ou mauvaise en fonction de l'usage que l'on en fait. L'homme au service de la technique. La technique n'est donc pas un progrès qui libère l'homme mais l'aliène.
45
Du contrat social, Rousseau, 1762
Rousseau formule le principe fondamental de la légitimité politique : « L'homme est né libre, et partout il est dans les fers » (Livre I, Chapitre 1). Il expose que la liberté individuelle ne peut se réaliser pleinement que par l’adhésion à un contrat social où chacun accepte de subordonner ses volontés particulières à la volonté générale, celle du peuple souverain. Le contrat social, selon Rousseau, transforme la liberté naturelle en liberté civile, en créant des lois qui sont l'expression de l'intérêt commun. Par cet ouvrage, Rousseau ouvre la voie à une réflexion sur la démocratie directe et la légitimité du pouvoir.
46
François Guilluy, fracture française, 2013
Le citoyen français est également exclu exclu de la vie civique en raison de son éloignement géographique des lieux d'échange. L'auteur révèle qu'une partie de la population, en raison de la pression foncière, a été contraint de s'éloigner des centre-ville pour s'installer dans ce qu'il nomme les territoires périphériques. Cela induit un sentiment d'exclusion qui conduit nécessairement au déclin de la citoyenneté.
47
Tableau peint par Jacques-Louis David , en 1792, le serment du jeu de paume
La volonté des révolutionnaires de 1789, et celle d'une égalité et d'une démocratie dans laquelle ils pourraient effectivement participer à la vie politique et civique. Le 20 juin 1789, le tiers-État et le clergé font le serment de ne pas se séparer avant d'avoir voté une constitution. Dans ce tableau, se dégage l'unanimité qui unissait les membres de l'assemblée qui est d'une volonté de devenir citoyen français. Ce sera parachevé le 26 août 1789 par l'adoption de la DDHC qu aujourd'hui fait partie du bloc de constitutionnalité depuis la décision du conseil constitutionnel, liberté d'association du 16 juillet 1971.
48
Athènes, berceau de la démocratie au Ve siècle avant Jésus-Christ
Athènes, c'est le citoyen athénien qui était au cœur de la vie politique et civique. Les réformes successives de Clisthène et Solon ont conduit à instaurer une démocratie directe. C'est à l'Ecclesia que les citoyens prenaient part à la décision. La démocratie athénienne reposait sur trois fondements : - l'isonomie = égalité des citoyens devant la loi - l'iségorie = possibilité de prendre la parole devant l'assemblée - la stochocratie = tirage au sort des magistrats Le citoyen prenait donc pleinement par à la prise de décision et la participation de tous.
49
Pierre Cahuc et Yann Algan, la société de défiance, 2007
Ils avancent l'idée selon laquelle les citoyens n'ont plus confiance dans leurs représentants, en raison, notamment des différentes polémiques qui ont pu émerger à leur encontre
50
Pierre, Rosanvallon, la démocratie inachevée, histoire de la souveraineté du peuple en France, 2000
La démocratie devient illibérale niant les libertés publiques sous prétexte de paralyser l'expression libre et immédiate de la volonté générale. Il souligne la nécessité d'adapter constamment la démocratie aux réalités changeantes de la société
51
Pierre Rosanvallon, le parlement des invisibles
La société française est aujourd'hui désenchantée. Elle a le sentiment de ne pas être écoutée et comprise par le politique.
52
Mireille Delmas Marty, résister, responsabiliser, et anticiper, 2013
Elle plaide pour une globalisation régulée qui prend en compte à la fois les défis éthiques et juridiques du monde contemporain. Elle insiste sur la nécessité de résister aux dérives de la mondialisation, de responsabiliser les acteurs économiques et politiques, et d'anticiper les conséquences des transformations sociales et économiques. L’auteur propose une vision de la globalisation fondée sur le respect des droits fondamentaux et sur un système juridique international coopératif, capable de répondre aux crises actuelles tout en préservant les équilibres mondiaux. Mireille Delmas Marty souligne les contradictions de la mondialisation. La logique libérale, marquée par la compétition et la performance prédomine sur la logique humaniste, marquée par le partage et la solidarité. Elle appelle à une résistance contre les dérives de la globalisation sauvage qui exacerbe les inégalités et injustice. Responsabilisation collective pour un développement durable et équitable. Droit global = capable de concilier efficacité, économique et respect, respect des droits humains
53
Charles Baudelaire, le peintre de la vie moderne
Il considère que le monde est en constante évolution, parce que le concept de modernité n'a pas de limite. Baudelaire met en lumière l’importance de la sensation immédiate et de la vitesse du changement, deux caractéristiques de la modernité, qu’il oppose aux idéaux classiques de l’art intemporel. Ce texte propose une réflexion sur la tension entre l’éternel et le passager dans l’art et la société modernes.
54
Le conseil national de la productivité a publié son quatrième rapport en octobre 2023
Il présente les causes ayant un impact négatif sur la productivité française. Que ce soit sur la délocalisation ou le taux d'emploi, il s'agit d'évaluer une performance française. Aujourd'hui, de nombreux indicateurs permettent d'interroger les effets de la portée d'un culte de la performance (= Alain Ehrenberg) Il met en lumière une stagnation de la productivité du travail depuis plus de dix ans, avec une croissance annuelle moyenne de seulement 0,6 % entre 2010 et 2019. Le rapport note également une importante disparité sectorielle, avec des secteurs comme l'industrie et les services marchands affichant des performances divergentes. Une enquête menée dans le rapport révèle que 55 % des entreprises jugent les crises économiques comme un frein à l'investissement en productivité. Par ailleurs, la transition climatique apparaît comme un enjeu majeur : près de 72 % des dirigeants estiment que l'efficacité énergétique est essentielle pour améliorer la compétitivité tout en réduisant la dépendance aux matières premières.
55
Penser la loi, sur le législateur des temps modernes, Denis Baranger
Une crise de légitimité affecte les auteurs de normes, elle vise les élites. Cette remise en cause de l'aptitude et de la légitimité du parlement à édicter des lois, touche profondément, la loi elle-même puisqu'elle conduit à remettre en cause son autorité. Il ne paraît plus aussi essentielle de lui obéir. Parallèle avec : Jean-Claude Farcy, histoire de la France : 1789, à nos jours : crise de la représentation = mouvement général générale de défense de la population française à l'égard des élites.
56
Kafka, le procès, 1925
Kafka souligne les dangers de normes multiples, incohérentes, inintelligibles pour les libertés (bureaucratie kafkaïenne)
57
Michel Foucault, surveiller et punir, 1975 (2 idées distinctes)
Foucault avait montré que la discipline est un art de multiplier les normes, afin de contrôler le moindre geste du sujet. Il débusque dans l'injonction à la transparence, une aspiration à la surveillance. Le modèle du panoptique pénitentiaire vanté par Jérémy Bentham pour optimiser la gestion carcéral s'est généralisé à l'ensemble de la société = société de surveillance. + Savoir et pouvoir sont intrinsèquement liés. A partir du XIX ème siècle, les institutions (écoles, prisons, hôpitaux) utilisent des savoirs spécialisés pour observer, classifier et normaliser les individus. Le pouvoir ne repose pas seulement sur la contrainte, mais sur des dispositifs qui façonnent les comportements. Le savoir n'est jamais neutre, il est instrument du pouvoir disciplinaire.
58
Thomas Piketty, le capital au XXIe siècle 2013
À relever que les inégalités ne cessaient d'augmenter et que cette augmentation prenait quasiment une allure exponentielle, y compris en France, alors que les normes de régulation et de redistribution sont nombreuses.
59
Métaphysique des sexes, Sylviane Agacinski, 2005
Elle a démontré que la pensée occidentale a été profondément marquée par une construction grecque et chrétienne présupposant une supériorité de l'homme sur la femme.
60
Le décalogue
C'est un code éthique, délivré par Dieu à Moïse (révélation divine). Code formé par les 10 commandements (tu ne tueras point, un seul dieu, tu adoreras et aimeras parfaitement)
61
Podcast, Qu'est ce que l'écologie profonde ? Kosmos sur la peur
Hans Jonas, Le principe responsabilité, publié en 1979. Ce livre comprend un chapitre intitulé Eurystique de la peur : pour que les gens comprennent les dangers qui pèsent sur l'environnement, il faut leur faire peur. Sinon, ils ne comprennent pas. La peur a donc une vocation pédagogique. L'enjeu du catastrophisme, c'est la critique de la modernité sous 2 aspects fondamentaux : le libéralisme économique et politique. En clair, il faut donc avoir peur des conséquences de notre modèle économique c'est-à-dire le marché, la libre production et la libre consommation. Ensuite, il faut avoir peur de notre modèle politique, c'est-à-dire cette fois de la démocratie, laquelle implique l'égalité entre les citoyens, et donc le même droit pour chacun de consommer de la même manière. ce qui pose forcément un problème dans un monde où vivent plusieurs milliards d'individus. Par "écologie profonde" on entend alors une rupture radicale avec tout ce qui fait la modernité, à commencer par la notion de croissance économique. Cette tendance plaide pour un net retour à la nature, la décroissance et une redéfinition des besoins de chacun. La priorité n'est pas dans le bien-être humain, mais dans celui de la nature, considérée comme une personne : nom mythologique de Gaïa, la terre, qui est aussi la mère nature. Face à eux : les "écologistes réformistes" pour qui la société de marché doit être conservée et aménager, afin de concilier les exigences actuelles de la croissance et dans le même temps, les besoins des générations futures = développement durable c'est-à-dire à la fois le développement et la préservation des ressources dans le temps. leur priorité = l'homme qu'il faut sauver. La q° est de savoir si le monde est meilleur avec ou sans l'humanité. Avec le discours écologique, la nature prime sur l'homme, quitte à remettre en cause tous les acquis de l'humanisme. Pour Hans Jonas, imposer des décisions impopulaires, pour faire respecter les droits des générations futures, passe nécessairement par ce qu'il appelle une tyrannie bienveillante c'est-à-dire que le droit des individus serait le prix à payer pour faire respecter celui de l'humanité elle-même. Avons-nous le droit d'être inhumain pour que des humains restent sur terre ? Entre la démocratie et la survie de l'humanité, c'est la 1ère qu'il faudrait sacrifier selon lui.
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René Girard, dans La violence et le sacré (1972)
Il explore la notion de désir mimétique, qui est à l’origine des conflits violents dans les sociétés humaines. Selon lui, les individus imitent les désirs des autres, créant ainsi des rivalités et des tensions qui se concentrent sur les mêmes objets ou objectifs. Ce désir convergent mène inévitablement à des conflits, qui peuvent dégénérer en violence. Girard affirme que, face à cette menace de désintégration sociale, les communautés résolvent le chaos par le biais d’un bouc émissaire, une victime expiatoire sur laquelle toutes les violences sont projetées. Ce mécanisme permet d’instaurer une catharsis, en évacuant les pulsions violentes et en rétablissant, temporairement, l’ordre social.
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Les Origines du totalitarisme (1951), 3ème tome = Le système totalitaire, Hannah Arendt
Elle analyse les mécanismes de domination propres aux régimes totalitaires et souligne que dans ces systèmes, chaque individu devient une victime potentielle. Elle explique que le simple fait d’exister, sans exprimer de résistance active, peut suffire à être perçu comme une menace ou une opposition. Dans ce contexte, la violence devient un moyen de contrôle systématique, où l’arbitraire et la peur d’être désigné comme ennemi du régime rendent chaque citoyen vulnérable. Arendt nous met en garde contre l’effacement de la distinction entre pouvoir et violence, une dynamique qui fragilise la liberté et l’individualité.
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François Azouvi, Du héros à la victime, la métamorphose du sacré (2024)
François Azouvi analyse la transformation du rôle du héros dans nos sociétés contemporaines, en mettant en lumière la montée en puissance de la figure de la victime. Selon lui, cette évolution reflète un changement dans les valeurs sociales, où la victime est désormais perçue comme un modèle de dignité et de rédemption, au détriment de la figure héroïque qui représentait autrefois la force et l’action. Azouvi explore ainsi la "métamorphose contemporaine du sacré", où la victimisation devient un moyen de légitimation sociale et politique, modifiant profondément notre rapport à la justice, à la souffrance et à l’identité collective. + le retrait du religieux dans sa forme institutionnelle. La victime a pu ainsi être sacralisée au point d’incarner, dans nos sociétés sécularisées, le Vrai et le Bien. Son règne marque la métamorphose du religieux en sacré. Plaque commémorative d'Arnaud Beltrame inaugurée à Paris en 2020 le mentionne comme "victime de son héroïsme".
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La Concurrence des victimes (2002), Michel Chaumont
Il analyse la manière dont les victimes, particulièrement celles de violences et d'injustices, occupent une position privilégiée dans l'espace public. Chaumont remarque un phénomène de "concurrence des victimes", où différentes catégories de victimes, qu'elles soient sociales, politiques ou individuelles, revendiquent une reconnaissance légitime de leur souffrance et de leurs droits. Cette concurrence s'accompagne d'une compétition pour obtenir un statut symbolique et une réparation. En ce sens, la victimisation devient un moyen d'accéder à des ressources sociales, politiques ou juridiques, souvent au détriment d'autres catégories de victimes ou de personnes moins visibles. Un autre point clé dans l'ouvrage est la manière dont la victimisation, dans ce contexte, est instrumentalisée, parfois perçue comme une forme de capital social ou de pouvoir. Cela conduit à une nouvelle hiérarchie des victimes, où certaines souffrances ou injustices sont considérées comme plus légitimes ou plus urgentes que d'autres. En résumé, Chaumont démontre que la place de la victime dans la société contemporaine est complexe et ambivalente, où la victime devient à la fois un acteur privilégié et un acteur parfois exploité dans une compétition pour la reconnaissance et la réparation
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Marcel Gauchet, La Démocratie contre elle-même : La politique en décomposition, 2007
La victimisation, devenue une figure centrale dans l'espace public conduit à une dépolitisation des enjeux sociaux. Selon lui, l'accent mis sur la reconnaissance des souffrances individuelles et des droits de la victime, renforce une logique d'individualisation, déviant ainsi les objectifs collectifs de de justice et de réconciliation. Fragmentation de la société, affaiblis, l'idée de solidarité et compromis. L'idéal démocratique de responsabilité partagée.
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Karl Polanyi, La Grande Transformation (1944)
Karl Polanyi montre que le capitalisme, loin d’être une nécessité naturelle, est une construction historique résultant du désencastrement progressif de l’économie des autres sphères sociales. Il remonte jusqu’au XVe siècle pour démontrer que l’émergence du marché comme entité autonome est liée à des interventions humaines, notamment étatiques, visant à organiser et stabiliser ce système. Polanyi souligne que ce n’est pas le marché mais ces interventions qui sont spontanées, l’économie de marché étant une invention spécifique à l’Occident. En analysant les effets destructeurs du marché sur les rapports sociaux et les ressources naturelles, il fournit une critique essentielle au capitalisme moderne. L’exemple des zadistes, qui défendent des modes d’organisation planifiés et solidaires, illustre cette idée que d’autres systèmes, où l’économie est réintégrée aux relations humaines et écologiques, sont possibles et existent encore.
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Vilfredo Pareto, de l’école italienne de sociologie des élites
Toute organisation humaine suppose une hiérarchie : il n’existe pas de pouvoir sans élite. Vilfredo Pareto, sociologue et économiste italien, développe dans sa théorie des élites l’idée selon laquelle aucune élite ne peut conserver indéfiniment le pouvoir. Il parle ainsi de la « circulation des élites », un renouvellement inévitable qui empêche toute aristocratie de perdurer éternellement. « L’histoire humaine est un cimetière d’aristocraties », écrit-il, soulignant que chaque élite finit par décliner et laisser place à une nouvelle. Pareto adopte une philosophie de l’équilibre : une élite doit être suffisamment fermée pour maintenir son autorité, mais assez souple pour comprendre les évolutions de la société et intégrer de nouveaux membres. Sans cette capacité d’adaptation, elle sombre dans la décadence. En ce sens, l’élite repose sur la logique de la distinction : elle se définit par sa compétence et sa légitimité à occuper une place d’exception.
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Un président ne devrait pas dire ça… Livre de Fabrice Lhomme et Gérard Davet, 2016
"La justice française, institution de lâcheté" Ce livre met en lumière les ambiguïtés du pouvoir en révélant les confidences de François Hollande, alors président de la République. Ce livre illustre les tensions inhérentes à l’exercice du pouvoir : la nécessité de la transparence face à l’exigence de secret, l’écart entre la parole publique et la parole privée, ainsi que la difficulté pour un dirigeant de concilier autorité et proximité. À travers cette plongée dans l’intimité du pouvoir, l’ouvrage souligne aussi la solitude du chef, confronté à la complexité du réel et aux contradictions de son propre discours. Cette fragilité du pouvoir politique, exposée par Hollande lui-même, témoigne des limites d’une fonction soumise à la fois à l’épreuve du temps, aux attentes de la société et aux jeux d’influence des élites. L’ouvrage montre aussi comment l’exercice du pouvoir est miné par la nécessité de composer avec les élites administratives, médiatiques et économiques, tout en cherchant à incarner une figure d’autorité légitime. Paradoxalement, en se livrant ainsi, Hollande dévoile la fragilité du pouvoir politique contemporain, tiraillé entre la volonté d’incarner une autorité forte et l’impératif démocratique d’ouverture et de communication.
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Technopolitique (2024), Asma Mhalla
Dans Technopolitique (2024), Asma Mhalla explore les conséquences démocratiques des transformations induites par les technologies numériques. Elle met en lumière l’émergence d’un "capitalisme de surveillance", où les grandes plateformes collectent et exploitent des données personnelles à des fins économiques et politiques. Par exemple, elle analyse l’influence de ces géants technologiques sur les élections démocratiques, citant le scandale Cambridge Analytica comme une illustration frappante de l’exploitation des données pour manipuler les opinions publiques. L’ouvrage insiste sur l’urgence de repenser la régulation des plateformes numériques pour préserver les libertés individuelles et contrer les dérives autoritaires liées à l’hégémonie technologique.
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Benjamin Constant, en 1819, dans De la liberté des Anciens comparée à celle des Modernes
La liberté des modernes réside dans la « jouissance paisible de l’indépendance privée », selon la formule de Benjamin Constant, en 1819, dans De la liberté des Anciens comparée à celle des Modernes
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Le Chasseur dans la forêt, tableau peint par Caspar David Friedrich en 1814. (Il mesure 65,7 cm de haut sur 46,7 cm de large. Il est conservé dans une collection privée à Bielefeld).
Ce tableau illustre la sacralisation de la nature au XIXᵉ siècle. Dans cette toile, un chasseur solitaire, figure humaine réduite à l’impuissance, s’engouffre dans une forêt sombre et enneigée. La nature y apparaît comme une force sublime et absolue, suscitant à la fois admiration et effroi. Cette vision romantique, qui exalte la nature comme un refuge spirituel et un idéal supérieur à l’homme, a nourri des conceptions idéologiques plus tardives.
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Dans Walden (1854), ouvrage nourri de son expérience d'indépendance de la société quand il vit dans une cabane de 1845 à 1847, Thoreau
Thoreau critique l'accumulation de biens inutiles et appelle à une vie de simplicité : "Un Homme est riche de tout ce dont il peut se passer"
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Rosanvallon, Le siècle du populisme, 2020
Rosanvallon analyse le populisme comme une réponse aux dysfonctionnements de la démocratie représentative. Le populisme émerge quand les citoyens se sentent dépossédés de leur pouvoir par les élites perçues comme éloignées des préoccupations du peuple. Cette crise se traduit par une défiance envers les institutions traditionnelles et appelle à une démocratie plus directe et incarnée.
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Quinn Slobodian, dans Le Capitalisme de l’apocalypse (2022)
Il remet en cause l’idée d’une complémentarité entre capitalisme et démocratie. Il analyse le crack-up capitalism, courant libertarien radical qui prône un monde post-national fondé sur des charter states, villes privées gouvernées comme des entreprises. Cette vision, défendue de Hayek à Peter Thiel, s’oppose au récit dominant de l’après-Guerre froide, marqué par le triomphe du multilatéralisme et de la démocratie.
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Céline Spector, No demos, Souveraineté et démocratie à l'épreuve de l'Europe (2021)
La souveraineté peut être partagée entre le niveau communautaire et les Etats au sein d'une véritable République fédérative européenne. Elle soutient la nécessité d'accroitre les pouvoirs du Parlement, de rendre la Commission responsable devant le peuple = Véritable projet commun
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Pierre Manent, La loi naturelle et les droits de l’homme (2018)
Il souligne que l’érosion de l’autorité ne mène pas au chaos, mais accompagne l’extension des mécanismes démocratiques. Il montre que les sociétés modernes ne se fondent plus sur une autorité transcendante, mais sur une régulation par des normes abstraites. Une nouvelle figure symbolique émerge alors : celle des droits de l’Homme, qui devient la référence ultime légitimant les décisions politiques et juridiques, au détriment d’une véritable délibération collective sur le bien commun.
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Pièce de théâtre, Et pendant ce temps Simone veille, Comédie bastille,
Et pendant ce temps, Simone veille ! retrace avec humour et pédagogie l’évolution des droits des femmes en France, de la domination patriarcale aux conquêtes féministes. À travers le regard de plusieurs générations, la pièce met en lumière les résistances aux avancées législatives et les stéréotypes persistants. Elle souligne que le progrès juridique ne suffit pas à garantir une égalité réelle, celle-ci étant sans cesse remise en question par les mentalités et les structures sociales. Par son ton léger mais engagé, la pièce rappelle que les droits des femmes sont le fruit d’un combat continu, loin d’être achevé.
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Pièce de théâtre, Les Téméraires
Les Téméraires explore deux grands combats pour la justice et les droits fondamentaux à travers les figures de Victor Hugo et de l’affaire Dreyfus. La pièce met en lumière le courage de ceux qui, au nom de la vérité et de la justice, osent défier l’ordre établi. En croisant ces deux luttes emblématiques, elle souligne la permanence des engagements contre l’arbitraire et l’injustice. Elle rappelle ainsi que la défense des droits n’est jamais acquise et qu’elle repose sur la ténacité de figures prêtes à affronter l’opinion dominante.
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Fragments, De Hannah Arendt, mise en scène Charles Berling
« L’essentiel pour moi, c’est de comprendre : je dois comprendre », dit Hannah Arendt. Fragments (Hannah Arendt) interroge la formation du citoyen et le rôle de l’éducation dans l’émancipation individuelle et collective. À travers la pensée d’Arendt, la pièce met en lumière l’idée que la citoyenneté ne se décrète pas, mais se construit par la réflexion et l’engagement. Elle questionne la manière dont les sociétés forment – ou entravent – l’esprit critique, soulignant que la démocratie repose sur des individus capables de juger par eux-mêmes. En confrontant pensée et action, Fragments rappelle que devenir citoyen, c’est apprendre à penser librement et à assumer ses responsabilités dans l’espace public.
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Pièce de théâtre, Big mother au théâtre des béliers parisiens
Big Mother explore les dérives de la surveillance numérique et le pouvoir grandissant des algorithmes dans nos sociétés contemporaines. À travers une mise en scène haletante, la pièce questionne la frontière entre sécurité et contrôle, et met en garde contre une société où l’intelligence artificielle devance les décisions humaines. Inspirée des enjeux du monde moderne, elle interroge notre rapport à la liberté et à la responsabilité individuelle face à un système qui anticipe nos choix. Big Mother nous confronte ainsi à une inquiétante réalité : jusqu’où sommes-nous prêts à accepter d’être observés pour notre propre bien ?
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La pièce Hépatik Girl au théâtre des béliers parisiens
La pièce Hépatik Girl, écrite et interprétée par Marie-Claire Neveu, ne se contente pas d’aborder la maladie et la résilience individuelle : elle met aussi en lumière l’impact de l’environnement sur la santé. À travers son récit autobiographique, l’autrice évoque les effets délétères de la pollution et des perturbateurs endocriniens sur le corps humain, suggérant ainsi que certaines pathologies trouvent leur origine dans la dégradation de notre écosystème. Ce spectacle illustre donc une problématique contemporaine majeure : la manière dont la crise environnementale devient aussi une crise sanitaire (Hépatik Girl, mise en scène de Tatiana Gousseff, Théâtre des Béliers Parisiens, 2025).
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The Loop,
The Loop plonge le spectateur dans un monde où l’individu est enfermé dans une boucle technologique et psychologique, interrogeant notre rapport au temps et à l’aliénation numérique. À travers une mise en scène immersive, la pièce explore les conséquences d’un monde ultra-connecté où la répétition et le contrôle remplacent le libre arbitre. Elle questionne ainsi la place de l’humain face aux machines et aux systèmes prédictifs, soulignant le risque d’une existence dépossédée de sa spontanéité. The Loop offre une réflexion percutante sur la modernité et l’illusion du progrès technologique.
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Jean Paul Sartre, dans l'article "Qu'est ce qu'un collaborateur?" paru en 1945 dans la revue La République française
"jamais nous n'avons été plus libres que sous l'occupation allemande" provoque JP Sartre L'oppression subie pendant l'Occupation a incité, les français et les norvégiens notamment dans le film Numéro 24 réalisé par John Andréas Andersen, à s'interroger sur le prix de la liberté et de ses limites.
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Weber, l'éthique protestante et esprit du capitalisme
L’éthique protestante, en particulier le calvinisme, valorisait le travail comme une vocation, une mission divine. Cette conception a contribué à instaurer une discipline du travail et une attitude de rationalisation dans les sociétés occidentales. Le capitalisme, selon Weber, s’est nourri de cette éthique, valorisant l’effort, l’efficacité et la maximisation des profits comme des fins légitimes, indépendamment des plaisirs personnels. (le calvinisme = est une doctrine théologique et une approche de la vie chrétienne reposant sur le principe de la souveraineté de Dieu en toutes choses).
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Contre la fin du travail, Dominique Schnapper (1997)
Elle s'interroge sur la place du travail dans les sociétés contemporaines, notamment face aux transformations induites par la mondialisation et les nouvelles technologies. Elle critique l'idée selon laquelle le travail pourrait devenir obsolète, soulignant que le travail reste une source essentielle d’intégration sociale et d'émancipation individuelle. Schnapper plaide pour une révision de notre rapport au travail, qui ne doit pas être réduit à une simple activité économique, mais reconnaître sa dimension sociale et culturelle, essentielle pour l'équilibre de la société
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La Condition de l'éducation, Marcel Gauchet
Dans La Condition de l'éducation, Marcel Gauchet analyse l'évolution de l'école et son rôle dans la société moderne. Il soutient que l'école, en tant qu'institution, est un lieu fondamental de transmission des valeurs collectives, mais qu'elle a aussi été confrontée à la tension entre l'autonomisation de l'individu et la nécessité de former des citoyens engagés. Selon Gauchet, l'école moderne, tout en étant un lieu d’émancipation, porte en elle la difficulté de concilier l'idéal d'égalité avec l'exigence d'excellence, et elle se trouve face à une crise de sens dans un contexte de pluralisme culturel et de remise en question des autorités traditionnelles. "L'école n'est plus en mesure d'assurer son rôle du fait de l'évolution des sociétés" Echec à l'école serait celui des familles : prône des valeurs d'individus responsables Déjà Ernest Renan : "l'instruction se donne en classe, l'éducation se reçoit à la maison"
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Christian Baudelot et Roger Establet, L'élitisme républicain (2009)
"Forme d'aristocratisme scolaire inavoué" France = paradis scolaire de la prédestination sociale (dichotomie entre grandes écoles et universités)
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Pierre Buhler, ancien diplomate : « L’axiome de la stabilité, sur lequel les Européens se sont reposés, s’est progressivement délité », Le monde le 3 mars 2025
Marquée par l’horreur de deux conflits mondiaux, l’Europe s’est bâtie sur le principe du « plus jamais ça », mis en œuvre par le respect du droit international incarné par la Charte des Nations unies. Depuis la déclaration Schuman de 1950, sa trajectoire se résume en un mot : « stabilité », assurée par la protection des États-Unis au sein d’un « monde libre » occidental Selon John Mearsheimer (politologue) un retour à la situation d’avant 1939 aurait pu raviver les conflits en Europe après la guerre froide – hormis en ex-Yougoslavie – si les nations libérées du joug soviétique n’avaient pas été intégrées à l’OTAN et à l’UE. Pourtant, l’axiome de stabilité s’est érodé avec la dégradation du système de sécurité collective, marqué par les violations des règles fondamentales de non-recours à la force, violations perpétrées par des acteurs majeurs tels que les États-Unis et la Russie. Paradoxalement, alors que les États-Unis dénonçaient jadis le révisionnisme de la Russie et de la Chine, l’administration Trump revendique aujourd’hui ces mêmes principes pour légitimer ses interventions.
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Définition du concept d’économie verte selon Christian Perthuis, prof émérite d’économie à Paris Dauphine
C’est une économie qui respecte à la fois les plafonds (les limites planétaires) et donc ne Grave pas les grands cycles de régulation naturelle, permettant la reproduction des ressources et de la vie, et les planchers, autant sociaux (accès à un certain niveau de richesse, au logement, à la santé, à l’éducation, respect de l’égalité et des principes démocratiques), qu’ écologiques (accès du plus grand nombre aux ressources naturelles, lutte contre les pollutions locales)
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Marcel Gauchet, Sous l'amour de la nature, la haine des Hommes
Toute forme de protection de la nature n'est pas souhaitable : Dans l'idéologie nazie, la nature n'est pas seulement un cadre esthétique ou économique, mais un modèle absolu d'organisation sociale et biologique. Le camp "Birkenau" = "le pré des bouleaux" = nature paisible en contraste absolu avec la réalité du camp. + Film Into the wild, Sean Penn
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Distinction entre mondialisation et globalisation + Montesquieu, dans ses lettres persanes à propos de la mondialisation
La mondialisation désigne l'intégration croissante des économies, cultures et sociétés à l’échelle mondiale, notamment à travers les échanges commerciaux, financiers et technologiques. Elle met l’accent sur l’interdépendance entre les nations. La globalisation, quant à elle, englobe un phénomène plus large, incluant non seulement l’économie mais aussi les réseaux de communication, les technologies et les mouvements sociaux transnationaux. Alors que la mondialisation se concentre sur les marchés économiques, la globalisation prend en compte l'impact de l'internet, des infrastructures numériques et de la diffusion de la culture. En pratique, les deux termes sont souvent utilisés de façon interchangeable, mais leurs champs d’application diffèrent légèrement. Montesquieu dans ses lettres persanes : La mondialisation consiste en l’extension, des échanges et des biens, de services et des personnes entre des régions, pays ou continent. Elle peut venir du désir de découverte d’autres cultures pour les individus, par le Voyage, comme le rappelle Montesquieu dans ses lettres persanes. "Le commerce guérit les préjugés destructeurs : et c'est presque une règle générale que partout où il y a des moeurs douces, il y a du commerce, et que partout où il y a du commerce, il y a des moeurs douces" = les écahnges économiques ne se limitent pas aux biens matériels, mais favorisent la diffusion des idées.
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Almodóvar, P. (2024). La Chambre d'à côté + dialogue avec un essai féministe célèbre : Virginia Woolf, une chambre à soi, 1929 : collection de conférences faites à Cambridge. Elle nous dit : « il est indispensable qu’une femme possède quelque argent et une chambre à soi si elle veut écrire une oeuvre de fiction ». Il est important qu’une femme, pour être pleinement un individu, bénéfice à la fois d’un capital économique et un lieu, espace pour se retrancher, de réfléchir, de faire le point sur elle même et de faire carrière. L’espace domestique de la femme de maison est un lieu de la création. Elle nous dit que le modèle dont les H ont bénéficié, les F doivent en bénéficier aussi. Les femmes ont le droit d’avoir un endroit de l’individualité.
Dans La Chambre d'à côté, Pedro Almodóvar nous livre l’histoire poignante d’Ingrid, une femme confrontée à la mort imminente dans un monde au bord du gouffre écologique. Comme il le souligne lui-même, ce film est « l'histoire d'une femme qui va mourir dans un monde qui va mourir ». Dans un pays où le suicide assisté n’est pas autorisé, ce que demande Martha à Ingrid est un acte illégal, qui exige une preuve d’amitié inouïe. Malgré sa peur maladive de la mort, Ingrid va pourtant s’y plier, devenant presque le pantin de Martha. People in the Sun d’Edward Hopper symbolise la solitude et la fragilité des personnages. La scène où Ingrid admire cette peinture reflète leur confrontation à la finitude et à l’isolement. Comme les personnages de Hopper, Ingrid et ses proches sont figés dans un moment de réflexion face à l’inévitable. À travers les dialogues entre Ingrid et l’Homme, Almodóvar aborde la tension entre les désirs personnels et les préoccupations écologiques, notamment lorsque l’Homme évoque la difficulté d’informer ses patientes sur les choix médicaux en raison de leur impact environnemental. Au-delà de la mort et de la crise, le film est aussi une ode à l'amitié, à l'art, à la nature et à la liberté, comme le montre la relation d’Ingrid avec ses proches et la manière dont elle cherche à se reconnecter avec la beauté de la nature malgré sa souffrance. Ce film se veut aussi un espace de réconciliation intérieure, entre acceptation de la finitude et quête de liberté personnelle. La Chambre d'à côté est un film à la fois bouleversant et apaisant, où l'intensité des émotions humaines se mêle à une réflexion sur notre rapport au monde et à l'autre.
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Notre Dame de Paris, Victor Hugo, 16 mars 1831
Dans Notre-Dame de Paris, Victor Hugo explore la liberté à travers les personnages d'Esmeralda et de Quasimodo, chacun luttant contre les chaînes sociales et morales qui les entravent. Esmeralda incarne une liberté sauvage et indomptée, rejetant l’autorité et l'injustice qui cherchent à la capturer. Quasimodo, bien qu'enfermée dans sa condition de "monstre", cherche une forme de liberté dans l’amour et la protection d'Esmeralda. Le roman soulève ainsi la question de la liberté individuelle face à l’oppression sociale, religieuse et politique, tout en mettant en lumière les tensions entre l’autonomie personnelle et les contraintes imposées par la société.