Le technique Flashcards
Définition de la technique
La technique est une activité humaine qui se définit comme l’ensemble des procédés utilisés par l’être humain pour transformer la nature par le travail.
Cette activité proprement humaine repose sur la création de l’objet technique. La technique permet alors à l’être humain de maîtriser son environnement.
Marx observe qu’avec le machinisme, le progrès technique se trouve perverti par le capitalisme: au lieu d’alléger le travail, il l’exploite, faisant du travailleur en usine un simple rouage d’un monstre mécanique
Les temps modernes, Charlie Chaplin, film 1936
Film incontournable sorti en 1936 pour montrer les risques d’une société devenue folle à force de rentabilité à outrance de « progrès technicien ».
La première image du film montre une horloge géante sur laquelle l’aiguille des secondes se déplace inexorablement vers le haut de l’heure. Le symbole est clair: les gens vivent sous la tyrannie du temps mesurée mécaniquement – la dictature de l’horloge. Cette horloge représente la déshumanisation de l’homme moderne.
Lien entre art et technique
Art provient du grec qui signifie technique, un objet qui émane d’un procédé et d’un savoir-faire. On peut l’entendre également comme l’ensemble des œuvres artistiques.
Le mythe de Prométhée
Suite à une erreur d’Epiméthée, les hommes se retrouvent démunis, sans aucune ressource. Pour réparer cette erreur, Prométhée vole le feu aux dieux pour le donner aux hommes. Grâce au feu, les hommes purent chauffer leurs maisons et leurs aliments puis ils se mirent à fabriquer des outils. Prométhée a ainsi symboliquement apporté la technique aux hommes.
Problématiques concernant la technique
La technique ne cesse de progresser, elle a permis l’amélioration des conditions de vie de nombreuses populations, une foi dans le progrès technique perdure.
Toutefois, on peut se demander si le progrès technique n’est pas un projet narcissique et si le règne de la technique ne présente pas de risques.
Le transhumanisme a pour objectif de modifier l’Homme par la technique, le plus souvent pour «l’augmenter», c’est-à-dire pour accroître certaines de ses capacités.
Alain Finkielkraut, Nous autres modernes
L’Homme moderne se laisse dépasser par le monde qui l’entoure tant la technique prend place. Pour lui, être moderne n’est pas un constat mais un combat.
Heidegger, La question de la technique (1953)
L’Homme disparait en tant qu’humain et devient un outil au service des machines. Un outil de plus en plus performant mais dont on maitrise de moins en moins le fonctionnement. L’Homme se trompe quand il pense que la technique est bonne ou mauvaise en fonction de l’usage que l’on en fait. La technique n’est donc pas un progrès qui libère l’Homme mais l’aliène.
Herbet Marcuse, L’homme unidimensionnel (1964)
L’homme moderne est aliéné par la science et la technique, il perd son autonomie, sa créativité, et sa capacité à penser de manière critique, il devient un homme unidimensionnel. L’homme est alors un instrument du progrès, il accepte cette domination pour augmenter son confort et sa sécurité matérielles, au détriment de sa liberté.
Hannah Arendt, Du mensonge à la violence (1969)
La technique devient, au XXe siècle, un outil crucial pour exercer la violence. Avant de penser la violence comme fin, Arendt la pense en effet comme moyen : la technique est alors cet instrument particulier qui, par le progrès des sciences depuis le début du XXe siècle (notamment la physique), donne sa caractéristique particulière à la violence du XXe siècle. La particularité de la technique comme moyen est qu’elle dépasse considérablement ses fins, donnant ainsi lieu à une absence de maîtrise d’où surgit la violence : le moyen dépasse totalement la fin.
En tant que citoyen, le savant peut s’inquiéter du développement scientifique, mais il est impuissant à le freiner. Le recours à la bombe d’Hiroshima en constitue une illustration effrayante.
Fragments, théâtre
La technique devient ce qui dirige le cours de l’Histoire et dépossède l’Homme de sa liberté. C’est dire que la technique menace l’humanité, non pas seulement en tant qu’elle menace la vie des Hommes, mais aussi parce qu’elle menace leur souveraineté, et donc leur «existence» au sens d’une vie libre.
Hans Jonas, Le principe de responsabilité (1979) pour la technique
Il nous invite à réfléchir à la place qu’occupe la technique dans notre société. Compte tenu de l’engouement qu’elle suscite, la technique expose la société à de nouveaux risques tout en transformant « l’agir humain » avec l’éthique traditionnel. Il a inspiré le principe de précaution inscrit dans le droit français depuis la loi Barnier de 1995 sur le renforcement de la protection de l’environnement.
Frédéric Rouvillois, L’invention du progrès (2010)
e progrès technique (de Progressus, la marche en avant) est une fin en soi et ne connait aucune limite. Il est fondé sur l’idée que le passé est par essence inférieur au présent, comme celui-ci l’est à l’avenir ».
La démesure que les grecs redoutaient : la technicisation du monde répond à la logique de l’absolue illumination. Tout d’évalue en termes quantitatifs : la rareté détermine le prix d’un produit. Le domaine des chiffres est celui de l’illimité.
Rien n’encadre la puissance technicienne de l’Homme et l’efficacité technique justifie l’action. Tout ce qui est techniquement possible est justifié.
Jacques Ellul, La Technique ou l’Enjeu du siècle (1954)
Pose le problème du changement de nature de la technique dans la société : d’outil permettant à l’homme de se dépasser, la technique est devenue un processus autonome auquel l’homme est assujetti. Il parle du « règne de la technique ».
Le taux de participation aux élections n’a cessé de baisser ces vingt dernières années. Un accroissement des inégalités entre classes sociales et économiques a accompagné cette baisse et l’on assiste à une aggravation du sentiment d’aliénation et du cynisme qui en découle. Tous ces effets indésirables ont provoqué une sorte de crise chez les partisans d’une plus grande démocratie. La technique rend possible la cyberdémocratie, celle qui repose sur le dialogue pluraliste. À chaque fois qu’une technique de communication a été utilisée pour permettre au public de dialoguer avec des responsables, les résultats ont été bénéfiques.