Le travail Flashcards
Définition du travail :
L’étymologie du mot travail qui vient du latin tripalium, instrument de torture. Le travail étant le résultat du péché originel. Elle prouverait que le travail n’est que souffrance.
Le travail est ce qui permet de transformer la nature pour satisfaire les besoins de l’être humain.
Dans la Grèce Antique, le travail est contraire à la dignité humaine et réservé aux bêtes et aux esclaves.
Gaston, Tome22 - Le retour de Lagaffe
Gaston Lagaffe présente une vision caricaturale du monde du travail, mettant en lumière les stéréotypes, les défauts et les absurdités souvent associés à l’environnement de bureau. Gaston Lagaffe est souvent associé à la procrastination et à la paresse. Son comportement nonchalant et ses efforts créatifs pour éviter le travail offrent une perspective humoristique sur les défis liés à la productivité et à la motivation au travail.
Il nous parle avec nostalgie d’un monde qui n’est plus. Il ne veut pas perdre sa vie à la gagne, il veut échapper au modèle du travail. Cette obsession du travail qui est devenu l’espace de la vie et ça c’est le triomphe du capitalisme.
Est-ce perdre sa vie que de la gagner ?
Lorsqu’on parle des activités salariées que nous exerçons, on dit que travailler, c’est «gagner sa vie». Le salaire reçu est en effet ce qui nous permettra de vivre : nous loger, nous nourrir, nous vêtir, etc.
Mais on ne dit pas seulement que travailler, c’est gagner sa vie. On dit aussi qu’on perd sa vie à la gagner. Le temps que j’utilise en travaillant est autant de temps perdu, parce qu’il n’est plus disponible pour autre chose et parce que sa pénibilité m’use et grignote mon espérance de vie.
En effet, le temps n’est pas extensible à l’infini. Dès lors, le travail ne nous fait-il pas perdre du temps pour d’autres activités, plus satisfaisantes ? N’aurions-nous pas mieux à faire que travailler ?
Lien entre richesse et espérance de vie :
Parmi les 5% les plus aisés, l’espérance de vie à la naissance des hommes est de 84,4ans, contre 71,7ans parmi les 5% les plus défavorisés (Insee, 2018).
Slogan de mai 68 sur le travail :
« Ne pas perdre sa vie à la gagner »
Aristote, La Politique
Aristote décrit les professions du commerce comme « ce genre de vie ignoble et contraire à la vertu ». La seule activité qui convienne à l’homme est de nature intellectuelle, en dehors de la guerre et de la religion.
Voltaire, Candide (1759)
« Le travail nous éloigne de trois grands maux : l’ennui, le vice, le besoin ». Le travail est d’abord un facteur d’identité et une nécessité pour sa construction individuelle. Au XVIIe et XIXe siècles, apparaît l’idée du travail libérateur qui permet de se faire une place autrement que par la naissance.
Adam Smith (XVIIIe siècle), La richesse des nations (1776)
Le travail donne de la valeur aux biens et aux services, car c’est à travers le travail que les ressources naturelles sont transformées en produits utiles à la société. Smith défend l’idée que la division du travail est essentielle pour accroître la productivité.
Karl Marx, Le manifeste du parti communiste (1848)
La société capitaliste, le travail aliène l’homme (aliéné au sens d’étranger à soi-même) niant trois spécificités de l’homme : la liberté, le droit au bonheur et à l’épanouissement de ses facultés. L’organisation moderne du travail (la division du travail et de la spécialisation) crée de nouveaux esclaves, les ouvriers.
Les travailleurs n’ont pas le contrôle de ce qu’ils produisent ni sur la manière dont les produits sont utilisés, ce qui renforce leur aliénation. Conception illustrée au cinéma avec le film Les temps modernes de Charlie Chaplin (1935).
Emile Durkheim (XIXe siècle) De la division du travail social (1893)
Le travail est un facteur de cohésion sociale et contribue à la formation de la conscience collective. En s’engageant dans des activités de travail communes, les individus développent un sentiment d’appartenance à un groupe social plus large.
Hegel (XIXe siècle), La Phénoménologie de l’Esprit
Le travail est une activité fondamentale de l’homme, par laquelle il se réalise et s’accomplit en tant qu’être conscient. Pour Hegel, le travail est le moyen par lequel l’homme transforme la nature et façonne le monde extérieur selon ses intentions et ses idées. Hegel souligne également l’importance sociale du travail, en tant qu’activité qui relie les individus et crée des liens de dépendance mutuelle au sein de la société.
Max Weber : L’éthique protestante et l’esprit du capitalisme (1905)
La valorisation du travail va conduire à une forme de réussite. Or les protestants, de cette réussite économique, ils épargnent. Cette épargne protestante va être le moteur de la guerre, la ressource de développement du capitalisme. Weber considère le protestantisme capitaliste comme un vecteur de l’individualisme moderne. Cette éthique protestante valorise l’accumulation de richesse et la responsabilité personnelle, l’individualisme est ainsi une cause et une conséquences du capitalisme.
Hannah Arendt, La condition de l’homme moderne (1958)
Arendt considère le travail comme une condition essentielle à la survie de l’individu et de la société (le travail libère l’Homme, moyen pour être libre). Cependant l’essor de la société moderne a progressivement transformé toutes les activités humaines en travail, réduisant ainsi la diversité des expériences humaines à une dimension purement économique. Arendt souligne le fait que le travail domestique, traditionnellement effectué par les femmes, a été historiquement relégué au statut d’activité non valorisée et invisible sur la scène publique.
Le slogan « Le travail rend libre » = arbeit macht frei, figurait au fronton du camp de concentration nazi de Dachau alors que les Hommes y étaient exploités et tués.
Gustave Caillebotte, Raboteurs de parquet est un tableau du peintre français Gustave Caillebotte réalisé en 1875. Cette peinture à l’huile sur toile est conservée au musée d’Orsay, à Paris.
Rapport de domination sociale dans le travail : accroupi et termine le parquet dans un immeuble haussmannien dans lequel viendront habiter des bourgeois.
Enquête DARES “Souffrances au travail” 2021
37% des actifs considèrent leur travail comme insoutenable + environ 1 000 morts au travail en 2021
Weber, L’éthique protestante et esprit du capitalisme
En résumé, L’éthique protestante et l’esprit du capitalisme montre comment le travail est devenu une valeur essentielle de la modernité, non seulement pour des raisons économiques, mais aussi pour des raisons culturelles et historiques.
Weber montre que certaines branches du protestantisme, notamment le calvinisme, ont favorisé une éthique du travail rigoureuse. Dans cette perspective, le travail n’est pas seulement un moyen de subvenir à ses besoins, mais une vocation par laquelle l’individu accomplit sa destinée.
Avec la modernité, cette éthique du travail s’est sécularisée : même si les motivations religieuses ont perdu de leur force, la rationalisation et l’organisation méthodique du travail sont devenues des principes dominants. Le travail est désormais perçu comme une valeur en soi, indépendante de toute justification spirituelle.
Weber suggère que cette éthique du travail a façonné l’esprit du capitalisme, transformant le travail en une valeur fondamentale de la modernité. Même après la disparition de son fondement religieux, cette valorisation du travail perdure et structure nos sociétés, où l’identité des individus est souvent définie par leur profession
Rimbaud, Une saison en enfer
La vie fleurit par le travail et devient un lieu d’épanouissement personnel.
Dominique Schnapper, Contre la fin du travail, 1997
Schnapper défend l’idée que le travail reste une dimension essentielle de l’existence humaine et de la structuration sociale, malgré les mutations du monde du travail (précarisation, automatisation, montée du chômage, etc.).
Le travail est un élément structurant de l’identité et de l’appartenance sociale. Il n’est pas seulement un moyen de subsistance, mais aussi un vecteur de reconnaissance et de socialisation.
Le travail permet aux individus de se projeter dans un avenir, de construire un parcours et de s’inscrire dans un collectif.
Il est aussi un cadre qui impose des contraintes, mais qui donne une structure à la vie, évitant l’isolement et la perte de repères.
La question n’est donc pas de savoir si le travail va disparaître, mais comment il doit être repensé et réorganisé pour continuer à jouer son rôle essentiel.
Robert CASTEL, La montée des incertitudes. Travail, protections, statut de l’individu 2009
Castel analyse la transformation du travail en emploi, montrant que l’activité professionnelle ne se réduit pas à l’exécution d’une tâche, mais repose sur un statut juridique et social qui garantit une protection et une stabilité.
- Histoire du salariat → Le modèle fordiste a instauré un lien stable entre emploi et protection sociale.
- Évolution du marché du travail → Montée de la précarité et déclin du CDI comme norme.
- Individuation du travail → Développement du travail indépendant et des formes flexibles d’emploi.
- Protection sociale en question → L’essor du travail atypique met à mal les systèmes de sécurité sociale fondés sur l’emploi stable.
- Enjeux juridiques et sociaux → Nécessité d’adapter le droit du travail et la protection des travailleurs précaires.
André GORZ, Métamorphoses du travail. Critique de la raison économique, 1988.
Gorz analyse comment l’automatisation et la révolution numérique transforment le travail, entraînant une disparition progressive des tâches répétitives et une redéfinition des formes d’emploi.
- Automatisation et productivité → Les technologies permettent de remplacer le travail humain dans de nombreux secteurs.
- Transformation des compétences → Accent mis sur la formation et la montée en qualification pour s’adapter aux nouveaux besoins.
- Précarisation du travail → Substitution du travail stable par des missions ponctuelles ou des emplois en freelance.
- Impact sur le droit du travail → Adaptation nécessaire des cadres juridiques face aux nouvelles formes d’emploi (plateformes numériques, télétravail).
- Conséquences sociales → Risque d’une société duale, entre une élite qualifiée et une masse de travailleurs précaires ou exclus du marché du travail.
Dominique MÉDA, Le travail, une valeur en voie de disparition ? 1995.
Méda analyse la diminution de la centralité du travail dans nos sociétés et montre que cette évolution favorise l’émergence de nouvelles formes de sociabilité. L’individu ne se définit plus uniquement par son emploi, mais aussi par d’autres engagements, comme le bénévolat ou l’investissement associatif. Ces activités offrent de nouvelles sources de reconnaissance sociale et de cohésion collective. Cette transformation invite à repenser l’organisation du temps et le sens du travail dans nos vies