Le sport Flashcards
Définition du sport :
Le sport constitue une activité physique exercée dans le sens du jeu et de l’effort, et dont la pratique suppose un entraînement méthodique et le respect de règles.
Montaigne (1533-1592), « De l’institution des enfants »
Il place l’activité physique au cœur de son projet éducatif. Montaigne se refuse à opposer formation intellectuelle et sport.
Montant dépense publique
Dépense publique de 20 milliards d’euros (les communes étant les premiers financeurs du sport). L’économie du sport représente 2,6% du PIB.
Jean-Jacques Rousseau (1712-1778), l’Emile
Pour lui, l’être humain est un tout ; le développement corporel et la bonne santé physique sont des conditions indispensables à l’usage de la raison et à I’apprentissage individuel, car ils rendent les sens, par lesquels nous viennent les connaissances, plus aiguisés.
« Pour apprendre à penser, il faut donc exercer nos membres, nos sens, nos organes, qui sont les instruments de notre intelligence, et pour en tirer tour le parti possible il faut que le corps qui les fournit soit robuste et sain. […] C’est la bonne constitution du corps qui rend les opérations de l’esprit faciles et sûres. »
Toutefois, il prend en compte la dimension sociale du sport. Critiquant l’éducation aristocratique de l’époque, il perçoit que le choix d’un sport plutôt que d’un autre peut être une façon de se distinguer. Or, pour Rousseau, les exercices physiques doivent d’abord viser l’utilité, c’est-à-dire, au premier chef, la conservation de soi.
Loi du 2 mars 2022 visant à démocratiser le sport en France
Loi du 2 mars 2022 visant à démocratiser le sport en France porte sur trois volets : développer la pratique du sport pour le plus grand nombre, rénover la gouvernance des fédérations sportives et assurer un modèle économique vertueux au secteur. Cette loi a renforcé les obligations des fédérations en faveur de la féminisation des instances dirigeantes.
Plus de 570 maisons sport-santé ont été crées et proposent une offre qui favorise l’accès à la santé pour les personnes en bonne santé mais aussi pour les personnes souffrant d’affection de longue durée.
La loi du 19 mai 2023 relative au JOP a renforcé la lutte contre le dopage.
Georges Vigarello, directeur de recherche émérite à l’EHESS, spécialiste des pratiques sportives, Cahiers français Le sport dans la société
Le sport a beaucoup évolué au cours des siècles. Autrefois élitiste, aujourd’hui il s’est démocratisé : les choses ont changé quand des institutions directement liées aux sociétés démocratiques ont permis une radicale réorganisation des pratiques. C’est l’entrée dans un système démocratique : une fois les clubs constitués, ils vont élire des responsables au niveau national. L’aménagement d’un temps libre permet la pratique du sport récurrente. Le changement des moeurs a été essentiel dans la démocratisation du sport : le fort recul de la présence du religieux, de ses rituels, de l’immédiate évidence de ses contraintes morales. Autrement dit, ce qui venait du ciel, ce qui ne se discutait pas, s’est lentement effacé. Or comment réinventer une morale ? Le sport a prétendu jouer ce rôle (FairPlay, respect de l’adversaire, solidarité de l’équipe, l’acceptation des sanctions…)
Le sport moderne s’inspire du sport antique. Toutefois le sport antique était différent du sport actuel en trois points : ces jeux étaient très exclusifs : seuls les citoyens avaient le droit de participer ou d’assister à ces jeux, étaient exclus des terrains, les fermes, les barbares et les esclaves. Ensuite, ces jeux étaient mêlés à la religion : les événements sportifs étaient souvent ouverts ou clôturés par des rituels religieux / sacrificiels. Il y avait une croyance selon laquelle les Jeux étaient une façon de renouer avec la vie. Enfin, la notion de record n’existait pas car à l’époque on avait une vision non pas linéaire et progressive du temps, mais une vision cyclique. Ainsi l’idée de performance ne s’est imposée qu’au cours du XIXème siècle.
La notion de spectacle a pris une importance grandissante. Tandis que le sport de type « coubertinien » avait une visée morale, le spectacle sportif des années 2000 cultive un esprit strictement hédoniste. Ensuite, son effet d’excitation, d’émotion, sa mobilisation implicite ou explicite des corps va, bien plus qu’auparavant, favoriser les débordements, la corruption, les émeutes et la violence. Les affrontements entre supporters, parfois tentés d’une forme de nationalisme en sont une illustration. Enfin, l’introduction de la publicité et l’immense investissement financier qu’elle implique. Elle inscrit le spot dans la société de consommation.
Le sport étant le miroir de la société, les pratiques tendent à s’individualiser. (l’exemple type : la salle de sport). Des sociétés qui favorisent l’individualisme et l’autonomisation appellent à des pratiques qui véhiculent les mêmes valeurs. Si l’équipe n’a aujourd’hui pas disparu, le champion olympique ne dépend que de lui-même et s’est construit tout seul. Le sportif est l’incarnation de l’individu qui réussit avant tout grâce à son travail, sa persévérance, sa détermination, ses efforts.
Trois phénomènes viennent entacher l’image idéale du sport : la violence, le dopage et la corruption. Toutefois, il demeure un modèle de formation fondamental : il apprend à se contrôler, à maitriser ses gestes, il enseigne la discipline, la constance, et bien sur, la frustration et l’échec.
Alain Ehrenberg, Le Culte de la performance, 1991
Le champion sportif est devenu un symbole d excellence sociale, au même titre d’ailleurs que le chef d’entreprise. Alors que, jusque-là, le sport n’avait guère de légitimité sociale, il est devenu le lieu principal où se fabriquent les héros populaires et les phrases à la mode. Le sport a perdu son côté ringard : il est devenu chic. Le sport sert le culte de la performance qui gagne peu à peu tous les secteurs de la société, même l’administration et l’université. La volonté de se dépasser et de dépasser les autres se trouve en effet au cœur de l’idéal sportif, comme le montre, par exemple, la devise des Jeux olympiques : « Citius, altius, fortins », c’est-à-dire : « Plus vite, plus haut, plus fort ». A la fin du Culte de la performance, Alain Ehrenberg développe la vision inquiétante d’une « société sous perfusion ».
Georges Duhamel (1884-1966),Scènes de la vie future
Il distingue l’activité physique éducative et « hygiénique » qui peut être utile, et le sport de compétition qui doit être proscrit. Il dénonce aussi la transformation des athlètes en vedettes médiatiques. Duhamel critique aussi le coût trop élevé payé par les athlètes eux-mêmes : l’athlète ne se développe pas dans un heureux équilibre.
Alain Ehrenberg, La Fatigue d’être soi, 1998,
Il évoque la multiplication des cas de dépressions. Pour rester au niveau et surmonter le stress, les individus ont alors recours au dopage, qui concerne non pas le seul sport, mais toute la société, comme le montre l’abondante consommation de drogues, d’anxiolytiques et d’anti-dépresseurs de toute nature dans la France contemporaine.
Guy Debord, Société du spectacle, 1967
Le sport est un élément de cette société du spectacle.
Gilles Lipovetsky (né en 1944)
Les activités physiques qui ont le plus de succès, ou du moins qui alimentent le plus la réflexion des sociologues et des philosophes, sont les sports de glisse, comme le surf, la planche à voile, le deltaplane, ou le skate-board. Il voit en eux des symboles d’individualisme, car ce ne sont pas des sports en équipe, mais d’hédonisme, car ils offrent avant tout le plaisir de la sensation.
Pour d’autres auteurs, ils sont le signe d’un nouveau rapport à la nature et à la volonté, marque par l’abandon de la compétition et de l’idée d’une conquête d’un territoire.
Le sport est-il l’opium des sociétés contemporaines ?
I. Bien qu’il soit traditionnellement associé à un idéal de désintéressement, de maîtrise de soi et de dépassement individuel, le sport peut être aussi l’instrument de la mobilisation et de la manipulation des masses
A) Dans l’opinion, le sport est associé à un idéal de désintéressement et de dépassement individuel
B) Le sport permet aussi de manipuler ou d’exalter les passions des masses
II. Miroir de nos sociétés, le sport est une réalité protéiforme qui ne peut se résumer à ses usages néfastes
A) Le sport reflète les valeurs du moment de notre société, pour le meilleur comme pour le pire
B)Le sport désigne toutefois des phénomènes extrêmement hétérogènes, dont il est toujours possible de faire un usage éclairé
Prise d’otages de Munich en 1972
Cette prise d’otage visait des athlètes Israéliens par des membres d’une organisation palestinienne. Lukas AUBIN, atlas, géopolitique du sport : le sport apolitique est un mythe, le sport est indissociable de tout aspect politique et les états se font compétition par le sport.
Sloterdijk, Tu dois changer ta vie, 2009
Derrière l’instrumentalisation du sport, il y a une injonction à nous tenir car plus on se tient, moins on dépendra de l’état
Podcast concordance des temps “le sport entre deux blocs
Les Jeux olympiques sont au cœur de la problématique : entre l’aspiration à un universalisme rêvé et l’intervention des nationalismes.
Résolution adoptée en 2023, par l’ONU : pour un monde pacifique et meilleur grâce au sport et à l’idéal olympique olympique, le sport permet de s’engager dans une diplomatie populaire.
