Le bonheur Flashcards
Définition du bonheur
État de satisfaction intense et durable, distinct du plaisir qui est toujours bref, discontinu et partiel. Si chacun connaît des moments de plaisir, tous n’atteignent pas cette paix intérieure qu’est le bonheur. La souffrance, l’inquiétude, le trouble sont absents.
Considéré plus souvent comme un idéal que comme une réalité, le bonheur est pour les Grecs l’état ressenti par le sage qui, ayant épanoui toutes ses facultés, contemple et pratique le Bien.
On appelle eudémonisme, une philosophie qui, comme celle d’Aristote, vise le bonheur et hédonisme, celle qui valorise le plaisir. Être heureux est alors à la fois un état psychologique et un devoir moral.
Les nymphéas, Claude Monet
Les Nymphéas de Monet sont une série de peintures dans lesquelles l’artiste a représenté son jardin de Giverny, en France, avec son célèbre étang de nymphéas.
Les Nymphéas sont souvent décrites comme véhiculant une sensation de calme, de tranquillité et de beauté, ce qui peut évoquer des sentiments de bonheur ou de bien-être.
Émilie du Châtelet dans son Discours sur le bonheur(publié à titre posthume en 1779).
«Je dis que pour être heureux, il faut être susceptible d’illusion»
Le bonheur est-il affaire de raison ou peut-il se nourrir d’illusions? Quel rôle la rationalité joue-t-elle dans la quête du bonheur ?
Théorie des épicuriens sur le bonheur
Les épicuriens, comme Épicure, croient que le bonheur réside dans la recherche du plaisir modéré et dans l’absence de douleur physique et mentale. Ils prônent la tranquillité de l’âme et la satisfaction des besoins essentiels pour atteindre l’ataraxie, un état de sérénité.
Théorie des stoïciens sur le bonheur
En revanche, les stoïciens, tels que Sénèque, enseignent que le bonheur découle de l’acceptation de ce qui est hors de notre contrôle et de la cultivation de la vertu, de la sagesse et du détachement émotionnel. Ils visent un état de calme intérieur face aux vicissitudes de la vie.
L’avènement d’un droit au bonheur ?
Avec l’avènement de la démocratie,«le droit au bonheur», que les Américains ont inscrit dans leur Constitution, légitime la demande d’une certaine aisance matérielle que satisfait la société de consommation.
Citation de Rousseau sur le bonheur :
Contre les plaisirs artificiels, la quête du bonheur se tourne désormais souvent vers la nature, l’authenticité d’une vie simple qui permet d’éprouver «le sentiment de l’existence» (Rousseau).
Aristote (IVe siècle av. JC) : Les Politiques
Les hommes se rassemblent pour mener une vie heureuse, quête du bonheur, volonté de faire le lien. L’homme se distingue ainsi de l’animal. La ville organise les relations sociales, elle marque le triomphe de la raison pour Aristote. « L’homme est par nature un animal politique ». Cela permet à l’homme de développer une histoire et des valeur communes. C’est le rassemblement avec les autres qui nous permet de devenir homme.
Aristote, L’éthique à Nicomaque
S’il est vrai que tous les hommes désirent être heureux, les moyens qu’ils utilisent pour le devenir varient considérablement, comme on peut l’observer devant la diversité des genres de vies qu’ils mènent: certains vivent une vie de plaisirs, d’autres cherchent la gloire ou la richesse, d’autres enfin semblent considérer que c’est en étant vertueux qu’ils pourront toucher au bonheur. Il n’y a pas de méthode a priori ou de science universelle qui dirait comment devenir heureux.
En matière de bonheur, c’est plutôt le relativisme qui triomphe: chacun essaie de l’être à sa manière, comme il peut, avec ses moyens… mais sans savoir exactement comment s’y prendre, sans théoriser ce qu’il fait, comme s’il s’agissait d’une affaire de circonstances, de hasard et de chance.
Platon, La République
La justice est la meilleure des vertus, elle repose sur une équité et permet l’accomplissement du bonheur pour les hommes organisés en société où les philosophes règnent.
Karl Marx, Le manifeste du parti communiste (1848)
La société capitaliste le travail aliène l’homme (aliéné au sens d’étranger à soi-même) niant trois spécificités de l’homme : la liberté, le droit au bonheur et à l’épanouissement de ses facultés. L’organisation moderne du travail (la division du travail et de la spécialisation) crée de nouveaux esclaves, les ouvriers.
Karl Marx parle de la religion comme le « bonheur illusoire du peuple », inventée pour le consoler de sa misère sociale par l’espérance d’un au-delà heureux. « Opium du peuple », dont le but est de rendre supportable les injustices du capitalisme et anéantir toute forme de révolte. C’est un instrument de domination de la classe bourgeoise.
Diana Fillipova, Lâchez-nous avec la valeur travail, Lettre ouverte publiée en 2014
Les élus, dirigeants, économistes, affirment que pour accéder à la liberté et l’indépendance, la clé du succès est le travail. En contradiction avec eux, une grande partie de la population ne parvient pas à trouver le bonheur dans un travail répétitif et une pression hiérarchique. Diana Fillipova invite à dépasser le mythe du plein emploi et repenser l’engagement citoyen.
Sigmund Freud, Malaise dans la civilisation
Il tente de démontrer que l’homme cherche à atteindre le bonheur, notamment grâce au développement technologique. A travers l’innovation et la construction de la civilisation, l’homme tente de l’approcher et de l’acquérir. Mais « le problème le plus important de l’évolution de la civilisation réside dans le fait que ce progrès ce paye par une perte de bonheur ». Ainsi, et de manière paradoxale, le développement sans fin des innovations ne permet pas à l’homme de rencontrer le bonheur. La civilisation contraint l’homme au malheur dans le sens où elle rend nécessaire la répression de ses pulsions. Par exemple, afin d’apaiser les difficultés de la condition humaine, il est possible d’avoir recours au travail, au délire, à l’amour ou aux «briseurs de soucis » assimilés aux drogues. Or, un usage excessif des briseurs de soucis fait irrémédiablement passer du bonheur au malheur. L’ultime intérêt de l’ouvrage est donc de démontrer que toutes les recherches du bonheur menées par l’homme sont vaines ou éminemment fragiles, exposées sans cesse à l’échec.
Hannah Arendt, Condition de l’Homme moderne
Le bonheur ne réside pas dans la recherche de la satisfaction personnelle ou dans la quête de plaisirs individuels. Au lieu de cela, elle valorise l’action politique, la participation à la sphère publique et la création d’un monde commun où la liberté et la dignité humaine sont préservées. Elle met en avant l’idée que le bonheur véritable peut être trouvé dans la réalisation de soi à travers des activités qui ont un sens et une importance dans la communauté humaine.