La mort Flashcards
Définition de la mort
Du latin mors, la mort s’entend comme la fin de la vie, la cessation physique de la vie. Dans son sens médical, elle correspond à la fin des fonctions du cerveau définie par un électro-encéphalogramme plat.
Problématique autour de la mort
La naissance de l’Etat moderne se joue du fait d’une inégalité de la peur de mourir. La peur de mourir provoque la sortie de l’état de nature.
La mort est à la fois un principe destructeur mais aussi un principe curieusement constructeur
Banaliser dans les textes officiels depuis 2005 le syntagme « fin de vie » plutôt que de parler de « mort » et proscrire dans les lois dites « bioéthiques », depuis 2004, les termes « suicide » comme « euthanasie », signale la difficulté tant de la société civile que des acteurs politiques à accepter l’intimité de la mort.
Dans un univers dont Dieu a cessé d’être l’architecte, la mort comme promesse de résurrection s’efface devant l’agonie d’un corps réduit à son humiliante condition biologique. Dans une société d’individus déliés de toute attache communautaire, la mort abandonne l’homme à sa solitude.
Le 2 février 2016, la loi Claeys-Leonetti, créant de nouveaux droits en faveur des malades et des personnes en fin de vie
Le 2 février 2016, la loi Claeys-Leonetti, créant de nouveaux droits en faveur des malades et des personnes en fin de vie, donne droit à la sédation profonde pour les malades réfractaires aux traitements. Toutefois, 26 départements n’ont encore aucune unité de soins palliatifs et le suicide assisté, autorisé aux Pays-Bas, en Australie, est en France explicitement proscrit en 2016. Nonobstant, le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) défend en 2022 une révision de la loi pour offrir l’accès tant au suicide assisté qu’à l’euthanasie. Une position largement admise dans l’opinion, mais qui est pourtant loin de faire l’unanimité.
La position du corps médical concernant le débat sur l’euthanasie
« La main qui soigne ne peut être la main qui tue », résume Claire Fourcade, Présidente de la Société française d’accompagnement et des soins palliatifs. « Je ne remettrai à personne du poison, si on m’en demande, ni ne prendrai l’initiative d’une pareille suggestion » : le serment d’Hippocrate se conjugue mal avec l’aide active à mourir.
Platon concernant la mort :
Est-ce autre chose que la séparation de l’âme d’avec le corps?
= L’accès à un monde idéal
Epicure : concernant la mort
Pulvérise littéralement cette notion et l’évacue: la mort n’est rien.
«Familiarise-toi avec l’idée que la mort n’est rien pour nous, car tout bien et tout mal résident dans la sensation: or, la mort est la privation complète de cette dernière ».
Chiffres sur l’espérance de vie
Grâce aux progrès de la médecine, l’espérance de vie atteint aujourd’hui en France 79 ans pour un homme et 84 ans pour une femme.
pourcentage décès en clinique / domicile
Avec le développement des centres hospitaliers universitaires, au début des années 1980, le
décès en clinique se banalise.
Selon l’INSERM, en 1975 encore, 53% des décès avaient lieu à domicile. Un demi-siècle plus tard, moins d’un quart des Français expirent dans leur lit, plus de 60% meurent à l’hôpital, et 15% en EHPAD.
Capitalisme et mort
Le projet de loi imminent annoncé par le gouvernement permettra de jauger la porosité de sa politique au capitalisme avancé d’outre-Atlantique, où dans une vaste entreprise de Greenwashing, le cadavre n’est désormais tolérable que si, au terme d’un savant calcul entre coûts et bénéfices, il s’insère dans une économie productiviste dont il stimule les rendements.
La mort se trouve confrontée à la désacralisation du corps caractéristique des sociétés libérales. Même la mort est absorbée par la sphère marchande. Sous couvert de préoccupations environnementales, la technologie contemporaine du Body Composting signale une soumission toujours plus poussée à la logique capitaliste. La rentabilité du corps est exploitée au-delà de la mort puisque l’État de Washington a légalisé en 2019 le « compost humain ». Aux États-Unis, en 2024, quatre entreprises proposent aux familles d’aider à régénérer la planète en transformant leurs proches décédés en humus. Une pratique onéreuse – environ 8 000 dollars par corps, soit quatre fois plus qu’une incinération – mais qui séduit la jeunesse américaine convaincue des vertus du marché mais soucieuse d’alléger son bilan énergétique, au point que la Californie a légalisé en septembre 2023 le compost humain pour une mise en pratique en 2027.
Louis Vincent Thomas dans Anthropologie de la mort (1088)
Il indique que notre société, et plus largement l’Occident, ne pense pas la mort de la même façon d’autres sociétés comme en Afrique. Le déni de la mort, cette volonté de l’oublier n’est pas universellement partagée.
Vladimir Jankélévitch (1977) La mort :
L’auteur traite du lien entre le temps et la mort. L’écoulement du temps rapproche un peu plus l’homme vivant de la mort. Ainsi, « dès le premier battement se son coeur, le nouveau-né a déjà fait un pas en direction du néant ». Pour lui, à partir de sa naissance, le vivant continue sa mortification quotidienne, jour après jour, minute par minute jusqu’au « coup de grâce » = la mort. Le temps exerce ainsi une action dégradante. Le vieillissement rapproche l’homme vers la mort et cela se traduit physiquement : le corps se voûte comme s’il était attiré par sa tombe. On s’est longtemps intéressé à la période qui suite la mort, c’est à dire à « la mort après la mort », il insiste sur l’importance de penser la mort durant l’existence.
Robert Badinter, L’abolition
Il fait voter par l’AN l’abolition de la peine de mort le 9 octobre 1981. Sur les 5760 condamnations à mort prononcées aux Etats-Unis entre 1973 et 1995, dans 60% des cas, les condamnations n’auraient pas dû intervenir, à cause de violations de la loi ou de manquements graves des avocats à leurs devoirs ou bien encore à cause d’erreurs judiciaires révélées par la suite.
Hegel
La différence essentielle entre l’animal et l’homme se joue sur le plan de la mort. À tel point que Hegel soutient que seul l’homme, au sens strict, meurt, alors que l’animal « périt ». Selon lui la constitution de l’humanité du sujet passe précisément par la nécessité de reconnaitre la mort et d’accepter sa possibilité, ce qui n’est le cas d’aucun autre vivant.
Jean de la Fontaine, Le laboureur et ses enfants
Pas d’angoisse de la mort, elle est préparée et donc acceptée.
Laurent Alexandre est chirurgien et homme d’affaires, La mort de la mort :
C’est le fondateur de Doctissimo : trans-humanisme : voit dans le mélange de la médecine et de l’industrie, l’occasion de travailler la matière humaine pour repousser l’inéluctable: on pourrait dépasser la mort et donc dépasser la peur de la mort.