La violence Flashcards

1
Q

Le massacre des innocents, Nicolas Poussin, 1628

A

Présente une scène violente issue de l’Évangile de Matthieu, où Hérode ordonne le meurtre des enfants de Bethléem. La violence est représentée de manière brutale à travers les gestes des soldats, les cris des enfants et la désolation des mères. Poussin utilise la violence pour souligner la cruauté de l’acte et pour évoquer une critique de la tyrannie politique et religieuse de son époque, révélant ainsi les csq tragiques du pouvoir absolu.

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2
Q

Définitions liées à la violence :

A

Le conflit = « Le conflit est un mouvement de protestation contre le dualisme qui sépare » selon George Simmel, dans Le conflit 1908. Le conflit est tendu ers une voie de réconciliation. l’opposition au sein d’un même espace de deux personnes, deux groupes ou deux ensembles qui ont chacun pour objectif, non pas de mettre à mort et d’exterminer le camp adverse mais de repenser la relation qui les unit.

La violence = étymologie vis en latin = la force. La violence ferme la discussion, c’est la mort de la raison. C’est vouloir atteindre autrui dans ce qu’il est avec l’intention de le faire taire ou de le faire disparaitre. La violence n’est qu’un rapport de force, une mesure de force

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3
Q

Articulation problématique entre la présence humaine et la résolution politique ou morale de la violence :

Eschyle, poète tragique grec, il a écrit une trilogie : Les Euménides d’Eschyle sont le dernier volet de sa trilogie tragique Orestie

A

guerre de Troie, les grecs sont emmenés par Agamemnon, il a une fille qui s’appelle Iphigénie, les vents ne se lèvent pas pour traverser et aller combattre à Troie. La déesse Artémis réclame le sacrifice d’une princesse royale. Agamemnon, glorieux s’en va à Troie. LA mère d’Iphigénie a un espoir de vengeance et quand Agamemnon revient après la guerre, elle assassine avec son amant Agamemnon pour venger sa fille. Iphigénie a un frère : Orestre qui veut venger la mort de son père : Agamemnon. À la violence, ne répond que la violence.
Athena : on va arrêter cette vengeance permanente, on va mettre en place un tribunal où des Hommes choisis, vont juger le crime.
Athena fait changer le nom des déesses de la vengeance en Euménides (=bienveillantes) : le sanctuaire au milieu de la cité est un rappel permanent pour les citoyens de la loi et de la possibilité du châtiment.

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4
Q

Problématiques liées à la violence + réponses à ces problématiques avec Eric Weil, dans Philosophie politique 1956 et Charles Rotzman :

A

Le pouvoir est une violence ? La violence est un pouvoir ? Existe il une violence nécessaire ? Comment à l’origine on peut envisager la q° de la violence comme appartenant nécessairement à la constitution d’une cité humaine ? La violence est-elle un moteur de l’Histoire ? Peut-on échapper à la violence ? Est ce que les régimes politiques maitrisent la violence ?

La réponse serait de repenser la démocratie (le grand débat, les conventions citoyennes) selon Eric Weil, dans Philosophie politique 1956 et Charles Rotzman, son dispositif : la thérapie sociale dans Sortir la violence par le conflit, 2008 : revenir au dialogue, la possibilité de responsabiliser chaque citoyen. L’idée étant que la démocratie survivra si elle est capable de créer les conditions du conflit sans violence. Conscience d’un désaccord, mais je vois mon congénère comme un individu et non comme un ennemi potentiel.

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5
Q

René Girard, La violence et le sacré, 1972 :

A

La notion de désir mimétique, nécessité d’un bouc émissaire. Ce désir mimétique : manifeste le fait que les individus imitent les désirs des autres. Les désirs convergent toujours vers les mêmes objets, objectifs. Ce désir mimétique conduit à des rivalités, qui provoquent des conflits, qui peuvent dégénérer en violence. Ce processus menace en permanence la cohésion sociale. Cette victime expiatoire met en évidence la catharsis (= l’évacuation des pulsions violentes). (Freud développe la même chose dans Malaise dans la civilisation)

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6
Q

Clausewitz, De la guerre, 1832

A

La guerre juste (oxymores) est défensive même indirectement, alors que la guerre injuste est offensive. Pour obtenir un résultat rapide, la mobilisation doit être entière et l’offensive intensive. « la violence guerrière est la continuation de la politique par d’autres moyens ». La guerre n’est pas une fin en soi, est un moyen parmi d’autres à des fins politiques.

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7
Q

Max Weber, Le savant et le politique (1919)

A

L’Etat en tant qu’institution est le seule détenteur du monopole de la violence légitime. Cette violence légitime est considérée comme justifiée et acceptée par la société en raison de la reconnaissance de l’autorité de l’État. Dans des circonstances spécifiques, l’Etat est la seule entité habilitée à exercer la violence pour maintenir l’ordre. Cette violence légitime peut rapidement devenir arbitraire et tyrannique.

Alors qu’Albert Camus, L’Homme révolté, 1951 : la violence n’est jamais la bonne solution. Le printemps arabe (soulèvement populaire) était-il justifié ? Faut il en venir aux armes pour se libérer ?

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8
Q

Rousseau, Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes (1755)

A

Rousseau considère que la violence découle de la société et de ses institutions. Selon lui, l’inégalité sociale, la propriété privée et la compétition mènent à des conflits violents. Il appelle à un retour à l’état de nature, caractérisé par l’harmonie et la simplicité, pour échapper à cette violence sociale. Selon lui, l’Homme devient soldat uniquement quand il est citoyen. 


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9
Q

Hannah Arendt, Du mensonge à la violence, 1972 divisé en quatre essais dont « Sur la violence »

A

Arendt développe son analyse des liens étroits établis entre violence, pouvoir, force et puissance. Elle y constate notamment que « la violence peut être justifiable, mais elle ne sera jamais légitime ». elle explique que la violence est une force destructrice qui émerge quand le pouvoir légitime fait défaut. Selon elle, dès que le pouvoir est en danger, la violence réapparait. Vit-on une crise du pouvoir ou de l’autorité ? La résurgence des violences que l’on vit actuellement, recrudescence des violences ? Ou alors est-ce que mon ressenti est une violence permanente est lié au fait que le pouvoir est en danger ?

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10
Q

Conflit vs la démocratie : Simon Goyard Fabre, qu’est ce que la démocratie en 1998 ?

A

Elle explique que la liberté individuelle est parfois vécue comme incompatible avec l’idée d’égalité citoyenne dans la cité. Cette friction génère des conflits. Le dissensus est nécessaire pour la vitalité démocratique. Cette q° serait une perception positive et dynamique qui permet la vitalité de la démocratie. 


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11
Q

Pierre Bourdieu, La misère du monde, 1993

A

l développe l’idée de violence institutionnelle c’est à dire qu’une forme de domination douce mais pernicieuse, s’installe sans recourir à la force physique. Il y a une forme de discrimination qui s’établit, dans le genre, l’éducation, pratique culturelle et qui petit à petit impose un système de valeur. De la même façon : violence économique c’est à dire que les inégalités économiques et/ou sociales nourrissent des conflits quand certains groupes deviennent de + en précaires et d’autres + riches K.Marx, Le Capital, 1867 : pense que la lutte des classes est au coeur de la dynamique des conflits sociaux avec une violence intrinsèque dans l’exploitation des travailleurs.

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12
Q

Johan Galtung (norvégien), Violence Peace and Peace research, 1969

A

Il démontre comment des système politiques économiques et sociaux ont conduit certaines populations à une souffrance silencieuse et omniprésente. Inégalité d’accès à l’éducation qu’il estime être une violence structurelle, aux soins de santé, cette violence invisible a été intégrée aux structures mêmes de la société. Certains dispositifs censés garantir l’égalité, la sécurité sécrètent une forme de violence.

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13
Q

Frédéric Gros, Etats de violence. Essai sur la fin de la guerre, 2006

A

« Démoralisation », « dépolitisation » et « déjudiciarisation » sont les trois axes de réflexion et de structuration des Etats de violence. En quoi les formes d’ultraviolence (dont les actes terroristes sont emblématiques) disent quelque chose de notre identité contemporaine ? Dans la tradition classique de la guerre, le citoyen se définit par sa capacité à mourir. Aujourd’hui, dans cette vision des Etats de violence, le sujet politique est ce qui doit être protégé de la mort, des agressions, des traumatismes. Le concept-clé est alors celui de sécurité, qui vient se substituer à celui de paix.
Cet ouvrage permet d’illustrer toutes les questions relatives à la mutation de la guerre dans la société contemporaine : les victimes sont principalement des civils qui meurent suite à des actes de terroristes.

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14
Q

Sloterdijk, Colère et Temps, 2011

A

Il met en place l’idée que la colère est canalisée par des banques de colères : on y dépose sa colère et cette banque se charge de la faire fructifier. Qu’est ce qu’on fait de la colère des individus ? Il met en évidence le risque totalitaire, la façon dont un petit chef autoproclamé nous indique une justification à l’expression de cette violence. On peut envisager une gestion collective de la colère : la colère ne renonce pas à l’intelligence. La banque de colère la plus célèbre au XXème siècle : le parti communiste. La colère va être organisée, limitée, cantonnée par ces institutions. La difficulté : ces banques de colère ont aujourd’hui soit disparu, soit ont été amenuisées. La colère, dit l’auteur, la difficulté c’est que la colère aurait aujourd’hui quitté le terrain de l’intelligence : la colère serait excitée, on ne la ferait plus fructifier sur le long terme.

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15
Q

Thomas Hobbes Le Léviathan, 1651,

A

Il décrit l’état de nature comme une fiction où la vie humaine est marquée par la violence et la méfiance, chacun étant en compétition pour sa survie. Selon Hobbes, trois causes principales de conflit — la compétition pour le profit, la défiance pour la sécurité et la recherche de gloire — conduisent à une “guerre de tous contre tous”. La raison pousse alors l’homme à sortir de cet état chaotique en créant un contrat social, où chacun transfère son pouvoir individuel au Souverain, ou Léviathan, qui garantit la sécurité collective. Ce pouvoir coercitif, bien que source de crainte, fonde l’État et empêche les violences interpersonnelles. Hobbes propose ainsi une forme d’État de droit avec des principes modernes de connaissance des lois, de non-rétroactivité et de proportionnalité des peines, visant à favoriser l’obéissance des sujets. Ce contrat vise à instaurer une puissance commune et à imposer des conventions par la crainte du châtiment et de la sanction. Le pouvoir coercitif du Léviathan n’est qu’une menace efficace. La théorie de Hobbes institue ce qui deviendra plus tard la violence du pouvoir.

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16
Q

Michel Foucault, Surveiller et punir, 1975 :

A

La violence judiciaire a une histoire en 3 étapes :

  • Jusqu’au 18ème, l’exécution capitale est une véritable fête punitive c’est à dire que devant la foule assemblée, le corps du supplicié est disloqué et éparpillé sur la place publique (jouissance malsaine au spectacle violent). L’intensité et la durée de la souffrance infligée est proportionnelle à la gravité du crime. L’un des exemples connus : le supplice de Damiens en 1757 : c’est un individu qui a donné un coup de couteau à Louis XV, l’exécution de Damiens a donné lieu à une mise en scène du sur-pouvoir du Roi, acharnement sanglant.
  • L’avènement de la guillotine : exécuter proprement, instantanément. Ce mode de châtiment a pour fonction de paraitre aussi abstrait que la loi. La clandestinité de ces exécutions signale que la justice n’est pas fière de tuer, culpabilisation d’un organe politique qu’on peut entendre comme le prélude évident à l’abolition de cette pratique puisqu’elle peine à se justifier.
  • La systématisation de l’enfermement carcéral. On peut y voir un adoucissement des moeurs, une violence qui ne dit plus son nom. Il va ériger son concept de biopouvoir, c’est à dire que la société va s’organiser pour contrôler et discipliner les corps. Tout en reconnaissant aux individus, le statut de personne, il est q° de neutraliser ces corps, de les avoir à l’oeil, de les surveiller en permanence et là il met en évidence que la distribution des espaces joue un rôle important. Il développe à la suite de Bentham, l’espace panoptique : ensemble de procédures pour contrôler, dresser les individus car craignant d’être observé, on se tient bien. (Dans les écoles, l’armée, les hôpitaux) Une société de surveillance forme un sous sol archéologique disciplinaire : on dresse les corps. La justice moderne fonctionne sur une économie de la violence mais substitue un réseau efficace de règlements avec le consentement : punir revient à surveiller en permanence.
17
Q

Hannah Arendt, le système totalitaire, 1951 :

A

Elle rappelle que dans le régime totalitaire, toute personne est une victime possible : le simple fait d’exister peut être assimilé à une opposition. C’est fondé un ordre intégralement soumis à une loi impérieuse, par exemple : pour la nazisme : la hiérarchie des races. Le programme totalitaire implique une domination universelle. Tout voix contraire, toute alternative à ce système totalitaire = c’est la guerre. À ce sujet, Arendt soulève une question fondamentale : comment est-il possible que des millions d’H se soient ralliés à cette idéologie barbare ? Sommes nous tous des criminels en puissance qui n’attendent que l’occasion de faire émerger notre envie violente ? Arendt répond que le facteur majeur de cet enthousiasme : le mouvement totalitaire a redonné à tous une identité, entamé par des crises sociales politiques et économiques. Le soutien aveugle sur lequel repose l’Etat totalitaire est une identification sans faille c’est à dire que l’individu retrouve une raison d’être, un sens à son existence. Les individus sont atomisés.

18
Q

Sujet-plan : La violence a t-elle toujours raison ?

A

La violence a t-elle toujours raison ?

I. Bien que souvent rationalisé, la violence est toujours la raison du plus fort

A. Les rationalisations de la violences
B. La violence, raison du plus fort

II. Le déchainement d’une violence sans raison invite à repenser les voies de sa canalisation

A. Le déchainement d’une violence sans raison
B. Les moyens de canalisation de la violence

19
Q

Sujet-plan : La société peut-elle échapper à la violence ?

A

I. La société s’affranchit de la violence physique et la contient.

Idée générale : La violence est en l’homme, l’ordre politique développe donc une coercition légitime – légitimée – pour l’endiguer, la maîtriser : la cité est pensée comme un remède à la violence.

II. La société génère fatalement une violence symbolique qui rend la cité conflictuelle

III. La société ne veut pas échapper au conflit, c’est la raison même de son existence