Autorité Flashcards
Définition de l’autorité
L’autorité est un pouvoir de commander, de décider, de s’imposer à autrui. Elle est synonyme de pouvoir et pourtant si toute autorité est un pouvoir, tout pouvoir ne fonctionne pas comme une autorité.
La définition de l’autorité par Arendt :
Arendt estime que l’autorité conduit à une obéissance volontaire sans contraindre ni argumenter. Ainsi l’autorité n’est pas la force, ni l’argumentation.
LES STATUES DU PONT AU CHANGE, Le Louvre
En 1643, Anne d’Autriche, mère de Louis XIV, endossa le rôle de régente par nécessité, par défense des intérêts dynastiques et peut-être aussi par goût pour l’exercice de l’autorité souveraine. La circulation du regard est guidée par la transmission de l’autorité et la mise en scène de la régence : le roi défunt pointe du doigt et ordonne quelque chose, la reine semble l’accepter la main sur le cœur, le petit roi paraît bénir la scène de son sceptre dirigé vers le bas. Anne d’Autriche – en réalité personne centrale de cette mise en scène – se posait ainsi en reine qui avait besoin de redire la légitimité de son autorité
Clisthène, - 509
Clisthène, à travers ses réformes démocratiques à Athènes, a renversé l’ordre établi basé sur l’autorité des lignées familiales (genos). Il a introduit le concept de démocratie en favorisant le pouvoir du demos (le peuple) sur les traditions aristocratiques. En remplaçant la transmission du pouvoir par le tirage au sort et en établissant des institutions représentatives, il a perturbé l’autorité traditionnelle héritée. Certains lui reprochaient ainsi de fragiliser l’autorité établie en mettant en avant le règne du peuple. Ses réformes ont marqué un tournant décisif dans l’histoire politique en consolidant les fondements de la démocratie athénienne.
Ethique et autorité
Repenser l’autorité à partir de l’éthique : la loi organique du 20 novembre 2023 a crée une charte de déontologie des magistrats de l’ordre judiciaire, qui doit être élaborée et publiée par le CSM en remplacement de l’actuel « recueil des obligations déontologiques ».
Autorité et discussion / dialogue
Refonder l’autorité par l’usage de la discussion et du dialogue : démocratie délibérative, participative, RIP, conseil de quartier. Le juge doit expliciter le sens de ses décisions, il faut par la discussion expliquer les décisions. (ARA audience de règlement amiable)
Autorité et modernité
Mai 68 a été une remise en cause radicale de l’autorité. Les temps modernes sont durs pour l’autorité : modernité et autorité sont incompatibles.
Remodelage de l’autorité : dans le monde de l’entreprise, sociétés en réseaux aujourd’hui, open space, l’autorité est moins apparente et plus séductrice.
Hannah Arendt, La crise de la culture, 1961
L’autorité a disparu du monde moderne. L’autorité est un principe vertical, la modernité est un principe horizontal. Ce qui est incompatible. La disparition de l’autorité ne serait que la phase finale et décisive d’une évolution qui pendant des siècles a sapé les fondements de la religion et de la tradition. Si la religion et la tradition étaient ébranlées, restait l’autorité pour assurer un continuum et la stabilité des domaines publiques et politiques. Mais aujourd’hui, l’autorité elle-même s’effondre plongeant le monde moderne dans un doute généralisé et radical.
Kant, Qu’est ce que les Lumières ? 1784
Il remet en question l’autorité en encourageant l’émancipation intellectuelle. Il critique l’autorité qui restreint la pensée libre et encourage chacun à penser par soi-même, sans se soumettre aveuglément à des figures d’autorité. Pour Kant, les Lumières représentent une époque où l’autonomie de la pensée doit prévaloir sur la tutelle de l’autorité traditionnelle. Le recul de l’autorité c’est l’affirmation de l’individu.
Rosanvallon, La Contre-Démocratie : La politique à l’âge de la défiance, 2006
L’autorité doit être légitimée par le consentement et la confiance des citoyens plutôt que par des privilèges ou des hiérarchies figées. Il souligne l’importance de repenser l’autorité dans le cadre des institutions démocratiques afin de garantir une gouvernance juste et équilibrée. Rosanvallon met en avant la nécessité d’une autorité responsable, transparente et redevable envers les citoyens, capable de répondre aux défis contemporains tout en préservant les valeurs démocratiques.
Durkeim, L’éducation morale, 1925
Il considère l’autorité comme un pilier essentiel de l’éducation morale. Pour Durkheim, l’autorité représente un moyen de transmettre les valeurs et normes sociales aux jeunes générations, contribuant ainsi à la cohésion sociale. Il soutient que l’autorité légitime, fondée sur des principes moraux et une reconnaissance sociale, est nécessaire pour guider les individus vers un comportement moral et responsable. Les autorités auxquelles pense l’auteur : l’école, les syndicats, le prêtre, la famille, les corporations …
Hobbes, Le Léviathan 1651
Il considérait l’autorité comme essentielle pour maintenir l’ordre et éviter le chaos dans la société. Pour lui, l’autorité doit émaner d’un souverain absolu doté du pouvoir de faire respecter les lois et de garantir la sécurité des citoyens. Cette autorité souveraine, selon Hobbes, doit être incontestable et exercée de manière absolue pour prévenir les conflits et assurer la paix civile. Il affirme que les individus doivent renoncer à une partie de leur liberté en échange de la sécurité offerte par l’autorité gouvernementale, dans le cadre d’un contrat social tacite. ( = une autorité contractualisée)
Max Weber, Economie et société, 1921
Il conçoit l’autorité comme la chance de faire triompher, au sein d’une relation sociale, sa propre volonté, même contre la résistance des autres. Toute socialisation passe par une forme de domination. Or, l’obéissance n’existe que parce que le donneur d’ordre bénéficie d’une légitimité. Ainsi, pour Max Weber, toute domination, c’est-à-dire toute obéissance, s’explique de façon générale par une croyance au prestige du ou des gouvernants. L’autorité peut être traditionnelle lorsqu’elle est fondée sur la croyance au caractère sacré des traditions anciennes et à la légitimité de ceux qui ont été appelés par la tradition à exercer l’autorité. Elle peut aussi être charismatique basée sur un pouvoir de persuasion d’un leader exceptionnel. Cette forme d’autorité repose sur l’admiration et la dévotion des disciples envers le leader, qui est perçu comme doté de qualités extraordinaires ou d’une mission divine.