La normalisation Flashcards
G. Delelis
On parle de normalisation parce que
La sociabilisation est utile pour les individus mais aussi pour les groupes
Sherif, 1936
“(…) Tout groupe faisant preuve d’une certaine continuité possède un système d’attitudes, de valeurs, de lois et de normes qui régissent les relations dans le groupe et entre les groupes (…)”
Sherif, 1965
“(…) Une norme est une échelle de référence ou d’évaluation qui définit une marge de comportements, attitudes, opinions, permis et répréhensibles (…)”
Newcomb, 1970
“(…) Une norme est l’acceptation partagée d’une règle qui est une prescription en ce qui concerne la façon de percevoir, penser, sentir et agir (…)”
Di Giacomo, 1998
“Les normes sont ainsi des manières de juger ou de se comporter qui soient socialement déterminées et partagées”
- Ensemble de valeurs
- Adhésion
- Sanctions
L’avantage à cela est de
Réduire les confusions et l’incertitude, de guider et prédire les comportements et de faciliter les interactions et éviter les conflits (au plus complexes, au plus les normes sont importantes et explicites)
Conséquences de la normalisation
- Grande confiance
- Résistance au changement
- Cohésion (renforcement des liens/similitudes)
Berkowitz, 2003
Les actes sont souvent basés sur des mésinformations ou une mauvaise perception des attitudes/des comportements des autres
Quand une misperception est définie comme vraie/imaginée, elle a des conséquences réelles
Or, les individus acceptent passivement les misperceptions plutôt que d’intervenir activement pour les changer
Les misperceptions s’auto-alimentent
Sanderson, Darley et Messinger, 2002
Se sentir/se croire déviant(e) par rapport à une “norme” peut mener à des comportements délétères !
De l’information appropriée sur la norme réelle peut mener les individus à
- Exprimer des croyances consistantes avec des normes véritables
- Inhiber l’émission de comportements inconsistants avec ces normes
Pour qu’une norme soit perpétuée
Il n’est pas nécessaire que la majorité y croit mais seulement que « la majorité croit que la majorité y croit… »
Leyens, 1979
La norme peut :
- Etre personnelle ou de groupe
- Etre implicite ou explicite
- Etre légitime ou répressive
- Fonctionner en tout ou rien ou tolérer une marge de manœuvre
- Comporter ou non des sanctions en cas de transgression
- Etre plus ou moins arbitraire
- Etre la norme du groupe d’appartenance ou d’un groupe de référence
Sherif, 1936, et l’effet autocinétique
Les sujets assis dans une pièce obscure à 5 m d’un point lumineux caché par un volet que l’expérimentateur manipule
Lorsque le volet était levé, ils indiquaient le moment où ils voyaient le point lumineux se déplacer
L’expérimentateur rabattait alors le volet et ils devaient indiquer oralement l’amplitude du “déplacement”
Rappel des caractéristiques du dispositif de Sherif
1/6 : Environnement physique ambigu (événements nouveaux au cours de notre vie)
2/6 : Pas de normes construites collectivement avant l’expérience : situation nouvelle
3/6 : Ni bonnes ni mauvaises réponses : les réponses du sujet et celles des autres sont incertaines. Pas d’évidence objective
4/6 : Sujets pas concernés par leurs réponses : peu d’implication (ça ne porte pas atteinte à leurs convictions par exemple)
5/6 : Sujets ne se connaissent pas avant d’être mis en groupe
6/6 : Sujets sont à la fois sources et cibles d’influence
Types de normes collectives
Tous les sujets n’ont pas forcément le même “poids” (influence) dans cette situation d’influence collective
Convergence des normes individuelles vers une norme collective
- Norme : moyenne des normes individuelles - le plus souvent
- Norme : influence prépondérante d’un individu
- Norme : originale
Le changement des normes arbitraires
Ce sont des normes qui ne sont plus partagées par l’ensemble du groupe car elles ne correspondent pas/plus aux buts, aux intérêts du groupe
Une norme est non-arbitraire si
Elle est concrètement régie et légitimée par des contingences situationnelles objectives
Newcomb, 1961
- Plus les étudiantes passent de temps dans le collège, plus elles adoptent la norme progressiste politique
- Celles qui restent conservatrices sont peu populaires, ont peu d’amies, sont mal vues par les professeurs, ne participent pas à la
vie sociale du lieu, etc. - 25 ans plus tard, la norme s’est maintenue : Les étudiantes se sont entourées de personnes qui partagent les mêmes opinions qu’elles, se sont mariées avec un homme progressiste, etc.
La norme est totalement intégrée
Une exception à la normalisation : La prise de risque en groupe
Les groupes sont généralement plus enclins à proposer des solutions risquées que le sont les individus. On observe de ce fait non pas un phénomène de normalisation mais d’extrémisation
Deux dimensions à la notion de risque
- Conséquence de l’échec : Le risque est d’autant plus élevé que le danger ou la perte sont élevés
- Incertitude : Pour une même conséquence, le risque est d’autant plus élevé que la probabilité d’échouer est forte
Interprétations majeures
- Dilution de responsabilité : La responsabilité d’un échec serait plus facilement supportable en groupe car elle ne peut plus être attribuée à une seule personne
- Valorisation sociale du risque : Dans les cultures occidentales, le risque est plus valorisé que la prudence
- Degré d’implication et conflit : Quand on est peu impliquée, peu de conflits