L'entretien clinique Flashcards
J. Duclos
Définition de l’entretien en psychologie
Une action d’échanger des paroles avec une ou plusieurs personnes, c’est donc un dialogue, un échange entre un patient et un soignant
Cadre de l’entretien
L’entretien est motivé par la souffrance du patient et il rentre ainsi dans le cadre d’une relation d’aide, de soin
C’est la parole qui organise l’entretien, il n’y a pas d’intermédiaire technique (toute forme de tests, questionnaire, épreuves, etc.)
Instrumentalisation de l’entretien
Se fait par la clinique à “mains nues” (différent de la clinique à main armée, sans instruments)
Pour les médecins
L’examen clinique correspond à l’inspection, la palpation, l’osculation
Entretien instrumental
Va utiliser des questionnaires, des tests pour donner une réalité objective au discours du patient
Distinction entre les deux entretiens
Repose du 6 points :
- La différence entre le malade et la maladie
- La visée de l’entretien
- La méthodologie
- Le dialogue
- Le silence
- La différence entre objectivité et subjectivité
La différence entre le malade et la maladie
L’entretien diagnostic est centré sur la maladie, le trouble ou la pathologie, il va orienter une méthode particulière pour nommer cette maladie
L’entretien clinique est centré sur le malade, il est porteur de la maladie mais le patient ne se réduit pas à cela
La visée de l’entretien
L’entretien diagnostic a une visée partielle, on isole un trouble dont le patient est porteur
L’entretien clinique à une visée global, le malade est l’objet et le but est de comprendre de manière globale le fonctionnement psychique de celui-ci et pas de ses symptômes
La méthodologie
L’entretien diagnostic est directif, on pose des questions précises et on attend des réponses précises. C’est une recherche active de signes et de symptômes pour faire une sémiologie et aboutir au diagnostic
L’entretien clinique est non directif, il ne cherche pas à orienter l’entretien du patient dans une direction mais il facilite le plus possible la liberté de parole du patient. Il peut dire ce qu’il veut spontanément
Le dialogue
L’entretien diagnostic favorise le dialogue avec un échange de propos discursif entre patient et soignant
L’entretien clinique favorise l’évocation spontanée du patient, le patient énonce ce qui le préoccupe
Le silence
L’entretien clinique met en avant la spontanéité du discours du patient même si celui-ci contient des silences. Cela suppose un silence de la part du psychologue, une écoute qui n’interfère pas avec le patient et si le psychologue parle c’est pour soutenir le patient
L’entretien diagnostic comporte des questions/réponses car la méthodologie est plus directive
La différence entre objectivité et subjectivité
L’entretien diagnostic est une recherche d’objectivation de la maladie au travers de ses manifestations
L’entretien clinique est fondé sur la subjectivité de la parole du patient
L’objectivité
On parle d’objectivité quand on est plusieurs à observer la même chose, la fidélité inter-juge
C’est la qualité définissant une chose en soi et non en fonction du patient, la rendant ainsi objectivable
C’est ce qui donne une représentation fidèle de la chose observée
C’est qualité de ce qui existe en soi indépendamment du sujet pensant
La subjectivité
Qualité de ce qui appartient seulement au sujet pensant
Du point de vue psychanalytique, c’est ce qui est supposé par le psychanalyste, chez la personne dès lors qu’il existe un désir inconscient
La posture du psychologue
- L’asymétrie
- La non-directivité
- L’empathie
- La neutralité bienveillante
- L’attention flottante
L’asymétrie
Les deux interlocuteurs n’ont pas la même position symétrique
Le patient vient demander de l’aide au clinicien, le psychologue ne demande rien mais occupe une fonction lié à sa formation ce qui lui permet d’occuper cette position particulière
La non-directivité
Attitude qui s’interdit de proposer ou suggérer des orientations, des conclusions ou des solutions
Terme qui vient des américain avec Carl Rogers
L’empathie
Capacité à percevoir le cadre de référence de l’autre
Il s’agit de saisir l’inconscient du patient de l’intérieur, d’essayer de voir le monde avec les yeux du patient
A la différence de l’antipathie ou de la sympathie, l’empathie est un processus dans lequel le psychologue tante de faire abstraction de son propre univers de référence mais sans perdre contacte avec lui pour se centrer sur la manière dont la personne perçois la réalité
La neutralité bienveillante
Une des attitude ou des qualité qui sont portées par le clinicien lors de l’entretien
Doit être neutre qu’en au valeur religieuse, moral et sociale, il ne doit pas diriger l’entretien en fonction d’un idéal quelconque et doit s’abstenir de tout conseil
Le psychologue doit également être neutre par rapport à ce que peut éprouver le patient pour lui
La neutralité comme posture s’oppose à la suggestion
Neutralité ne signifie pas pour autant détachement ou passivité du psychologue
L’attention flottante
Manière dont le clinicien doit écouter le patient en ne privilégiant a priori aucun élément du discours de ce dernier
Pour cela le clinicien doit laisser fonctionner librement sa propre activité inconsciente et suspendre les motivations qui dirige habituellement son attention
Cette recommandation technique définit donc une attitude subjective, la posture du psychologue, lors qu’il écoute le patient
La demande de l’entretien
S’interroger sur l’origine, la nature et le trajet
L’origine
Savoir de qui vient la demande et quelle situation l’as provoquée
Ce n’est pas parce que la demande ne vient pas de lui-même que l’entretien avec lui serait impossible, l’entretien dans ces cas-là vise dans un premier temps à ce que la personne soit d’accord pour rencontrer le psy, il faut déterminer ce qui vient de lui et ce qui vient des autres (permet de le mettre en confiance)
Si l’origine de la demande ne vient pas du sujet, l’entretien consistera à aider le patient sur ce qui vient de lui ou des autres
La nature
Renvoie à ce qui semble attendu de l’entretien (expertise, bilan, soutien psychologique, conseils, évaluation psychométrique…etc)
La nature peut être multiple et il est important de la déterminer car selon la nature ce n’est pas la même méthode mise en place
Le trajet
Démarche qui est proche de celle de l’anamnèse dans la mesure où on tente de savoir qui a été consulté avant, depuis quand les problèmes sont là, quelles sont les démarche effectuée par l’individus ou la famille et ce qui amène le sujet a consulté aujourd’hui compte tenu de l’histoire qui est la sienne
On va essayer de comprendre l’histoire du sujet et l’histoire de la maladie
La demande explicite et implicite
Il y a toujours une double balance à la demande
Même dans les cas où le sujet a conscience de ses problème et demande en son nom à rencontrer le psy il convint de garder à l’esprit la double valeur de toute demande, la demande explicite et le demande implicite
La demande explicite
Celle que le sujet formule à partir de ce dont il a conscience et de ce qu’il se représente de la fonction du clinicien
Il peut y avoir un certain décalage au niveau de ce que le patient se représente de la fonction de clinicien, il peut s’attendre a un jeux de questions réponses (comme chez le médecin, quelque chose de directif)
La demande implicite
Elle est inconsciente, elle peut s’opposer à la demande explicite ou à l’inverse la dépasse, au cours de l’entretien, en partant de la demande explicite du sujet, on peut essayer de faire émerger autre chose de la demande en interrogeant ce qui semble aller de soi pour le patient, ce qui semble être une évidence pour lui
La réticences consciente et inconsciente
Les réticences ne font pas forcément obstacles mais elles sont à prendre en compte
Elle se présente souvent d’emblée lors de l’entretien, elles peuvent être explicite ou implicite
Réticence consciente
Relatif à l’écart entre la représentation du sujet d’un psychologue et de ce qui lui est proposé
Réticence inconsciente
Le patient demande et refuse à la fois qu’on le soulage des ses problème, il y a une souffrance consciente et peut être une forme de satisfaction inconsciente de cette répétition
Très difficile à cerner lors de l’entretien et à traiter
Freud et les réticences
Freud parle de résistance et pas de réticence
Plus on approche de la vérité du symptôme, plus la résistance est forte
Il ne s’agit pas nier la souffrance réelle que les symptômes provoquent chez les sujets mais rappeler que cette souffrance constante à entendre s’accompagne aussi d’une satisfaction inconsciente ce qui amène le symptôme a se répéter
Les composante du cadre de l’entretien
- La situation professionnel du psychologue (en libéral ou en institution, dépend de l’institution dans lequel il travail)
- L’origine de la demande (donne un cadre particulier aux entretiens)
- La nature de cette demande (ce n’est pas le même cadre d’entretien en fonction de la démence, bilan, conseil, psychothérapie, …)
- Engagement financier (prise en charge par l’Etat ou non)
- Le cadre (exerce dans un hôpital, pénitentiaire, institution, CMP, etc.)
- L’horaire et durée (créneau horaires différents en fonction des professionnel)
- Le tarif (dépend complètement du psychologue et va dépendre des revenu des patients)
- La fréquence (de la mise en place du suivi, une fois par semaine, 2 fois, etc.)
+ Conséquences des absence et des objectifs que l’on va établir selon ma part respective entre demande implicite et explicite
L’importance du cadre d’entretien
Avant d’engager la psychothérapie, il faut prendre le temps d’examiner la demande et les besoins du patient pour voir quoi mettre en place pour l’aider au mieux
Fonction du cadre
Permet de garantir pour le psychologue et le patient des points de repère stables et fiables et qui contribue à la qualité du travail qui sera mené
On essaie de garder les mêmes horaires pour toutes les séances, mais il ne faut pas être rigide non plus
Rassurer le patient pour le mettre en confiance, le simple fait de savoir que la semaine prochaine on a un rdv, cela a déjà un effet
Une atteinte au cadre doit être acceptée par le praticien. Il ne doit pas être fermé, mais compréhensif car cela peut contribuer à un réel besoin chez le patient
La technique
Des éléments généraux qui aident à la méthode d’entretien
- L’association libre
- L’interprétation
L’association libre
Consiste à exprimer sans discrimination (pas de censure) toutes les pensées qui viennent a l’esprit, soit de façon spontanée, soit a partir d’un élément donnée (mot, rêves, …)
Cette méthode dans sa constitution comme technique principal de la psychanalyse se détourne totalement de toute directivité ou de suggestion
Laisse les associations du patient se dérouler seul
L’interprétation
Une intervention de l’analyste qui tend à faire surgir un sens nouveau au-delà du sens manifeste que peut présenter un rêve, un acte manqué, voir une partie quelconque du discours du sujet
Essayer d’apporter un autre sens, de le révéler, derrière l’énoncé possible
En réalité ça relève du sens latent, quelque chose qui était déjà là mais caché, il est déjà connu dans l’atmosphère du patient, il été plongé dans l’inconscient
Cette interprétation du praticien se manifeste quand le patient allait trouver la réponse par lui-même, comme un coup de pouce de la part du praticien
Le transfert et le contre transfert
La relation entre patient et praticien doit être positive
Le transfert
C’est un processus par lequel les désirs inconscients du patient s’actualisent sur certains objets dans le cadre d’un certain type de relation établie avec eux et éminemment dans le cadre de la relation
L’entretien clinique en particulier vis à vis du psychologue lui même (dans le cadre de la relation au psychologue)
Le contre transfert
L’ensemble des réactions inconscientes de l’analyste vis à vis du patient et plus particulièrement au transfert du patient
C’est le fait de ressentir que on (l’analyste) a envie de concilier le patient mais pour autant il ne faut pas le mettre en acte, il faut y répondre autrement en mettant en place une méthode
Le phénomène de transfert
Le phénomène de transfert n’appartient pas qu’à la situation analytique et qu’il est présent dans toutes les relations
A la différence de l’analyse dans la vie courante, chacun des 2 partenaires ressent un transfert sans avoir conscience de ça la plupart du temps
Dans la cadre de l’analyse, l’analyste est supposé savoir de quoi sont tissé ses relation personnels avec les autres ce qui lui permet d’être disponible et à l’écoute de son patient sans que sa thématique personnelle vienne interférer avec le travail en cours et c’est ce qui lui permet aussi d’interpréter une place d’interprète