La facilitation et la paresse sociale Flashcards
G. Delelis
La facilitation sociale
L’activation entraînée par la présence d’autrui qui a pour conséquence de faciliter ou de gêner les performances d’une personne
Triplett, 1897
Parle de facilitation sociale, c’est le faite d’avoir quelqu’un en compétition avec soi lors de l’exécution d’une tâche, ce qui nous motive à donner le meilleur de nous même
Il existe deux types d’effets
- Les effets d’audience (ou co-présence)
- Les effets de coaction
Les effets d’audience
“Mesure dans laquelle des spectateurs passifs affectent la performance d’un individu qui travaille à une tâche quelconque”
Meumann, 1940
La performance musculaire d’individus augmente lorsque des observateurs sont présents, idem avec une tâche “motrice”, tâche de poursuite motrice
Travis, 1925
Ajoute la notion de maîtrise de la tâche, idem avec des tâches “intellectuelles et/ou cognitives”
Gates, 1924
Parle de tâche verbale
Dashiell, 1930
Parle de tâche de multiplications et d’association de mots
Bergum et Lehr, 1963
Notent que des militaires se montrent plus vigilants lorsqu’ils ont comme tâche de surveiller l’apparition de signaux ou de séquences lumineuses dans un ordre précis que lorsqu’ils sont mis en présence d’un second militaire
Conclusion des effets d’audience
La présence d’autrui semble donc (a priori) améliorer les performances des individus
Effets de coaction
“Mesure dans laquelle la performance d’un individu est influencée par la présence d’autres personnes près de lui qui effectuent la même tâche à un moment donné”
Allport, 1924
Comparaison de participants seuls ou en coaction pour diverses tâches, tels que des tests de barrage, de multiplication de nombres à deux chiffres, etc.
Allport apporte deux explications
- La vue des mouvements d’autrui accroîtrait la production des mouvements du sujet (imitation sociale…)
- La présence d’autrui serait source de rivalité ou de compétition entre les sujets
Harlow, 1932
Présente un argument comme quoi des rats placés en coaction ingèrent plus vite leur nourriture que seuls, face à des ressources limitées, ils y ont tout intérêt
Chen, 1932
Apporte un contre argument selon lequel l’effet de coaction s’observe aussi chez des fourmis placées ensemble dans un bocal. Elles travaillent, déplacent du sable, 6 fois plus vite et 3 fois plus que seules. Est-ce de la rivalité ?
Conclusion des effets de coaction
La coaction d’autrui semble donc (a priori) améliorer les performances des individus
La paresse sociale
Indique que les individus sont moins performants lorsqu’ils effectuent une tâche en coopération ou en collaboration avec d’autres que lorsqu’ils la réalisent seuls
Autrement dit, les individus s’impliquent moins et les responsabilités sont diluées
Ringelmann, 1882-1887
- Tâche du tire a la corde (de manière expérimentale)
- Expérience sur le cris :
Et ce n’est pas parce que les gens se gênent dans leurs mouvements qu’il y a un moindre effort ou investissement
Il y a une pression sonore exercée en fonction de la taille du groupe (réel ou imaginé)
Latané et al., 1979
Harkins, 1981
Karau et Williams, 1993
Travaillent sur la réduction de la paresse sociale
Pour la réduire il faut :
- Rendre la contribution individuelle identifiable
- Donner/rappeler les consignes individuellement
- Mettre en évidence la valeur des contributions individuelles
- Maintenir la taille du groupe à un niveau approprié (un groupe restreint)
Zajonc, 1965, 1967 et 1969
Comment expliquer que, parfois, autrui améliore nos performances et que, parfois, il les détériore ? (schéma)
On place les cafards dans deux types de structures
- Dans un labyrinthe droit : la réponses dominant “s’éloigner en ligne droite” est correcte
- Dans un labyrinthe en croix : il faut virer à droite, donc la réponses dominante “s’éloigner en ligne droite” est incorrecte
Expérience de Zajonc, Heingartner et Hermann, 1969
Pour eux, l’augmentation de l’activation du “drive” est une réponse quasi innée, elle devrait aussi concerner les animaux
Ils ont donc travaillé avec des cafards pour éviter plusieurs biais
Ils ont observé que lorsqu’on expose des cafards à une forte source de lumière, la réponse dominante est de se sauver droit devant pour trouver un zone sombre
Résultats de Zajonc, Heingartner et Hermann, 1969
- Si la réponse dominante est correcte : en situation de coaction et d’audience, le cafard met moins de temps à atteindre la zone de lumière par rapport à la situation dans laquelle il était seul ⇒ effet d’amélioration de la performance
- Si la réponse dominante est incorrecte (labyrinthe) : en situation de coaction et d’audience, le cafard met plus de temps à atteindre la zone de lumière que s’il était seul ⇒ effet de perturbation de la performance
La présence d’autrui pousse les cafards à
Répondre de manière dominante, ce qui, selon les conditions, peut avoir une conséquence positive (augmenter la vitesse) quand la réponse dominante est correcte ou une conséquence négative (diminuer la vitesse) quand la réponse dominante est incorrecte
L’hypothèse de Zajonc
Semble ainsi confirmer que seule la présence d’autrui permet d’expliquer le phénomène
Ce phénomène est considéré comme un processus inné, génétique
Deux questions se posent vis-à-vis de la position de Zajonc
- La facilitation sociale est-elle réellement innée plutôt qu’acquise ?
- La simple présence ou coaction d’autrui est-elle vraiment une condition suffisante et nécessaire de facilitation sociale ?
Henchy et Glass, 1968
- Les différences constatées en présence d’experts ou de non-experts montrent que la facilitation sociale n’est pas innée
- La présence d’autrui n’est pas forcément nécessaire et ne suffit pas à elle seule pour “faciliter” les performances
- La notion d’évaluation est un élément essentiel pour la facilitation sociale
Markus, 1978
La présence d’autrui peut affecter la vitesse avec laquelle on réalise une tâche mais l’effet (facilitateur ou inhibiteur) dépend de la complexité de la tâche donc ce n’est pas une “réponse automatique” !
L’hypothèse de Cottrell, 1972
Modèle plus séduisant, plus réaliste, montre que l’on appartient à des groupes sociaux, plus logique dans le sens où l’humain est capable d’avoir des activités symboliques, d’intérioriser les choses (cf. schéma)
Trois facteurs liés à la facilitation sociale
- Emotions : Zajonc, Drive
- Cognitions : Processus attentionnels, ressources allouées à la tâche, Baron et al. en 1978
- Motivations : Bond et al, 1982 : Donner une bonne image de soi, gérer le soi
Festinger : comparaison sociale réelle, imaginée ou implicite
Dumas, Huguet et Monteil, 2005
Quatre conditions
- Contrôle (sujets seuls) : Performances, motivation, estime de soi, humeur… dépendent de soi … et des autres !
- Comparaison latérale : Les processus automatiques ne le sont pas forcément ⇒ guidage social
- Comparaison descendante : Stress, anxiété, activation physiologique, etc. peuvent être de “bonnes choses”
- Comparaison ascendante : Prise en compte d’autrui, du fonctionnement social (statuts, rôles, hiérarchie…) et des interactions sociales (passées, en cours, à venir…)