Asch et le Conformisme Flashcards
G. Delelis
Le conformisme selon Asch
La modification d’un comportement par lequel l’individu répond aux pressions d’un groupe, en cherchant à se mettre en accord par l’adoption de normes proposées ou imposées
Paradigme expérimentale de Asch
Seuls 25% des sujets restent complètement indépendants et 75% des sujets se conforment au moins une fois
Rappel des caractéristiques du dispositif de Asch
1/8 : Les sujets doivent produire des jugements/faire des choix
2/8 : Divergences initiales non aléatoires : Manipulation par le biais de compères, ces divergences divisent le groupe en majorité et en minorité
3/8 : Groupe non fait de pairs équivalents : Majorité ne modifie pas son jugement (compères) ; minorité (sujets naïfs) peut modifier les siens
4/8 : Sujets connaissent le jugement de la majorité avant d’exprimer publiquement le leur
5/8 : Situation non ambiguë
6/8 : Majorité donne des réponses objectivement opposées à l’évidence perceptive ; sujets naïfs subissent deux forces contradictoires : Propres perceptions et le groupe
7/8 : Pas de pression explicite à la conformité : On demande aux sujets de donner une réponse personnelle
8/8 : Sujets sont seulement cibles d’influence
Kelmann, 1958
3 niveaux de conformisme selon la durée et la profondeur du changement d’attitudes :
- Acquiescement = suivisme = complaisance
- Identification
- Intériorisation = internalisation
Pourquoi se conforme-t-on ?
Deux types d’informations :
- Celles qui viennent de l’environnement physique : Dépendance informationnelle
- Celles qui viennent de l’environnement social : Dépendance normative ou motivationnelle
Il y a un conflit informationnel et motivationnel
Asch, entretiens post expérimentaux : 5 types d’attitudes
Deux types de sujets indépendants :
- Indépendance forte
- Indépendance sans confiance
Trois types de sujets soumis :
- Soumission au niveau de l’action
- Soumission au niveau du jugement
- Soumission au niveau perceptif
Indépendance forte
Les sujets ont entièrement confiance en leur propre perception
Indépendance sans confiance
Les sujets sont assaillis par le doute et sont convaincus que leur jugement est en contradiction avec le jugement de la majorité qui lui est juste, cependant ils restent indépendants
Soumission au niveau de l’action
C’est le cas où le sujet dispose de deux réponses contradictoires, la réponse majoritaire et la sienne, et où il opte pour la réponse majoritaire, non parce qu’elle lui semble plus juste, mais parce qu’elle lui semble plus à propos dans la situation sociale dans laquelle il se trouve ; il veut avant tout gérer le conflit qui potentiellement l’opposerait à la majorité s’il révélait sa propre réponse
Soumission au niveau du jugement
C’est le cas où la majorité réussit à convaincre le sujet qu’il se trompe et qu’elle a raison ; le sujet rejette sa propre réponse pour adopter la réponse majoritaire qui lui semble plus pertinente
Soumission au niveau perceptif
C’est le cas où la majorité, définissant la réalité sociale, entraîne un accord spontané sans qu’il y ait de conflit de réponses parce que les sujets ne disposent pas d’une réponse intime contradictoire ou parce qu’ils ne la mobilisent pas
Janes et Olson, 2000
Voir autrui être rejeté nous mène à plus nous conformer au groupe
Ceux qui voient quelqu’un se faire ridiculiser et rejeter se conforment plus que les autres
Wu et Chang, 2012
Un ancrage fort : les rapprochements humains avec des pratiques normatives permettent de mettre à l’écart les maladies locales et de survivre
La vulnérabilité individuelle perçue à la maladie prédit les tendances au conformisme : “On fait plus comme les autres”
Le fait d’être amorcé(e) par une menace pathogène mène à plus se conformer aux visions des choses de la majorité et à s’évaluer soi-même comme plus conformiste
Facteurs déterminant le conformisme
- Caractéristiques individuelles (sociabilisation)
- Caractéristiques du groupe (nombre d’individu)
- Caractéristiques situationnelles (type de réponse)
- Caractéristiques culturelles (dépend de la culture)
Berry, 1967
Le conformisme est une norme qui dépend du contexte de socialisation dans lequel les individus évoluent
Shérif, 1969
“Ni la conformité, ni la non-conformité ne peuvent être évaluées séparément de leur référent, à savoir la base normative du comportement en question”
Dans cette perspective, il est normal que certaines cultures accordent plus de poids que d’autres au conformisme
Alquist, Ainsworth, et Baumeister, 2013
Le libre arbitre
Plus on restreint le cadre des libertés , plus les gens se conforment librement
Reno, Cialdini et Kallgren, 1993
Sur un parking, des personnes venant récupérer leur voiture trouvent un flyer sur le pare-brise
Auparavant, elles croisent “par hasard” un compère qui, de manière ostensible, jette ce même flyer par terre ou va mettre ce flyer dans une poubelle (on ajoute une condition contrôle)
Mais le conformisme est-ce l’influence “majoritaire” quantitative ?
Ou, parfois, influence d’une minorité de pensée sur une majorité représentée par le sujet isolé dans ce petit groupe numériquement majoritaire ??