IV-17 Helminthoses intestinales et hépatiques : Anguillulose / Strongyloides stercoralis Flashcards

1
Q

Anguillulose : définition

A
  • infection due à un nématode Strongyloides stercoralis.
  • En Afrique noire et en Asie, une anguillule du singe, Strongyloides fulleborni, peut donner des atteintes comparables.
  • parasitose des régions chaudes et humides : pays tropicaux et subtropicaux
  • En France : majoritairement, cas importés (Antilles, Réunion)
→ zones tropicales et subtropicales + parfois foyers dans les régions tempérées
Amérique du Sud
Antilles Françaises
Afrique tropicale
Asie du Sud Est
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2
Q

Agent pathogène de l’anguillulose

A
  • Les anguillules peuvent se multiplier dans l’intestin de l’homme mais également, sous certaines conditions sur le sol favorisant ainsi la persistance de cette parasitose. Un cycle direct endogène favorise la ténacité et la durée de cette parasitose notamment en cas de corticothérapie prolongée.

Plusieurs formes selon le cycle biologique
→ adultes
- Dans le duodénum de l’homme on ne connaît que la femelle ovivipare dite parthénogénétique qui est blanchâtre et mesure 2 à 3 mm par 35 à 40 μm. L’oesophage est cylindrique. Elle vit enchâssée dans la muqueuse duodéno-jéjunale.
-Dans la nature : mâles et des femelles stercoraires libres. Le mâle mesure 0,7 mm et la femelle 1,2 mm. L’oesophage qui présente un étranglement compris entre deux renflements piriformes est dite rhabditoïde.

→ oeuf
- N’est habituellement pas retrouvé dans les selles, l’éclosion de l’oeuf ayant lieu très rapidement dans l’intestin (stade 1 du cycle parasitaire). Il mesure de 50 à 55 μm de diamètre.

→ larves I et II rhabditoïdes : éliminés dans les selles
tailles : 250-300 µm
Dans l’intestin, les larves II rhabditoïdes peuvent se transformer en larves III strongyloïdes infectantes
La larve perd sa gaine lorsqu’elle devient infestante.
taille : 600-700µm

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3
Q

Cycle évolutif des anguiluloses?

A

Femelle parthénogénétique dans le duodénum
→ ponte des oeufs (1 mois après infestation)
→ éclosion et émission des larves rhabditoïdes (dans les selles 27 jours après la contamination : l’oeuf éclot rapidement donc TOUJOURS larves L1 dans les selles)

↪ 3 possibilités

1) AUTO-INFESTATION (réinfestation) : larves rhabditoïdes (L1 sortant des oeufs évoluent en L2 et L3)
→ larves strongyloïdes traversant la paroi intestinale
→ adultes dans le duodénum
=> fluctuation des éosinophiles

2) CYCLE LONG SEXUE = cycle STERCORAL (si T° > 20°C et humidité suffisante)
- Larves rhabditoïdes → adultes mâles et femelles → accouplement avec production d’oeufs
- éclosion des oeufs → larves rhabditoïdes de “seconde génération” → larves strongyloïdes
- pénétration par voie transcutanée, les poumons par la voie veineuse ou lymphatique, remontent la trachée et passent dans l’oesophage (est déglutie)
↪ femelle parthénogénétique au niveau duodénal

3) CYCLE COURT ASEXUE (si T° < 20°C et humidité insuffisante)
- larves rhabditoïdes → larves strongyloïdes infestantes directement
- pénétration par voie transcutanée et parcours identique au cycle long

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4
Q

Physiopathologie et clinique des anguilluloses?

A

→ Les signes intestinaux sont fréquents. On observe des douleurs abdominales, des épisodes diarrhéiques.
=> adultes et larves enchâssés dans la muqueuse duodénale

Quand le cycle est direct endogène :
→ Les signes cutanés correspondent rarement à la phase de primo-invasion.
- traduisent la migration sous-cutanée de larves
- sillon d’une dizaine de centimètres se déplaçant rapidement avant de disparaître spontanément (larva curens+++).
- grandes plaques érythémateuses prurigineuses peuvent traduire quelques jours après cet épisode de larva currens l’existence d’une urticaire.

→ Des signes pulmonaires sont rarement observés. Ils traduisent la migration trans-pulmonaire des larves au cours de la primo-infection ou des réinfestations. Ils sont marqués par une toux sèche, irritative, des crises d’asthme, et à la radio des infiltrats pulmonaires labiles.

→ Des signes généraux peuvent être observés (amaigrissement, fièvre…). L’anguillulose maligne aiguë est une forme disséminée, mortelle survenant sur un terrain immuno-déprimé : immunodépression médicamenteuse (corticoïdes ) ou rétrovirale (HTLV1, VIH) ou terrain débilité (malnutrition)
=> Dissémination des larves à détresses respiratoires, méningoencéphalites bactériennes, septicémies (larves d’anguillules contaminées par bactéries Gram – du tube digestif).

La complication majeure est l’anguillulose maligne ou invasive qui survient surtout chez les sujets
immunodéprimés par de fortes doses de corticoïdes.
NB : Les anguilluloses malignes sont très rares au cours de l’infection par le VIH.
D’autres facteurs favorisants sont évoqués : co-infection par le HTLV1, traitement anticancéreux,
malnutrition.

PHASE DE PENETRATION
Eruption au point de pénétration puis réaction allergique avec prurit et urticaire transitoire

PHASE D’INVASION = migration larvaire

  • manifestations toxi-allergiques à tropisme cutané ou pulmonaire
  • larva currens = migration sous-cutanée d’une larve
  • syndrome de Loëffler : migration trans-alvéolaire. Association toux sèche irritative + crises asthmatiformes + infiltrats pulmonaires labiles à la radiographie pulmonaire. Hyperéosinophilie sanguine et pulmonaire (critaux de Charcot Leyden dans les crachats)

PHASE D’ETAT

  • troubles inflammatoires digestifs avec alternance de diarrhée et de constpation
  • expression cyclique suivant le rythme des auto-infestations
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5
Q

Diagnostic biologique de l’anguilulose ?

A

→ Le diagnostic d’anguillulose peut être orienté par la découverte d’une hyper-éosinophilie parfois très élevée et évoluant en dents de scie. (ABSENTE CHEZ LES MALADES SOUS CORTICOIDES A FORTES DOSES +++)

Le séro-diagnostic est d’interprétation délicate en raison des réactions croisées avec les autres nématodes.

→ Le diagnostic de certitude est obtenu par la découverte de larves de Strongyloides stercoralis dans les selles fraîchement émises.
=> En cas d’infestation faible, cette recherche nécessite
- un enrichissement par la méthode de Baermann (extraction des larves attirées par l’eau et la chaleur). A répéter 2 fois.
- ou examen parasitologique après une coproculture : une semaine à 25-27°C

=> A l’examen direct des selles, une larve sur une lamelle observée semble signer une anguillulose maligne => Charge Parasitaire +++++

Prélèvement biologique : selles, prélèvement répété à quelques jours d’intervalle
pour effectuer un examen parasitologique des selles :
Technique “spécifique” : la technique de Baermann basée sur le thermotropisme, l’hygrotropisme et la mobilité des larves rhabditoides
Remarques :
- Des techniques de coproculture sur boîte de Pétri sont possibles, qui donnent de tres bons résultats. Mais
les résultats sont plus longs (2 a  7 jours).
- Examen direct ou après concentration (Bailenger, Ritchie) : peu informatifs

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6
Q

Traitement de l’anguillulose ?

A

Les dérivés benzimidazolés sont préconisés pour le traitement de l’anguillulose.

→ Ils sont contre-indiqués au cours de la grossesse ou de l’allaitement:
- ivermectine (Mectizan®) +++ (taux de guérison 85% à 90%): 2 comprimés à 6 milligrammes en prise unique ou deux jours de suite dans les formes sévères. A répéter si nécessaire.

  • albendazole (Zentel®) : un comprimé à 400 mg trois jours de suite. (efficacité 60%)
  • thiabendazole (Mintezol®) : à la dose de 25 mg/Kg/jour pendant 3 jours.
    A renouveler trois semaines après.

Traitement de l’anguillulose sévère : ivermectin à renouveler 2 semaines plus tard

CONTROLE d l’efficacité thérapeutique ai moins 1 mois après la dernière cure : NFS ‘éosinophilie), technique de Baermann

Si échec après 2 cures bien conduites : anguillulose rebelle : allonger la durée du traitement ou multiplier les cures.

Dans cas à formes disséminées
=> Administration prolongée
=> En ATU depuis 2012 le médicament vétérinaire IVOMEC® injectable
par voie s.c. associé à de l’albendazole vo en cas d’anguillulose maligne

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7
Q

Prophylaxie contre anguilulose ?

A
  • La lutte contre le péril fécal, reposant sur l’amélioration de l’hygiène et l’éducation sanitaire, est à la base de la prévention de cette helminthiase.
  • L’élimination des déjections humaines et des eaux usées, l’assèchement des eaux stagnantes, le port de chaussures et le traitement des porteurs doivent être préconisés. Tout sujet ayant vécu en zone d’endémie (jusqu’à 30 ans car cycle auto-infestation) doit recevoir un traitement préventif avant toute corticothérapie au long cours.
  • port de chaussures !!
  • Aucun vaccin n’est actuellement commercialisé.
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8
Q

Décrire le stade parasitaire normalement observé lors de la mise en oeuvre de la technique la plus adaptée.

A

Eléments parasitaires : les larves rhabditoïdes.

  • mobiles.
  • 250 μm de long x 15 μm de diamètre.
  • cavité buccale courte, un oesophage rhabditoïde (à 2 renflements)
  • une ébauche génitale bien visible à la moitié du corps.
  • Extrémité postérieure effilée.

≠ larve strongyloïdes (infestante)

  • mobilité ++++
  • extrémité postérieur tronquée
  • larve plu sfine
  • 1 seul renflement oesophagine
  • 500 µm x 15 µm
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