Cours 7 En quoi la philosophie éclaire-t-elle nos conceptions du corps et de la vie ? Flashcards
Le corps vivant chez Aristote
conception ame
Aristote (385-322 av. J.C.) Âme = cause de tous les phénomènes L’ÂME EST LA CAUSE : FONCTIONS COMMUNES AU VEGETAL ET A L’ANIMAL → L’accroissement → Le vieillissement → La reproduction → La nutrition FONCTIONS COMMUNES A L’ANIMAL ET A L’HOMME → Le mouvement local → Le désir → La sensation FONCTIONS PROPRES A L’HOMME → L’intellection → La raison
Le corps vivant chez Aristote
Le finalisme
En partant de l’assertion suivante « Pour définir une chose, il faut en connaître les causes », on en déduit la théorie des 4 causes :
• La cause matérielle
• La cause efficiente
• La cause formelle
• La cause finale = +++ importante (ex : statue d’Apollon)
Le corps est défini par sa cause finale (=finalité) Leur cause réside dans leur fin, et non dans l’agencement des éléments matériels dont ils sont composés.
Le corps vivant chez Aristote
L’âme, cause et finalité du corps vivant
La nature de l’œil c’est la vue et non sa matière. Donc, d’après Aristote, l’âme de l’œil c’est la vue !
L’âme est la fin et donc aussi la cause et la nature même du corps vivant. L’âme est l’acte, la pleine actualisation, la réalisation de toutes les fonctions du corps vivant.
Le corps vivant chez Aristote
CONSEQUENCE DE CE POSTULAT
L’OPPOSITION ENTRE MECANISME ET FINALISME
Mécanisme = principe d’explication des phénomènes qui
privilégie la cause efficiente (ce qui précède)
Finalisme = principe d’explication des phénomènes qui privilégie la cause finale. Le phénomène s’explique par la fin à laquelle il concourt.
Le corps vivant chez Aristote
CONSEQUENCE DE CE POSTULAT
LE VIVANT EST COMPOSE D’UN CORPS ET D’UNE ÂME INSEPARABLES
Le corps n’est vivant que parce qu’il possède l’âme.
Le corps vivant ne peut se concevoir sans l’âme qui lui donne la vie.
L’âme ne peut se penser séparément du corps qu’elle rend vivant.
L’âme ne se résume pas à la pensée : elle comprend toutes les fonctions du vivant.
Chez Aristote, il n’y a pas d’union de l’âme et du corps, càd de sommation de deux substances distinctes mais une unité de l’âme et du corps.
Le corps-machine de Descartes
Le mécanisme
LA PHILOSPHIE DE DESCARTES EN OPPOSISTION A CELLE D’ARISTOTE
BUT
Descartes (1596-1650)
Au XViieme siècle, la philosophie de Descartes se siture dans la continuité de la physique galiléenne ( physique mathématisée)
BUT
Unifier les sciences et la Nature
CAR l’inerte et le vivant sont régis par les mêmes lois (lois de la physique mécanique)
Le corps-machine de Descartes
Le mécanisme
LA PHILOSPHIE DE DESCARTES EN OPPOSISTION A CELLE D’ARISTOTE
LE MECANISME
Tous les changements de la Nature sont des mouvements locaux, des déplacements de matière dans l’espace.
Leurs causes ?
→ d’autres mouvements matériels qui les précédaient
= Pour la physique et la philisophie mécanistes, les mouvements qui ont lieu dans la nature et, parmi eux, les mouvements des corps vivants ne s’explique pas par leur cause finale, mais seulement par des causes matérielles et efficientes
Le corps-machine de Descartes
Le mécanisme
LA PHILOSPHIE DE DESCARTES EN OPPOSISTION A CELLE D’ARISTOTE
EN RUPTURE AVEC ARISTOTE
→ le mécanisme bannit le recours à la cause finale
→ le corps est défini par sa configuration et ses mouvements strictement spaciaux
Corps = portion de l’étendue délimitée en longueur, largeur et profondeur.
L’essence du corps est la substance étendue
La théorie de l’animal-machine
Selon Descartes
→ L’âme n’a aucune fonction biologique (≠Aristote). Elle n’est que le principe de la pensée, la chose pensante, et elle est immatérielle.
LA THEORIE DE L’HOMME-MACHINE
1er
LE CORPS VIVANT N’EST PLUS L’ACTUALISATION
DE L’ÂME
La vie n’est pas expliquée ni définie par la présence de l’âme, ni l’actualisation d’une forme vitale, mais par certains mouvements de la matière dans l’organisme. = Il n’y a donc pas de différence de nature entre le corps inerte et le corps vivant, pas de spécificité du corps vivant.
LA THEORIE DE L’HOMME-MACHINE
2eme
LE CORPS VIVANT EST COMPARE A UNE MACHINE
La théorie cartésienne de l’animal-machine exclut tout recours aux causes finales
LA THEORIE DE L’HOMME-MACHINE
3e
LES PRINCIPES DE LA VIE SONT MECANIQUES
= liés au mouvement de la matière
La force motrice provient de la chaleur du cœur (=feu), qui est un mouvement local, rapide de particules matérielles.
Ce feu est entretenu par le sang et les aliments.
→ La vie est donc une chaîne de mouvements matériels et locaux dus à la chaleur du cœur qui est lui-même un phénomène matériel et mécanique.
Les problèmes ouverts par la philosophie de Descartes
La distinction de l’âme et du corps et la question de l’unité de l’Homme
DISTINCTION ÂME ET CORPS – LE DUALISME DE DESCARTES
ÂME ET CORPS
AME et CORPS = DEUX SUBSTANCES DISTINCTES Âme : immatérielle et pensante Corps : matériel et étendu
DISTINCTION ÂME ET CORPS – LE DUALISME DE DESCARTES
QUESTIONNEMENT SUR L’UNION DE CES 2 SUBSTANCES
L’union de ces 2 substances = unité de l’Homme
→ Comment penser la sensibilité, les sensations, les sentiments, les passions, le pouvoir de pâtir, càd l’influence du corps sur la pensée, l’influence de la substance matérielle sur la substance immatérielle ?
→ Comment penser la volonté, le pouvoir de mouvoir, càd l’influence de l’âme sur le corps, l’influence de la substance immatérielle sur la substance matérielle ?
→ Qu’est-ce qui fait qu’un corps puisse être dit par moi mon corps ?
DISTINCTION ÂME ET CORPS – LE DUALISME DE DESCARTES
MODELE PROPOSE PAR DESCARTES
Modèle de l’interaction âme-corps via la glande pinéale (épiphyse) qui est le siège de l’âme.
→ Le dualisme cartésien est à l’origine du matérialisme (= les facultés de la pensées sont réduites des effets de la matière cérébrale) qui fait procéder, voire réduit les facultés de la pensée à des effets de la matière cérébrale.
Les limites du mécanisme : la vie comme organisation et le vivant comme organisme. L’idée de finalité interne
paradoxe de la theorie cartesienne
Paradoxe de la théorie cartésienne = elle n’exclut pas le recours à la notion de finalité. Pour penser la formation du vivant, son unité, et l’unité de ses fonctions, le mécanisme recourt à finalité extérieure.
Les limites du mécanisme : la vie comme organisation et le vivant comme organisme. L’idée de finalité interne
KANT
→ critique et montre l’insuffisance du mécanisme
→ récuse l’assimilation de l’organisme à une machine
LA CRITIQUE DE KANT VIA L’EXEMPLE DE LA MONTRE
La montre :
La montre ne se construit pas elle même. La cause productrice de la montre réside dans l’esprit de l’ingénieur qui lui est extérieure. Chaque pièce de la machine existe pour les autres et pour le tout de la machine : mais aucune n’est produite par une autre, ni par le tout.
→ Les parties sont des instruments agencés en vue d’une finalité préexistante et extérieure à la machine.
La conservation, la régulation et la réparation de la machine exigent la surveillance et l’action de l’ingénieur : la montre ne se répare pas elle- même.
LA CRITIQUE DE KANT VIA L’EXEMPLE DE LA MONTRE
UN ORGANISME VIVANT
Au contraire, l’organisme vivant se définit par sa capacité d’auto-organisation et d’auto-formation. Chaque organe du vivant existe pour les autres organes, mais il est aussi produit par eux. → L’organisme vivant se produit lui même. Donc, contrairement à la montre, il a sa finalité à l’intérieur de lui-même.
L’auto-régénération, l’auto-réparation et l’autorégulation sont sous le contrôle de l’organisme seul
Les limites du mécanisme : la vie comme organisation et le vivant comme organisme. L’idée de finalité interne
conclusion idée KANT
Kant réhabilite l’idée d’une finalité pour caractériser le vivant : les organes se produisent les uns les autres en vue d’une fin. Ils sont donc à la fois les moyens et les fins d’autres organes, et donc forment un tout, ils sont interdépendants et finalisés. Le vivant possède donc une finalité naturelle.
L’objectivation du corps et le problème du corps propre ou subjectif
dualisme cartésien
Le dualisme de Descartes fournit les fondements d’une vision objective du corps qui caractérise la modernité. C’est un moment fondateur dans l’histoire de notre pensée du corps et, plus largement, de l’homme.
- Le dualisme cartésien définit les conditions d’intelligibilité et de connaissance du corps qui sont encore les nôtres : le corps, lorsqu’il devient objet de connaissance, est appréhendé de la même manière que tout objet physique, de manière mathématisable et mesurable.
L’objectivation du corps et le problème du corps propre ou subjectif
MAIS
MAIS cette approche objective conduit à occulter le fait que :
→ la conscience de soi naît de l’expérience
→ le corps est d’abord un vécu, une expérience subjective avant d’être un objet de connaissance
L’objectivation du corps et le problème du corps propre ou subjectif
Certains diront que descartes
Certains diront que Descartes lui-même n’est pas responsable de cette vision strictement objectivante du corps. Chez Descartes, l’expérience subjective du corps propre peut être vue comme première : l’union, le sentiment d’appartenance de mon corps à mon âme est premier. Le sujet n’est pas dans son corps comme un pilote en son navire : il ne possède pas son corps, mais il est son corps
DESCARTES DISTINGUE 2 POINTS DE VUE SUR L’HOMME ET LE CORPS
L’homme
→ La connaissance ou celui de Dieu qui distingue âme et corps, selon leur nature propre
→ L’existence ou celui du sujet lui-même qui expérimente son propre corps (= union de l’âme et du corps)
-> la distinction entre les substances n’est que seconde, elle n’a qu’une visée de connaissance : elle vise à attribuer à l’âme et au corps les attributs qui leur conviennent =la pensée et l’étendue.