COURS 11 : interruptions de grossesse Flashcards

1
Q

Def IVG et IMG

A

IVG : Interruption volontaire de grossesse :
- Intervention dans le processus de la grossesse
- Résulte d’une décision
- Vise à faire cesser la grossesse avant la naissance
IMG : Interruption médicale de grossesse :
- Intervention dans le processus de la grossesse
- Résulte d’une décision médicalement contrainte
- Vise à faire cesser la grossesse avant la naissance

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Q

problematique

A

Dans quelle mesure l’interruption de ce processus est-elle justifiable ou
condamnable ?

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3
Q
  1. Variations culturelles autour de l’avortement

Le serment d’Hippocrate

A

« Je ne remettrai à personne une drogue mortelle si on me la
demande, ni ne prendrai l’initiative d’une telle suggestion. De même, je ne remettrai pas non plus à une femme un pessaire abortif. »

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4
Q

1.

decriptage serment d’hippocrate

A

drogue mortelle = l’avortement = empoisonnement = un crime ?

  • Si c’est rappelé, c’est que c’était pratiqué
  • D’ailleurs dans ses écrits, Hippocrate recommande sa prescription dans certains cas
  • Le faite qu’il précise « femme »,est-ce cela veut dire que seul l’homme décide ?
  • Condamnation inconditionnelle de l’avortement ?
  • Condamnation conditionnelle ?
  • Mise en garde contre une méthode imparfaite et dangereuse ?
  • Enjeu de définition du statut des femmes ?
  • -> cela nous montre que c’est un très ancien problème pour la médecine
  • -> jamais résolu, toujours débattu
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5
Q

1.
conclusion hippocrate
Donc avortement :

A

-> cela nous montre que c’est un très ancien problème pour la médecine
-> jamais résolu, toujours débattu
L’avortement :
- Universellement pratiqué
- Universellement débattu
Cependant « l’universalité » est à nuancer…
Pour être plus rigoureux, affirmons que l’avortement est une pratique commune à un très grand nombre de cultures.

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6
Q

1.

Pluralité des pratiques et des discours

A

L’avortement est débattu partout, mais de mille manières différentes. Il peut être déterminé par :

  • l’État (une politique nataliste ou anti-nataliste),
  • la famille (le choix de nommer l’organisme en développement et de s’engager auprès de lui, ou au contraire le refuser),
  • ou encore un ressenti spontané ou une croyance religieuse
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7
Q

1.
Pluralite des pratiques et des discours
CONCLUSION PROVISOIRE :

A

Divers registres de justification ou condamnation de
l’avortement dans les différentes cultures humaines · Hétérogénéité radicale de ces différents registres
→ Risque de tomber dans le relativisme

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8
Q
  1. pluralisme des pratiques et des discours
    Est-il impossible de discuter de l’avortement ?
A

Pour échanger, il nous faut :
- rester sur le terrain du rationnel
- chercher des objectifs et des valeurs en commun.
→ Là où l’on trouve un terrain rationnel commun, c’est en pensant le problème avec un maximum de concrétude. = ne pas penser les choses abstraites de leur contexte

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9
Q

Point de départ moral : que doit-on à un embryon ?

comment on imagine l’embryon dans cette reflexion

A

L’Embryon : imaginons un embryon ou un fœtus, abstrait de toute époque, de tout lieu, de toute société, en gestation dans un utérus anonyme

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10
Q
  1. Point de départ moral : que doit-on à un embryon ?

LE RESPECT DE LA VIE

A
  • Nous avons un devoir de préserver la vie,
  • Or, l’embryon ou le fœtus est vivant,
  • donc ôter la vie à l’embryon ou au fœtus est un crime.
  • > Difficulté : avons-nous le même devoir envers tout être vivant ?
  • > trop vague, ce n’est jamais juste le vie en soit qui est digne de respect, mais la vie humaine !
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11
Q
  1. Point de départ moral : que doit-on à un embryon ?
    LA DIGNITÉ HUMAINE
    part1
A
  • > concept souvent attribué à Kant, philosophe allemand du XVIIIE sciècle
  • Le Bien, c’est ce qui a de la valeur en soi, et pas pour autre chose (pas « juste pour moi » notamment).
  • Si le Bien existe, il est donc le même pour tout être assez rationnel pour le comprendre, et assez libre pour surmonter ses pulsions égoïstes ; il est universel.
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12
Q
  1. Point de départ moral : que doit-on à un embryon ?
    LA DIGNITÉ HUMAINE
    part 2
A
  • Or, une maxime qui utilise autrui uniquement comme un moyen ne peut pas être valide pour cette personne, ne peut donc pas être universelle, et ne peut donc pas appartenir au Bien.
  • Donc le Bien consiste à toujours traiter autrui aussi comme une fin, et pas seulement comme un moyen. On appelle « dignité » le fait d’être une fin en soi, d’avoir une valeur absolue, de « n’avoir pas de prix ».
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13
Q
  1. Point de départ moral : que doit-on à un embryon ?

LA DIGNITÉ HUMAINE : APPLICATION À L’AVORTEMENT

A

→ On ne peut pas traiter un humain uniquement comme un moyen. En tant qu’il a une dignité, il est une fin en soi.
→ Le fœtus, l’embryon, ne peut donc pas être sacrifié
- Difficulté : où placer la frontière ? À partir de quand peut- on parler d’un être rationnel et libre ? : Premiers signaux électriques dans le cerveau ?
Première activité cérébrale continue ?
Premiers signes d’une conscience?
-> l’argument de la dignité humaine repose encore sur un critère trop vague pour l’avortement. Par contre cet argument est fort et souvent invoqué pour s’orienter dans d’autres problèmes éthiques

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14
Q

2.
suite reflexion sur la dignité du foetus
nouvelle question

A

Mais si le fœtus, l’embryon, n’a pas encore cette dignité qui ouvre des droits, il pourrait l’atteindre à l’avenir. Ne peut-on pas considérer que ce devenir possible lui donne un droit au respect, par avance ?

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15
Q

2.

definition humain en puissance

A
  • Le même être peut-être en acte ou en puissance
  • Or, l’embryon est un être rationnel et libre en puissance, mais pas encore en acte
  • Donc si un être rationnel et libre est digne de respect,
    l’embryon l’est également, en tant que digne en puissance
  • Présupposé : supprimer X-en-puissance équivaut à supprimer X-en-acte
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16
Q

2.

Probleme humain en puissance

A
  • La régression à l’infini. Jusqu’où doit-on faire remonter la dignité en puissance ?
    o Une cellule-œuf serait donc un humain en puissance
    o Et deux gamètes avant fécondation?
    o Et un garçon et une fille pubère?
    o Etc….
    -> L’argument ne fonctionne que si on choisit arbitrairement d’arrêter la régression à un certain niveau
17
Q
  1. Humain en puissance
    Blocage
A

que faire :
- imposer arbitrairement de telle sensibilité, telle croyance
ou
- délaisser les questions de principes aussi abstraites, chercher un cadre de discussion plus
concret

18
Q
  1. Les droits de la femme

Ex le violoniste greffé

A
  • Une fameuse expérience de pensée imaginée par Judith Jarvis Thomson (philosophe américaine du XXème siècle)
    à le droit du fœtus s’imposent-ils tjrs à la femme ?
    Exp de pensée : Un violoniste inconscient célèbre. On lui a diagnostiqué une maladie mortelle des reins. Vous seul avez le type sanguin qu’il faut pour l’aider. Par conséquent, ils vous ont kidnappé. ce qui est fait est fait, et le violoniste est désormais branché sur vous. Le débrancher voudrait dire le tuer.
    Ce n’est que pour neuf mois
    à le violoniste a le droit de vivre, mais a-t-il le droit de vous faire ça ? Et si ça durait 9 mois ? 9 ans ? toute la vie ?
19
Q

3.

Objectif Thompson

A

Montrer qu’il est concevable que les droits de l’embryon ne l’emportent pas toujours sur les droits de la femme.

20
Q

3.

Conclusion Thompson

A
  • -> même si on concède que l’embryon est une personne qui a des droits, il peut arriver que ses droits doivent céder devant les droits de la femme enceinte. Le problème qui se pose vraiment, c’est en fait d’équilibre les droits de la femme et de l’embryon
  • -> l’intérêt de cette démarche est de déplacer la discussion. Derrière un problème insoluble quand il est pris dans l’abstrait ( droit de l’embryon), se cache en fait un problème de comparaison entre deux droits en tension, ce qui peut se décomposer en une multitude de sous questions sur lesquelles il est plus facile de trouver un accord rationnel.
21
Q
  1. l’argument du consentement au risque
    l’argument
A
  • On est responsable des conséquences d’un risque qu’on a pris en conscience.
  • Or, toute personne ayant reçu une éducation sexuelle sérieuse sait qu’un rapport sexuel non protégé présente un risque de grossesse.
  • Donc en s’engageant en conscience dans un rapport sexuel non protégé, on renonce à nos droits sur notre propre corps vis-à-vis d’un possible futur embryon.
22
Q

3.
l’argument du consentement au risque
on pourrait en conclure

A
  • Rapport consenti → femme responsable de la vie de l’embryon → droits de l’embryon > droits de la femme → avortement illégitime
  • Rapport subi → femme non responsable de la vie de l’embryon → droits de l’embryon < droits de la femme → avortement légitime
23
Q

3.
L’argument des graines de personnes
contre argument de Thomson
analogie fenetre ouverte

A

j’ouvre une des fenêtres, et qu’un cambrioleur en profite pour entrer. A-t- il le droit de rester chez moi parce que j’ai volontairement ouvert la fenêtre ?
Et si c’est une personne innocente qui est entrée, par erreur, sans intention de nuire, cela change-t-il quelque chose ?

24
Q

3.
L’argument des graines de personnes
analogie des graines

A

des graines d’humain flottent dans l’air
si vous ouvrez vos fenêtres, il est possible qu’une graine atterrisse dans votre tapis
Vous ne voulez pas d’enfant, donc vous doublez vos fenêtre d’une toile ou d’un grillage
une des toiles soit défectueuse
une graine atterrisse dedans et prenne racine
Vous auriez certes pu vivre toute votre vie avec un sol nu et sans aucun meuble, ou avec portes et fenêtres scellées.
pas un argument car tout le monde peut éviter de tomber enceinte à la suite d’un viol en recourant à une hystérectomie, ou en ne sortant jamais de chez soi sans une armée

25
Q

3.
L’argument des graines de personnes
conclusion

A

→ L’argument montre que ce n’est pas parce qu’une conduite comporte un risque que s’engager dans cette conduite revient à accepter et être pleinement responsable du résultat négatif s’il se produit :

  • tout dépend du degré de risque,
  • et de notre conception de ce qui est un sacrifice acceptable pour se prémunir totalement du risque. En somme, à partir de quand peut-on reprocher à une femme d’avoir préféré tel risque à tel sacrifice ?
26
Q
  1. Santé publique et projet de société : un lieu d’un accord pragmatique ?
    problematique
A
  • pour prendre une décision collective, suffit-il de généraliser à partir de ces différents cas ?
  • Est-ce qu’au-delà du rapport fœtus-femme enceinte, les rapports sociaux en général ne seraient pas pertinents ?
  • Imaginons tous les embryons ou fœtus, dans les utérus de toutes les femmes enceintes, dans notre société, aujourd’hui : comment le problème évolue-t-il en devenant un problème social ?
27
Q

4.
IVG non-médicalisées et santé publique
Observation et questionnement

A
  • Ce que nous observons, c’est qu’interdire l’IVG n’a jamais signifié qu’elle n’allait plus être pratiquée, mais seulement qu’une partie des projets d’avortement allaient aboutir en dehors de tout encadrement médical – selon l’OMS, environ un avortement sur deux dans le monde se fait dans l’illégalité.
    àOr, est-ce que le niveau technologique de nos sociétés ne changerait pas le sens de cette interdiction ?
  • Si l’on se trouvait à une époque où les technologies médicales étaient balbutiantes, l’avortement serait relativement dangereux, qu’il soit médicalement accompagné ou non, et cela ne modifierait pas les données du problème ; mais si on l’on se trouve à une époque et dans une société où la médecine est capable de réaliser des avortements extrêmement sûrs, alors qu’est-ce qu’implique l’interdiction de l’IVG ?
28
Q

4.

Observation et questionnement part 2

A

Refuser la médicalisation de l’IVG revient à remplace les techniques modernes d’IVG par des techniques rudimentaires ou traditionnelles (parfois invasive, violente ou encore chimique). Ces techniques, plus ou moins efficaces, sont surtout très dangereuses pour la santé des femmes – selon l’OMS, elles conduisent à l’hospitalisation de 7 millions de femmes chaque année, ce qui fait de l’avortement illégal une cause notable de mortalité maternelle, là où la mortalité est quasi-nulle dans les pays où l’IVG est légale.
Donc interdire l’IVG revient à parfois tuer deux personnes au lieu d’une ; interdire l’IVG est plus immoral que de la médicaliser.

29
Q
  1. IVG non med et sante ou
    difficulté
A

L’argument repose sur le fait que l’interdiction n’est pas respectée. Or, ce n’est pas une fatalité.
- Deux manières de préserver la santé des femmes :
o Ré-autoriser l’IVG pour la médicaliser,
o Rendre matériellement impossible de transgresser
l’interdit.
→ Question de moyens
à quoi qu’Il est soit, il est plus facile de se mettre d’accord sur un objectif de santé publique, que sur le statut du fœtus ou de l’embryon dans l’abstrait.

30
Q

4.
IVG non med et sante pu
aller plus loin vers une refleion + concrete
part 1

A
  • En quoi le sens de l’interdiction ou de l’autorisation de l’avortement se trouve déterminé par les inégalités entre hommes et femmes ?
    Tout positionnement actuel sur l’IVG implique aussi une position quant au statut social et économique actuel des femmes dans nos sociétés.
    En effet, il y a un donné naturel qui est que le corps des femmes est lourdement affecté par le processus biologique de la grossesse pendant plusieurs mois, et est géré de diverses manières par les différentes sociétés, avec différentes conséquences sociales.
31
Q

4.
IVG non med et sante pu
aller plus loin vers une refleion + concrete
part 2

A

En particulier, dans notre société, l’enfantement a comme conséquence majeure une réquisition temporaire de la majeure partie de l’existence sociale des femmes au service de l’enfant :

  • la mise en congé de la mère est très largement privilégiée à celle du père
  • l’absence compromet la scolarité, interrompt les études ou suspend la progression de carrière
  • plus généralement, dans nos sociétés l’enfantement attache durablement les femmes à la domesticité, à la sphère du foyer, de l’éducation et du soin, beaucoup plus que les hommes.
32
Q
  1. Reproduction des inéglités H-F
    dans notre societe
A
  • alors l’interdiction de l’avortement renforce ce rôle,
  • et son autorisation permet de s’en émanciper.
  • Donc légiférer sur l’avortement signifie légiférer sur la position des femmes dans la société.
  • > Poser la question de l’avortement c’est poser la question de la société que nous voulons
  • D’un côté, une société où le destin des femmes n’est pas pour toutes, ou pas uniquement, de devenir mères.
  • De l’autre, une société où l’on conserve la tradition d’une différenciation très forte des rôles en fonction du genre : les femmes consacrées au travail domestique, à l’entretien du foyer, au soin, à l’éducation,… et des hommes dédiés au travail salarié à l’extérieur du foyer et à la vie politique.
33
Q
  1. Reproduction des inéglités H-F
    difficulté
A

L’argument repose sur le présupposé selon lequel l’interdiction de l’IVG assigne les femmes au rôle de reproductrice

34
Q
  1. Reproduction des inéglités H-F
    deux maniere d’emancipe les femmes
A
  • Autoriser l’IVG
  • Abolir les inégalités de genre liées à la maternité
  • > on peut très bien considérer qu’il est plus facile d’abolir les inégalités de genre liées à la maternité, pour émanciper les femmes, que d’autoriser l’avortement.
35
Q
  1. conclu
A

On a donc une opposition entre les principes abstraits et les phénomène social concret

36
Q
  1. Le droit a l’avortement en France

loi veil

A

1975

  • Dépénalisation de l’IVG et de l’IMG
  • Compromis entre émancipation sociale des femmes, impératif de santé publique et diversité des sensibilités morales.
37
Q
  1. Le droit a l’avortement en France

droit actuel IVG

A

Toute femme enceinte qui ne veut pas poursuivre sa grossesse peut réaliser une IVG,

  • Dans un délai de 12 semaines de grossesse,
  • Redoublement de la “clause de conscience” des soignants, mais devoir d’informer et orienter immédiatement
38
Q
  1. Le droit a l’avortement en France

droit actuel IMG

A

L’IMG est autorisée sans limite de temps pour toute femme qui en fait la demande,

  • en cas de péril grave pour la santé de la femme,
  • OU en cas de forte probabilité d’une maladie grave ET incurable de l’enfant à naître,
  • et à condition que le bien-fondé de l’acte soit attesté par deux médecins membres d’une équipe pluridisciplinaire d’au moins 4 personnes