Pneumologie Flashcards

1
Q

Difference entre transudat et exsudat

A

la biochimie du liquide pleural permet de faire la distinction entre transsudat et exsudat (protides et LDH)
Biochimie pleurale Protides (g/L)
LDH pleuraux (UI/L)
Transsudat < 25
< 200
Exsudat > 35
> 200
Près de 20% des liquides transsudatifs sont classés exsudatifs. C’est le cas par exemple des patients insuffisants cardiaques qui reçoivent des diurétiques. En cas de doute, il est intéressant de compléter ces critères par le gradient d’albumine entre plèvre et sang. Une différence entre
albumine sérique et pleurale < à 12 g/l indique un exsudat.

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2
Q

Le diagnostic différentiel de pleurésie avec une atélectasie pulmonaire se fait sur

A

les signes de déviation médiastinale :
-vers l’opacité en cas d’atélectasie,
-vers le côté sain en cas de pleurésie

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3
Q

pleurésie ‘asbestosique’

A

Pleurésie bénigne liée à l’amiante

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4
Q

Types de liquide pleurale

A

-liquide citrin,
-séro-hématique,
-chyleux
-purulent

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5
Q

Étiologies pleurésie

A

TRANSSUDATS
*PLUTÔT BILATERAL: IC,Sd néphrotique
*PLUTÔT UNILATERAL: Cirrhose EP

EXSUDATS
*CELLULES TUMORALES
-Pleurésie métastatique
-Mésothéliome
*Pleurésie des collagénoses (PR, lupus)
*NEUTROPHILES
-Épanchement para pneumonique
*LYMPHOCYTES
-Tuberculose Cancer
EOSINOPHILES
-EP
*ATCD d’hémothorax
Parasitaire Cancer

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6
Q

Qui fait un PNO spontané primaire ?

A

adulte de - de 35 ans, souvent de sexe masculin, morphotype longiligne et de grande taille, Fumeur 3 fois sur 4.
*lien de causalité avec le tabagisme est démontré et justifie sa prévention primaire

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7
Q

3 Types PNO

A

-PNO spontané primaire
– PNO spontané secondaire
– PNO traumatique

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8
Q

Signes de gravité PNO

A
  • Hypotension : PAS ≤ 90 mmHg
  • Bradycardie
  • Désaturation
  • Déplacement médiastinal (pointe du coeur) controlatéral au PNO (compressif)
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9
Q

tamponnade gazeuse

A

en cas de pression pleurale positive, il y a gène au retour veineux avec chute tensionnelle et signes d’insuffisance ventriculaire droite (turgescence des veines jugulaires)

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10
Q

Un PNO de « grande abondance » est défini arbitrairement par

A

un décollement sur toute la hauteur de la ligne axillaire, d’une largeur ≥ 2 cm mesurée au niveau du hile afin d’introduire un cathéter d’exsufflation ou un drain pleural, sans risque d’embrocher le
poumon.

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11
Q

Pleurodèse

A

La symphyse du feuillet pariétal et viscéral de la plèvre (pleurodèse) permet la prévention des récidives.

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12
Q

Hypersensibilité

A

symptômes objectifs, reproductibles, initiés par une exposition à un stimulus défini, à des doses tolérées par des individus sains.
Deux types:
-hypersensibilités allergiques (mécanisme immunologique prouvé) -hypersensibilités non allergiques

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13
Q

Atopie

A

aptitude épi-génétiquement déterminée à fabriquer des anticorps d’isotype IgE, contre les allergènes de l’environnement (acariens, pollens,…)

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14
Q

Sensibilisation

A

avoir un test cutané positif et/ou une IgE spécifique positive à un allergène connu sans préjuger de l’existence d’une réaction clinique allergique.

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15
Q

Allergie

A

Manifestation clinique à l’exposition à un allergène auquel le sujet est sensibilisé.

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16
Q

La confirmation de l’allergie passe par

A

-la présence d’une clinique évocatrice,
-la constatation d’une sensibilisation immunologique IgE médiée aux pneumallergènes
-mise en évidence d’une relation de cause à effet entre l’exposition au pneumallergène sensibilisant et la réaction clinique.

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17
Q

Trophallergènes

A

allergènes alimentaires impliqués dans des réactions d’allergie alimentaire.

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18
Q

Hypersensibilité de type 1

A

= hypersensibilité immédiate
Réaction le plus souvent en cause dans l’allergie médiée par les IgE spécifiques d’allergènes qui se fixent sur des récepteurs à la surface des mastocytes et des PNB, puis activent ces cellules après l’introduction des allergènes dans l’organisme.
Exemple : rhinite allergique, anaphylaxie alimentaire.

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19
Q

Hypersensibilité de type 2

A

= réaction de cytotoxicité liée aux anticorps
Réaction médiée par des IgG ou IgM, qui reconnaissent un allergène et se fixent ensuite sur une cellule cible. L’activation du complément et une phagocytose conduisent ensuite à la destruction de la cellule cible.
Exemple : cytopénie médicamenteuse.

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20
Q

Hypersensibilité de type 3

A

= réaction à complexes immuns
Formation de complexes antigènes/anticorps solubles circulants, qui se déposent dans certains tissus et y provoquent des lésions liées à l’inflammation et l’activation du système du complément qu’ils génèrent.
Exemple : pneumopathies d’hypersensibilité, maladie sérique.

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21
Q

Hypersensibilité de type 4

A

= hypersensibilité retardée
Réaction médiée par les lymphocytes T qui reconnaissent un allergène, et qui contribuent ensuite à une réaction de type cytotoxique 48-72 heures après ;
La lésion anatomique est en général un granulome épithélioïde et giganto-cellulaire (ex : les granulomatoses pulmonaires).
Exemple : eczéma de contact, certaines allergies médicamenteuses, ou certaines pneumopathies d’hypersensibilité.

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22
Q

Facteurs environnementaux allergies/asthme

A

Deux principaux facteurs favorisants :
- infections virales ;
- sensibilisation aux pneumallergènes.
Deux autres facteurs clairement identifiés :
- exposition au tabac dès la conception ;
- pollution de l’air intérieur.
L’altération du microbiote du nouveau-né pourrait augmenter le risque de développer des pathologies allergiques.
- Interaction gène-environnement

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23
Q

Prévalence Atopie

A

En France, 30 à 40 % de la population est sensibilisé à au moins un allergène.

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24
Q

Définitions Asthme

A

maladie inflammatoire chronique des voies aériennes définie par
- la présence de symptômes respiratoires (dyspnée, sifflements, oppression thoracique et/ou toux)
- variables dans le temps et en intensité
- ET d’une obstruction des voies aériennes variable dans le temps
également.

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25
Q

Exacerbations asthme

A

augmentation progressive des symptômes durant au moins deux jours et nécessitant une modification du traitement et souvent un recours inopiné aux soins
- non calmée par les bronchodilatateurs d’action rapide utilisés de façon répétée et en quantité importante
- sans retour à l’état habituel

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26
Q

Syndrome de Widal

A

association asthme, polypose naso-sinusienne et intolérance aux AINS et à l’aspirine

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27
Q

Traitement exacerbation

A

Toujours TTT bronchodilatateur BDCA (salbutamol ou terbutaline) par voie inhalée car supériorité et sécurité de la voie inhalée par rapport à toutes les autres
- Si en dehors d’un milieu médicalisé :
* Administration avec un dispositif d’inhalation (ex. chambre)
* 4 à 10 bouffées toutes les 20 min jusqu’à amélioration clinique pendant 1 h
- En milieu médicalisé :
* Administration par nébulisation (aérosol)
* 5 mg sur une durée de 10 à 15 min répétés toutes les 20 min durant la 1ère heure
* le gaz vecteur pour la nébulisation est l’oxygène 6 L/min
Corticoïdes oraux à débuter sans retard
- Prednisolone/prednisone 0,5-1 mg/kg/jour chez l’adulte sans dépasser 60 mg/j
- pour une durée de 5 à 7 jours avec arrêt sans décroissance
Oxygénothérapie si hypoxémie :
- objectif : SpO2 = 94-98%
- si sévère on peut associer un anticholinergique (ipratropium) par nébulisation 0.5 mg en 10 à 15 min toutes les 8 h

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28
Q

Classification de Rhinite allergique

A
  • Intermittente ≤ 4 semaines consécutives/an Légère
  • Sommeil normal
  • Activités sociales et sportives normales
  • Activités professionnelles et/ou scolaires normales
  • Symptômes peu gênants
  • Persistante > 4 semaines consécutives/an Sévère (≥ 1 item)
  • Sommeil perturbé
  • Activités sociales et sportives perturbées
  • Activités professionnelles et/ou scolaires perturbées
  • Symptômes gênants
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29
Q

Traitement RA rhinite allergique

A
  • Lavage nasal au sérum physiologique ++++
  • Traitement médicamenteux o Antihistaminiques par voie orale et/ou locale o Corticoïdes nasaux
  • Les recommandations ne font pas de préférence pour l’un ou l’autre des traitements en première intention. Ils peuvent être associés en cas d’inefficacité.
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30
Q

Définition IRC insuffisance respiratoire chronique

A

définie par l’incapacité de l’appareil respiratoire à assurer l’hématose. Le seuil de 70 mmHg de PaO2 (9,3 kPa), mesurée en air ambiant au repos et à l’état stable est retenu pour parler d’insuffisance respiratoire chronique.

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31
Q

IRC grave

A

PaO2 < 60 mmHg (8,0 kPa) mesurée en air ambiant,
au repos et à l’état stable

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32
Q

IRC hypercapnique

A

abaissement de la PaO2 et élévation de la PaCO2

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33
Q

l’IRC hypoxémique

A

PaO2 abaissée avec PaCO2 normale ou diminuée

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34
Q

shunt vrai anatomique

A

lorsqu’il existe une communication anatomique entre la circulation droite et gauche

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35
Q

shunt vrai fonctionnel

A

lorsque certaines unités pulmonaires sont perfusées normalement mais non ventilées

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36
Q

Effet espace mort

A

L’espace mort (VD) correspond à la proportion du volume courant (Vt) qui ne participe pas aux échanges gazeux.
= somme de l’espace mort anatomique (150 mL chez l’adulte) et de l’espace mort alvéolaire (négligeable chez le sujet sain).
L’espace mort alvéolaire correspond aux unités pulmonaires normalement ventilées mais mal perfusées :
- obstruction vasculaire (EP),
- territoire emphysémateux avec destruction capillaire > destruction alvéolaire,
L’augmentation de l’espace mort et du rapport VD/Vt est à l’origine d’une hypoxémie et d’une hypercapnie, est appelée effet espace mort
- Principal mécanisme de l’hypercapnie dans la BPCO.

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37
Q

HTP définition

A
  • pression artérielle pulmonaire moyenne >20 mmHg et résistances > 3 UW mesurée lors d’un cathétérisme cardiaque droit.
  • classée dans le groupe 3 des HTP si secondaire à une IRC
  • suspectée à l’échographie ❤ par une pression artérielle pulmonaire systolique PAPS >35mmHg
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38
Q

Classification IRC selon leur mécanisme physiopathologique

A

IRC par atteinte de l’échangeur pulmonair, atteinte :
- des voies de conduction aériennes et du parenchyme pulmonaire. Ex: BPCO, bronchiolites, fibrose pulmonaire.
IRC par atteinte de la pompe ventilatoire, atteinte :
1) des muscles inspiratoires comme le diaphragme et les inspiratoires accessoires (ex: : myopathies congénitales),
2) des voies de conduction nerveuses destinées aux VAS et aux muscles inspiratoires (ex: maladies neuromusculaires),
3) de la commande centrale de ces muscles (centres respiratoires bulbo-protubérantiels et centres corticaux de la commande volontaire),
4) anomalies de la cage thoracique qui entrainent une hypoventilation alvéolaire (Ex: syndrome obésité-hypoventilation, cyphoscoliose idiopathique).
IRC par atteinte de la vascularisation pulmonaire (ex: HTP)

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39
Q

IRC obstructives

A
  • BPCO ++
  • EFR -> TVO (VEMS/CVF < 70%)
  • SI emphysème étendu, la destruction alvéolaire et la réduction du lit capillaire altèrent le transfert de l’oxyde de carbone (TLCO) -> hypoxémie car inadéquation des rapports ventilation/perfusion.
  • efficacement corrigée par l’oxygénothérapie de longue durée (OLD) à faibles débits.
    Au cours de la BPCO, la PaCO2 reste longtemps normale ou même diminuée du fait d’une hyperventilation réflexe, la pompe ventilatoire n’étant pas atteinte. La survenue d’une hypercapnie traduit une faillite des mécanismes de compensation de la pompe ventilatoire et/ou l’effet espace mort. Elle survient à un stade avancé de la maladie en cas de distension
    et/ou de destruction parenchymateuse importante.
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40
Q

IRC restrictive

A
  • trouble ventilatoire restrictif (TVR) CPT < 80% avec une diminution de la capacité vitale.
    Syndrome obésité-hypoventilation SOH
  • présence d’une hypercapnie diurne (PaCO2 ≥ 45 mmHg, 6,0 kPa) chez un individu avec IMC ≥ 30 en l’absence d’autre cause
    -une des plus fréquentes d’IRC restrictive.
    -La production de CO2 augmente avec la masse graisseuse mais seulement certains développent une hypercapnie.
    Trois raisons principales, qui peuvent être associées:
    -les conséquences mécaniques de l’obésité sur le système respiratoire : coût excessif du travail respiratoire secondaire à la réduction de la compliance du système respiratoire, qui conduit l’individu à « accepter » une petite hypercapnie
    -la répétition d’apnées obstructives longues responsables d’épisode répétés de désaturations et d’hypercapnie au cours du sommeil
    -un dysfonctionnement des centres respiratoires caractérisé par un effondrement de la réponse ventilatoire au CO2.
    -Le rôle possible de la leptine, hormone sécrétée par les adipocytes, est souvent évoqué
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41
Q

IRC Obstructives Restrictives

A

BPCO
Asthme vieilli
Bronchiolite
Cyphoscoliose
Syndrome obésité-hypoventilation
Maladies neuromusculaires
Pachypleurite
Pneumopathies interstitielles
Mixtes
Bronchectasies
Mucoviscidose
Séquelles de tuberculose
Silicose
Autres pneumoconioses

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42
Q

Les 2 principaux dispositifs médicaux d’assistance respiratoire dans l’IRC sont :

A
  • l’oxygène qui s’adresse en priorité aux IRC normo-hypocapniques par atteinte de l’échangeur
  • la ventilation qui s’adresse aux IRC hypercapniques par hypoventilation alvéolaire
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43
Q

Toux aigue chronique subaigue

A

-La toux aigüe est définie par une durée < 3 semaines.
-La toux chronique est définie par une durée >8 semaines.
-La toux subaigüe est > 3 semaines et < 8 semaines.

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44
Q

principales causes de toux chronique à radiographie de thorax normale chez le nonfumeur sont :

A

-Le syndrome de toux d’origine des voies aériennes supérieures (écoulement ou rhinorrhée postérieurs chroniques dûs à une rhino-sinusite chronique)
-Le reflux gastro-oesophagien
-L’asthme
-Les médicaments

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45
Q

Examen clinique et bilan initial de toux

A

Interrogatoire ++
-Durée pour s’assurer qu’il s’agisse bien d’une toux chronique
- Recherche d’une intoxication tabagique
- Sèche ou productive. Une toux productive oriente vers une BPCO ou une dilatation des bronches, une toux sèche vers un asthme ou une fibrose.
- Diurne ou nocturne. Une toux nocturne oriente vers un asthme ou un RGO, une toux uniquement diurne oriente vers une toux par excès de sensibilité
- Facteurs déclenchants (odeurs, position, parfum, spray, changement de température, rire, parole, primodecubitus)
-Signes associés : pyrosis orientant vers un RGO, jetage / écoulement / rhinorrhée postérieurs orientant vers une rhinosinusite chronique, aussi appelé syndrome de toux d’origine des voies aériennes supérieures (STOVAS)
- Traitements entrepris dans le passé et leur efficacité
- Complications: dominées par le handicap social important lié au fait que les patients ne peuvent plus se rendre dans des lieux publics ou chez des proches à cause de ce symptôme bruyant. Un retentissement psychologique est également fréquent et la toux
ne doit jamais être négligée par le médecin, même en l’absence de pathologies graves

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46
Q

Signes de gravité de la toux

A
  • Altération de l’état général,
  • Dyspnée d’effort,
  • Hémoptysie,
  • Syndrome infectieux,
  • Apparition ou modification de la toux chez un fumeur,
  • Dysphonie, dysphagie, fausses routes,
  • Adénopathie(s) cervicale(s) suspecte(s),
  • Anomalies de l’examen clinique cardiopulmonaire.
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47
Q

Toux chronique réfractaire ou inexpliquée (TOCRI).

A

Si à l’issue de la prise en charge, aucune cause n’est retrouvée ou aucun traitement n’a amélioré les causes potentielles de toux
Diagnostic d’exclusion

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48
Q

Organisation sommeil

A

Trois stades :
- léger, profond et paradoxal.
Ces trois stades alternent pour former un cycle qui dure en général entre 90 et 110 minutes.
On compte 4 à 6 cycles de sommeil au cours d’un sommeil normal.

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49
Q

SAOS causes

A
  • épaississement des parois pharyngées en rapport avec des dépôts graisseux (obésité),
  • rétrognathie mandibulaire qui s’accompagne d’un recul du muscle génioglosse,
  • hypertrophie amygdalienne et vélaire (en particulier chez les enfants).
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50
Q

La définition du SAHOS

A

-présence de signes cliniques évocateurs et d’une quantité anormalement élevée d’évènements obstructifs (apnées et hypopnées) au cours du sommeil.
Evènements respiratoires anormaux
Les apnées et hypopnées sont comptabilisées lors d’un enregistrement nocturne pendant une polygraphie ventilatoire ou polysomnographie.

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51
Q

définition apnée et hypopnée

A
  • Une apnée obstructive se définit comme un arrêt du débit aérien naso-buccal pendant au moins 10 secondes avec persistance d’efforts ventilatoires pendant l’apnée.
  • Une hypopnée se définit comme une diminution de la ventilation ≥30% pendant au moins 10 secondes associée à une désaturation transcutanée d’au moins 3% et/ou à un micro-éveil (identifiable qu’avec une polysomnographie).
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52
Q

Critères SAHOS

A

-défini par la présence des critères A ou B et du critère C
A. Somnolence diurne excessive non expliquée par d’autres facteurs
B. Deux au moins des critères suivants non expliqués par d’autres facteurs :
* ronflement sévère et quotidien
* sensations d’étouffement ou de suffocation pendant le sommeil * éveils répétés pendant le sommeil
* sommeil non réparateur
* fatigue diurne
* difficultés de concentration
* nycturie (plus d’une miction par nuit)
C. Critère polysomnographie ou polygraphique : IAH > ou = 5

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53
Q

La sévérité du SAHOS est évaluée sur

A

2 composantes principales :
1- L’IAH
* Légère : entre 5 et 14 événements par heure,
* Modérée : entre 15 et 29 événements par heure,
* Sévère : ≥ 30 événements par heure.
2- Le retentissement de la somnolence diurne sur les activités quotidiennes (conduite automobile, activité professionnelle)

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54
Q

Facteurs de risque SAOS

A
  • Obésité : facteur de risque principal avec une corrélation entre l’IAH et l’indice de masse corporelle (IMC)
  • Sexe prédominance masculine (1/2 à 1/3 en fonction de l’âge) et la prévalence du SAHOS chez la femme augmente après la ménopause.
  • Age
  • Anomalies anatomiques des VAS o rétrognathie, micromandibulie o hypertrophie amygdalienne o macroglossie
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55
Q

Echelle de somnolence

A

L’échelle de somnolence d’Epworth (ESE) le plus utilisé
Un score supérieur ou égal à 11/24 traduit une somnolence diurne excessive.
Seulement 50% des patients SHAOS présentent une somnolence

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56
Q

Définition insomnie chronique

A

Présence plus de 3 nuits par semaine, pendant plus de 3 mois de symptômes nocturnes (latence d’endormissement >45 minutes, difficulté de maintien du sommeil, éveils précoces) avec un retentissement diurne (fatigue, manque d’entrain et d’envie, troubles de la concentration ou de l’humeur,
irritabilité…).
Le diagnostic d’insomnie chronique est clinique.

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57
Q

Indication thérapeutiques SAOS

A
  • La PPC est indiquée en première intention chez les patients symptomatiques présentant : IAH ≥ 30/h o 15 ≤ IAH < 30/h associé une somnolence sévère (et/ou risque accidentel) ou des comorbidités cardiovasculaires ou respiratoires graves.
  • L’OAM est indiquée en l’absence de contre-indication dentaire et maxillo-faciale : en première intention chez les patients symptomatiques présentant 15 ≤ IAH < 30/h et une absence de somnolence sévère ou de comorbidités cardiovasculaires ou respiratoires graves, en seconde intention en cas de refus ou d’intolérance à la PPC.
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58
Q

Définitions nodule, micronodule, masse

A

Un nodule pulmonaire est une opacité intra-parenchymateuse pulmonaire de moins de 3 cm de diamètre.
Un micronodule a une taille inférieure à 3 mm
Une masse a une taille supérieure à 3 cm.

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59
Q

Hamartochondrome

A

-tumeur bénigne la plus fréquente.
-Diagnostic souvent facile sur des données TDM pathognomoniques d’aspect en « pop-corn », associant calcifications et densités graisseuses.

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60
Q

Tumeurs malignes pulmonaire

A

Cancers broncho-pulmonaires primitifs (dont carcinoïdes bronchiques)
Tumeurs secondaires (métastases) :
- broncho-pulmonaire
- colon
- rein
- thyroïde
- ORL
- mélanome
- testicule
- sein, prostate
- primitif osseux

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61
Q

Tumeurs bénignes pulmonaire

A

Hamartochondrome

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62
Q

Opacités non tumorales pulmonaires

A

Ganglion intra-pulmonaire
Granulomatose avec polyangéite (GPA)
Nodules rhumatoïdes
Kyste hydatique
Aspergillome
Abcès
Tuberculome
Atélectasie ronde
Masses silicotiques
Vasculaires

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63
Q

Causes cancer broncho-pulmonaire

A

Le tabagisme est la première cause de mortalité évitable. Le tabac est responsable de plus de 75000 décès par an. Un fumeur sur 2 meurt d’une maladie liée au tabac.

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64
Q

Evaluer la dépendance physique de la nicotine

A

La dépendance physique liée à la nicotine peut être facilement évaluée par le test de Fagerström dont les deux principales questions sont le délai entre le réveil et la première cigarette et la quantité de cigarettes fumées par jour (test de Fagerström simplifié).

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65
Q

Critères dépendance

A

Tout usage du tabac est considéré comme un mésusage (conduite de consommation caractérisée par l’existence de risque et/ou de dommage et/ou de dépendance).
De manière générale, le diagnostic de certitude d’une dépendance à une substance, selon la CIM-10, est définie par la présence concomitante d’au moins trois des manifestations suivantes, au
cours de la dernière année :
* Désir puissant ou compulsif d’utiliser la substance ;
* Difficulté à contrôler l’usage de la substance ;
* Syndrome de sevrage physiologique lorsque le sujet diminue ou arrête la consommation de la substance ;
* Mise en évidence d’une tolérance aux effets de la substance (le sujet a besoin d’une quantité plus importante de la substance pour obtenir l’effet désiré) ;
* Abandon progressif des autres sources de plaisir et d’intérêt au profit de la substance ; et augmentation du temps passé à se procurer la substance, la consommer ou récupérer de ses effets ;
* Poursuite de la consommation de la substance malgré la survenue de conséquences manifestement nocives

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66
Q

Définition addiction au tabac

A
  • Addiction au tabac est un phénomène complexe qui fait intervenir plusieurs types de mécanismes de dépendance, dont le repérage est essentiel pour faciliter l’arrêt.
  • La dépendance physique ou pharmacologique est directement liée à la nicotine et à son passage très rapide, lorsqu’elle est fumée, vers le cerveau (responsable de « l’effet shoot »). Elle se fixe alors sur les récepteurs cholinergiques nicotiniques et stimule les systèmes de récompense, en modulant la libération de nombreux neurotransmetteurs (en particulier la dopamine).
  • La dépendance psychologique est liée aux « effets positifs » que le fumeur associe à la cigarette, utilisée pour « se relaxer », « réfléchir », « l’effet coupe-faim ».
  • La dépendance comportementale (ou sociale) est liée aux situations répétées associées à la cigarette et qui peuvent déclencher l’envie « réflexe » de fumer (moments de convivialité, association avec la prise d’autres substances addictives comme le café, l’alcool, le cannabis
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67
Q

Nombre composé chimiques dans une cigarette

A

2 500 composés chimiques contenus dans le tabac non brûlés passent à plus de 4 000 à 7 000 substances dont au moins 70 sont cancérigènes.

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68
Q

Les statuts tabagiques

A

Pour définir le statut fumeur d’un individu, il est conseillé de suivre les définitions suivantes :
-Un non(jamais)-fumeur est une personne ayant fumé moins de 100 cigarettes au cours de sa vie.
-Un ex-fumeur (ou fumeur sevré) a stoppé totalement et définitivement son tabagisme depuis plusieurs mois. Le délai le plus communément admis est 12 mois.
-Un fumeur actif est un fumeur non sevré depuis 12 mois.

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69
Q

Chiffres épidémiologie fumeurs

A

Il y a 1,3 milliard de fumeurs dans le monde, dont plus de 80 % vivent dans des pays à revenu faible ou intermédiaire.
Ainsi, en 2020, 22,3 % de la population mondiale consommait du tabac (36,7 % des hommes et 7,8 % des femmes).
En 2021, parmi les personnes âgées de 18 à 75 ans, la France comptait 15 millions de fumeurs (34,7% des hommes et 29,2% des femmes) dont 12 millions de fumeurs quotidiens (27,8% des hommes et 23% des femmes).

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70
Q

Tabagisme des jeunes

A
  • En 2021, on notait une baisse importante de la consommation de tabac chez les jeunes de la classe de 3ème. Ainsi, l’expérimentation est passée de 51,8% des adolescents de 3ème en 2010 à 29,1% en 2021.
  • En outre, l’usage quotidien est passé de 15,6% en 2010 à 3,7% en 2021.
  • En 2017, l’expérimentation du tabac est réalisée en moyenne à 14,4 ans et la consommation quotidienne à 15,1 ans.
  • Le tabagisme à l’âge de 17 ans est également en diminution importante ces dernières années. Ainsi, l’expérimentation est passée de 43,8% en 2014 à 34,1% en 2017.
  • De même, l’usage quotidien est passé de 32,4% à 25,1% entre 2014 et 2017, avec une légère prédominance masculine (23,8 % parmi les filles, 26,3 % parmi les garçons
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71
Q

Nombres de morts attribuable tabac

A

Dans le monde, selon l’OMS, plus de 8 millions de morts sont attribuables au tabac chaque année dont 1.2 million sont liés au tabagisme passif.
Le tabac est la 1ère cause de mortalité évitable en France et dans le monde.
Un fumeur sur deux mourra prématurément d’une maladie due au tabac.
En France, en 2015, sur les 580 000 décès enregistrés en France métropolitaine la même année, environ 75 000 décès étaient imputables au tabac

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72
Q

Cancers dus au tabac

A

Un cancer sur quatre est dû au tabac
Cancers du poumon (CP)
- 80 % sont liés au tabac
- Un fumeur a 10 à 15 fois plus de risque de développer un cancer du poumon qu’un non-fumeur.
- Il n’y a pas de seuil en-dessous duquel fumer ne représente aucun risque, mais le risque dépend du nombre de cigarettes / jour et surtout de la durée du tabagisme.
- Tabagisme passif : augmentation du risque relatif de cancer du poumon de 26 %.
De nombreux autres cancers sont liés au tabac, notamment :
- Voies aéro-digestives supérieures (ORL, œsophage)
- Vessie, reins, uretères,
- Autres : Estomac, côlon, rectum, foie, pancréas, col utérin, ovaire, leucémie myéloïde

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73
Q

Maladies cardio-vasculaires et tabac:

A

Le tabac multiplie par 20 le risque de développer une maladie cardio-vasculaire
- Cardiopathies ischémiques, coronaropathies
- Artériopathie
- Hypertension artérielle (HTA)
- Accidents vasculaires cérébraux
- Anévrysmes de l’aorte
Le CO se fixe sur l’hémoglobine, créant l’hypoxie
- Entraine des lésions endothéliales.
La fumée de tabac
- Entraine une dysfonction endothéliale,
- Favorise l’agrégation plaquettaire : thromboses artérielles
Tabagisme passif : augmentation du risque relatif de décès par maladie cardiovasculaire de 20 à 30 %

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74
Q

Pathologies respiratoires et tabac :

A

La bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) :
- 3,5 millions de personnes sont touchées en France dont 2/3 l’ignorent.
- Peut évoluer vers l’insuffisance respiratoire en l’absence de sevrage
- Le risque de développer un cancer du poumon est multiplié par 3 chez le BPCO
Asthme :
- Le tabagisme actif et passif favorise les exacerbations. Le tabagisme est un facteur de mauvais contrôle de l’asthme.
Tabagisme passif :
- risque d’infections ORL et pulmonaires chez l’enfant et le nourrisson
- risque de mort subite du nourrisson

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75
Q

Grossesse et tabac

A

§ ì fausses couches
§ ì retards de croissance intra-utérin
§ ì grossesses extra-utérines
§ ì accouchements prématurés

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76
Q

Troubles sexuels et de la fécondité

A

§ Diminution de la fécondité
§ Risque cardiovasculaire accru chez les femmes en association avec certaines
contraceptions orales.
§ Troubles érectiles

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77
Q

Autres effets tabacs :

A

§ Polyglobulie
§ Polynucléose neutrophile

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78
Q

Maladies psychiatriques associées au tabac

A

-Beaucoup de patients atteints de troubles psychiatriques fument.
-Ainsi, 82% des patients atteints de schizophrénie fument et 56% des patients atteints de troubles de l’humeur.
-Le tabac pourrait favoriser le trouble panique (effet stimulant).
-Les fumeurs qui ont du mal à arrêter sont susceptibles de présenter une humeur dépressive.
-Les manifestations anxiodépressives induites par le sevrage durent environ quelques semaines et ne nécessitent habituellement pas de prise en charge spécifique (en dehors d’un soutien au cours du suivi) sauf si elles persistent

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79
Q

Pathologies bucco-dentaires dues au tabac

A
  • Coloration des dents
  • Parodontopathies
  • Déchaussement dentaire
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80
Q

Pathologies dermatologiques et esthétiques dues au tabac

A

§ Augmente la sévérité de l’acné
§ Accélère le vieillissement cutané, sécheresse cutanée
§ Coloration des ongles

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81
Q

PEC ET DIAGNOSTIC TABAC

A

TOUS les professionnels de santé DOIVENT SYSTEMATIQUEMENT envisager un repérage précoce (ou conseil minimal) qui se déroule en deux temps :
-L’évaluation de la consommation déclarée par la question « fumez-vous du tabac ? ».
*Si OUI : Evaluation du risque / conseil d’arrêt :
« Voulez-vous un dépliant/brochure/adresse de site à propos des risques liés à la consommation du tabac, les bénéfices à l’arrêt et sur les méthodes de sevrage ? » « Avez-vous déjà envisagé d’arrêter ? »
« Voulez-vous que nous prenions le temps d’en parler lors d’une prochaine consultation ? »
*Si NON : « Avez-vous déjà fumé » ?
OUI : « pendant combien de temps » et « depuis quand avez-vous
arrêté ? »
-ensuite possible de mettre en place une intervention brève puis un
accompagnement.
L’intervention brève peut prendre plusieurs aspects :
*Restituer les résultats des questionnaires de consommation.
*Informer sur les risques concernant la consommation de tabac.
*Évaluer avec le consommateur ses risques personnels et situationnels.
*Identifier les représentations et les attentes du consommateur.
*Échanger sur l’intérêt personnel de l’arrêt ou de la réduction de la
consommation.
*Expliquer les méthodes utilisables pour réduire ou arrêter sa consommation.
*Proposer des objectifs et laisser le choix.
*Évaluer la motivation, le bon moment et la confiance dans la réussite de la réduction ou de l’arrêt de la consommation.
*Donner la possibilité de réévaluer dans une autre consultation.
*Remettre une brochure ou orienter vers un site, une application, une association, un forum.
L’ensemble constitue la démarche RPIB (Repérage Précoce et Intervention Brève), habituellement utilisée pour l’usage des autres substances psychoactives (alcool, cannabis…) et qu’il est donc possible d’utiliser pour le tabac.
-Il est également possible de suivre la méthode des « 5A » :
*Interroger sur la consommation de tabac. (Ask)
*Évaluer la motivation à l’arrêt du tabagisme (Assess)
*Conseiller l’arrêt du tabagisme (Advise)
*Aider la tentative d’arrêt du tabagisme (Assist)
*Organiser le suivi de l’aide au sevrage tabagique (Arrange)

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82
Q

Evaluer la consommation de tabac

A

Mode de consommation : cigarette (1 cigarette = 1 gramme), tabac roulé, chicha…
-Quantité consommée en moyenne au cours de la durée de l’utilisation.
On peut utiliser les équivalences suivantes :
*1 cigarette roulée = 2 cigarettes manufacturées
*1 cigarillo = 4 cigarettes manufacturées
*1 joint de cannabis = 4 cigarettes manufacturées
*1 chicha = 40 cigarettes manufacturées
-Age de début.
-Durée en années.
-Quantité en paquets-années = nombre de paquets (20 cigarettes) consommés par jour multiplié par le nombre d’années pendant lesquelles la personne a fumé cette quantité.
ATTENTION : la notion de paquet-année n’est pas un très bon évaluateur du facteur de risque tabagique :
- la quantité de tabac augmente le risque de développer un cancer avec un facteur à la puissance 2,
- alors que la durée de l’exposition le multiplie avec un facteur à la puissance 4.
L’évaluation de la consommation récente (moins de 24h), peut également se faire par la mesure du CO dans l’air expiré. Cette mesure simple à l’avantage de ne pas être déclarative

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83
Q

Test de dépendance à la nicotine de Fagerström

A

simplifié en 2 questions
QS 1 : Combien de cigarettes fumez-vous par jour ?
10 ou moins 0
11 à 20 1
21 à 30 2
31 ou plus 3
QS 2 : Dans quel délai après le réveil fumez-vous votre première cigarette ?
Dans les 5 premières minutes 3
Entre 6 et 30 minutes 2
Entre 31 et 60 minutes 1
Après 60 minutes 0
Interprétation du test :
0 – 1 Non dépendant à la nicotine
2 – 3 Dépendance modérée à la nicotine
4 – 6 Dépendance forte à la nicotine

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84
Q

Test de Fagerström complet :

A

Q1 : Combien de temps après votre réveil fumez-vous votre première cigarette ?
Dans les 5 premières minutes 3
Entre 6 et 30 minutes 2
Entre 31 et 60 minutes 1
Après 60 minutes 0
Q2 : Trouvez-vous difficile de vous abstenir de fumer dans les endroits où c’est interdit?
OUI 1
NON 0
Q3 : À quelle cigarette de la journée renonceriez-vous le plus difficilement ?
La première le matin 1
N’importe quelle autre 0
Q4 : Combien de cigarettes fumez-vous par jour en moyenne ?
10 ou moins 0
11 à 20 1
21 à 30 2
31 ou plus 3
Q5 : Fumez-vous à un rythme plus soutenu le matin que l’après-midi?
OUI 1
NON 0
Q6 : Fumez-vous lorsque vous êtes malade, au point de devoir rester au lit presque toute la journée ?
OUI 1
NON 0
Interprétation du test :
Score de 0 à 2 : Pas de dépendance à la nicotine
Score de 3 à 4 : Dépendance faible à la nicotine
Score de 5 à 6 : Dépendance moyenne à la nicotine
Score de 7 à 10 : Dépendance forte ou très forte à la nicotine

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85
Q

Signes de sevrage du tabac:

A

Ils surviennent dès l’arrêt du tabac, et ils constituent le facteur de rechute principal. Ils font suite à la chute de la nicotinémie (et peuvent donc être corrigés par le traitement substitutif).
- trouble de l’humeur,
- céphalée,
- insomnie, irritabilité, cauchemars,
- frustration, colère,
- anxiété, nervosité,
- difficultés de concentration,
- augmentation de l’appétit et/ou prise de poids

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86
Q

Définition craving

A

Le craving est la pulsion à consommer du tabac ; c’est le reflet de la dépendance psychologique et comportementale

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87
Q

Les facteurs prédictifs du succès de l’arrêt du tabac sont

A

-un bon niveau socio-économique,
-une faible consommation de tabac,
-l’absence d’entourage fumeur,
-une faible consommation d’alcool,
-un âge de début tardif,
-une durée d’usage brève,
-un long délai entre l’éveil et la première cigarette,
-une forte motivation à l’arrêt

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88
Q

Recherche de comorbidités en cas de tabagisme

A
  • Des comorbidités liées au tabac
  • Des comorbidités psychiatriques, notamment des troubles anxiodépressifs
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89
Q

traitements de substitution nicotinique

A

-indication large, quasi-systématique dès lors qu’il existe une dépendance à la nicotine, dans le sevrage,
-aucune contre-indication y compris après un événement cardio-vasculaire aigue ou chez la femme enceinte.
-doublent les chances de succès du sevrage comparé à des placebos
-peuvent être prescrits par tout professionnel de santé disposant d’un numéro RPPS (y compris les infirmiers et les kinésithérapeutes).
-sont efficaces que si prescrit à la bonne dose, et suffisamment longtemps
La prescription comprend :
-Un traitement à libération prolongé sous forme de dispositif transdermique (« patch »)
-avec des formes 24h/24h et des formes 16h/24h (à retirer la nuit en cas de signes de surdosage) ;
-plusieurs dosages (formes 24h : 21mg, 14mg, 7mg / formes
16h : 15mg, 10mg, 5mg) ;
*1 cigarette manufacturée apporte globalement 1mg de nicotine.
-Il n’y a pas de dose maximale sous réserve qu’elle soit adaptée à la consommation réelle du patient (EX : 3 paquets / j = 3 patchs à 21mg/24h par jour).
-En cas d’intolérance à la colle (érythème et prurit au point d’application), il est possible de changer de dispositif ou de coller les patchs sur des zones moins sensibles (plante du pied, abdomen…).
-La prescription se fait à doses décroissante sur plusieurs mois.
-Un traitement à libération immédiate :
*Inhaleur, spray buccal.
*Gommes à mâcher, pastilles à sucer, comprimé à croquer (gouts et dosage variés selon les marques) ;
-A utiliser en cas d’envie impérieuse de fumer (jusque 15 à 30 fois par jour selon les dosages).
-Remboursement depuis 2018 par l’Assurance Maladie à 65% (à l’exception de l’inhaleur et du spray) et à 100% en cas d’ALD
-Les signes de sous-dosage sont ceux du manque.
-Les signes de surdosage (effets indésirables) régressent rapidement après le retrait du dispositif : céphalées, palpitations, dysgueusie, hoquet, nausées, dyspepsie, stomatite, hypersécrétion salivaire, sécheresse buccale, cauchemars.

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90
Q

La détresse respiratoire aiguë est

A

-la manifestation clinique de l’inadéquation entre la demande ventilatoire à un instant donné (« charge », résultant d’une « agression » respiratoire) et la capacité du système respiratoire à faire face à cette charge; « Ensemble des signes respiratoires témoignant de la gravité d’une affection de l’appareil respiratoire ».
-se traduit par un ensemble de signes cliniques directs (respiratoires) et indirects (hémodynamiques et neurologiques), révèle la défaillance de l’appareil respiratoire, et peut conduire vers la faillite respiratoire et l’arrêt cardio-respiratoire= signe majeur de gravité des affections respiratoires.
-c’est une urgence thérapeutique. Sa prise en charge immédiate repose sur l’administration d’O2 (toujours) et l’assistance ventilatoire mécanique (parfois : indications spécifiques).
-Une fois la sécurité assurée par le traitement symptomatique, bilans et traitements étiologiques sont essentiels, et doivent être réalisés de façon simultanée.
-Le diagnostic étiologique repose sur les signes respiratoires et généraux, et sur une démarche simple qui fait la synthèse des données de l’examen clinique et d’examens paracliniques simples : radiographie thoracique et gazométrie artérielle.

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91
Q

Insuffisance respiratoire aiguë

A

-pendant gazométrique de la détresse respiratoire, défini comme une « altération aigue de l’hématose ».
définie par :
- une hypoxémie profonde (PaO2<60mmHg)
- une modification du pH témoignant du caractère aigu, notamment une acidose respiratoire avec hypercapnie (PaCO2>45mmHg) témoignant d’une hypoventilation alvéolaire.
- exclut naturellement les hypoxies tissulaires sans hypoxémie, liées à une altération du transport de l’oxygène (anémie, intoxication au monoxyde de carbone, états de choc…) ou à une altération de la respiration cellulaire (intoxication au cyanure, sepsis grave…).
ATTENTION : Il est important de retenir que les signes de détresse respiratoire peuvent précéder une authentique insuffisance respiratoire aigüe c’est-à-dire gazométrique : une hypocapnie marquée (± alcalose respiratoire) associée à une PaO2 « normale » témoigne le plus souvent d’une hypoxémie profonde masquée par l’hyperventilation secondaire.
- La gazométrie artérielle peut donc être faussement rassurante.
- renouveler précocement les gaz du sang si les signes de détresse respiratoire persistent, évoquer les causes d’hypoxie tissulaire sans hypoxémie et doser le lactate artériel.

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92
Q

Syndrome de détresse respiratoire aiguë de l’adulte (SDRA)

A

Il ne faut pas confondre la « détresse respiratoire » et le « syndrome de détresse respiratoire aiguë de l’adulte » ou SDRA.
Alors que la « détresse respiratoire » est un ensemble de signes témoignant de la gravité d’une affection respiratoire, le SDRA est une des étiologies de détresse respiratoire résultant d’un œdème lésionnel du poumon dont les causes sont multiples.

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93
Q

POSER LE DIAGNOSTIC DE DETRESSE RESPIRATOIRE AIGUË (DRA)

A

Les signes de détresse respiratoire aiguë peuvent être classés en deux groupes distincts :
-les « signes de lutte » et les « signes de faillite ».
ATTENTION : chez tout patient présentant une détresse respiratoire aiguë, il convient de rechercher des signes de gravité neurologiques et hémodynamiques. Les signes de lutte et les signes de faillite coexistent, mais tout signe de faillite signe la gravité de la DRA.

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94
Q

Signes de lutte DRA

A

traduisent l’augmentation du travail ventilatoire
-Tachypnée = Augmentation de la fréquence respiratoire (> 25/min chez l’adulte), éventuellement associée à une diminution du volume courant.
*le caractère « superficiel » de la polypnée repose sur une impression subjective, faible amplitude des mouvements ventilatoires
*deux signes peuvent témoigner de la réduction du volume courant : la difficulté à parler (hypophonie) et l’inefficacité de la toux.
ATTENTION : la bradypnée et les irrégularités respiratoires témoignent d’une défaillance neurologique (plus que respiratoire) ; ces signes d’extrême gravité sont annonciateurs d’un arrêt respiratoire imminent.
-Recrutement des groupes musculaires inspiratoires et expiratoires
*Muscles inspiratoires extra-diaphragmatiques (“accessoires” est erronée pour scalènes et intercostaux qui sont actifs à l’inspiration)
*définissant le tirage sus-claviculaire et sus-sternal (le pouls inspiratoire est la sensation au doigt de cette contraction ) et des intercostaux (tirage intercostal)
*Contrairement au diaphragme, l’équipement enzymatique de ces muscles ne leur permet pas de se contracter de façon soutenue sur une période prolongée.
*Muscles expiratoires : activation des muscles abdominaux lors de l’expiration, ce processus est appelé expiration abdominale active
*expiration abdominale active oriente souvent vers une pathologie respiratoire obstructive mais pas exclusivement.

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95
Q

Signes de faillite DRA

A

-Respiration abdominale paradoxale = faillite de la pompe ventilatoire; le recul de la paroi antérieure de l’abdomen lors de l’inspiration au lieu de l’expansion abdominale, orthopnée et aggravée par le décubitus dorsal qui proscrit
*indique l’absence de participation du diaphragme qui est alors PEC par les muscles inspiratoires extra-diaphragmatiques.
*signe de faillite de la pompe musculaire ventilatoire et fait craindre la survenue d’une défaillance à court terme.
*discuter la mise en route d’une assistance ventilatoire, et au min admission dans une structure où celle-ci peut être mise en place
-Cyanose = faillite de l’oxygénation, coloration bleutée des téguments /muqueuses, chez les sujets mélanodermes, il y langue bleue
*Apparaît lorsque la concentration Hb réduite (désoxygénée) > 5 g/dl de sang capillaire (si anémie profonde : cyanose absente ou tardive ; si polyglobulie : cyanose fq et - spécifique).
*Traduit une hypoxémie profonde, signe peu sensible, mais spécifique : impose une oxygénothérapie immédiate.
*mesure de la saturation du sang capillaire en oxygène par voie transcutanée (saturation pulsée en O2 ou SpO2), alerte précocement sur l’oxygénation tissulaire : une SpO2 < à 90% impose une oxygénothérapie immédiate.
-Signes neurologiques de faillite: font suspecter l’hypercapnie
*céphalées astérixis, ou “flapping tremor”=défini comme une abolition transitoire du tonus de posture
*signe pas spécifique et peut être rencontré dans l’encéphalopathie hépatique.
*altération du comportement ou de la vigilance=signe majeur de gravité-> ralentissement idéo-moteur, obnubilation, somnolence puis francs troubles de conscience (carbonarcose) sont plutôt associés à l’hypercapnie
*agitation et confusion peuvent être liés à une hypoxie ou à un bas débit cérébral
*altération marquée de la vigilance (Glasgow <9) dans le contexte de DRA est une indication à l’assistance ventilatoire avec intubation trachéale pour protéger les voies aériennes d’une inhalation
-Signes hémodynamique de faillite
*Signes d’insuffisance cardiaque droite (cœur pulmonaire aigu) TJ, RHJ, hépatomégalie douloureuse=> EP massive, pneumothorax compressif, asthme aigu grave, tamponnade
*Pouls paradoxal= diminution de la PAS lors de l’inspiration, s’observe avec une mesure invasive (« sanglante ») PA => asthme aigu grave, tamponnade cardiaque
*Insuffisance circulatoire (état de choc) = hypoperfusion tissulaire dont la conséquence est une hypoxie touchant l’ensemble des organes -> signes d’hypoperfusion et anoxie tissulaire périphériques
*hypotension artérielle : PAS < à 90 mmHg ou ayant chuté de plus de 30 mm Hg par rapport à la PA normale ;
*peau froide, marbrures, augmentation du temps de recoloration cutanée ; tachycardie supérieure à 120/min ; confusion, altération de la vigilance, oligurie
*Hypertension artérielle -> rechercher une hypercapnie
-Signes évocateurs d’une hypercapnie extra-neurologiques
*signes en rapport avec l’effet vasodilatateur du dioxyde de carbone : céphalées, hypervascularisation ou hyperhémie des conjonctives ;
de signes de réaction adrénergique au “stress hypercapnique” : tremblements, sueurs, tachycardie, hypertension artérielle.

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96
Q

PEC DRA

A

-Mesure des constantes vitales et mise en place immédiate d’une surveillance : SaO² en continu, FC, PA, FR/10 minutes. « scoper » le patient ou de prendre la décision d’un déchocage (adapté PEC d’une détresse vitale)
-Mise en route immédiate et concomitante du TTT:
*Oxygénothérapie= objectif SpO2 entre 88 et 92% pour corriger l’hypoxémie pour prévenir le ACR hypoxique.
~Si DRA avec hypoxémie profonde, l’O² doit être à haut débit (même si BPCO et/ou IRC, puis adapté selon l’évolution clinique/SpO2
~le + souvent délivrée via un masque facial (masque simple O2 entre 5 à 10L/min, masque à haute concentration si > 8L/min)
~ > 15L/min via des canules nasales d’O² à haut débit (10 à 50L/min) avec mélange gazeux réchauffé et humidifié
~contrôler les GDS artériel sous O², afin de vérifier l’efficacité de l’O² et l’absence d’hypercapnie, ++ si IRC (risque d’hypercapnie par inhibition des centres respiratoires, suite à la correction du stimulus hypoxémique).
*Pose d’une VV de gros calibre.
*Ventilation mécanique= apporter au patient un support ventilatoire (air + O2) sous pression ; à l’aide d’un ventilateur grâce à la pression positive inspiratoire (air ± O2) à travers un masque (VNI) ou sonde d’intubation trachéale (VI).
~ indiqué en cas d’hypoventilation aigue menaçant le pronostic vital: respiration paradoxale, troubles de conscience, acidose respiratoire (hypercapnie et pH< 7.35), hypoxémie réfractaire à l’O².
~avantages VNI: diminution de morbi-mortalité, des infections nosocomiales respiratoires et de la durée d’hospitalisation
~pour défaillances respiratoires isolées des patients coopérants: exacerbation de BPCO en acidose respiratoire (pH < 7,35) OAP cardiogénique
~VI d’emblée s’il ne s’agit pas d’une défaillance respiratoire isolée (troubles de conscience, état de choc, polytraumatisme, IRA + défaillance d’autres organes) en 2ème intention en cas d’échec de la VNI.

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97
Q

Recherche étiologique DRA

A

Mise en route immédiate des investigations à visée diagnostique : *Radiographie du thorax de face au lit (le + tôt possible une fois le TTT symptomatique débuté).
*GDS et lactate artériel (orientation diagnostique/retentissement) ;
*ECG (arythmie, troubles de la repolarisation -> origine ischémique d’un OAP ou EP, µvoltage ou alternance électrique si tamponnade. ECG normal va contre OAP cardiogénique (bonne VPN).
*NFS-plaquettes + Ionogramme sanguin, urée, créatinine (rééquilibration hydroélectrolytique) ;
En fonction des hypothèses diagnostiques:
*BNP ou NT-proBNP, si doute OAP cardiogénique (BNP < 100 pg/mL exclut dyspnée aiguë d’origine cardiaque bonne VPN). Le BNP s’élève lorsqu’un ventricule est dilaté et/ou fait face à une augmentation de la post-charge (HTP lors d’EP aiguë ou d’une exacerbation de BPCO)
*Troponine en cas de suspicion d’ischémie myocardique
*D-dimères si suspicion d’EP (si proba pré-test faible / intermédiaire)
*Angio-scanner thoracique en cas de suspicion d’EP (forte probabilité ou de D-dimères élevés), d’atteinte parenchymateuse pulmonaire mal définie.

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98
Q

DIAGNOSTIC D’UNE OBSTRUCTION DES VOIES AERIENNES SUPERIEURES

A

-1ère étape en pratique, car urgence extrême et PEC diffère radicalement de celle des autres étiologies de DRA.
Diagnostic clinique:
-patient paniqué, portant souvent les mains à son cou, et gesticulant, mais sans émettre de son ;
-bradypnée inspiratoire avec allongement du temps inspiratoire qui devient supérieur au temps expiratoire ; en cas d’obstruction totale (urgence vitale extrême), les mouvements respiratoires ne produisent aucun flux ; dysphonie (aphonie en cas d’obstruction totale), bruit inspiratoire dit de « cornage », stridor
Principales causes d’obstruction des VAS:
-Inhalation de corps étranger; le plus souvent aux âges extrêmes de la vie: chez le petit enfant (80% ont moins de 3 ans) ; chez le sujet âgé porteur d’anomalies de la déglutition ou de la dentition.
-Laryngite (chez l’enfant), épiglottite (devenue rarissime depuis vaccination anti-Haemophilus influenzae chez le nourrisson).
-Œdème de Quincke
-Sténoses trachéales (bénignes ou non)
-Tumeur laryngée

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99
Q

DIAGNOSTIC D’UNE DETRESSE RESPIRATOIRE AVEC ANOMALIES RADIOLOGIQUES

A

Trois principaux diagnostics sont à évoquer en priorité
-Pneumonie à suspecter en première intention en cas de fièvre
-OAP cardiogénique, absence de fièvre, chez un sujet âgé et/ou avec comorbidité cardiaque, avec râles crépitants et/ou sibilants, signes liés à la cardiopathie G sous-jacente et parfois signes d’ICD
-pneumothorax sous tension si pathologie respiratoire chronique sous-jacente: asymétrie auscultatoire ± douleur latéro-thoracique

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100
Q

arguments en faveur d’une pneumonie ou d’un œdème pulmonaire aigu cardiogénique

A

Aucun de ces éléments n’est pathognomonique ou constant. Pneumonie
ACTD Aucun Parfois : immunodépression
Fièvre élevée, frissons
Expectorations purulentes (inconstantes)
Foyer de râles crépitants
Opacités alvéolaires le plus souvent systématisées
Syndrome inflammatoire Hyperleucocytose
Examens Complémentaires:
Antigénuries Légionelle et Pneumocoque Prélèvements respiratoires Hémocultures

OAP cardiogénique
ATCD
Brutal ou rapidement progressif
Douleurs thoraciques rythmées par la respiration
Examen physique
Signes radiologiques

Insuffisance cardiaque Facteurs de risque cardio-vasculaires (HTA, diabète…) Rapidement progressif
Aucun
Expectorations mousseuses, parfois rosées Orthopnée
HTA, tachycardie, râles crépitant bilatéraux prédominant à la partie inférieure des champs pulmonaires (sibilants possibles)
Opacités alvéolaires bilatérales, diffuses, péri-hilaires (Figure 4)
Elévation du BNP ou du NT-proBNP
ECG (n’est jamais normal en cas d’OAP)
Echographie cardiaque

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101
Q

Dans un 2ème temps on considère les hypothèses de : n
SDRA (voir paragraphe V) : anamnèse et tableau clinique compatibles avec une étiologie du SDRA ; attention, une pneumonie peut évoluer vers un SDRA
n
exacerbation de pneumopathie infiltrative diffuse (PID) -
La maladie infiltrative est en général connue -
Il est impératif de récupérer auprès du patient et de sa famille des radiographies ou
scanners thoraciques antérieurs.

A
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102
Q

DIAGNOSTIC D’UNE DETRESSE RESPIRATOIRE SANS ANOMALIES RADIOLOGIQUES

A

La démarche diagnostique repose alors sur la clinique et la gazométrie artérielle.
*La gazométrie permet d’orienter vers une pathologie respiratoire aiguë « de novo », ou, au contraire vers la décompensation aiguë d’une pathologie respiratoire chronique.
-décompensation aiguë d’une pathologie respiratoire chronique : une hypercapnie, définie par une PaCO2 ³ 45 mmHg, avec un pH anormal ; une élévation des bicarbonates (>30 mmol/L), qui elle-même témoigne d’une hypercapnie
chronique.
Pathologie respiratoire aiguë « de novo » Trois étiologies doivent être évoquées
-EP (angioscanner) ATCD FDR MTEV
-pneumothorax (Sujet longiligne Tabagisme, Cannabis Pathologie respiratoire chronique sous-jacente (lésions emphysémateuses ou kystiques)
-exacerbation d’asthme.
Voir tableau 3

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103
Q

V. SYNDROME DE DETRESSE RESPIRATOIRE AIGUË DE L’ADULTE (SDRA) V.1 Définition du SDRA

A

associe :
-une détresse respiratoire
-d’évolution aiguë < 7 jours
des anomalies radiologiques bien définies : -opacités alvéolaires
-bilatérales diffuses non complètement expliquées par un épanchement, une atélectasie;
-sans défaillance cardiaque ni surcharge volémique (Pcap (PAPO)<15 mmHg)

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104
Q

V.3 Mécanismes du SDRA

A

=>oedème lésionnel du poumon.
-causes endogènes ou extrapulmonaires.
-pas d’augmentation de la pression hydrostatique microvasculaire (contrairement à l’OAP, où le mécanisme est une transsudation intra-alvéolaire) ;
-Mais augmentation de la perméabilité de la barrière alvéolo-endothéliale (exsudation intra-alvéolaire)
-Avec des lésions anatomopathologiques de dommage alvéolaire diffus ( données post-mortem).
Les conséquences sur le poumon sont :
-altération hétérogène rapports ventilation/perfusion ;
-diminution de la compliance pulmonaire, -> expansion du parenchyme plus difficile.

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105
Q

V.4 Etiologies du SDRA

A

-multiples pathologies, malgré une présentation clinique similaire et une pathogénie commune. Voir Tab 3
-soit atteinte épithéliale alvéolaire, soit d’une atteinte endothéliale.
Principales étiologies du SDRA.
*Agression exogène (« épithéliale ») Infectieuse : pneumonie, toxique
*Agression endogène (« endothéliale »)
= tt pathologie avec syndrome de réponse inflammatoire systémique est susceptible d’entraîner un SDRA
-Tout sepsis sévère, Pancréatite aiguë, Embolie amniotique, Circulation extracorporelle, Transfusions massives, Polytraumatisme, Brûlures étendues,
Inhalation de fumées toxiques/liquide gastrique (syndrome de Mendelson)
Noyade

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106
Q

Niveau de severité SDRA

A

-SDRA léger PaO2/FiO2 entre 200 et 300 mmHg avec PEP2 ou CPAP ≥ 5 cm H2O
-SDRA modéré PaO2/FiO2 entre 100 et 200 mmHg avec PEP ≥ 5 cm H2O
-SDRA sévère PaO2/FiO2 ≤ 100 mmHg avec PEP ≥ 5 cm H2O

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107
Q
A
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108
Q

Def Anaphylaxie

A
  • réaction aiguë le plus souvent immunologique, menaçant le pronostic vital par la survenue d’un état de choc anaphylactique, d’un oedème de Quincke asphyxique ou d’un asthme aigu grave (AAG).
  • liée à l’action des médiateurs (vasodilatateurs et broncho-constricteurs) libérés par la dégranulation massive des basophiles circulants et des mastocytes tissulaires.
  • mécanisme est le plus souvent allergique (IgE-dépendant) mais des mécanismes non IgEdépendants peuvent aussi intervenir
  • Aliments, venins d’hyménoptères et médicaments représentent les principaux agents responsables de l’anaphylaxie.
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109
Q

TTT anaphylaxie

A
  • repose en première intention sur l’adrénaline intramusculaire (= urgence vitale).
  • TTT préventif comprend la recherche et l’éviction des agents déclenchants.
  • munir le patient d’une carte d’allergique signalant les sensibilisations et la liste des médicaments/aliments susceptibles de contenir l’agent causal.
  • nécessité de porter une trousse d’urgence et d’être formé à l’utilisation de l’adrénaline autoinjectable (proposée selon étiologies)
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110
Q

Définition anaphylaxie

A
  • forme la plus sévère d’hypersensibilité immédiate, qui peut engager le pronostic vital.
    -cliniquement: apparition soudaine et rapidement progressive de signes atteignant au moins 2 organes (peau, voies aériennes) ou d’une chute de la pression artérielle (>30% de la valeur de base).
  • mécanisme de cette hypersensibilité est souvent IgE dépendant
  • Si les manifestations cliniques et le traitement curatif sont les mêmes, quels que soient les mécanismes de dégranulation des mastocytes et des basophiles, la prévention et le
    profil évolutif sont différents.
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111
Q

La classification de l’anaphylaxie se fait selon:

A

*la cause (allergique ou non allergique) et la sévérité.
- Anaphylaxies allergiques
>Après sensibilisation à l’allergène lors d’une exposition antérieure (passée inaperçue)>production d’IgE spé de l’allergène par les lymphocytes B > se fixent sur au moins deux types de récepteurs, les récepteurs de forte affinité pour l’IgE (FceRI) présents sur les basophiles (circulants) et les mastocytes (tissulaires), et les récepteurs de faible affinité (FceRII) présents sur les éosinophiles, les monocytes et les plaquettes.
>L’anaphylaxie est consécutive à la libération de médiateurs par dégranulation brutale des mastocytes et des basophiles, lors de la réintroduction de l’allergène même en quantité minime.
>Les médiateurs libérés par les basophiles et mastocytes sont pré-formés (histamine, tryptase, certaines cytokines) et néoformées (dérivés de l’acide arachidonique comme les leucotriènes ou prostaglandines, cytokines…) et vont induire la vasodilatation et bronchoconstriction.
- Anaphylaxies non allergiques :
> réactions en rapport avec une activation des mastocytes/basophiles non IgE-dépendante aboutissant aux mêmes symptômes :
> histamino-libération directe (mastocytes et basophiles) sans sensibilisation préalable à l’agent responsable (certains aliments, médicaments, facteurs physiques ou dans les désordres mastocytaire).
>L’activation via d’autres médiateurs : le complément (C4a, C5a), les médiateurs du système kinine-kallicréine, les métabolites de l’acide arachidonique, les cytokines (TNFa, IL6, IL1ß)…
>La symptomatologie clinique immédiate est liée à la libération d’histamine. Certains agents comme les PDC iodés et certains médicaments (curares, opioïdes, vancomycine, quinolones) sont susceptibles d’induire une réaction par l’un ou l’autre de ces mécanismes.
Les symptômes liés à la libération des médiateurs pré ou néo-formés et leur intensité dépend du lieu et de la quantité de médiateurs libérés : > dégranulation des basophiles circulants et réaction systémique
> dégranulation des mastocytes au sein des tissus riches en mastocytes et réactions d’organes : peau, coeur, voies respiratoires et voies digestives
C’est la sévérité et la chronologie des manifestations cliniques qui définit l’anaphylaxie : association de symptômes cardio-vasculaires, respiratoires, cutanés ou digestifs, mettant en jeu le pronostic vital, d’apparition immédiate après le contact avec l’allergène ou des
mécanismes non allergiques.

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112
Q

Fréquence de l’anaphylaxie

A

-sous-estimées par défaut de déclaration des cas et l’absence de cotation favorable dans la 10ème version de CIM-10.
-En Europe, l’incidence est estimée entre 1,5 et 7,9 cas pour 100 000 hab/an.
La prévalence de 0,1 à 0,5% est en augmentation.
-Si la fréquence des décès reste faible, le recours aux hospitalisations augmente.
-La prévalence des allergènes responsables d’anaphylaxie dépend de l’âge et des pays. Trois allergènes dominent : les aliments, les venins d’hyménoptères et médicaments.

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113
Q

Les facteurs de risque prédisposant à des réactions sévères :

A
  • Asthme non contrôlé
  • Maladies cardio-vasculaires
  • Mastocytose
  • Prise de B-bloquants (bloquent le rétro-contrôle hormonal adrénergique endogène donc l’effet d’injection d’adrénaline exogène) surtout si associés aux IEC (abaissent le seuil d’activation des mastocytes)
  • Type d’allergène et son caractère masqué (aliments)
  • Réaction antérieure sévère
  • Co-facteurs potentialisateurs : effort physique, alcool, AINS, stress, infections et cycle menstruel
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114
Q

Quand suspecter une anaphylaxie ?

A
  • au max dans l’heure qui suit un contact allergénique, le délai varie selon le mode d’exposition : muqueuses (30 min), piqûres (15 min), IV (5 min) et la source d’allergènes.
    3 situations doivent faire suspecter une anaphylaxie :
  • L’installation rapide d’une atteinte cutanéo-muqueuse de type urticarienne ET une atteinte respiratoire ET/OU une hypotension artérielle ou des signes de mauvaise perfusion d’organes
  • Au min 2 signes cliniques apparaissant après exposition à un probable allergène parmi :
    a. Atteinte cutanéo-muqueuse
    b. Atteinte respiratoire
    c. Hypotension artérielle ou signe de mauvaise perfusion d’organes
    d. Signes gastro-intestinaux
  • Hypotension artérielle après exposition à un allergène connu du patient :
    a. Âgé de 1 mois à 1 an : PAS < 70 mmHg
    b. Âgé de 1 à 10 ans : PAS < 70 + (2X âge) mmHg
    c. Âgé de 11 à 17 ans : PAS < 90 mmg
    d. Adulte : PAS < 90 mmHg ou <de plus de 30% par rapport à la valeur habituelle
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115
Q

Manifestations cutanées et muqueuses anaphylactiques

A
  • (80- 90% des cas) peuvent être discrètes, voire absentes (formes fulminantes)
  • Si isolées et ne mettant pas en jeu le pronostic vital -> permettent pas de poser
    le diagnostic d’anaphylaxie.
  • Prurit intense des paumes des mains et des plantes des pieds (et/ou des muqueuses oropharyngées) précède le rash cutané et/ou l’urticaire et/ou l’angiooedème
  • Rash cutané morbilliforme
  • Urticaire: papule/plaques érythémateuses souvent plus claires en leur centre, saillantes, à contours variables, confluentes, « en carte de géographie », le plus souvent prurigineuses ET migratrices évolution labile par poussées caractérisées par une apparition brutale et une résolution complète rapide
  • Angiooedème et oedème de Quincke même physiopathologie que l’urticaire mais vasodilatation et d’un oedème des tissus profonds de la peau (derme et hypoderme), des tissus sous-cutanés, ou des muqueuses
    ->peut toucher n’importe quelle muqueuse avec une prédilection pour le visage et gonflement variable, mal limité, ferme, non érythémateux, non ou peu prurigineux
    -> l’angiooedème est parfois accompagné d’une urticaire
    -> l’oedème de Quincke correspond à un angiooedème grave qui touche la région laryngée et la région du cou
  • gêne respiratoire « haute » : dyspnée, dysphonie, raucité de la voix, dysphagie, tirage, cornage (synonyme : stridor)
  • à l’examen clinique : gonflement de la langue, de la luette, des paupières, des lèvres et/ou de la face
  • il peut être létal par asphyxie.
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116
Q

Manifestations respiratoires de l’anaphylaxie

A
  • (60-72% des cas) peuvent se manifester par des symptômes respiratoires de gravité variable pouvant aller d’une toux jusqu’à un arrêt respiratoire :
  • Rhinorrhée
  • Toux
  • Sibilants
  • Stridor
  • Dyspnée haute (par oedème laryngé) et/ou basse (par bronchospasme)
  • Détresse respiratoire
    Le tableau d’Asthme dans l’anaphylaxie
  • un asthme aigu grave peut-être l’unique manifestation d’une anaphylaxie
  • les enfants, les ados et les adultes jeunes sont plus à risque.
  • Le choc anaphylactique est plus sévère s’il survient chez un asthmatique.
  • La mortalité est plus élevée en cas d’asthme non/mal contrôlé.
  • Chez un asthmatique ayant une allergie alimentaire, il est hautement recommandé de prendre toutes les mesures (éviction de l’allergène causal, trousse d’urgence et carte d’allergie) pour prévenir et traiter un choc anaphylactique.
    Tous les aliments peuvent être en cause, mais certains, comme l’arachide, les fruits à
    coque, le sésame, le lait de chèvre, ont un rôle prépondérant.
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117
Q

Manifestations cardio-vasculaires de l’anaphylaxie

A
  • 30% des cas
  • Hypotension artérielle
  • Douleurs thoraciques
  • SCA (libération in situ des mastocytes cardiaques)
  • Troubles du rythme, tachycardie et plus rarement bradycardie
  • Arrêt cardiaque
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118
Q

Manifestations digestives et autres de l’anaphylaxie

A
  • 25- 44% des cas
  • Douleurs abdominales persistantes, nausées, vomissements, dysphagie, diarrhées (signes de gravité)
    Autres manifestations
  • Neurologiques (8-15%) : céphalées, confusion, vertiges, baisse du champ visuel
    Autres : goût métallique dans la bouche, contractions utérines, sensation de mort imminente
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119
Q

Évolution de l’anaphylaxie

A
  • Plus la réaction survient vite, plus le risque qu’elle soit sévère est élevé
  • Quand l’anaphylaxie est fatale, le décès survient en règle générale très rapidement après le contact avec l’élément déclenchant.
  • La réaction peut être biphasique (<20% des cas) avec réapparition des symptômes > de 4h après la phase initiale.
    Les FDR sont : une atteinte multi-organes, une atteinte respiratoire sévère, le besoin de plus d’une dose d’adrénaline, un allergène avec absorption continue (aliments), ATCD d’anaphylaxie biphasique et les anaphylaxies sans cause identifiée.
    Ce risque de réaction biphasique oblige à une surveillance prolongée de tout choc anaphylactique.
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120
Q

Sévérité des manifestations cliniques de l’anaphylaxie

A
  • en fonction du nombre de systèmes atteints et de la sévérité de ces atteintes.
  • La classification la plus utilisée est celle adaptée de Ring et Messmer
    L’anaphylaxie est définie à partir du grade II.
    Grade Sévérité
    I signes cliniques signes cutanés généraux : érythème, urticaire, angio-oedème
    II Légère atteinte d’au moins 2 organes : peau, voies aériennes, appareil digestif
    III Modérée hypotension artérielle
    IV Sévère arrêt cardiaque et/ou respiratoire, décès
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121
Q

BILAN choc anaphylactique

A

IV.1. Est-ce un choc anaphylactique ?
- Aucun test biologique lors du choc ne peut donner une réponse en urgence sur la nature du choc.
- Clinique et contexte suffisent le + svt à poser le diagnostic
- Diagnostic plus difficile lorsqu’il survient en peropératoire.
La TRYPTASE sérique doit être dosée, elle est quasi spécifique du mastocyte et traduit la richesse en mastocytes et leur degré d’activation, détectable dès 15 min post choc, elle revient à son taux basal en 12 à 24 h.
-Le taux basal est extrêmement stable chez un individu, donc l’augmentation du taux de tryptase confirme la nature anaphylactique d’un choc même si les valeurs restent dans les limites dites « normales ».
-Le dosage répété de la tryptase est indispensable voire suffisant pour apporter a posteriori un argument médicolégal en faveur du diagnostic de choc anaphylactique, notamment dans le cadre des chocs peropératoires d’étiologie indéterminée.
- Les prélèvements sanguins sont à réaliser dès que possible et sont à renouveler 1 à 2 heures plus tard et 24 heures plus tard ou à distance.
- Une élévation de la tryptasémie est considérée significative si la concentration au pic est supérieure ou égale à 1,2 fois la concentration basale de tryptase + 2 µg/L.
- Le dosage systématique de la tryptase est préconisé non seulement comme paramètre de sévérité (taux corrélé à la chute de la tension artérielle), mais également pour dépister une
mastocytose latente (pathologie exceptionnelle).

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122
Q

Bilan etiologique anaphylaxie

A
  • Bilan allergologique: doit se faire à distance > 1 mois de l’accident aigu (donner le temps aux mastocytes et basophiles de se régénérer sinon risque de FN des tests cutanés +++)
  • Données de l’interrogatoire sont essentielles : piqûre d’insecte, au cours d’un repas, lors d’une anesthésie…
  • les tests allergologiques utiles pour l’identification de l’agent causal et définir la PEC spécifique (désensibilisation, reprise d’un TTT suspect et innocenté…). Ils reposent +++ sur les tests cutanés (prick-tests, IDR) à la recherche d’une réactivité cutanée vis-à-vis des substances suspectées : aliments, venins
    d’hyménoptères, latex, médicaments…
  • le dosage sanguin d’IgE spécifiques peut être utile à visée diagnostique et pronostique pour certains allergènes comme les curares, le latex, les fruits à coque ….
  • les tests de provocation (réintroduction de l’allergène) peuvent parfois être nécessaires pour certains aliments ou médicaments, à réaliser en milieu hospitalier spécialisé sous surveillance stricte et perfusion de sécurité.
    Les autres examens ont surtout un intérêt dans le diagnostic différentiel.
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123
Q

DIAGNOSTICS DIFFERENTIELS anaphylaxie

A

Diagnostic Caractéristiques
1. du choc anaphylactique
*Choc vagal: pâleur-sueurs-nausées-bradycardie-hypotension, syncope possible, signes cutanés et respiratoires absents
*Choc septique contexte infectieux
*Choc cardiogénique contexte : IDM, EP avec signes d’insuffisance cardiaque, réponse tensionnelle paradoxale au remplissage vasculaire ou à l’épreuve de lever de jambes…
*Hypoglycémie Anamnèse et sueurs, convulsions, signes neuroglucopéniques …
*Mastocytose lésions cutanées spécifiques avec signe de Darier
2. de l’oedème de Quincke isolé
*Syndrome cave sup. Majoré en décubitus (++ au réveil) ; contexte clinique.
*Erysipèle du visage Contexte infectieux associé à l’oedème
*Eczéma aigu du visage Contexte, nature des lésions (vésicules)
*Angio-oedèmes à bradykinine1 evoqués devant l’existence d’ATCD familiaux ; ne s’accompagnent en règle ni de prurit ni d’urticaire, résistent au TTT
* CE Toujours à évoquer, chez l’enfant +++
Dans le cas des allergies alimentaires, les principaux diagnostics différentiels sont : *les toxi-infections alimentaires,
*la consommation d’aliments riches en histamine, en tyramine, ou histamino-libérateurs,
*l’intolérance au lactose, au gluten,
*l’excès de glutamate (syndrome des restaurants chinois) et la mastocytose.
Certains troubles neuropsychiques et endocriniens doivent aussi être évoqués comme diagnostics différentiels :
*Syndrome d’hyperventilation, attaque de panique, épilepsie, psychoses, syndrome de conversion, AVC
*Hypoglycémie, crise de thyrotoxicose, syndrome carcinoïde, phéochromocytome

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124
Q

Angio-œdème à Bradykinine 1

A

= diagnostic dif de l’oedeme de Quincke
- lié à un déficit congénital (maladie autosomique dominante) ou acquis en inhibiteur de la C1 estérase, à un inhibiteur de C1 estérase non fonctionnel, ou une anomalie du système des kinines.
- Les formes acquises peuvent être iatrogènes (IEC, sartans, oestrogènes) ou secondaires à une hémopathie ou pathologie auto-immune.
-pathologie rare, grave par risque d’atteinte laryngée asphyxiante résistante à l’adrénaline.
-L’angioedème est mou, non prurigineux, évoluant sur 2 à 3 jours, sans urticaire.
-Le dosage du C1 inhibiteur pondéral et/ou fonctionnel permet de faire le diagnostic

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125
Q

VI.1. Mesures générales en cas d’anaphylaxie

A

-Rester avec le patient et appeler à l’aide -Arrêter l’agent responsable (lorsqu’il est identifié).
-Stopper l’administration de toute perfusion en cours
-Enlever le dard de l’insecte. Son ablation précoce est plus importante que la manière de l’enlever
-Ne pas tenter de vidanger le contenu de l’estomac du patient en cas de suspicion d’allergie alimentaire (risque d’inhalation ++)
-Le traitement curatif d’urgence est toujours une priorité
-Rechercher les signes d’anaphylaxie (atteinte respiratoire et/ou CV)
-Mesures communes à tout état de choc
-Ne jamais verticaliser (risque d’ACR par désamorçage de la pompe cardiaque : vasoplégie majeure, adiastolie),:
-> en l’absence de dyspnée le patient est allongé +jambes surélevées
-> si dyspnée le patient est mise en position semi-assise +jambes surélevées
-> Si inconscient : PLS, femme enceinte : décubitus latéral G

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126
Q

Mesures spécifiques du choc anaphylactique

A

-Administration d’ADRENALINE en urgence car le pronostic vital est engagé et la survie dépend de sa rapidité d’administration.
-médicament le + important dans le TTT
* Par ses effets sur les récepteurs alpha il réverse la vasodilatation et réduit l’oedème. * Par ses effets sur les récepteurs bêta il est bronchodilatateur, stimule la contraction myocardique et inhibe le relargage de l’histamine et de leucotriènes.
-Chez tt patient présentant des manifestations anaphylactiques CV, respiratoires ou des signes digestifs persistants, le + rapidement possible.
-Voie d’administration : intramusculaire meilleur rapport bénéf/risque, proscrire la voie SC (trop lente)
-Site d’injection: face antérolatérale externe de la cuisse, ou région deltoïdienne
-Conditionnements :
-> Hôpital et SMUR : ampoules de 1 mL contenant 1 mg à usage hospitalier
-> À domicile : stylos auto-injecteurs : Anapenâ, Jextâ, Epipenâ, Emeradeâ
* 0,15 mg/0,3 ml (enfants < 30 kg)
* 0,30 mg/0,3 ml
* 0,50 mg/0,3 ml
* peuvent être conservés à une température ambiante
- Dose unitaire hospitalière en IM
Adulte : * 0,3 ou 0,5 mg, à répéter 5-10 min après si la tension ne remonte pas
* si l’hypotension artérielle persiste encore, IV sera utilisée ; la posologie sera adaptée selon le poids du patient et l’objectif de tension à atteindre (10 cm de Hg pour la pression artérielle systolique suffisent à perfuser les organes vitaux), soit 0,5 µg/kg/mn au pousse seringue électrique
Enfant * > 12 ans ou > 30 kg : 0.3 mg = même dose que l’adulte
* 15 – 30 kg : 0.15 mg * < 15 kg : 0,01 mg/kg
-Dose unitaire en auto-injection IM
* 150 µg chez l’enfant de 15 à 30 kg ; pas d’AMM en dessous de 15 kg et laissé à l’appréciation du médecin
* 300 µg chez l’enfant/adolescent > 30 kg et chez l’adulte <60 kg ;
* 300 à 500 µg chez l’adulte > 60 kg en fonction du diagnostic clinique. Le dosage de 500 µg est envisagé en cas de surpoids, un épisode antérieur d’anaphylaxie sévère ou un échec de la dose de 300 µg.
Dans tous les cas : répéter / 5-10 minutes la dose unitaire en IM jusqu’à stabilisation du
patient
-Monitoring le + tôt possible, risque pro-arythmogène et ischémiant de l’AD (Pouls, tension, SpO2, ECG)
-Ce qu’il ne faut pas faire:
*utiliser la voie SC ou inhalée - efficace que la voie IM, et risque de nécrose cutanée.
*Utiliser la voie IV en dehors d’un ACR (risque d’hypertension, de troubles du rythme et d’ischémie myocardique) ou en dehors d’un contexte spécialisé (réanimation, bloc opératoire, SMUR).
- VV réservée aux médecins spécialistes autorisés (réanimateurs, anesthésistes, urgentistes), sous monitoring strict, titration par bolus successifs (1 à 2 min) d’adrénaline de 50 μg chez l’adulte (1 μg/kg chez l’enfant) pour obtenir une TA systolique > 90 mm Hg
*Puis seringue IVSE de 0,05 – 0,1 μg/kg/min chez l’adulte et 0,1 μg/kg/min chez l’enfant, chez la femme enceinte mêmes recommandations
REMPLISSAGE VASCULAIRE
-Pour restaurer rapidement une TA correcte en cas de choc
- dès que possible par du sérum salé isotonique en première intention, puis des solutés de remplissage faiblement allergisants (cristalloïdes)
* adulte : 500 – 1000mL et enfant : 20 mL/kg, à adapter selon la réponse tensionnelle à l’AD
Oxygène et voies aériennes
-Oxygène dès que possible, haut débit (≥10L/min) (ou guidé par SaO²) administré au masque à haute concentration
-Libérer les voies aériennes en cas d’oedème de Quincke-> intubation orotrachéale ou trachéotomie si nécessaire
- Bronchodilatateurs si bronchospasme isolé ou associé à d’autres symptômes avec β2 agoniste de courte durée d’action en nébulisation
- Stridor malgré l’injection IM AD ajouter AD en nébulisation (1mg/4ml de NacL0.9%) chez l’enfant ou l’adulte
Autres médicaments de l’urgence
-Glucagon: si non réponse à AD notamment chez le patient sous b-bloquant
Surveillance et monitoring
-Transport médicalisé (SAMU) surveillance qui doit être hospitalière et prolongée d’au minimum 6h, même en cas de résolution des symptômes car risque de réaction biphasique
Au décours de l’urgence
-Antihistaminiques et corticoïdes en aucun cas des médicaments de l’urgence, actifs sur l’urticaire et le prurit, l’association des deux diminue les symptômes de la phase tardive ou biphasique.
-en cas de bronchospasme isolé ou associé à d’autres symptômes, les corticoïdes
sont systématiques aux mêmes doses que dans l’asthme

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127
Q

TRAITEMENTS PRÉVENTIFS ET CURATIFS AU LONG COURS du choc anaphylactique
+ indications auto-administration AD

A
  • Eviction de l’allergène causal à vie jusqu’à preuve du contraire. Nécessite l’information et l’éducation du patient et de son entourage.
  • Pour l’enfant, un Plan d’Action Individualisé (PAI) doit être proposé, en collaboration avec les parents, les enseignants, le médecin et l’infirmière scolaire, le médecin traitant.
  • Tout patient qui a présenté un choc anaphylactique ou un oedème de Quincke à risque de récidive doit être muni d’une trousse d’urgence avec adrénaline auto-injectable et doit être éduqué à l’auto- injection IM
  • Chez l’enfant, les indications seront plus larges en cas allergie alimentaire car : le rapport bénéf/risque de l’utilisation d’AD est favorable (peu de complications), la sévérité d’une éventuelle récidive est difficile à prévoir.
    INDICATIONS ABSOLUES DE L’AD AUTO-INJECTABLE
  • Anaphylaxie antérieure à un aliment, une piqure d’insecte, au latex ou à un pneumallergène
  • Anaphylaxie induite par l’effort physique
  • Anaphylaxie idiopathique
  • Présence chez un même individu d’une allergie alimentaire et d’un asthme persistant modéré à sévère ou non contrôlé
  • Présence d’une mastocytose systémique chez : l’adulte avec ATCD de réaction systémique et l’enfant en cas d’atteinte cutanée sévère (>50% de la surface corporelle), une tryptasémie basale élevée (>20 ng/ml) et des bulles dans les trois premières années de vie
  • Allergie aux venins d’hyménoptères responsable : d’une réaction systémique plus sévère que cutanéo-muqueuse et qui ne bénéficie pas d’une immunothérapie allergénique (désensibilisation) ou à risque élevé de réexposition o d’une réaction systémique plus sévère que cutanéo-muqueuse durant ou après
    une immunothérapie allergénique si haut risque de récidive
    INDICATIONS RELATIVES DE L’ADRENALINE AUTO-INJECTABLE
  • Réaction légère à modérée à un aliment dans les cas suivants :
    o Toute réaction à une petite quantité d’aliment (inhalation ou contact cutané avec des allergènes alimentaires)
    o Aliments connus comme responsable d’anaphylaxie (arachide, fruits à coque, laits, crustacés)
    o Adolescent ou adulte jeune
  • Domicile éloigné des structures de soins avec ATCD de réaction légère à modérée à un aliment, une piqure d’insecte, au latex ou à un pneumallergène
  • Immunothérapie orale pour une allergie alimentaire
  • Une réaction systémique aux venins d’hyménoptères plus sévère que cutanéomuqueuse et présence d’une maladie CV
    Dans tous les cas munir le patient :
  • d’une carte d’allergique signalant la (ou les) sensibilisation(s) et son niveau de sévérité, de la liste de médicaments et/ou d’aliments susceptibles de contenir l’agent causal.
  • Déclarer les cas d’allergies médicamenteuses au centre de pharmacovigilance.
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128
Q

L’immunothérapie allergénique (ou « désensibilisation », ou « induction de tolérance ») est proposée dans

A

2 situations formelles :
1. L’allergie grave aux venins d’hyménoptères car efficace et bien tolérée, 2. L’allergie grave à certains médicaments incontournables et indispensables (aspirine et cardiopathies ischémiques, chimiothérapies ou ATB sans alternative dans une autre classe…).
Enfin, chez tout patient sous b-bloquant qui a présenté une réaction anaphylactique , ce TTT doit être remplacé par un produit d’une autre classe médicamenteuse en
concertation avec son cardiologue.

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129
Q

Epidemio BPCO

A

maladie fréquente, source de morbidité (handicap ventilatoire, comorbidités extra-respiratoires, exacerbations), de mortalité et de dépenses de santé élevées : c’est la 4ème cause de décès dans le monde en 2020.

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130
Q

Définition BPCO

A

définie par la présence de symptômes respiratoires chroniques (au moins un parmi toux, expectoration, dyspnée d’effort, infections respiratoires basses répétées ou traînantes) ET d’un trouble ventilatoire obstructif non complètement réversible aux EFR réalisés à l’état stable : VEMS/CVF < 70 % après un bronchodilatateur (test de
réversibilité).

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131
Q

Le principal facteur de risque en France de BPCO

A

c’est le tabagisme.
Des expositions professionnelles peuvent également être en cause.

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132
Q

Les principaux diagnostics différentiels de la BPCO sont

A

l’asthme et la dilatation des bronches.

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133
Q

Le traitement de la BPCO repose sur :

A

-le sevrage tabagique, l’éviction des risques professionnels
-le maintien d’une activité physique régulière et d’un équilibre nutritionnel
-les BD inhalés (bêta-2-agonistes et anticholinergiques de courte ou de longue durée d’action, seuls ou associés)
-les associations fixes de bêta-2-agonistes de longue durée d’action et de corticostéroïdes inhalés peuvent être utilisées dans les formes avec exacerbations fréquentes malgré un traitement bronchodilatateur régulier, lorsque la dyspnée d’exercice est peu marquée.
-les associations fixes triples (bêta-2-agoniste de longue durée d’action + anticholinergique de longue durée d’action + corticostéroïde inhalés) sont indiquées chez les patients restant symptomatiques et/ou ayant des exacerbations malgré un traitement double.
-la réadaptation respiratoire fait partie intégrante du traitement.
les vaccins (grippe, pneumocoque, COVID-19)

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134
Q

BPCO definition

A

-maladie respiratoire chronique fréquente, qui peut être prévenue et traitée définie par
1. l’existence de symptômes respiratoires chroniques (au moins un parmi toux, expectoration, dyspnée d’effort, infections respiratoires basses répétées ou traînantes) ET
2. une obstruction permanente des voies aériennes = trouble ventilatoire obstructif (TVO) non complètement réversible.
A noter et retenir : le diagnostic de BPCO est fondé sur la mise en évidence d’un TVO persistant après prise de bronchodilatateurs (BD). Il requiert donc obligatoirement une spirométrie réalisée à l’état stable avec mesure du volume expiratoire maximal à la première seconde (VEMS) et de la capacité vitale forcée (CVF) avant et après administration de BD.

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135
Q

Exacerbation aiguë de BPCO définition

A

Évènement caractérisé par une augmentation de la dyspnée et/ou de la toux et des expectorations qui s’aggravent sur moins de 14 jours, pouvant s’associer à une tachypnée et/ou une tachycardie, et qui est souvent associé avec une augmentation de l’inflammation locale et systémique en lien avec une infection, la pollution ou une autre agression des voies aériennes.

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136
Q

Trouble ventilatoire obstructif (TVO) définition

A

défini par un rapport VEMS/CVF < 0,7 (ou < 70%)
- ATTENTION PIEGE : le pourcentage obtenu correspond au rapport VEMS mesuré/CVF mesurée (x 100 si exprimé en %). Il ne s’agit pas d’un pourcentage d’une valeur théorique.
- Dans le cadre de la BPCO, le TVO est persistant : le rapport VEMS/CVF reste < 0,7 après administration de BD, indépendamment de la variation du VEMS.

137
Q

Réversibilité du TVO

A
  • Réversibilité significative d’un TVO : le VEMS augmente après inhalation d’un BD de courte durée d’action ou après une corticothérapie systémique pendant 2 semaines :
    *de plus de 200 ml par rapport à la valeur initiale ET de plus de 12% par rapport à la valeur initiale : (VEMS post – VEMS pré)/VEMS pré > 0,12
    *Une réversibilité significative est évocatrice d’un asthme, mais peut être observée dans la BPCO
    *Réversibilité complète d’un TVO : normalisation du rapport VEMS/CVF (> 0,7).
    *Une réversibilité complète écarte le diagnostic de BPCO et oriente vers un asthme
138
Q

2 entités en lien avec la BPCO

A

La BPCO comprend deux autres entités (atteintes des voies aériennes et atteintes du poumon) si elles sont associées à un TVO.
La bronchite chronique
* sa définition est purement clinique : toux productive (avec expectoration) quotidienne ou quasi-quotidienne durant au moins 3 mois par an et au cours d’au moins 2 années consécutives.
* concerne la moitié des fumeurs environ
* peut être associée à la BPCO
* une bronchite chronique sans TVO n’entre pas dans la définition de la BPCO
L’emphysème, sa définition est anatomopathologique : élargissement anormal et permanent des espaces aériens distaux (au-delà des bronchioles terminales), avec destruction des parois alvéolaires, sans fibrose associée.
* suspecté sur la radio tho et sur les EFR (distension, altération DLCO) et l’affirmer sur le TDM (zones d’hypodensité traduisant une raréfaction du parenchyme pulmonaire).
* peut être centro-lobulaire (destruction centrée sur la bronchiole avec préservation des capillaires pulmonaires, à l’origine d’une hypoxémie par inégalité des rapports ventilation/perfusion), pan-lobulaire (destruction parallèle des bronchioles et des capillaires sur l’ensemble du lobule, hypoxémie de repos tardive) et/ou paraseptal (également appelé acinaire distal, de topographie sous-pleurale).
* un emphysème sans TVO n’entre pas dans la définition de la BPCO.

139
Q

Diagnostics différentiels BPCO

A
  • ASTHME ET DILATATION DES BRONCHES
    -BPCO et asthme partagent une susceptibilité environnementale respiratoire exagérée, plutôt vis-à-vis du tabac dans la BPCO. Des mécanismes différents mènent, dans l’asthme à des épisodes d’inflammation et de bronchoconstriction, et dans la BPCO à une obstruction bronchique chronique avec altérations fonctionnelles et structurelles de sévérités variables aux niveaux bronchique, bronchiolaire et alvéolaire avec destruction de l’échangeur pouvant évoluer vers l’IRC.
  • Cependant l’asthme existe chez les fumeurs et de nombreux asthmatiques fument.
  • Les deux maladies peuvent être associées.
  • Les asthmatiques sévères, même non-fumeurs, ont parfois un TVO peu/non réversible.
  • L’asthme doit être évoqué lorsqu’existent une réversibilité très importante de l’obstruction bronchique (augmentation du VEMS de plus de 400 ml), ou des éléments évocateurs d’asthme dans l’histoire clinique.
  • Importance du contexte clinique dans le diagnostic d’asthme ou de BPCO +++
    Les dilatations des bronches
  • Des dilatations des bronches modérées peuvent toutefois être observées chez des
    patients atteints de BPCO.
140
Q

Sévérité de la BPCO

A
  • liée à plusieurs éléments incomplètement associés, justifiant l’utilisation de 2 classifications complémentaires:
  • La classification GOLD 1-2-3-4 porte sur la sévérité fonctionnelle respiratoire sur la sévérité de l’obstruction bronchique selon les VEMS après BD ;
  • La classification GOLD « A-B-E » porte sur la sévérité clinique jugée sur l’importance de la dyspnée d’effort (échelle mMRC) et la fréquence des exacerbations.
    Sévérité de l’obstruction bronchique (mesurée après administration de BD).
    Classification de la sévérité de l’obstruction bronchique dans la BPCO en 4 stades. Le rapport VEMS/CVF est exprimé en valeur absolue ; le VEMS est exprimé en % de la valeur prédite (mesure post BD).
    TVO VEMS/CVF post BD < 70%
    sévérité
    grade GOLD 1 VEMS≥80% Obstruction bronchique légère
    grade GOLD 2 VEMS 50-79% Obstruction bronchique modérée
    grade GOLD 3 VEMS 30-49% Obstruction bronchique sévère
    grade GOLD 4 VEMS<30% Obstruction bronchique très sévère
    Sévérité clinique : dyspnée et exacerbations
    Échelle mMRC de la dyspnée
    Stade 0 : je suis essoufflé uniquement pour un effort important
    Stade 1 : je suis essoufflé quand je me dépêche à plat ou quand je monte une pente légère
    Stade 2 : je marche moins vite que les gens de mon âge à plat ou je dois m’arrêter quand je marche à mon rythme à plat
    Stade 3 : je m’arrête pour respirer après 90 mètres ou après quelques minutes à plat
    Stade 4 : je suis trop essoufflé pour quitter ma maison ou je suis essoufflé rien qu’à m’habiller
    La fréquence et la gravité des exacerbations :
  • La survenue de plus de 2 exacerbations par an, et/ou la survenue d’au moins une exacerbation grave (c’est à dire nécessitant une hospitalisation) définissent le phénotype exacerbateur fréquent
  • Ce phénotype est un facteur de mauvais pronostic et fait classer le patient en groupe E.
  • L’absence d’hospitalisation avec au maximum une exacerbation par an fait classer le patient en groupe A ou B, selon que la dyspnée est mMRC 0/1 ou ≥2
    A : faible risque d’exacerbations, peu de symptômes
    B : faible risque d’exacerbations, symptômes significatifs
    E : à risque d’exacerbation
    Les classes C et D ont été abandonnées et réunies en une seule, « E »
141
Q

Épidémiologie descriptive BPCO

A

-Problème de santé publique majeur alors que cette maladie est méconnue du grand public et de nombreux professionnels de santé.
-En France, la BPCO concerne 5-10% de la population des plus de 45 ans soit entre 2,5 et 3,5 millions de sujets.
-En 2022, plus de 18 000 décès en France étaient liés à la BPCO. Dans le monde, la BPCO est la 4ème cause de mortalité.
-Sa prévalence est en augmentation et devrait être la 3ème cause de mortalité d’ici 2030.

142
Q

FDR BPCO

A

Facteurs de risque environnementaux
- Le tabac est de loin le principal FDR de la BPCO (> 80% des patients atteints de BPCO en France sont fumeurs).
- L’exposition à des aérocontaminants d’origine professionnelle est incriminée dans au moins 15% des BPCO
- La pollution domestique est un FDR dans les pays émergents.
- L’usage du cannabis – associé au tabagisme- est un FdR de BPCO et d’emphysème
- Le rôle de la cigarette électronique en tant que FdR de BPCO est suspecté
- La pollution atmosphérique particulaire joue un rôle dans le déclenchement d’exacerbations.
Facteurs génétiques
- Déficit en alpha-1 antitrypsine. L’emphysème pan-lobulaire qui résulte du déficit en alpha-1 antitrypsine est d’autant plus fréquent, précoce et grave qu’il existe un tabagisme actif associé.
Evènements du début de la vie altérant du développement broncho-pulmonaire
- Prématurité, petit poids de naissance
- Infections respiratoires de la petite enfance
- Tabagisme passif, tabagisme actif débuté très précocement
- Asthme non controlé.
Infections
- Infections respiratoires basses de la petite enfance
- Tuberculose
- Infections par le VIH (mécanisme incertain).

143
Q

La BPCO résulte de différentes trajectoires de la fonction respiratoire :

A
  • déclin accéléré de la fonction respiratoire (VEMS), que seul l’arrêt de l’exposition aux FdR (tabac++) peut modifier (ce qui a été perdu n’est pas regagné, mais la vitesse du déclin ralentit pour retrouver son rythme physiologique, ce qui est bénéfique quel que soit le stade de la maladie)
  • et/ou croissance pulmonaire insuffisante entre 0 et 20 ans
144
Q

Facteurs pronostic BPCO

A

-La sévérité du TVO appréciée par le VEMS post BD fait de cette mesure simple un facteur pronostique important.
-La distension et l’altération de la diffusion alvéolo-capillaire, liées à un emphysème associé, sont également des facteurs pronostiques.
-l’intensité de la dyspnée d’effort, la dénutrition, les comorbidités, les exacerbations et la capacité à l’exercice.
-L’index BODE qui est un score composite associant Body mass index (IMC), Obstruction (VEMS), Dyspnea (mMRC) et Exercice (test de marche de 6 minutes) permet de préciser le pronostic à moyen terme de la maladie.

145
Q

Évolution de la BPCO est marquée par :

A
  • Un déclin accéléré de la fonction respiratoire chez un grand nombre de malades. On pourrait parler de vieillissement prématuré (le déclin étant physiologique).
  • Des exacerbations pouvant mettre en jeu le pronostic vital et majorant le déclin de la fonction respiratoire.
  • Un handicap respiratoire avec réduction des activités quotidiennes et altération de la qualité de vie.
  • Un risque d’évolution vers l’IRC pouvant s’accompagner d’HTP.
    Les trois principales causes de mortalités chez les sujets souffrant de BPCO sont
  • les accidents ischémiques (cardiaques et neurologiques)
  • le cancer bronchique
  • l’insuffisance respiratoire aiguë.
146
Q

Le diagnostic de BPCO est:

A
  • évoqué sur la présentation clinique (FDR, symptômes et signes physiques) ;
  • est confirmé par la spirométrie avec test de réversibilité ;
    La sévérité et le pronostic de la BPCO sont appréciés sur
  • les EFR
  • les symptômes cliniques (dyspnée, exacerbations)
  • les comorbidités et l’utilisation de scores composites.
147
Q

Signes fonctionnels BPCO

A

Dyspnée d’effort
- à rechercher chez tout fumeur
- survient initialement pour des efforts importants puis des efforts de - en - importants
- fréquemment sous-estimée par le patient § doit être évaluée au moyen d’échelles comme celle du mMRC
Toux ± expectoration

148
Q

Signes physiques BPCO

A
  • Piège : absents pendant des années ou limités à des râles bronchiques (ronchi).
  • Puis (++ après l’apparition du TVO) :
  • Des signes physiques de distension, obstruction et/ou de dysfonction diaphragmatique
  • A l’auscultation une diminution du MV, et/ou des ronchi et/ou des sibilants
    Et en cas d’IRC associéE, apparaissent les signes d’hypercapnie, d’HTP, de dysfonction cardiaque droite.
149
Q

Exploration fonctionnelle respiratoire de la BPCO

A

La spirométrie
– réalisée en dehors d’une exacerbation (en état stable)
- permet le diagnostic de certitude, aide au diagnostic différentiel avec un asthme, évalue la sévérité, participe aux choix thérapeutiques et à l’appréciation du pronostic.
- identifie un TVO persistant après BD défini par VEMS/CVF < 0,7 (70%) ATTENTION PIEGE : le pourcentage obtenu correspond au rapport (VEMS mesuré/CVF mesurée) x 100. Il ne s’agit pas d’un pourcentage d’une valeur théorique
- la sévérité du TVO est appréciée en fonction du VEMS post-BD (GOLD ABE).
La pléthysmographie
- permet de mesurer les volumes pulmonaires non mobilisables, et donc le volume résiduel (VR) et la capacité pulmonaire totale (CPT).
- La distension pulmonaire, souvent associée au TVO est définie par une augmentation de la CPT (> 120%) avec un rapport VR/CPT > 30 %.
Tests pharmacodynamiques
- permettent d’évaluer la réversibilité du TVO et de faire le diagnostic différentiel avec un asthme
- Test aux BD : la réversibilité est étudiée en réalisant une première spirométrie avant l’administration de BD d’action rapide puis une 2ème spirométrie 10/15 min après -> valeur du “VEMS pré BD” et “VEMS post BD”
- Test aux corticoïdes : on peut en cas de doute clinique persistant sur le diagnostic d’asthme (absence de réversibilité complète) étudier la réversibilité après une corticothérapie systémique (prednisone = 0,5 mg/kg/j, pendant 15 jours), l’asthme étant avant tout une maladie inflammatoire et corticosensible.
Transfert du CO
-La mesure de la capacité de transfert du monoxyde de carbone (qui reflète la surface d’échanges gazeux disponible) permet d’évaluer la destruction des capillaires pulmonaires, reflet de la destruction alvéolaire. On considère comme pathologique toute valeur de DLCO (ou TLCO) < 70% de la valeur prédite.
Gaz du sang
-La mesure des gaz du sang artériel est indiquée à la recherche d’une IRC
Épreuve d’exercice 2 grands types :
- maximale incluant une mesure de la consommation d’O2 à l’effort (VO2max) indiquée en cas de dyspnée sévère contrastant avec des EFR peu perturbées pour préciser le mécanisme de la dyspnée ou bien avant réadaptation respiratoire pour s’assurer de l’absence de CI cardiaques/respiratoires et déterminer les modalités du réentrainement à l’effort.
- sous maximale (test de marche de 6 min), utilisée dans le suivi de la BPCO. Il existe des valeurs normales selon l’âge, le sexe et la taille, mais il est utile de savoir que l’on marche environ 500 m en 6 minutes de marche rapide (5 km/h).

150
Q

Évaluation cardiaque BPCO et des comorbidités

A
  • doit être proposée largement, car les comorbidités CV sont fréquentes.
  • ECG à la recherche de signes D
  • Échographie cardiaque, recherche chez les sujets hypoxémiques ou très dyspnéiques :
  • des signes évoquant une HTP,
  • ou une cardiopathie G associée.
    La NFS
  • recherche une polyglobulie réactionnelle à l’hypoxémie
  • ou au contraire anémie (comorbidité fréquente qui aggrave la dyspnée)
    Le dosage d’alpha-1 antitrypsine est recommandé chez tout patient BPCO
    Bilan des comorbidités
  • Les comorbidités sont des affections coexistant fréquemment avec la BPCO sans préjuger d’un lien causal :
    1. affections cardio-vasculaires,
    2. cancer bronchique,
    3. dénutrition/obésité,
    4. dysfonction/déconditionnement musculaire squelettique,
    5. anémie,
    6. anxiété/dépression,
    7. ostéoporose.
  • doivent être recherchées et PEC chez tout patient atteint de BPCO.
  • A l’inverse, la présence de diverses anomalies CV, d’une dénutrition ou d’un déconditionnement musculaire squelettique chez un fumeur doivent faire rechercher la BPCO.
151
Q

Les objectifs du traitement de la BPCO sont les suivants :

A
  • Diminuer les handicaps : améliorer la dyspnée, la capacité d’exercice et la QDV
  • Réduire les risques futurs :
  • d’exacerbations et leur gravité (et d’hospitalisations et réanimation++)
  • de mortalité
  • de déclin de la fonction respiratoire (suivi de la fonction respiratoire)
  • d’évolution vers l’IRC
152
Q

TTT BPCO principal ++++

A
  • Le sevrage total et définitif du tabac est la seule mesure qui modifie de façon certaine l’histoire naturelle de la maladie, c’est la base de la PEC quel que soit le stade de la maladie. Une éviction des autres expositions (cannabis, professionnelles…) doit également être recommandée.
  • L’arrêt du tabagisme est la principale mesure susceptible d’interrompre la progression de l’obstruction bronchique et de retarder l’apparition de l’IR et le décès.
153
Q

Les indications médicamenteuses de la BPCO

A

-voir figure 5.
-Elles dépendent des symptômes (dyspnée) et de la survenue d’exacerbations, indépendamment de la sévérité de l’obstruction bronchique.
-Principe général du traitement médicamenteux dans la BPCO
*le traitement débute par un bronchodilatateur
* puis bi-thérapie
* puis éventuellement tri-thérapie
-les BD inhalés (bêta-2-agonistes et anticholinergiques de courte ou de longue durée d’action, seuls ou associés)
-les associations fixes de bêta-2-agonistes de longue durée d’action et de corticostéroïdes inhalés peuvent être utilisées dans les formes avec exacerbations fréquentes malgré un traitement bronchodilatateur régulier, lorsque la dyspnée d’exercice est peu marquée.
-les associations fixes triples (bêta-2-agoniste de longue durée d’action + anticholinergique de longue durée d’action + corticostéroïde inhalés) sont indiquées chez les patients restant symptomatiques et/ou ayant des exacerbations malgré un traitement double.

154
Q

B bloquants et BPCO

A
  • La BPCO n’est plus une CI formelle à leur utilisation (contrairement à l’asthme) lorsqu’il existe une indication cardiologique forte (choisir un cardio-sélectif).
  • Les médicaments susceptibles de provoquer une dépression respiratoire (benzodiazépines, neuroleptiques sédatifs, opiacés notamment) sont CI en cas d’IRC mais peuvent être utilisés avec prudence s’ils sont absolument nécessaires (surveillance gazométrique diurne voire nocturne).
155
Q

EXACERBATIONS DE LA BPCO definition

A
  • Évènement caractérisé par une augmentation de la dyspnée et/ou de la toux et des expectorations qui s’aggravent sur moins de 14 jours, pouvant s’associer à une tachypnée et/ou une tachycardie, et qui est souvent associé avec une augmentation de l’inflammation locale et systémique en lien avec une infection, la pollution ou une autre agression des voies aériennes.
  • Les exacerbations sévères sont celles qui nécessitent une hospitalisation.
  • Le pronostic vital peut être engagé en cas d’hypoxémie profonde et/ou d’acidose respiratoire décompensée (pH ≤ 7,35). Des mesures d’assistance respiratoire (oxygénothérapie, ventilation assistée) dans ces cas sont souvent nécessaires.
    Diagnostic
  • Quand la BPCO est connue, le diagnostic d’exacerbation repose sur la majoration de la dyspnée, de la toux et/ou de l’expectoration. La proportion de ces différents symptômes est variable. L’exacerbation peut être inaugurale et parfois d’emblée grave. La stratégie diagnostique est alors celle d’une IRA.
156
Q

Facteurs précipitants des exacerbations BPCO

A
  • La majorité des exacerbations de la BPCO est d’origine infectieuse (virale, bactérienne, ou mixte). Les virus les plus souvent en cause sont grippe, VRS, SARS-CoV-2, rhinovirus, adénovirus. Les bactéries les plus souvent en cause sont Haemophilus influenzae, Streptococcus pneumoniae et Moraxella catarrhalis
    -Pseudomonas aeruginosa est rarement impliqué, sauf chez les patients sévères (VEMS < 30% de la valeur prédite) et/ou ayant des bronchectasies et/ou ayant déjà séjourné en milieu hospitalier avec exposition à une ATB à large spectre et/ou traités de façon chronique par une corticothérapie systémique.
  • Le principal argument en faveur d’une infection bactérienne est la purulence des expectorations.
  • Une cause environnementale (pic de pollution, tabagisme massif) est parfois à l’origine de l’exacerbation.
  • La cause exacte de l’exacerbation n’est souvent pas identifiée.
157
Q

Diagnostic différentiel exacerbation de BPCO

A

Même si elles peuvent survenir de façon concomitante, ces pathologies doivent être distinguées d’une exacerbation de BPCO car elles requièrent un TTT bien spécifique.
- Pneumonie aiguës communautaire (PAC)
* L’auscultation pulmonaire peut identifier un foyer de crépitants, la fièvre est typiquement à 38,5°C ou plus.
* L’imagerie thoracique objective un syndrome alvéolaire
* Le schéma thérapeutique à utiliser est celui des PAC, associé si nécessaire à un renforcement du TTT BD
OEdème pulmonaire (insuffisance ventriculaire G induite par un IDM, un trouble du rythme)
* clinique, radiographie thoracique, ECG et biologie (dosage du BNP et troponine) permettent d’évoquer cette hypothèse
Embolie pulmonaire
* diagnostic difficile
* nécessite la réalisation d’une angio-TDM thoracique
Pneumothorax.
* Prise de traitement CI ou mal encadré : sédatifs, O² à haut débit, opiacés.
* Traumatisme thoracique (fractures de côtes…), fracture-tassement vertébral.
Chirurgie thoracique ou abdominale.

158
Q

Le choix des examens d’exacerbation de BPCO

A
  • dépend de la gravité de l’épisode aigu, de la sévérité de la maladie bronchique sous-jacente, et de l’orientation étiologique.
  • En systématique :
  • radiographie thoracique
  • ECG
  • NFS, CRP, Ionogramme sanguin, créatinine, GDS
    Selon orientation clinique / signes de gravité :
  • (Angio-)TDM
  • BNP, échocardiographie cardiaque, troponine
    ECBC est indiqué en cas
  • d’échec d’ATB préalable
  • d’ATCD de colonisation / infection à Pseudomonas aeruginosa
  • d’obstruction bronchique sévère connue motivant l’hospitalisation
  • de gravité de l’épisode motivant l’hospitalisation dans un secteur de réanimation ou de soins intensifs
  • d’immunodépression associée.
159
Q

TTT de l”exacerbation

A

Bronchodilatateurs
- TTT essentiel, administré exclusivement par voie inhalée. Les posologies des bronchodilatateurs doivent être élevées, administrées précocement par le patient lui-même selon les conseils qui lui ont été fournis au préalable lors des consultations. Les bêta-2 agonistes de courte durée d’action sont administrés en première intention, seuls ou associés aux anticholinergiques de courte durée d’action. A domicile, l’efficacité des aérosols-doseurs pressurisés peut être augmentée par l’utilisation d’une chambre d’inhalation. A l’hôpital, la nébulisation est le mode d’administration privilégié.
ATB sont indiqués :
- si l’expectoration est franchement purulente
- si la BPCO sous-jacente est très sévère (VEMS<30% de la théorique) ou s’il existe des signes cliniques de gravité.
- en première intention Amoxicilline +/– acide clavulanique Pristinamycine Macrolides
- Les quinolones actives sur le pneumocoque (lévofloxacine) et les céphalosporines de 3ème génération injectables sont réservées à des cas particuliers (échec d’ATB
antérieures…).
Oxygénothérapie
- Le recours à une oxygénothérapie (ou la modification de son débit chez un patient sous OLD) est un motif d’hospitalisation.
- Le débit d’oxygène est titré afin d’obtenir une saturation pulsée en oxygène (SpO2) comprise entre 88 et 92%.
- L’hypoxémie mal tolérée ou profonde est un signe de gravité majeur et doit toujours être corrigée par des débits d’oxygène adéquats.
- En cas d’hypercapnie, il convient d’effectuer une surveillance gazométrique afin de
détecter les patients chez qui l’oxygène aggrave l’acidose respiratoire.
Corticothérapie systémique (courte durée)
- A domicile, elle n’est envisagée qu’en seconde intention, en l’absence d’amélioration après 48 heures de traitement.
-Chez les malades hospitalisés :
* Elle accélère l’amélioration du VEMS, et raccourcit la durée d’hospit
* Elle est prescrite au cas par cas, à une dose de 30-40 mg/j pendant une durée courte
(5 jours), sans décroissance.
Ventilation mécanique
- Elle est indiquée en cas d’acidose respiratoire (pH < 7,35). En première intention, une VNI est proposée par l’intermédiaire d’un masque facial.

160
Q

DEFINITION DE LA DYSPNEE

A
  • Perception d’une respiration inconfortable ou pénible ressentie au cours de situations diverses (repos ou exercice) n’entrainant habituellement aucune gêne.
  • sensation qui comporte comme la douleur une composante sensorielle véhiculée par des afférences périphériques jusqu’au cerveau (perçue comme une oppression thoracique ou une inspiration incomplète) et une composante (ou décharge) affective et émotionnelle (perçue comme un désagrément, une anxiété ou une frayeur).
  • Il ne s’agit pas simplement d’une modification du rythme respiratoire telle que la tachypnée. On peut être tachypnéique sans être dyspnéique ou, à l’inverse, dyspnéique sans être
    tachypnéique.
161
Q

Définition ventilation

A
  • acte mécanique confortable (on l’appelle parfois « la félicité respiratoire » qui ne génère aucun désagrément).
    -la dyspnée est la conséquence d’un déséquilibre (une inadéquation) entre la demande ventilatoire (donc la commande centrale) et l’efficience du système respiratoire à répondre à cette demande.
    -Il s’agit donc d’un désordre qui peut venir soit de la commande, soit de l’effecteur, et souvent des 2 à la fois.
162
Q

DEUX SITUATIONS DYSPNÉE

A

-condiotionnée par le mode d’apparition
-Dyspnée aiguë versus dyspnée chronique. * posent des problématiques différentes
* correspondent à des causes souvent distinctes.
* dyspnée chronique recouvre de multiples diagnostics et nécessitera souvent un bilan plus complexe.

163
Q

Chronologie de la dyspnée

A
  • la dyspnée aigue et chronique ne relèvent pas des mêmes étiologies.
    Dyspnée aiguë:
  • installation brutale en quelques heures à quelques jours, on peut dater le début des symptômes
    Dyspnée chronique :
  • persistante depuis plusieurs semaines (≥ 8) à plusieurs mois ou années.
  • début est le souvent progressif mais il faut toujours rechercher par un interrogatoire orienté un facteur déclenchant et/ou une date de début de la dyspnée.
  • Préciser aussi si la dyspnée s’est aggravée récemment ou non.
164
Q

Cycle respiratoire dyspnée

A
  • Il faut déterminer si la dyspnée est ressentie principalement au temps inspiratoire et s’accompagne de bruits particuliers perçus par le patient.
  • Dyspnée inspiratoire avec cornage = pathologie des voies aériennes supérieures (larynx et trachée extra-thoracique)
  • Dyspnée avec sifflements (sibilants) expiratoires = pathologie des bronches
165
Q

Position de la dyspnée

A
  • peut survenir dans une position particulière et évoquer un mécanisme/une étiologie particulier.
  • Orthopnée = dyspnée en décubitus dorsal IC, dysfonction diaphragmatique, obésité
  • Antépnée : dyspnée en antéflexion (position penchée en avant) dysfonction diaphragmatique, obésité
  • Platypnée : dyspnée en position debout shunt anatomique intracardiaque (foramen ovale perméable) ou intrapulmonaire
    (malformation ou fistule artério-veineuse, syndrome hépato-pulmonaire).
166
Q

Horaire et périodicité de la dyspnée

A

-peut être diurne, nocturne ou sans horaire particulier.
-peut présenter une périodicité avec des facteurs favorisants.
-Une dyspnée nocturne évoque avant tout deux diagnostics : OAP asthme

167
Q

Hyperventilation Excessive et « dysfunctional breathing »

A

-hyperventilation excessive (HVE)= réponse ventilatoire supérieure aux besoins physiologiques.
-augmentation concomitante et harmonieuse de la FR et du volume courant.
-Lorsque l’HVE s’accompagne d’une augmentation non harmonieuse entre la fréquence respiratoire et le volume courant, on parle alors de « dysfunctional breathing » qui correspond à un désordre du contrôle physiologique de la ventilation.
-2 composants : volume courant et fréquence respiratoire.
*Volume courant : hyperpnée : augmentation de l’amplitude du volume courant hypopnée : diminution de l’amplitude du volume courant
*FR tachypnée (ou polypnée) : augmentation excessive de la FR; bradypnée : réduction franche de la FR

168
Q

Symptômes associés à la dyspnée

A
  • douleur thoracique,
  • palpitations
  • toux / expectorations
  • bruits respiratoires associés :
    *stridor / cornage (= bruits inspiratoires) *sibilants / sifflements (= expiratoires).
169
Q

Signes d’insuffisance respiratoire chronique

A
  • hypertrophie des muscles sterno-
    cléido-mastoïdiens,
  • respiration à lèvres pincées,
  • signes de Hoover (diminution du diamètre transversal de la partie inférieure du thorax à l’inspiration, en lieu et place de l’augmentation attendue (les parois thoraciques se rapprochent au lieu de s’écarterd’un signe de distension thoracique, qui témoigne d’une horizontalisation du diaphragme.
170
Q

Dyspnée chronique bilan initial

A

En première intention :
-Radiographie thoracique d’orientation étiologique (distension, syndrome interstitiel, cardiomégalie).
-NFS, afin d’éliminer une anémie,
-BNP en cas de suspicion de cardiopathie
-ECG à la recherche de signes de cardiopathie dysrythmique ou ischémique
Les examens de seconde intention sont orientés par les examens de première intention et la suspicion clinique.
En cas d’orientation vers une pathologie respiratoire :
- EFR de repos associant spirométrie lente et forcée (courbe débit-volume), détermination des volumes pulmonaires statiques (pléthysmographie) et mesure de la DLCO
- GDS de repos en position assise pour rechercher une hypoxémie ou une hypoventilation alvéolaire chronique
- Des explorations fonctionnelles d’exercice. Idéalement une Exploration Fonctionnelle d’eXercice incrémentale (EFXi) sur cycloergomètre avec mesures concomitantes des symptômes et des réponses fonctionnelles (métaboliques, ventilatoires, échanges gazeux pulmonaires, cardio-circulatoires).
-Plus simplement pour détecter une désaturation d’exercice un test de marche de 6 minutes ou un test de lever de chaise de 3 minutes ou tout autre modalité d’exercice suffisament longue et standardisée pour détecter une baisse significative (∆ 3%) de SpO2.
- Le scanner thoracique est à réaliser sans injection si l’on est orienté vers une bronchopathie chronique ou une pathologie interstitielle chronique. Au contraire avec injection en cas d’orientation vers une cause vasculaire (EP - HTP-Shunt droit-gauche)

171
Q

Quantification de la dyspnée chronique

A

L’échelle la plus utilisée pour la dyspnée chronique est l’échelle mMRC (Echelle modifiée du Medical Research Council). C’est une échelle opérationnelle qui évalue l’impact de la dyspnée sur des activités physiques classées en 5 catégories (de 0 à 5). Cette cotation globale est très proche de la NYHA (New York Heart Association) utilisée en cardiologie. Elle permet de catégoriser l’impact de la dyspnée mais elle est peu sensible au changement donc peu utile pour juger d’une dégradation ou d’une amélioration. Cette échelle est utilement complétée par le score DIRECT en 10 questions.
Echelle mMRC :
Stade 0 : je suis essoufflé uniquement pour un effort important
Stade 1 : je suis essoufflé quand je me dépêche à plat ou quand je monte une pente légère
Stade 2 : je marche moins vite que les gens de mon âge à plat ou je dois m’arrêter quand je marche à mon rythme à plat
Stade 3 : je m’arrête pour respirer après 90 mètres ou après quelques minutes à plat
Stade 4 : je suis trop essoufflé pour quitter ma maison ou je suis essoufflé rien qu’à m’habiller
Echelle NYHA
Stade 1 : pas de symptôme aux efforts – pas de limitation de l’activité physique Stade 2 : symptômes pour des efforts importants (course, montée de plusieurs étages…) – réduction modérée de l’activité physique
Stade 3 : symptômes aux efforts modérés (ménage, toilette) – réduction marquée de l’activité physique
Stade 4 : symptôme de repos – limitation sévère de l’activité physique
Score DIRECT d’impact de la dyspnée sur les activités de la vie quotidienne

172
Q

Répercussion de la dyspnée chronique

A

-La chronicité de la dyspnée a un impact délétère sur la qualité de vie.
-De nombreux questionnaires plus ou moins longs, supervisés ou en auto-questionnaires sont disponibles. Parmi ceux-ci, le plus répandu est le questionnaire CAT pour la qualité de vie liée à la santé respiratoire et le questionnaire Anxiété-Dépression ubiquitaire.

173
Q

CE QUI FAIT MAL DANS LE THORAX

A
  • La paroi (côtes, muscles).
  • Les enveloppes (plèvre, péricarde).
  • Les organes : coeur, oesophage, aorte mais PAS le parenchyme pulmonaire (seules les pathologies pulmonaires survenant au contact de la plèvre sont éventuellement sources de douleur tho).
174
Q

Douleur thoracique

A
  • motif fréquent de consultation.
  • premier objectif est d’identifier les situations d’urgence, associées à un risque vital, et de mettre en oeuvre les mesures adaptées ->les douleurs tho aiguës ++
    -Le caractère chronique de la douleur, qui ne fait pas l’objet d’une définition précise, peut être caractérisé par la persistance de la douleur pendant plusieurs semaines ou sa récidive à plusieurs reprises.
175
Q

Description de la douleur thoracique

A
  • Type :
  • constrictive (coronaire)
  • pesanteur (coronaire)
  • brûlure (coronaire ou digestive).
  • coup de poignard, pincement.
  • Localisation :
  • rétrosternale, médiothoracique (douleur coronaire, trachéale, oesophagienne)
  • en bas sur le côté et/ou dans le dos (pleurale ou pleuroparenchymateuse).
  • Irradiation :
  • vers le cou, la mâchoire et les bras (coronaires).
  • vers le dos (aortique et pancréatique).
  • le long du bras et vers les doigts de la main (atteinte du plexus brachial).
  • intercostale (névralgie, zona).
  • Facteur déclenchant :
  • traumatisme (lésions pariétales)
  • provoquée par l’effort et calmée par le repos (angor stable)
  • ingestion d’aliments (oesophagienne)
  • position allongée (péricardite aigue)
  • position penchée en avant (pyrosis)
  • aucun ou au repos, installation brusque (IDM, dissection aortique)
  • Soulagement de la douleur
  • par la trinitrine < 3 min (coronaire)
  • la position penchée en avant (péricardite et pancréatite)
  • l’alimentation (ulcère gastro-duodénal).
  • Douleur rythmée par la respiration (à l’inspiration profonde, à la toux) ou se majorant à la palpation
  • sont essentiellement d’origine pariétale thoracique (paroi, plèvre), ou pulmonaire mais avec un contact pariétal.
176
Q

L’examen clinique chez un patient qui présente une douleur thoracique doit rechercher :

A

les signes de gravité :
- CV : pâleur, tachycardie, hypotension, et signes de choc avec marbrures, allongement du temps de recoloration cutanée et extrémités froides.
- Respiratoires : cyanose, tachypnée, signes de lutte respiratoire avec tirage, asynchronisme (balancement) thoraco-abdominal.
- neurologiques : lipothymie ou syncope, agitation ou troubles de la vigilance et généraux (sudation).
Une bradypnée ou des irrégularités respiratoires, une bradycardie avec signes de choc et des troubles de la vigilance font craindre la survenue d’un ACR.

177
Q

LES ELEMENTS D’ORIENTATION DIAGNOSTIQUE douleur thoracique

A

-FR, SpO2, l’ECG et la radio tho sont systématiques,
-Pour les autres, leur choix, leur hiérarchie (notamment dans le cadre de l’EP) et leur interprétationdoivent être guidés par les probabilités pré-test du diagnostic
- FR et SpO2 : bradypnée ou une tachypnée doit faire réaliser d’emblée une mesure GDS , SpO2< 95% évoque une hypoxémie, à confirmer par la mesure GDS.
-Radio tho de face en inspiration pour détecter §
* une pathologie pleurale ou parenchymateuse.
* un élargissement du médiastin (dissection aortique)
* cardiomégalie
* IC gauche, tamponnade.
* le plus souvent N dans la péricardite
* si le cliché en inspiration ne tranche pas c’est le scanner qui est indiqué en 2ème intention.

178
Q

ECG dans la douleur thoracique

A
  • recherche de signes de souffrance coronarienne ou de péricardite, de troubles de conduction ou du rythme
  • à réaliser dès que possible chez un patient qui se présente aux urgences pour
    douleur thoracique.
  • Sus-décalage ST avec onde de Pardee, signe du miroir : évoque un SCA ST+, prise en charge immédiate urgente incluant une éventuelle revascularisation coronaire (attention NSTEMI)
  • Sus-décalage ST concave sans signe du miroir : péricardite. En cas d’épanchement péricardique de grande abondance, on notera un microvoltage diffus.
  • Onde P ample, S1Q3, déviation axiale droite : signes indirects de coeur pulmonaire aigu (EP)
  • Alternance électrique des complexes QRS, tachycardie et microvoltage : signes évocateurs de tamponnade (gazeuse si pneumothorax compressif ; péricardique épanchement péricardique).
  • dissection aortique, l’ECG est le plus souvent N mais peut montrer des troubles de la repolarisation de type sous-décalage ou sus-décalage du segment ST ou une inversion de l’onde T (dissection lésant des artères coronaires).
179
Q

Examens biologiques douleur thoracique:

A

Les examens biologiques ont une valeur d’orientation diagnostique déterminante :
* Troponine : dosage à réaliser à l’arrivée et à répéter à H-6 si N ou H-3 si troponine ultrasensible N. (cinétique évolutive > 30 % est très en faveur de SCA, un doublement entre H-0 et H-3 permet d’affirmer le diagnostic) témoin d’une souffrance myocardique : peut être positive dans la péricardite, la dissection aortique et EP avec retentissement cardiaque D.
* D-dimères si probabilité clinique d’EP faible ou modérée
* GDS en précisant le débit d’O²++.

180
Q

LES SITUATIONS D’URGENCE VITALE douleur thoracique

A

Savoir notamment évoquer les 4 urgences cardio-vasculaires ( « PIED ») :
- Péricardite
- Infarctus (SCA)
- Embolie pulmonaire
- Dissection aortique

181
Q

Embolie pulmonaire (EP) et douleur thoracique

A
  • affection fréquente, de diagnostic difficile en raison de la faible valeur prédictive des signes cliniques que sont les signes de thrombose veineuse (absents dans 1/3), tachycardie, signes d’IV droite.
  • Dès le diagnostic suspecté, on évalue la probabilité clinique et, on entreprend les investigations diagnostiques appropriées
  • on prélève un bilan d’hémostase et on prescrit une anticoagulation à posologie curative en attendant les résultats des investigations.
  • Toute dyspnée aigue ± douleur thoracique, sans anomalie auscultatoire franche, à radio tho « N», est suspecte d’EP jusqu’à preuve du contraire ; a fortiori si elle s’accompagne d’une hypoxémie chez un sujet présentant des FDR
182
Q

Tamponnade et douleur thoracique

A
  • étiologie le + souvent idiopathique ou virale, la péricardite aigue est plus fréquente H.
  • douleur thoracique soulagée par la position penchée en avant, associée ou non à une fièvre.
  • complication redoutable, mais rare (2% des péricardites) est la tamponnade correspondant à la compression aiguë des cavités cardiaques D par un épanchement péricardique d’installation rapide et abondant (néoplasique++).
  • la tamponnade est suspecté cliniquement devant une hypotension et des signes IC droite (sans signe d’insuffisance cardiaque gauche), un pouls paradoxal de Küssmaul (diminution de la pression artérielle systolique > 10 mmHg en inspiration par rapport à l’expiration), un microvoltage avec alternance électrique (amplitude des QRS variable dans une même dérivation) à l’ECG, puis confirmé par l’échographie cardiaque.
    -Radiographie thoracique : cardiomégalie avec un aspect en carafe mais peut être normale.
  • C’est l’échographie cardiaque qui confirme le diagnostic.
183
Q

Pneumothorax (PNO) et douleur thoracique

A
  • présence d’air dans l’espace pleural, avec en conséquence un collapsus partiel ou complet du poumon.
  • ATCD de PNO est un argument fort dans cette pathologie qui récidive dans près d’1/3 des cas.
  • Diagnostic en général aisé cliniquement (asymétrie auscultatoire, tympanisme) et sur le cliché de thorax.
  • Attention, dans le pneumothorax ce sont les signes de détresse respiratoire et la chute tensionnelle qui sont les signes de gravité mais pas la douleur thoracique
184
Q

Pneumomédiastin et douleur tho

A
  • rare, parfois associé à PNO
  • procède de la même physiopath que le PNO mais l’air diffusant vers le médiastin, provenant des espaces aériens distaux, au travers du hile, le long des axes bronchovasculaires
  • traumatique ou spontané.
  • douleur rétrosternale, d’installation brusque.
  • examen : emphysème sous cutané cervical avec une crépitation à la palpation. - radio: médiastin silhouetté par une hyperclarté réalisant une image en double contour.
  • Le scanner est l’examen qui permet de faire le diagnostic
185
Q

Les douleurs thoraciques rythmées par la respiration

A
  1. douleurs post traumatiques du thorax fractures de côtes+, le diagnostic est aisé: douleurs localisées, intenses, majorées en inspiration profonde et à la toux (pouvant être permanentes). En l’absence de lésion pleuroparenchymateuse, TTT symptomatique.
  2. pneumonies infectieuses avec ou sans pleurésie Douleur : uniquement quand il y a un contact pleural, confirmé par la radio tho (et la ponction pleurale si pleurésie)
  3. épanchement pleural douleur typiquement latéro ou basi-thoracique, majorée par l’inspiration et la toux, parfois reproductible à la palpation ; la douleur s’accompagne d’une toux aux changements de position
  4. trachéobronchite aiguë, diagno clinique : « douleur » d’installation rapide à type brûlure à chaque mouvement respiratoire, aggravée par une toux, initialement sèche, avec cortège viral fréquent, TTT sympto.
  5. atteintes musculo-squelettiques, nerveuses rythmées par les mouvements, reproductibles à la palpation, majorées par la toux. Suspectées en cas traumatisme (fractures de côtes spontanées possibles en cas de toux violente). Causes : tumeurs costales (souvent métastatiques), lésions vertébrales, névralgies cervicobrachiales.
186
Q

Les douleurs thoraciques non influencées par la respiration

A
  1. angor d’effort stable déclenchée par un effort, calmée 2 à 5 min après l’arrêt de l’effort ou après prise de trinitrine. ECG N en dehors des crises.
  2. péricardite douleur inconstante, précordiale G ou rétro sternale, peut être augmentée par l’inspiration profonde, mais soulagée par la position penchée en avant, Contexte viral ++ en cas de douleur thoracique aiguë ou subaiguë. Suspecter tuberculose ou une néoplasie si chronique.
  3. douleurs thoraciques consécutives à la prise de cocaïne complication ++ de cette toxicomanie qui doit être ++ recherchée à l’interrogatoire. Peut traduire
    * un SCA consécutif à la prise de cocaïne (voire coronarospasme de Prinzmetal).
    * une myopéricardite à la prise de cocaïne
    * un pneumothorax lié aux efforts inspiratoires (sniff).
  4. zona thoracique Précédé par une hyperesthésie et des brûlures pendant 24 à 48h métamérique suivie d’une éruption vésiculaire au niveau d’un dermatome (= zone de la peau dont les nerfs sensitifs proviennent tous d’une seule racine nerveuse rachidienne).
  5. affections digestives lésions oesophagiennes, plus rarement gastro-duodénales, pancréatiques ou hépatiques. RGO avec ou sans oesophagite, spasmes oesophagiens
    * causes fréquentes de douleur thoracique, notamment le RGO.
    * peuvent simuler un SCA (douleur constrictive avec irradiation).
    * spasmes oesophagiens : peuvent céder aux dérivés nitrés et au phloroglucinol.
    * dans tous les cas on ne retiendra l’origine oesophagienne qu’après avoir exclu un SCA.
    - Syndrome de Mallory-Weiss
    * dilacération de la muqueuse du bas oesophage et du cardia.
    * efforts de vomissements suivis de douleurs et d’une hématémèse
    - à part : la rupture oesophagienne (syndrome de Boerhaave).
    - Autres causes digestives
    * pancréatite aiguë, perforation d’un ulcère gastroduodénal, cholécystite aiguë.
    * hépatalgies aiguës liées à une IC droite
  6. Douleurs psychogènes s’intégrant dans le cadre de crises d’angoisse aigüe ou d’attaque de panique 1/4 des douleurs tho aux Urgences, description de la douleur variable en intensité, sans lien avec l’effort. Le cortège de signes associés est en règle riche et varié (palpitations, tremblements, sudations, frissons, nausées…). L’ensemble des investigations est normal. Il s’agit toujours d’un diagnostic d’élimination.
187
Q

Définition tuberculose

A
  • Maladie infectieuse transmissible, due à Mycobacterium tuberculosis hominis, appelée bacille de Koch (BK).
  • bacille acido-alcoolo-résistant (BAAR), à multiplication intra- et extracellulaire, à croissance lente et dont le métabolisme est aérobie strict.
    -La principale localisation de la tuberculose maladie (TM) est pulmonaire mais elle peut concerner n’importe quel organe (ganglions, plèvre, etc…).
188
Q

Épidémiologie tuberculose

A
  • 10,6 millions de nouveaux cas de tuberculoses par an dans le monde, avec une incidence variant de - de 10 cas/100 000 habitants (Europe occidentale et Amérique du Nord) à plus de 1000 cas/100 000 habitants (Afrique subsaharienne).
  • En 2021, 1,6 million de personnes sont décédées de tuberculose dans le monde, dont 187 000 co-infectées par le VIH.
  • En France, 4606 cas de tuberculose ont été déclarés en 2020, soit une incidence de 6,8 cas/100 000 habitants (faible incidence qui a diminué de 10% en 2020).
  • Cette baisse observée en France a également été décrite en Europe et ailleurs dans un contexte mondial de pandémie de COVID-19.
189
Q

Histoire naturelle tuberculose

A

Trois étapes
- 1 : Contamination du sujet par transmission aérienne à partir d’une personne présentant une tuberculose bacillifère due à l’inhalation d’« aérosols » de gouttelettes infectantes (contenant du BK) émises lors de la toux.
* quelques bacilles, atteignent les territoires alvéolaires « foyer primaire », entrainant la primo-infection tuberculeuse (PIT).
* Le risque de contamination proportionnel à l’intensité de la toux, à la contagiosité du cas (BAAR à l’examen direct, cavernes) et à la durée d’exposition.
- 2 : Le sujet développe une PIT le plus souvent asymptomatique, responsable d’une infection tuberculeuse latente (ITL)
* Au « foyer primaire » : les bacilles sont phagocytés par les macrophages alvéolaires et se multiplient dans les macrophages, gagnent le ganglion hilaire satellite du foyer primaire
* Dans les semaines suivant la PIT, une réponse immune à médiation cellulaire se développe au niveau du foyer primaire et des foyers secondaires permettant le plus souvent de limiter la multiplication du BK responsable au niveau du foyer primaire et des foyers secondaires d’un afflux de cellules monocytaires d’allure épithélioïde avec au centre une nécrose caséeuse = granulomes giganto-cellulaires avec nécrose caséeuse et contiennent quelques BK quiescents
* L’ITL = PIT asymptomatique.
* Parfois, la PIT est « patente ». Elle s’accompagne d’une AEG, d’un érythème noueux, d’une kérato-conjonctivite phlycténulaire, d’adénopathies cervicales. Radio tho peut montrer des adénopathies médiastinales avec ou sans lésion parenchymateuse correspondant au foyer primaire (chancre d’inoculation).
- 3 : développement de la TM à n’importe quel moment, pendant la PIT ou après, la multiplication des BK quiescents peut survenir, le patient devient symptomatique
* 10% des patients qui font une PIT développent une TM le + souvent au cours des 2 années suivant la contamination favorisé par :
* l’immunodépression (infection VIH +++, tumeurs et hémopathies, traitements immunosuppresseurs ou anti-TNF)
* les âges extrêmes
* le diabète, l’insuffisance rénale, la malnutrition, l’alcoolisme/tabagisme
* la précarité, la toxicomanie

190
Q

TUBERCULOSE-MALADIE (TM) forme avec atteinte pulmonaire

A
  • 75% des cas ou intrathoracique
    Tuberculose pulmonaire commune = la forme la plus « CLASSIQUE » de TM
  • Physiopath lésions formées à partir des foyers avec fonte du caséum et formation d’une caverne fistulisée dans l’arbre bronchique puis dissémination bronchogène au reste du poumon
  • Présentation clinique pas de symptôme spécifique, évolution progressive sur plusieurs semaines/mois, début insidieux
  • Signes généraux : AEG, asthénie, anorexie, amaigrissement, fébricule nocturne ++, sueurs nocturnes
  • Signes fonctionnels: toux chronique ± expectorations, hémoptysie (crachat hémoptoïque à l’hémoptysie grave), dyspnée tardive
  • Signes physiques : absents, possible syndrome pleural (en cas de pleurésie tuberculeuse associée)
  • Présentation radiologique :
    3 types de lésions, nodules, infiltrats, caverne (lésion excavée) peuvent être associées, généralement situées dans les segments supérieurs et postérieurs
    Miliaire tuberculeuse
  • pas vraiment une forme pulmonaire de TM mais forme disséminée, généralisée, mise en évidence sur l’imagerie thoracique (poumon et autres organes peuvent être atteints = sévérité de cette forme de TM)
    -Physiopath: dissémination hématogène lors de la phase de bacillémie initiale, ou par érosion vasculaire à partir d’un foyer de nécrose caséeuse
    -Clinique : AEG marquée, souvent fébrile, chez un patient parfois dyspnéique
    -Radio tho: pneumopathie interstitielle diffuse micronodulaire (petits « grains de mil ») touchant l’ensemble des deux poumons
    -Penser à envoyer tout prélèvement réalisé au laboratoire de mycobactériologie (incluant urines, selles, LCR, biopsie d’organe…).
    Pleurésie tuberculeuse
  • Secondaire à l’effraction d’un foyer parenchymateux sous pleural souvent infra-radiologique, exsudat lymphocytaire à liquide clair
  • Diagnostic
  • bactériologie : examen direct, culture positive du liquide pleural ou surtout d’une biopsie pleurale, PCR rarement positive
  • Anapath des biopsies pleurales granulomes avec nécrose caséeuse
    *Fréquence des atteintes pulmonaires associées, donc bonne rentabilité des recherches de BK dans les expectorations
    Séquelles des formes pulmonaires de la TM - Possibilité de lésions séquellaires à type de : Nodules calcifiés, Lésions fibreuses rétractiles, Dilatations des bronches, Aspergillome : greffe d’Aspergillus au sein d’une caverne résiduelle
191
Q

Formes extra-pulmonaires de la TM

A
  • Moins fréquentes, isolées dans 30% des cas.
  • Pauci-bacillaires, diagnostic souvent anatomopathologique.
  • Peuvent toucher tous les organes : ganglions, os, péricarde, appareil génitourinaire, méninges
192
Q

Les circonstances Toujours penser à la tuberculose devant

A
  • des signes cliniques évoluant depuis plusieurs semaines/mois
  • des infiltrats, nodules et/ou cavernes au niveau des lobes supérieurs
  • Un contexte évocateur : notion de contage, contexte socio-économique, immigration, vie en communauté, immunosuppression et infection VIH…
  • La tuberculose est la grande trompeuse :
    Elle peut simuler de multiples pathologies pulmonaires
193
Q

Diagnostic de tuberculose

A

= mise en évidence de BK
- Prélèvements respiratoires sont systématiques tjr MULTIPLES et répétés. Le patient est placé en chambre seule et en isolement respiratoire avant de débuter les prélèvements adressés au laboratoire de mycobactériologie.
Tuberculose pulmonaire :
- Si le patient crache : demander spécifiquement la recherche de BAAR dans l’expectoration ; attention +++ : sur un ECBC “standard”, on ne fait pas de recherche de BAAR !
- Si le patient ne crache pas tubage gastrique le matin à jeun avant tout lever (durant la nuit, les sécrétions sont avalées, les BAAR résistent à l’acidité de l’estomac)
- En cas d’échec (3 prélèvements - à l’examen direct) ou en cas de suspicion de miliaire tuberculeuse :
* Fibroscopie bronchique avec aspiration dans un territoire atteint d’après l’imagerie.
Miliaire tuberculeuse :
- Nécessité, en plus des prélèvements respiratoires, des hémoc sur milieu spécifique des mycobactéries, d’ECBU adressé en mycobactériologie et +/- myéloculture si leuco-neutropénie.
Tuberculose extra-pulmonaire :
- Pleurale biopsie pour histologie et culture - Ganglionnaire : ponction/biopsie-exérèse d’une adénopathie accessible
- Neuro-méningée : PL
- Génito-urinaire : prélèvements des urines 3 j de suite

194
Q

Mycobactériologie

A

1ère étape : examen direct
- Recherche de BAAR par la coloration de Ziehl-Neelsen (résultat qlq h) recherche + que si concentrations BK > 10^3 bacilles/ml.
2ème étape : culture sur milieux enrichis, systématique++ (même si examen direct -) milieu solide (Löwenstein-Jensen) + à partir de 3 à 4 semaines; milieu liquide + dès 10 à 15 j environ
En parallèle des 2 étapes précédentes :
- Tout examen + doit être complété par la réalisation rapide d’un test génotypique pour :
* confirmer qu’il s’agit de mycobactérie du complexe tuberculosis (pathogène certain) et non d’une mycobactérie non tutu
* rechercher la présence de mutations du gène rpoB conférant la résistance à la rifampicine +/- l’isoniazide. Le résultat de ces tests doit être disponible dans un délai maximal de 72 h (24 h).
- Ces tests génotypiques reposant sur l’amplification et la détection des acides nucléiques (ADN ou ARN) permettent de ne pas attendre le résultat de la culture et donc de raccourcir les délais de diagnostic de la TM : si un test de biologie moléculaire s’avère positif pour M. tuberculosis, il s’agit bien d’une tuberculose, qui sera ensuite confirmée par le résultat de la culture.
3ème étape : antibiogramme (obligatoire)
- Consiste à mettre en culture les BK isolés sur des milieux contenant différentes concentrations d’antibiotiques (ref) systématique en cas de culture +
Si argument pour une résistance : souche transmise au Centre National de Référence des mycobactéries pour tester les antibiotiques de deuxième ligne

195
Q

Anatomopathologie TM

A

Mise en évidence de granulomes épithélioïdes giganto-cellulaires avec nécrose caséeuse (fortement évocateur mais non pathognomonique de la tuberculose), colorations spécifiques pour rechercher les BAAR dans le tissu

196
Q

Populations de bacilles TM

A

3 selon leur sensibilité aux ATB.
- Les bacilles extracellulaires (95% des bacilles) responsables de la contagiosité et de la symptomatologie sensibles à l’isoniazide et rifampicine
- Les bacilles intracellulaires quiescents
dans les macrophages sensibles pyrazinamide et de la rifampicine
- Les bacilles extracellulaires au sein du caséum responsables du risque de rechute à distance ->rifampicine

197
Q

Les antituberculeux

A

Molécules de 1ère ligne
-Isoniazide, abréviation INH
* Principaux effets 2nd: troubles digestifs (nausées) hépatite (simple élévation des transaminases à l’hépatite médicamenteuse sévère pouvant nécessiter l’arrêt du TTT) -> surveillance des transaminases
* polynévrites sensitivo-motrices en cas de carence en vitamine B6
- Rifampicine, abréviation RMP
* Puissant inducteur enzymatique : attention aux interactions médicamenteuses (AVK surveillance INR, AOD, pilule oestro-progestative-> changer de mode de contraception), certains antirétroviraux (inhibiteurs de protéases), la méthadone (risque de syndrome de sevrage), les corticoïdes, les digitaliques, …
* Principaux effets 2nd : réactions immuno-allergiques, coloration orange des larmes, du sperme, des urines (phénomène N)
- Ethambutol, abréviation EMB
Principal effet 2nd: NORB +++ en cas de posologie élevée administrée longtemps, d’éthylisme chronique ou d’IR
- Pyrazinamide, abréviation PZA
* CI en cas d’insuffisance hépatocellulaire et d’IR
* Principaux effets 2nd: cytolyse hépatique (plus tardif que l’INH surveillance des transaminases) hyperuricémie par effondrement de l’uraturie (asymptomatique++, crise de goutte,
pas de risque de colique néphrétique)

198
Q

Associations fixes d’antituberculeux de première ligne

A

Rifater® : associe INH, RMP et PZA n
Rifinah® : associe INH et RMP

199
Q

Autres antibiotiques actifs sur le BK

A

Fluoroquinolones :
- éviter de traiter une infection pulmonaire avec des fluoroquinolones en cas de suspicion de tuberculose (risque de - les prélèvements)
- à n’utiliser qu’en cas de tuberculose résistante documentée
Autres antituberculeux à n’utiliser que sur avis d’expert.

200
Q

Mise en place du traitement TM

A

Principes : Temps de doublement long (20 h) prise unique quotidienne
- BK persistants dans les foyers tuberculeux => traitement prolongé
- Absorption RMP diminuée par repas (à jeun 30 min à 1 h avant le repas ou au moins 2 h après)
- Poly-antibiothérapie obligatoire
car risque d’émergence de mutants résistants en cas de « monothérapie » car nécessité d’assurer une action sur les 3 populations de BK
- Prescrire de la pyridoxine (vitamine B6) en cas de grossesse, d’alcoolisme chronique ou de dénutrition pour prévenir la survenue de polyneuropathie sous isoniazide
- L’observance est capitale pour limiter le risque de rechute et le développement de souches résistantes.
- rôle fondamental des Centres de Lutte Anti-Tuberculeuse (CLAT) dans la PEC, en plus de l’enquête autour du cas index.

201
Q

Associations classiques Schéma classique : n
quadrithérapie par INH+RMP+EMB+PZA pendant 2 mois (souvent, Rifater®+EMB ou Rifinah®+EMB+PZA)
n suivie par une bithérapie INH+RMP pendant 4 mois (souvent, Rifinah®)
Schéma alternatif (moins utilisé, mais qui peut être proposé en cas de contre-indication au PZA ou de survenue d’effet indésirable grave rendant impossible la poursuite du PZA) : n
trithérapie par INH+RMP+EMB pendant 2 mois n suivie d’une bithérapie par INH+RMP pendant 7 mois Adapté aux résultats de l’antibiogramme dès réception (présence ou non de résistances avérées).
La durée de traitement recommandée, avec le schéma classique, est de 6 mois pour toutes les formes de tuberculose multi-sensible. Seule la tuberculose neuro-méningée doit être traitée systématiquement de
manière plus prolongée (9-12 mois).

A
202
Q

Examens ou actes à effectuer avant l’instauration d’un traitement antituberculeux. n
Créatininémie, estimation du débit de filtration glomérulaire (DFG) n n n n n Uricémie
Transaminases Hémogramme
Sérologie de dépistage VIH, à proposer systématiquement
Antigène HBs, Ac anti HBs et Ac anti HBc et anti VHC à proposer systématiquement Examen ophtalmologique avec vision des couleurs et champ visuel : lors de la mise en route du traitement par EMB (mais peut être réalisé en différé car la mise en route du traitement est une
urgence)

A
203
Q

Surveillance : efficacité, tolérance, observance n
Clinique (J15, M1, M2, M4, M6, M9, M12), radiologique (M1, M2, M6, M12, M18 et 2 ans après la fin de traitement selon l’OMS ; souvent, plutôt M6, M12 et M24 si évolution cliniquement satisfaisante) et bactériologique (J15, M1 et jusqu’à négativation)
n
Biologique : bilan hépatique hebdomadaire le premier mois, puis rythme de surveillance dépendant du terrain - sensibiliser les patients aux signes fonctionnels d’insuffisance hépatocellulaire - en cas de transaminases élevées mais < 3N : surveillance rapprochée jusqu’à normalisation - en cas de transaminases élevées entre 3 et 5N : arrêt du PZA et poursuite d’une trithérapie INH+RMP+EMB (2 mois de trithérapie + 7 mois de bithérapie)
- en cas de transaminases élevées supérieures à 5N : arrêt INH et PZA, possible essai de réintroduction de l’INH à demi dose avec réalisation de dosages sériques après normalisation des paramètres biologiques. Si signe de gravité ou cytolyse majeure, arrêt de tous les antituberculeux, déclaration pharmacovigilance, avis spécialisé pour ajout d’antituberculeux de 2ème ligne
n
Ophtalmologique : si traitement prolongé par EMB, vision des couleurs tous les mois les premiers
mois
Information du patient : n
Importance d’une bonne observance n n n
Possibilité d’une adaptation thérapeutique en cas de troubles digestifs importants Coloration rouge orangée des différentes sécrétions
Inefficacité de la pilule oestro-progestative et donc nécessité d’un autre moyen de contraception efficace (contraception mécanique seule possible)
III.3.4. Isolement respiratoire pendant la période de contagiosité Durée de l’isolement respiratoire : n
Quand un patient est contagieux au moment du diagnostic d’une tuberculose, il est en général déjà contagieux depuis 3 mois et a donc potentiellement déjà contaminé son entourage proche.
n
Au cas où les ED sont négatifs au départ, on considère en général qu’après 15 jours de traitement plein, on peut lever l’isolement respiratoire.
n
Toutefois, la durée d’isolement respiratoire peut être prolongée, notamment en cas de tuberculose pulmonaire initialement très bacillifère, ou si présence d’enfants ou de personnes âgées ou immunodéprimées au domicile.
III.3.5. Demander la prise en charge à 100 %
Au titre de l’affection longue durée n°29.

A
204
Q

IV.1. Dépistage des ITL IV.1.1 Objectif : diagnostiquer et traiter les ITL à haut risque d’évolution vers une TM
IV.1.2. Qui est concerné par la recherche d’une ITL ? Les ITL à qui un traitement sera proposé : n
ITL récente (< 2 ans) : en pratique = contacts identifiés par le CLAT lors de l’enquête autour d’un casITL chez un migrant de moins de 18 ans en provenance récente (< 5 ans) d’un pays avec une incidence élevée de tuberculose
n n
ITL avant mise en place d’un traitement immunosuppresseurs (anti-TNFα, greffe…) ITL diagnostiquée lors de la découverte d’une séropositivité pour le VIH
L’enquête autour d’un cas : les sujets contacts n
Toute personne (adultes, enfants) ayant des contacts répétés et rapprochés (même pièce ou ayant séjourné dans un même espace défini par la distance d’une conversation) avec le cas index
n
Le risque d’infection après cette exposition dépend : - de la contagiosité du cas index * forte contagiosité : bacillifère (examen direct positif), cavités sur la radio
- de la période de contagiosité : les 3 mois avant le diagnostic - du degré de proximité, de confinement et de durée. * contact étroit : partageant le même lieu fermé plusieurs heures par jour (famille, classe, bureau, cellule, etc.) ;
* contact régulier : partageant régulièrement le même lieu fermé (domicile, cantine, atelier, club de sport, etc.) ;
n
* contact occasionnel : partageant occasionnellement le même lieu fermé (dîner, etc.). Le dépistage systématique ne concerne que les contacts étroits ou réguliers.
IV.1.3. Diagnostic de l’ITL = tests immunologiques Un examen clinique et une radiographie thoracique élimineront d’abord la TM. Puis on réalisera une intradermoréaction à la tuberculine (IDR) ou un test in vitro de détection de la production de l’interféron g.
Aucun de ces deux tests ne distingue ITL de TM.

A
205
Q

Intradermoréaction à la tuberculine (IDR) encore appelée réaction cutanée tuberculinique : n
Mise en évidence d’une réaction cutanée après injection locale d’antigènes mycobactériens, témoin de l’acquisition d’une immunité à médiation cellulaire
n n n
Non spécifique de M. tuberculosis hominis, réaction également avec les antigènes de M. bovis (donc avec le BCG) et avec les antigènes de certaines mycobactéries atypiques Peut être négative (= anergie tuberculinique) notamment en cas d’immunodépression
Modalités de réalisation : - injection en intradermique - de 0,1 ml de tuberculine (Tubertest®)
n
Modalités de lecture : - 72 heures après - mesure de l’induration autour du point de ponction - ne pas prendre en compte les dimensions de la réaction érythémateuse
Interprétation de l’IDR à la tuberculine : - En fonction des antécédents (tuberculose, PIT, immunodépression, pathologie grave évolutive…) et de son statut vaccinal (BCG et résultats d’anciennes IDR)
- Interprétation difficile dans les 10 ans qui suivent la vaccination par le BCG - IDR négative = diamètre < 5 mm - IDR positive = diamètre ≥ 5 mm - suspicion d’ITL * lorsque le diamètre est > 10 mm en l’absence de vaccination antérieure par le BCG et > 15 mm si vacciné
* ou lorsque le diamètre de l’induration a augmenté de plus de 10 mm entre deux IDR à 3 mois
d’intervalle (= virage tuberculinique)

A
206
Q

Tests in vitro de détection de la production de l’interféron g (IFNg) = IGRA (Interferon Gamma Release Assay) :
n
Production d’interféron gamma (IFNg) par les lymphocytes du sujet en présence d’antigènes spécifiques de M. tuberculosis.
n n n
Réalisation facile (prise de sang), non opérateur dépendant, interprétation rapide, une seule visite, moins de faux positifs qu’avec l’IDR car ne croise pas avec le BCG. 2 principaux tests disponibles : QuantiFERON-TB Gold IT® et T-SPOT.TB®
Les tests IGRA sont pris en charge par l’Assurance Maladie pour : - Migrants de moins de 15 ans provenant d’une zone de forte endémie tuberculeuse - Patients infectés par le VIH (dépistage systématique inclus dans le bilan initial d’un patient VIH) - Avant la mise en route d’un traitement par anti-TNF - Les sujets contacts dépistés dans le cadre de l’enquête autour d’un cas, à partir de l’âge de 15 ans
- Dans un contexte de prise en charge pluridisciplinaire, aide au diagnostic de tuberculose paucibacillaire en cas de diagnostic difficile chez l’enfant ou de tuberculose extra-pulmonaire. La discussion clinico-biologique est indispensable chez les enfants de moins de 5 ans.
n
D’autres indications sont médicalement justifiées mais ne sont pas prises en charge par l’Assurance Maladie : - Personnel professionnellement exposé : à l’embauche.
n
Le résultat des tests IGRA est disponible dans les jours qui suivent le prélèvement. Le test peut être rendu indéterminé, positif ou négatif. En pratique, ces tests ne sont pas utilisés pour diagnostiquer
ou éliminer une tuberculose active mais, tout comme l’IDR uniquement pour diagnostiquer une ITL.

A
207
Q

IV.2. Traitement des ITL Objectif : limiter le risque de passage d’une ITL à une TM
Chimioprophylaxie primaire n
Enfant < 2 ans ou tout sujet ayant une immunodépression sévère ayant été exposé à un sujet porteur d’une tuberculose pulmonaire, avant même le résultat des tests immunologiques - en pratique, on élimine une TM et on traite sans attendre la preuve de l’ITL
Chimioprophylaxie secondaire (chez les patients les plus à risque de passer d’une ITL à une TM) : n
ITL chez les sujets de moins de 18 ans n
ITL chez les sujets ≥18 ans - En cas de facteur de risque d’évolution rapide vers la TM. * immunodépression
- ITL récente (< 2 ans), en pratique il s’agit des ITL dépistées lors de l’enquête autour d’un cas
Modalités de la chimioprophylaxie n
INH en monothérapie pendant 6 mois (5 mg/kg/j) n n n INH 4 à 5 mg/kg/j + RMP 10 mg/kg/j pendant 3 à 4 mois Mêmes précautions et surveillance que lors du traitement d’une TM
Ne pas oublier la déclaration obligatoire de toute ITL d’un enfant/jeune de moins de 18 ans

A
208
Q

VACCINATION Objectifs : n
Limiter le risque de tuberculose neuro-méningée, de miliaire tuberculeuse ou de tuberculose pulmonaire
n L’immunité conférée par la vaccination s’atténue en 10 à 15 ans
Indications : n
N’est plus obligatoire pour les enfants et les adolescents n
Fortement recommandée pour les enfants âgés de moins de 15 ans (dès 1 mois) qui présentent un facteur de risque lié à leur environnement ou leurs proches/ entourage (vivant en Guyane, à Mayotte, ou en Ile de France), en lien étroit avec une zone de forte endémie (nés dans un pays de forte endémie, ou ayant au moins un des parents originaires d’un de ces pays, ou devant y séjourner de façon prolongée….), antécédents familiaux de tuberculose ou vivant dans des conditions sociales très défavorisées)
Modalités : n
Le plus tôt possible (si possible à la naissance) n n n Pas de test tuberculinique préalable
Peut être réalisée jusqu’à l’âge de 15 ans après contrôle du test tuberculinique Administration intradermique dans le deltoïde
Complications possibles : n
Réaction inflammatoire locale n n
Adénomégalies axillaires inflammatoires associées BCGite disséminée (exceptionnelle)
Contre-indications : n
Infection VIH : enfant infecté par le VIH ou né d’une mère infectée par le VIH n n n
Déficits immunitaires congénitaux ou acquis Traitements immunosuppresseurs
Dermatoses étendues évolutives

A
209
Q

CAS PARTICULIERS VI.1
Grossesse
Pas de tératogénicité connue pour INH, RMP, EMB et PZA. Pour le Centre de Référence sur les Agents Tératogènes (CRAT), chez la femme enceinte, le traitement de la tuberculose doit être identique au schéma thérapeutique hors grossesse.
INH : Supplémenter la mère en vitamine B6. RMP : Risque d’hémorragie maternelle et néonatale précoce en cas de prescription au dernier trimestre, justifiant la prescription de vitamine K1.
EMB et PZA : Allaitement non conseillé, à discuter au cas par cas. VI.2
Insuffisance rénale
L’INH sera donné à des doses tenant compte des résultats du test d’acétylation. En fonction de la clairance de la créatinine : - > 30 mL/min : traitement standard - à adapter au-delà pour l’EMB et le PZA
VI.3 Insuffisance hépatique
Le traitement standard peut être débuté jusqu’à un taux de transaminases < 3N

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VI.4 Immunodéprimé n
La tuberculose est - extra-pulmonaire dans plus de la moitié des cas - disséminée dans près d’un quart des cas - diagnostiquée tardivement - parfois associée à d’autres infections
n
Plus l’immunodépression est profonde, moins les symptômes sont prononcés : penser à la tuberculose devant une fièvre prolongée
VI.5 VIH n
Risque de développer une tuberculose : multiplié par 7 chez le patient VIH+ n n La tuberculose classe le patient VIH en stade SIDA
Selon le nombre de lymphocytes CD4+ : - > 350 CD4/mm3 : symptômes classiques de tuberculose pulmonaire - < 200 CD4/mm3 : * Haut risque de passage d’une ITL à une TM * Pas d’immunité cellulaire= pas de processus granulomateux * Souvent seule la fièvre est présente. Y PENSER ++ * Atteintes extra-respiratoires à rechercher systématiquement * Radiographie thoracique : parfois quasi normale si CD4 très bas
VI.6 Traitement par anti TNF n
ì de l’incidence de la tuberculose +++ n
Avant toute instauration de traitement par anti TNFa - interrogatoire, examen clinique et radiographie - test IGRA préféré à l’IDR à la tuberculine
n
En cas de tuberculose active : pas de mise en route des anti TNFa avant la fin de la phase d’attaque (2 mois de quadrithérapie)
n
En cas d’ITL (quel que soit le délai), chimio-prophylaxie (INH+RMP 3 mois) à débuter au moins 3 semaines avant l’anti TNFa
VI.7 Tuberculoses multi résistantes L’homme en est le responsable par le biais de traitements mal suivis ou inadéquats. Problématique menaçante dans le monde car en forte augmentation. Les facteurs de risque sont : - L’origine géographique : les trois zones les plus touchées sont les pays de l’ex-Union soviétique, la Chine et l’Inde.
- Les antécédents personnels de tuberculose – surtout si le traitement a été interrompu - Les contacts antérieurs avec des personnes atteintes de tuberculose résistante
Tuberculose MDR (multi drug resistant) n
Souche résistante à la fois à l’INH et à la RMP n n Représente environ 2% des cas de tuberculoses en France (moins d’une centaine de cas par an)
Son traitement repose sur les associations d’antituberculeux de 2ème ligne (incluant les fluoroquinolones, la bédaquiline et le linézolide) lors d’une prise en charge spécialisée
Tuberculose pré-XDR (pré-extensively drug resistant) n
Souche résistante à la fois à l’INH, à la RMP et à toutes les fluoroquinolones. n
Définition s’appliquant depuis janvier 2021Tuberculose XDR (extensively drug resistant) n
Souche résistante à la fois à l’INH, à la RMP, à toutes les fluoroquinolones et à au moins 1 des 2 molécules suivantes : bédaquiline et/ou linézolide
n n n
Définition s’appliquant depuis janvier 2021 Risque de mortalité ++
Exceptionnelle en France (moins de 10-20 cas par an).

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VII. DECLARATION OBLIGATOIRE (DO) On distingue la notification anonyme à visée épidémiologique et le signalement nominatif permettant les enquêtes autour d’un cas.
La notification anonyme (« déclaration obligatoire ») s’effectue auprès de l’ARS : n
Sur formulaire type en ligne (cf annexe I), anonyme n Puis l’information est relayée vers l’InVS (Santé Publique France), dans un but épidémiologique
Cas à déclarer : n
TM confirmée ou suspectée - dans le but d’identifier les sujets contaminés - à partir du moment où un traitement a été débuté, même sans preuve bactériologique
n
ITL chez un enfant/jeune de moins de 18 ans (depuis 2021 ; auparavant, 15 ans) - dans le but d’identifier le sujet contaminant
Le signalement nominatif s’effectue auprès du CLAT (en même temps que la DO à l’ARS) n
Par tout moyen (tel, fax, etc…), pas de formulaire type n n Ce signalement non anonyme déclenche « l’enquête autour du cas »
Modalités : - dès que possible dans le but de dépister une éventuelle TM : examen clinique, évaluation des risques, radiographie de thorax,
n
- à 8 semaines du dernier contact avec le cas index pour le diagnostic de l’ITL : test IGRA ou IDR Permet la chimio-prophylaxie des ITL et le traitement précoce des TM dépistées.
Il existe aussi une déclaration des « issues de traitement » à 12 mois auprès de l’ARS n
Sur formulaire type en ligne (cf annexe II) anonyme n n 12 mois après avoir instauré le traitement antituberculeux
L’objectif est de connaître la proportion de patients ayant achevé leur traitement dans les 12 mois
suivant sa mise en oeuvre et, sinon, les raisons pour lesquelles le traitement n’a pas été achevé.

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Définitions La maladie thrombo-embolique veineuse (MTEV) est une entité dont les deux manifestations cliniques sont les thromboses veineuses profondes (TVP) et/ou l’embolie pulmonaire (EP). Dans cet item, nous n’aborderons que les MTEV symptomatiques ; nous n’aborderons pas les EP ni les TVP de découverte fortuite ou asymptomatique. Une TVP symptomatique est définie par la présence d’un ou des thrombi (caillots de sang) dans les veines profondes des membres inférieurs chez un patient ayant des symptômes aux membres inférieurs (et n’ayant pas de symptôme thoracique). Une TVP proximale correspond à une thrombose affectant les veines poplitées, fémorales et/ou iliaques. Une TVP distale correspond à une thrombose sous-poplitée (veines tibiales et péronières). Une EP symptomatique est définie par la présence d’un ou des thrombi dans les artères pulmonaires chez un patient ayant des symptômes thoraciques (que des symptômes évocateurs de TVP soient
présents ou non, qu’une TVP associée soit confirmée ou non).

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Incidence La MTEV est une maladie fréquente : incidence annuelle de 1 à 2 cas pour 1000 habitants (dans 2/3 des cas : TVP et 1/3 des cas : EP). L’incidence annuelle de la MTEV augmente avec l’âge (1/100 après 75 ans contre 1/10 000 avant 40 ans). Il s’agit d’un enjeu de santé publique car chaque année, près de 35 000 patients sont hospitalisés en France pour une EP avec une mortalité
globale hospitalière de 5%.

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I.3. Facteurs de risque
La MTEV est une maladie multifactorielle combinant facteurs cliniques (acquis) et/ou biologiques (principalement héréditaires). Dans 50% des cas, aucun facteur n’est identifié. Les facteurs de risque de MTEV sont reportés dans le tableau 1. A noter : le tabac et les dyslipidémies ne sont pas des facteurs de risque de MTEV. D’autres facteurs sont reconnus : âge >65 ans, obésité, syndrome néphrotique.
Tableau 1 : Principaux facteurs de risque (FdR) de MTEV Traitement court
FdR transitoires
Chirurgie avec anesthésie générale (AG) > 30 min dans les 3 derniers mois (DM) Fracture d’un membre inférieur (MI) dans les 3 DM Immobilisation >3 jours pour motif médical aigu dans les 3 DM Contraception oestro-progestative, grossesse, postpartum, ttt hormonal de la ménopause dans les 3 DM
Traumatisme d’un MI non plâtré avec mobilité réduite ≥ 3 jours dans les 2 DM Chirurgie avec AG < 30 min dans les 2 DM Immobilisation < 3 jours pour motif médical aigu dans les 2 DM Voyage > 6h
Plutôt Traitement court
Traitement long FdR persistants
Cancer actif Thrombophilie majeure : déficit en anti-thrombine, syndrome des antiphospholipides
Maladie inflammatoire chronique intestinale ou articulaire Thrombophilie non majeure : déficit en protéine C, protéine S, mutation Leiden du facteur V (hétérozygote ou homozygote), mutation du gène de la prothrombine (hétérozygote ou homozygote).
Plutôt traitement long

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II. PHYSIOPATHOLOGIE
La stase veineuse et les lésions endothéliales prédisposent à la thrombose. La plupart des thombi (fibrino-cruoriques) proviennent des veines profondes des membres inférieurs et du pelvis.
II.1. Conséquences hémodynamiques de l’EP L’obstruction brutale de la circulation pulmonaire par des thrombi provoque : ■ augmentation de la pression artérielle pulmonaire (PAP), de la post-charge du VD qui entraîne une dilatation du VD, une majoration du travail du VD et de sa consommation en oxygène,
■ ischémie du VD par écrasement des vaisseaux coronaires sous-épicardiques, altérant la contractilité du VD,
■ compression du VG par le VD entrainant une diminution de la précharge du VG. Ces évènements aboutissent à un bas débit cardiaque, une hypotension artérielle et un état de choc. La tolérance hémodynamique dépend de l’importance de l’obstruction anatomique vasculaire
pulmonaire (seuil de 50-60% chez le sujet sain) et de l’état cardiovasculaire préexistant.II.2. Conséquences respiratoires de l’EP Effet espace mort initial (territoires ventilés mais non perfusés), puis diminution de la ventilation dans les territoires embolisés et redistribution du débit de perfusion vers des territoires normalement ventilés aboutissant à un effet shunt (zones dont le rapport ventilation/perfusion est abaissé). L’hypoxémie est principalement expliquée par cet effet shunt. Autres causes d’hypoxémie : § shunt droit gauche par réouverture du foramen ovale, § altération de la diffusion alvéolo-capillaire en raison d’une diminution régionale du temps de transit capillaire,
§ diminution de la saturation veineuse en O2 secondaire à la chute du débit cardiaque dans les EP graves.
III.3. Thrombophilies héréditaires
Chez un quart des patients, une thrombophilie héréditaire est détectée. Certaines mutations entrainent un défaut d’anticoagulation (déficit en protéine C, S ou antithrombine), d’autres un excès en protéines coagulantes (mutation Leiden du facteur V et mutation G20210A du gène de la prothrombine). Ces mutations n’ont qu’un impact clinique faible (excepté le déficit en antithrombine). En outre, un antécédent familial de MTEV sans thrombophilie héréditaire détectée est considéré comme un marqueur de thrombophilie héréditaire. Les indications de recherche d’une thrombophilie
constitutionnelle sont abordées au chapitre X.

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III. DIAGNOSTIC DE L’EMBOLIE PUMONAIRE - Les 3 grandes étapes du diagnostic d’EP reposent sur les éléments suivants, incontournables :
1. SUSPECTER LE DIAGNOSTIC D’EP 2. ETABLIR UNE PROBABILITE CLINIQUE D’EP 3. PRESCRIRE UN EXAMEN PARACLINIQUE
- Le diagnostic d’EP doit être établi : − dans les 24 heures − avec certitude. − sur les résultats combinés de la probabilité clinique et des examens paracliniques (aucun
examen isolé ne permet de confirmer ou d’exclure le diagnostic)

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III.1. Suspecter le diagnostic d’EP Aucun score disponible ; repose sur un faisceau d’arguments : *
Cliniques :
− Douleur thoracique : douleur thoracique de type pleurale ; parfois augmentée par la percussion ou la pression de la paroi thoracique, éventuellement associée à des hémoptysies de faible abondance encore appelées expectorations hémoptoïques, rouges foncées
− Dyspnée isolée : dyspnée souvent brutale, inexpliquée mais parfois progressive, l’auscultation pulmonaire est souvent normale.
− Etat de choc : avec ou parfois sans signes d’insuffisance cardiaque droite. − Examen clinique : tachypnée constante, tachycardie moins constante, signes de TVP, signes d’insuffisance cardiaque droite aigue (TJ, RHJ, absence d’OMI). L’auscultation pulmonaire est souvent normale. L’examen clinique peut être normal !
* Présence de facteurs de risque : voir section I.3.
* Examens complémentaires de 1ère intention : Radiographie de thorax et ECG : ni sensibles ni spécifiques pour le diagnostic d’EP mais indispensables pour exclure les diagnostics différentiels.
■ Radiographie thoracique : − peut être normale ; − atélectasie en bande ; épanchement pleural ; ascension d’une coupole diaphragmatique ; infarctus pulmonaire (opacité alvéolaire périphérique, appuyée sur la plèvre, de petite taille) ; hyperclarté d’un champ pulmonaire ;
− diagnostics différentiels : pneumonie, pneumothorax, fracture de côte.
■ ECG : − peut être normal, − souvent : tachycardie, − signes droits : onde S en D1 et onde Q en D3 « S1Q3 », BBD, onde T négative de V1 à V3
− diagnostics différentiels : infarctus du myocarde, péricardite aiguë.■ Gaz du sang : non recommandé et inutile car ni sensible (parfois normal) ni spécifique (classiquement hypoxémie + hypocapnie) et potentiellement dangereux (si thrombolyse).

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III.2. Probabilité clinique (PC) En l’absence d’instabilité hémodynamique
Etape la plus importante qui conditionne la valeur diagnostique des examens paracliniques et donc la conclusion posée à l’issue de la stratégie diagnostique.
On définit 3 classes de probabilité clinique : ■ PC faible
è prévalence de l’EP < 10%
■ PC intermédiaire è prévalence de l’EP 30 à 40% ■ PC forte
è prévalence de l’EP > 70%.
La PC est évaluée au moyen de 2 types de scores, tous aussi performants : ■ Score implicite (probabilité empirique) (1 point = probabilité faible ; 2 points = probabilité intermédiaire ; 3 points = probabilité forte) * Signes cliniques évocateurs d’EP (+ 1 point) * Un ou des facteurs de risque de MTEV (+ 1 point) * Absence de diagnostic alternatif (+ 1 point)
■ Scores explicites validés : tableau 2Scores de probabilité clinique d’EP (= probabilité pré-test). Score de WELLS*
Score modifié simplifié de GENÈVE*

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III.3. Examens paracliniques III.3.1. Si PC non forte : D-dimères (figure 2)
* Les D-Dimères = produits de dégradation de la fibrine. * Les 2 tests les plus utilisés : Vidas®DD (ELISA), Liatest® (latex quantitatif). * Très sensibles (≥ 96%) : un test négatif exclut le diagnostic d’EP si la PC est non forte. * Non spécifiques : un test positif n’a aucune valeur diagnostique (faux positifs). * Un test de D-dimères négatif est défini par (figure 2) : o < 50 ans : concentration plasmatique < 500 µg/L, o ≥ 50 ans : < à un seuil ajusté à l’âge (âge x 10) (ex : âge 78 ans, seuil 780 µg/L).
* Les D-dimères sont élevés dans de nombreuses situations (cancer, infections, dissection aortique, grossesse…). Mais la sensibilité du test est toujours conservée (= un test négatif exclut le diagnostic d’EP en cas de PC non forte avec la même sécurité). * Moins interprétables chez les patients sous anticoagulants curatifs.
III.3.2. Si PC forte ou si D-dimères positifs avec PC non forte : examens morphologiques (figure 2) Si PC forte : pas de dosage des D-dimères (risque de faux négatifs)
Angioscanner spiralé thoracique multibarettes * Critère diagnostique : présence de lacunes endovasculaires ou absence d’opacification d’une section artérielle pulmonaire (figure 3) sur une artère segmentaire ou plus proximale
* Inconvénients : irradiant et nécessite l’injection de produit de contraste iodé. * Très spécifique : confirme le diagnostic quelle que soit la PC. * Modérément sensible : un angioscanner thoracique négatif exclut l’EP sauf en cas de PC forte (poursuivre les explorations).
* Contre-indications : allergie aux produits de contraste iodés ; insuffisance rénale sévère.Scintigraphie pulmonaire de ventilation perfusion * Examen non invasif qui comporte une injection intraveineuse d’agrégats d’albumine marqués au technétium 99m (99mTc) et inhalation de gaz radioactif, le krypton 81m ou 99mTc. Réalisée en cas de contre-indication ou de difficulté à l’obtention rapide d’un angioscanner et en cas de forte suspicion clinique avec un angioscanner négatif.
* 2 modes d’acquisition : o Planaire (figure 4) § Technique de référence désormais rarement réalisée § Critères diagnostiques complexes mais validés : classification PIOPED * Normale : pas de défect en perfusion : EP exclue quelle que soit la PC (sensibilité 100%).
* Haute probabilité PIOPED : ≥ 2 défects segmentaires de perfusion sans défect ventilatoire en regard (ou « mismatch »).
* Si PC forte ou intermédiaire : confirme le diagnostic d’EP. * Si PC faible : non conclusif. * Probabilité PIOPED non haute : non conclusif.
o Tomoscintigraphie (SPECT)(figure 5) § Technique + récente : représentation en 3 dimensions d’où meilleure caractérisation des défects
§ Critères diagnostiques + simples mais moins bien validés : * Négative : pas de défect en perfusion : EP exclue. * Positive : 1 défect segmentaire ou 2 défects sous segmentaires sans
défect ventilatoire dans les mêmes territoires : confirme l’EP.Echo-Doppler veineux des membres inférieurs * Critère diagnostique de TVP : absence de compression d’une veine profonde. * Très spécifique pour les veines proximales : en cas de suspicion d’EP (quelle que soit la PC), la présence d’une TVP proximale (poplitée ou plus proximale) confirme le diagnostic d’EP (pas besoin d’imagerie complémentaire).
* Peu spécifique pour les veines distales : la présence d’une TVP distale en cas de suspicion d’EP ne suffit pas à confirmer le diagnostic d’EP (faire d’autres tests).
* Non sensible : un écho-Doppler veineux normal n’exclut pas le diagnostic d’EP.

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III.4. Terrains particuliers III.4.1. Grossesse Le score de probabilité clinique de Genève est validé et doit être utilisé. La sensibilité des Ddimères est inchangée et ils doivent être réalisés en cas de PC non forte. S’ils sont positifs ou si la PC est forte, il faut réaliser un écho-Doppler veineux ; si ce dernier est négatif, on réalise une scintigraphie pulmonaire de perfusion en première intention (si disponible) ou un angioscanner thoracique. L’irradiation foetale est très nettement inférieure au seuil foeto-toxique. Si un scanner est réalisé, faire un dosage des hormones thyroïdiennes à la naissance (risque de surcharge thyroïdienne foetale, exceptionnel). Le traitement repose sur les HBPM tout au long de la grossesse.
III.4.2. Sujets âgés La sensibilité des D-dimères est inchangée et ils doivent être dosés en cas de PC non forte.
III.4.3. EP à haut risque de décès (état de choc)
Echographie cardiaque transthoracique (ETT) * Indiquée en première intention seulement en cas de suspicion d’EP grave (état de choc) (quand le scanner n’est pas accessible ou si le patient est intransportable).
* Elimine des diagnostics alternatifs : tamponnade, dissection aortique, infarctus du VD. * Confirme le diagnostic d’EP si : − Signes directs : thrombus dans les cavités cardiaques droites ou dans le tronc de l’artère pulmonaire (exceptionnellement visualisés en ETT).
− Signes indirects : dilatation du VD, septum paradoxal, chez un malade suspect d’EP (PC forte) grave non transportable.
Angioscanner thoracique : uniquement si immédiatement disponible et patient stabilisé

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III.5. Diagnostic de TVP (Figure 8, tableau 3) Les principes du diagnostic sont identiques à ceux des EP (PC puis D- Dimères et échographie
veineuse des membres inférieurs).

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IV. PRONOSTIC Les complications de la MTEV sont : − le décès (pour l’EP), − la récidive thrombo-embolique veineuse, − les séquelles : syndrome post-thrombotique pour les TVP et hypertension pulmonaire thromboembolique chronique (HTP-TEC) pour l’EP.
IV.1 Risque de décès L’évaluation du pronostic de l’EP repose sur des paramètres : * cliniques : - pression artérielle : état de choc (PAS < 90 mmHg ou chute de la PAS > 40 mmHg par rapport à l’état de base pendant au moins 15 minutes),
- index de sévérité de l’EP simplifié (sPESI) : classe les patients en 2 catégories de risque de décès à 30 jours (tableau 2),
* paracliniques : - dysfonction ventriculaire droite (VD) : rapport VD/VG >0,9, hypokinésie du VD, - élévation des biomarqueurs : Troponine I ou T et NT-proBNP ou BNP.
On distingue ainsi 4 stades de sévérité (cf chapitre VI, figure 8) : - risque faible de mortalité si sPESI=0 (mortalité 1%), - risque intermédiaire de mortalité si sPESI ≥ 1 (mortalité 3 à 25%), subdivisé en risques : - intermédiaire-faible : dysfonction VD ou élévation biomarqueurs ou aucun des deux - et intermédiaire élevé : dysfonction VD et élévation des biomarqueurs.
- risque élevé de mortalité si état de choc (mortalité > à 25%) = EP grave

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Risque de récidive de MTEV à l’arrêt du traitement anticoagulant :Lié aux caractéristiques des facteurs de risque (tableau 1) : ■ Si facteur transitoire majeur : risque faible de récidive. ■ Si facteur persistant majeur : risque élevé de récidive. ■ Si aucun facteur majeur (= MTEV non provoquée) : risque élevé de récidive. ■ Les facteurs mineurs, et notamment la présence d’une thrombophilie non majeure, influencent
peu ou pas le risque de récidive.

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IV.3 Risque de séquelles ■ Syndrome post-thrombotique après TVP (1/3 des patients) : douleurs, varices, varicosités, oedème, dermite ocre et ulcères variqueux.
■ HTP-TEC après EP : rare (2 à 3%). À évoquer devant une dyspnée persistante à distance d’une EP ayant été traitée au moins 3 mois. Le diagnostic repose sur la réalisation d’une échographie cardiaque trans-thoracique pour estimer la pression artérielle pulmonaire systolique (PAPs) et rechercher des signes indirects (dilatation et dysfonction du VD…). En cas de probabilité échographique d’hypertension pulmonaire intermédiaire ou élevée, une scintigraphie de ventilation perfusion pulmonaire est indiquée pour rechercher des défects perfusionnels : s’ils sont présents, alors le diagnostic de confirmation de l’HTP-TEC repose sur le cathétérisme
cardiaque droit et l’angio-TDM thoracique ou l’angiographie pulmonaire.

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V. TRAITEMENT CURATIF INITIAL DE LA MTEV : LES OUTILS V.1. Principes : * EP et TVP proximale = URGENCE THÉRAPEUTIQUE. * Le traitement repose sur une ANTICOAGULATION A DOSE CURATIVE, instituée dès que le diagnostic est suspecté, sans attendre les résultats des examens complémentaires.
* L’anticoagulation est très efficace mais expose à un risque hémorragique. Les contreindications sont surtout relatives et le rapport risque-bénéfice doit être évalué individuellement (Tableau 5).
Tableau 5 : contre-indications au traitement anticoagulant
Coagulopathie sévère constitutionnelle ou acquise (thrombopénie < 30 000/mm3, hémophilie, taux de prothrombine < 30 %) Hémorragie intracrânienne spontanée Hémorragie active non facilement contrôlable Chirurgie récente (le délai dépend du type de chirurgie, des conditions opératoires : importance de la dissection, du saignement per-opératoire…)
La thrombopénie immuno-allergique à l’héparine (TIH) ne contre-indique pas l’hirudine, les AVK,
ni le danaparoïde sodique.

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Un bilan biologique est indispensable avant de débuter le traitement et comprend : -
plaquettes, TP, TCA,
- NFS, -
créatinine sanguine et transaminases, -
bilan pré-transfusionnel pour les patients à risque hémorragique.

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Seuls le RIVAROXABAN et l’APIXABAN, tous deux inhibiteurs directs du facteur X activé (Xa), ont l’AMM et le remboursement en France. Ils représentent le traitement de 1ère intention.
Propriétés du rivaroxaban et de l’apixaban : * voie orale, à dose fixe, sans contrôle biologique, * action rapide à utilisation d’emblée (pas de pré-traitement par héparine), * demi-vie courte, * au moins aussi efficaces que les AVK et plus sûrs : réduction du risque d’hémorragie grave, § Contre-indications : insuffisance rénale sévère (clairance de la créatinine < 30 ml/min selon la formule de Cockcroft et Gault pour le rivaroxaban et 25 ml/min pour l’apixaban), instabilité hémodynamique, grossesse, allaitement, interactions médicamenteuses majeures liées au cytochrome 3A4 ou la P-glycoprotéine (rifampicine, phénobarbital, quinine, azolés, antiprotéases
utilisées dans le VIH, anti-tyrosines kinases, macrolides [sauf l’azithromycine]).

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V.2.2. Option 2 : Héparines avec relai précoce par AVK Traitement héparinique : Les héparines sont des anticoagulants d’action rapide (pic à 1 heure après l’injection) : héparine non fractionnée (HNF), héparines de bas poids moléculaires (HBPM) ou fondaparinux (pentasaccharide). Ces 3 traitements ont une efficacité équivalente. o Les HBPM et le fondaparinux sont préférés aux HNF : − dose adaptée au poids, − administrées en sous-cutanée, − biodisponibilité aléatoire de la voie sous-cutanée en cas de choc, − pas de surveillance biologique (pas de TCA, ni anti-Xa, ni plaquettes), − risque diminué de TIH, − mais contre-indiquées en cas d’insuffisance rénale sévère (clairance créatinine <30 ml/mn selon la formule de Cockcroft et Gault),
− pas d’antidote efficace (le sulfate de protamine est moins efficace avec les HBPM). o L’HNF : − administrée IVSE (héparine sodique) ou en sous-cutanée (héparine calcique), − adaptation de la dose en fonction de l’anti-Xa (objectif entre 0,3 et 0,7 unités anti facteur Xa ml) ou TCA (ratio malade/témoin : objectif entre 1,5 et 2,5),
− surveillance plaquettes 2 fois/semaine (risque TIH), − indiquée chez les insuffisants rénaux sévères et l’EP avec état de choc,
− l’antidote est le sulfate de protamine en IV, actif immédiatement.

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Relais Antivitamine K précoce § L’AVK de référence, recommandé en 1ère intention, est la warfarine. § Il est interdit d’initier un traitement par fluindione (réactions immuno-allergiques + fréquentes) § L’AVK est débuté en même temps que le traitement injectable dans la MTEV non grave. § L’effet anticoagulant est mesuré par l’INR (International Normalized Ratio) qui doit être compris entre 2 et 3.
§ L’effet des AVK étant progressif, il faut poursuivre les traitements injectables tant que l’INR n’est pas dans la cible thérapeutique.
Le traitement injectable est stoppé si et seulement si 2 conditions sont obtenues : * 5 jours minimum de chevauchement entre AVK et traitement anticoagulant injectable,
ET* 2 INR entre 2 et 3 à 24h d’intervalle.* 2 INR entre 2 et 3 à 24h d’intervalle. Inconvénients des AVK : o nécessité de réaliser des dosages de l’INR, o interactions médicamenteuses, o fenêtre thérapeutique étroite : efficaces seulement si INR entre 2 et 3.
o Hémorragies plus fréquentes que sous AOD

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V.2.3. Education thérapeutique sous anticoagulants Une éducation du patient est toujours obligatoire : * les signes de récidive de MTEV et les signes hémorragiques sous anticoagulants, * l’observance, * les interactions médicamenteuses, * la contre-indication à l’automédication (aspirine et AINS), * la remise d’une carte précisant le type et l’indication du traitement anticoagulant, * l’information du médecin traitant et tout autre professionnel de santé impliqué du traitement anticoagulant prescrit.
* Si AVK : surveillance de l’INR (INR cible, périodicité des contrôles, carnet de surveillance). * Les patients sous AVK ne doivent pas faire de régime alimentaire particulier.

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Filtre cave Il s’agit désormais de filtres caves temporaires qui peuvent se retirer sans délai de temps. Trois indications : o TVP proximale récente (< 1 mois) avec ou sans EP et avec contre-indication formelle aux anticoagulants,
o Au cas par cas, EP récente (< 1 mois) sans TVP avec contre-indication formelle aux anticoagulants,
o Récidive d’EP prouvée sous traitement anticoagulant bien conduit.

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V.4. Traitement fibrinolytique Action : permet une désobstruction vasculaire pulmonaire plus rapide. Indication : en 1ère intention dans l’EP à haut risque et en 2ème intention dans l’EP à risque intermédiaire élevé (si aggravation).
Risque majeur : hémorragie grave, notamment hémorragies intracrâniennes (2%).Contre-indications : elles sont relatives, exceptée une hémorragie intracérébrale.

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V.5. Embolectomie percutanée ou chirurgicale L’embolectomie ; qu’elle soit chirurgicale sous circulation extra-corporelle ou par voie percutanée ; est une technique d’exception réservée aux centres experts et indiquée dans l’EP à haut risque en
échec de la thrombolyse ou en cas de contre-indication absolue à la thrombolyse.

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V.6. Compression veineuse élastique Indiquée uniquement si TVP isolée ou EP avec TVP, pendant 6 mois minimum. Elle est contreindiquée en cas d’artériopathie oblitérante des membres inférieurs associée. Elle est proposée en
cas de thrombose veineuse superficielle.

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V.7. Lever précoce Lever précoce 1 heure après l’initiation d’un traitement anticoagulant à dose efficace (héparine ou AOD d’emblée) si l’état clinique le permet (EP à risque faible ou intermédiaire – faible). Alitement en
cas de choc ou hypoxie.

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V.8. Contraception Une contraception oestro-progestative est contre-indiquée chez les femmes ayant eu une MTEV, en cas de thrombophilie génétique (détection faite car histoire familiale de MTEV) ou acquise (SAPL), ou si un membre de famille au premier degré a déjà eu une MTEV non provoquée avant 50 ans. En cas de MTEV chez une femme sous contraception oestro-progestative : la contraception oestro-progestative est stoppée SANS urgence (finir la plaquette) ; en relai, une contraception non thrombogène est proposée par le gynécologue (micro-progestatif oral, implant à la progestérone,
un stérilet à la progestérone ou stérilet au cuivre).

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VI.1. EP à haut risque de mortalité § Urgence thérapeutique § Hospitalisation en service de réanimation. § Anticoagulation curative : HNF IVSE § Thrombolyse d’emblée § Embolectomie en cas d’échec ou de contre-indication à la thrombolyse. § Mesures symptomatiques (oxygénothérapie nasale voire ventilation mécanique, correction du choc).
§ Repos strict au lit

A
238
Q

VI.2. EP à faible risque de mortalité § Hospitalisation courte (< 24heures) § Anticoagulation curative = AOD en 1ère intention (ou HBPM/fondaparinux + AVK) § Lever précoce 1 heure après l’initiation du traitement anticoagulant § Avant d’envisager la sortie précoce du patient, il est recommandé de : o vérifier le diagnostic d’EP, les modalités du traitement anticoagulant, o évaluer les risques de complications et les facteurs psycho-sociaux limitant la prise en charge ambulatoire,
o informer-éduquer, o organiser la surveillance du traitement, o programmer une consultation précoce pour évaluer l’observance, l’efficacité et la
tolérance du traitement anticoagulant.

A
239
Q

VI.3. EP à risque intermédiaire de mortalité V.3.1. EP à risque intermédiaire-faible § Hospitalisation en service de médecine § Anticoagulation curative (AOD (1ère intention) ou HBPM/fondaparinux + AVK)
§ Lever précoce 1 heure après l’initiation du traitement anticoagulant selon état clinique Information-éducation thérapeutique

A
240
Q

V.3.2. EP à risque intermédiaire-élevé § Urgence thérapeutique § Hospitalisation en unité de soins intensifs pour monitoring. § Anticoagulation curative : o HBPM sous-cutanée (1ère intention) ou HNF IVSE (si HBPM contre-indiquées) pendant les 48 à 72 premières heures sans relai précoce par AVK ; pas d’AOD d’emblée
o relais AVK ou AOD à 48-72 heures après amélioration clinique
§ Thrombolyse : en 2ème intention si évolution vers un état de choc. § Mesures symptomatiques (oxygénothérapie)
§ Repos lit

A
241
Q

VII. STRATEGIE THERAPEUTIQUE DE LA TVP La majorité des patients avec une TVP est traitée en ambulatoire. L’hospitalisation est indiquée en cas de TVP sous traitement anticoagulant, insuffisance rénale sévère (< 30ml/min selon Cockcroft), comorbidités (cancer, maladie cardio-respiratoire sévère, sujet de plus de 75 ans), TVP sévère (phlegmatia cerulea ou phlébite bleue) ou TVP bilatérale, hémorragie active ou risque hémorragique majeur, impossibilité d’organiser une consultation ou contexte médico-social défavorable.
Cas particulier de la thrombose veineuse superficielle (TVS) : un diagnostic par échodoppler veineux est indispensable pour rechercher une TVP associée (présente dans 5% des cas). En cas de TVS isolée de plus de 5 cm de longueur, située à plus de 3 cm de la jonction saphéno-fémorale,
le traitement médical repose sur le fondaparinux à dose préventive pendant 45 jours.

A
242
Q

VIII. DURÉE DE TRAITEMENT ANTICOAGULANT (EP et TVP proximale) o Durée minimale = 3 mois. o La durée de traitement est identique pour une TVP proximale ou pour une EP. o Seulement 2 choix de durée possible : − Traitement court (3 à 6 mois): * 1ère EP ou TVP proximale * provoquée par un facteur majeur transitoire (tableau 1) * non provoquée chez une femme <50 ans si risque hémorragique élevé
*
− Traitement non limité (pas de prévision d’un arrêt de traitement) : * EP ou TVP proximale non provoquée récidivante * EP ou TVP proximale avec facteur persistant majeur (tableau 1) * 1ère EP à haut risque de décès non provoquée *
si risque hémorragique faible ou modéré
− Durée incertaine (6 mois minimum ou non limitée) * 1ère EP à risque faible ou intermédiaire de décès ou TVP proximale isolée, non provoquée avec ou sans facteur mineur
o La dose de traitement anticoagulant de référence au delà de 6 mois de traitement = dose
curative.

A
243
Q

X. CAS PARTICULIER : Traitement de la MTEV chez le patient cancéreux * Sur les 3 à 6 premiers mois de traitement, les HBPM ou l’apixaban sont recommandés en 1ère intention (les HBPM sont plus efficaces que les AVK sur cette période, l’apixaban est non inférieur aux HBPM en termes d’efficacité et d’innocuité). Le rivaroxaban est suggéré en 2ème intension en l’absence de cancer digestif ou uro-génital. Les AVK restent indiqués en cas de contre-indication aux HBPM ou AOD (insuffisance rénale sévère).
* Au-delà de 6 mois, le traitement anticoagulant (par HBPM ou AOD ou AVK selon tolérance) est poursuivi tant que le cancer est actif ou traité (chimiothérapie, hormonothérapie).
* En cas de thrombopénie survenant au décours d’une chimiothérapie (plaquettes < 30 G/L), le traitement par HBPM est stoppé et repris quand la numération des plaquettes est > 30 G/L.
X. BILAN ETIOLOGIQUE

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Q

X. BILAN ETIOLOGIQUE o Recherche d’un cancer occulte (infraclinique) − Indication : MTEV non provoquée. − Méthodes :
o examen clinique complet avec touchers pelviens, interrogatoire, o NFS, plaquettes, radiographie thoracique (si pas d’angioscanner), o Mise à jour des dépistages recommandés dans la population générale (mammographie et frottis vaginal pour les femmes > 50 ans, PSA pour les hommes > 50 ans, colonoscopie si cancer colorectaux familiaux connus).
o Pour tout autre examen paraclinique : § jamais systématique : coûteux et sans impact pronostique, § prescrit uniquement sur point d’appel clinique.
o Bilan de thrombophilie : − Indications : MTEV non provoquée avant 50 ans et antécédents familiaux de MTEV au 1er degré, ou MTEV récidivante dont un épisode avant 50 ans, ou TVP dans des sites atypiques (splanchnique, membre supérieur, cérébral).
− Dosages réalisés à distance de l’épisode aigu (au moins 1 mois après) : o protéine C, protéine S (en l’absence d’AVK), o antithrombine (en l’absence d’héparines ou AOD) o mutation Leiden du facteur V et mutation G20210A du gène de la prothrombine (non faussé par l’anticoagulation),
o recherche d’anticoagulant lupique (en l’absence d’anticoagulation) et d’anticorps anticardiolipine et anti-b2-glycoprotéine I (non faussé par l’anticoagulation) : ces dosages doivent être répétés à 3 mois pour confirmer un syndrome des antiphospholipides.
o Pour les thrombophilies héréditaires : obtenir un consentement écrit des patients ou du responsable légal pour les mineurs.
− Utilité : o Syndrome des antiphospholipides : indication à un traitement par AVK pour une durée non limitée.
o Antithrombine : indication à un traitement anticoagulant pour une durée non limitée et intérêt pour le dépistage familial.
o Déficit en protéine C, S, mutations Leiden et prothrombine : utilité modérée pour la durée de traitement et le dépistage familial.
20/21

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Q

XI. TRAITEMENT PROPHYLACTIQUE Tableau 7 : traitement prophylactique en post-opératoire Risque faible
Risque modéré
- Chirurgie générale ou mineure + âge < 40 ans sans facteur de risque
Pas de prévention
Chirurgie générale + âge > 40 ans sans facteur de risque
Risque élevé
- Chirurgie de hanche ou du genou - Chirurgie carcinologique - Anomalie de coagulation - Age > 40 ans + antécédent de MTEV
HNF, HBPM ou Fondaparinux à dose préventive
HNF, HBPM, Fondaparinux à dose préventive, ou AOD à dose préventive
En milieu médical Indications : o Infarctus du myocarde, AVC ischémique, insuffisance cardiaque ou respiratoire aiguë. o Affection rhumatologique, ou maladie inflammatoire intestinale, ou infection associée à l’un des facteurs de risque suivants : âge > 75 ans, cancer, antécédent MTEV, obésité, varices, oestroprogestatif, insuffisance respiratoire ou cardiaque chronique.
Traitement : HBPM, HNF ou fondaparinux à dose préventive. Pendant 7 à 14 jours.
Compression veineuse élastique proposée en cas de contre-indication aux anticoagulants.

A
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Q

Les infections respiratoires comprennent les infections respiratoires hautes (rhinopharyngite, otite, sinusite, angine, laryngite…, qui ne sont pas l’objet de cet item), et basses (atteinte des voies aériennes sous-glottiques et du parenchyme pulmonaire). Les infections respiratoires basses (IRB) communautaires1 de l’adulte comportent trois entités : bronchite aiguë, exacerbation aiguë de bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) et pneumonie aiguë communautaire (PAC). Les IRB nosocomiales et de l’immunodéprimé sont particulières quant à leurs mécanismes
physiopathologiques et aux agents infectieux impliqués.

A
247
Q

BRONCHITE AIGUË DU SUJET SAIN Inflammation aigue des bronches et bronchioles (voies de conduction), le plus souvent de nature infectieuse, sans atteinte du parenchyme pulmonaire et notamment des alvéoles (surface
d’échange).

A
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Q

Epidémiologie Très fréquente (environ 10 millions de cas/an en France), surtout durant la période hivernale. De cause virale dans 90% des cas (rhinovirus, influenza, para-influenza, adénovirus, virus
respiratoire syncytial, métapneumovirus humain…).

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Q

I.2. Diagnostic Il est clinique : § caractère épidémique, période hivernale ; §
l’atteinte de plusieurs muqueuses avec « syndrome viral » oriente le clinicien
§ toux : initialement sèche puis productive, volontiers douloureuse à type de brûlures thoraciques bilatérales et rétro-sternales dessinant l’arbre bronchique (trachée et grosses bronches) ;
§ expectoration : muqueuse ou purulente ; §
signes généraux inconstants : fièvre et symptômes viraux (céphalées, myalgies, malaise…)
§ auscultation : râles bronchiques, voire auscultation normale. Absence de crépitants en foyer (signe négatif important).
§
discordance entre signes fonctionnels (plaintes) et physiques quasi absents (pas de polypnée, pas de foyer, aucun signe de gravité).
Aucun examen complémentaire n’est justifié. Néanmoins, en cas de doute clinique sur une
pneumonie, une radiographie thoracique de face doit être réalisée.

A
250
Q

I.3. Traitement Ambulatoire et symptomatique +++ : antipyrétique (paracétamol). L’absence d’antibiothérapie est la règle chez l’adulte sain (¹BPCO). Ne sont pas recommandés (et potentiellement délétères) : corticoïdes systémiques et/ou inhalés, anti-inflammatoires non stéroïdiens, mucolytiques, expectorants. L’évolution est spontanément favorable avec disparition de la fièvre en 3 jours et des signes respiratoires. La toux post-infectieuse peut durer jusqu’à trois semaines. En l’absence d’évolution
favorable, reconsidérer le diagnostic.

A
251
Q

Une infection est dite communautaire si elle est acquise en dehors d’une structure hospitalière ou qu’elle se déclare dans les 48 premières heures suivant l’admission à l’hôpital.

A
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Q

PNEUMONIE AIGUË COMMUNAUTAIRE (PAC) Infection du parenchyme pulmonaire, d’acquisition communautaire.

A
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Q

III.1 Epidémiologie Elles ne représentent que 10% de l’ensemble des IRB mais constituent un enjeu important de santé publique en France, en raison : § de leur fréquence : environ 500 000 cas / an en France ; § de leur gravité potentielle, même chez les sujets sans comorbidité : c’est la 1ère cause de décès par infection dans les pays occidentaux (mortalité de 2 à 5%, atteignant 40% chez les patients admis en réanimation) ;
§ de leur coût : 10 à 20% des malades nécessitent une hospitalisation, celle-ci représentant
90% des dépenses de santé dues aux PAC.

A
254
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III.2 Clinique La PAC associe le plus souvent des signes fonctionnels respiratoires (toux, expectoration purulente, dyspnée, douleur thoracique si réaction pleurale), des signes généraux (fièvre, asthénie), et des signes auscultatoires en foyer témoins d’un syndrome de condensation alvéolaire (crépitants localisés, diminution du murmure vésiculaire, souffle tubaire, augmentation de la transmission des vibrations vocales), voire d’un syndrome pleural (abolition du murmure vésiculaire, matité à la percussion).
ATTENTION : l’auscultation peut être normale.

A
255
Q

III.3 Paraclinique III.3.1 Imagerie ++ La radiographie thoracique de face = le seul examen complémentaire systématique (diagnostic positif de pneumonie) Elle montre : § une condensation alvéolaire systématisée, § ou des opacités infiltratives uni ou bilatérales non systématisées.
Examen clinique et radiographie thoracique suffisent au diagnostic de PAC dans la majorité des cas. La radiographie peut être prise à défaut du fait d’un retard radiologique ou d’un foyer masqué par les structures anatomiques (coeur) La TDM thoracique non injectée n’est pas indiquée en 1ère intention. Cependant, elle peut être utile, pour le diagnostic positif (radiographie thoracique difficile d’interprétation chez le sujet âgé ou en cas de pathologie pulmonaire sous-jacente), pour le diagnostic étiologique (terrain particulier, par exemple immunodépression ; recherche de cause obstructive, par exemple tumeur), pour la recherche de complication locorégionale (épanchement pleural liquidien, excavation) ou pour écarter un diagnostic différentiel (embolie pulmonaire, TDM injectée alors). L’échographie thora cique peut identifier une condensation parenchymateuse mais elle est surtout
utile pour rechercher un épanchement pleural associé.

A
256
Q

III.3.2 Biologie PAC ambulatoire : pas de biologiePAC hospitalisée : la NFS, le bilan rénal, hépatique et de coagulation participent à l’évaluation de la gravité et dans certains cas à l’orientation étiologique (hépatites et néphrites accompagnent volontiers les PAC à bactérie intracellulaire). La gazométrie artérielle est aussi utile pour l’évaluation de la gravité (si SpO2 basse ou mauvaise tolérance) : apprécier la profondeur de l’hypoxémie,
rechercher une hypercapnie et une hyperlactatémie.

A
257
Q

III.3.3 Microbiologie La documentation microbiologique des PAC est rare, même lorsque les prélèvements sont réalisés avant toute antibiothérapie. Les examens microbiologiques sont recommandés en hospitalisation afin d’assoir le diagnostic et en vue d’une désescalade thérapeutique. § Hémocultures aéro/anaérobies (HC) § Antigénuries légionelle et pneumocoque § Examen Cyto-Bactériologique des Crachats (ECBC) : interprétable si critères cytologiques de qualité respectés (PNN > 25/champ, cellules épithéliales < 10/champ) ;
§ PCR multiplex : réalisables sur écouvillon nasopharyngé (et/ou sur prélèvement respiratoire profond type crachat, aspiration bronchique, lavage broncho-alvéolaire) pour rechercher les principaux virus respiratoires (influenza, rhinovirus, virus respiratoire syncytial, métapneumovirus humain, parainfluenza, adénovirus, SARS-CoV-2…), voire certaines bactéries atypiques ;
§ PCR pour bactéries atypiques (Mycoplasma pneumoniae, Chlamydophila pneumoniae, Legionella pneumophila) qui peuvent être intégrées dans les PCR multiplex
§ Analyse du liquide pleural

A

L’indication de ces examens microbiologiques dépend de la gravité de la PAC (cf Tableau 1) Ils sont à réaliser de préférence avant d’initier l’antibiothérapie. La recherche d’antigènes solubles urinaires (légionelle & pneumocoque) n’est en revanche pas décapitée par une antibiothérapie préalable. Si une documentation microbienne éventuelle permet d’adapter secondairement le traitement, les investigations microbiologiques ne doivent pas retarder l’antibiothérapie (on ne s’acharne pas à attendre, pour débuter l’antibiothérapie, un ECBC chez un malade qui ne crache
pas !)

258
Q

III.4 Diagnostic de gravité et orientation du patient L’évaluation initiale de la gravité est fondamentale car elle détermine :§ § §
l’orientation du patient (ambulatoire ou hospitalière ? hospitalisation conventionnelle ou soins intensifs/réanimation ?) ;
la réalisation de certains examens paracliniques ;
les modalités de l’antibiothérapie.

A
259
Q

Le score CRB 65 ne prend en compte que des critères cliniques. Tableau 2 : Score CRB 65 Critères du score CRB 65
Conduite à tenir
C : Confusion R : Fréquence respiratoire ≥ 30 / mn B : Pression artérielle systolique < 90 mmHg ou Pression artérielle diastolique ≤ 60 mmHg
65 : Age* ≥ 65 ans
C pour confusion, R pour respiratoire, B pour blood pressure et 65 pour 65 ans. * Plus que l’âge civil, l’âge physiologique - notamment chez les patients sans comorbidité - est à prendre en
compte

A
260
Q

L’évaluation de la gravité d’une PAC repose sur la recherche § de signes de gravité respiratoires (signes de détresse respiratoire – item ECN 359) § de signes de gravité du sepsis (défaillance hémodynamique ou retentissement sur d’autres organes : rein et système nerveux central notamment – item ECN 332)
§ de l’extension radiologique et de sa rapidité d’extension

A
261
Q

Tableau 3 : Critères devant faire envisager l’orientation en soins intensifs ou réanimation Conséquences respiratoires de la PAC
0 critère : traitement ambulatoire possible
≥ 1 critère : évaluation à l’hôpital
Conséquences systémiques de la PAC
- Nécessité d’une ventilation assistée (défaillance respiratoire, acidose respiratoire) - Fréquence respiratoire >30/min - Cyanose ou SpO2 < 90 % sous O2 - Atteinte bilatérale ou multilobaire ou extension radiographique rapide de la pneumonie
Anomalies métaboliques ou hématologiques - Insuffisance rénale ou hépatique aiguë - Acidose sévère - Thrombopénie (<100 000 / mm3)
- Choc septique - Oligurie - Autres défaillances organiques sévères
- CIVD - Leucopénie (< 4000 /mm3) - Hyperlactatémie
La gravité à l’admission est certes le 1er critère qui guide l’orientation du patient, mais cette situation n’est pas la plus fréquente.
En pratique, on hospitalise un patient : § qui présente des signes de gravité ou § chez qui il existe une incertitude diagnostique ou § en échec de prise en charge au domicile ou § qui risque de décompenser une pathologie chronique préexistante (comorbidité) ou § en cas de difficulté prévisible dans la prise orale des antibiotiques (inobservance thérapeutique prévisible, isolement et perte d’autonomie, intolérance digestive…)
Dans les cas douteux ou litigieux, une hospitalisation, même courte, dans un service d’urgence
disposant d’un plateau technique adapté ou dans un service d’hospitalisation de courte durée doitêtre proposée, ce qui permettra une surveillance rapprochée de l’évolution et de la réponse au traitement antibiotique au cours des premières 48-72h de prise en charge.

A
262
Q

III.5.1 Epidémiologie des germes responsables de PAC § Streptococcus pneumoniae (pneumocoque) -
c’est l’agent pathogène le plus fréquemment isolé dans les PAC chez les patients hospitalisés : responsable de 50% des PAC hospitalisées.
§ Streptococcus pneumoniae et Legionella pneumophila - sont les 2 agents les plus fréquemment responsables de PAC graves en réanimation.
§ Les bactéries dites « atypiques » (Mycoplasma pneumoniae surtout, Chlamydophila pneumoniae et Chlamydophila psittaci beaucoup plus rarement) sont les pathogènes les plus fréquemment responsables de PAC non sévères prises en charge en ambulatoire chez le sujet jeune.
§ Les virus respiratoires -
L’utilisation récente en routine clinique des PCR multiplex a révélé la place importante des virus respiratoires. Ils sont identifiés dans les voies aériennes chez 25 à 50% des cas de PAC hospitalisées.
- Les virus influenza et les paramyxovirus (virus respiratoire syncytial, métapneumovirus humain et parainfluenza) sont prédominants. Il existe de fréquentes co-infections virales et bactériennes. L’implication directe du virus dans la survenue de la pneumonie n’est pas toujours établie.
- SARS-CoV-2 est aussi responsable de pneumopathies qui peuvent être sévères.

A
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Q

III.5.2 Pneumonie à pneumocoque Microbiologie : § due à la colonisation de l’oropharynx : pas de contamination inter-humaine, donc pas de caractère épidémique.
Évolution et traitement § potentiellement rapidement sévère Þ doit toujours être prise en compte dans les PAC graves.
§ parfois compliquée par un épanchement pleural. § un quart des souches de pneumocoques sont de sensibilité diminuée à la pénicilline (PSDP) mais elles restent sensibles à de fortes doses d’amoxicilline (≥50 mg/Kg soit 3g/j en 3 prises). Le PSDP dépend d’un mécanisme de résistance par modification des protéines liant les pénicillines (PLP) et non d’un mécanisme de résistance enzymatique, ainsi l’usage d’un
inhibiteur de bêta-lactamase (comme l’acide clavulanique) est inutile.

A
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III.5.3 M. pneumoniae et à un moindre degré C. pneumoniae et C. psittaci = pneumonies atypiques (tableau 4)
Microbiologie : § Bactéries à développement intracellulaire, à transmission inter-humaine par inhalation de particules respiratoires. Ils sont fréquemment en cause chez le sujet de moins de 40 ans, principalement M. pneumoniae. A évoquer en contexte épidémique, notamment en
collectivité ++ (famille, classe, bureau…).

A

§ Le diagnostic microbiologique repose aujourd’hui principalement sur la biologie moléculaire (PCR sur sécrétion respiratoire). La sérologie est peu utile (diagnostic rétrospectif, apparition d’anticorps sur deux prélèvements sanguins à 2 semaines d’intervalle).
Évolution et traitement § Rarement responsable de formes graves ou compliquées d’une pleurésie §
L’antibiotique de référence est le macrolide (alternative, pas en première intention =
fluoroquinolones).

265
Q

III.5.4 Pneumonies à Legionella spp (légionellose) Population à risque : âge avancé, tabagisme, immunodépression acquise ou congénitale. Microbiologie : § Bacille Gram négatif présent dans le milieu naturel (eau, terre) et artificiel (réseaux d’eau chaude, tours aéroréfrigérantes) ;
§ contamination par voie respiratoire, par inhalation d’aérosol d’eau contaminée (réseaux d’eau chaude collectifs mal entretenus, climatisations tours aéroréfrigérantes, système de traitement d’air… );
§ pas de contamination interhumaine Þ isolement non nécessaire.
Déclaration obligatoire à l’ARS § cas nosocomiaux et cas sporadiques
§ pour enquête autour du cas index (circuit de distribution d’eau).Diagnostic microbiologique : §
l’antigénurie légionnelle : - détecte uniquement Legionella pneumophila de sérogroupe 1 (responsable de 90 à 95% des légionelloses) ;
- se positive 2 à 3 jours après l’apparition des signes cliniques à 2 tests négatifs à 72h d’intervalle excluent le diagnostic avec 90% de certitude ;
- sa positivité n’est pas modifiée par le traitement antibiotique préalable ; - sa positivité persiste en moyenne 2 mois après l’exposition ;
§
la culture : - seule la culture de Legionella à partir des prélèvements respiratoires (y compris expectorations) permet l’identification de la souche (pour le diagnostic et l’enquête épidémiologique) ;
-
si la suspicion de légionellose est forte, sa réalisation est fortement recommandée en cas d’hospitalisation, que l’antigénurie soit positive ou négative (le laboratoire doit être averti de la suspicion clinique afin d’utiliser un milieu enrichi adapté) ;
§ autres techniques : biologie moléculaire (PCR sur prélèvement respiratoire), sérologie (peu utilisée, diagnostic rétrospectif), notamment pour le diagnostic des infections à L. pneumophila d’autres sérogroupes.
Traitement § monothérapie par macrolides en l’absence de signe de gravite (durée 8 jours) § monothérapie par fluoroquinolones ou bithérapie par fluoroquinolone + macrolide ou rifampicine dans les formes sévères (durée 8 à 21 jours)
§
les modalités varient selon la gravité clinique et le terrain immunodéprimé ou non.

A
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III.5.5 Pneumonies viralesTableau associant signes respiratoires et syndrome grippal [fièvre, asthénie, myalgies, céphalées, signes ORL (rhinite, conjonctivite), signes digestifs (diarrhées, douleurs abdominales), éruption cutanée…]; Principaux virus incriminés : §
virus influenza (grippe), virus respiratoire syncytial, métapneumovirus humain, parainfluenza et adénovirus.
§ §
distribution saisonnière (épidémie) pour les principaux virus respiratoires.
transmission interhumaine.

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Cas particulier de la COVID-19 Infection au coronavirus SARS-CoV-2 à transmission interhumaine évoluant sur un mode pandémique depuis début 2020. Elle est caractérisée par : § un tableau d’allure grippale (fièvre, toux sèche, asthénie, courbatures, maux de tête, dyspnée et douleurs thoraciques).
§ des symptômes extra-respiratoires incluant des signes ORL (anosmie, dysgueusie) ; digestifs (douleurs abdominales, nausées, diarrhées) ; cutanés (pseudo-engelures) et oculaires (conjonctivite).
Sévérité du tableau clinique éminemment variable : §
allant de l’absence de symptômes à la pneumonie sévère hypoxémiante avec SDRA (cf item 359), notamment en cas d’âge avancé, d’obésité, de diabète et d’hypertension.
Présentation radiologique § Plages de verre dépoli non systématisées à prédominance sous-pleurale, et à un stade plus tardif, condensations alvéolaires (fig 6).
Diagnostic § Comme pour les autres virus à tropisme respiratoire il repose sur la PCR pratiquée sur
écouvillon nasopharyngé (intégré dans des PCR multiplex).

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III.6III.7 Traitement des PAC
III.7.1 Antibiothérapie Choix basé sur l’épidémiologie des PAC, le terrain du patient et la gravité de la pneumonie.
La voie orale est privilégiée quand elle est possible dès l’initiation du traitement, sauf pour les C3G qui sont administrées par voie parentérale.
La durée du traitement antibiotique des PAC est de 7 jours pour les PAC « tout venant ».
Tableau 5 : principes et modalités de l’antibiothérapie des PAC communautaires URGENTE
Administration précoce2, si possible après les prélèvements microbiologiques (sauf en ambulatoire) PROBABILISTE3
Ciblant les bactéries les plus fréquemment responsables de PAC doit donc toujours couvrir le pneumocoque (sauf les rares cas très évocateurs de pneumonie à bactérie atypique du sujet jeune traitée en ambulatoire) -
si grave : doit aussi couvrir la légionelle -
si inhalation : doit couvrir également streptocoques, anaérobies, Staphylococcus aureus, entérobactéries
si pneumonie en période grippale : doit couvrir également Staphylococcus aureus, Haemophilus influenzae et les streptocoques du groupe A
SECONDAIREMENT REEVALUEE à 48-72h
Clinique : efficacité ? élargissement du spectre antibiotique si évolution clinique défavorable Microbiologique : examen direct et culture du prélèvement microbiologique si réalisé (réduction du spectre antibiotique sur la base de l’antibiogramme : « désescalade antibiotique »)
avec un souci d’ECOLOGIE BACTERIENNE
Limiter le risque d’émergence de mutants résistants, favorisée par la pression antibiotique : réduire la durée d’antibiothérapie (7 jours pour une PAC tout venant) et réduire le spectre antibiotique (si et seulement si évolution favorable). Eviter les fluoroquinolones en 1ère intention en dehors de situations spécifiques (légionellose, allergies aux autres antibiotiques)
Antibiotiques à ne pas utiliser dans le traitement des PAC en raison d’une activité insuffisante vis-à-vis des pneumocoques en France : § céphalosporines orales de 1ère, 2ème et 3ème génération § cyclines, §
triméthoprime-sulfaméthoxazole

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Antibiothérapie probabiliste des PAC en ambulatoire Sujet sain sans signe de gravité
AMOXICILLINE Pristinamycine (alternative) si échec à 48-72 heures Sujet avec comorbidité ou
Sujet âgé ambulatoire (hors institution) si échec à 48-72 heures
switch Amoxicilline/acide clavulanique ou ceftriaxone … (ou FQAP)
hospitalisation

A
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Cas particuliers * Co-infection bactérienne au cours de la pneumonie grippale : le spectre de l’ATB doit nécessairement inclure Streptococcus pneumoniae et Staphylococcus aureus oxa-S Þ amoxicilline/acide clavulanique ; Þ alternative : pristinamycine (ou FQAP).
* Pneumonies abcédées : le spectre de l’ATB doit inclure les pathogènes anaérobies Þ amoxicilline/acide clavulanique;
Þ alternative : C3G (ceftriaxone ou céfotaxime) + métronidazole.

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III.7.2 Traitements associés Un traitement antigrippal probabiliste doit être associé en cas de suspicion clinique d’infection grippale chez le patient hospitalisé en période épidémique (oseltamivir PO durant 5 jours). L’initiation d’un traitement antigrippal n’exonère bien sûr pas du traitement antibiotique. Le bénéfice de la corticothérapie systémique au cours de la PAC n’est pas démontré.
La kinésithérapie respiratoire de drainage bronchique doit être systématique.

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Réévaluation systématique Quel que soit le lieu de prise en charge (ambulatoire ou hospitalière), le patient doit être obligatoirement réévalué cliniquement à 48-72h9 du début de l’antibiothérapie (efficacité et tolérance du traitement) et capable de contacter un médecin si dégradation dans ce délai. L’évolution est alors dite défavorable en cas de persistance ou d’aggravation des symptômes.
Evolution favorable § en ambulatoire : pas de désescalade antibiotique (pas de microbiologie) § en hospitalisation : une désescalade thérapeutique doit être envisagée si on dispose de résultats microbiologiques fiables10
Absence d’évolution favorable à 48-72h chez un patient ambulatoire (cf tableau 7) * Si l’antibiothérapie prescrite en 1ère intention ne couvrait pas S. pneumoniae (macrolide) on doit le considérer et modifier l’antibiothérapie dans ce sens.
* si l’antibiothérapie prescrite en 1ère intention était active sur S. pneumoniae, H. influenzae et les germes intracellulaires (pristinamycine, ou FQAP) une hospitalisation est indiquée.
Absence d’évolution favorable à 48-72h chez un patient hospitalisé (cf tableau

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CAUSE DE L’ECHEC DE L’ANTIBIOTHERAPIE AU COURS D’UNE PAC IV.1. la pneumonie est compliquée Epanchement pleural (item 206) §
l’examen clinique + l’imagerie (radiographie et/ou échographie thoracique) orienteront vers ce diagnostic
§ La ponction pleurale (thoracocentèse) doit être envisagée lorsque l’abondance du liquide le permet (sous contrôle échographique).
Abcès pulmonaire §
la radiographie (figure 7) ± TDM, orientera vers ce diagnostic
Obstacle endo-bronchique (pneumonie de rétention = pneumonie obstructive) : § en fonction de l’âge et du contexte : corps étranger chez le jeune adulte ou le sujet âgé (appareil dentaire), cancer bronchique chez le fumeur
§ à évoquer si trouble de ventilation radiologique et/ou pneumonies récidivantes dans
le même territoire (confirmation: endoscopie bronchique).

A
274
Q

Problèmes relatifs au traitement anti-infectieux Mauvaise observance thérapeutique Problème de pharmacocinétique (patient obèse, 3ème secteur en réa obligeant à doser les ATB),
troubles de l’absorption.Le germe responsable de la PAC sort clairement du spectre de l’antibiothérapie probabiliste conventionnelle § entérobactéries, staphylocoque résistant à la méticilline § Pseudomonas aeruginosa chez les patients porteurs de maladies bronchiques chroniques (BPCO GOLD IV, bronchectasies)
§ anaérobies (terrain favorisant les troubles de déglutition) § Bacille de Koch (figure 7) à ne jamais utiliser de fluoroquinolone en 1ère intention dans une PAC lorsqu’il y a suspicion de tuberculose (négativation de l’examen direct)
§ immunodépression ignorée : penser à une pneumocystose révélatrice d’une infection par le
VIHà sérologie VIH au moindre doute avec accord du patient.

A
275
Q

IV.3. Erreur diagnostique Le tableau simule une PAC mais il ne s’agit pas, ou pas uniquement, d’une infection du parenchyme pulmonaire :
Les diagnostics différentiels varient selon le type de pneumopathie : § Pneumopathie focalisée : embolie pulmonaire - sémiologie clinique (douleurs, fièvre, début brutal) non discriminative - radiologiquement, aspect parfois évocateur d’infarctus pulmonaire : opacité périphérique, sous pleurale et triangulaire associée à des zones d’atélectasie aux bases.
§ Pneumopathie interstitielle diffuse (voir item ECN 210):les causes de pneumopathies interstitielles diffuses aiguës sont nombreuses mais on doit systématiquement évoquer dans l’ordre une PAC à germes conventionnels (légionelle et pneumocoque), un oedème aigu pulmonaire fébrile qui doit faire évoquer une endocardite infectieuse, une tuberculose (miliaire notamment), une pneumocystose; une lymphangite carcinomateuse, une pneumopathie d’hypersensibilité, une pneumopathie éosinophile, une atteinte pulmonaire satellite d’une connectivite ou d’une vascularite en poussée.
- intérêt de l’interrogatoire (prises médicamenteuses), de l’examen clinique systémique et des prélèvements endo-bronchiques à visée microbiologique (lavage alvéolaire).
-
§ Pneumopathie excavée : - cancer bronchique : chez le fumeur, caractère irrégulier de l’opacité - tuberculose pulmonaire : se situe principalement dans les lobes supérieurs, et sera alors en général bacillifère.
- infarctus pulmonaire : diagnostic par l’angioscanner thoracique. - vascularite : orientation diagnostique par les manifestations extra pulmonaires et le bilan immunologique.
- aspergillose pulmonaire, histoplasmose
Enfin, d’une manière générale, la persistance ou réapparition de la fièvre chez un patient sous antibiothérapie pour une PAC doit faire éliminer une fièvre d’une autre étiologie (veinite, infection de sonde urinaire, thrombose veineuse profonde, néoplasie, allergie médicamenteuse, colite post
antibiothérapie).

A
276
Q

Réflexe : Vaccination anti-pneumococcique (recommandation calendrier vaccinal 2022)
VPC 13 : vaccin pneumococcique conjugué 13-valent. VPP 23 : vaccin pneumococcique non conjugué 23-valent. La vaccination anti-pneumococcique peut être faite en même temps que la vaccination anti-grippale. Immunodéprimés : -
asplénie organique/fonctionnelle (drépanocytose homozygote)
-
-
déficits immunitaires héréditaires VIH
tumeur solide ou hémopathie maligne
patients greffés (organe solide ou cellules souches hématopoïétiques)
patients traités par immunosuppresseur syndrome néphrotique
A risque du fait d’une maladie sous-jacente prédisposant à la survenue d’infections invasive à pneumocoque -
cardiopathie congénitale cyanogène, insuffisance cardiaque;
-
insuffisance respiratoire chronique, BPCO, emphysème asthme sévère sous traitement continu; insuffisance rénale;
hépatopathie chronique d’origine alcoolique ou non; diabète non équilibré par le simple régime;
patients présentant une brèche ostéoméningée, un implant cochléaire ou candidats a une implantation cochléaire
Avec le VPP 23 (> 1an) : Faire VPC 13 Puis revaccination par VPP 23 avec un délai ≥ 5 ans après le dernier VPP
23

A

V PREVENTION DES PAC
Elle repose sur les vaccinations anti-grippale et anti-pneumococcique et SARS-CoV2 : non systématiques dans la population adulte ; recommandées chez certaines populations à risque.
Les recommandations relatives à la vaccination anti-pneumococcique sont détaillées dans le tableau
10.

277
Q

L’interstitium pulmonaire est représenté par le tissu conjonctif de soutien des axes broncho-vasculaires, et des cloisons (septa) inter et intra lobulaires (Fig 1 et 2)
Les pneumopathies interstitielles diffuses (PID) sont aussi appelées pneumopathies infiltrantes (ou infiltratives) diffuses.
Elles ont en commun :
Anatomo-pathologie § atteinte de l’interstitium pulmonaire par infiltrat cellulaire, oedémateux ou fibreux § dans certaines PID, une atteinte des bronchioles et de l’espace alvéolaire peut aussi se voir
Imagerie thoracique (scanner thoracique indispensable) § opacités parenchymateuses diffuses, non systématisées, bilatérales et habituellement symétriques
Clinique n
signes non spécifiques : dyspnée, toux n n Fig 1 :
crépitants fréquents
hypoxémie à l’effort

A
278
Q

PID AIGUES versus PID SUB-AIGUES/CHRONIQUES La démarche diagnostique et la prise en charge sont fondamentalement différentes, selon que l’on se trouve face à une PID aiguë ou une PID subaiguë ou chronique (PID-SC).
n
PID aigues (< 3 semaines), dominées par 4 grandes étiologies (tableau 1) : -
Infectieuse : pneumonies aiguës communautaires (PAC) graves ou à germes opportunistes Cardiogénique (oedème aigu du poumon)
Syndrome de détresse respiratoire aiguë - SDRA (cf item 359) Exacerbation d’une PID-SC préexistante
n
Causes plus rares : pneumopathie médicamenteuse, hémorragie intra-alvéolaire, pneumopathie aiguë éosinophile, pneumopathie associée à certaines connectivites,
n
PID-subaiguës ou chroniques (tableau 2), groupe hétérogène d’affections que l’on peut pour des raisons épidémiologiques et pratiques séparer en : -
PID de cause connue -
PID de cause inconnue

A
279
Q

Analyse du contexte : n
ATCD personnels (cancer, hémopathie maligne, facteurs de risque cardio-vasculaires, connectivite) n n immunodépression (statut VIH, exposition à des médicaments immunosuppresseurs)
exposition à des agents susceptibles d’entraîner un oedème lésionnel (médicaments pneumotoxiques, gaz toxique, drogues).
En raison de sa fréquence l’oedème cardiogénique doit toujours être suspecté.
Le lavage broncho-alvéolaire (LBA) : s’il est réalisable, et une fois la cause cardiaque éliminée n
très performant pour le diagnostic des infections n n
indiqué devant toute PID de l’immunodéprimé (car infection non fébrile possible) permet une orientation diagnostique dans les autres cas
La démarche diagnostique ne doit pas retarder la prise en charge thérapeutique qui associe : n
Transfert en réanimation si détresse respiratoire n n O2 à haut débit ± assistance ventilatoire
En présence de fièvre, un traitement anti-infectieux probabiliste à large spectre, couvrant : -
le pneumocoque et les agents intracellulaires (type PAC grave) P. jiroveci (pneumocystose) si le contexte d’immunosuppression et l’imagerie sont compatibles
M. tuberculosis si l’imagerie est évocatrice de miliaire et si la sévérité du tableau ne permet pas d’attendre une preuve bactériologique
n n Diurétiques si doute sur une insuffisance cardiaque
Arrêt immédiat de tout médicament potentiellement pneumotoxique (cf www.Pneumotox.com)

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280
Q

PID SUB-AIGUES/CHRONIQUES IV.1. Epidémiologie Tableau 2 : les 10 causes principales des PID subaiguës ou chroniques
Cause connue* (35 %)
1. PID au cours des connectivites * Polyarthrite rhumatoïde * Sclérodermie * Myosites
2. Pneumopathies d’hypersensibilité (PHS) * Poumon d’éleveur d’oiseaux * Poumon de fermier * PHS domestiques
3. Pneumopathies médicamenteuses 4. Proliférations malignes * Lymphangite carcinomateuse * Adénocarcinomes lépidiques
5. Pneumoconioses * Silicose * Asbestose
6. Infection * Tuberculose
7. Insuffisance cardiaque gauche

A

Cause inconnue* (65 %) 8. Sarcoïdose 9. PID idiopathiques (PID-i)
* Fibrose pulmonaire idiopathique (FPI) = 55% des PID-i
* Pneumopathie interstitielle non spécifique (PINS) = 10% des PID-i
* Pneumopathie organisée cryptogénique (POC)
* Autres
10. Autres entités bien définies * Histiocytose langerhansienne * Lymphangioléiomyomatose
* Autres

281
Q

Pid chri subaigue IV.2. Circonstances de découverte § dyspnée d’effort, ± toux sèche, non spécifiques, d’apparition progressive § plus rarement : -
crépitants secs, de type Velcro aux bases hippocratisme digital : peu spécifique mais évocateur de FPI
- découverte fortuite sur une imagerie thoracique
- découverte au cours du bilan d’une autre affection (connectivite en particulier)

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282
Q

IV.3. Scanner thoracique = pierre angulaire de l’orientation diagnostique Son analyse nécessite n
une technique adaptée Il caractérise les lésions élémentaires directes et indirectes (tableau 3)
Tableau 3 : les 5 lésions radiologiques élémentaires de pneumopathie interstitielle en scanner thoracique et les signes associés (figures 3 à 13
Lésion élémentaire
Nodules § micronodules (< 3 mm) § nodules (3 – 30 mm) Lignes et Réticulations3
Description
§ Distribution périlymphatique § Distribution hématogène (miliaire) § Distribution centro-lobulaire
Accentuation ou visualisation de structures anatomiques normalement non visibles (cloisons interlobulaires et intra-lobulaires) § Réticulations inter-lobulaires à larges mailles polyédriques § Réticulations intra-lobulaires à petites mailles
Épaississements péribronchovasculaires Hyperdensités ± bronchogramme aérique
§ condensations alvéolaires - hyperdensité effaçant les contours des vaisseaux et les parois bronchiques
§ verre dépoli - hyperdensité n’effaçant pas les contours des vaisseaux et des parois bronchiques
Kystes Signes associés de fibrose Autres signes associés
§ Rayon de miel - Espaces kystiques aériques limités par des parois épaissies, jointifs, en couches successives à disposition sous-pleurale
Bronchectasies de traction4 Distorsion architecturale Perte de volume
Adénopathies hilaires bilatérales
Epanchements pleuraux

A
283
Q

IV.5. Explorations fonctionnelles respiratoires (EFR) n
un trouble ventilatoire restrictif (TVR) pur caractérisé par -
une diminution de la capacité pulmonaire totale (CPT < 80%) -
une diminution homogène des volumes (capacité vitale) et des débits (VEMS) avec un rapport VEMS/CVF > 70%
-
en cas de tabagisme, ou dans certaines connectivites (comme la polyarthrite rhumatoïde) un trouble ventilatoire obstructif peut être associé par atteinte des petites voies aériennes et/ou emphysème.
n
une altération de la fonction « échangeur » du poumon caractérisée par -
une diminution de la diffusion du monoxyde de carbone (DLCO < 70% de la valeur théorique, témoin d’un trouble de la diffusion alvéolo- capillaire)
-
hypoxémie, souvent absente au repos : désaturation (î SpO2) au test de marche de 6 minutes

A
284
Q

IV.6. Démarche diagnostique devant une PID subaiguë ou chronique IV.6.1 Interrogatoire (+++) n
Terrain (âge, sexe) constitue un élément d’orientation essentiel n n Tabagisme : certaines PID s’observent presque exclusivement chez les fumeurs.
Toxicomanie -
Quelle que soit la voie d’administration, les drogues ou leurs produits de coupe peuvent induire des PID aiguës ou chroniques
n
Médicaments / radiothérapie (l’histoire détaillée des prises médicamenteuses est indispensable) -
Le site www.pneumotox.com permet d’accéder aux informations actualisées.

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Q
  • Les médicaments dont la prise est ancienne peuvent aussi être incriminés n
    Expositions environnementales professionnelles et domestiques -
    Aux principaux agents responsables de pneumoconioses : amiante, silice -
    À des antigènes organiques susceptibles d’entraîner une PHS d’origine * Animale (ex. éleveurs d’oiseaux par exemple) * Bactérienne (ex. actinomycètes du foin humide dans le poumon de fermier) * Fungique (moisissures domestiques…)
    n
    Signes fonctionnel évocateurs de connectivite -
    Arthralgies, myalgies, syndrome sec, syndrome de Raynaud, …
A
286
Q

IV.6.2 Examen physique Signes généraux, non spécifiques et observés dans de nombreuses PID Signes de connectivites : déformations articulaires, éruptions cutanées, sclérodactylie, télangiectasies, faiblesse musculaire, mains de mécanicien, bandelette urinaire (protéinurie / hématurie notamment)
Signes extra-thoraciques évocateurs de sarcoïdose (cf item 211)

A
287
Q

IV.6.3 Regroupements syndromiques = définition de profils scanographiques Le scanner est la pierre angulaire de l’orientation étiologique.
L’analyse des lésions présentes au scanner, la caractérisation des lésions prédominantes, la topographie des lésions et la présence de lésions associées permettent de décrire des profils radiologiques (aspects) qui ont une valeur d’orientation étiologique essentielle.
La présence d’anomalies extra-parenchymateuses peut orienter le diagnostic (ex : adénopathies hilaires
bilatérales, pleurésie)

A

IV.6.4 EFR Le trouble ventilatoire restrictif et l’hypoxémie n’ont aucune valeur d’orientation étiologique

288
Q

IV.6.5 Biologie Biologie sanguine Examens biologiques
NFS, CRP
formule sanguine BNP
créatininémie
dosage des précipitines sériques5 calcémie, calciurie
facteur rhumatoïde, Ac anti-CCP, Ac anti-nucléaires (Ac dirigés contre des antigènes spécifiques de certaines connectivites), Ac anti-ADN, selon l’orientation dot myosites ou dot sclérodermie
ANCA
Signes ou maladies recherchés syndrome inflammatoire biologique hyperéosinophilie, lymphopénie insuffisance cardiaque
insuffisance rénale
pneumopathies d’hypersensibilité sarcoïdose
connectivites vascularites
5 anticorps de type IgG dirigés contre l’antigène responsable des PHS (déjections d’oiseaux, notamment de pigeons, moisissures d

A
289
Q

LBA : n
n n
Réalisé au cours d’une bronchoscopie souple Fournit des éléments d’orientation étiologique en fonction de la formule cytologique
Le LBA du sujet sain est composé principalement de macrophages alvéolaires (85-95%) et de lymphocytes (5-15%). Quand le nombre de cellules/ml augmente on parle d’alvéolite. En cas de tabagisme, le nombre et le pourcentage de macrophages augmentent (alvéolite macrophagique).
n
Peut donner une certitude diagnostique si : -
cellules malignes agents infectieux pathogènes
présence de sidérophages (en faveur d’une hémorragie alvéolaire)

A
290
Q

IV.6.6 Apport de l’histologie La démarche diagnostique fait appel à l’histologie dans moins de 15% des PID. IV.6.6.1. Biopsies d’éperons de divisions bronchiques, en endoscopie n
Diagnostic des processus lymphophiles diffus atteignant la muqueuse bronchique -
sarcoïdose -
lymphangite carcinomateuseIV.6.6.2. Biopsies transbronchiques (BTB) à la pince en endoscopie n
Il s’agit d’une biopsie à l’aveugle ou sous contrôle scopique, permettant une analyse des tissus bronchiolaires et alvéolaires en distalité. A ne pas confondre avec la biopsie transbronchique échoguidée qui elle est plus proximale dans l’arbre bronchique.
n
Diagnostic de certitude de certains processus infiltrants diffus -
sarcoïdose (stades 2, 3 et 4) -
pneumopathie organisée lymphangite carcinomateuse
miliaire tuberculeuse n
Permettent l’étude d’un faible volume de parenchyme pulmonaire
13/22Non contributives et potentiellement dangereuses dans les autres PID (complication à type de pneumothorax ou d’hémoptysie notamment)IV.6.6.3. Ponction écho-guidée par voie endoscopique des adénopathies médiastinales et péri-hilaires (EBUS endobronchial ultrasound bronchoscopy) n
Biopsie à travers la paroi des bronches permettant la documentation des adénopathies médiastinales et hilaires
n
Indiquée pour : -
sarcoïdose -
lymphangite carcinomateuse tuberculose ganglionnaire
lymphome

A

IV.6.6.4 Biopsies pulmonaires chirurgicales (par vidéo-thoracoscopie ou par cryobiopsie transbronchique) n
après discussion multidisciplinaire +++ n n n
pour la caractérisation des lésions histopathologiques au cours de PID non typiques si impact attendu sur la prise en charge, et en l’absence de contre-indication comme pour l’imagerie il existe des profils histologiques qui ont valeur d’orientation
IV.7.5.5. Prélèvements histologiques extra-thoraciques § Biopsies de lésions extra-thoraciques en cas d’affection systémique (sarcoïdose, myopathies inflammatoires, vascularite).
§ Biopsies de glandes salivaires accessoires : utiles au diagnostic de sarcoïdose, de syndrome de
Gougerot-Sjögren.

291
Q

IV.7. Synthèse diagnostique (fig 17) La démarche diagnostique doit être méthodique et graduelle, en évoquant en premier lieu les PID les plus fréquentes ou tout au moins celles qui nécessitent des mesures rapides (oedème pulmonaire, infections, prolifération tumorale, pneumopathie médicamenteuse, certaines connectivites, sarcoïdose).
La complexité du raisonnement face à une PID justifie que la très grande majorité des cas fasse l’objet
d’une discussion multidisciplinaire (DMD).

A
292
Q

V.1 Fibrose Pulmonaire idiopathique (FPI) La plus fréquente des PID de cause inconnue après la sarcoïdose. Son incidence est d’environ 10 cas/100 000 habitants. Son pronostic global est très sombre avec une médiane de survie sans traitement à 3 ans. L’âge moyen de survenue est de 68 ans avec une légère prédominance masculine. Le tabagisme est observé dans 60% à 80% des cas.
Signes cliniques les plus fréquents : § dyspnée d’effort d’aggravation progressive § toux sèche § râles crépitants secs (velcro) aux bases § pas d’atteinte extra-respiratoire en dehors d’un hippocratisme digital (40%).
Radiographie thoracique : § peut être normale au début § opacités réticulées, prédominant aux bases et dans les régions sous-pleurales (figure 18).
§ perte de volume pulmonaire TDM = pierre angulaire du diagnostic : aspect de pneumopathie interstitielle commune (PIC) § kystes en rayon de miel § réticulations intra-lobulaires § bronchectasies et bronchiolectasies périphériques de traction
§ prédominant en sous pleural et aux bases (figures 10 à 13
EFR : § trouble ventilatoire restrictif, î DLCO § l’hypoxémie peut ne se démasquer qu’à l’effort (î SpO2 lors du test de marche de 6 minutes).
Biologie : normale Bilan immunitaire négatif.
Fig 18 : évolution de la radiographie de thorax, à intervalles de deux ans, de haut en bas, dans une FPI (normal en haut, images réticulaires dans les bases et diminution du volume pulmonaire qui apparaissent progressivement au cours du temps)
Le LBA ne fournit pas d’élément de diagnostic positif mais peut permettre d’éliminer des diagnostics différentiels lorsque la présentation au scanner thoracique n’est pas typique. La biopsie pulmonaire (vidéo-chirurgicale ou cryobiopsie transbronchique) doit faire l’objet d’une discussion multidisciplinaire et ne se conçoit que devant un tableau scanographique atypique et si l’impact sur la prise en charge est réel, elle montre alors un aspect de pneumopathie interstitielle commune (PIC), Usual Interstitial Pneumonia (UIP) en anglais Le diagnostic de FPI est largement optimisé par la pratique de DMD. Le traitement médicamenteux repose sur les antifibrosants, qui ralentissent le déclin de la fonction
respiratoire, réduisent le risque d’exacerbation aiguë et améliorent probablement la survie.

A
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Q

V.2. Pneumopathie Interstitielle Non Spécifique (PINS) Le terme de PINS désigne à la fois un aspect histopathologique et une entité anatomo-clinique. Par extension, on parle de profil tomodensitométrique évocateur de PINS devant certains aspects au scanner : opacités associant verre dépoli et réticulations, avec un degré variable de fibrose, avec une distribution péribronchovasculaire et un certain degré de respect de la zone sous-pleurale. On distingue : § La PINS idiopathique. Survient à un âge plus jeune (< 50 ans) que la FPI. Son pronostic est meilleur que celui de la Fibrose pulmonaire idiopathique. Le diagnostic de certitude nécessite une biopsie pulmonaire. Le traitement repose sur les immunosuppresseurs et éventuellement les anti-fibrosants
§ Les PINS secondaires, essentiellement au cours des connectivites dont elle constitue l’aspect le plus fréquent des atteintes pulmonaires. Dans ce contexte, un scanner évocateur suffit à parler de
PINS. Elle peut aussi être secondaire à la prise de médicaments.

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V.3. Pneumopathie d’Hypersensibilité (PHS) Liées à une hypersensibilité retardée aux antigènes organiques inhalés de façon répétée, les PHS peuvent survenir dans un contexte domestique (oiseaux de compagnie, moisissures) ou professionnel (agriculture exposant à l’inhalation de moisissures ou d’actinomycètes se développant dans le foin moisi, ou à des déjections d’oiseaux). Les PHS sont rares chez le fumeur.
On distingue 2 types de PHS (alors qu’auparavant, la distinction était temporelle : forme aiguë, subaiguë et chronique) : - PHS non fibrosante : le plus souvent aiguë ou subaiguë, sous forme d’un syndrome pseudo-grippal fébrile survenant quelques heures après l’exposition antigénique délétère. L’évolution peut être spontanément favorable après éviction. Elle peut évoluer en plusieurs semaines ou mois avec toux, dyspnée d’effort et râles crépitants ± râles piaulants en fin d’inspiration (squeaks) liés à l’atteinte bronchiolaire). La radiographie montre des opacités infiltrantes diffuses bilatérales et le scanner montre des plages de verre dépoli et/ou des nodules flous, peu denses, de topographie centro-lobulaire.
17/22- PHS fibrosante : le plus souvent évitable (mais pas toujours) lorsque l’on arrête l’exposition, cette fibrose peut évoluer pour son propre compte et conduire à l’insuffisance respiratoire (cf fibrose pulmonaire progressive). L’aspect de fibrose parfois comparable à celui d’une FPI. L’existence de signes de fibrose au scanner aggrave nettement le pronostic.
Le LBA en phase aiguë montre typiquement une alvéolite lymphocytaire. La détection de précipitines sériques (IgG) spécifiquement dirigées contre l’antigène suspecté confirme l’exposition, mais ne permet pas à elle seule d’affirmer la maladie. Inversement, l’absence des précipitines n’exclut pas le diagnostic. Le diagnostic repose sur un contexte clinique, scanographique, fonctionnel et environnemental évocateur d’autant que s’y ajoute une sérologie positive. Une enquête à domicile est parfois possible grâce aux conseillers médicaux d’environnement intérieur afin de confirmer une exposition antigénique notamment aux moisissures. Le recours à la biopsie pulmonaire est exceptionnel et peut retrouver des aspects
évocateurs (granulomes mal formés, prédominance bronchocentrique des lésions).

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Q

V.4. Pneumoconioses Fibroses pulmonaires secondaires à l’inhalation de particules minérales. Il s’agit la plupart du temps de maladies professionnelles justifiant d’une reconnaissance par la Sécurité Sociale. L’établissement du curriculum laboris est crucial pour le diagnostic.
Asbestose
La plus fréquente des pneumoconioses en France, elle désigne la fibrose pulmonaire secondaire à
l’inhalation de fibres d’amiante (cf chapitre Maladies professionnelles).Sa présentation clinique est aspécifique (dyspnée d’effort) voire totalement silencieuse. Le diagnostic est alors évoqué devant une imagerie de thorax réalisée pour une autre raison ou dans le cadre de la surveillance systématique d’un sujet exposé à l’amiante. Le scanner thoracique est caractérisé par un profil proche de celui de la FPI. En fenêtre médiastinale, la présence de plaques pleurales plus ou moins calcifiées est inconstante (figure 21) ; présentes elles confirment l’exposition. La présence de particules d’amiante dans le LBA ou le tissu pulmonaire (biopsie), sous forme de corps ferrugineux ou de corps asbestosiques, permet d’affirmer l’exposition mais pas la maladie ; elle n’est pas indispensable au diagnostic. Le diagnostic repose sur un contexte clinique, scanographique, fonctionnel et environnemental évocateur. La fibrose tend à s’aggraver progressivement et à évoluer vers l’insuffisance
respiratoire chronique.Silicose La silicose est une pneumoconiose secondaire à l’inhalation de silice libre cristalline. Les sujets les plus exposés sont les mineurs de charbon, les tailleurs de pierre ou d’ardoise, les employés au décapage au jet de sable, les ouvriers des fonderies et du bâtiment. La silicose est devenue rare en France avec la fermeture des mines mais reste fréquente dans les pays où cette activité demeure importante. En France, les cas actuels sont retrouvés chez les prothésistes dentaires qui ont travaillé en milieu non protégé avec une exposition souvent complexe. La phase de latence peut être très longue. Plus récemment, des cas ont été observés chez des travailleurs du textile (jeans délavés) et des ouvriers découpant des plans de travail en matériau composite. L’imagerie thoracique montre des opacités micronodulaires diffuses prédominant dans les lobes supérieurs, pouvant confluer jusqu’à donner des masses pseudo-tumorales caractéristiques (Figure 22).
Des adénopathies médiastinales contenant des calcifications « en coquille d’oeuf » sont souvent associées.

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V.5. Proliférations Tumorales Lymphangite carcinomateuse Elle se traduit par une toux sèche rebelle et une polypnée, d’apparition rapidement progressive. Les cancers primitifs les plus fréquemment en cause sont les cancers bronchique, mammaire, digestif et plus rarement pancréatique ou prostatique. Le diagnostic est évoqué sur une altération de l’état général et les ATCD de tumeur connue ; la radiographie de thorax peut montrer des opacités linéaires aux bases et le scanner montre typiquement un épaississement irrégulier et nodulaire des septa interlobulaires dessinant un réseau à grandes mailles polyédriques (fig 8) parfois associées à des nodules et micronodules. Les biopsies d’éperons de division bronchiques, voire les biopsies transbronchiques, confirment le plus souvent le diagnostic.
Adénocarcinome lépidique Il peut se révéler cliniquement par une dyspnée non fébrile, d’apparition progressive associée à une expectoration abondante et claire mais il est souvent suspecté sur la découverte en imagerie de plages en verre dépoli associées ou non à des plages de condensation. Les biopsies pulmonaires (transbronchiques
ou transthoraciques) voire la cytologie de l’expectoration confirment le diagnostic.

A
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V.7 Fibroses pulmonaires progressives (FPP) Comme c’est le cas dans la FPI, la fibrose pulmonaire peut s’aggraver progressivement, malgré un traitement optimal de la maladie causale, et les patients peuvent alors bénéficier des traitements antifibrosants. Les critères diagnostiques correspondent à une évolution défavorable ≤ 1 an sur les composantes cliniques, fonctionnelles et radiologiques. L’archétype de FPP est la FPI, mais toute PID fibrosante peut avoir cette évolution avec autonomisation de
la fibrose pulmonaire.

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Sarcoidose Définition Maladie systémique, de cause inconnue, caractérisée par l’infiltration des organes atteints par des granulomes immuns épithélioïdes et giganto-cellulaires (appelés aussi granulomes tuberculoïdes) sans nécrose caséeuse (annexe 1). Le diagnostic nécessite d’avoir éliminé les causes connues de granulomes.
I.1.A Physiopathologie Les mécanismes de formation des granulomes ne sont pas connus et font intervenir probablement une stimulation par des antigènes de l’environnement (mycobactéries ou autres bactéries, particules inertes), sur un terrain génétique prédisposé, conduisant à l’accumulation de cellules épithélioïdes et cellules géantes issues de la lignée monocyto-macrophagique, d’un infiltrat lymphocytaire T avec prédominance de lymphocytes T CD4+, et d’une fibrose
(inconstante).

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I.2 Caractéristiques générales
Epidémiologie, présentation clinique et évolution hétérogènes, mais atteinte médiastino-pulmonaire très fréquente : § présente chez environ 90% des patients, § isolée dans la moitié des cas
Bien que l’étiologie de la maladie demeure inconnue, des progrès importants ont été réalisés dans la
compréhension des mécanismes pathogéniques de la maladie (annexe 2).

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II. EPIDEMIOLOGIE :
II.1 Répartition géographique En France la prévalence est de 30/100 000 habitants. Affection ubiquitaire dans le monde dont la prévalence varie : § en fonction notamment de l’ethnie, de l’âge, du sexe et des zones géographiques, § les taux les plus élevés sont rapportés chez les afro-américains/caribéens (trois fois plus fréquente et plus sévère) et dans les pays nordiques de l’Europe, les plus bas dans les pays Est Asiatiques.
II.2 Age – sexe § Débute dans 2/3 des cas entre 25 et 45 ans ; rarement avant 15 ans et après 75 ans § Discrète prépondérance chez la femme (sexe ratio F/M entre 1 et 1,5)
§ Il existe des formes familiales de sarcoïdose (<10%)

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301
Q

Circonstances du diagnostic § Signes respiratoires (toux sèche, dyspnée, douleur thoracique) § Localisations extra-pulmonaires fréquentes (oculaires, cutanées, adénopathies périphériques)
§ Syndrome de Löfgren, érythème noueux (cf infra)
§ Asthénie importante§ Anomalie radiographique thoracique de découverte fortuite § Hypercalcémie
§ Manifestations rares

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302
Q

III.2. Manifestations respiratoires III.2.1. Manifestations cliniques § La toux est fréquente, le plus souvent non productive § La dyspnée, rare au début, se rencontre souvent dans les formes avancées. § Les douleurs thoraciques peuvent être liées à de volumineuses adénopathies intrathoraciques.
§ L’auscultation est généralement normale. § L’hippocratisme digital est exceptionnel et doit faire éliminer un diagnostic alternatif.
III.2.3. Radiographie du thorax D’une grande valeur pour le diagnostic, le pronostic et le suivi de la maladie, elle est réalisée systématiquement. Cinq stades radiographiques sont individualisés (Figure 1) et sont corrélés avec la probabilité de guérison spontanée de la sarcoïdose.
Figure 1 : Radiographies thoraciques illustrant 4 stades radiographiques de la sarcoïdose médiastino-pulmonaire
Stade 0: Stade I: Stade II: Stade III:
radiographie de thorax normale (formes extra-thoraciques)
adénopathies hilaires bilatérales et médiastinales (*) sans atteinte parenchymateuse association d’adénopathies hilaires et médiastinales et d’une atteinte parenchymateuse pulmonaire atteinte parenchymateuse pulmonaire isolée
Stade IV: fibrose pulmonaire souvent à prédominance apicale

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Q

Les adénopathies intrathoraciques sont : § hilaires, bilatérales, symétriques, homogènes et non compressives (dans 95% des cas) (Figure 1),
§ souvent médiastinales, notamment latéro-trachéales droites (70% des cas), § plus rarement elles peuvent être asymétriques ou compressives et doivent faire éliminer formellement un diagnostic alternatif,
§ parfois calcifiées dans les formes anciennes.
L’atteinte parenchymateuse pulmonaire : § réalise un aspect micronodulaire diffus § prédomine dans les parties moyennes et supérieures des champs pulmonaires (Figure 2). è Le contraste entre l’importance de l’atteinte radiographique pulmonaire, la discrétion de la symptomatologie fonctionnelle respiratoire et la normalité de l’auscultation pulmonaire est habituel et constitue un élément en faveur du diagnostic de sarcoïdose.
La fibrose, quand elle est présente : § prédomine dans les parties supérieures et postérieures des poumons § réalise des opacités parenchymateuses rétractiles avec ascension des hiles pulmonaires, une distorsion broncho-vasculaire, parfois des masses pseudo-tumorales péri-hilaires ou un aspect en rayon de miel apical (Figure 2)
§ s’accompagne souvent § de lésions emphysémateuses para-cicatricielles et d’une déformation en «tente» des coupoles diaphragmatiques par phénomène de traction,
§ de lésions cavitaires dont le risque est la greffe aspergillaire (aspergillome, aspergillose
pulmonaire chronique).

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Q

III.2.4. Tomodensitométrie en haute résolution (TDM-HR) du thorax : § Plus sensible que le cliché standard pour analyser les anomalies observées sur la radiographie de thorax.
§ Illustre mieux les lésions élémentaires ainsi que leur distribution anatomique et aide à différencier les lésions inflammatoires actives réversibles des lésions fibreuses irréversibles.
§ Ne modifie pas la classification en stades qui repose sur la radiographie standard. § Le scanner thoracique n’est pas indispensable en cas de stade I typique sur la radiographie thoracique (adénopathies sans atteinte pulmonaire) mais s’avère généralement utile dans les autres cas pour orienter le diagnostic, et devient indispensable en cas de présentation non typique ou de suspicion d’une complication évolutive (fibrose, hypertension pulmonaire, aspergillome, néoplasie).
L’atteinte parenchymateuse caractéristique comprend : § des micronodules, confluents, bilatéraux, § prédomine dans la moitié supérieure des poumons selon une distribution lymphatique c’està-dire le long des axes péribroncho-vasculaires qui sont épaissis et les zones sous-pleurales, y compris le long des scissures (Figure 3),
§ à l’échelle du lobule pulmonaire, ils prédominent dans la zone péri-lobulaire et peuvent
s’accompagner de réticulations septales.

A

La TDM détecte plus précocement : § Les signes débutants de fibrose (bronchectasies par traction, distorsion des scissures et des axes broncho-vasculaires, rayon de miel apical et postérieur (Figure 4)).
§ Les complications, notamment aspergillome (image en grelot déclive avec la position du
patient, Figure 4).

305
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III.2.5. Epreuves fonctionnelles respiratoires (EFR) § Doivent être systématiques § Spirométrie normale ou peu altérée dans les stades I et les atteintes parenchymateuses minimes.
§ Syndrome restrictif ou syndrome mixte ou plus rarement syndrome obstructif isolé. § Une diminution précoce de la diffusion alvéolo-capillaire mesurée par la DLCO.
Les gaz du sang sont longtemps normaux au repos. Le test de marche de 6 minutes est un test simple pour mettre en évidence une réduction de la distance parcourue et une désaturation en oxygène à l’effort : il peut refléter une insuffisance respiratoire ou une hypertension pulmonaire. En cas de dyspnée inexpliquée, l’épreuve cardio-pulmonaire à l’exercice est utile pour préciser les mécanismes responsables de la dyspnée (atteinte cardio-vasculaire, parenchymateuse ou
musculaire).

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III.2.6. Endoscopie bronchique § Intérêt essentiellement diagnostique, mais pas systématique (si le diagnostic a pu être obtenu
par un prélèvement histologique d’un site plus facilement accessible).§ Aspect macroscopique souvent normal ou révèle une muqueuse dite « en fond d’oeil », plus rarement des granulations blanchâtres évocatrices des bronches proximales. § Permet la réalisation de prélèvements histologiques à visée diagnostique :
En première intention : § Les biopsies étagées d’éperons bronchiques proximaux (sensibilité 50-60% dans la détection de granulomes épithélioïdes et giganto-cellulaires, plus importante en cas d’anomalie macroscopique de la muqueuse bronchique).
§ Le lavage bronchoalvéolaire (LBA) a une valeur d’orientation diagnostique : § alvéolite lymphocytaire modérée (20-50%) à lymphocytes T CD4+. § rapport CD4/CD8 augmenté (notamment > 3,5) évoque la sarcoïdose mais est inconstant et ne suffit pas à affirmer le diagnostic.
En seconde intention : § La ponction à l’aiguille des ganglions médiastinaux, en particulier guidée par échoendoscopie bronchique (peut se discuter en première intention en cas de stade I),
§ Les biopsies pulmonaires trans-bronchiques permettant un prélèvement de parenchyme de petite taille, sont plus sensibles que les biopsies bronchiques, mais exposent à un
risque faible d’hémorragie ou de pneumothorax.

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Q

III.2.7 Médiastinoscopie Est maintenant très rarement réalisée car supplantée par la ponction à l’aiguille des ganglions médiastinaux, guidée par écho-endoscopie bronchique. La réalisation d’une médiastinoscopie sous anesthésie générale permet dans près de 100 % des cas de faire le diagnostic histopathologique.
III.2.8. TEP-scanner au 18-FDG La tomographie par émission de positrons au 18-Fluorodesoxyglucose (TEP-FGD) peut être indiquée pour :
-
-
-
la recherche d’un site superficiel occulte à biopsier en l’absence de confirmation histologique sur les sites usuels,
la confirmation d’une atteinte cardiaque active (protocole dédié TEP-coeur), la recherche du mécanisme d’une fatigue importante inexpliquée,
l’évaluation de l’activité de la maladie dans les stades IV radiographiques
Elle n’a pas de place en routine et son caractère irradiant et son coût doivent être pris en
considération.

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Q

III.3. Manifestations extra-respiratoires (tableau 2) § Très polymorphes. § Les plus fréquentes : atteintes cutanées, oculaires (parfois totalement asymptomatiques), ganglionnaires périphériques et hépatiques.
§ D’un apport diagnostique important lorsqu’elles sont associées à une atteinte médiastinopulmonaire, affirmant le caractère systémique de la maladie.
§ Peuvent avoir un impact pronostique.

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III.3.1 Atteinte oculaire L’uvéite antérieure aiguë est évoquée devant : § Un oeil rouge et/ou une baisse d’acuité visuelle § Le diagnostic repose sur l’examen à la lampe à fente. § Les formes chroniques (iridocyclite chronique) peuvent menacer l’acuité visuelle par apparition de synéchies irido-cristalliniennes, de cataracte, de glaucome.
Une uvéite postérieure est à rechercher une consultation ophtalmologique systématique car parfois latente, elle menace le pronostic visuel et est souvent associée à une atteinte neurologique
centrale.

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III.3.2 Atteinte cutanée Nodules cutanés (figures 5 et 6)
Figure 5 : Sarcoïdose cutanée à gros nodules
Sarcoïdose cutanée en plaquesLupus pernio § Plaque violacée et infiltrée préférentiellement sur le nez et les joues, prenant un aspect en aile
de papillon, parfois les oreilles, les mains et les doigts.
§ S’observe surtout dans les formes chroniques de sarcoïdose et doit faire rechercher une
atteinte ORL.Erythème noueux (figure 8) § Dermo-hypodermite aiguë inflammatoire prédominant sur les faces d’extension des membres,
notamment les jambes (à distinguer des lésions spécifiques):
§ Lésion aspécifique : la biopsie est inutile ne montrant pas de granulome. § La sarcoïdose est la cause la plus fréquente d’érythème noueux en France. § Son association à des adénopathies hilaires et médiastinales définit le syndrome de Löfgren, forme aiguë de sarcoïdose, souvent fébrile, touchant préférentiellement la femme originaire
d’Europe du Nord. Des arthralgies ou arthrites des chevilles sont souvent associées oupeuvent remplacer l’érythème noueux, notamment chez l’homme. Le syndrome de Löfgren est d’évolution spontanément résolutive dans plus de 90% des cas dans les 12 à 24 mois.

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Q

III.3.3 Atteinte ORL § Syndrome de Heerfordt : uvéo-parotidite bilatérale fébrile + paralysie faciale (ou atteinte d’un autre nerf crânien) + méningite lymphocytaire aseptique.
§ Syndrome de Mikulicz : hypertrophie des glandes lacrymales et salivaires

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III.3.4 Atteinte cardiaque La sarcoïdose cardiaque représente la deuxième cause de mortalité de sarcoïdose, principalement en raison d’une insuffisance cardiaque ou d’une mort subite en raison d’un trouble de conduction de haut grade ou d’un trouble du rythme ventriculaire. L’ECG est indispensable au diagnostic de n’importe quelle forme de sarcoïdose et à renouveler périodiquement. Les signes cliniques sont non spécifiques : palpitations soutenues, malaises, syncope, signes d’insuffisance cardiaque. § ECG : l’atteinte cardiaque peut se révéler par des troubles de la conduction (notamment bloc auriculo ventriculaire de divers degrés et bloc de branches surtout droit), des troubles du
rythme ventriculaire (tachycardie ventriculaire, fibrillation ventriculaire).

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III.3.4 Signes généraux

A

Une asthénie importante très fréquente peut être au premier plan y compris dans les formes limitées de la maladie. La fièvre est rare en dehors du syndrome de Löfgren, d’une uvéo-parotidite fébrile avec ou sans paralysie faciale, d’une atteinte hépatique ou rénale. En dehors de ce contexte, la fièvre doit faire éliminer une infection, notamment une tuberculose, ou un autre diagnostic, notamment un lymphome. Un amaigrissement peut s’observer dans le syndrome de Löfgren, ou dans les formes multiviscérales, mais comme la fièvre, une altération marquée de l’état général doit faire éliminer un diagnostic
alternatif.

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III.4. Manifestations biologiques en dehors des anomalies liées à une atteinte d’organe Troubles du métabolisme phospho-calcique avec hypercalciurie fréquente § par élévation de l’absorption intestinale du calcium et augmentation du turn-over osseux secondaire à une élévation des taux de calcitriol (1-25 (OH)2 D3) liée à la sécrétion de la 1a-hydroxylase par les macrophages sarcoïdiens.
§ peut aboutir dans 5 à 10% des cas à une hypercalcémie, surtout l’été, lors d’une exposition solaire (à déconseiller en cas de troubles du métabolisme calcique), d’une majoration des apports alimentaires de calcium ou de la prise de vitamine D.
Lymphopénie § prédominant sur les lymphocytes T CD4+
Hypergammaglobulinémie polyclonale à l’électrophorèse des protides plasmatiques § témoignant de l’activation des lymphocytes B
Test tuberculinique négatif dans 80% des cas environ (anergie tuberculinique) § c’est surtout sa négativation qui a une valeur d’orientation diagnostique § la sarcoïdose ne s’accompagne pas d’un déficit immunitaire § le test tuberculinique est de moins en moins réalisé en pratique
Enzyme de conversion de l’angiotensine sérique (ECA) § produite par les macrophages activés des granulomes § traduit l’étendue de la masse granulomateuse et est corrélée à l’activité de la maladie § peu sensible, élevée dans environ 60% des cas § test non spécifique qui peut s’élever dans d’autres affections.
§ ininterprétable chez les patients qui prennent des inhibiteurs de l’enzyme de conversion

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Q

IV. DEMARCHE DIAGNOSTIQUE Le diagnostic de sarcoïdose est évoqué devant l’une ou plusieurs des manifestations décrites cidessus et impose une exploration initiale systématique afin d’affirmer le diagnostic en éliminant les diagnostics différentiels, de rechercher l’atteinte de certains organes et d’évaluer le retentissement
pulmonaire de la maladie et l’activité de la maladie (tableau 3).

A

Tableau 3. Bilan initial systématique d’une sarcoïdose _________________________________________________________________________ § Histoire de la maladie § Origine géographique et contage tuberculeux § Exposition professionnelle § Forme familiale § Tabagisme § Examen clinique complet § Radiographie standard du thorax § Biologie : NFS-plaquettes, CRP, ionogramme sanguin, créatininémie, calcémie, électrophorèse des protides sanguins, bilan hépatique, calciurie des 24h, ECA
§ Sérologie VIH § Electrocardiogramme § Examen ophtalmologique
§ EFR : volumes pulmonaires, débits expiratoires, DLCO, éventuellement gaz du sang.

316
Q

IV.1 Le diagnostic de sarcoïdose repose sur 3 éléments : § Présentation clinico-radiographique évocatrice ou au moins compatible, § Mise en évidence de granulomes typiques sans nécrose caséeuse (Figure 9)
§ Élimination des autres granulomatoses (tableau 4).

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Q

Les sites de prélèvements biopsiques doivent être hiérarchisés selon leur caractère plus ou moins invasif, leur rentabilité diagnostique et les sites atteints : 1. On privilégie les sites d’accès aisé : lésion cutanée, adénopathie périphérique, glandes salivaires accessoires, nodule conjonctival…
2. Compte tenu de la prévalence de l’atteinte pulmonaire, les prélèvements réalisés au cours d’une endoscopie bronchique (biopsies bronchiques étagées proximales à la bronchoscopie souple) ont un bon rendement diagnostique et sont à envisager en l’absence de lésions superficielles.
3. Si ces résultats sont négatifs, on discute la réalisation § de biopsies transbronchiques (en cas d’atteinte parenchymateuse) § de ponctions à l’aiguille des ganglions médiastinaux guidées par écho-endoscopie (peut être réalisée en première intention)
§ de biopsies des glandes salivaires accessoires (rentabilité 40%) § d’une biopsie hépatique (en cas d’anomalie biologique hépatique) § d’un prélèvement orienté par la 18FFDG-TEP § d’une médiastinoscopie (en cas d’atteinte ganglionnaire médiastinale) et lorsque l’échoendoscopie n’est pas possible ou n’a pas permis de diagnostic
La biopsie pulmonaire soit transthoracique guidée par la TDM, soit par cryobiopsie ou vidéo-chirurgie assistée est exceptionnellement nécessaire pour le diagnostic. Elle peut être discutée en cas de PID ou de nodules pulmonaires d’origine incertaine.
IV.2. Principaux diagnostics différentiels

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IV.2. Principaux diagnostics différentiels Ils varient en fonction de la présentation de la maladie et des localisations. De nombreuses pathologies, présentées dans le tableau 4, s’accompagnent d’une réaction granulomateuse et doivent être exclues avant de conclure à une sarcoïdose.
Tableau 4. Autres causes de granulomes épithélioïdes et gigantocellulaires _________________________________________________________________________ § Infections : tuberculose, mycobactéries non-tuberculeuses, tularémie, maladie de Whipple, brucellose, fièvre Q, syphilis, mycoses (histoplasmose, cryptococcose, coccidioïdomycose…)
§ Granulomatose sarcoid-like induite par certains médicaments (inhibiteurs du check point immunitaire (PD-1, PD-L1), Interféron, anti-TNF, BCG intra-vésical) ou lors de la reconstitution immunitaire chez un patient infecté par le VIH
§ Réactions granulomateuses péri-tumorales : lymphomes, chorion de certains carcinomes § Maladies par exposition particulaire : bérylliose, talcose, silicose § Déficit immunitaire commun variable (évoqué sur une hypogammaglobulinémie, et des infections à répétition)
§ Maladies inflammatoires et auto-immunes : maladie de Crohn, granulomatose avec polyangéïte (Wegener), cirrhose biliaire primitive § Pneumopathies d’hypersensibilité
_____________________________________________Ainsi, les éléments suivants sont atypiques dans le cadre d’une sarcoïdose et doivent faire rechercher un diagnostic différentiel (non exhaustif) : - début de la maladie à un âge atypique ; - fièvre ou signes généraux (hors syndrome de Löfgren) ; - râles crépitants ; - hippocratisme digital ; - micronodules de distribution non lymphatique sur le scanner pulmonaire ; - adénopathies médiastinales compressives ou unilatérales ; - intradermo-réaction à la tuberculine positive - hypogammaglobulinémie ;
- sérologie VIH positive.

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V.1. Formes récentes – formes chroniques L’évolution et la sévérité de la sarcoïdose sont très variables, près de la moitié des patients présenteront une résolution spontanée de la maladie dans les 2 ans, tandis qu’après 5 ans d’évolution une rémission est très peu probable. Ainsi la sarcoïdose est classée en forme aiguë (<2 ans) et chronique (≥ 3-5 ans).
Les formes aigues évoluant favorablement sans traitement : § Le syndrome de Löfgren est une forme aiguë de sarcoïdose qui régresse dans la grande majorité des cas dans les 12 à 24 mois après le début des symptômes.
§ Le stade I.
Les formes chroniques : § Un suivi trimestriel ou semestriel est nécessaire. § L’objectif est de détecter précocement les localisations qui peuvent menacer le pronostic vital (atteinte cardiaque, du système nerveux central…) ou fonctionnel (atteinte respiratoire
fibrosante, atteinte du segment postérieur de l’oeil, …).

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V.2. Modalités du suivi des patients Les patients doivent être revus tous les 3-6 mois jusqu’à ce que la guérison soit assurée. A chaque visite, la prise en charge est guidée par la recherche de signes cliniques respiratoires et extra-respiratoires et d’examens complémentaires orientés. § La radiographie de thorax représente un élément clef de la surveillance en association avec les EFR.
§ Dosage de l’ECA et biologie sanguine comportant hémogramme, fonction rénale, calcémie, enzymes hépatiques
§ ECG
Les rechutes surviennent le plus souvent dans les 2 à 6 mois qui suivent l’interruption du traitement et sont exceptionnelles après 3 ans de recul sans traitement. Il existe souvent une concordance entre les manifestations initiales de la sarcoïdose et les sites concernés par la rechute. La guérison de la maladie est définie par une rémission stable en dehors de tout traitement pendant
3 ans.

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321
Q

V.3. Pronostic Le pronostic de la sarcoïdose est favorable dans 80% des cas avec ou sans traitement. Dix à 20% des patients vont garder des séquelles et 1-5% des patients vont décéder de leur sarcoïdose.
V.3.1. Atteinte pulmonaire Le principal risque évolutif est l’évolution vers une fibrose pulmonaire avec : § développement d’une insuffisance respiratoire chronique avec éventuellement une hypertension pulmonaire et une insuffisance cardiaque droite, éléments de mauvais pronostic
§ risque d’infection aspergillaire chronique avec hémoptysies § principale cause de mortalité par sarcoïdose en Occident.
V.3.2. Atteintes extra-thoraciques Certaines peuvent mettre en jeu le pronostic fonctionnel d’un organe voire le pronostic vital, si elles sont méconnues ou non traitées. Par exemple § une atteinte oculaire peut se compliquer d’une diminution importante et irréversible de l’acuité visuelle (voire de cécité)
§ une atteinte cardiaque ou neurologique peut engager le pronostic vital.
Certaines localisations sont source de morbidité importante (ex: atteinte hépatique, atteinte cutanée
disgracieuse).

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V.3.3. Facteurs pronostiques Les principaux facteurs pronostiques de la sarcoïdose sont résumés dans le tableau 5
Tableau 5 : Critères pronostiques de la sarcoïdose. Défavorables
Majeurs
début après 40 ans chronicité
Stades III/IV radiographiques
syndrome obstructif aux EFR localisations extra-respiratoires graves ou chroniques*
Mineurs
origine Afro-caribéenne atteinte multi viscérale progression rapide
* atteinte neurologique centrale, atteinte cardiaque, lupus pernio, uvéite chronique, hypercalcémie
chronique, néphrocalcinose, atteinte osseuse

A
323
Q

I. DEFINITION ET PHYSIOPATHOLOGIE I.1
De quoi parle-t-on quand on parle de « corps étrangers des voies aériennes » ?
Il s’agit de l’ensemble des manifestations liées à l’inhalation accidentelle d’un corps étranger (CE) dans les voies aériennes.
I.2 Quels sont les corps étrangers (CE) que l’on inhale ?
Il s’agit le plus souvent de CE alimentaires inhalés lors du repas § graines d’oléagineux (cacahuètes et autres petites noix d’apéritif) chez l’enfant (figure 1)
§ morceaux de viande chez l’adulte édenté Figure 1
Plus rarement matériaux métalliques ou
plastiques (figure 2) § fragments de jouets chez l’enfant § clous, punaises ou petits objets en plastique tenus entre les lèvres lors d’activités de bricolage chez l’adulte ou l’adolescent.
Figure 2
Fragments dentaires (dents, couronnes et bridges), voire instruments de dentisterie § inhalés lors de soins dentaires ou lors d’un traumatisme facial avec fracture
dentaire.

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324
Q

I.3.1 obstruction aiguë des voies aériennes Obstruction aiguë des voies aériennes au niveau du larynx, de la trachée ou d’une bronche
principale, dans les secondes qui suivent la pénétration du CE dans les voies aériennes § Cette obstruction peut être transitoire, levée par les efforts de toux violents qui mobilisent le CE (figure 3).
§ Elle peut être définitive, responsable d’un décès par asphyxie en cas d’enclavement laryngé ou trachéal. (7% des décès accidentels chez les enfants de moins de 4 ans sont dus à l’inhalation d’un CE)
Figure 3 : Pendant le syndrome de pénétration, le CE est mobile dans la trachée, où il est par moment obstructif ; puis soit il est recraché (dans un peu plus de la moitié des cas), soit il s’enclave dans un tronc souche (bronche principale) où il obstrue partiellement la voie aérienne entraînant une diminution unilatérale du murmure vésiculaire parfois associée
à un wheezing. Une fois le CE enclavé, la toux s’arrête le plus souvent.

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I.3.2 expulsion du corps étranger Survient dans plus de la moitié des cas à la suite d’efforts de toux violents. Attention : cette expulsion n’est pas toujours constatée par l’entourage de l’enfant car le CE peut-
être immédiatement dégluti, une fois qu’il est repassé au-dessus de la glotte.

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I.3.3 obstruction subaiguë ou chronique des VAS S’il n’est pas expulsé des voies aériennes, le CE peut s’enclaver au-delà de la carène § chez l’enfant le plus souvent au niveau d’une bronche principale § chez l’adulte le plus souvent au niveau d’une bronche lobaire ou segmentaire § Il peut obstruer la lumière en totalité ou partiellement et - agir comme une valve unidirectionnelle. Ceci entraîne une hyperinflation du poumon par piégeage de l’air (figures 4 et 5).
- entraîner une infection d’aval (pneumonie obstructive) - entraîner une irritation de la muqueuse bronchique avec volumineux granulomes à leur contact (surtout pour les CE huileux comme les cacahuètes)
- rester asymptomatique pendant des années - entraîner à la longue des lésions bronchiques irréversibles (sténose bronchique et
bronchectasies d’aval).

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II EPIDEMIOLOGIE II.1 Deux pics de fréquence dans la vie :
II.1.1 Enfant avant l’âge de trois ans Quand l’enfant commence à porter les objets en bouche et lorsqu’il commence à marcher. Le CE le plus fréquent est la cacahuète ou d’autres graines d’oléagineux que l’enfant met en bouche lors de l’apéritif familial. La prépondérance de CE enclavés à droite, observée chez l’adulte, n’est pas retrouvée chez l’enfant car les bronches principales droite et gauche sont symétriques chez l’enfant.
II.1.2 Chez le sujet âgé, L’inhalation accidentelle d’un CE est le plus souvent due à la défaillance des mécanismes de protection des voies aériennes : § trouble de déglutition dans le cadre de maladies neurologiques (séquelles d’accident vasculaire cérébral…)
§ mauvaise denture
On observe deux tableaux : § tableau d’asphyxie aiguë survenant notamment lors de l’inhalation accidentelle de morceaux de viande chez des sujets dont la denture est mauvaise (le CE s’enclave en général au travers du larynx)
§ tableau de pneumonie à répétition ou de suppuration bronchique chronique en rapport avec l’enclavement bronchique distal d’un CE de plus petite taille.
II.2 Rarement chez l’adulte et adolescent : L’inhalation accidentelle du CE est rare Elle complique § soit un accident avec traumatisme facial (inhalation de fragments dentaires) § soit des activités de bricolage au cours desquelles le sujet inhale accidentellement des objets (clous) qu’il tient entre ses dents.
§ Soit un trouble de conscience (crise convulsive, coma, intoxication éthylique aigue…)
En raison de la disposition anatomique des bronches principales (la droite est plus verticale et son
diamètre est plus gros), les CE s’enclavent plus fréquemment à droite chez l’adulte.

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III.1 le Syndrome de pénétration
Début brutal, dans les secondes et minutes qui suivent l’inhalation du CE Correspond à la phase où le CE est mobile dans les voies aériennes (figure 3). § toux quinteuse § des accès de suffocation avec : -
tirage
- cornage (reprise inspiratoire difficile et bruyante) - cyanose
§ chez un individu antérieurement sain, § à l’occasion d’un repas ou d’un jeu § le plus souvent résolutif en quelques secondes
Le tableau est souvent typique et frappe l’entourage quand il se produit en présence de témoins.Exceptionnellement le CE s’enclave dans le larynx ou la lumière trachéale § concerne les CE volumineux (fragment de viande, grosses perles) § le syndrome de pénétration est non régressif et entraine en quelque minutes le décès par
asphyxie aiguë

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III.2 au décours du syndrome de pénétration Le plus souvent, le CE a été expulsé des voies aériennes § l’examen clinique respiratoire est normal § les pétéchies sous-cutanées (visage et tronc) et muqueuses (bouche, conjonctives) - sont fréquentes -
témoignent de la violence des épisodes de toux
- sont très évocatrices d’un syndrome de pénétration quand on n’y a pas assisté directement
Plus rarement le CE s’est enclavé dans les voies aériennes § enclavement proximal (bronches principales) surtout chez l’enfant -
diminution du murmure vésiculaire à l’auscultation du côté où le CE est enclavé - wheezing du côté où le CE est enclavé
§ enclavement distal (bronches lobaires ou segmentaires) surtout chez l’adulte
- asymptomatique

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Radiographie de thorax En cas d’enclavement dans les voies aériennes § La radiographie de thorax est le plus souvent normale - sauf si le CE est radio-opaque (10% seulement des CE sont radio-opaques)
§ La radiographie de thorax est parfois anormale et montre alors - une atélectasie - une hyperclarté pulmonaire unilatérale qui se majore en expiration : hyperinflation
unilatérale par piégeage (figure 4 e

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III.3 Dans les mois et années qui suivent l’inhalation du CE Le syndrome de pénétration peut être passé complètement inaperçu, négligé ou oublié. Il faut savoir le rechercher à l’interrogatoire. L’absence de syndrome de pénétration à l’interrogatoire n’élimine pas le diagnostic de CE.
Le diagnostic de CE doit être évoqué devant les situations suivantes :
Manifestations respiratoires chroniques ou récidivantes ne répondant pas au traitement habituel : § toux chronique § bronchite sifflante § bronchorrhée § hémoptysie
Anomalies radiologiques persistantes dans le même territoire : § atélectasie ou hyperclarté radiologique unilatérale
§ pneumopathies récidivantes dans le même territoire§ pleurésie § abcès pulmonaire § les bronchectasies sont la complication à distance la plus fréquente des CE méconnus des voies aériennes. Elles sont généralement localisées et peuvent se développer plusieurs
années après l’inhalation du CE qui est passée inaperçue.

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IV. DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL IV.1 Dans sa présentation clinique aiguë ou subaiguë IV.1.1 c’est le diagnostic d’une détresse respiratoire aiguë à début brutal avec tirage et cornage
C’est essentiellement l’épiglottite aiguë (chez l’enfant non ou mal vacciné) § en sa faveur : fièvre élevée, voix étouffée, hypersalivation, toux absente, bouche demiouverte, majoration de la dyspnée au décubitus
IV.1.2 c’est le diagnostic d’une infection respiratoire basse Pneumonie aigue communautaire ou bronchite aiguë sifflante chez un enfant de moins de 3 ans sans antécédents
IV.2 Dans sa présentation clinique chronique ou récidivante
IV.2.1 c’est le diagnostic d’un trouble de ventilation (atélectasie) persistant Tumeur bronchique obstructive
IV.2.2 c’est le diagnostic d’une infection respiratoire récidivant dans le même territoire Tumeur bronchique obstructive
Foyer de bronchectasies

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V. CONDUITE A TENIR EN PRATIQUE V.1. Trois grandes situations cliniques
V.1.1. Syndrome de pénétration non régressif (tableau d’asphyxie aiguë)Cette manoeuvre a pour but de provoquer une hyperpression intra-thoracique brutale dans le but d’obtenir l’expulsion du corps étranger qui obstrue totalement les voies aériennes proximales (larynx ou trachée) chez un individu qui n’est plus capable de le faire par lui-même. On se positionne derrière l’individu qui s’étouffe en plaçant sa jambe d’appui entre ses jambes. On met son poing fermé dans le creux épigastrique de l’individu. On vient saisir ce poing avec son autre main. Puis on tire brutalement vers le haut et vers soi. Cet appui brutal sur les viscères abdominaux entraine une remontée du diaphragme et une hyperpression intra-thoracique soudaine.
ATTENTION, la fenêtre de tir pour effectuer la manoeuvre de Heimlich est brève : § Tant que le patient est conscient et tousse (obstruction incomplète) on respecte la toux du
patient qui est de toute façon plus efficace que la manoeuvre de Heimlich pour expulser le corps étranger.
§ Si la personne qui s’étouffe perd conscience, il est trop tard pour faire une manoeuvre de Heimlich car la personne est alors hypotonique (poupée de chiffon) et on ne peut à la fois faire la manoeuvre tout en soutenant le patient. Dans ce cas on allonge la personne par terre, on recherche par un examen endobuccal au doigt, la présence d’un CE pharyngé volumineux puis on débute les manoeuvres de réanimation. Le massage cardiaque externe sur un plan dur étant beaucoup plus efficace pour obtenir l’expulsion d’un corps étranger que la manoeuvre de Heimlich.
§ La manoeuvre de Heimlich est donc à pratiquer pendant le court laps de temps où la
personne qui s’étouffe ne parvient plus à tousser mais est encore consciente et tonique.Manoeuvre de Mofenson (enfant < 2 ans)On couche l’enfant à plat ventre sur un de ses avant-bras, lui-même posé sur la jambe en lui tenant la tête avec la main sur laquelle il est couché. Avec l’autre main à plat, on applique jusqu’à 5 claques sur le dos. En cas d’inefficacité on retourne ensuite l’enfant sur le dos et on applique des
pressions verticales sur son sternum.

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V.1.2. Syndrome de pénétration régressif Chaque fois que l’on a suspecté un CE des voies aériennes (sur la base de l’histoire clinique), il faut considérer que le CE est toujours potentiellement présent dans les voies respiratoires et orienter le patient vers l’hôpital (fig 8), même si l’enfant est asymptomatique, Seule exception à cette règle : l’expulsion du CE a été authentifiée par l’entourage
L’examen clinique s’attachera à rechercher : § une diminution unilatérale du murmure vésiculaire § un wheezing § la persistance d’une toux, d’une dyspnée, d’un cornage et d’un tirage qui doivent faire craindre la persistance d’un CE trachéal qui risque de s’enclaver
La radiographie de thorax en inspiration s’attachera à rechercher : § un CE radiopaque (rare) § une distension unilatérale ou piégeage (le terme « emphysème post obstructif » ne devrait plus être utilisé)
§ la radiographie expirée réalisée uniquement si le cliché inspiré est normal, permet de détecter plus sensiblement un piégeage unilatéral de l’air inspiré (figure 4 et 5).
§ une complication liée à la présence du CE (atélectasie ou pneumonie notamment) § attention la radiographie de thorax est le plus souvent normale !
Si l’on constate une diminution unilatérale du murmure vésiculaire et un piégeage ipsilatéral sur la radiographie, la probabilité qu’il y ait effectivement un CE endobronchique est > 90% et on procède à son extraction en bronchoscopie rigide. Dans tous les autres cas un contrôle endoscopique souple est préconisé. L’alternative à
l’endoscopie souple est le scanner thoracique basse dose

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V.1.3. Manifestations respiratoires chroniques ou récidivantes Le diagnostic de CE doit être évoqué devant tout symptôme respiratoire chronique ou récidivant sans étiologie claire, surtout s’il s’accompagne d’anomalies radiologiques récidivantes ou persistantes dans le même territoire (pneumonie, atélectasie, bronchectasies). L’endoscopie
bronchique est indiquée au moindre doute.

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V.3 Organisation de la prise en charge d’un enfant suspect d’avoir inhalé un CE V.3.1. Orientation du patient pour une prise en charge spécialisée
La bronchoscopie diagnostique et thérapeutique (pour l’extraction) est pratiquée dans des centres spécialisés (soit par les pédiatres, soit par les pneumologues, soit par les ORL)
Une tentative d’extraction du CE par du personnel non rompu à la technique n’est pas recommandée L’anesthésie nécessaire à la bronchoscopie rigide de l’enfant nécessite une expertise particulière V.3.2. Mode de transport approprié vers le centre de référence
Tout enfant suspect d’avoir inhalé un CE (sur la base d’un syndrome de pénétration) doit être référé sans attendre vers un centre spécialisé § transport en position assise § si l’enfant est dyspnéique ou si doute sur une épiglottite le transport doit être médicalisé et capable d’intuber l’enfant immédiatement en cas de besoin (SMUR pédiatrique)
§ en prévenant l’équipe d’accueil de l’arrivée de l’enfant

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TTT anaphylaxie

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Le traitement de l’anaphylaxie repose en première intention sur l’adrénaline intramusculaire (= urgence vitale).
6. Le traitement préventif comprend la recherche et l’éviction des agents déclenchants. 7. Il faut munir le patient d’une carte d’allergique signalant la (ou les) sensibilisation(s) et la liste des médicaments et/ou d’aliments susceptibles de contenir l’agent causal.
8. La nécessité de porter une trousse d’urgence et d’être formé à l’utilisation de l’adrénaline autoinjectable doit être proposée selon les étiologies.
9. La nécessité de former tous les professionnels de santé à son diagnostic et à sa prise en
charge (médecins, infirmiers, diététiciens, pharmaciens, pompiers…)

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