médecine du travail Flashcards
Plus de 260 substances sont reconnues réglementairement à risque pour l’enfant à naître en cas d’exposition.
1: Activité physique Avortement, prématurité et hypotrophie sont des effets souvent associés avec l’activité physique au travail (manutention de charges lourdes, station debout prolongée ou
activité physique intense).
Bruit L’exposition aux bruits de basses fréquences est susceptible d’atteindre l’audition lors
d’exposition du foetus à partir de la 25e semaine de grossesse. L’exposition au bruit professionnel durant la grossesse est associée à un risque accru
d’hypotrophie.
Les rayonnements ionisants sont susceptibles d’entraîner avortements, malformations, retards de développement intellectuel, retards de croissance, cancers.
Le travail de nuit et le travail posté (alternance de travail de jour et de nuit) augmentent la survenue d’avortements spontanés, d’accouchements prématurés et de retards de
croissance intra-utérins pour les expositions à partir de 12 semaines d’aménorrhée.
Les métiers qui cumulent les facteurs de risques sont les plus dangereux. Les études existantes ont mis en avant certains métiers :
* les coiffeuses qui manipulent des produits chimiques et piétinent toute la journée ;
* les hôtesses de l’air et autre personnel navigant qui eux aussi passent beaucoup de temps debout, portent des charges lourdes, ont des horaires décalés et sont en plus exposées aux rayonnements cosmiques (ionisants) pendant les vols ;
* les agricultrices sont très exposées aux pesticides, port de charge, zoonoses. * les infirmières ont souvent un travail physiquement éprouvant, avec des horaires décalés, voire de nuit et qui peuvent être exposées à des agents biologiques, des substances chimiques (médicaments anticancéreux, anesthésiques…) ;
* les assistantes vétérinaires sont également susceptibles d’être exposées aux rayonnements ionisants, aux anesthésiques, aux traitements antiparasitaires, à
certaines zoonoses.
Certaines situations de travail sont interdites par la réglementation aux femmes enceintes et allaitantes. Il s’agit par exemple :
* risques biologiques : activités exposant à la rubéole ou à la toxoplasmose si la salariée n’est pas immunisée ;
* exposition à certains produits chimiques (agents classés toxiques pour la reproduction par la réglementation5, benzène, mercure, plomb) ;
* exposition aux rayonnements ionisants au-delà d’un certain niveau. Dans d’autres cas, la réglementation prévoit un aménagement. Par exemple, pour le
travail de nuit, la salariée pendant la grossesse peut demander à être affectée à un poste
de jour.
Le médecin demande, s’il l’estime nécessaire, une adaptation du travail ou une affectation temporaire à un autre poste. Une visite de reprise après le congé de maternité est par ailleurs obligatoire, dans les 8 jours qui
suivent la date de reprise du travail de la salariée
Activité d’un corps radioactif (A) Quantifiée en becquerel (Bq), nombre de désintégrations par seconde. Réduite de moitié
au bout d’une période radioactive.
Quantifiée en grays (Gy), énergie absorbée par unité de masse. Dose (Gy) = Énergie (Joule) / Masse (kg).
Quantifié en sievert (Sv). Dose équivalente = Dose absorbée × Facteur de pondération radiologique. Ce facteur de pondération radiologique (Wr) dépend du type de rayonnement et de
leur « nocivité » ; il vaut 1 pour les rayons X, gamma et bêta, vaut 20 pour les rayons alpha, et est variable pour les neutrons (en fonction de leur énergie). En effet, à dose absorbée égale, les effets biologiques dépendent de la nature des rayonnements (α, β, γ,
X ou neutrons).
Dose efficace (E) Quantifiée également en sievert (Sv). Elle représente la somme des doses équivalentes
pondérées délivrées aux différents tissus et organes du corps. La pondération correspond à l’application d’un facteur de pondération tissulaire (Wt) à la dose équivalente pour chaque organe. Cette notion permet l’évaluation d’une dose corps
entier.
L’exposition aux rayonnements ionisants peut se faire selon trois modes : * externe sans contact cutané (« irradiation ») : la source du rayonnement est extérieure à l’organisme. La source radioactive est située à distance de l’organisme (exposition globale ou localisée). L’irradiation est dans ce cas en rapport avec le pouvoir de pénétration dans le corps des divers rayonnements émis par la source ;
* externe par contact cutané (« contamination externe ») : il y a dépôt sur la peau de corps radioactifs. Par rapport au cas précédent, le contact cutané avec un radioélément peut induire une exposition interne par pénétration du radioélément à travers la peau (altération cutanée, plaie, ou plus rarement à travers une peau saine) ;
* interne (« contamination interne ») : les substances radioactives ont pénétré dans l’organisme soit par inhalation (gaz, aérosols), par ingestion, par voie oculaire ou par voie percutanée (altération cutanée, plaie). Après pénétration dans l’organisme, l’exposition interne de l’organisme se poursuivra tant que la substance radioactive n’aura pas été éliminée naturellement par l’organisme et
que celle-ci continuera d’émettre des particules ionisantes.
Signalons que la majorité des expositions d’origine professionnelle sont des expositions externes. L’exposition reçue par l’organisme dépend alors de :
* la nature du rayonnement (activité et nature du radioélément) ; * la distance à la source : plus l’organisme est éloigné de la source d’exposition, moins la dose absorbée sera forte (varie en fonction inverse du carré de la distance : quand la distance double, la dose est divisée par 4) ;
* la durée de l’exposition ;
* l’épaisseur et la composition des écrans éventuels.
logiques de ces rayonnements. Cette ionisation affecte les cellules des tissus ou des organes exposés, de sorte que les processus biologiques des cellules sont perturbés. Cela peut conduire à :
* l’ionisation des molécules (radiolyse), modifiant leurs propriétés chimiques. Les constituants chimiques de la cellule vivante ne peuvent plus alors jouer leur rôle ;
* l’altération de l’ADN, en particulier ruptures simples brins et doubles brins. Un système de réparation enzymatique dans la cellule permet de réparer rapidement les lésions de premier type (ruptures simples brins). Dans les autres cas, la réparation peut être incomplète. Ces lésions d’ADN, mal réparées, peuvent, dans certains cas, empêcher la reproduction cellulaire ou entraîner la mort de la cellule. Cette mortalité cellulaire est liée à l’importance de l’irradiation : le nombre de cellules tuées est directement proportionnel à la dose reçue par la matière vivante.
Une réparation incomplète peut entraîner des effets à long terme (cancers). L’importance et la nature des lésions cellulaires, pour une même dose d’exposition, dépendent des facteurs suivants :
* mode d’exposition (externe ou interne) ; * nature des rayonnements ; * débit de la dose reçue (une même dose reçue en peu de temps est bien plus nocive que si elle est étalée dans le temps) ;
* certains facteurs chimiques ou physiques influant sur la sensibilité cellulaire (température, présence de certaines substances chimiques telles que l’oxygène) ;
* type des cellules exposées : les cellules qui ont un potentiel de multiplication important (dites « indifférenciées », telles les cellules de la moelle osseuse) sont
d’autant plus « radiosensibles ».
Les effets sur l’organisme des rayonnements sont de deux types : * les effets à court terme, dits déterministes : ils sont liés directement aux lésions cellulaires et apparaissent à partir d’un certain seuil d’irradiation. Les tissus les plus sensibles sont les tissus reproducteurs, les tissus impliqués dans la
formation des cellules sanguines (rate, moelle osseuse…), la peau. Une
irradiation locale cutanée peut entraîner par exemple, selon les doses, un érythème, une ulcération ou une nécrose. En cas d’irradiation globale du corps humain, le pronostic vital est lié à l’importance de l’atteinte des tissus les plus radiosensibles (moelle osseuse, tube digestif). Pour des rayonnements gamma ou X, à partir de 4,5 grays (Gy), la moitié des accidents par irradiation sont mortels en l’absence de traitement ;
* les effets à long terme et aléatoires(ou stochastiques) : cancers et anomalies génétiques. Le délai de survenue de la maladie est long : de l’ordre de 5 ans pour les leucémies, jusqu’à 50 ans pour les autres cancers. Il n’a pas été possible de mettre en évidence l’existence d’un seuil pour les effets aléatoires. On considère donc que toute dose, aussi faible soit-elle, peut entraîner un risque
accru de cancer.
B: Les trois principes de radioprotection La radioprotection est fondée sur trois idées maîtresses : * la justification : l’utilisation de rayonnements ionisants doit apporter un bénéfice par rapport au risque radiologique ;
* l’optimisation : maintenir les expositions ou les probabilités d’exposition aussi basses que raisonnablement possible, compte tenu des impératifs techniques et économiques (principe ALARA, « as low as reasonably achievable ») ;
* la limitation des doses individuelles, respectant les valeurs limites réglementaires, reposant sur deux principes : exclure les effets déterministes, en maintenant les doses inférieures aux seuils connus (protection absolue) ; réduire les effets
stochastiques pour lesquels il n’existe pas de seuil.
agnostic. La recherche de la rythmicité des symptômes ou des signes cliniques en fonction de
l’activité professionnelle est souvent un élément important à rechercher. Elle résulte de la confrontation de la chronologie des expositions aux différentes nuisances au cours de l’exercice professionnel avec la chronologie de l’apparition ou de la disparition des signes de la maladie.
On parle alors de rythme professionnel.
L’établissement du lien entre la maladie et l’exposition est d’autant plus facile qu’il existe un délai court entre l’exposition à la nuisance incriminée et l’apparition de la maladie. Dans ce cas il est possible d’analyser par l’interrogatoire les effets liés à la suppression des expositions (vacances, week-end) et à la réexposition (retour au poste). Par exemple, l’asthme et les dermites se prêtent tout à fait à cette approche car on note une amélioration ou une disparition des signes cliniques après la cessation de l’activité professionnelle pendant plusieurs jours et la réapparition des symptômes lors de la nouvelle exposition professionnelle. L’établissement du lien est plus difficile quand le temps de latence est important
(délai entre le début de l’exposition et la survenue de la maladie) qui est parfois de plusieurs dizaines d’années comme cela est souvent le cas des pathologies chroniques (par exemple pneumoconioses ou des cancers). La recherche d’autres pathologies
professionnelles associées constitue des argume
Certaines pathologies peuvent contre-indiquer le travail à des postes dits de « sécurité » — le poste de sécurité est un poste de travail où il existe un risque d’accident grave en cas de défaillance subite de l’opérateur ; par exemple, couvreur, chauffeur poids lourd, conducteur de centrale nucléaire… Les pathologies entraînant potentiellement des pertes de connaissance brutales, telles que l’épilepsie ou le diabète insulinodépendant ou insulinorequérant peuvent poser par exemple un problème en cas de déséquilibre pour ce genre de poste.
* Les efforts physiques (liés, par exemple au port de charge) peuvent être contreindiqués dans les suites de certaines pathologies cardiaques.
* Le diabète ou l’épilepsie peuvent nécessiter un travail à horaires fixes, voire être
incompatibles avec certains postes de travail de nuit ou en horaires alternants.
La visite de pré-reprise permet au médecin du travail d’anticiper sur la reprise du patient. Cette visite ne peut se faire qu’à l’initiative du patient, de son médecin traitant, du médecin du travail11ou du médecin-conseil. Il est donc important que le médecin traitant
informe son patient de cette possibilité
s patients qui sont en arrêt de travail de plus de 1 mois. Cependant, rappelons que tout salarié a toujours la possibilité de demander une con
Pour les arrêtsde plus de 60 jours, dès que l’employeur a connaissance de la date de la fin de l’arrêt de travail, il saisit le service de santé au travail qui organise une visite de reprise avec le médecin du travail dans les huit jours à compter de la reprise du travail
par le salarié. La visite de reprise est obligatoire pour tout arrêt de plus de 60 jours. Mais attention, si un aménagement de poste est prévisible, il faut l’anticiper avec une visite de pré-
reprise.
1: Temps partiel thérapeutique La reprise de travail à temps partiel pour motif thérapeutique (TPT) est prescrite par le médecin traitant lorsqu’il estime que son patient ne peut pas reprendre une activité à temps plein, mais qu’il juge que la reprise d’une activité peut contribuer à son
rétablissement.
quoi s’agit-il ? Lorsqu’un patient rencontre des difficultés dans son poste de travail du fait de son état de santé, une reconnaissance en qualité de travailleur handicapé peut être envisagée pour aider le salarié à rester au travail (aides financières pour adapter le poste ou financer une reconversion).
Comment ? Un dossier complété par le médecin traitant, le médecin du travail
et le patient doit être adressé à la maison départementale des personnes handicapées (MDPH), qui, après étude du dossier, reconnaîtra le statut de travailleur handicapé
pour une durée déterminée (5 ans généralement, puis à renouveler).
état de santé global trop dégradé, le patient peut parfois bénéficier d’une invalidité par l’assurance maladie (sauf si la pathologie a été reconnue en accident du travail ou maladie professionnelle). Celle-ci est accordée par le médecin-conseil lorsque le patient a perdu plus des deux tiers de ses capacités de travail. La rémunération du patient est de
l’ordre de 30 à 50 % de son salaire selon la catégorie d’invalidité.
- L’interrogatoire professionnel est un élément clé pour étayer un lien entre l’activité professionnelle et une pathologie. Cela comporte notamment le curriculum laboris,
le descriptif précis des tâches réalisées, la recherche d’un rythme professionnel.
- Certaines pathologies courantes peuvent avoir une étiologie professionnelle. La plupart sont décrites dans les tableaux de maladies professionnelles. Voici
quelques exemples : – les troubles musculo-squelettiques (TMS) liés aux travaux répétitifs ; – les pathologies allergiques ; – les maladies infectieuses ; – les pneumoconioses ; – les pathologies cancéreuses ; – les plaques pleurales liées à l’exposition à l’amiante ;
– la surdité liée au bruit.
- La visite de reprise est obligatoire pour tout arrêt de plus de 60 jours. Mais attention, si un aménagement de poste est prévisible, il faut l’anticiper avec une
visite de pré-reprise.
Les SST ont une action principalement préventive. Cela couvre les actions sur le terrain (évaluer un risque, réduire les niveaux d’exposition, etc.) mais aussi le suivi de santé qui
est une action de prévention secondaire.
Il existe également une visite de mi-carrière (45 ans) pour anticiper une désinsertion professionnelle qui pourrait survenir en raison de l’âge, des pénibilités professionnelles subies ou d’une maladie chronique. Enfin, il existe une visite de fin de carrière ou de fin d’exposition à des
risques particuliers, par exemple chimiques, afin de mettre en place un suivi post-
s. Des visites intermédiaires peuvent être confiées par le médecin du travail aux infirmiers du service de santé au travail. Les salariés « hors poste de travail à risque » bénéficient désormais d’une visite
d’information de prévention à l’embauche et de façon périodique, au moins tous les 5 ans13. Cette visite d’information de prévention peut être déléguée à un infirmier de santé au travail, qui adressera le salarié au médecin du travail en cas de problème.
L
2: Fiche d’entreprise Le médecin du travail est chargé d’établir et de mettre à jour une fiche d’entreprise, sur laquelle sont consignés notamment les risques professionnels, ainsi que son avis sur les dangers existants dans l’entreprise ou les contraintes liées à l’organisation du travail et les préconisations pour réduire l’exposition à ces risques professionnels.
3: Fiche d’aptitude/inaptitude Le médecin du travail formule une aptitude au poste de travail uniquement pour les
salariés exposés à des risques particuliers. Cette fiche est transmise à l’employeur, éventuellement accompagnée de préconisations sur l’adaptation du poste de travail, mais sans information sur la pathologie du salarié. Le médecin du travail formule parfois une inaptitude au poste travail. Ceci impose à
l’employeur de chercher un autre poste adapté aux capacités restantes du salarié. Si l’employeur ne trouve pas un poste compatible avec les capacités du salarié, ce dernier
est licencié pour inaptitude médicale.
Le médecin traitant et le médecin du travail ne peuvent échanger des informations que par l’intermédiaire du patient
— car le médecin du travail n’est pas considéré comme participant pas aux soins.
mployeur. La démarche d’évaluation est constituée de trois étapes.
1. Identification et caractérisation des dangers auxquels sont exposés les salariés à partir d’une bonne connaissance des postes de travail. Dans le cadre des risques chimiques, la connaissance de la composition des produits se fait essentiellement à l’aide des fiches de données de sécurité des produits commerciaux (fiches élaborées par les fabricants de produits et transmises aux entreprises utilisatrices).
2. Évaluation de l’exposition : celle-ci se fait à partir de mesures d’ambiance et individuelles (mesures des niveaux sonores pour un atelier bruyant, mesures atmosphériques d’un composé chimique dans un atelier pollué) ou des indicateurs biologiques d’exposition (toxiques ou métabolites mesurés dans les milieux biologiques des sujets exposés). Les études ergonomiques des postes de travail y contribuent également.
3. Estimation des risques encourus : cela peut reposer sur la comparaison entre les expositions mesurées et les valeurs limites d’exposition, qui sont des valeurs à ne pas dépasser pour protéger la santé des travailleurs — ces valeurs limites, fondées sur des relations dose-réponse publiées dans la littérature, existent pour un grand nombre d’agents chimiques dangereux, l’amiante, le bruit, les rayonnements ionisants…
À partir de cette évaluation des risques, un plan d’action est alors défini pour
diminuer les risques en fonction des priorités.