maladie infectieuses Flashcards
Po ints importants EI
■ infection rare mais grave.
■ Le diagnostic repose sur clinique, bactériologie et imagerie (échocardiographie++).
■ Staphylocoques (S. aureus++) et streptocoques = 80 % des cas d’EI. La porte d’entrée doit être recherchée et TTT.
■ L’identification de l’agent infectieux responsable est cruciale pour le diagnostic et TTT : 3 hémoc aéro-anaérobies doivent être prélevées avant ATB si suspicion d’El.
■ Si le diagnostic d’El est suspecté (ex d’hémoc + à un agent infectieux responsable d’El), une échocardiographie doit être réalisée le plus rapidement possible et répétée si la première est -.
■ Les complications cérébrales et cardiaques sont les les + fq et + graves.
■ La PEC d’un patient atteint d’EI est hospitalière et doit faire intervenir une équipe multidisciplinaire expérimentée.
■ TTT: ATB parentérale prolongée ± chirurgie valvulaire.
■ Les indications de l’antibioprophylaxie de l’EI sont restreintes aux procédures dentaires invasives chez des patients porteurs de prothèses valvulaires et/ou ayant des ATCD d’EI et/ou une cardiopathie congénitale cyanogène avec shunt persistant.
Définition EI
- infection d’une ou plusieurs valves cardiaques, natives ou prothétiques, le + svt par une bactérie, plus rarement par un champignon.
-Les agents infectieux gagnent la circulation sanguine via une porte d’entrée qu’il convient de rechercher et de traiter le cas échéant , puis se fixent au niveau de la valve.
Cardiopathie à haut risque de EI
Groupe A : cardiopathies à haut risque
* Prothèses valvulaires (mécaniques, homogreffes ou bioprothèses)
* Cardiopathies congénitales cyanogènes avec shunt persistant et dérivations chirurgicales (pulmonaire systémique)
* Antécédents d’El
Cardiopathies à risque moins élevé
Groupe B
* Valvulopathies : IA, IM, RA
* Prolapsus de la valve mitrale avec IM et/ou épaississement valvulaire
* Bicuspidie aortique
* Cardiopathies congénitales non cyanogènes sauf CIA (non à risque)
* Cardiomyopathie hypertrophique obstructive (avec souffle à l’auscultation)
ÉPIDÉMIOLOGIE EI
-Maladie rare (incidence annuelle d’environ 35 cas par million d’habitants en FR) et grave (mortalité hospitalière ~ 20 à 25 %).
-touche davantage l’homme et elle est plus fq après 70 ans.
-Après l’éradication du RAA et la quasi-disparition des valvulopathies rhumatismales, d’autres facteurs prédisposants sont apparus :
*toxicomanie IV
*prothèses valvulaires,
*scléroses valvulaires dégénératives,
*réalisation d’actes invasifs à risque de bactériémie
*implantation de dispositifs intracardiaques, responsables d’EI liées aux soins.
-Deux conséquences :
*la non-diminution de l’incidence des El
*la modification du profil microbiologique de l’El.
-Dans les études observationnelles récentes réalisées dans des pays industrialisés, les staphylocoques ont supplanté les streptocoques oraux et occupent la première place dans la répartition des agents infectieux responsables d’El.
MICROBIOLOGIE EI
- Staphylococcus aureus est la bactérie la plus souvent impliquée. La proportion de staphylocoques coagulase négative augmente, (El sur prothèse+++).
- Les streptocoques les + fq sont les oraux=buccodentaire, et Streptococcus gallolyticus.
- Des bactéries à croissance lente (bactéries du groupe HACEK, Granulicatella spp. et Abiotrophia spp….) peuvent être à l’origine d’El. Leur détection est favorisée par l’incubation prolongée des flacons d’hémoculture jusqu’à 14 j->indispensable de prévenir le bactériologiste de la suspicion d’El.
- Dans 5 à 10 % des El, les hémocultures restent - et le + svt elles sont imputables à une ATB mise en route préalablement à la réalisation des hémoc ou à des bactéries à développement intraC, non cultivables sur les milieux standards (Coxiella bruneetii, Bartonella spp., Tropheryma whipplei…).
Le diagnostic positif de EI
■ est évoqué sur l’association d’une fièvre et d’un souffle cardiaque nouveau ou modifié, ou devant un tableau d’infection multifocale et/ou la mise en évidence d’un agent infectieux, responsables d’EI
■ est également évoqué devant une bactériémie à une bactérie responsable d’EI,
- est confirmé par une anomalie intracardiaque.
Toute fièvre inexpliquée chez un patient ayant une valvulopathie est une EI jusqu’à preuve du contraire.
Arguments cliniques du diagnostic d’EI
■ Maladie systémique, présentation très polymorphe
- Forme typique associant :
* signes généraux (fièvre + AEG) ;
* + signes cardiaques (apparition ou modification d’un souffle) ;
* + signes extracardiaques (localisations infectieuses et manifestations emboliques cérébrales/extra-cérébrales et immunologiques.).
■ Formes trompeuses fréquentes :
* fièvre nue, aiguë ou prolongée ;
* arthralgies, lombalgies fébriles ;
* formes révélées par une complication inaugurale (IC fébrile, signes neuro fébriles, emboles) ;
* alternance épisodes de fièvre - périodes d’apyrexie, spontanées ou secondaires à une ATB prescrite sans diagnostic étiologique. Dans ce contexte, la récidive de la fièvre à l’arrêt de l’ATB est évocatrice du diagnostic d’El.
Arguments microbiologiques du diagnostic des EI
Les hémocultures
■ Examen fondamental : identification de l’agent infectieux pour cibler l’ATB.
■ La quantité de sang mise en culture conditionne la sensibilité de l’examen : le volume optimal est de 40 à 60 mL chez l’adulte (soit trois hémoc).
■ Dès la suspicion diagnostique et avant toute ATB :
* 3 prélèvements sur 24 heures, espacés d’au moins 1 H, pour cultures aéro-anaérobies ; en cas de sepsis, 2 à 3 hémoc en moins d’une H avant de démarrer l’ATB en urgence ;
* chacun à partir d’une ponction veineuse distincte ;
* y compris en l’absence de fièvre ou de frissons.
En cas d’hémocultures négatives
■ Si ATB préalable : l’interrompre et répéter les hémoc (3 prélèvements/24 h) après au moins 72 H d’arrêt de ATB , en l’absence de critères nécessitant un traitement urgent (végétation ou abcès évident à écho cardiaque, destruction valvulaire, sepsis ou choc septique).
■ En absence d’ATB préalable :
* réaliser sérologies et PCR (sur valve cardiaque en cas de chirurgie valvulaire) Coxiella bumetti et Bartonella spp. ;
* prendre un avis spécialisé.
Arguments échographiques du diagnostic EI
Échographie cardiaque
■ L’échocardiographie permet d’affirmer le diagnostic d’EI quand elle montre des lésions caractéristiques d’EI.
■ ETT : examen de 1ere intention car rapide, non invasif, aisément accessible
■ ETO : fqment indiquée compte tenu d’une meilleure sensibilité pour détecter des végétations (> 90 % versus 70 % pour ETT) en particulier en cas d’EI sur prothèse.
■ La 1ère écho doit être réalisée dès connaissance de la + des hémoc à germe endocarditogènes.
- En cas de forte présomption clinique et de - de l’écho initiale : répéter l’examen 7 à 10 j plus tard, les anomalies pouvant être détectées de façon retardée même sous ATB. Une échocoeur N n’élimine pas le diagnostic.
■ D’autres examens d’imagerie peuvent être réalisés pour documenter l’atteinte cardiaque si l’échocardiographie est non contributive (TEP scanner ++).
Lésions recherchées en échographie cardiaque d’EI
■ Végétations.
■ Perforations valvulaires.
■ Abcès péri-valvulaire, abcès septal.
- Désinsertion prothétique récente.
- Bilan du retentissement cardiologique également réalisé lors de l’écho
■ Étude de la fonction systolique.
- Quantification des fuites valvulaires.
PRINCIPALES LOCALISATIONS EMBOLIQUES, ET AUTRES PRINCIPALES COMPLICATIONS EI
- complications emboliques sont présentes chez 45 % des patients et peuvent toucher plusieurs organes simultanément.
- Localisations habituelles pour les El du coeur gauche
- Localisations cérébrales (25 % des cas, 2e cause de décès) : symptomatiques (AVC, AIT, convulsions fébriles, tbl de la conscience, sd méningé, mais parfois asymptomatiques-> Tout signe neuro fébrile doit faire évoquer le diagnostic d’EI et conduire à l’auscultation cardiaque et à la réalisation d’hémoc. Mécanismes divers et +/- intriqués : ischémique, hémorragique, infectieux (méningite, abcès cérébral, anévrismes mycotiques).
- Localisations extra-cérébrales (30 % des cas) : rate, reins et foie : abcès ou infarctus, membres= tableau d’ischémie aiguë ou subaiguë d’un membre (pouls périph++) ; arthrite (des petites et grosses articulations), spondylodiscite, coronaires= ischémie myocardique, peau : examen de l’ensemble du revêtement cutané pour rechercher des hémorragies sousunguéales en flammèche ou des emboles périphériques
- Anévrisme infectieux (“mycotique”) de toutes localisations, aux csq graves (hémorragie cataclysmique 2nd à leur rupture).
*Localisations habituelles pour les El du coeur droit - EP fqment multiples et massives (infarctus pulmonaires, abcès).
- Toux et/ou dyspnée d’intensité variable.
Manifestations immunologiques des EI
-La végétation est à l’origine de manifestations immuno par la circulation d’Ag entraînant des complexes immuns qui peuvent se déposer et entraîner des lésions de vascularite.
■ Les manifestations cliniques
* Purpura vasculaire.
* Faux panaris d’Osler (nodosités douloureuses, fugaces, siégeant à la pulpe des doigts ou des orteils).
* Erythème palmoplantaire de Janeway
En cas de suspicion d’EI, en pratique
- Bilan diagnostique initial
■ Examen clinique.
■ Hémocultures.
■ Échographie cardiaque. - Recherche de critère de gravité : IC non maitrisée par un TTT / choc cardiogénique, choc septique
- Recherche de localisations extracardiaques sur point d’appel, ou si incertitude sur le diagnostic d’EI (recherche de critères diagnostiques supplémentaires) :
* scanner TAP et/ou TEP scan ;
* IRM cérébrale (systématique en préopératoire). - PEC de la porte d’entrée si elle est évidente et au 1er plan (ex : abcès dentaire,
infection sur cathéter…)
Complications cardiaques EI
■ 1ère cause de décès au cours de l’EI et 1ère indication chirurgicale.
■ IC, le plus souvent G.
■ Autres complications plus rares :
* péricardite,
* insuffisance coronarienne (par emboles, abcès compressifs ou sepsis),
* troubles de conduction.
Complications infectieuses des EI
- souvent un mode de révélation de l’EI : arthrite, spondylodiscite, abcès (splénique, rénal, cérébral, musculaire. ..), sepsis ou choc septique…
Critères d’hospitalisation EI:
La prise en charge d’un patient atteint d’EI doit toujours être conduite en milieu hospitalier par une équipe multidisciplinaire habituée à ce type de PEC
TTT antibiotique en cas de EI
- Principe général : obtenir l’éradication microbienne définitive au site de l’infection (endocarde/végétation ± autres loca) qui est difficile à obtenir car :
- l’endocarde est faiblement vascularisé,
- la fibrine protège les bactéries de la phagocytose,
- l’inoculum est important,
- les bactéries sont en phase de croissance lente,
- la bactériémie est permanente avec recolonisation régulière des végétations.
■ D’où la nécessité : - d’une ATB bactéricide, prolongée et à fortes doses, constamment administrée par voie parentérale à la phase initiale,
- d’une actualisation régulière des protocoles d’anti biothérapie
- d’informations bactériologiques indispensables pour la bonne conduite de l’ATB en fonction de l’agent infectieux.
Schémas thérapeutiques de l’EI
■ On débute une ATB probabiliste Juste après les prélèvements des hémoc si :
* sepsis/choc septique,
* forte suspicion clinique d’EI (d’autant plus si images évocatrices en échographie cardiaque),
* indication de chirurgie valvulaire en urgence.
- Dans toutes les autres cas, l’ATB est documentée, adaptée aux résultats des hémoc.
- Il n’existe pas de critère de guérison formel. Seule l’absence de rechute permet de conclure à la guérison.
- Dans le suivi sous ATB, il faut surveiller la courbe de température, contrôler les hémoc à 48h/72h du début de l’ATB adaptée et prévoir une surveillance échocardiographique régulière.
Traitement de la porte d’entrée des EI
Elle doit être recherchée systématiquement, orientée par la nature de l’agent infectieux (T-152-4). Son traitement dépend de sa nature.
PRÉVENTION DES EI
-prévention primaire (cardiopathie à risque) et secondaire (après EI)
-Les médecins généralistes et les dentistes jouent un rôle essentiel dans la prévention.
ÉDUCATION À LA SANTÉ
■ Maintien d’un bon état buccodentaire et consultation chez le dentiste 1 à 2 fois/an.
* Surveillance cardiologique régulière.
■ Hygiène cutanée (désinfection des plaies, éviter toute effraction cutanéo-muqueuse : piercing, tatouage, acupuncture, cathéters…).
- Consulter un médecin en cas de fièvre, et exploration de toute fièvre sans cause évidente (hémoc, pas d’ATB “à l’aveugle”, avis spécialisé).
■ Limitation des gestes invasifs, en particulier endovasculaires.
ANTIBIOPROPHYLAXIE DE L’EI
Argumentation
■ L’EI survient après une bactériémie.
■ Certains actes médicaux, ++ dentaires ( brossage des dents), peuvent entraîner une bactériémie.
■ Les agents infectieux en cause sont habituellement sensibles aux ATB.
■ La prévention des El 2nd à un acte à risque de bactériémie est justifiée chez les patients à haut risque d’EI qui doivent subir une procédure à haut risque d’EI.
■ Ces schémas rejoignent les règles générales de l’antibioprophylaxie : pic d’activité de l’ATB maximal au moment du geste ; limiter la durée à celle du risque de bactériémie. Recommandations
■ L’antibioprophylaxie de I’El n’est justifiée que chez les patients à haut risque d’EI :
* porteurs de prothèse valvulaire,
* ayant un antécédent d’EI,
* porteurs d’une cardiopathie congénitale cyanogène,
ET qui doivent avoir les soins dentaires à haut risque : gestes nécessitant une manipulation de la gencive ou de la région péri-apicale ou une effraction muqueuse.
■ Dans les autres situations, et notamment pour les autres cardiopathies ou les procédures portant sur les voies aériennes, digestives, urinaires, ou cutanées, l’antibioprophylaxie n’est pas justifiée.
Modalités
■ Amoxicilline per os dose unique dans l’heure précédant le geste.
■ En cas d’allergie aux B-lactamines : clindamycine.
■ Remise d’une carte de patient à risque d’endocardite à présenter avant toute procédure bucco-dentaire.
Points importants bactériémie
■ Le diagnostic repose sur la réalisation de 2 à 3 hémoc (soit 4 à 6 flacons, chacun rempli avec 10 mL de sang) avant toute ATB.
- Rechercher les signes de gravité : sepsis ou choc septique.
■ En cas de suspicion d’infection sur cathéter veineux central, prélever des hémoc sur le cathéter et en périphérie.
■ Rechercher systématiquement la porte d’entrée, un éventuel foyer infectieux et
les loca 2nd septiques.
Définition Bactériémie/Fongémie :
- la définition est biologique : présence de bactéries/champignons dans le sang.
■ Les bactériémies et fongémies sont généralement associées à des stigmates d’infection (fièvre, sd inflammatoire biologique).
■ Il faut distinguer la porte d’entrée (muqueuse ou plaie cutanée, inoculation), l’éventuel foyer infectieux (pneumonie, pyélonéphrite, colite, méningite…), les loca 2nd(spondylodiscite…) et l’éventuel relai endovasculaire (EI…). - Un quart des bactériémies/fongémies sont associées à des signes de détresse hémodynamiques (sepsis, choc septique).