Nutrition diabetologie Flashcards

1
Q

I. Diagnostiquer un diabète chez l’adulte et l’enfant A. Critères diagnostiques du diabète sucré et des états prédiabétiques

A

A. Critères diagnostiques du diabète sucré et des états prédiabétiques
A Le diabète sucré est un état d’hyperglycémie chronique associé à un risque de complications. Il est défini sur le seuil de glycémie à partir duquel il existe un risque significatif de développer des complications de microangiopathie, spécifiques du diabète, et plus précisément une rétinopathie diabétique (tableau 8.1).
Tableau 8.1 A Critères diagnostiques des différents états de tolérance glucidique chez l’enfant et l’adulte en fonction de la glycémie mesurée sur plasma veineux
Tolérance glucidique normale
GAJ < 1,10 g/L (6,1 mmol/L)
ou GA2h < 1,40 g/L (7,8 mmol/L) Anomalie de la glycémie à jeun et intolérance au glucose
GAJ ≥ 1,10 g/L (6,1 mmol/L) et < 1,26 g/L (7 mmol/L) : anomalie de la glycémie à jeun Ou GA2h ≥ 1,40 g/L (7,8 mmol/L) et < 2 g/L (11,1 mmol/L) : intolérance au glucose Diabète sucré et diabète prégestationnel
GAJ ≥ 1,26 g/L (7,0 mmol/L), à deux reprises ou glycémie à n’importe quel moment de la journée ≥ 2 g/L (11,1 mmol/L) ou GA2h ≥ 2 g/L (11,1 mmol/L)
GA2h : glycémie 2 heures après une hyperglycémie provoquée par voie orale (HGPO) de 75 g de glucose en solution dans 200 mL d’eau ; GAJ : glycémie à jeun après un jeûne nocturne de 8 heures.
Les personnes présentant une anomalie de la glycémie à jeun et/ou une intolérance au glucose sont à haut risque d’évoluer vers un diabète de type 2 (DT2) et sont par conséquent considérées comme présentant un « prédiabète » dans le cadre d’un syndrome métabolique (glycémie à jeun ≥ 1,10 g/L).

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2
Q
  1. Diabète de type 1 (DT1)
A

résulte d’une destruction des cellules β des îlots de Langerhans conduisant à un déficit absolu en insuline.
Connaissances
a. Mécanisme auto-immun (classé DT1a) * B Est retrouvé chez environ 10 % des personnes avec un diabète (environ 300 000 personnes en France).
* Représente près de 90 % des diabètes de l’enfant. * Entraîne la destruction auto-immune (lymphocytes CD4) des cellules β des îlots de Langerhans conduisant plus ou moins rapidement à un déficit absolu en insuline.
* Des marqueurs auto-immuns peuvent être retrouvés : auto-anticorps anti-GAD (glutamic acid decarboxylase, GAD65 ; les plus spécifiques), auto-anticorps anti-tyrosine phosphatase IA-2 et auto-anticorps anti-insuline sont les trois principaux recherchés. Un ou plusieurs de ces anticorps sont retrouvés chez 85 à 90 % des individus au moment du diagnostic. Cependant, 3 % des témoins sont porteurs d’anticorps à taux faibles et jusqu’à 8 % des personnes avec un DT2 (alors reclassé en diabète auto-immun lent, type LADA pour latent autoimmune diabetes in adults).
* Il existe une forte association avec les gènes HLA de classe II (les haplotypes DR3 et DR4),
qui ne sont plus recherchés en pratique courante.
* La présence d’un surpoids et/ou d’une obésité n’est pas incompatible avec le diagnostic
(auto-immunité).
* Ces patients ont un risque augmenté (+ 20 % environ) de présenter d’autres maladies auto-immunes telles qu’une maladie de Basedow, une thyroïdite de Hashimoto, une maladie d’Addison, un vitiligo, une maladie coeliaque, une maladie de Biermer.
b. Idiopathique (classé DT1b) * Certaines formes de DT1 (insulinopénie totale avec cétose marquée) n’ont pas d’étiologie connue et ne présentent aucun marqueur d’auto-immunité. Il existe cependant bien une carence absolue en insuline et les personnes atteintes sont sujettes à l’acidocétose et doivent être initialement traitées par l’insuline.
* Ces patients représentent une minorité des DT1 et la plupart d’entre eux sont d’origine
africaine ou asiatique.
* Le besoin d’une insulinothérapie peut être variable dans le temps (sevrage en insuline possible après rééquilibre initial de la glycémie) et ces patients peuvent, par la suite, évoluer vers un DT 2 plus classique traité par antidiabétiques oraux.

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3
Q

Pas fini

A
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4
Q

I. Épidémiologie

A

L’obésité est une maladie chronique évolutive exposant à un risque de complications somatiques (respiratoires, mécaniques, cardiovasculaires, métaboliques), psychologiques et sociales. L’obésité est fréquente : en France, en 2015, elle touchait environ 17 % des adultes et 3 à 4 % des enfants (étude ESTEBAN, 2015). Environ 50 % des adultes et 16 à 20 % des enfants sont en surpoids ou obèses. Cette prévalence est en augmentation chez l’adulte, stable en pédiatrie, sauf chez les adolescentes où elle a tendance à augmenter, mais évolue différemment selon les régions (les régions du Nord et de l’Est sont les plus touchées ainsi que les départements et régions d’outre-mer).
La prévalence de l’obésité augmente avec l’âge et est plus élevée dans les classes sociales défavorisées.

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5
Q

II. Définitions de l’obésité

A

A. Généralités
A Selon l’OMS, l’obésité correspond à « un excès de masse grasse entraînant des conséquences néfastes pour la santé ».
Chez l’adulte jeune en bonne santé, la masse grasse corporelle représente habituellement 10 à 15 % du poids corporel de l’homme et 20 à 25 % de celui de la femme.
Les différentes méthodes de mesure de la composition corporelle n’étant pas d’usage clinique courant, la masse grasse à risque pour la santé est estimée à partir de l’indice de masse corporelle (IMC) :
IMC kg m poids
taille
/ 2
2

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6
Q
A

Chez l’enfant, la relation entre masse grasse et IMC n’est pas linéaire, car la corpulence varie physiologiquement au cours de la croissance et est un peu différente selon le sexe, ce qui fait que l’IMC normal varie avec l’âge de l’enfant.L’IMC, une fois calculé, doit donc être reporté sur les courbes de corpulence (fig. 7.1) de référence, filles et garçons, selon les normes internationales de l’International Obesity Task Force (IOTF). Un enfant est dit en surpoids si son IMC le situe au-dessus de la courbe IOTF 25 (qui correspond à un IMC de 25 kg/m 2 à 18 ans) ; il est dit en situation d’obésité lorsque son IMC le situe au-dessus de la courbe IOTF 30.Un bébé est normalement potelé jusqu’à l’âge de 1 an. Après cet âge, l’enfant commence à marcher ; sa corpulence diminue jusqu’à ses 6 ans environ, puis elle réaugmente : c’est la période dite du rebond d’adiposité. Si ce rebond survient avant l’âge de 5 ans, celui-ci est dit précoce et signe la prédisposition de l’enfant à l’excès de poids.
Trois types de cinétique de courbe peuvent se voir chez l’enfant obèse (fig. 7.2) : * absence de rebond d’adiposité (pas de redescente d’IMCaprès 1 an), forme grave qui justifie un avis spécialisé ;
* rebond d’adiposité précoce autour de 3 ans : situation très majoritaire dans l’obésité dite
commune ;
* croisement des couloirs après l’âge du rebond physiologique, plus rare, devant faire rechercher une obésité secondaire.La mesure du tour de taille est importante chez l’enfant : il existe une obésité abdominale lorsque le rapport tour de taille/taille (TT/T) est supérieur à 0,5 (voir plus loin).

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7
Q
A

C. Chez l’adulte
Chez l’adulte (entre 18 et 65 ans), l’obésité est définie par un IMC ≥ 30 kg/m2 ; ce seuil est associé à une augmentation du risque de comorbidités et de mortalité. Les seuils sont les mêmes chez l’homme et chez la femme (tableau 7.1).
Tableau 7.1 A Définition et gradation de l’obésité chez l’adulte
Classification IMC (kg/m 2 ) Poids normal 18,5 à 24,9 Surpoids 25 à 29,9 Obésité stade I (modérée) 30 à 34,9 Obésité stade II (sévère) 35 à 39,9 Obésité stade III (massive) ≥ 40

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8
Q

III. Évolution naturelle de la prise de poids, facteurs prédisposants, impact des régimes restrictifs
A. Généralités

A

B L’obésité est une maladie chronique évolutive. Son évolution naturelle se fait le plus souvent vers une aggravation progressive :
* du rebond d’adiposité précoce au surpoids ; * puis à l’obésité ;
* puis à l’aggravation de celle-ci jusqu’à l’adolescence et l’âge adulte ; 50 à 70 % des adolescents obèses le restent à l’âge adulte.
Il existe un impact négatif des régimes restrictifs qui aggravent la prise de poids sur le long cours.

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9
Q

B. Chez l’enfant

A

Le surpoids puis l’obésité de l’enfant résultent le plus souvent d’une interaction entre une susceptibilité génétique, modulée par une éventuelle influence épigénétique, et un environnement à risque. Les facteurs génétiques, environnementaux, psychologiques, sociaux et biologiques s’associent et interagissent entre eux.
Les facteurs de prédisposition de l’enfant trouvent pour la plupart leur origine très précocement dans la vie, au moment de la période des 1000 premiers jours de vie (de la conception aux 2 ans de l’enfant) et cela explique l’existence très fréquente d’un rebond d’adiposité précoce : * facteurs de prédisposition génétique (l’obésité d’un parent multiplie par 4 le risque d’être
obèse chez l’enfant) ;
* événements survenus pendant la vie intra-utérine chez la mère : consommation de tabac, diabète mal équilibré pendant la grossesse, prise de poids excessive, alimentation déséquilibrée. Les enfants peuvent naître alors avec un excès ou un défaut de croissance foetale (macrosomie/hypotrophie) et présentent un gain pondéral accéléré dans les deux premières années de vie même si le poids de naissance est normal ;
* facteurs intervenants pendant les premiers mois de vie : choix de l’allaitement, attitudes éducatives inadaptées de l’entourage par rapport à l’alimentation (restrictives ou au contraire trop permissives, aliment utilisé comme récompense ou consolation…).

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10
Q

C. Facteurs impliqués chez l’enfant et l’adulte

A
  • Difficultés socioéconomiques des parents et cadre de vie défavorable. * Manque d’activité physique et sédentarité.
  • Manque de sommeil. * Consommation excessive de produits sucrés (boissons et biscuits). * Facteurs psychopathologiques.
  • Négligences ou abus physiques ou sexuels dans l’enfance ou l’adolescence.
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11
Q

D. Chez l’adulte

A
  • Un régime trop restrictif et déséquilibré comporte des risques : abandon entraînant une reprise de poids et souvent dépassement du poids initial (effet « yoyo » des régimes), dénutrition.
  • La restriction cognitive se définit par l’intention de contrôler mentalement son alimentation dans le but de ne pas grossir ou de maigrir. La limitation volontaire des apports alimentaires (avec fréquemment exclusion des aliments « plaisir ») est alors contrôlée par des facteurs externes (injonctions des médias, croyances). Les facteurs internes (signaux intéroceptifs de faim et de rassasiement) ne sont plus respectés. Cela favorise, suite aux frustrations générées, l’impulsivité alimentaire (compulsions et accès boulimiques).
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12
Q

IV. Évaluation du sujet atteint d’obésité A. Interrogatoire

A

A Chez l’enfant, l’interrogatoire, sous forme d’entretien, s’adresse à l’enfant selon son âge et aux adultes responsables de l’enfant. Chez l’enfant comme chez l’adulte, les éléments suivant sont recherchés.
Vécu de l’excès de poids par la personne ainsi que sa motivation à envisager des modifications de son mode de vie.
Histoire pondérale = évolution du poids au cours du temps : * âge de début de la prise excessive de poids. Chez l’enfant, il faut évaluer l’âge du rebond
d’adiposité et la cinétique de la courbe de corpulence ;
* poids maximal ; * thérapeutiques mises en oeuvre et leurs effets (effet yoyo). Événements de vie associés à la prise de poids :
* changements physiologiques : puberté, grossesse, ménopause ; * changement d’environnement familial (mariage, divorce) ou professionnel (perte d’emploi,
emploi stressant) ;
* chocs émotionnels : séparation, deuil, maltraitances, etc. ; * sevrage (tabac et autres produits : alcool, cannabis) ;
* arrêt du sport, immobilisation prolongée (fracture, intervention chirurgicale, etc.) ; * situation sociale précaire.
Antécédents familiaux d’obésité, de pathologies cardiométaboliques (diabète, dyslipidémies, hypertension artérielle, etc.) et de cancer.
Antécédents personnels : * troubles psychologiques (dépression par ex.) et traitements psychotropes (thymorégulateurs, neuroleptiques, antidépresseurs) pouvant favoriser la prise de poids, problèmes ostéoarticulaires (lumbagos/sciatiques) ayant entraîné une sédentarité ou une reduction de la mobilité ;
* problèmes gynécologiques (infertilité par ex.) ayant conduit à la prescription de traitements
pouvant provoquer une prise de poids ;* prise de médicaments (antidépresseurs tricycliques, neuroleptiques, lithium, antimigraineux, antiépileptiques, glucocorticoïdes, insuline, traitements hormonaux – dont estroprogestatifs –, antiallergiques) ;
* situations plus rares : traumatisme crânien, chirurgie de la région hypothalamo-hypophysaire, hypothyroïdie profonde ;
* présence d’un handicap (moteur ou mental) qui est également un facteur de risque important d’obésité.

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13
Q

Analyse sémiologique du comportement alimentaire (pour les questions à poser au patient afin d’évaluer les différentes composantes du comportement alimentaire, voir chapitre 14 3 ) :

A
  • évaluation qualitative de la consommation alimentaire :
    – recherche d’éléments favorisant une hyperphagie prandiale : – tachyphagie, dépistée par les moyens suivants : ≥ 7 sur échelle analogique pour quantifier la vitesse d’ingestion (1 : la plus lente ; 10 : la plus rapide) ; durée moyenne des repas,
    – arrêt des repas au-delà du rassasiement (disparition de la sensation de faim) : sensation de tension, pesanteur ou douleur au niveau de l’estomac en fin de repas ; impossibilité de laisser des aliments dans son assiette ou dans le plat,
    – volume des repas, tendance à se reservir ; * évaluation quantitative de la consommation alimentaire : – répartition des prises alimentaires et rythme (nombre de repas et horaires) ; – volume ingéré lors du plat principal et tendance à se resservir ;
    – profil de consommation au quotidien :
    – rechercher une consommation suffisante de fruits et légumes, – limiter la consommation d’aliments à densité énergétique élevée (graisses
    « cachées ») : fromage, charcuterie « grasse » (saucisses, pâté/terrine, rillettes), fritures, viennoiserie ; matières grasses ajoutées : beurre, mayonnaise,
    – consommation de sucres simples (sucre, miel/confiture, sodas/jus de fruits) et de
    pain,
    – boissons consommées (notamment sucrées, et « excitantes » : café/thé/boissons
    énergisantes) ;
    – si besoin, carnet alimentaire (semainier) pour aider à prendre conscience de la réalité
    des ingesta,
    – recherche de prises alimentaires extraprandiales et leurs caractéristiques (impulsivité, fréquence, horaire, contexte de survenue) :
    – grignotages : consommation tranquille en petites quantités d’aliments « plaisir », – compulsions (craving) : envies irrépressibles de manger sans perte de contrôle au cours de l’acte (choix d’aliments plaisants et consommés sans frénésie et en quantités limitées),
    – accès boulimiques (binge eating) : envies irrépressibles de manger avec perte de contrôle au cours de l’acte (consommation des aliments avec avidité et/ou en grande quantité et/ou absence de sélection des aliments plaisants),
    – hyperphagie boulimique (voir chapitre 14), – boulimie : plus rare dans l’obésité, les accès boulimiques étant associés à des
    conduites purgatives (vomissements, laxatifs) ;
    – recherche de restriction cognitive ;* évaluation psychologique :
    – niveaux de stress, d’anxiété et humeur dépressive, – difficultés dans la vie personnelle ou professionnelle, difficultés scolaires, – estime de soi et image du corps,
    – temps pour soi, activités de loisirs (hobbies), – troubles du sommeil (favorisent les tensions psychiques et l’impulsivité alimentaire) ; * évaluation de la situation sociale : familiale, professionnelle, éducative, financière ; * niveau d’activité physique : niveau habituel d’activité physique (professionnel, domicile, loisirs, sports) et de sédentarité (temps moyen passé devant l’écran, difficultés à la marche) et freins à la pratique en cas d’inactivité physique.
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14
Q
A

B. Examen physique 1. Évaluation du statut pondéral et de la distribution de la masse grasse
a. Indice de masse corporelle L’IMC estime l’importance de l’obésité, mais présente certaines limites : certaines prises de poids ne sont pas liées à une augmentation de la masse grasse, mais à un syndrome oedémateux généralisé (anasarque), une augmentation importante de la masse musculaire (sportifs de haut niveau).
L’examen clinique du sujet atteint d’obésité doit caractériser la distribution de l’excès de masse grasse. Le tour de taille est mesuré chez l’adulte debout, avec un mètre ruban en position horizontale à mi-distance entre le rebord costal inférieur et l’épine iliaque antérosupérieure après expiration douce, les bras ballants le long du corps. Cette mesure clinique simple est importante car elle est bien corrélée avec la quantité de graisse intra-abdominale (= graisse viscérale).
Toutefois, cette mesure a moins d’intérêt quand l’IMC est supérieur à 35 kg/m 2 (car le tour de taille mesure alors la graisse sous-cutanée et la graisse viscérale qui sont généralement toutes deux augmentées).
b. Tour de taille La mesure du tour de taille permet de définir le niveau de risque associé à la distribution de la masse grasse.
Les seuils de tour de taille associés à une augmentation du risque de pathologies métaboliques et cardiovasculaires sont les suivants :
* ≥ 94 cm chez l’homme, ≥ 80 cm chez la femme : niveau 1 – critère International Diabetes
Federation (IDF) 2005 ;
* ≥ 102 cm chez l’homme, ≥ 88 cm chez la femme : niveau 2 – critère National Cholesterol
Education Program-Adult Treatment Panel (NCEP-ATP) III 2005.
L’obésité abdominale (ou viscérale) a une distribution du tissu adipeux sur la partie haute du corps (tronc/abdomen), plutôt observée chez l’homme mais également chez certaines femmes, notamment après la ménopause ; elle est estimée par l’élévation du tour de taille et indique un risque accru de complications métaboliques (diabète de type 2) et cardiovasculaires, de lithiase biliaire et d’apnées du sommeil.
L’obésité gynoïde (ou sous-cutanée) a une distribution sur la partie basse du corps (hanches et membres inférieurs), plutôt typique de l’obésité féminine.
Chez l’enfant, le tour de taille est mesuré debout, à mi-distance entre la dernière côte et la crête iliaque ou au niveau du périmètre abdominal le plus petit.

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15
Q
  1. Recherche d’une obésité secondaire
A

B Des examens diagnostiques sont réalisés uniquement s’il y a un point d’appel clinique. Il n’est pas indiqué de faire doser une TSH (thyroid-stimulating hormone) systématique. Chez l’enfant, en dehors des signes spécifiques aux étiologies qui suivent, souvent tardifs, le principal signe est le ralentissement de la croissance staturale, même modeste. Même si ces étiologies sont peu fréquentes, il faut savoir les évoquer :
* iatrogénie : recherche d’une prise médicamenteuse, notamment certains antidépresseurs (ex. tricycliques), neuroleptiques, lithium, antimigraineux, antiépileptiques, glucocorticoïdes, insuline, traitements hormonaux (dont estroprogestatifs), antiallergiques ; * hypothyroïdie : elle ne peut en général expliquer qu’une prise de poids modérée ; * hypercorticisme : la présence de vergetures rosées, voire pourpres, est banale surtout dans les obésités de constitution rapide ou après plusieurs pertes de poids massives suivies de reprises pondérales ;
* tumeur hypothalamique ou hypophysaire, associant, selon les cas :
– syndrome tumoral (céphalées, amputation du champ visuel),
– insuffisance antéhypophysaire (insuffisance gonadotrope, somatotrope, corticotrope,
thyréotrope) et posthypophysaire (diabète insipide, hyperprolactinémie),
– possibilité d’une hypersécrétion hormonale lorsqu’il s’agit d’un adénome hypophysaire
sécrétant,
– troubles du sommeil, – hypernatrémie neurogène, – dysautonomie : variabilité anormale de la température corporelle, de la tension artérielle ou de la fréquence cardiaque ;
* syndrome génétique (rare) : – obésité monogénique : par mutation d’un gène régulant le comportement alimentaire,
obésité précoce et sévère,
– obésité syndromique : le plus souvent liée à la délétion ou l’inactivation de plusieurs gènes. Obésité précoce associée à un syndrome malformatif et dysmorphique (anomalies des membres/extrémités, dysmorphie faciale), hypogonadisme, anomalies sensorielles (rétinopathie), retard de développement, petite taille, troubles des apprentissages et déficience intellectuelle, troubles du comportement (ex. syndrome de Prader-Willi, syndrome de Bardet-Biedl).

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16
Q
  1. Recherche des complications
A

A Cette étape est très importante car les complications influent sur le pronostic fonctionnel et vital. Les complications associées à l’obésité sont différentes d’un sujet à l’autre et dépendent du niveau d’obésité, de la distribution de la masse grasse, de l’ancienneté de la surcharge pondérale et des éventuels facteurs de risque cardiovasculaire associés (âge, antécédents familiaux, tabac, diabète, hypertension artérielle, dyslipidémie).
Les propriétés du tissu adipeux (mécaniques et sécrétoires) et sa localisation (sous-cutanée ou viscérale) sont à l’origine de complications distinctes (cardiovasculaires, métaboliques ou inflammatoires) (tableaux 7.2 et 7.3).

17
Q

Principales complications de l’obésité chez l’enfant

A

omplications Comorbidités Commentaires Psychopathologiques Souvent secondaires aux moqueries/
stigmatisations… Anxiété et dépression Troubles du comportement Métaboliques Insulinorésistance, intolérance au glucose,
diabète de type 2
Dyslipidémie Stéatose hépatique et stéatopathie dysmétabolique
Respiratoires Syndrome d’apnées obstructives du sommeil*
Asthme
Obésité de l’enfant et de l’adulte 7
Acanthosis nigricans (fig. 7.3)
Avis ORL (hypertrophie des amygdales) et avis auprès d’une équipe pédiatrique spécialisée en pneumologie
Cardiovasculaires Hypertension artérielle Pression artérielle mesurée avec un brassard
adapté à la circonférence du bras de l’enfant
Connaissances
Orthopédiques Épiphysiolyse de hanche
Troubles de la statique vertébrale
Genu valgum surtout si asymétrique Épiphysites de croissance
Endocriniennes Verge enfouie fréquente, éliminer un micropénis
Adipo- et/ou gynécomastie chez le garçon
Puberté précoce chez la petite fille/retard pubertaire chez le garçon
Spanioménorrhée, hypertrichose
Cutanées Acanthosis nigricans
Mycoses des plis
Vergetures Hyperpilosité
Syndrome métabolique* (critère IDF 2005)
Urgence orthopédique : radiologie du bassin face en abduction et profil, IRM si doute, avis orthopédique en urgence
Bilan radiologique et avis orthopédique spécialisé
Avis spécialisé de l’endocrinopédiatre Âge osseux et avis spécialisé
Bilan échographique et hormonal à la recherche d’un syndrome des ovaires polykystiques
*Il peut se manifester chez l’enfant par : ronflements, réveils nocturnes, somnolence diurne ou excitabilité, baisse des résultats scolaires, énurésie.

18
Q

Principales complications de l’obésité chez l’adulte

A

sité chez l’adulte Complications Comorbidités Commentaires Métaboliques Diabète de type 2* Présence fréquente d’un acanthosis nigricans
(fig. 7.3), témoignant d’une insulinorésistance
Tour de taille élevé (> 94 cm pour l’homme ; > 80 cm pour la femme) associé à deux des quatre critères suivants en plus :
– PAS ≥ 130 mmHg ou PAD ≥ 85 mmHg (ou
prise d’un traitement anti-hypertenseur) – glycémie élevée : > 1 g/L (ou présence d’un
diabète préalablement diagnostiqué)
– hypertriglycéridémie : ≥ 1,5 g/L (ou prise
d’un traitement hypolpémiant)
– HDL-C bas : < 0,4 g/L chez l’homme ou
< 0,5 g/L chez la femme (ou prise d’un traitement hypolpémiant)Complications Comorbidités Commentaires Cardiovasculaires Hypertension artérielle* Pression artérielle mesurée avec un brassard
adapté à la circonférence du bras du patient
Insuffisance coronarienne* Infarctus du myocarde*
Exploration d’effort (test sélectionné en fonction des capacités du patient et de la disponibilité technique)**
Insuffisance cardiaque gauche Échographie cardiaque, dosage pro-BNP si
oedèmes des membres inférieurs**
Accident vasculaire cérébral*
Insuffisance cardiaque droite Respiratoires Insuffisance respiratoire restrictive EFR
Syndrome d’apnées obstructives du sommeil* Polygraphie dans la majorité des cas si
symptômes cliniques évocateurs
Syndrome d’hypoventilation alvéolaire Défini sur les gaz du sang par une hypoxémie
(PaO 2 < 70 mmHg) et une hypercapnie (PaCO 2
> 45 mmHg) Asthme EFR Thrombo-emboliques Thrombose veineuse profonde
Embolie pulmonaire
Opératoires Morbimortalité per- et postopératoire plus élevée
Complications de décubitus plus fréquentes
Digestives et hépatiques
Urogénitales (femmes)
Psychologiques et sociales
Reflux gastro-oesophagien Lithiase biliaire*
Stéatose hépatique* Échographie abdominale** Rénales Glomérulopathie avec protéinurie
Ostéoarticulaires Gonarthrose fémorotibiale
Arthrose digitale
Arthrose de la hanche (coxarthrose)
Cutanées Intertrigos mycosiques (plis sous-mammaires,
inguinaux, etc.)
Lymphoedème Insuffisance veineuse Parfois aggravées par une infection (érysipèle)
Incontinence urinaire d’effort
Gynécologiques Troubles de la fertilité En lien avec une anovulation ou un syndrome
des ovaires polykystiques*
Risque de fausse couche plus élevé Déroulement et issue de la grossesse plus risqués Diabète gestationnel*
Hypertension artérielle gravidique* Neurologiques Hypertension intracrânienne idiopathique ou bénigne Oncologiques Sein, endomètre, côlon-rectum, rein, pancréas,
oesophage, vésicule biliaire
Discrimination sociale Perte de l’estime de soi
Radiographies standard centrées sur les articulations douloureuses**
Augmentation de l’incidence et de la mortalité par cancer
Du fait de la stigmatisation

19
Q
A

C. Examens complémentaires 1. Examens systématiques
a. Chez l’enfant Il n’y a pas lieu de réaliser des examens complémentaires à la recherche de complications chez un enfant présentant un surpoids sans obésité, sans signe clinique évocateur d’une comorbidité ou d’une étiologie et sans antécédent familial de diabète ou de dyslipidémie. En revanche, il est recommandé (HAS, 2011) de réaliser systématiquement un bilan chez un enfant en surpoids avec antécédent familial de diabète ou de dyslipidémie ou chez un enfant présentant une obésité :
* exploration des anomalies lipidiques (EAL) : cholestérol total, HDL-C (high-density lipoproteins-cholesterol) et triglycérides plasmatiques, permettant le calcul du LDL-C (low-density lipoproteins-cholesterol) ;
* glycémie à jeun à laquelle on peut rajouter insulinémie à jeun et dosage HbA1c chez
l’adolescent ;
* transaminases : ASAT (aspartate aminotransférase), ALAT (alanine aminotransférase).b. Chez l’adulte Les recommandations HAS de 2011 sur le surpoids et l’obésité de grade I indiquent de réaliser : * un bilan lipidique (EAL : triglycérides, cholestérol total et HDL-C, calcul du LDL-C) ; * une glycémie à jeun chez les patients de plus de 45 ans ayant un IMC ≥ 28 kg/m 2 .

20
Q

En fonction du contexte clinique

A
  • Bilan de complications (quand éléments en faveur) :
    – cardiovasculaires : exploration d’effort, échographie cardiaque ; dosage pro-BNP (brain
    natriuretic peptide) ;
    – respiratoires : polygraphie nocturne, épreuves fonctionnelles respiratoires, gazométrie
    artérielle ;
    – hépatiques : échographie abdominale ; – ostéoarticulaires : radiographies standard centrées sur les articulations douloureuses. * B Bilan étiologique :
    – thyréostimuline (thyroid-stimulating hormone ou TSH) : hypothyroïdie ; – cortisol libre urinaire (CLU) toutes les 24 h, cycle nycthéméral du cortisol, freinage
    minute à la dexaméthasone : hypercorticisme ;
    – hypophysiogramme et IRM hypophysaire : pathologies hypophysaires ; – analyses génétiques.
21
Q

V. Attitude thérapeutique et suivi du patient A. Stratégie de prise en charge

A

A L’objectif de la prise en charge thérapeutique de l’obésité n’est pas seulement pondéral à court terme, mais vise le maintien de la perte de poids à long terme, la prévention et le traitement des complications, et l’amélioration de la qualité de vie. La prise en charge se fait au long avec une approche thérapeutique personnalisée et repose sur un accompagnement global intégrant conseil nutritionnel, lutte contre la sédentarité et pratique d’une activité physique régulière associés au renforcement de l’écologie personnelle (sommeil, relations sociales, estime de soi/affirmation de soi, satisfactions au-delà de l’alimentation, etc.) et à un éventuel soutien psychologique (ouvrant à l’expression de soi) et social si besoin dans une démarche d’éducation thérapeutique.
Les changements mis en oeuvre ne doivent pas être trop contraignants, les objectifs de perte de poids réalistes et celle-ci pas trop rapide. Chez l’adulte, une perte de poids de l’ordre de 5 à 10 % du poids maximal permet déjà une amélioration significative des complications. La prise en charge nutritionnelle doit être personnalisée et repose d’abord sur les modifications thérapeutiques du mode de vie qui sont déterminées avec la personne obèse après une évaluation globale de ses besoins et attentes.
Chez l’enfant, on s’attachera également à évaluer l’attitude éducative des parents vis-à-vis de l’alimentation de leur enfant : est-elle permissive ou au contraire autoritaire laissant peu de place à l’enfant ? L’entourage pousse-t-il l’enfant à finir son assiette ? Utilise-t-il l’alimentation comme récompense ou consolation systématique ? Ce bilan doit impliquer l’enfant selon son âge et les adultes de son entourage. La stratégie de la prise en charge du surpoids et de l’obésité chez l’enfant s’appuie sur les principes de l’éducation thérapeutique. Il s’agit d’aider progressivement l’enfant et sa famille à modifier leurs comportements, dans les domaines de l’activité physique et de la sédentarité, des rythmes de vie dont le sommeil, de l’alimentation… et des attitudes éducatives pour les parents. Le parcours thérapeutique sera construit idéalement au plus près du lieu de vie de l’enfant et est coordonné par le médecin traitant. Il est possible selon les besoins de faire appel à d’autres professionnels : psychologue ou psychiatre, professionnel de l’activité physique adaptée, diététicien. Une équipe spécialisée hospitalière peut intervenir selon la gravité notamment pour la prise en charge d’éventuelles complications.

22
Q

a. Conseils alimentaires

A
  • Pas de prescription diététique « standard ». * Pas d’interdits alimentaires.
  • Respect des rythmes alimentaires de chacun. * Réduction relative des apports énergétiques totaux (pas au-dessous des besoins énergétiques de repos du patient) par la promotion de l’équilibre alimentaire, le respect des signaux alimentaires physiologiques (faim, rassasiement) et le travail sur les déterminants des prises alimentaires extraprandiales (en particulier les émotions).
  • Insister sur l’allongement des temps de mastication et d’ingestion (au moins 20 min pour un repas), qui sont souvent réduits chez le sujet obèse, et renforcer l’attention sur les sensations gustatives.
  • L’enfant prédisposé à la prise de poids excessive a très souvent un appétit trop important,
    au-delà de ses besoins et il faudra l’aider dans la gestion des quantités.
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Q

b. Concernant l’activité physique

A
  • Elle est primordiale pour le maintien de la perte de poids après amaigrissement, la préservation de la masse maigre (qui détermine la dépense énergétique de repos), et la prévention des complications métaboliques, respiratoires et cardiovasculaires.
  • Elle doit être pratiquée régulièrement, adaptée aux goûts, aspirations et problématiques médicales et psychosociales de la personne, sécurisée et mise en place progressivement (RASP : régulière, adaptée, sécurisée et progressive), afin de ne pas risquer un arrêt rapide par découragement, blessure, etc. Les activités « sport-santé » ou les activités physiques adaptées sont dans ce cadre particulièrement intéressantes. Une réhabilitation à l’effort préalable auprès d’un kinésithérapeute est parfois nécessaire.
  • L’activité physique consiste parfois à limiter le temps passé à des occupations sédentaires (marcher un peu plus dans les premiers temps), surtout quand l’obésité est massive, ou d’atteindre le niveau d’activité physique recommandé pour la population générale, soit 30 min par jour d’activité d’intensité modérée de type marche.
  • L’objectif idéal de 1 h par jour d’activité physique d’intensité modérée au moins 5 fois par semaine est rarement atteint et il faut savoir valoriser les changements mis en place même s’ils ne sont pas complets.
  • Chez l’enfant, il s’agit d’aider les parents à mettre un cadre autour de l’utilisation des écrans pour lutter contre la sédentarité. Pour encourager l’activité physique et sportive, le plaisir doit être le moteur principal : activité physique au quotidien (aller à l’école à pied par exemple), jeux et sorties en famille, activité sportive en club adaptée au goût et aux capacités de l’enfant.
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Q
A

c. Prise en charge psychologique et comportementale Elle est fondée sur les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) et comprend : * le travail sur la motivation ;
* la gestion des troubles du comportement alimentaire via la gestion des émotions et du
stress ;
* le renforcement de l’estime de soi et de l’affirmation de soi.

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Q
  1. Traitement pharmacologique
A
  • Traitement adapté des troubles des conduites alimentaires (TCA), de la dépression,
    de l’anxiété : antidépresseurs sérotoninergiques, anxiolytiques.
  • Traitements spécifiques des complications et des facteurs de risque cardiovasculaire associés : antihypertenseurs, hypolipémiants, antidiabétiques oraux, analogues du GLP-1 (glucagon-like peptide-1) ou insuline, pression positive nocturne, chirurgie des hanches ou des genoux, etc. Chez l’enfant, seule la metformine a une autorisation de mise sur le marché (AMM) pour le traitement d’un diabète de type 2.
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Q
  1. Chirurgie bariatrique
    a. Indications
A
  • B La chirurgie bariatrique est la solution de dernier recours, à proposer après évaluation des bénéfices et risques potentiels et de la capacité d’adhésion du patient au suivi. * Indications :
    – âge : 18 à 60 ans (à noter qu’il existe des indications très rares de chirurgie bariatrique
    avant 18 ans) ;
    – IMC ≥ 40 ou IMC ≥ 35 avec au moins une comorbidité sévère susceptible de s’améliorer après la chirurgie (dont diabète de type 2, stéatohépatite, syndrome d’apnées obstructives du sommeil, hypertension intracrânienne) ;
    – après échec d’un traitement nutritionnel et psychothérapeutique bien conduit pendant
    environ 6 à 12 mois et en échec ;
    – patient bien informé au préalable et ayant bénéficié d’une évaluation et d’une prise en charge préopératoire pluridisciplinaire : indication validée en réunion de concertation pluridisciplinaire ;
    – patient ayant compris et accepté la nécessité d’un suivi médical et chirurgical postopératoire à vie ;
    – risque opératoire acceptable.
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Q
A

b. Contre-indications * Troubles psychiatriques non stabilisés. * Alcoolisme et toxicomanie.
* Troubles sévères du comportement alimentaire (hyperphagie boulimique). * Impossibilité du suivi médical.
* Risque anesthésique majeur. * Pathologie menaçant le pronostic vital.

28
Q
A

c. Principe La chirurgie bariatrique vise à modifier l’anatomie du tube digestif (tableau 7.4) par une restriction gastrique : anneau gastrique, gastrectomie longitudinale (sleeve gastrectomy). Elle peut être associée à une malabsorption intestinale (bypass gastrique en Y).

29
Q
A

d. Efficacité La perte de poids attendue est de 40 à 75 % de l’excès de poids (par rapport au poids idéal, c’est-à-dire IMC = 25) sur le long terme. Il s’agit du seul traitement actuel ayant démontré son efficacité de réduction pondérale et son maintien sur le long terme. De plus, la chirurgie bariatrique diminue la mortalité, améliore les complications mécaniques et métaboliques de l’obésité et améliore la qualité de vie.

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Q
A

VI. Suivi
clés
A L’obésité est une pathologie chronique nécessitant un accompagnement au long cours visant à :
* évaluer le cheminement du patient et adapter avec lui les modifications thérapeutiques du
mode de vie ;
* adapter les traitements des complications et des facteurs de risque cardiovasculaire
associés ;
* évaluer la tolérance (digestive, nutritionnelle, psychologique et chirurgicale) et l’efficacité
de la chirurgie bariatrique, ainsi que la prévention des carences.

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Q
A
  • Le diagnostic de l’obésité et la détermination de son niveau de sévérité sont obtenus par le calcul de
    l’IMC.
  • La prévalence de l’obésité est supérieure dans les classes sociales défavorisées. * La distribution de la masse grasse influence le risque de complications de l’obésité.
  • Le syndrome d’apnées du sommeil et la stéatohépatite (non-alcoholic steatohepatitis ou NASH) sont des complications courantes de l’obésité, notamment en présence d’un syndrome métabolique. * En matière d’évaluation des déterminants de l’excès pondéral, au-delà du comportement et du profil alimentaires, du niveau d’activité physique et de la sédentarité, la dimension psychosociale est à explorer ; l’histoire pondérale est à préciser et à mettre en lien avec les événements de vie et les facteurs de prédisposition.
  • Concernant les enfants, les parents et l’entourage doivent nécessairement être impliqués dans la prise en
    charge de l’obésité.
  • La tachyphagie favorise l’hyperphagie prandiale. Elle se caractérise par une vitesse d’ingestion ≥ 7/10. * La restriction cognitive favorise la dérégulation du comportement alimentaire sur les signaux internes (faim et rassasiement) ainsi que l’impulsivité alimentaire.
  • L’impulsivité alimentaire s’exprime sous forme de compulsions et accès de boulimie. * La prise en charge médicale s’appuie sur les modifications thérapeutiques du mode de vie dans une
    démarche d’éducation thérapeutique.
  • La chirurgie bariatrique est indiquée entre 18 et 60 ans et quand l’IMC est ≥ 40 (35 si comorbidité associée), après échec d’une prise en charge médicale bien conduite.
  • La gastrectomie longitudinale (sleeve gastrectomie) expose au risque de reflux gastro-oesophagiens et de carences en fer et vitamine B12. Le bypass gastrique expose à des carences multiples en micronutriments, dont fer, vitamine B12, folates et nécessite une supplémentation à vie.
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Q
A