Gynecologie médicale Flashcards
Def sd prementruel
Définition du syndrome prémenstruel * Le syndrome prémenstruel (5PM) représente la gêne fonctionnelle la plus fréquemment signalée par les femmes (30 à 40 %).Il s’agit d’un ensemble de manifestations bénignes pouvant intéresser de nombreux appareils, et dont le seul point commun est leur caractère cyclique, apparaissant dans les jours qui précèdent les règles pour disparaître au début ou au cours des menstruations.
* Il existe classiquement trois principaux signes : - anomalie de l’examen clinique mammaire: mastodynies isolées avec à l’examen clinique des seins pouvant
être parfois réellement douloureux et tendus;
- signes abdomino-pelviens : ballonnement abdominal plus ou moins prononcé, correspondant à un phénomène de congestion pelvienne, toujours gênant, souvent associé à un trouble du transit avec parfois même une prise de poids transitoire de 3 à 4 kg maximum;
- signes neuro-psychiques : irritabilité, anxiété et syndrome dépressif dont l’intensité est le plus souvent modérée; parfois même céphalées. À noter qu’il existe une forme psychiatrique de syndrome prémenstruel appelée syndrome dysphorique prémenstruel inclus dans la classification des troubles mentaux (DSM-IV). Il correspond à la survenue de signes, voire de syndromes psychiatriques cycliques invalidants, qui retentissent sur la qualité de vie et le bien-être des femmes.
1.2. Physiopathologie du syndrome prémenstruel * Elle reste assez mal connue. L’h yp er-oestrogénie relative (et parfois même absolue) serait l’élément fondateur du syndrome prémenstruel. Elle induit une h yp erperméabilité capillaire qui favoriserait la constitution d’un oedème tissulaire interstitiel dans un certain nombre d’organes : au niveau des seins (mastodynies), au niveau du cerveau (céphalées, manifestations neuropsychologiques) et au niveau des viscères abdomino-pelviens (congestion pelvienne, troubles du transit…). D’autres mécanismes comme des perturbations de la transmission sérotoninergique peuvent survenir suite à cet état d’h yp er-oestrogénie et participer également à la survenue des troubles neuropsychologiques.
Situations favorisant un syndrome prémenstruel * Les syndromes prémenstruels sont volontiers plus fréquents à certaines étapes de la vie génitale des femmes : - au cours de l’adolescence et notamment lors des premiers cycles qui sont volontiers dysovulatoires ce qui peut
favoriser un climat d’h yp er-oestrogénie relative;
- et surtout au cours de la 1 ère phase de la périménopause au cours de laquelle il existe un tableau d’ « h yp erstimulation endogène » des ovaires associant un raccourcissement des cycles, des règles plus abondantes voire hémorragiques chez certaines patientes et un climat d’h yp eroestrogénie relative et même parfois absolue;
- une consommation excessive de caféine, nicotine, alcool, sucres rapides.
1.4. Traitement du syndrome prémenstruel * On propose :
- des mesures hygiénodiététiques avec réduction des excitants (caféine, nicotine, alcool) et remplacement des
sucres rapides par des sucres lents;
- l’administration cyclique de progestérone micronisée ou des macroprogestatifs pour atténuer le climat d’h yp eroestrogénie relative administrés habituellement 10 jours/mois, soit typiquement du 16’ au 25’ jours du cycle;- s’il s’agit de mastodynies isolées cycliques, l’application locale quotidienne (directement sur les seins) de
progestérone sous forme de gel (Progestogel ® ) peut se discuter;
- des oestroprogestatifs pour limiter les fluctuations hormonales endogènes à l’origine du climat d’hyperoestrogénie relative sont également efficaces dans ce contexte. Il est possible d’administrer les comprimés actifs des pilules oestroprogestatives en continu (c’est-à-dire, sans arrêt entre les plaquettes et sans prise des comprimés placebo);
- des psychotropes en cas de trouble prémenstruel dysphorique.
FICHE DE SYNTHÈSE
1. Le syndrome prémenstruel est fréquent : 30 à 40 % des femmes en période d’activité génitale. 2. Les trois principales composantes cliniques sont : des mastodynies, un ballonnement abdominal
et des troubles de l’humeur.
3. li existe une forme psychiatrique du syndrome prémenstruel : le trouble dysphorique prémenstruel.
4. Le diagnostic est clinique : apparition des symptômes de manière cyclique en période prémens·
truelle.
5. Le traitement repose essentiellement sur des mesures hygiéno-diététiques, les progestatifs et
les oestroprogestatifs (éventuellement administrés en continu).
Def ivg
L’interruption volontaire de grossesse (IVG) est un avortement provoqué, décidé pour des raisons non médicales par la femme elle-même, autorisé jusqu’à 14 semaines d’aménorrhée (SA), par voie médicamenteuse ou instrumentale.
Historique ibg
- Historique
* Dans les années 1960-1970, différents épisodes de la vie politique et sociale française, comme la loi autorisant la contraception (loi Neuwirth en 1967), le Manifeste des 343 (1971) et le procès de Bobigny (1972), ont eu un retentissement considérable dans l’opinion publique et ont contribué à l’évolution vers la dépénalisation de l’IVG, avec la loi Veil, promulguée en 1975.
* Plusieurs lois ont ensuite permis de faciliter l’accès à l’IVG: autorisation de l’IVG médicamenteuse en 1988, IVG médicamenteuse en ville en 2004, allongement délai à 14 SA en 2001, gratuité de l’IVG en 2013 et des actes liés (consultations médicales, analyses) en 2016, etc.
Epidemio ivg
Épidémiologie
* Depuis 2006, le nombre d’IVG est stable, entre 215 000 et 232 000 par an. En moyenne, deux femmes sur cinq
seront concernées par une IVG au cours de leur vie.
A * Le changement de contraception (notamment lors des périodes de transition avec changement de partenaire, de
situation) ou l’utilisation d’une méthode non adaptée sont les causes les plus fréquentes de grossesse non prévue (GNP). Seul un tiers des femmes n’utilisent pas de contraception au moment de la survenue d’une GNP. On estime que plus de 60 % des femmes ayant une GNP ont recours à une IVG.
* Si le risque de recours à une IVG existe pour toutes les femmes, il n’est cependant pas égal pour chacune et varie selon plusieurs facteurs, notamment l’âge de la femme: ce sont les jeunes femmes de 20 à 29 ans qui sont les plus concernées par l’IVG. Depuis les années 2010, l’augmentation du taux de recours est aussi notable chez les femmes trentenaires. À l’inverse, sur la même période, le taux de recours diminue chez les femmes de moins de 20 ans (DRESS 2019).
B * D’autres facteurs influencent le recours à l’IVG, comme l’origine de la femme, sa situation conjugale et les violences passées ou présentes, sa situation familiale et professionnelle. Cela est particulièrement vrai pour les femmes ayant un recours répété à l’IVG. Les femmes se présentant pour une IVG répétée présentent plus souvent des violences conjugales, sont plus jeunes et plus souvent étudiantes, dans une situation sociale difficile ou dans un couple déclaré comme instable.
Cadre legal ivg
- Cadre légal
* L’IVG est actuellement autorisée jusqu’à 14 semaines d’aménorrhée (SA) et prise en charge à 100 % par !’Assurance Maladie. La réalisation d’une IVG chez une femme étrangère n’est soumise à aucune condition de durée et de régularité de séjour en France.
* Le code de la santé publique prévoit qu’une IVG ne peut intervenir qu’à l’issue d’une procédure comprenant deux
consultations
- lors de la première consultation, la femme qui sollicite un.e professionnel.le de santé en vue de l’IVG est informée des méthodes médicales et chirurgicales d’IVG et des risques et effets secondaires potentiels. Le ou la professionnel.le de santé lui remet également un dossier-guide spécifique ;
- le consentement de la femme est recueilli lors d’une deuxième consultation au cours de laquelle le ou la
professionnel.le de santé doit lui demander une confirmation écrite.
* En 2016, le délai de réflexion obligatoire de sept jours entre la première et la deuxième consultation a été supprimé. Le ou la législateur.rice a entendu permettre ainsi aux femmes qui prennent la décision de recourir à une IVG de fixer, avec le ou la professionnel.le de santé, leur propre délai de réflexion.* Un entretien psycho-social, réalisé par un.e conseillèr.e conjugal.e et familial.e ou un.e assistante social.e, doit être systématiquement proposé, avant et après l’IVG. Il est obligatoire pour les femmes mineures non émancipées ou dans le cas où la femme en fait la demande, avec délivrance d’une attestation de consultation. Dans ces cas, il persiste alors un délai minimum de réflexion de 48 h après ledit entretien ; cela signifie que le traitement pour une IVG médicamenteuse ou pour la préparation du col ne pourra se faire qu’après 48 h, sauf en cas d’urgence où ce délai peut être réduit.
* L’IVG est possible pour les femmes mineures non émancipées sans l’accord des parents, avec une garantie d’anonymat. Elles doivent cependant être accompagnées d’une personne majeure de leur choix. Cette personne a un rôle d’accompagnement et de soutien psychologique.
Structure ivg
- Structures d’accueil
* Depuis 2005, des IVG médicamenteuses, et plus récemment instrumentales, peuvent être pratiquées en dehors
des structures hospitalières.
* En 2019, plus d’un quart des IVG ont été réalisées en cabinet libéral, dans les centres de santé ou les centres de planification et d’éducation familiale (CPEF). Une convention doit être établie entre le ou la praticien.ne libéral.e ou le centre de santé/CPEF et un établissement de santé autorisé à pratiquer des IVG (établissement disposant d’un service de gynécologie-obstétrique ou de chirurgie).
* La majorité des IVG sont réalisées par des gynécologues médicaux ou obstétricien.ne.s, et des médecins généralistes. Depuis 2016, les sages-femmes sont autorisées à réaliser des IVG médicamenteuses, mais elles sont encore peu nombreuses à être formées.
Bilan avant ivg
- Bilan préalable à une IVG
(médicamenteuse ou instrumentale)
5.1. Groupe-Rh, RAI * Toutes les femmes en demande d’IVG doivent disposer d’un groupe sanguin Rhésus avec Recherche d’Agglutinines Irrégulières (RAI). En cas de Rhésus négatif, les RAI doivent être datées de< 72 h. Une prévention de !’allo-immunisation foeto-maternelle Rh (D) par l’injection de 200 µg d’immunoglobulines anti-D (Rophylac 200) est systématique pour toute IVG quel que soit le terme de la grossesse et la méthode utilisée pour les femmes de rhésus négatif.
5.2. Dépistage d’une infection à Chlamydia trachomatis par PCR * Un dépistage systématique d’une infection à Chlamydia Trachomatis et Neisseria Gonorrheae par les méthodes d’amplification en chaîne par polymérase (PCR) sur prélèvement vaginal est recommandé avant toute IVG. * Il est conseillé que le résultat bactériologique du prélèvement vaginal soit disponible avant de réaliser une IVG instrumentale afin de proposer un traitement antibiotique préalable adapté au germe identifié en cas de dépistage positif. L’absence de résultat du prélèvement le jour de l’IVG ne doit pas retarder sa réalisation. L’antibioprophylaxie n’est pas conseillée lors des IVG instrumentales. Dans le cas où le résultat d’un dépistage positif pour un agent d’IST ne serait disponible qu’après la réalisation de l’IVG, il est conseillé d’instaurer le traitement antibiotique dans les meilleurs délais.
* Le traitement antibiotique conseillé en première intention est ceftriaxone 500 mg en dose unique par voie intramusculaire pour N. Gonorrheae, doxycycline 200 mg par jour par voie orale pendant 7 jours pour C. Trachomatis. En cas de dépistage positif, il est conseillé un traitement antibiotique du (des) partenaire(s) de la femme, adapté à (aux) agent(s) d’IST.5.3. Échographie pelvienne de datation de grossesse * S’il n’est pas indispensable à la réalisation d’une IVG, un contrôle échographique est néanmoins nécessaire en
cas de doute sur l’âge réel de la grossesse ou sa localisation.
Ivg médicamenteuses
6.1. IVG médicamenteuse * Plus de deux tiers des IVG sont réalisées de façon médicamenteuse. Cette méthode est réalisable à domicile ou dans un établisement de santé jusqu’à 9 SA. Lorsqu’elle est réalisée à domicile, certaines ou l’ensemble des consultations peuvent être réalisées entièrement par téléconsultation.
* Elle se déroule en deux temps (Figure 1) : - une prise de mifépristone dans un premier temps. Il s’agit d’un stéroïde de synthèse à action anti progestative qui agit par compétition avec la progestérone au niveau de ses récepteurs, entraînant un arrêt du développement de la grossesse. Il permet également une dilatation du col utérin;
- 24 à 48 heures plus tard, la prise de misoprostol analogue synthétique de prostaglandine, permet le relâchement du col utérin et les contractions des fibres musculaires libres du myomètre qui provoquent l’expulsion de la grossesse. A cette étape, les douleurs des contractions utérines doivent être systématiquement soulagées par la prescription d’antalgiques. L’expulsion se produit dans 60 % des cas dans les 4 heures après la prise des analogues de prostaglandines et dans 40 % des cas dans les 24 à 72 heures.Le taux d’échec de la méthode médicamenteuse est d’environ 5 %, entraînant la nécessité d’une aspiration instrumentale en cas de grossesse évolutive. En cas de rétention ovulaire seulement, une hystéroscopie opératoire est en général préférée à l’aspiration endo-utérine.
Ci ivg ledicamenteuse
L’IVG médicamenteuse est contre-indiquée dans les cas suivants :
- terme supérieur à 84 jours d’aménorrhée*;- contre-indications à la Mifépristone : asthme sévère non équilibré, insuffisance surrénalienne chronique,
porphyrie héréditaire;
- contre-indications au Misoprostol: insuffisance hépatique, insuffisance rénale, précautions d’emploi chez les
femmes ayant des antécédents cardiovasculaires;
- aux patientes à risque hémorragique : troubles hémorragiques ou traitements anticoagulants; - anémie profonde (Hb < 9 g/dl);
- environnement médical à plus d’une heure de trajet de leur domicile; - ne comprenant pas les explications fournies ou avec barrière de la langue ; - patientes porteuses d’un DIU avec retrait impossible;
- grossesse ectopique confirmée ou suspectée ; - contre-indications psychologiques: fragilité psychologique, ambivalence; - contre-indications organisationnelles : patiente isolée et non accompagnée ; sans hébergement ; charge familiale importante (enfants); impossibilité d’une visite de suivi (voyage); mineure isolée sans autorisation parentale (au cas par cas); besoin de confidentialité; situation de violence conjugale (au cas par cas). *IVG médicamenteuse possible en théorie jusqu’à 14 SA (CNGOF 2016), mais hors recommandations HAS.
Ivg instrumentale
6.2. IVG instrumentale * L’IVG instrumentale peut se pratiquer dès la visualisation d’un sac gestationnel à l’échographie et jusqu’à 14 SA en établissement de santé (public, privé) sous anesthésie locale ou générale. Depuis 2018, elle peut aussi être réalisée sous anesthésie locale en centre de santé, même si peu de centres le proposent encore. * L’IVG instrumentale consiste en l’aspiration du contenu utérin avec une canule après dilatation du col à l’aide de bougies. L’ouverture du col utérin peut être facilitée par l’administration de misoprostol ou de mifépristone avant l’intervention. Elle dure une dizaine de minutes et est effectuée, le plus souvent, en ambulatoire. Un contrôle échographique de la vacuité utérine peut-être effectué en fin d’intervention si nécessaire.
Complications ivg
- Complications
* Les deux méthodes, médicamenteuses et instrumentales, ont un faible risque de complications, principalement l’hémorragie et l’infection génitale haute. L’IVG n’est pas associée à une augmentation du risque d’infertilité ultérieure, ni à une augmentation du risque de troubles psychiatriques.
Hemorragie ivg
7.1. Hémorragie * La survenue d’une hémorragie lors d’une IVG est un évènement rare (1 % des cas) avec nécessité de transfusion dans 0,1 % des cas. L’hémorragie survenant dans le cadre d’une IVG médicamenteuse doit conduire à une aspiration instrumentale en urgence.
* On distingue 3 types d’hémorragies : - les hémorragies extériorisées : les lésions cervicales, liées à la traction du col lors de l’IVG instrumentale et l’atonie utérine, surtout si le temps opératoire est prolongé et que la grossesse est évoluée et si rétention ovulaire;
- l’hémopéritoine, compliquant une perforation utérine lors de l’aspiration par plaie myométriale ou
vasculaire ;
- les hémorragies secondaires, survenant dans le mois qui suit l’IVG et compliquant une hématométrie
résiduelle, une rétention ovulaire ou une infection génitale haute.
Igh ivg
7.2. Infection génitale haute (IGH) * Le taux d’IGH en post-abortum est faible; il varie de 0,5 % pour les IVG médicamenteuses à 4 % pour les IVG instrumentales. Le risque d’infection génitale haute (IGH) est majoritairement dû à un portage asymptomatique antérieur de Neisseria Gonorrhoeae (GN), Chlamydia Trachomatis (CT) ou d’une vaginose. Une IGH est à suspecter devant des leucorrhées suspectes, une douleur pelvienne et une hyperthermie dans les suites d’une IVG.
Perforation ivg
7.3. Perforation utérine * La perforation utérine lors de l’aspiration est une complication rare. Elle est à suspecter devant une douleur aiguë post-opératoire, des signes d’irritation péritonéale, ou de signes de déperdition sanguine. Elle est parfois méconnue, et dans de très rares cas, elle peut se compliquer d’une plaie digestive ou vasculaire nécessitant une coelioscopie en urgence.
Consultation de controle ivg
- Consultation de contrôle
* Après une IVG, qu’elle soit médicamenteuse ou instrumentale, une consultation de contrôle est obligatoire entre J 14 et J 21. Elle permet notamment de s’assurer de la réussite de la méthode en cas d’IVG médicamenteuse, par contrôle du taux de bêta-hCG (plasmatique ou urinaire) ou par vérification de la vacuité utérine par échographie.
B * Le ou la professionnel.le de santé vérifie également que la femme dispose d’une contraception qui lui convient.
En post-abortum, la reprise de l’ovulation est rapide puisqu’elle survient dans le mois suivant l’IVG chez plus de 90 % des femmes. La reprise des rapports sexuels survient en général dans les deux semaines qui suivent un avortement. En l’absence de contraception efficace, le risque de répétition de grossesse non prévue est donc élevé. * En post-abortum, l’utilisation d’une contraception réversible de longue durée d’action (dispositif intrautérin (DIU) et implant) diminue le risque de récidive d’IVG par rapport aux autres méthodes de contraception. Le DIU doit être proposé et inséré de manière préférentielle immédiatement au décours d’une IVG instrumentale, de même que l’implant. En cas d’IVG médicamenteuse, l’implant peut être inséré à partir du jour de la prise de mifépristone et le DIU lors de la visite de contrôle si la vacuité utérine à l’échographie est constatée ou si le dosage de bêta-hCG plasmatique est négatif.
* Malgré tous ces arguments en faveur des DIU et de l’implant, la moitié des femmes reçoivent une prescription de contraception orale (50 %) en post-abortum, suivie du DIU (16,5 %), puis de l’implant (7,2 %). La parité, la réalisation d’une IVG instrumentale plutôt que médicale, l’âge jeune ( < 25 ans), et l’absence d’antécédent d’IVG semblent être des facteurs prédictifs associés à l’adhésion à un DIU ou un implant en post-abortum. * Certaines ou l’ensemble des consultations peuvent être prescrites et suivies entièrement par téléconsultation.
Ces mesures sont valables jusqu’à la fin de l’état d’ur g ence sanitaire.
Synthese ivg
FICHE DE SYNTHÈSE
ÉPIDÉMIOLOGIE * Entre 215 ooo et 230 ooo IVG/an, stable depuis> 15 ans. * Deux tiers des femmes utilisaient une contraception au moment de la survenue d’une GNP: - GNP survient au moment d’un changement de contraception ou utilisation d’une contraception
non adaptée.
* Facteurs influençant le recours à l’IVG:
- âge (entre 20 à 29 ans);
- situation conjugale, familiale et professionnelle; - existence violences passées ou présentes (à dépister++ ).
CADRE LÉGAL * IVG médicamenteuse : hors ou dans un établissement de santé jusqu’à 9 SA (contre-indiqué si risque hémorragique, patiente isolée, établissement de santé> 1 h, etc.);
* IVG instrumentale jusqu’à 14 SA: en centre de santé (uniquement sous AL) ou en établissement de
santé.
PRISE EN CHARGE * Prise en charge à 100 % (y compris pour patiente étrangère en situation irrégulière++ ). * Patientes mineures: prise en charge anonyme, entretien psycho-social obligatoire; possible sans
accord parentale; accompagnant majeur de son choix.
* Deux consultations systématiques avant l’IVG. * Entretien psycho-social à proposer systématiquement avant et après l’IVG, obligatoire pour les mineures (délai de 48 h avant début de l’IVG si entretien psycho-social).
* Mesures associées: - groupe-Rh, RAI; Prévention allo-immunisation par lg anti-D si Rh-; - dépistage systématique de Chlamydiae Trachomatis et Neisseria Gonorrhoe; - échographie de datation si doute sur âge gestationnel ou localisation de la grossesse; - prise en charge antalgique+++
- proposer une contraception; - consultation de contrôle entre J 14 et J 21.
Def enfometriose
Définition de l’endométriose
* L’endométriose est une pathologie gynécologique bénigne, fréquente, hétérogène, caractérisée par la présence de glandes ou de stroma endométrial en position ectopique, c’est-à-dire en dehors de la cavité utérine.
* Sur le plan anatomique, les lésions sont classées en trois catégories qui peuvent coexister : - l’endométriose péritonéale superficielle qui correspond à la présence d’implants localisés à la surface du
péritoine;
- l’endométriome correspondant à la localisation ovarienne de l’endométriose, se traduisant par la présence
d’un kyste ovarien de nature endométriosique;
- l’endométriose pelvienne profonde (ou sous-péritonéale) correspondant aux lésions qui s’infiltrent en profondeur à plus de 5 mm sous la surface du péritoine. Cette définition concerne les situations où les lésions touchent la musculeuse des organes abdomino-pelviens, pouvant concerner le compartiment antérieur (vessie, uretères) ou postérieur (torus, ligaments utéro-sacrés, cul de sac vaginal postérieur, paroi-antérieure du rectum et/ou du sigmoïde). Les lésions d’endométriose profondes sont souvent multifocales.D’autres localisations plus rares peuvent exister, concernant notamment le diaphragme, la plèvre, l’ombilic ou la
paroi musculaire abdominale.
Def adenomyise
L’endométriose peut également être associée à de l’adénom y ose. S’il n’existe pas de classification anatomique ni histologique consensuelle de l’adénomyose, on distingue classiquement l’adénomyose diffuse interne caractérisée par la présence de nombreux foyers de glandes et/ou de stroma endométrial dans l’ensemble du myomètre et l’adénomyose focale externe qui correspond à la présence d’agrégats d’endomètre circonscrits dans des zones précises du myomètre.
Physio endometriose
Physiopathologie
* L’endométriose est une maladie multifactorielle, résultant de l’action combinée de facteurs génétiques et environnementaux, et de facteurs liés aux menstruations.
* Si la physiopathologie de l’endométriose est encore débattue, plusieurs h yp othèses sont avancées comme la théorie de la régurgitation menstruelle, la théorie de la métaplasie müllérienne, la théorie des emboles lymphatiques et vasculaires ou encore celles reposant sur le rôle des cellules souches endométriales ou de progéniteurs issus de la moelle osseuse.
* Parmi ces différentes théories, celle fondée sur la théorie du reflux menstruel semble la plus solide, permettant d’expliquer la répartition asymétrique des lésions, qui prédominent dans le compartiment postérieur du pelvis et à gauche.
* Sur le plan moléculaire, l’inflammation et la biosynthèse des hormones stéroïdiennes sont les deux mécanismes principaux favorisant l’implantation et la croissance des lésions, l’endométriose étant ainsi considérée comme une maladie inflammatoire locale présentant une réponse immunitairepéritonéale. L’implantation et la croissance des fragments d’endomètre en dehors de la cavité utérine sont en effet favorisées par certaines caractéristiques moléculaires et cellulaires spécifiques de l’endomètre. Ces anomalies montrent schématiquement:
- une biosynthèse des stéroïdes anormale, avec une expression altérée des récepteurs hormonaux (surexpression du récepteur aux estrogènes, résistance à la progestérone, surexpression de l’aromatase), favorisant la croissance et la persistance des lésions;
- un potentiel d’invasion et de néoangiogenèse plus marqué grâce à une surexpression des métalloprotéinases,
du VEGF;
- une réponse inflammatoire très importante caractérisée par la production d’IL-6, de TNF, de stress oxydatif. * Enfin, la douleur associée aux lésions d’endométriose met en jeu plusieurs mécanismes qui peuvent coexister:
nociception, h yp eralgie et sensibilisation centrale.
Epidemio endoletriose
3.1. Épidémiologie * La prévalence et l’incidence de l’endométriose sont difficiles à évaluer dans la population générale compte tenu de la présence de formes asymptomatiques et du polymorphisme des présentations cliniques.
* Une incidence annuelle autour de 0,1 % a été rapportée chez les femmes âgées de 15 à 49 ans. * La prévalence de l’endométriose serait de 6 à 10 % des femmes en âge de procréer, variant considérablement en fonction des populations étudiées. Ainsi, chez les femmes présentant des algies pelviennes chroniques, elle varie entre 2 et 74 % selon les études, ces études restant hétérogènes. La prévalence de l’endométriose chez les femmes ayant des algies pelviennes aiguës serait supérieure à 33 %. La maladie semble plus fréquente chez les adolescentes souffrant de douleurs pelviennes chroniques résistantes aux antalgiques usuels, et chez 70 % des adolescentes avec des dysménorrhées.Dans le cadre de l’exploration d’une infertilité primaire, une endométriose est retrouvée dans 20 à50 % des cas. * Le pic de fréquence se situe autour de l’âge de 40 ans mais est probablement plus précoce, le délai moyen de diagnostic de l’endométriose étant estimé entre 3 et 10 ans après l’apparition des premiers symptômes.
* L’endométriose a un réel impact sur la qualité de vie. Le retentissement économique de l’endométriose (coûts directs et indirects engendrés par sa prise en charge) est important.