Ménopause Flashcards
Quelle est la définition de la ménopause ?
Aménorrhée consécutive de 12 mois sans cause évidente, de définition rétrospective, survenant en moyenne à 50-52 ans
Quels sont les principaux signes cliniques associés à la période périménopausique ou climatère ?
- Dysménorrhée, SPM exacerbé (algies pelviennes, mastodynies)
- Prise de poids
- Céphalées, aggravation d’une maladie migraineuse
- Bouffées vasomotrices et sudation nocturne
- Irritabilité, dépression
- Syndrome génito-urinaire :
- sécheresse vaginale, atrophie vulvaire, vaginale et cervicale, diminution de la flore de protection avec sensibilité accrue aux infections
- dyspareunie, diminution de la libido
- IU récurrentes, urgences mictionnelles, pollakiurie, dysurie, diminution du flux urinaire, augmentation du RPM
- Modifications cutanées : diminution de l’épaisseur du derme et de l’épiderme, de l’élasticité cutanée, pigmentation, perte de cheveux, apparition d’une pilosité androgénique
- Douleurs articulaires et ligamentaires
Quelles sont les indications et modalités de confirmation du diagnostic de ménopause par des examens complémentaires ?
- Difficultés pour diagnostiquer l’aménorrhée (hystérectomie)
- Tableau clinique incomplet ou à un âge inhabituel (< 45 ans)
- Femme prenant encore une contraception orale (prélèvement au 7ème jour après la dernière prise de pilule) ou porteuse d’un DIU au lévonorgestrel
- > Confirmation diagnostique sur les dosages de FSH > 20-40 UI/L et E2 < 20 pg/L +/- test au progestatif (10 jours/mois pendant 3 mois consécutifs) si aménorrhée < 12 mois et signes d’imprégnation œstrogénique à l’examen clinique
Quels sont les examens complémentaires à réaliser pour évaluer les risques et bénéfices d’un éventuel traitement hormonal de la ménopause ?
- Bilan biologique : EAL (CT, HDL-C, LDL-C, TG), glycémie +/- TSH, calcémie, vitamine D selon interrogatoire et examen clinique
- Mammographie si non réalisée depuis 2 ans ou plus
- FCU si non réalisé depuis 3 ans ou plus
- DMO par technique biphotonique si FDR d’ostéoporose (parfois réalisée de manière systématique mais non remboursée dans ce cas)
- Échographie pelvienne en cas de signes d’appel (métrorragies, douleurs pelviennes, tuméfaction/masse à l’examen clinique)
Quelles sont les principales pathologies favorisées par la ménopause ?
- Ostéoporose post-ménopausique avec risque accru de fracture (déminéralisation osseuse accélérée, facteurs génétiques et comportementaux)
- Athérosclérose coronarienne (âge, carence œstrogénique, modifications du métabolisme lipidique, modifications de certains facteurs de coagulation)
- Autres : troubles neuropsychologiques, saignements et infections génitales, troubles urinaires (dysurie, incontinence, impériosité)
Quelles sont les principales contre-indications du traitement hormonal de la ménopause ?
- CI absolues :
- ATCD personnel de cancer ou cancer actuel (avéré ou suspecté) du sein ou de l’endomètre
- ATCD personnel de pathologie thrombotique artérielle (AVC ischémique, IDM) ou de pathologie thromboembolique veineuse (ATCD de TVP inexpliquée, d’EP, d’accidents emboligènes inexpliqués)
- maladies plus rares notamment MAI œstrogénodépendantes : lupus, tumeur hypophysaire, porphyrie, affections hépatiques graves et évolutives, hyperlipidémies sévères, HTA grave
- intervalle > 10 ans sans œstrogènes
- CI relatives :
- ATCD familiaux (en particulier au 1er degré) de cancer du sein
- pathologies pelviennes : myome, endométriose, hémorragie génitale sans diagnostic établi
- mastopathies bénignes à risque
- FDR CV : HTA, DID, tabagisme, dyslipidémie, obésité, migraines,…
- cholestase
Quelles sont les modalités du traitement hormonal de la ménopause ?
- Association d’un œstrogène naturel (compensation de la carence responsable des symptômes) à un progestatif (contrôle du risque de cancer de l’endomètre, non utilisé en cas d’hystérectomie)
- œstrogènes : voie orale (œstradiol 1-2 mg/j), transcutanée (patch 25-50 microg/j, à privilégier car absence de premier passage hépatique)/percutanée (gel) ou nasale, administré généralement au moins 25 jours/mois
- progestatifs : voie orale ou transdermique (voie intra-utérine hors AMM), 12 jours/mois au minimum
- Schéma thérapeutique (séquentiel ou continu) adapté en fonction de la demande de la femme pour induire ou non des saignements de privation
- Durée ajustée aux objectifs du TTT avec réévaluation annuelle de la balance bénéfices/risques, durée maximale préconisée de 10 ans
Quels sont les éléments de la surveillance d’une femme sous traitement hormonal de la ménopause ?
- Recherche d’un sur ou sous-dosage en œstrogènes :
- sous-dosage : réapparition des bouffées de chaleur et de la sécheresse vaginale
- surdosage : nausées, mastodynies, règles abondantes
- Examen clinique à 2 mois, 3 mois puis tous les 6-12 mois
- FCU, dosages de cholestérol, TG et glycémie tous les 3 ans en l’absence de risque particulier
- Mammographie tous les 2 ans entre 50 et 74 ans
- DMO répétée à 2-3 ans
Quelles sont les principales complications possibles du traitement hormonal de la ménopause ?
- MTEV : risque x 2-4 lorsque l’administration des oestrogènes est faite par voie orale (EPPH), maximal durant la 1ère année de TTT, quasi nul par voie transcutanée
- Cancers hormonodépendants :
- cancer du sein : effet promoteur des œstrogènes, augmentation du risque en cas d’œstroprogestatifs > œstrogènes seuls, surrisque disparaissant 2 ans après l’arrêt du TTT
- cancer de l’endomètre : effet promoteur des œstrogènes, contrôle du risque par TTT progestatif > 7 jours/mois ++
- Risque CV : surrisque d’accidents coronariens ou d’AVC sous œstrogènes conjugués et acétate de médroxyprogestérone, CI à démarrer le THM après un intervalle sans imprégnation œstrogénique
- Augmentation du risque de lithiases biliaires
Quelles sont les principales alternatives au traitement hormonal de la ménopause ?
- RHD (à recommander dans tous les cas) : activité physique (30-45 min/j de marche rapide), hygiène alimentaire (calcium 1200-1500 mg/j), correction de l’hypovitaminose D
- TTT de la sécheresse vaginale : oestrogènes par voie vaginale (très faible passage systémique), lubrifiants pour les rapports, hydratants vaginaux
- TTT des bouffées de chaleur : bêta-alanine, IRSNA, ISRS, gabapentine, antiHTA d’action centrale (agoniste des récepteurs de l’imidazoline), clonidine, tibolone, phyto-œstrogènes, acupuncture, méthodes comportementales
- TTT de l’ostéoporose :
- raloxifène actif sur l’ostéoporose, action préventive sur la survenue d’un cancer du sein, non remboursé sauf ostéoporose confirmée
- biphosphonates remboursé si ATCD de fracture
- autres : PTH, ralénate de strontium, dénosumab
Quelles sont les modalités du traitement hormonal substitutif d’une insuffisance ovarienne prématurée ?
- TTT instauré le plus rapidement possible, souvent prolongé idéalement au moins jusqu’à l’âge physiologique de la ménopause
- Doses d’œstrogènes un peu supérieures au THM (2 mg/j d’oestradiol PO)
- COP possible, proposée en guise de THS notamment chez les femmes jeunes souhaitant se protéger du risque de grossesses spontanées (5%)