Troubles du sommeil de l'enfant et de l'adute (part1) Flashcards

1
Q

Quelle est l’architecture du sommeil normal de l’adulte ?

A
  • Le sommeil normal est organisé en différents stades et on oppose :
    – sommeil lent : ralentissement et synchronisation de l’activité EEG ;
    – sommeil paradoxal (ou rapid eye movement [REM] sleep ) : activité EEG plus rapide et mouvements oculaires rapides qui contrastent avec une atonie musculaire.
  • Le sommeil lent est subdivisé en trois sous-stades, N1, N2 et N3, de profondeur croissante, définis sur des critères EEG
  • La succession de sommeil lent puis de sommeil paradoxal définit un cycle de sommeil dont la durée est d’environ 90 minutes.
  • 3 à 5 cycles de sommeil se succèdent au cours d’une nuit les cycles de début de nuit sont plus riches en sommeil lent profond, les cycles de fin de nuit plus riches en sommeil paradoxal.
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2
Q

Quelles sont les caractéristiques du sommeil lent (leger et profond) ?

A
  • Léger : (55%)
    – stade 1 : activité EEG thêta (fréquences de 4 à 7,5 cycles/s ) + mouvements oculaires lents 
    – stade 2 : activité EEG thêta + figures spécifiques (fuseaux du sommeil + complexes K)
  • Profond : (20%)
    – stade 3 : activité EEG delta (fréquences de 0,5 à 3,5 cycles/s), lente et de grande amplitude.
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3
Q

Quelles sont les caractéristiques du sommeil paradoxale ?

A
  • Activité EEG mixte thêta et alpha (fréquences de 8 à 12 Hz) + mouvements oculaires rapides + atonie musculaire

= 25%

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4
Q

Quelles sont les variations des valeurs de temps total de sommeil ? Quels sont les 2 chronotypes que l’on distingue ?

A

– temps total de sommeil : de 6 heures (court dormeur) à 9 heures (long dormeur) et 7 h 30 en moyenne 

– chronotype :
° chronotype du matin : sujet couche-tôt et en forme le matin ;
° chronotype du soir : sujet couche-tard et en forme le soir.

B

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5
Q

Quelles sont les 2 mécanismes qui regulent le sommeil ?

A
  • régulation HOMEOSTATIQUE : la propension à s’endormir, ou pression de sommeil, augmente en fonction du temps passé éveillé (privation de sommeil) et diminue lors de la survenue d’un épisode de sommeil (rebond de sommeil). La quantité d’ondes lentes delta pendant le sommeil reflète la profondeur du sommeil et est régulée de manière homéostatique. Ainsi, un sujet en privation de sommeil aura une plus grande pression de sommeil et un rebond de sommeil lent profond avec une forte activité EEG delta.
  • régulation CIRCADIENNE : l’alternance veille (jour)-sommeil (nuit) suit un rythme circadien sous le contrôle de l’horloge centrale localisée dans les noyaux suprachiasmatiques. La pression circadienne de sommeil est maximum entre 3 heures et 5 heures du matin (température centrale minimale), et celle d’éveil entre 16 heures et 18 heures (température centrale maximale)
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6
Q

Quelles sont les 2 principaux stimulus qui regulent notre horloge biologique ?

A
  • MÉLATONINE est la principale hormone de régulation des rythmes biologiques, elle est synthétisée par la glande pinéale la nuit et exerce un effet hypnogène.
  • La LUMIERE est le principal synchroniseur de l’horloge biologique et donc de notre rythme circadien veille-sommeil. Elle inhibe la synthèse de mélatonine et exerce un effet éveillant.
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7
Q

Quelle est l’explication physiopathologique a la somnolence “post prandiale” ?

A

La somnolence « post-prandiale » de 13 heures à 15 heures correspond à la perte progressive du bénéfice homéostatique de la nuit précédente sur l’éveil, avant l’effet pro-éveil circadien de 16 heures

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8
Q

Quelles sont les 3 phases du sommeil du nouveau-né ?

A
  • le sommeil agité ou sommeil paradoxal (50 %)
  • le sommeil calme ou sommeil lent (40 %)
  • le sommeil transitionnel (10 %)
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9
Q

Quelle est l’evolution de la durée totale de sommeil chez l’enfant? a quel age disparait la sieste ?

A

– la durée totale de sommeil chez l’enfant diminue avec l’âge : nouveau-né : 16 heures (jusqu’à 20 heures)
à 1 an : 14 heures
à 6 ans : 11 heures
- à 12 ans : 9 à 10 heures 

– mise en place progressive des rythmes circadiens pendant le premier trimestre 
– sieste disparaît entre 4 et 6 ans.

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10
Q

Quelles sont les caracteristiques du sommeil de l’adolescent ?

A
  • Adolescent : le rythme circadien veille-sommeil se décale (retard de phase : couche-tard, lève-tard) , important à prendre en compte pour la prise en charge des troubles du sommeil de l’adolescent
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11
Q

Dans quoi (quel processus) le sommeil a un rôle important?

A
  • pour le DÉVELOPPEMENT : les troubles du sommeil de l’enfant peuvent avoir des répercussions significatives sur les performances COGNITIVES, le COMPORTEMENT, l’HUMEUR et le MÉTABOLISME, en particulier l’obésité.
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12
Q

Quelles sont les caracteristiques evolutives du sommeil à l’age adulte?

A

– diminution de la durée du TTS
- diminution de l’efficacité du sommeil (TTS/temps passé au lit), augmentation des éveils nocturnes 
– diminution de la durée du stade N3 
– augmentation de la durée des stades N1 et N2 
– sommeil paradoxal constant

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13
Q

Quelles sont les caracteristiques evolutives du sommeil du sujet age ?

A

– avance de phase et aplatissement du rythme circadien veille-sommeil (se couche plus tôt) 
– sommeil de nuit de moins bonne qualité (fragmentation) 
– apparition d’une somnolence diurne (la sieste est physiologique chez le sujet très âgé)

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14
Q

Quelles sont les 5 principales explorations du sommeil?

A
  • Interrogatoire et examen clinique : première étape, l’interrogatoire doit être détaillé.
  • Agenda de sommeil : rempli sur plusieurs semaines, il permet d’apprécier l’architecture du sommeil.
  • Tests et questionnaires : ils sont utiles pour apprécier la qualité du sommeil, la somnolence diurne et la sévérité des troubles.
  • Polysomnographie
  • Polygraphie ventilatoire
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15
Q

qu’est ce que la polysomnographie ?

A

– réalisée en hospitalisation au laboratoire ou en ambulatoire 

– enregistrement de l’EEG, des mouvements oculaires (EOG) et du tonus musculaire (EMG des muscles de la houppe du menton) pour l’analyse du sommeil ± vidéo 

– enregistrement de la respiration (débit et efforts respiratoires), du ronflement, de la SaO 2 , de l’ECG 

– EMG des muscles jambiers antérieurs (mouvements périodiques nocturnes) et autres variables en fonction de l’orientation étiologique.

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16
Q

qu’est ce que la polygraphie ventilatoire ?

A

– réalisée en hospitalisation au laboratoire ou en ambulatoire 
– enregistrement de la respiration, du ronflement, de la SaO 2 .

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17
Q

Quelles sont les 3 autres explorations (rang B)?

A
  • Évaluation de la somnolence diurne :
    – tests itératifs de latence d’endormissement 
    – tests de maintien de l’éveil
  • Évaluation des paramètres circadiens :
    – ACTIMETRIE: examen simple (port d’un accéléromètre au poignet « petite montre » pendant plusieurs jours ou semaines : permet d’apprécier le rythme veille-sommeil et le TTS) 
    – enregistrement de la TEMPERATURE CENTRALE 
    – profil de sécrétion de la mélatonine (DLMO) pour déterminer la phase du rythme circadien (non effectué en routine, intérêt surtout pour les troubles du rythme circadien, dosages sanguins/salivaires ou métabolite urinaire).
  • Examens utiles dans le bilan des hypersomnies d’origine centrale :
    – typage HLA 
    – dosage d’hypocrétine dans le LCS : effectué en cas de difficultés diagnostiques
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18
Q

Quelle est la définition d’une insomnie ?

A

Plainte de :

  • difficulté à s’endormir ou à rester endormi (trouble du maintien du sommeil ou réveil trop précoce).
  • qui a des répercussions diurnes : fatigue, troubles de l’attention, de la mémoire, de l’humeur ou du comportement, irritabilité, difficultés à bien fonctionner au travail, en famille ou en société, somnolence diurne, ou manque d’énergie.
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19
Q

qu’est ce qu’une insomnie chronique ou aigue ?

A
  • C’est une insomnie chronique (ou « trouble insomnie ») si ces troubles surviennent au moins 3 fois par semaine depuis au moins 3 mois.
  • C’est une insomnie aiguë (ou transitoire, ou d’ajustement) si elle dure depuis moins de 3 mois. Le facteur déclenchant (stress, deuil, séparation, douleur…) est IDENTIFIE.
  • Il est normal de voir son sommeil perturbé pendant quelques jours dans certaines circonstances.
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20
Q

Quel est le risque potentiel à prevenir en cas d’insomnie aigue ?

A

La difficulté tient au fait qu’une insomnie aiguë se pérennise dans 28 % des cas:
- soit d’un mauvais sommeil (19 %)
- soit d’une insomnie chronique (9 %)

=> l’intervention médicale doit chercher à prévenir ce risque.

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21
Q

Comment fait-on le diagnostic d’une insomnie ? Quel est le risque d’une insomnie chronique associé à un faible temps de repos ?

A

Le diagnostic d’insomnie correspond à une plainte subjective (pas à un chiffre objectif de durée ou de latence de sommeil.

Cependant, on considère :
- qu’il est anormal de mettre plus de 30 minutes à s’endormir.
- Une insomnie chronique associée à un temps objectif de sommeil < 6 heures expose à un risque accru de morbi-mortalité cardiovasculaire et de diabète, mais la majorité des insomniaques dorment réellement plus de 6 heures.

22
Q

Quelles sont les 3 caractéristiques de l’insomnie chronique ?

A
  • un état d’ hyperéveil mental et végétatif 
  • un conditionnement négatif empêchant le sommeil : attention et préoccupations excessives concernant le sommeil 
  • et une fréquente sous-estimation du temps réellement dormi. Ceci peut être lié à la présence de ruminations pendant le sommeil lui-même et à des phénomènes d’éveils locaux dans certaines régions du cerveau pendant le sommeil.
23
Q

l’insomnie chronique est determinée par des facteurs prédisposants, déclenchants et des comorbidités, quelles sont-elles ?

A

– facteurs prédisposants : sexe féminin, composante génétique, faibles revenus, abus dans l’enfance, personnalité perfectionniste 

– facteurs déclenchants : deuil, séparation, chômage ou autre circonstance pénible, changement du rythme veille-sommeil et usage de médicaments (corticoïdes, bêtabloquants) ou produits (caféine, nicotine) pro-éveil 

– Comordibités : principalement les troubles psychiatriques (quelle que soit leur catégorie) et plus rarement les pathologies médicales (douleurs, syndrome des jambes sans repos, handicap, asthme ou reflux nocturnes, apnée du sommeil, traumatisme crânien).

24
Q

Comment se definit la relation entre insomnie et trouble psychiatrique ?

A
  • On parle d’insomnie comorbide et non pas « secondaire » à un trouble psychiatrique ou médical car la relation est bi-directionnelle : ex l’insomnie peut précéder un épisode dépressif, l’aggraver secondairement ou persister pour son propre compte même quand l’épisode dépressif ou causal est cicatrisé.
25
Q

Quelles sont les caractéristiques des insomnies comorbide d’un trouble thymique ?

A
  • L’insomnie comorbide d’un trouble thymique comporte plus souvent un réveil trop matinal et une somnolence diurne
26
Q

Quelles sont les caractéristiques des insomnies comorbide d’un trouble anxieux?

A
  • L’insomnie comorbide d’un trouble anxieux comporte plus souvent une difficulté d’endormissement ou de réendormissement, et une hypervigilance diurne
27
Q

Quelle est la principale comorbidité neurologique des insomnies ?

A

Le syndrome des jambes sans repos est la principale comorbidité neurologique de l’insomnie

28
Q

Quelles sont les causes les + fréquentes d’insomnies de l’enfant ?

A

1 ÉDUCATIONNELLES :

– petit enfant : mauvaises habitudes (bercement, biberon, lit des parents…) et présence parentale lors de l’endormissement (l’enfant n’a pas pu apprendre à se séparer et à s’endormir seul dans son lit),
– enfants et adolescents : usage d’écrans (jeux, internet, téléphone, films) ;

2 ORGANIQUES :

– ORL : otites, apnée du sommeil,
– pneumologiques : asthme nocturne,
– digestives : RGO, allergie aux protéines de lait de vache ;

3 PSYCHOLOGIQUES :

– nourrisson : l’insomnie peut être révélatrice de difficultés relationnelles de l’enfant avec son entourage ou de déficits éducatifs,
– l’insomnie peut être le signe précoce d’un trouble envahissant du développement ou d’un retard mental (insomnies calmes),
– à partir de la deuxième année de vie, l’insomnie peut être en rapport avec une angoisse de séparation d’avec ses parents,
– l’insomnie peut être révélatrice d’abus ou de harcèlement scolaire.

  • Dans tous les cas, l’évaluation clinique doit prendre en compte l’organisation mentale du nourrisson ou de l’enfant, la fatigue ou l’épuisement de son entourage, les conditions éducatives et relationnelles familiales.
29
Q

Quel est le ttt de l’insomnie de l’enfant et de l’adolescent ?

A

Le traitement de l’insomnie de l’enfant et de l’adolescent doit être ETIOLOGIQUE.

Comme elle est souvent en rapport avec des erreurs de conditionnement à l’endormissement ou d’hygiène de sommeil, l’approche thérapeutique est souvent COMPORTEMENTALE et EDUCATIONNELLE en première intention. Si un dysfonctionnement familial ou encore des difficultés relationnelles sont suspectés, une psychothérapie parents-enfant sera proposée.

=> Les ttt médicamenteux doivent être évités.

30
Q

Quels sont les principaux diagnostics différentiels de l’insomnie ?

A

Les principaux :
- retard de phase du rythme circadien (sujet couche-tard) qui peut être confondu avec une insomnie d’endormissement
- le « court dormeur », un variant de la normale caractérisé par un sommeil < 6h sans aucune conséquence diurne.

31
Q

Quelle est la conduite à tenir en cas d’insomnie ?

A
  • interrogatoire
  • agenda du sommeil
  • examens complémentaires
32
Q

Que comprend l’interrogatoire en cas d’insomnie ?

A

Le diagnostic et l’évaluation de l’insomnie reposent essentiellement sur l’interrogatoire du patient :

  • reconstituer l’HISTOIRE actuelle et passée du patient, la CHRONOLOGIE et les MÉCANISMES de l’insomnie 
  • laisser le patient se raconter et raconter comment, où, dans quel ENVIRONNEMENT il s’endort (ex rechercher s’il s’endort en regardant un écran dans son lit, son type d’activité dans la soirée, comment il ménage la transition de la veille au sommeil, etc.) 
  • cerner le FONCTIONNEMENT PSYCHIQUE du patient 
  • définir son environnement, ses HABITUDES, les CONTRAINTES auxquelles il est soumis 
  • répertorier ses ATCD PATHO/THERAPEUTIQUE
  • rechercher des symptômes en faveur d’un syndrome des jambes sans repos (SJSR) ou plus rarement d’apnée du sommeil.
33
Q

Quels sont les objectifs de l’interrogatoire ?

A

1 d’obtenir une ÉVALUATION détaillée du sommeil :

– type de difficulté du sommeil (endormissement, réveil intrasommeil, réveil précoce de fin de nuit),
– horaires de coucher, rythme circadien veille-sommeil,
– conséquences : retentissement diurne, prise d’alcool ou de substances (tabac, alcool, cannabis) ou de médicaments psychotropes et autres médicaments modifiant le sommeil 

2 de DISTINGUER une forme transitoire d’une forme chronique :

– ancienneté des symptômes,
– évolution épisodique ou persistante 

3 de rechercher une COMORBIDITÉ :
– un trouble psychiatrique : c’est la comorbidité la plus fréquente (plus de 80 % des insomnies chroniques). Il est fondamental que le fonctionnement psychique du patient insomniaque chronique ait été évalué par un psychiatre,
– une autre pathologie du sommeil (notamment un syndrome des jambes sans repos),
– une pathologie médicale chronique invalidante,
– une prise ou exposition à des toxiques ou médicaments,
– des facteurs environnementaux et comportementaux :
– bruit, température, lumière,
– enfants en bas âge,
– hygiène de sommeil.

Finalement, l’entretien permettra d’identifier les facteurs prédisposants, déclenchants et d’entretien de l’insomnie.

34
Q

Quel est le principal outil pour l’évaluation de l’insomnie ?

A

l’agenda de sommeil

35
Q

Que comprend l’agenda de sommeil ?

A
  • Outil essentiel pour l’évaluation de l’insomnie et pour sa PEC (suivi sous traitement).
  • Il consigne, au jour le jour sur 15 jours, les HORAIRES et la QUALITÉ du sommeil ainsi que des RÉVEILS nocturnes.
  • Il met souvent en évidence des écarts entre l’appréciation globale du patient sur ses troubles de sommeil et leur réalité.
  • Il permet de rechercher un trouble associé du rythme circadien veille-sommeil.
36
Q

Quels sont les examens complémentaires à réaliser en cas d’insomnie ?

A

1) Enregistrement ACTIMÉTRIQUE

Au moyen d’un accéléromètre porté au poignet, il permet d’établir le rythme activité-repos sur plusieurs semaines pour objectiver les données (subjectives) de l’interrogatoire ou de l’agenda de sommeil, rechercher un trouble associé du rythme circadien veille-sommeil et identifier la forme d’insomnie à temps de sommeil objectivement court.

2) POLYSOMNOGRAPHIE

Elle n’est jamais nécessaire au diagnostic mais indiquée ponctuellement pour :
* éliminer une comorbidité spécifique (apnée du sommeil, mouvements périodiques nocturnes) 
* objectiver la plainte du patient (mauvaise perception du sommeil).

37
Q

Quelles sont les 4 grandes catégories de ttt de l’insomnie ?

A
  • ttt des comorbidites (pec des trbls psy ou médical = ttt le + important)
  • règles d’hygiènes du sommeil (approche éducative sur la connaissance du sommeil visant à corriger les erreurs comportementales pour maintenir une bonne hygiène de sommeil)
  • thérapies cognitivo-comportementales (TCC)
    = approche associant une composante ÉDUCATIVE (hygiène de sommeil), COMPORTEMENTALE (restriction du temps passé au lit, contrôle du stimulus) et COGNITIVE (psychothérapie cognitive sur l’interprétation de ses troubles par le patient et des conséquences de l’insomnie…), ainsi que des techniques de relaxation.
  • En groupe, individuel, en présence ou à distance au moyen de logiciels informatiques
  • ttt de choix de l’insomnie chronique
  • médicaments (benzodiazepines, melatonine, antihistaminique)
38
Q

Quels sont les médicaments possibles de l’insomnie?

A
  • benzodiazepines hypnotiques, melatonine, antihistaminique
39
Q

Quels sont les risques des benzodiazepines?

A
  • Il n’existe pas de benzodiazépine hypnotique idéale
  • Les benzodiazépines hypnotiques posent des problèmes à moyen et à long terme :
    – PERTE D’EFFICACITE OBJECTIVE : surtout nette pour les benzodiazépines de demi-vie courte, moins marquée pour les analogues des benzodiazépines (zolpidem, Stilnox® ; zopiclone, Imovane®) 

– phénomène de SEVRAGE : effet rebond qui favorise le cercle vicieux, moins marqué pour les benzodiazépines à demi-vie longue et pour les analogues des benzodiazépines 

– EFFETS INDESIRABLES : somnolence diurne (risque d’accident), interaction avec OH, troubles mnésiques, chutes nocturnes et épisodes confuso-oniriques.

40
Q

Quels sont les effets de la melatonine dans le cadre des insomnies? Sous quelles formes peuvent-ils etre utilisés ?

A
  • hormone dont le principal rôle est de synchroniser le rythme veille-sommeil et les autres rythmes circadiens sur l’alternance nuit/jour.
  • effet hypnogène direct mais ne doit pas être considérée comme une substance hypnotique

-> La mélatonine à libération IMMEDIATE peut être utilisée pour améliorer l’insomnie d’endormissement
-> La mélatonine à libération PROLONGÉE (Circadin) peut être utilisée pour améliorer l’insomnie de maintien (éveils intrasommeils)

41
Q

Que sont les antihistaminiques utilisés dans le cadre du ttt des insomnies ?

A
  • L’histamine est un neurotransmetteur éveillant issu de l’hypothalamus.
    -Il est intéressant de diminuer l’hyperéveil dans l’insomnie. - - —- Seuls les antihistaminiques qui passent la BHE=> doxylamine=Dornomyl ou alimémazine=Théralène) ont un effet anti-éveil donc hypnogène, au prix d’une sédation diurne liée à leur longue demi-vie.
42
Q

Quels sont les benzodiazepines utilisés dans le ttt des insomnies ? quelles sont les recommandations d’usage ?

A

Les hypnotiques de type benzodiazépines tels que :
- nitrazépam (Mogadon®)
- lormétazépam (Noctamide®)
- estazolam (Nuctalon®)
- et leurs analogues comme zolpidem (Stilnox®) et zopiclone (Imovane®), qui sont tous deux inscrits en liste 1 (ordonnance sécurisée de 28 jours) sont indiqués dans le ttt des insomnies aiguës sévères et pour une durée limitée (en général à 28 jours), en association avec la prise en charge des facteurs favorisants et une bonne hygiène du sommeil.
Il faut cependant :

  • éviter d’en prescrire après 75 ans (risque de chute et de confusion nocturne) ;
  • recommander de ne pas conduire dans les 8 heures après la prise et de ne pas associer hypnotique et alcool ;
  • informer le patient des manifestations de sevrage et des risques de dépendance ;
  • prévoir d’emblée sur la prescription leur décroissance et leur arrêt.
43
Q

Quand est-il de l’utilisation de benzodiazepines dans le ttt des insomnies chroniques ? et de la melatonine ?

A
  • L’utilisation des benzodiazepines dans l’insomnie chronique est limitée et doit rester ponctuelle. Environ 1/3 des patients souffrant d’insomnie chronique ont une pharmacodépendance aux bzd: ils peuvent bénéficier d’un essai de sevrage progressif.
  • D’autres médicaments comme les antidépresseurs (sédatifs, comme la miansérine, l’amitriptyline ou la paroxétine) apportent à petite dose un réel bénéfice à plus long terme dans l’insomnie chronique (surtout si trouble du maintien).
  • Dans un contexte de trouble de l’humeur ou anxieux, le dosage normal doit être utilisé.
  • La mélatonine à libération prolongée (Circadin 2 mg, non remboursé) a pour indication le traitement de l’insomnie du sujet âgé.

=> La place des traitements médicamenteux est limitée dans les insomnies chroniques dont la prise en charge est essentiellement, si possible, non médicamenteuse

44
Q

Quelle est la definition de la somnolence diurne excessive ?

A
  • La somnolence diurne normale résulte de l’interaction entre l’environnement (sédatif ou stimulant) et l’état de vigilance intrinsèque de l’individu, qui dépend de son système veille-sommeil, régulé de façon homéostatique (privation de sommeil par exemple) et circadienne (moments de la journée propices à l’endormissement).
  • La somnolence diurne excessive est un état subjectif et objectif d’éveil physiologique abaissé, de propension anormale au sommeil ou à l’assoupissement.
  • Préciser les circonstances de l’endormissement : un endormissement est pathologique lorsqu’il se produit dans des circonstances inappropriées (conversation, conduite, en activité), ou qu’il est irrésistible.
  • La somnolence excessive est à différencier de la fatigue (qui récupère avec le repos) et de l’apathie (absence de motivation).
45
Q

En quoi la somnolence excessive diurne est un enjeu de santé publique ?

A
  • Très fréquente : prévalence estimée entre 4 et 20 % en fonction du seuil de sévérité et des études.
  • Coût important lié à l’accidentologie et à l’absentéisme.
  • Fréquemment mise en cause dans les accidents de la route = l’endormissement est la 1ere cause d’accident mortel sur autoroute.
  • Répercussion sur le fonctionnement professionnel, cognitif et comportemental.
46
Q

Quel est l’impact de la somnolence excessive diurne sur le fiat de pouvoir conduire ? qu’est ce que les medecins doivent connaitre ?

A

La somnolence diurne excessive fait partie des conditions médicales INCOMPATIBLES avec l’obtention ou le maintien du permis de conduire, ou pouvant donner lieu à la délivrance d’un permis de conduire de durée de validité limitée (arreté du 18/12/2015) : somnolence excessive d’origine comportementale, organique, psychiatrique, iatrogène ou secondaire à une insomnie

En cas de traitement efficace, il peut être accordé :
* aux conducteurs du groupe léger : une compatibilité temporaire de 3 ans 
* aux conducteurs du groupe lourd : une compatibilité de 1 an après réalisation de tests de maintien de l’éveil.

=> Les médecins doivent savoir que cet arrêté existe, et sont dans l’obligation d’informer les patients concernés .

47
Q

Comment evalue-t-on la somnolence excessive diurne ?

A

Évaluation subjective par l’interrogatoire et des échelles standardisées, et objective par une évaluation instrumentale de la somnolence.

  • témoignage du patient et de son entourage
  • questionnaires (Epworth le + utilisé et validé)
  • techniques instrumentales utilisant la polysomnographie (TILE/TME)
48
Q

Que recherche-t-on dans le témoignage du patient et de son entourage en cas de somnolence excessive diurne ?

A

*Interrogatoire orienté recherchant :
– un BESOIN DE LUTTER contre le sommeil 
– des ENDORMISSEMENTS INVOLONTAIRES, dans diverses circonstances de la vie courante 
– la FREQUENCE, les CIRCONSTANCES et HORAIRES de survenue des assoupissements et endormissements 
– les ACCIDENTS ou incidents liés à la somnolence (somnolence au volant, presque accidents)

  • Les patients ont souvent tendance à sous-évaluer leur gêne. Cette attitude peut être consciente par honte ou manque de sincérité en raison des implications médico-légales ou professionnelles ou inconsciente chez des sujets dont la pathologie est ancienne et qui ont véritablement oublié leur état normal.
  • Le témoignage du conjoint fournit parfois une image plus juste de la réalité, mais l’entourage peut également être peu sensible au caractère anormal de la somnolence ou la rationaliser (« il travaille trop »).
49
Q

Qu’est ce que le test iteratif d’endormissement et le test de maintien d’eveil ?

A

1) Tests itératifs de latence d’endormissement (TILE)

  • On mesure la latence d’endormissement et les stades de sommeil atteints à 5 reprises dans la journée, toutes les 2 heures, pendant 20 minutes (si pas d’endormissement) à 34 minutes (si endormissement < 20 minutes), dans des conditions standardisées (au calme, allongé dans le noir), en demandant au sujet de se laisser aller au sommeil, de faire son possible pour s’endormir.
    => C’est le test de référence pour la mesure de la somnolence diurne .
  • Une latence moyenne d’endormissement (pour les cinq tests) >8min est normale. En dessous, on suspecte une hypersomnie d’origine centrale (narcolepsie, hypersomnie idiopathique). Le nombre de siestes comportant du sommeil paradoxal est utilisé pour différencier narcolepsie et hypersomnie idiopathique

2) Tests de maintien d’éveil (TME)

  • Le sujet, en position demi-assise, immobile et en semi-obscurité reçoit la consigne de résister au sommeil pendant 40 minutes, à quatre reprises espacées de 2 heures en journée. Ce test mesure donc la capacité à rester éveillé en condition sédative
    => il mesure la vigilance .
  • C’est le test médico-légal utilisé pour définir les aptitudes au poste et à la conduite automobile chez le patient souffrant d’un trouble de l’éveil traité ou chez le conducteur professionnel qui a un trouble du sommeil.
    -> La conduite à usage personnel d’un véhicule léger nécessite une latence moyenne des quatre tests > 19 minutes, à usage professionnel une latence > 33 minutes.
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Q

Quelles sont les causes de la somnolence excessive diurne ? (voir tableau recap p366)

A

On doit d’abord distinguer :

1 une somnolence physiologique :
– aux âges extrêmes de la vie (jeune enfant et sujet âgé),
– la sieste est physiologique chez le sujet âgé

2 d’une somnolence diurne excessive.

La somnolence excessive peut être :

  • INDUITE :
    – privation chronique de sommeil (cause principale) : celle-ci peut être comportementale, ou liée à :
    – un trouble du rythme circadien veille-sommeil : endogène, car une avance de phase peut induire une somnolence en fin de journée, un retard de phase, une somnolence le matin ; ou exogène (travail de nuit ou posté, vols transméridiens),
    – un syndrome des jambes sans repos,
    – médicaments sédatifs,
    – toxiques, alcool 
  • PATHOLOGIQUE :
    – > secondaire à une fragmentation du sommeil par :
    – douleurs, handicap nocturne,
    – syndrome d’apnées du sommeil,
    – mouvements périodiques des membres,
    – parasomnie du sommeil lent profond,
    – affections psychiatriques,
    – > primaire : pathologie intrinsèque liée à l’atteinte d’un système d’éveil (hypersomnies d’origine centrale) :
    – narcolepsie de type 1 ou 2,
    – hypersomnie idiopathique
    – hypersomnies neurologiques lésionnelles.