Déficit moteur et/ou sensitif des membres Flashcards
Que faut-il faire devant un trouble de la mobilité ou de la sensibilité d’un membre ?
Les troubles de la mobilité ou de la sensibilité d’un membre sont des motifs fréquents de consultation.
Que l’atteinte soit aiguë ou chronique, il est indispensable :
- de distinguer un déficit d’origine neurologique d’une atteinte non neurologique
- de localiser, à partir de l’anamnèse et des caractéristiques cliniques, le niveau des lésions :
– atteinte centrale versus atteinte périphérique,
– si l’atteinte est centrale, pouvoir préciser si la lésion se situe dans :
–> le cerveau,
–> le tronc cérébral,
–> la moelle épinière,
– si l’atteinte est périphérique, pouvoir préciser si la lésion touche :
– une structure en particulier (la corne antérieure, le ganglion rachidien, la racine, le plexus, le tronc nerveux, la jonction neuromusculaire ou le muscle),
– la répartition des atteintes (mononeuropathie, mononeuropathie multiple, polyneuropathie longueur dépendante ou non, polyradiculoneuropathie).
Cette étape de reconnaissance topographique est indispensable pour générer des hypothèses diagnostiques et orienter les examens complémentaires.
- Enfin, l’analyse des circonstances de survenue, le terrain, le mode d’installation et l’évolution seront nécessaires pour déterminer la cause
Quelles sont les causes non neurologiques au deficit sensitif ou moteur ?
Les causes non neurologiques de déficits moteurs et sensitifs sont nombreuses :
Toute douleur peut entraîner une impotence fonctionnelle, quelle qu’en soit l’origine :
- RHUMATOLOGIQUE ou ORTHOPEDIQUE (ex. : fracture, arthrite aiguë, tendinite, etc.)
- VASCULAIRE (ex. : artérite des membres inférieurs avec limitation du périmètre de marche liée aux crampes, hématome profond avec limitation douloureuse du mouvement, etc.)
- AUTRE (ex. : lésion cutanée étendue, œdème important responsable de trouble sensitif, etc.).
L’analyse du déficit moteur est souvent difficile en cas de douleur, avec un risque de surévaluer le déficit.
-> Il est indispensable de tester la mobilité passive du membre déficitaire, afin d’éliminer une limitation d’origine mécanique.
Une origine PSYCHOGENE est toujours possible, même sans ATCD psychiatrique connu.
Le diagnostic repose sur un faisceau d’arguments :
- le contexte d’apparition (choc émotionnel)
- les discordances anatomo-cliniques (ex. : troubles sensitifs ou moteurs ne correspondant à aucun territoire anatomique)
- les discordances entre les signes observés et leur retentissement (ex. : déficit moteur important lors de l’examen clinique, contrastant avec les mouvements réalisés par le patient dans les actes de la vie quotidienne ou lors de manœuvre de distraction)
- le manque de reproductibilité des signes d’un examen clinique à l’autre.
Pour retenir le diagnostic, il est souvent nécessaire de réaliser des examens complémentaires (imagerie et examens neurophysiologiques), car il est fréquent que les patients majorent les signes cliniques (de façon consciente ou non), noyant les signes et symptômes cliniques réels, sous des symptômes et signes surajoutés, formant ce qu’il convenu d’appeler une « surcharge fonctionnelle ».
Quelle est la premiere etape de la demarche diagnostique d’un deficit moteur et/ou sensitif ?
- Diagnostic syndromique et topographique d’un déficit moteur ou sensitif des membres
La démarche diagnostique face à un déficit neurologique moteur ou sensitif se fait en plusieurs étapes, parfois imbriquées lors de l’anamnèse et de l’examen clinique du patient.
La 1ere partie consiste à identifier la ou les localisations des anomalies
=> Elle repose sur l’analyse syndromique du déficit, puis sur l’analyse de la répartition des anomalies motrices et sensitives.
Pourquoi faut-il prendre du recul sur la description des symptomes faites par le patient en cas de deficit moteur et/ou sensitif ?
- La description du trouble neurologique par le patient est souvent AMBIGUE
-> Un déficit moteur peut être décrit comme une « faiblesse », une « lourdeur », voire un « engourdissement »
-> À l’inverse, un trouble sensitif pourra être décrit comme une « paralysie » ou une « sensation de membre mort ».
-> Une description par le patient d’une « main malhabile » peut correspondre à un déficit moteur, une atteinte proprioceptive ou une atteinte cérébelleuse.
=> Il est donc nécessaire, après avoir laissé le patient décrire ses troubles, de tenter de préciser la nature exacte du trouble
Que comprend la premiere etape de la demarche diagnostique? (diag syndromique et topographique = analyse syndromique et analyse de repartition des anomalies)
1) Analyse syndromique du déficit moteur = 4 grands syndromes moteurs
2) Analyse de la repartition des anomalies motrices et sensitives
- Atteinte du SNC = corticale, sous cortical, tronc cerebral, médullaire
- Atteinte du SNP = corne anterieure, radiculaire, queue de cheval, tronculaire, pluri-tronculaire, polyneuropathie (polynevrite), polyradiculoneuropathie (polyradiculonevrite), ganglions rachidiens
Quels sont les 4 grands syndromes de déficit moteur ?
On distingue quatre grands syndromes moteurs :
- le syndrome PYRAMIDAL = atteinte du motoneurone central
- le syndrome NEUROGENE PERIPHERIQUE = atteinte du motoneurone périphérique
- le syndrome MYASTHENIQUE = atteinte de la jonction neuromusculaire
- le syndrome MYOGENE = atteinte des muscles
Quel est 1) le type de deficit moteur? 2) les ROT ? 3) reflexe cutané plantaire (RCP) ? 4) tonus ? 5) trophicité? 6) marche du syndrome pyramidal ?
1)
* Hémiplégie (incluant ou non la face)
* Para- ou tétraplégie
Atteinte prédominant sur :
– les muscles extenseurs aux membres supérieurs
– les muscles raccourcisseurs aux membres inférieurs
2) Vifs, diffusés, polycinétiques
3) Extension : signe de Babinski
4) Spasticité (cf. pièges) :
– en flexion aux membres supérieurs
– en extension aux membres inférieurs
(– flasque à la phase aiguë)
5) Normale
6) Fauchage, ou marche spastique
7) pieges
Quel est 1) le type de deficit moteur? 2) les ROT ? 3) reflexe cutané plantaire (RCP) ? 4) tonus ? 5) trophicité? 6) marche du syndrome neurogene peripherique ?
1)
* Mononeuropathie : atteinte des muscles innervés par un tronc nerveux ou une racine
* Mononeuropathie multiple : atteinte des muscles innervés par plusieurs troncs nerveux
* Polyneuropathie : atteinte bilatérale, symétrique et distale, prédominant aux membres inférieurs
* Polyradiculoneuropathie : atteinte bilatérale, proximale et distale
* Mono/polyradiculopathie : atteinte d’une ou plusieurs racines
2) Abolis
3)
* Flexion
ou
* Indifférent
4) * Normal
ou
* Hypotonie
5)
Amyotrophie (cf. pièges)
± fasciculation
6) Steppage
7) pieges
Quel est 1) le type de deficit moteur? 2) les ROT ? 3) reflexe cutané plantaire (RCP) ? 4) tonus ? 5) trophicité? 6) marche dans une atteinte de la jonction neuromusculaire ?
1) Atteinte prédominant sur les muscles :
– oculomoteurs
– releveurs des paupières
– pharyngolaryngés
– proximaux des membres
– axiaux
– respiratoires
=> Fatigabilité et atteinte fluctuante
2) Normaux
3)
* Flexion
ou
* Indifférent
4) normale
5) normale
6)
* Fatigabilité
* Fluctuation
7) pas de pieges
Quel est 1) le type de deficit moteur? 2) les ROT ? 3) reflexe cutané plantaire (RCP) ? 4) tonus ? 5) trophicité? 6) marche dans un syndrome myogene ?
1) Atteinte prédominant sur les muscles :
– proximaux
– axiaux
– parfois respiratoires
Atteinte symétrique
2) Normaux
3)
* Flexion
ou
* Indifférent
4) hypotonie
5)
* Amyotrophie
ou
* Pseudo-hypertrophie
6) Dandinante
7) pas de pieges
Quels sont les 2 pieges du syndrome pyramidal ?
- Abolition des ROT et paralysie flasque à la phase aiguë d’une atteinte centrale (mais signe de BBK)
- Atteinte de type périphérique au niveau de la lésion dans les atteintes médullaires
Quels sont les 2 pieges du syndrome neurogene peripherique ?
- Absence d’abolition des ROT dans une atteinte périphérique localisée (ex. : pas d’abolition des ROT dans une atteinte L5)
- Délai de plusieurs semaines à plusieurs mois avant l’apparition de l’amyotrophie
Que faut-il faire apres avoir analyser le syndrome moteur presenté par le patient ?
En s’aidant de l’analyse du syndrome moteur présenté par le patient, l’étape suivante consiste à déterminer la localisation précise de ou des atteintes
-> Atteinte du SNC = corticale, sous cortical, tronc cerebral, médullaire
-> Atteinte du SNP = corne anterieure, radiculaire, queue de cheval, tronculaire, pluri-tronculaire, polyneuropathie (polynevrite), polyradiculoneuropathie (polyradiculonevrite), ganglions rachidiens
Quel syndrome moteur est caractéristique d’une atteinte du SNC ? Quelles sont ses caractéristiques ?
En fonction de la répartition des anomalies, il est habituellement possible de déterminer le niveau de l’atteinte.
L’atteinte motrice se traduit habituellement par un syndrome PYRAMIDAL :
- DEFICIT MOTEUR : parfois très marqué (plégie), parfois plus discret (visible à la manœuvre de Barré ou signe de Garcin) Perte des mouvements fins et rapides dans les atteintes plus discrètes.
-> Parfois, description de lenteur au mouvement et de fatigabilité - SPASTICITE : raideur lors du mouvement, y compris lors des mouvements passifs , tendance à la flexion aux membres supérieurs et à l’extension varus-équin aux membres inférieurs. -> Lors de l’extension passive de l’avant-bras sur le bras, ce dernier revient brutalement en flexion lorsqu’on le lâche (en lame de canif).
-> La spasticité est augmentée avec la vitesse d’extension de l’avant-bras sur le bras, dans certaines positions, lors d’infection ou après effort - ROT vifs et diffusés, avec extension de la zone réflexogène
- RCP en extension (signe de Babinski).
- L’atteinte sensitive dépend de la localisation de la lésion : elle peut concerner différentes modalités, épicritique et proprioceptive (voie lemniscale, passant par les cordons postérieurs) ou nociceptive et thermique (voie extralemniscale, passant par les faisceaux antérolatéraux).
- Les fibres sensitives empruntant les voies lemniscale et extralemniscale ont des trajets différents dans la moelle et le tronc cérébral, mais se rejoignent dans le thalamus au niveau du noyau ventro-postéro-latéral (VPL) avant d’être projetées sur l’aire sensitive primaire (gyrus post-central)
Quels sont les 2 manoeuvres permettant d’etudier le deficit moteur et notamment dans un syndrome pyramidal ?
- Manœuvre de Barré
- Signe de Garcin : les yeux fermés, bras tendu, poignets en extension et doigts écartés. Lors du maintien de la position, la main déficitaire se creuse avec un début de flexion des doigts, témoignant d’un discret déficit distal du membre supérieur. ).
Quelles sont les caracteristiques d’une atteinte corticale ? voir photo p56
- Déficit de type central, habituellement SENSITIVO-MOTEUR et HEMICORPOREL.
- Mais ne touchant souvent qu’une partie de l’hémicorps (atteinte brachio-faciale ou parfois atteinte isolée du membre inférieur).
- L’atteinte sensitive correspond habituellement au territoire moteur et concerne toutes les modalités (épicritique, proprioceptive, nociceptive et thermique)
=> DEFICIT BRACHIOFACIAL NON PROPORTIONNEL, voir photopour comprendre
Quelles sont les caractéristiques d’une atteinte sous-corticale ? voir photo p57 ++
- Déficit de type central souvent purement moteur, mais parfois sensitivo-moteur.
- Atteinte globale et comparable en intensité de tout l’hémicorps, y compris de la face (atteinte proportionnelle)
Quelles sont les caractéristiques d’une atteinte du tronc cerebral ? voir photo p58 +++
- Déficit de type central le plus souvent moteur et sensitif touchant l’hémicorps en dessous de la face et associé à l’atteinte d’une ou plusieurs paires crâniennes controlatérales au déficit des membres (syndrome alterne)
- Une précision sur le niveau (mésencéphale, protubérance ou moelle allongée) est possible en fonction des paires crâniennes atteintes.
Qu’est ce que le syndrome de Wallenberg ? Comment debute-t-il ?
- C’est un syndrome alterne, résultant d’une lésion du territoire rétro-olivaire au niveau de la moelle allongée.
-> Il est, le plus souvent, dû à l’occlusion de l’artère de la fossette latérale du bulbe, habituellement branche de l’artère cérébelleuse postéro-inférieure (PICA), elle-même branche de l’artère vertébrale. - Il débute par un GRAND VERTIGE ROTATOIRE (atteinte du noyau vestibulaire) et des CEPHALEES POSTERIEURES
Qu’observe t on à l’examen clinique du cote de la lésion et du cote opposé en cas de syndrome de Wallenberg ?
À l’examen clinique, on constate :
- du côté de la lésion :
– un NYSTAGMUS
– un hémisyndrome CEREBELLEUX (à prédominance statique),
– un signe de Claude-Bernard-Horner,
– une hypo ou anesthésie de l’hémiface,
– une paralysie de l’hémivoile du palais (voix nasonnée), de l’hémilarynx (troubles de déglutition) et de la corde vocale (voix bitonale) - du côté opposé à la lésion :
– une HEMIANESTHESIE NOCICEPTIVE et THERMIQUE épargnant la face.
-> Cette atteinte est à l’origine de fausses routes alimentaires, qui compromettent le pronostic vital, car pouvant être à l’origine d’une pneumopathie d’inhalation, si l’alimentation orale n’est pas totalement suspendue.
-> Le syndrome de Wallenberg est rarement pur, le plus souvent incomplet, ou à l’inverse plus riche en signes cliniques, en fonction du territoire réellement touché.
Quelles sont les différents cas de figure et syndrome en cas d’atteinte médullaire ?
- Déficit de type périphérique au niveau de la lésion = syndrome lésionnel
- Déficit de type central en dessous de la lésion = syndrome sous-lésionnel :
– tétraplégie si la lésion est située au niveau du renflement cervical ou au-dessus
– paraplégie si la lésion est située sous le renflement cervical. - Atteinte sensitive à tous les modes en dessous de la lésion = niveau sensitif
-> Sd de Brown-Sequard
-> Sd syringomyelique
-> Atteinte partie anterieure de la moelle
-> Atteinte partie posterieure de la moelle
-> Atteinte du cône terminal
Quelles sont les caractéristiques cliniques du sd de brown sequard concernant l’atteinte motrice et sensitive ? voir photo p60
- Cas particulier du syndrome de Brown-Séquard = atteinte de la moitié d’un segment de la moelle
Au-dessous de la lésion :
– atteinte motrice de type central du côté de la lésion
– atteinte sensitive épicritique et proprioceptive du côté de la lésion
– atteinte sensitive nociceptive et thermique du côté opposé à la lésion
Quelles sont les caractéristiques cliniques du sd syringomyélique = atteinte centro-médullaire concernant l’atteinte motrice et sensitive ? voir photo p 61
- Cas particulier de l’atteinte centromédullaire = syndrome syringomyélique:
– déficit sensitif nociceptif et thermique suspendu (correspondant au niveau médullaire de l’atteinte)
– pas d’atteinte sensitive au-dessus ou au-dessous de l’atteinte médullaire
– pas d’atteinte épicritique ou proprioceptive
– parfois, déficit moteur de type périphérique au niveau de la lésion en cas d’atteinte sévère
Quelles sont les caractéristiques cliniques en cas d’atteinte de la partie anterieure de la moelle concernant l’atteinte motrice et sensitive ?
- Cas particulier de l’ atteinte de la partie antérieure de la moelle (territoire de l’artère médullaire antérieure) :
– déficit moteur de type périphérique au niveau de l’atteinte (syndrome lésionnel)
– déficit moteur central au-dessous de l’atteinte (syndrome sous-lésionnel)
– atteinte sensitive thermique et nociceptive au-dessous de l’atteinte
– pas d’atteinte sensitive épicritique et proprioceptive (respect des cordons postérieurs).