Céphalée inhabituelle aigue et chronique chez l'adulte et l'enfant Flashcards
Qu’est ce qu’une cephalée ? Quels sont les 2 types de céphalées possibles ?
- La céphalée (douleur de l’extrémité céphalique crânienne ou faciale) est un symptôme subjectif qui motive de fréquentes consultations.
- Selon la classification internationale des céphalées ICHD-3 (International Classification of Headache Disorders, 3e édition), les causes sont divisées en deux groupes opposés
- Les céphalées PRIMAIRES sont les maladies NEUROLOGIQUES plus fréquentes
- Elles sont dues à l’activation des systèmes nociceptifs crâniens en l’absence de lésion sous-jacente.
- La migraine (15 % de la population) est la deuxième cause de handicap chronique de l’adulte, après la lombalgie.
- Le diagnostic de céphalée primaire est établi par l’interrogatoire selon les critères de l’ICHD-3, l’examen physique étant normal et les examens complémentaires normaux.
- Le ttt est spécifique du type de céphalée primaire et ne repose pas sur les antalgiques.
- Les céphalées SECONDAIRES sont SYMPTOMATIQUES d’une cause locale (neurologique, ORL, ophtalmologique) ou générale.
- Les causes sont multiples et parfois très graves (hémorragie sous-arachnoïdienne, méningite), nécessitant une PEC urgente avec des examens complémentaires systématiques
quelles sont les causes de céphalées primaires ?
Céphalées primaires
1. Migraine (15 %)
2. Céphalée dite de tension (épisodique 80 %, chronique 2 %)
3. Algie vasculaire de la face (1/1000) et autres céphalées trigémino-autonomiques
4. Autres céphalées primaires (rares)
quelles sont les causes de céphalées secondaires ?
Céphalées secondaires à…
5. Un traumatisme crânien ou cervical
6. Une affection vasculaire crânienne ou cervicale
7. Une pathologie intracrânienne non vasculaire
8. La prise d’une substance ou à son arrêt (abus médicamenteux 3 %)
9. Une infection (intracrânienne ou générale)
10. Une anomalie de l’homéostasie
11. Une pathologie ophtalmologique, ORL, stomatologique, dentaire, cervicale
12. Une affection psychiatrique
quelles sont les neuropathies crâniennes douloureuses ?
Neuropathies crâniennes douloureuses, autres douleurs faciales et autres céphalées
13. Lésions douloureuses des nerfs crâniens et autres douleurs faciales
14. Autres céphalées
dans les neuro cran douloureuses = nevralgies (decharge electrique) ou neuropathie (brulure)
Que comprend l’interrogatoire en cas de céphalée ?
L’interrogatoire sur le profil temporel est l’étape cruciale de la démarche diagnostique.
Les 2 premières questions pour déterminer le degré d’urgence sont :
- « Avez-vous déjà eu ce type de mal de tête ? » (caractère INHABITUEL ou HABITUEL)
- « Depuis quand avez-vous ce mal de tête ? » (caractère RECENT ou ANCIEN)
Les questions suivantes pour orienter les hypothèses diagnostiques sont :
- « En combien de temps la céphalée a atteint son maximum ? » (caractère brutal ou progressif)
- « Comment évolue la douleur depuis son installation ? » (caractère paroxystique ou continu)
- « Quel est le nombre de jours de céphalée par mois ? » ( caractère épisodique ou quotidien )
- « Quelle est la durée de chaque céphalée sans traitement ? » ( crises de courte ou longue durée).
L’interrogatoire se poursuit de manière détaillée, les caractéristiques de la céphalée (sévérité, type, siège, horaire) n’aident guère à la distinction entre céphalée primaire et céphalée secondaire.
=> Les facteurs déclenchant doivent être précisés, notamment en cas de céphalée brutale (« Que faisiez-vous exactement lors du début ? »).
Quelles sont les 5 étapes de l’interrogatoire en cas de céphalée?
1) Laisser le patient s’exprimer
– Symptômes prédominants et motif exact de consultation (peur d’une cause grave ? Incapacité à supporter une céphalée ancienne ?)
2) Caractériser la céphalée
– Âge ou date d’apparition : récent (aiguë) ou ancien (chronique)
– Mode d’apparition : brutal ou progressif
– Évolution dans le temps : paroxystique (crises) ou continue
– Nombre de jours de céphalée par mois depuis 3 mois (épisodique ou quotidien)
– Intensité (EVA de 0 à 10), topographie et type de douleur
– Horaire de survenue
– Facteurs déclenchant et aggravant : effort, mouvement, Valsalva, activité sexuelle, facteurs hormonaux, alimentaires, émotionnels
– Caractère positionnel (céphalées soulagées ou aggravées en décubitus)
– Comportement : calme, prostré, agitation
3) Identifier les signes accompagnateurs
– Digestifs : nausées, vomissements
– Sensoriels : photophobie, phonophobie
– Symptômes « trigémino-autonomiques » : larmoiement, congestion nasale, rhinorrhée, ptosis, myosis, rougeur oculaire, œdème de la paupière
– Autres douleurs : cervicales, lombaires, ceintures
– Fièvre, frissons
– Déficit neurologique focal, crises épileptiques
– Troubles de la vision : diplopie, baisse de la vue, éclipses
4) Resituer le contexte du patient
– ATCD, facteurs de risque vasculaire
– Contexte : nouveau médicament, toxique, exposition au monoxyde de carbone ; traumatisme ; grossesse ou post-partum, cancer, maladies systémiques (dont VIH) ; un geste avec effraction durale ou risque d’effraction a-t-il été réalisé récemment ?
– Situation psychiatrique, répercussion sur le sommeil, le travail, la vie sociale, la scolarité
– Attentes du patient, croyances sur la maladie
5) Revoir l’historique des ttt essayés et les ttt actuels
– Types de ttt (de crise ou préventif), durée de prise, dose, efficacité, effets secondaires
– Nombre de jours de prise d’antalgiques par mois
Quels sont les examens physiques possibles à faire en cas de céphalées pouvant orienter le diagnostic ?
- PA = la céphalée liée à une poussée hypertensive est un diagnostic d’élimination
- TEMPERATURE (fièvre ?) puis, si fièvre, examen cutané = purpura ?
- Examen de la CONSCIENTE = score de Glasgow
- Recherche d’une RAIDEUR méningée.
- Recherche d’un DEFICIT NEURO focal.
- Examen de l’OCULOMOTRICITE (diplopie par atteinte du VI ou du III ?) .
- Anomalie PUPILLAIRE = myosis/mydriase ? Syndrome de Claude-Bernard Horner ?
- Recherche d’un caractère POSTURAL de la céphalée = EVA en position debout puis allongée
- Palpation des artères temporales après 50 ans = maladie de Horton ?
- Examen des SINUS, examen oculaire et des OREILLE = cause locale, zona
- Examen du FOND D’OEIL = œdème papillaire ?
Le profil temporel des céphalées est crucial.
Cephalees recentes et inhabituelles ?
- Les céphalées perçues par le patient comme et inhabituelles (« aiguës ») sont des céphalées secondaires jusqu’à preuve du contraire et nécessitent des examens en urgence
-> Leur mode de début, brutal ou progressif, oriente vers diverses étiologies possibles.
Cephalées anciennes et habituelles ?
- Les céphalées reconnues par le patient comme anciennes et habituelles (« chroniques ») sont le plus souvent des céphalées primaires .
-> Elles peuvent être paroxystiques (crises) ou permanentes.
-> L’interrogatoire doit être parfaitement détaillé puisque le diagnostic repose uniquement sur la description des céphalées.
Devant une modif de cephalées habituelles ?
- Toute modification récente d’une céphalée ancienne et habituelle fait suspecter une céphalée secondaire
Apres avoir etablie que le patient consulte pour une cephalée recente (aigue) et inhabituelle, que faut-il determiner ? Que fait evoquer une céphalee brutale ? progressive ? febrile ?
Devant une céphalée récente et inhabituelle : une fois établi que le patient consulte pour une céphalée aiguë, les questions les plus importantes portent sur la détermination du MODE D’APPARITION de la céphalée et la recherche d’un syndrome infectieux associé.
En pratique :
- toute céphalée brutale est une hémorragie sous-arachnoïdienne (HSA) jusqu’à preuve du contraire
- toute céphalée progressive est un syndrome d’hypertension intracrânienne (HTIC) jusqu’à preuve du contraire ;
- toute céphalée fébrile est une méningite jusqu’à preuve du contraire
- l’absence de tout symptôme associé et un examen clinique normal n’éliminent en aucun cas une céphalée secondaire et ne doivent pas différer la réalisation d’examens complémentaires si la céphalée est récente, inhabituelle et persistante
Quelles sont les questions importantes à poser devant des céphalées chroniques (anciennes et habituelles) ?
Devant une céphalée chronique (ancienne et habituelle) : les questions les plus importantes portent sur le profil temporel des céphalées, c’est-à-dire le NOMBRE DE JOURS de céphalée par mois sur les 3 derniers mois et la durée des crises sans ttt, ainsi que les signes associés.
-> L’examen clinique est normal dans les céphalées primaires.
En pratique, on distingue :
- les céphalées chroniques épisodiques (< 15 jours de céphalée par mois)
- les céphalées chroniques quotidiennes (CCQ, 15 jours ou plus par mois), subdivisées en CCQ de longue durée (crises > 4 heures) ou de courte durée (crises < 4 heures)
Quels sont les éléments de l’interrogatoire à rechercher permettant d’orienter le diagnostic d’une céphalée aigue ?
- Âge > 50 ans, ± altération de l’état général, ± claudication de la mâchoire : artérite temporale
- Aggravation en position allongée : HTIC
- Aggravation en position debout : hypotension intracrânienne
- Brèche durale récente : ponction lombaire (PL), péridurale, infiltration de nerfs rachidiens : hypotension intracrânienne
- Chauffage défectueux : intoxication au monoxyde de carbone
- Cervicalgie : dissection artérielle cervicale
- Début brutal : HSA et autres causes vasculaires
- Début progressif : HTIC
- Facteurs de risque cardiovasculaire : AVC
- Facteurs de risque de thrombose veineuse (contraception orale) : thrombose veineuse cérébrale (TVC)
- Infection par le VIH non contrôlée : toxoplasmose cérébrale, méningite à cryptocoque
- Néoplasie : métastase, méningite carcinomateuse
- Post-partum : syndrome de vasoconstriction cérébrale réversible (SVCR), éclampsie, TVC, hypotension intracrânienne (si péridurale)
- Prise de substances vasoactives (drogues , sérotoninergiques, α-sympathomimétiques) : SVCR
- Provoquée par l’effort ou orgasmique : HSA, SVCR
- Provoquée par une manœuvre de Valsalva (toux, défécation, éternuement) : SVCR, HTIC
- Traumatisme crânien : hémorragie cérébrale, hématome sous-dural
- Traumatisme rachidien : dissection artérielle cervicale, hypotension intracrânienne
- Vomissements : HTIC.
Quels sont les elements de l’examen physique pouvant orienter le diagnostic d’une céphalée aigue ?
- HTA : HSA, AVC, SVCR, encéphalopathie hypertensive»_space; poussée hypertensive simple.
- Fièvre : causes infectieuses (méningite ou infection générale).
- Raideur méningée : HSA, méningite.
- Déficit neurologique focal ± épilepsie : HSA, AVC, TVC, méningo-encéphalite, tumeur, SVCR compliqué.
- Hémianopsie bitemporale : apoplexie pituitaire.
- Diplopie, paralysie d’un ou des deux nerfs abducens (VI) : HTIC.
- Syndrome de Claude-Bernard-Horner, acouphène pulsatile, paralysie linguale (XII) : dissection de l’artère carotide interne homolatérale.
- Mydriase ± autres signes de paralysie du nerf III : anévrisme comprimant le III.
- Oedème papillaire : HTIC.
Quels sont les 2 syndromes qui causes des céphalées qui sont à prendre en charge en urgence ?
Deux syndromes sont des situations d’urgence vitale
- le syndrome méningé
- le syndrome d’HTIC.
=> Ils se résument parfois à une céphalée isolée
Quelles sont les autres caractéristiques de céphalées necessitant une PEC en urgence ?
- il est recommandé de prendre en charge en urgence tout patient qui présente :
– une céphalée BRUTALE (maximale en moins d’une heure), voire en coup de tonnerre (intensité maximale en moins d’une minute)
– une céphalée récente ou d’aggravation récente (< 7 jours) et inhabituelle
– une céphalée associée à une fièvre (en l’absence d’une cause générale évidente telle qu’un syndrome viral en période épidémique)
– une céphalée associée à des signes neurologiques
– une céphalée faisant évoquer une intoxication (notamment au CO)
– une céphalée dans un contexte d’immunodépression
Quelles sont les autres caractéristiques de céphalées pour lesquelles on va conseiller au patient de consulter rapidement ?
- En cas de contact téléphonique, il est recommandé de conseiller au patient une consultation rapide (médecin traitant ou médecin de garde) dans les situations suivantes :
– une céphalée connue par le patient mais ne cédant pas à la prise du ttt habituel
– une céphalée semi-récente (> 7 jours) sans signe d’aggravation durant les derniers jours
– une céphalée ancienne dont la fréquence ou l’intensité sont difficiles à gérer par le patient.
- Il est fréquent qu’un patient migraineux se présente aux urgences pour une crise sévère.
-> Si l’interrogatoire est fiable et que le patient reconnaît « sa » crise de migraine habituelle, des explorations ne sont pas nécessaires et un traitement sera donné pour soulager la crise
Quelles sont les 6 caractéristiques d’un syndrome méningé ?
SYNDROME MENINGE :
1 – CEPHALEES : en casque, diffuse, intense, résistante aux antalgiques.
-> Début brutal, subaigu ou progressif selon les causes
2 – VOMISSEMENTS inconstants, sans effort, en jets et soulageant temporairement la céphalée
3 – PHOTOPHOBIE
4 – Attitude en chien de FUSIL
5 – RAIDEUR de la nuque, manœuvres méningées positives
6 – Température corporelle élevée ou normale
Quelles sont les 6 caractéristiques d’une HTIC ?
HTIC
1 – CEPHALEES : en casque, diffuse, intense, matinale, exagérée par toux/effort/décubitus, résistante aux antalgiques.
-> Début souvent progressif, parfois brutal
2 – VOMISSEMENTS : inconstants, sans effort, en jets et soulageant temporairement la céphalée
3 – Trouble de la VIGILANCE : obnubilation, confusion, coma
4 – DIPLOPIE horizontale (atteinte du 6 uni ou bilatérale)
5 – ÉCLIPSES VISUELLES : pertes bilatérales transitoires de la vision, tardives (par œdème papillaire important)
6 – ŒDEMES PAPILLAIRES bilatéral au fond d’œil