Epilepsies de l'enfant et de l'adulte Flashcards
def de CRISE D’EPILEPSIE
- Survenue transitoire de signes et/ou de symptômes cliniques due à une activité neuronale cérébrale excessive et anormalement synchrone.
- En pratique, ces signes ou symptômes cliniques peuvent comporter une altération de la conscience et/ou des signes moteurs et/ou des signes sensoriels et/ou des signes psychiques ou cognitifs, et/ou des signes neuro-végétatifs,
- Une crise épileptique est un phénomène dynamique, l’hyperactivité neuronale initiale (aussi appelée décharge critique) implique initialement un réseau de neurones plus ou moins étendu puis se propage en empruntant des voies de connexion cortico-corticale, cortico-sous-corticale. La séquence de signes cliniques de la crise dépend du siège initial de la décharge, de la rapidité de la propagation et de sa trajectoire.
- On distingue les crises d’origine généralisée des crises d’origine focale. Attention, les crises d’origine focale peuvent se propager et évoluer vers une crise secondairement généralisée. On parle de crise focale secondairement généralisée
def d’EPILEPSIE
Maladies cérébrales chroniques caractérisée par :
1/ la survenue d’au moins une crise épileptique
2/ une prédisposition durable à générer des crises
3/ ainsi que par leurs conséquences neurobiologiques, neuropsychologiques, sociales et psychiatriques.
=> cette prédisposition cérébrale durable à générer des crises est établie par :
- la survenue d’au moins 2 crises épileptiques cliniquement avérées non provoquées espacées d’au moins 24 heures
- l’identification d’un syndrome épileptique
- la survenue d’une crise épileptique cliniquement avérée non provoquée et un risque estimé de récidive supérieur à 60 % dans les 10 ans, soit au moins un élément pathologique retrouvé :
– présence d’anomalies paroxystiques à l’EEG,
– lésion cérébrale préexistante épileptogène à l’imagerie,
– trouble neurodévelopemental préexistant.
Les épilepsies représentent un groupe hétérogène de maladies cérébrales chroniques qui peuvent débuter de la période néonatale jusqu’au grand âge, d’étiologies, de formes cliniques et de pronostics variables. Les épilepsies ont une prévalence de 0,5 à 1 % et une incidence de 0,5 pour 1 000 habitants par an.
Donner les 2 grandes catégories de crise d’épilepsie ?
- crises généralisées (tonicoclonique, myoclonique, absence
- crises focales (temporale interne, centrale)
Quelles sont les 2 grandes catégories de signes cliniques habituelles dans les crises généralisées ?
- les signes moteurs (tonique, clonique, tonicoclonique, atonique, myoclonique)
- les troubles de la conscience (de durée variable, quelques secondes au cours d’une absence à quelques minutes en cas de crise tonicoclonique)
Quels sont les 5 types de signes moteurs et leur def retrouvés dans les crises epileptiques generalisées ?
– toniques : contractions musculaires segmentaires des agonistes et antagonistes, soutenues
– cloniques : mouvements rythmiques soutenus résultant de secousses musculaires segmentaires répétitives et rythmiques
– tonicocloniques : succession dans le temps d’une phase tonique et d’une phase clonique
– atoniques : interruption brève et soudaine du tonus de tout ou partie du corps
– myocloniques : mouvement isolé ou en courte salve résultant d’une contraction musculaire isolée ou en courte salve.
Quelle est la classification des crises généralisées ?
L’identification des signes cliniques principaux permet de classer les crises généralisées :
- avec signes moteurs au premier plan : comme par exemple les crises tonicocloniques, les crises myocloniques
- avec altération de la conscience au premier plan : comme par exemple les absences typiques
Quelles sont les 3 phases de la crise tonicoclonique ?
- TONIQUE (20-30sec)
- CLONIQUE (20-30sec)
- RÉSOLUTIVE OU POST-CRITIQUE (quelques minutes)
Quelles sont les caractéristiques de la phase tonique de la crise tonicoclonique ?
- une vocalisation
- une abolition de la conscience
- une contraction tonique soutenue axiale et des membres (d’abord en flexion puis en extension)
- une apnée avec cyanose
- des troubles végétatifs importants (tachycardie, augmentation de la tension artérielle, mydriase, rougeur du visage, hypersécrétion bronchique et salivaire)
- morsure latérale de langue possible.
Quelles sont les caractéristiques de la phase clonique de la crise tonicoclonique ?
des secousses bilatérales, synchrones, intenses, s’espaçant progressivement.
Quelles sont les caractéristiques de la phase post-critique ou résolutive de la crise tonicoclonique ?
- une altération profonde de la conscience et une hypotonie généralisée avec possibilité d’une énurésie
- La respiration reprend, ample, bruyante (stertor), gênée par l’hypersécrétion bronchique et salivaire.
- Puis le patient présente des signes de réveil, progressif, marqué par une confusion et parfois une agitation, il ne garde aucun souvenir de la crise et de sa période post-critique.
Il existe un décalage temporel entre les premiers signes de réveil objectivé par les témoins oculaires et les premiers souvenirs souvent plus tardifs rapportés par le patient (« premier souvenir dans l’ambulance ou au service d’accueil des urgences »). - souvent des céphalées, des courbatures, des douleurs en relation avec la morsure latérale de la langue, le traumatisme occasionné par la chute voire avec une luxation d’épaule ou un tassement vertébral survenus au cours de la phase tonique.
Quelle précaution est à prendre lors de la phase post-critique de la crise tonicoclonique ?
Il est important à ce stade de mettre le patient en position latérale de sécurité pour libérer les voies aériennes supérieures.
Quel est le seul type de crise generalisée sans trouble de la conscience ?
la crise myoclonique
Quelles sont les caractéristiques de la crise myoclonique ?
- Ce sont les seules crises généralisées sans trouble de la conscience : elles sont très BREVES (< 1 seconde à quelques secondes) et comportent des SECOUSSES MUSCU très brèves (< 200 ms), isolées ou répétées en courtes salves, en flexion-extension, avec lâchage ou projection de l’objet tenu (signe de la tasse de café) voire chute brutale si elles affectent les membres inférieurs.
- Elles sont spontanées ou provoquées par des stimulations, en particulier une stimulation lumineuse intermittente.
- Fréquentes immédiatement après le réveil, elles surviennent en pleine conscience (different des myoclonies physiologique à l’endormissement)
Quelles sont les caractéristiques de l’absence typique ?
- Les absences typiques comportent une rupture du contact complète, de début et fin brutales, avec arrêt de l’activité en cours, fixité voire plafonnement du regard pendant quelques secondes.
- L’EEG au cours de l’absence typique se caractérise par une DECHARGE PAROXYSTIQUE généralisée, bilatérale, symétrique et synchrone de pointes-ondes à 3 Hz, de début et fin brusques, de quelques secondes, interrompant une activité de fond normale
=> Cet aspect de l’EEG critique est pathognomonique des absences typiques.
Quelles sont les caractéristiques cliniques des crises focales temporales internes ?
1 - sensations subjectives VEGETATIVES = sensation épigastrique ascendante/sensation de chaleur)
2 - EMOTIONNELLES (angoisse) et/ou MNÉSIQUES (illusion de déjà-vu, état de rêve)
3 - un trouble de la CONSCIENCE qui est inconstant et secondaire,
4 - des AUTOMATISMES ORO ALIMENTAIRES de mâchonnement et GESTUELS élémentaires à prédominance distale, répétitifs (émiettement, manipulation)
5 - une durée prolongée > 1min
=> les généralisations tonicocloniques secondaires sont exceptionnelles sous traitement.
Quelles sont les caractéristiques des crises focales de la région centrale?
- paresthésies et/ou des clonies dont l’évolution traduit l’organisation somatotopique du cortex sensitif et moteur primaire = débutant typiquement au niveau de la main avec une progression ascendant le long du membre supérieur puis l ‘ implication de la face (marche bravais-jacksonienne)
exemple de valeur localisatrice de quelques signes rencontrés au cours des crises focales
- Signes moteurs élémentaires (clonies unilatérales, myoclonies unilatérales) :
– traduisent généralement une implication des régions motrices primaires contro-latérales (aussi appelées région centrale, et correspondant à la berge antérieure du sillon central) ;
– ils ont alors une progression qui reflète l’organisation somatotopique du cortex moteur primaire (évolution ascendante le long du membre supérieur jusqu’à l’hémiface ; on parle aussi de marche Bravais Jacksonienne ). - Signes sensitifs ou sensoriels pouvant être des hallucinations (perceptions sans objet) ou des illusions (perceptions déformées), rapportées et critiquées par le patient, et pouvant concerner toutes les modalités sensorielles, par exemple la modalité :
– somatosensitive : paresthésies avec progression reflétant l’organisation somatotopique du cortex somatosensitif primaire, controlatérales à la décharge, débutant au niveau de la main et d’évolution ascendante le long du membre supérieur jusqu’à l’hémiface. On parle également de « marche bravais-jacksonienne » ;
– visuelle : les hallucinations visuelles élémentaires positives traduisent une implication du cortex visuel primaire dans le lobe occipital ;
– auditive : les hallucinations auditives élémentaires à type d’acouphènes (bourdonnement, sifflement, bruits rythmiques) traduisent une implication par la décharge épileptique du cortex auditif primaire (gyrus temporal supérieur) controlatéral. - Signes végétatifs , troubles du rythme cardiaque, sensation de froid ou de chaleur, de soif, hypersalivation, sensation épigastrique ascendante ont une origine temporale interne ou insulaire
- Signes cognitifs , inconstants, mais peuvent avoir une valeur localisatrice :
– état de rêve (réminiscence en pleine conscience), sensation de déjà-vu, de déjà-vécu rapportés par le patient ont une origine temporale interne (hippocampique) ;
– les troubles phasiques paroxystiques reflètent une implication du lobe temporal de l’hémisphère dominant (gauche dans la majorité des cas).
Comment sont classés les différents syndromes epileptiques ?
Par une classification syndromique :
L’identification du syndrome épileptique permet en effet d’orienter la recherche étiologique, le choix du ttt antiépileptique, de formuler un pronostic évolutif de l’épilepsie et d’un éventuel handicap psychiatrique ou cognitif associé.
Quels sont les 5 criteres selon lesquels sont définis les différents syndromes? (voir absoluement photo p268)
- l’âge de début des crises
- le(s) type(s) de crise(s) prédominant(s)
- l’EEG intercritique et critique
- l’examen neurologique et neuropsychologique intercritique (normal, ou signes de focalisation dans les formes focales, ou troubles du développement dans les encéphalopathies épileptiques)
- le pronostic.