Troubles de la marche Flashcards

1
Q

Physiologie 1/2

A

La marche est l’un des principaux modes de locomotion de l’être humain. L’acquisition de la marche se déroule généralement entre le 10e et le 14e mois de la vie avec différentes étapes successives.

La marche est constituée d’une activité rythmique symétrique et coordonnée des deux membres inférieurs qui peut être décomposée en cycles successifs alternant phases d’appuis (simples ou doubles) et phases oscillantes.

Contrairement à la course, il y a toujours au moins un appui au sol. L’ensemble du système musculaire et osseux est mis à contribution sous le contrôle du système nerveux central et périphérique.

L’équilibre, la vision et la proprioception sont essentiels pour permettre les modulations et adaptations nécessaires à l’environnement et aux caractéristiques de la personne.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
2
Q

Physiologie 2/2

A

Au plan neurophysiologique, la marche est contrôlée par différentes régions du système nerveux. Les circuits corticaux et sous-corticaux (striatum, pallidum, thalamus, cortex pré-moteur et cortex pariétal), organisés en boucles, jouent un rôle essentiel dans l’initiation, la programmation et la planification de la locomotion.

L’exécution motrice met en jeu les cortex moteurs primaires, les faisceaux pyramidaux et les motoneurones.

Le caractère très automatique de la marche dépend des contrôles sous-corticaux (noyaux gris) mais également de régions locomotrices spécialisées au niveau du tronc cérébral et de la moelle spinale (générateur spinal de la marche).

L’équilibre et la coordination des membres impliquent le cervelet et les noyaux vestibulaires, qui sont en étroite relation avec l’ensemble des systèmes sensoriels et moteurs. L’adaptation de la marche à l’environnement nécessite des interactions étroites entre le système moteur et les informations sensorielles provenant des voies afférentes visuelles et proprioceptives.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
3
Q

La marche est une succession de:

A
  • double appui (les deux pieds sont au sol) ;

* d’appui unilatéral, ou simple appui (un pied au sol).

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
4
Q

Pour chaque membre inférieur, on décrit:

A
  • une phase oscillante (ou de balancement) ;

* une phase d’appui (simple appui et double appui).

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
5
Q

On définit (figure8.2):

A
  • le pas, qui correspond à la progression du pied oscillant par rapport au pied portant. Le pas permet de progresser vers l’avant. On distingue donc un pas droit et un pas gauche ;
  • la longueur du pas, qui correspond à la distance de progression du pied oscillant par rapport au pied portant. En d’autres termes, la longueur du pas est la distance entre les deux talons lors d’une phase de double appui. La longueur du pas droit est mesurée lorsque le pied droit est en avant
  • l’enjambée, qui correspond à la succession de deux pas: un pas droit et un pas gauche. Le cycle de marche représente une enjambée ;
  • la cadence, qui correspond au nombre de pas par minute
How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
6
Q

Il existe une relation entre vitesse de marche, cadence et longueur d’enjambée:

A

Vitesse de marche (m/s)=Cadence×Longueur d’enjambée (m)/120

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
7
Q

Caractéristiques de la marche normale

A

Performances
Débattements articulaires nécessaires pour la marche
Débattements articulaires nécessaires pour s’asseoir
Débattements articulaires nécessaires pour monter et descendre les escaliers en enchaînant les escaliers
Activité musculaire

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
8
Q

Performances

A
  • Vitesse de marche: 0,8 à 1m/s.
  • Longueur d’enjambée: 1,4m±0,2m.

• Phase d’appui: 60% du cycle.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
9
Q

Débattements articulaires nécessaires pour la marche

A

• Membres inférieurs:
− hanche: 10°/30° ;
− genou: 0°/70° ;
− cheville: 10° flexion dorsale/15° flexion plantaire ;
− orteils: extension.
• Tronc: dissociation des ceintures (capacité à mobiliser les épaules et le bassin de façon indépendante).
• Membres supérieurs: activité alternée.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
10
Q

Débattements articulaires nécessaires pour s’asseoir

A
  • Flexion de hanche 90°.

* Flexion de genou 90°.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
11
Q

Débattements articulaires nécessaires pour monter et descendre les escaliers en enchaînant les escaliers

A

• Flexion de hanche 110° et extension 10°.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
12
Q

Activité musculaire

A
  • Le quadriceps est un muscle freinateur lors de la prise d’appui en phase d’appui.
  • Le tibial antérieur est un muscle freinateur lors de l’attaque du pas en phase d’appui et un muscle essentiel de la flexion dorsale de la cheville en phase oscillante.
  • Le triceps sural est un muscle propulseur en fin de phase d’appui.
  • Le moyen fessier et le tenseur du fascia lata sont des muscles stabilisateurs latéraux du bassin.
  • Le psoas-iliaque et les ischio-jambiers sont des muscles permettant respectivement la flexion de hanche et de genou lors de la phase oscillante, assurant une fluidité du passage du pas.
How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
13
Q

L’équilibre

A

Le maintien de l’équilibre est une activité largement automatisée sous contrôle essentiellement sous-cortical (moelle spinale, noyaux vestibulaires, système réticulé, cervelet) qui régule en permanence le tonus postural (des muscles antigravidiques).
Des ajustements posturaux (séquences motrices) sont nécessaires pour répondre aux perturbations intrinsèques (générés par le sujet lors de ses propres mouvements) et extrinsèques (générés par l’environnement).

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
14
Q

Equilibre 2/2

A

Les informations sensorielles recueillies par l’œil, les vestibules et les récepteurs proprioceptifs tendineux et musculaires sont essentielles pour signaler en temps réel les changements de contraintes internes (position et déplacement des segments de membres les uns par rapport aux autres) et externes (environnemental). L’ensemble des informations sensorielles recueillies en connexion avec les informations motrices et cognitives (intention du sujet, difficulté de la tâche) servent à élaborer dans le cortex pariétal postérieur des représentations mentales de la position du corps dans l’espace et de la tâche en cours ou envisagée.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
15
Q

Examen de l’équilibre 1/2

A

• Examen morphostatique debout en sous-vêtements de face et de profil:
− équilibre du bassin, statique rachidienne, morphologie des membres sans oublier les pieds (dépistage, inégalités des membres inférieurs, scoliose, cyphose, genu valgum, varum, pieds creux, plats…) ;
− écartement spontané des pieds (signes cérébelleux).

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
16
Q

Examen de l’équilibre 2/2

A

• Durée de maintien debout, du maintien pieds joints si cette position est possible (sinon penser à un syndrome cérébelleux), yeux ouverts puis fermés: c’est l’épreuve de Romberg ; le patient est debout les talons joints et les pieds légèrement écartés.
L’examen se fait les yeux ouverts puis fermés afin d’évaluer la contribution visuelle (si difficile, penser à un déficit proprioceptif). On demande au patient de tendre les index en avant (si déviation, signe vestibulaire).
On teste l’appui monopodal (noter le temps tenu) qui est réduit dans de nombreuses pathologies.
Le test de Fukuda7 est réalisé en cas d’orientation vers un syndrome vestibulaire.

17
Q

Examen des réflexes posturaux

A

Évaluer la réaction d’équilibration lorsque l’on pousse le patient en avant, en arrière ou sur les côtés après l’avoir prévenu et dans des conditions de sécurité (déséquilibre extrinsèque) ou lorsqu’il exécute lui-même un mouvement, par exemple regarder en haut, en bas, à droite, à gauche (déséquilibre intrinsèque).

18
Q

Évaluer approximativement l’amplitude des articulations de la hanche, du genou et de la cheville au cours du cycle de marche (figure8.3):

A

− pied: attaque du pied par le talon en début de la phase d’appui ;
− genou: attaque du pas en légère flexion puis tendance à l’extension en fin de phase d’appui sans toutefois passer en extension (recurvatum) ; flexion jusqu’à 60°/70° en phase oscillante ;
− hanche: attaque du pas en flexion d’environ 40°, extension d’environ 5 à 10° (pas postérieur) en fin de phase d’appui, flexion d’environ 40° en fin de phase oscillante ; présence d’une circumduction du membre inférieur ;
− tronc: dissociation des ceintures, inclinaison antéropostérieure du tronc (salutation) (figure8.4) ;
− membres supérieurs: ballant des bras.

19
Q

Test de Fukuda ou piétinement aveugle:

A

on demande au sujet de piétiner à raison d’un pas/seconde, en levant le genou d’environ 45°, les bras tendus en avant. On notera les rotations sur place, les déviations latéralisées.

20
Q

Amplitudes articulaires du membre inférieur au début et à la fin de la phase d’appui.

A

À gauche, contact initial du talon avec le sol: l’attaque du pas normal se fait par le talon ; chez le patient hémiplégique, l’attaque peut se faire par la pointe, sur le bord externe.
À droite, fin de phase d’appui: le pas postérieur prépare la propulsion ; il est souvent absent en cas flessum de hanche (par exemple, coxarthrose), spasticité du rectus femoris (paralysie cérébrale, paraparésie spastique).

21
Q

Échelle d’équilibre de Berg

A

Il s’agit d’une évaluation de l’équilibre qui repose sur l’observation de la performance de quatorze mouvements habituels de la vie quotidienne:

  1. Rester assis sans aide d’un dossier ou d’accoudoirs.
  2. Se lever.
  3. Se rasseoir.
  4. Passer d’un siège à un autre.
  5. Rester debout sans soutien.
  6. Rester debout, yeux fermés.
  7. Rester debout, pieds joints.
  8. Rester debout, les pieds « en tandem ».
  9. Rester debout sur un seul pied.
  10. Effectuer une rotation du tronc.
  11. Ramasser un objet par terre.
  12. Faire un tour complet sur soi.
  13. Monter sur un tabouret.
  14. Se pencher en avant.

Cotation: chaque item est noté de 0 (mauvais) à 4 (bon).

Le score total est de 56. Les sujets ayant un score supérieur ou égal à 45 sont considérés comme ayant une bonne autonomie motrice.

22
Q

« Get-up and go » test

A

Ce test évalue les transferts assis, debout, la marche et les changements de directions du patient. Le sujet est assis confortablement sur un siège avec accoudoirs, placé à trois mètres d’un mur. Il est invité à se lever, à rester debout quelques instants, à marcher jusqu’au mur, à faire demi-tour sans toucher le mur, à revenir jusqu’à son siège, à en faire le tour et à s’asseoir de nouveau. Les résultats sont exprimés en fonction d’une échelle cotée de 1 à 5:

23
Q

« Get-up and go » test 2/2

A

(1) Aucune instabilité.
(2) Très légèrement anormal (lenteur exécution).
(3) Moyennement anormal (hésitation, mouvement compensateur des membres supérieurs et du tronc).
(4) Anormal (le patient trébuche).
(5) Très anormal (risque permanent de chute). Un score supérieur ou égal à 3 traduit un risque important de chute et doit alerter la vigilance des soignants.

24
Q

Test des 6 minutes

A

Le test de marche de 6 minutes (TDM6 en français ou 6MWT en anglais) est une épreuve sous-maximale permettant d’évaluer l’endurance cardiorespiratoire d’une personne. Ce test mesure la distance maximale parcourue par le sujet en 6 minutes, selon une vitesse de marche auto-déterminée et sur terrain plat.
Il permet d’évaluer le statut fonctionnel sans recourir à un effort maximal. Il permet une évaluation initiale du retentissement d’une pathologie respiratoire sur la tolérance à l’effort, l’évaluation de l’impact d’une intervention thérapeutique.
Il est notamment contre-indiqué en cas d’infarctus du myocarde datant de moins d’un mois, d’angor instable, d’hypertension artérielle systémique non contrôlée, d’insuffisance respiratoire décompensée, d’asthme sévère…

25
Q

Functional Ambulation Classification modified (FAC modifiée)

A

Il s’agit d’une échelle numérique comportant neuf classes:
Classe 0: Ne peut marcher ou a besoin de l’aide de plus d’une personne.
Classe 1: Peut marcher avec l’aide permanente d’une personne.
Classe 2: Peut marcher avec l’aide intermédiaire d’une personne.
Classe 3: Peut marcher avec l’aide d’un soutien verbal sans contact physique.
Classe 4: Peut marcher seul sur surface plane mais le passage des escaliers est impossible.
Classe 5: Peut marcher seul sur surface plane. Le passage des escaliers est possible avec l’aide d’une tierce personne.
Classe 6: Peut marcher seul sur surface plane. Le passage des escaliers est possible en utilisant une rampe ou canne, sans aide et/ou surveillance de la part d’une tierce personne.
Classe 7: Peut marcher seul sur surface plane. Le passage des escaliers est possible seul mais anormalement (plus lent, avec boiterie), sans aide et/ou surveillance de quelqu’un, ni appui externe.
Classe 8: (Indépendant).

26
Q

Analyse instrumentale de la marche

A

L’objectif est de capturer/enregistrer le mouvement (principalement la marche) et le décrire sous formes de variables quantitatives (figure8.5). Trois types de paramètres sont étudiés:
la cinématique
la cinétique
l’électromyographie

27
Q

la cinématique correspond à

A

l’étude du déplacement des segments corporels du patient dans l’espace pendant la marche à l’aide des capteurs placés sur les membres. De multiples technologies peuvent être utilisées : capteurs optiques actifs, capteurs optiques passifs (1), capteurs magnétiques ou encore capteurs à ultrasons ;

28
Q

la cinétique:

A

c’est l’étude des forces exercées au sol par le patient. Une ou plusieurs plates-formes de force (2) peuvent être intégrées à la piste de marche pour enregistrer ces informations. L’exploitation de ces données permet de mesurer les contraintes appliquées aux articulations ;

29
Q

l’électromyographie (3):

A

l’enregistrement de l’activité musculaire synchronisée avec la capture du mouvement permet d’obtenir les instants et les durées d’activation musculaire pendant les différentes périodes du cycle de la marche. Le choix des muscles enregistrés dépend de la question médicale sous-jacente et de l’accessibilité des muscles au dispositif d’enregistrement.

30
Q

L’analyse quantifiée de la marche (AQM) nécessite des moyens humains (4) pour que l’examen soit pleinement exploitable

A

: c’est le médecin qui va poser l’indication après un examen complet du patient ; un kinésithérapeute peut participer à l’évaluation des déficiences et incapacités de marche ; un technicien ou un ingénieur réalisent l’acquisition et le traitement des nombreuses données recueillies. Il est souvent très utile de prévoir une analyse multidisciplinaire pour interpréter les données en fonction des questions posées et réaliser un compte rendu de synthèse.

31
Q

Indications en pratique clinique de l’AQM

A
  • Obtenir des données quantifiées et objectives qui permettront de comparer les paramètres spatio-temporels de la marche d’un patient par rapport à un groupe de sujets témoins.
  • Mesurer données spatio-temporelles de la marche: vitesse de marche, longueur et largeur du pas…
  • Étudier de façon dynamique les anomalies de la marche: recurvatum du genou, déficit de flexion de hanche ou du genou, position de la cheville…
  • Comprendre certaines anomalies de marche grâce à l’étude conjointe des trajectoires des forces de résistance et de l’électromyographie: rôle de la spasticité dans les troubles de la marche.
  • Étudier de façon objective l’évolution d’un déficit en comparant plusieurs analyses de la marche réalisées de façon successive.
32
Q

Critère d’inclusion AQM

A

Le patient doit être capable de marcher sur une distance supérieure à 10 mètres sans arrêt, à plusieurs reprises, si possible sans aide technique.

33
Q

Actions musculaires pendant le premier temps de la phase d’appui du membre inférieur droit:

A

− quadriceps: amortissement du membre inférieur au sol ;
− releveur du pied: freinage de la chute du pied au sol ;
− moyen fessier et tenseur du fascia lata: stabilisation latérale du bassin.

34
Q

Trois sortes de techniques d’analyse quantifiée de la marche:

A

− cinématique (étude déplacements en fonction du temps) ;
− cinétique (étude des forces qui génèrent le mouvement) ;
− l’électromyographie (activité des muscles).