Evaluation fonctionnelle du handicap : exemple de l'AVC Flashcards
La plasticité cérébrale correspond à
la possibilité qu’a le cerveau de modifier sur de longues durées l’activité de systèmes neuronaux distribués associée à un comportement. Deux aspects peuvent être distingués :
• les phénomènes liés à l’apprentissage chez le sujet sain ;
• les phénomènes de récupération et de plasticité cérébrale secondaires à une lésion cérébrale aiguë ou chronique.
Dans le contexte post-AVC, la plasticité cérébrale fait référence à l’ensemble des modifications durables de la connectivité cérébrale, permettant la récupération de la fonction. Peuvent être impliqués:
- la régression du diaschisis
- des phénomènes de vicariance:
- une réorganisation de l’activité cérébrale, qui peut être mise en évidence par des études en imagerie fonctionnelle
• la régression du diaschisis :
le diaschisis est défini comme une désactivation de structures saines distantes de l’aire lésée, mais possédant avec celle-ci des connexions anatomiques ; une levée progressive de cette désactivation distale est souvent observée à la phase précoce de la récupération ; elle pourrait s’expliquer par la pousse de nouvelles terminaisons axonales ou par la multiplication de récepteurs postsynaptiques ;
• des phénomènes de vicariance
ils correspondent à la capacité d’une fonction à en remplacer une autre défectueuse, par utilisation de circuits neuronaux non utilisés et mobilisables ;
• une réorganisation de l’activité cérébrale, qui peut être mise en évidence par des études en imagerie fonctionnelle
: – réorganisation locale homolatérale à la lésion et péri-lésionnelle ;
– réorganisation des aires motrices secondaires ;
– réorganisation bihémisphérique.
• En Europe, l’AVC est
la première cause de handicap sévère de l’adulte et la troisième cause de mortalité.
En France:
– 130 000 AVC par an, dont 100 000 constitués ; – 25 % avant 65 ans ; – 25 % de décès (mortalité : 20 % à 1 mois, 40 % à 1 an) ; – 25 % de séquelles invalidantes.
Estimation des séquelles post-AVC:
– 6 mois après l’AVC : 80 % déficit moteur (membre supérieur notamment) ;
– 5 ans après l’AVC (patients survivants âgés de moins de 75 ans lors de la survenue de leur AVC) :
– déficit moteur : 56 % ;
– handicap de communication (aphasie sévère : séquelles généralement importantes) : 35 % ;
– troubles de la déglutition : 10 % ;
– dépendance vis-à-vis d’une tierce personne : 47 %.
La récupération qui survient dans les 8 à 10jours qui suivent un AVC ne correspond pas à de la plasticité cérébrale. Deux mécanismes peuvent expliquer cette récupération rapide:
- la reperfusion de la zone de pénombre ischémique ;
* la résolution de l’œdème péri-lésionnel
L’essentiel de la récupération se fait
dans les 3 premiers mois, mais elle se poursuit jusqu’à 6 mois.
Les modalités de récupération:
• le plus souvent selon un gradient proximo-distal (de la racine du membre à son extrémité) ;
• de la synergie à la sélectivité: synergies de flexion, puis synergies d’extension, puis mouvement sélectif proximal, puis mouvement sélectif distal ;
• membre supérieur versus membre inférieur:
– membre inférieur: une seule fonction, la marche ; 80 % des patients récupèrent la marche après un AVC (éventuellement avec aide technique et/ou orthèse) ;
– membre supérieur : fonctionnalité complexe, récupération souvent non fonctionnelle (80 % des patients avec déficit complet initial conservent un déficit de préhension).
Outils d’évaluation clinique
- Le score NIHSS (0 à 42) permet une analyse quantitative des déficiences neurologiques ; le NIHSS initial est prédictif de l’évolution initiale et de l’évolution clinique à 3mois:
- Déficit moteur des quatre membres
- Asymétrie pupillaire
- Score de Glasgow:
- Index de Barthel (IB):
NIHSS
– NIHSS< 7: bon pronostic (absence d’aggravation et bonne récupération à 3mois) ;
– NIHSS>16: mauvais pronostic (surtout si> 22) ;
– 7 ≤NIHSS≤ 16: score intermédiaire.
• Déficit moteur des quatre membres (lésion bilatérale ou du tronc cérébral):
facteur de mauvais pronostic.
• Asymétrie pupillaire
(engagement temporal) : facteur de mauvais pronostic.