Compression médullaire non traumatique et sd de la queue de cheval Flashcards

1
Q

Les normes internationales de classification neurologique des lésions médullaires (International Standards for Neurological Classification of Spinal Cord Injury, ISNCSCI, ou encore ASIA standards) représentent

A

aujourd’hui l’observation standardisée internationale des lésions médullaires, permettant un examen rigoureux, rapide précis et reproductible et surtout la définition précise du niveau de l’atteinte médullaire et la quantification de son caractère incomplet.

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2
Q

Ces standards ASIA comprennent:

A
  • un score moteur à partir de l’étude de dix fonctions musculaires clés droites et gauches en incluant la recherche d’une contraction volontaire anale ; la cotation de chaque muscle/ fonction clé se fait selon le testing moteur MRC (0 à 5) ;
  • deux scores sensitifs, l’un à la piqûre (exploration des tractus spino-thalamiques), l’autre au tact (tractus dorsaux), à partir de l’examen de vingt-huit dermatomes droits et gauches en incluant l’examen des derniers métamères sacrés et la sensation du doigt intra-rectal ; chaque dermatome est coté de 0 à 2 (0: Anesthésie ; 1: Hypoesthésie ; 2: Normale) sur chaque modalité sensitive.
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3
Q

À partir des données du score ASIA, on définit:

A
  • le niveau neurologique de la lésion (Neurologic Level of Injury, NLI): segment le plus caudal avec une fonction motrice et sensitive normale ;
  • le niveau moteur (muscle/fonction clé le plus caudal≥ 3 à condition que fonction/muscle clé sus-jacent soit coté à 5) ;
  • le niveau sensitif (dernier niveau sain) ;
  • la quantification du déficit, qui se fait par l’établissement de scores moteurs et sensitifs ;
  • le caractère complet ou incomplet de la lésion, défini par l’analyse des derniers segments sacrés ;
  • la quantification du caractère incomplet de la lésion, qui se fait sur l’échelle de déficience ASIA (ASIA Impairment Scale, AIS) qui comprend cinq grades AIS de A à E:
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4
Q

cinq grades AIS de A à E :

A

− grade A: lésion complète sans préservation motrice ni sensitive au niveau des segments sacrés S4-S5 − B: préservation d’une fonction sensitive mais non de la fonction motrice au niveau des derniers segments sacrés (S4-S5) ;
− grade C: préservation d’une fonction motrice en dessous de la lésion (au-delà de trois niveaux) avec plus de la moitié des muscles clés ayant une cotation inférieure à 3 ;
− grade D: préservation motrice en dessous de la lésion avec au moins la moitié des muscles clefs avec une cotation supérieure à 3 ;
− grade E: fonctions sensitive et motrice normales.

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5
Q

La systématisation de l’examen du blessé médullaire, notamment de la sphère sacrée, permet en outre de dégager des facteurs pronostiques initiaux de récupération lors de l’examen initial—

A

persistance de passages sensitifs algiques dans tout le secteur sous-lésionnel, d’une sensibilité algique sacrée, d’une contraction volontaire anale.

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6
Q

La spasticité

A

Cliniquement, la spasticité s’évalue par l’échelle d’Ashworth modifiée (tableau7.1) qui teste la résistance à l’étirement.
Les spasmes incontrôlés sont évalués par l’échelle des spasmes de Penn (tableau7.2).
Au-delà de ces échelles qui testent le symptôme, le retentissement de la spasticité sur la fonction doit être évalué: analyse de la marche sur le plan clinique (par exemples, équin dynamique lors du pas oscillant, difficultés d’ouverture de main liées à la spasticité des fléchisseurs, spasmes incontrôlés lors des transferts).

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7
Q

Spécificités du syndrome de la queue de cheval

A

reflexes du cone : bulbo caverneux S3 et anal S4
déficit moteur distal le plus souvent : releveurs, triceps suraux et aussi motricité pelvienne (grands et moyens fessiers)

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8
Q

Prévention des complications cutanées

A

Le risque d’escarres est majeur chez ces patients médullo-lésés et leur survenue peut grever lourdement le pronostic vital et fonctionnel. Cette prévention impose une bonne installation au lit et au fauteuil avec décharge des zones d’appui et à risques, des retournements toutes les 3 heures à la phase aiguë et la mise en place de supports d’aide à la prévention des escarres de haut niveau (matelas dynamique à air alterné, coussin de fauteuil), hygiène et nursing soigneux, maîtrise des incontinences

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9
Q

Prévention des complications neuro-orthopédiques (raideurs, déformations) des segments paralysés

A

Mobilisation biquotidienne des segments paralysés pour éviter l’installation de toute attitude vicieuse/rétraction musculotendineuse, postures et installation des membres dans le sens inverse des déformations liées à la paralysie (systèmes anti-équin), à la spasticité et ou/au déséquilibre agoniste-antagoniste fonction du niveau de la lésion (flexum de coude du tétraplégique C5-C6).

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10
Q

Problèmes respiratoires

A

Les lésions thoraciques et cervicales hautes sont caractérisées par un syndrome restrictif (atteinte des intercostaux externes) et l’absence de toux efficace et d’expiration active (paralysie des abdominaux et intercostaux internes).

Les	risques	sont	notamment	à	la	phase	aiguë	(tétraplégies)	l'hypoventilation,	l'encombrement,	l'atélectasie	et	la	détresse	respiratoire	aiguë,	nécessitant	dans	les	lésions	cervicales	hautes	une	prise	en	charge	réanimatoire	(trachéotomie	et	ventilation	assistée).

Le	bilan	de	cette	atteinte	doit	comprendre:	une	évaluation	clinique,	une	évaluation et un suivi par épreuves fonctionnelles respiratoires et gazométries. Les atteintes cervicales	hautes	(C1-C4)	imposent	une	évaluation	électrophysiologique	du	diaphragme.	

La prise en charge rééducative de ce syndrome restrictif inclut un travail de renforcement du diaphragme et de l’ensemble des muscles respiratoires présents en fonction de la lésion, des manœuvres de désencombrement pluriquotidiennes (accélération du flux expiratoire, posture de drainage).

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11
Q

Problèmes cardiovasculaires

A

Les atteintes thoraciques et au-dessus sont caractérisées par une atteinte sympathique et une préservation parasympathique. L’interruption des voies efférentes du baro-réflexe est à l’origine d’une hypotension orthostatique majeure à la phase initiale par vol sanguin sous-lésionnel pouvant parasiter la rééducation.
La prévention de l’hypotension orthostatique passe par une verticalisation progressive sur plan incliné associée au port de contention efficace systématique (sangle abdominale et bas de contention) et parfois aidée de la prescription d’alphastimulants (midodrine).

À l’inverse, secondairement, lors de lésions médullaires≥ T6, il existe un risque d’hyperactivité réflexe du système sympathique déafférenté en réponse à une complication sous-lésionnelle (globe vésical, fécalome), appelée hyperréflexie autonome (HRA) ; caractérisée
par une poussée systolique aiguë≥ 20mm Hg, accompagnée souvent d’une céphalée brutale, son traitement passe par le traitement de la cause déclenchante.

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12
Q

Le risque thromboembolique est majeur à la phase aiguë des lésions médullaires, a fortiori s’il existe une étiologie carcinologique à la lésion, et impose

A

une prévention d’emblée par héparine de bas poids moléculaire (HBPM) DONT LA DUREE MINIMUM EST DE 8 SEMAINES, l’association du port de contention de membres inférieurs efficaces, et de techniques kinésithérapiques à type de massages circulatoires et de pressothérapie.

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13
Q

Troubles vésicosphinctériens phase initiale

A

À la phase initiale, notamment lors de l’installation subaiguë d’une lésion médullaire ou de la queue de cheval, la rétention aiguë est la règle.
Il est impératif, lors de la prise en charge à la phase initiale, de faire le diagnostic de globe vésical, de ne pas se laisser leurrer par d’éventuelles mictions par rengorgement et de drainer immédiatement la vessie.
Si le drainage continu en urgence s’impose (sonde à demeure) à la phase initiale (premières 48 heures), il est de règle de le remplacer très rapidement par le sondage intermittent 6 à 7 fois par 24 heures, afin de diminuer le risque infectieux urogénital, lithiasique et de détérioration de l’arbre urinaire.

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14
Q

2 types de neurovessie

A
  • les neurovessies centrales dues à des lésions de la moelle spinale située au-dessus des centres sacrés ;
  • les neurovessies périphériques dues aux atteintes de la queue de cheval
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15
Q

Neurovessie et lésion complète

A

Elles sont caractérisées par l’absence de contrôle de la fonction vésicosphinctérienne, la survenue de contractions détrusoriennes réflexes (hyperactivité détrusorienne neurogène) avec incontinence.
Ces contractions réflexes sont souvent associées à une contraction concomitante du sphincter strié (dyssynergie vésicosphinctérienne), avec résidu postmictionnel et hautes pressions intravésicales à l’origine d’un risque sur le haut appareil (reflux urétéro- vésical,
dilatation des cavités pyélocalicielles).

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16
Q

Prise en charge des neurovessies centrales

A

Le gold standard de la prise en charge de ces neurovessies centrales est l’autosondage intermittent
— chez les patients dont la préhension est possible: paraplégies, tétraplégies basses
— associé au traitement de l’hyperactivité vésicale (anticholinergiques oraux, toxine botulique intradétrusorienne).

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17
Q

Chez les patients incapables de s’autosonder (tétraplégiques dont le niveau est≥ C5), le mode mictionnel définitif sera fonction

A

du sexe (pas de mictions réflexes chez la femme), de la capacité contractile réflexe de la vessie, de l’existence d’une dyssynergie vésicosphinctérienne. Chez l’homme tétraplégique, la technique mictionnelle par fuites et percussions sus-pubiennes est souvent d’actualité, les urines étant drainées par un étui pénien, cette technique nécessite parfois la réalisation d’une sphinctérotomie en cas de dyssynergie.

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18
Q

Les drainages continus (sonde à demeure, cathéter sus-pubien au long cours) au long cours doivent être systématiquement

A

proscrits en raison du risque majeur d’infection, lithiase, dégradation de la fonction rénale et de fistule péno-scrotale chez l’homme, uréthro-vaginale chez la femme.

19
Q

Neurovessie périphérique (sd de la queue de cheval)

A

La neurovessie des syndromes de la queue de cheval est caractérisée par un détrusor acontractile, une incompétence sphinctérienne: les mictions sont possibles par poussée abdominale et les patients présentent une incontinence d’effort. Là encore, la technique d’autosondage est la technique de référence, préservant un périnée dénervé de poussées excessives. Il faudra y associer dans certains cas une chirurgie de l’incontinence d’effort (bandelette sous-uréthrale, ballonnets périnéaux, sphincter artificiel).

20
Q

Neurovessie et lésions incomplètes

A

La récupération de mictions spontanées sera suivie sur un catalogue mictionnel, qui évaluera l’existence d’un besoin fiable, d’impériosité, de fuites, la quantification des mictions et le résidu postmictionnel. Le bilan urodynamique, indispensable à l’évaluation de toute neurovessie, évaluera notamment la qualité de la contraction vésicale.

La restitution ad integrum des lésions incomplètes est possible, mais il persiste souvent des troubles allant
du simple syndrome clinique d’hyperactivité vésicale (urgenturie, pollakiurie, parfois fuites) rapporté sur le plan urodynamique à une hyperactivité détrusorienne (contractions détrusoriennes désinhibées pendant le remplissage relevant de la prescription d’anticholinergiques)
à une authentique dyssynergie vésicosphinctérienne striée (contraction détrusorienne associée à une contraction involontaire du muscle strié uréthral), relevant d’autosondages et d’inactivation du détrusor.

21
Q

Troubles génito-sexuels

A

Les troubles engendrés dépendent du niveau de la lésion et de son caractère complet ou incomplet.
Dans les lésions médullaires, les érections réflexes sont possibles mais ne sont stables que dans 13 % des cas et sont améliorées par la prescription d’inhibiteurs des phosphodiestérases de type 5 (sildénafil et apparentés).
Dans le syndrome de la queue de cheval, seule la part psychogène est préservée, avec des érections molles qui peuvent être améliorées par des injections intracaverneuses de prostaglandine E1 ; 15 % de ces patients ont des possibilités d’éjaculation spontanée.
Lors d’une démarche de procréation, l’éjaculation peut être obtenue soit par vibromassage, soit par électrostimulation endo-rectale.

22
Q

Troubles digestifs et anorectaux

A

Après la phase initiale, le transit intestinal doit être régulé par des massages abdominaux (faits par les kinésithérapeutes), la mise en place de suppositoires favorisant la descente des selles, l’extraction des selles dans les lésions dites périphériques (queue de cheval), la stimulation anale lors de lésions médullaires.

23
Q

PEC des lésions médullaires incomplètes
Elles sont caractérisées par un trouble du contrôle moteur d’origine central ; les techniques de rééducation visant à guider la récupération sont essentiellement:

A

• la poursuite d’un entretien orthopédique des segments paralysés en visant spécifiquement à lutter contre les rétractions tendineuses liées aux déséquilibres musculaires et à la spasticité ;
• les techniques visant à inhiber la spasticité (postures d’étirement), balnéothérapie froide ;
• un travail du contrôle moteur: travail de la sélectivité de la commande (inhibition des schèmes moteurs automatiques et syncinésies). Plus récemment, les techniques de rééducation fondées sur la répétition de l’activité (activitybased therapy/rehabilitation) se sont développées: travail de la marche en suspension sur tapis roulant ou exosquelettes robotisés d’entraînement. La reprise de la marche se fera progressivement: tout d’abord, travail de l’équilibre debout, puis travail de la marche entre deux barres parallèles, puis cannes anglaises.
Les techniques de rééducation proprioceptive sont utilisées lors de troubles sensitifs proprioceptifs avérés: travail de réafférentation proprioceptive, travail sous contrôle de la vue et devant un miroir, travail sur plate-forme de posturographie.

24
Q

Particularité du syndrome lésionnel

A

Atteinte du 2e neurone (substance grise ou racine), il constitue une atteinte neurologique périphérique. La rééducation est fondée sur le renforcement moteur analytique des muscles déficitaires. Les techniques utilisées seront fonction de la cotation de chaque muscle (testing MRC), actives aidées (cotation 2) ou contre pesanteur et résistance (cotation 3 et 4).

25
Q

PEC Paraplégies complètes

A

Les grandes lignes de la rééducation du paraplégique sont:
• l’athlétisation des membres supérieurs et du tronc en fonction du niveau ;
• le travail de l’équilibre assis ;
• l’acquisition des transferts et l’autonomie de tous les gestes de la vie quotidienne ;
• la préservation du segment sous-lésionnel par une mobilisation régulière des membres inférieurs ;
• l’apprentissage de la verticalisation passive ;
• et surtout l’éducation thérapeutique du patient quant à la connaissance de sa néophysiologie spinale et de son autosurveillance (cutanée et urinaire)

26
Q

PEC Paraplégies complètes 2/2

A

Le sport, véritable discipline de rééducation, renforcera ses acquis par la poursuite de la musculation sus-lésionnelle, certains sports travaillant l’équilibre du tronc (lancer, ping-pong). Dès la mise au fauteuil, le patient apprendra les « push-up » (autosoulèvements) pour prévenir le risque cutané. Le choix du fauteuil sera fonction du niveau, de la morphologie du patient et de son mode vie futur (fauteuils allégés à cadres rigides ou pliables).

27
Q

PEC tétraplégies complètes 1/2

A

Les objectifs d’autonomie seront fonction du niveau de la lésion cervicale. Les atteintes hautes C3-C4 auront comme seule autonomie, le déplacement en fauteuil roulant électrique à commande céphalique. Le déplacement en fauteuil roulant manuel est possible à partir du niveau C6. Les atteintes C7-C8 pourront acquérir une autonomie de transfert. Le travail des membres supérieurs est un enjeu majeur pour prévenir les complications neuro-orthopédiques (enraidissement post-syndrome douloureux régional complexe, attitudes vicieuses liées aux déséquilibres musculaires et/ou à la spasticité) et renforcer les muscles déficitaires

28
Q

PEC tétraplégies complètes 2/2

A

Mobilisations biquotidiennes, orthèses de postures permettent de lutter contre les rétractions ; les injections de toxine botulique dans les muscles hypertoniques et/ou rétractés aident à la préservation/ récupération des amplitudes. L’ergothérapie prend ici toute sa place associée à la kinésithérapie dans le travail des préhensions, de l’autonomie de vie quotidienne et la confection d’orthèses de fonction pour améliorer la préhension, l’adaptation de la conduite du fauteuil électrique et la maîtrise de nouvelles technologies (contrôle d’environnement, accès à l’informatique).

29
Q

Traitement de la spasticité

A

Les traitements de la spasticité incluent des traitements physiques, médicamenteux et neurochirurgicaux. Les traitements physiques sont la mobilisation, les postures et étirements des muscles hypertoniques, associés parfois à la balnéothérapie froide (cryothérapie). Les traitements médicamenteux oraux de la spasticité sont représentés par les GABAergiques (baclofène, benzodiazépines) et les antispastiques d’action périphérique (dantrolène). Lors de spasticité localisée (focalement gênante), les injections de toxine botulique dans le muscle ou groupes musculaires à l’origine de la gêne fonctionnelle s’avèrent un traitement très efficace.

30
Q

Traitement de la spasticité 2/2

A

Lors de spasticité très invalidante et généralisée, l’administration chronique de baclofène intrathécal via une pompe implantée doit être discutée. Toute augmentation de la spasticité notamment généralisée doit faire rechercher une épine irritative sous-lésionnelle (complication cutanée, urinaire, digestive avant d’envisager son traitement).

31
Q

Appareillage et lésions médullaires acquises 1/3

A

Le type d’appareillage à prescrire chez un patient porteur de lésion médullaire/radiculaire sera fonction de son niveau et des objectifs d’autonomie. Les orthèses de fonction visant à faciliter la préhension et les gestes de la vie quotidienne seront le plus souvent réalisées par les ergothérapeutes chez les patients tétraplégiques. Schématiquement, un paraplégique complet devra bénéficier de la prescription adaptée d’un fauteuil roulant manuel adapté à son niveau et sa morphologie, d’un coussin d’aide à la prévention des escarres et d’un appareil de verticalisation passive pour entretenir ses amplitudes articulaires. D’autres aides techniques visant à réduire les limitations d’activité (fauteuil douche) peuvent être envisagées dans le cadre de la préparation du retour à domicile.

32
Q

Appareillage et lésions médullaires acquises 2/3

A

Le type d’appareillage prescrit chez le patient tétraplégique dépendra de son niveau: un fauteuil électrique s’impose dans les atteintes cervicales hautes et l’interface sera fonction du niveau (commande à la tête des niveaux hauts, joystick dans les niveaux plus bas). À partir du niveau C6-C7 la conduite du fauteuil roulant manuel sera possible.

33
Q

Appareillage et lésions médullaires acquises 3/3

A

Les orthèses de marche chez le patient porteur d’une lésion médullaire ou radiculaire tels les grands appareillages de marche (orthèses cruro-pédieuses) sont peu utilisées car peu fonctionnelles et souvent abandonnées. En revanche, dans les paraplégies basses (niveau L3 et en dessous), des orthèses type releveurs sont souvent prescrites pour compenser le déficit des releveurs et éviter les chutes liées au steppage.

34
Q

Remboursement appareillage

A

Le remboursement des appareillages (fauteuil roulant, aides techniques à l’autonomie) est effectué par la Sécurité sociale pour les produits figurant sur la LPPR (liste des prestations et produits remboursables) et par des compléments de financement au titre de la prestation de compensation du handicap (qui peuvent être demandés à la MDPH pour les patients de moins de 60 ans) pour les frais non couverts par la Sécurité sociale (surcoût des appareils remboursés ou financement des appareils non remboursés comme les aides techniques, par exemple).

35
Q

Limitations d’activité

A

Les limitations d’activité désignent les difficultés que rencontre une personne dans l’exécution de certaines activités, d’une tâche. Elles sont le plus souvent évaluées par la MIF (mesure de l’indépendance fonctionnelle) (cf. item 115 au chapitre 2), pour chaque domaine (soins personnels, mobilité-transferts, locomotion, communication, conscience du monde extérieur) et, pour chaque item appartenant à ces domaines, les mesures rééducatives ou substitutives seront déclinées: en termes d’objectifs de rééducation, d’aides techniques, d’appareillage de fonction ou de substitution et d’aides humaines. Les limitations d’activité relèvent du champ de la fonction. Pour chaque niveau d’atteinte, il est possible de déterminer les objectifs fonctionnels à atteindre, qui devront être pondérés par l’âge, l’état général du patient et les comorbidités du patient. Les tableaux 7.4 et 7.5 récapitulent les objectifs fonctionnels envisageables en fonction du niveau ; ils sont donnés uniquement à titre d’exemple. Ceci afin de mieux comprendre les limitations d’activité potentielles de ces patients en fonction du niveau neurologique de la lésion.

36
Q

Restrictions de participation

A

Les restrictions de participation concernent les problèmes qu’une personne peut rencontrer pour participer à une situation de vie réelle. Dans ce contexte de lésions médullaires, elles seront fonction bien sûr du niveau de la lésion et du caractère complet ou incomplet de la lésion, de l’âge du patient, du contexte étiologique et du contexte environnemental:
• actes de la vie quotidienne et nécessité ou non d’une aide humaine ;
• aménagement du domicile ;
• mobilité et déplacement dans la cité: permis de conduire, transports adaptés spécifiques ou communautaires ;
• insertion professionnelle et/ou scolaire/universitaire ;
• vie communautaire sociale et civique ;
• ressources

37
Q

Le bilan du rachis fait partie intégrante du bilan du patient

A

recherche de déstabilisation lors de
laminectomie étendue, suivi de matériel d’arthrodèse. Sur le plan rééducatif, un travail des érecteurs du rachis permet de lutter contre les déstabilisations rares post-laminectomie.

38
Q

Les spondylodiscites

A

sont une étiologie fréquente de compression médullaire ou de la queue de cheval. Sur le plan vertébral, elles sont à l’origine d’un processus de destruction majeure et de déstabilisation du rachis risquant d’aggraver la situation neurologique. La prise en charge inclut bien sûr une antibiothérapie adaptée aux résultats des prélèvements initiaux, dont la durée et la typologie seront discutées avec les infectiologues, surtout une immobilisation par corset ou corset-minerve pour éviter toute déstabilisation pendant cette phase de destruction et un suivi rachidien par radiographies standards, scanners et IRM pour juger de l’évolution et de la phase de reconstruction.

39
Q

Spécificité du syndrome de la queue de cheval 1/2

A

Une des grandes étiologies du syndrome de la queue de cheval est la décompensation brutale d’une hernie discale lombaire ou lombo-sacrée.
Il doit être suspecté et recherché lors de toute sciatique, la décompensation est souvent très brutale non forcément précédée de l’aggravation d’un syndrome rachidien, mais parfois de douleurs pluri-radiculaires et/ou périnéales.
Il s’agit d’u ne paraplégie basse, le plus souvent de niveau L3, L4 ou L5, ou parfois le déficit est purement sacré. Ce syndrome de la queue de cheval peut être latéralisé et incomplet.

40
Q

Spécificité du syndrome de la queue de cheval 2/2

A

L’examen doit inclure l’examen moteur des membres inférieurs, les réflexes ostéotendineux, les réflexes du cône (bulbocaverneux S3 et anal S4) qui seront abolis et surtout la motricité périnéale (contraction volontaire anale) et la sensibilité périnéale (région bi-ischiatique S3, et péri-anale S4, classique anesthésie dite en selle).

Le tableau sera dominé par les troubles vésicosphinctériens (neurovessie périphérique), génito-sexuels et anorectaux.
Le déficit moteur est le plus souvent distal (releveurs, triceps suraux) et intéresse aussi la motricité pelvienne (grands et moyens fessiers). La reprise de la marche dans ce contexte est habituelle, aidée ou non d’aides techniques (releveurs, cannes anglaises ou simples). La rééducation devra tenir compte du syndrome rachidien associé chez des patients le plus souvent lombalgiques.

41
Q

Rappels anatomophysiologiques : moelle spinale

A

La moelle spinale s’étend chez l’adulte du foramen magnum jusqu’au disque intervertébral L1-L2.

Elle se poursuit par le filum terminal entourée des racines lombaires et sacrées.

En dessous de la vertèbre L2, il ne peut donc y avoir de compression médullaire, il s’agit d’un syndrome de la queue de cheval.

La moelle spinale est constituée de 31 segments (8 cervicaux, 12 thoraciques, 5 lombaires, 5 sacrés, 1 coccygien) donnant naissance à 31 paires de racines.

La croissance différentielle entre la moelle et le rachis pendant la vie embryonnaire et les premières années de la vie est à l’origine d’un décalage entre niveau vertébral et niveau métamérique et d’une obliquité progressive des racines.

Le décalage niveau vertébral/niveau métamérique est d’un niveau au niveau du rachis cervical inférieur, de deux au niveau thoracique supérieur, trois à quatre au niveau thoracique inférieur, l’interligne L1-L2 étant en regard du cône terminal (derniers métamères sacrés).

L’approche diagnostique doit tenir compte de ce décalage: une lésion vertébrale de niveau T11 sera l’origine d’une atteinte médullaire de niveau métamérique L2-L3.

42
Q

Rappels anatomophysiologiques : Syndromes lésionnels

A

Le syndrome lésionnel correspond à l’atteinte au niveau du siège de la compression et à l’étendue en hauteur de l’atteinte de la substance grise et/ou de plusieurs racines contiguës. Son expression clinique est le plus souvent une douleur de topographie métamérique/radiculaire, par exemple une classique douleur en hémiceinture thoracique lors de compression thoracique, ou lors de compressions cervicales une névralgie cervico-brachiale.

Ce syndrome lésionnel associe parfois un aspect déficitaire sensitif ou moteur, notamment en cervical, et une modification des réflexes ostéotendineux dans le territoire métamérique en cause (diminution, inversion, abolition).

43
Q

Rappels anatomophysiologiques : Syndromes sous lésionnels

A

Le syndrome sous-lésionnel correspond à l’expression de l’atteinte des voies longues descendantes et ascendantes au niveau de la lésion, c’est-à-dire les troubles sensitifs, le syndrome pyramidal. L’intensité et la typologie du syndrome sous-lésionnel dépendent de l’intensité et de la localisation de la lésion dans le plan transversal.