Lexique 1 Flashcards
J’ai aimé ça au boutte! : J’ai aimé ça beaucoup !
Même si la langue française offre des dizaines de synonymes à l’adverbe beaucoup, les Québécois ont senti le besoin d’en inventer plusieurs autres. À l’os, à (la) planche, au boutte, au coton, en s’il vous plaît (plus rare) et bien d’autres se sont ainsi joints à la liste d’équivalents de beaucoup.
Toutes ces créations ont donné naissance à des phrases incompréhensibles pour les Français. Par exemple :
«As-tu aimé le film?» «J’ai aimé ça au boutte. Et toi ?» «Au coton.»
Traduction : les deux ont beaucoup aimé le film.
J’ai tripé au boutte
L’utilisation de ces synonymes entraîne souvent la substitution du verbe aimer par le verbe triper, qui signifie éprouver un vif plaisir, kiffer.
Triper sur est synonyme de se passionner pour quelque chose ou sur quelqu’un.
«Je tripe au boutte sur Baudelaire pour sa maîtrise de la langue française.»
Traduction du français au français
Ça va faire ! : That’s enough!
L’expression ça va faire est synonyme de « ça suffit ». Elle sert d’avertissement.
— Ça va faire tes niaiseries. Il serait temps que tu commences à travailler.
— Ça va faire. Si tu ne me paies pas ta part de loyer immédiatement, je te fous à la porte.
Traduction du français au français
Laisser faire : Laisser tomber (let it drop)
L’expression laisser faire est synonyme de « laisser tomber ». Laisser faire, c’est aussi adopter une attitude qui consiste à ne pas intervenir.
— Laissons faire le passé et passons à autre chose.
— Laisse faire pour cette fois-ci, mais la prochaine fois, c’est toi qui paieras l’addition.
Traduction du français au français
Faire sa part : To do one’s share
Le verbe faire a de nombreuses fois subi l’influence du to make ou tu to do anglais. Par exemple, l’expression faire sa part est considérée comme un calque de l’anglais : to do one’s part, to do one’s share. Faire sa part est alors synonyme de « participer, contribuer ».
— Ça serait si simple si chacun faisait sa part.
— Je suis le seul ici à faire ma part. Je pense que je vais faire la grève.
Traduction du français au français
Accoutumer : habituer à faire, à supporter.
« Depuis cinq ans qu’il vit au Québec, il s’est accoutumé à l’hiver. »
Traduction du français au français
Allo! : Salut! (se dit en personne au Québec, pas seulement au téléphone)
— Allo Julien!
En effet allo s’utilise au Québec comme salut en France.
Allo est employé sur un ton plus cordial, plus chaleureux que salut ou bonjour. D’ailleurs, allo est souvent le premier mot de salutation appris par les petits. C’est probablement pourquoi allo possède une connotation si positive. Par contre, lors d’une entrevue d’embauche ou d’une rencontre avec son banquier, il est préférable de dire « bonjour ».
Traduction du français au français
La facture : L’addition
— La facture s’il te plaît!
Bon à savoir au restaurant : « l’addition » s’appelle « facture » de l’autre côté de l’Atlantique!
Effectivement, au Québec, le mot facture s’applique aussi à la restauration et à l’hôtellerie. Nous avons donc le déplaisir de recevoir des « factures » d’électricité et des « factures » de restaurants.
Traduction du français au français
Blonde et chum
— Je te présente Laurence, ma blonde.
— Voici Olivier, mon chum.
Ne déduisez pas que la chevelure de Laurence est de la couleur des blés. Elle peut tout à fait être brune ou rousse. Votre sourcil gauche forme un accent circonflexe interrogateur? Blonde c’est la petite amie au Québec. Et chum, le petit copain.
Les mots blonde et chum sont d’un usage très courant au Québec. Ils sont si communs que les Québécois sont surpris de découvrir que les sens de ces deux mots sont incompris par les autres francophones.
Traduction du français au français
Fin de semaine
Nous utilisons fin de semaine comme synonyme de week-end. Toutefois, au cours des dernières années, le terme week-end a gagné beaucoup de terrain au Québec. Week-end et fin de semaine sont presque au coude à coude.
Nous disons « Que fais-tu en fin de semaine? » à la place de « Que fais-tu cette fin de semaine? »
Traduction du français au français
C’est pas si pire que ça
L’utilisation québécoise du mot pire a de quoi surprendre plusieurs francophones. En effet, pire est parfois employé comme un simple synonyme de mauvais, et non pas comme un superlatif.
Par exemple, un film peut être pas si pire ou «pas trop pire». Dans ce cas, le film n’est pas trop mauvais. Il est passable.
— Alors, le souper au resto ? Pas si pire, mais j’aimais mieux l’ancien chef.
— As-tu aimé le dernier Spiderman? Oui, c’était pas si pire.
Pire, pour exprimer une émotion
On peut aussi utiliser «pire» pour exprimer comment l’on se sent. Pire signifie alors «pas trop mal».
— Alors, comment ça va? Pas si pire.
— Depuis mon opération, ça va pas si pire.
Pas pire pantoute
La locution pas pire, sans le «si», veut dire assez, bien, pas mal du tout.
— Comment s’est déroulée ton entrevue? Pas pire, pas pire!
— Comment va la vie? Pas pire pantoute.
Pantoute est un adverbe qui signifie pas du tout, du tout ou aucunement. Il renforce habituellement une autre négation. Nous combinons souvent « pas pire » et « pantoute ».
— As-tu aimé rencontrer les parents de ta nouvelle amoureuse? Pantoute.
— Ça ne me dérange pas pantoute.
— Aimerais-tu travailler pour ton beau-père? Pas pantoute.
Traduction du français au français
J’ai donc de la misère
La populaire expression québécoise avoir de la misère est synonyme d’éprouver de la difficulté à accomplir une tâche, à terminer une activité.
— J’ai de la misère à rester sur mes skis.
— J’ai donc de la misère à comprendre le québécois.
— Depuis quelque mois, j’ai de la misère à lire sans mes lunettes.
— J’avais trop de misère à réparer le drain. Je me suis résigné à engager un plombier.
Il existe aussi la version « j’ai toutes les misères du monde » que l’on pourrait qualifier de superlative. « J’ai toutes les misères du monde à boucler les fins de mois avec mon salaire de crève-faim. »
Traduction du français au français
Top 20 des mots québécois qui n’ont pas le même sens en France
1 — Baccalauréat
Baccalauréat : « diplôme universitaire de premier cycle » au Québec; « diplôme de fin d’études secondaires » en France.
2 — Bienvenue
Bienvenue : « de rien, je vous en prie, il n’y a pas de quoi » au Québec (traduction littérale du welcome anglais); « je vous souhaite la bienvenue » en France.
À la fin d’un repas au restaurant :
— C’était très bon. Merci, dit le client.
— Bienvenue, répond le serveur.
— ???, pense le Français.
3 — Bleuet
Bleuet : « myrtille » au Québec; « petite fleur bleue » en France.
4 — Brosse
Brosse : (dans l’expression prendre une brosse ou partir sur une brosse) « cuite » au Québec; « outil garni d’un assemblage de filaments, de poils, pour nettoyer ou pour se coiffer » en France (et aussi au Québec).
« Jules est parti sur une longue brosse depuis son divorce. Il ne travaille plus, ne se lave plus et ne coiffe plus. »
5 — Catin
Catin : « poupée » au Québec; « prostitué » ou « fille de la campagne » en France.
« J’ai offert une catin à mon filleul. Je voulais voir sa réaction. »
6 — Chaudière
Chaudière : « seau » au Québec; « appareil de chauffage central » en France (et aussi au Québec).
« J’ai renversé la chaudière pleine d’eau savonneuse sur le tapis. Moi qui voulais tout nettoyer, j’ai tout sali à la place. »
7 — Chialer
Chialer : « se plaindre, se lamenter, geindre » au Québec; « pleurer » en France.
« Plus jamais je ne voyagerai avec Jules. Il a chialé pendant toute la semaine que nous avons passée à Paris. »
8 — Culotte
Culotte : (employé au pluriel) « pantalons » au Québec ; « sous-vêtement » en France (et aussi au Québec).
« Jules ne remarque jamais quand je porte de nouvelles culottes. »
9 — Déjeuner
Déjeuner : « repas du matin, petit déjeuner » au Québec; « repas de midi » en France.
10 — Être choqué
Être choqué : « être fâché, être en colère » au Québec; « être en état de choc émotionnel » en France.
« Mon père est choqué en permanence. Tout l’irrite, même son dermatologue. »
11 — Foufounes
Foufounes : « fesses » au Québec; « parties génitales féminines » en France.
« Mon nouveau copain a de belles foufounes. »
12 — Gosse
Gosse : « testicule » au Québec; « enfant » en France.
« J’ai joué avec mes gosses tout le week-end. Je suis épuisé. »
13 — Gugusse
Gugusse : « babioles » au Québec; « personne bizarre » en France (et aussi au Québec).
« Mon garage est plein de gugusses inutiles. Je n’ai même plus de place pour garer ma voiture. »
14 — Liqueur
Liqueur : « boisson gazeuse » au Québec; « boisson alcoolisée » en France (et aussi au Québec).
« Mon petit garçon de deux ans adore la liqueur. Il en demande sans cesse. »
15 — Tapisserie
Tapisserie : « papier peint » au Québec ; « ouvrage textile que l’on tend sur un mur » en France (et aussi au Québec).
« On doit arracher l’ancienne tapisserie dans notre nouvelle maison. Elle est toute jaunie et les coins décollent.»
16 — Brocheuse
Brocheuse : « agrafeuse » au Québec; « machine destinée à brocher les livres » en France (et aussi au Québec).
17 — Chicane
Chicane : « querelle ou dispute » au Québec; « passage en zigzag » en France (et aussi au Québec).
« Malgré la perte d’influence de l’Église, on vit encore des chicanes de clochers (des rivalités entre les municipalités). »
18 — Linge
Linge : « vêtements » au Québec; « pièces de tissu destinées à des usages domestiques ou vestimentaires, linge de corps » en France (et aussi au Québec).
« Julie sait se mettre en valeur. Elle porte toujours du beau linge. »
19 — Lunatique
Lunatique : « distrait, dans la lune » au Québec; « capricieux, imprévisible, déconcertant » en France.
« Le petit Jules est charmant avec son petit côté lunatique. Il est si doux. »
20 — Avoir le feu au cul
Avoir le feu au cul: « être furieux » au Québec; « être stimulé sexuellement » en France.
« Je suis épuisé. Ma copine a toujours le feu au cul. » (Cette phrase peut être interprétée de façon complètement différente selon qu’on est Québécois ou Français.)
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C’est le bout de la marde! : C’est incroyable !
Contre toute attente (et peut-être même contre tout bon sens) l’expression québécoise c’est le bout de la marde veut dire « c’est incroyable, c’est le comble ». Elle sert aussi à marquer l’étonnement et devient alors l’équivalent de « je n’en reviens pas ».
— Ben, c’est le bout de la marde! Trump a des chances d’être réélu.
— Perdre sa job le jour de son anniversaire, je trouve que c’est le bout de la marde.
— En marketing, on s’imagine qu’écrire les slogans en anglais, c’est le bout de la marde, qu’il n’existe rien de plus créatif. Moi, je trouve plutôt que ça ne vaut pas de la marde.
Traduction du français au français
Ne pas valoir de la marde
Quant à l’expression ne pas valoir de la marde, elle est plus facile à déduire. Elle signifie « ne pas valoir un clou ».
— Leur service à la clientèle ne vaut pas de la marde. Ils ne font même pas semblant de prendre les plaintes.
— Ça ne vaut pas de la marde, cette patente-là. (Patente : un mot générique très utile pour désigner un objet difficile à nommer ou à décrire, un bidule, un zinzin.)
Le mot marde, l’équivalent québécois du mot français merde, se retrouve au cœur de nombreuses expressions québécoises fort imagées. Il va sans dire que toutes ces tournures relèvent d’un registre très familier, souvent vulgaire.
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Être fou comme de la marde : To be batshit crazy
Le sens de la curieuse expression être fou comme de la marde est presque impossible à déduire pour un néophyte des expressions québécoises. Elle signifie « être vraiment très excité » ou « être incontrôlable ». Elle se traduit en anglais par batshit crazy. Toutefois, batshit crazy est une coche plus intense (coche signifie « degré »).
Fou comme de la marde peut aussi bien décrire une personne extrêmement heureuse que complètement dingue ou qui vient de disjoncter. Il faut se fier au contexte pour savoir quel sens lui donner.
— Quand Jules était jeune, il était fou comme de la marde. Cela a pris du temps, mais il a enfin gagné en maturité.
— J’ai été vraiment surpris de voir ma grand-mère dans un film documentaire des années 1960. On la voit folle comme de la marde quand les Beatles sont venus à Montréal. Ça ne ressemble pas du tout à la femme réservée qui nous reçoit à Noël.
— Mon nouveau collègue me fait peur. Il est fou comme de la marde. Je ne comprends pas comment les RH n’ont pas vu ça.
Le mot marde, l’équivalent québécois du mot français merde, se retrouve au cœur de nombreuses expressions québécoises fort imagées. Il va sans dire que toutes ces tournures relèvent d’un registre très familier, souvent vulgaire.
Traduction du français au français
10 emplois québécois du mot fou
Le sens premier du mot fou est similaire des deux côtés de l’Atlantique. Un Québécois fou et un Français fou sont donc également dérangés.
Toutefois, le mot fou se retrouve dans plusieurs expressions québécoises dont le sens peut échapper aux Français. Ces expressions existent bel et bien, et ceux qui les utilisent ne sont pas des fous.
Nous vous invitons à explorer dix emplois québécois du mot fou.
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Le fucké québécois : défectueux etc.
— Mon disque dur est complètement fucké. Et je n’avais pas fait de sauvegarde
Au Québec, le mot fucké signifie «avoir l’esprit dérangé», «être excentrique, être original» ou «défectueux» pour un objet.
Bien que le mot fucké (prononcé « foké ») soit de registre très familier, nous avons décidé de lui consacrer un article, car de nombreux lecteurs nous ont posé des questions sur ce terme ambigu.
Même s’il tire son origine de l’anglais « fuck », le mot fucké n’est pas aussi vulgaire que son équivalent anglophone. Toutefois, le fucké québécois ne s’utilise que dans un registre familier.
Les trois sens de l’adjectif fucké
Le mot fucké est habituellement employé comme adjectif. Il possède alors trois sens différents, parfois difficile à discerner pour un non-Québécois.
- Être fucké signifie parfois « avoir l’esprit dérangé ».
— Mon nouveau coloc (colocataire ) est complètement fucké. Je n’aurais jamais signé un bail avec lui si je l’avais su. J’ai vraiment hâte de déménager. - Être fucké peut aussi vouloir dire « être excentrique, être original ».
Et si quelqu’un ou quelque chose est vraiment très excentrique et un peu cinglé, nous les qualifierons probablement de « capotés ».
— Mon nouveau coloc est complètement fucké. On ne s’ennuie pas une seconde avec lui.
Lorsqu’il signifie « excentrique », l’adjectif fucké peut décrire aussi bien une personne qu’une chose. Par exemple, un réalisateur et son film peuvent être tous les deux fuckés. Le film et le réalisateur sortent alors de la norme.
— Je suis allé voir le dernier film de Pedro Aldomovar. Il est un peu fucké, ce gars-là. En tout cas, c’était bien trop fucké pour moi.
- Fucké indique aussi qu’un objet est défectueux.
La langue étant une chose subtile, les nuances s’accumulent. En effet, un film fucké peut être un film avant-gardiste, éclaté, mais un objet fucké, comme un ordinateur, est en général déréglé, détraqué.
— Mon disque dur est complètement fucké. Et je n’avais pas fait de sauvegarde !
Même des choses impalpables peuvent être fuckées, c’est-à-dire détraquées ou malsaines.
— Hier, j’ai quitté Jules. Notre relation de couple était pas mal trop fuckée pour moi.
Il n’existe pas de règles absolues pour savoir si fucké signifie « original », « malsain » ou « défectueux ». Il faut se fier au contexte pour découvrir le sens approprié.
Traduction du français au français
Fucker le chien
L’expression fucker le chien est d’un niveau très familier, mais elle n’exprime rien de vulgaire. Elle signifie simplement « avoir du mal à faire quelque chose, déployer des efforts inutiles, perdre son temps à faire quelque chose ».
L’expression fucker le chien est probablement l’une des expressions québécoises qui déroutent le plus nos cousins de la francophonie, surtout ceux qui parlent aussi anglais.
Il faut absolument éviter de faire une traduction littérale de cette expression.
— J’ai perdu mon samedi à essayer de réparer le robinet de la cuisine. J’aurais dû appeler un plombier plutôt que de fucker le chien tout l’après-midi.
— J’ai fucké le chien pendant trois heures et je n’ai pas réussi à redémarrer mon disque dur.
Il existe une version française à cette expression : fourrer le chien, mais elle est beaucoup plus rare.
L’expression fucker le chien est synonyme de gosser un amusant verbe québécois à découvrir.
Traduction du français au français
Tiguidou (diguidou): Excellent, parfait, très bien
Tiguidou is a familiar word used in Québec. “ C’est tiguidou” means that everything is great, in order, or it is working perfectly. “ Tiguidou” expresses enthusiasm and agreement. Aug 14, 2020 www
— Enfin! La banque a approuvé notre financement. Tout est tiguidou.
— Ne t’en fais pas. C’est pas si pire que ça (pas si mal). Tout va être tiguidou. Fais-moi confiance.
— J’ai changé le tuyau de ta laveuse (lave-linge) et ça ne coule plus. C’est tiguidou.
Tiguidou laï laï
Certains Québécois ajoutent des extensions à tiguidou, comme tiguidou laï laï (prononcer « tiguidou laille laille »). Cet ajout n’en modifie en rien le sens. Ce complément n’apporte qu’une sonorité amusante pour rendre l’adverbe encore plus chantant, avec deux rebonds de plus.
— Ma vie va mieux. J’ai arrêté de boire, trouvé une nouvelle job, payé mes dettes. Tout est tiguidou laï laï.
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Écœurant : Formidable où dégutant
Au Québec, et plus particulièrement à Montréal, le mot écœurant exprime plusieurs réalités contradictoires.
Le mot écœurant est véritablement un mot schtroumpf. Il possède plusieurs sens et prend la signification que veut bien lui donner la personne qui parle.
Écœurant peut être synonyme de « très bon, formidable, extraordinaire », mais il peut aussi vouloir dire « mauvais, dégoûtant, répugnant ». Écœurant sert aussi à désigner un salaud, un enfoiré.
Pour bien comprendre le sens du mot écœurant, nous devons donc absolument nous fier au contexte et à l’intonation du locuteur.
« La ville va être écœurante dans trois ans. Mais c’est sûr qu’il faut faire des sacrifices entre-temps. »
— Denis Coderre, maire de Montréal
Dans la déclaration du maire Denis Coderre (alors maire de Montréal, écœurante signifie « formidable », du moins nous l’espérons.
Le film était écœurant
Un film écœurant peut être super bon, comme il peut être dégoûtant.
— Le film était écœurant. Il faut absolument que tu le voies.
— Le film était écœurant. J’ai perdu ma soirée.
On peut aussi voir un film écœurant accompagné d’un écœurant. Dans ce cas, deux moins ne font pas un plus. Ainsi, le film peut avoir été très bon ou très mauvais.
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Un autre tantôt : Une autre fois
La locution québécoise un autre tantôt veut dire plus tard, une autre fois, à un autre moment.
— Je n’ai pas le temps aujourd’hui, on s’en reparlera un autre tantôt.
— Jules est trop fatigué. Il m’a dit qu’il allait lire les recommandations un autre tantôt. D’ici là, on continue comme avant.
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Une tête carrée : Canadien anglais
Tête carrée est un terme offensant qui servait à désigner les Canadiens de langue anglaise. Autrefois très populaire, cette insulte se fait de plus en plus rare.
— Je vais arrêter de traiter les Anglais de têtes carrées quand ils arrêteront de nous traiter de frogs.
— Julie préfère sortir avec des têtes carrées plutôt qu’avec des gars de chez nous.
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Une couple de piasses : A few dollars
La locution une couple de piasses ne veut pas nécessairement dire « deux dollars », car le mot couple peut signifier « quelque, quelques-uns ». Dans ce contexte, il devient féminin.
Ça m’a coûté une couple de piasses signifie donc « j’ai dépensé quelques dollars, un petit montant ».
— On ne va pas s’engueuler pour une couple de piasses! Franchement!
— Mon mari peut faire de longs détours pour économiser une couple de piasses. J’ai marié un séraphin (radin).
Couple, au sens de « quelques », peut aussi être utilisé dans d’autres contextes.
— Ça va prendre une couple d’heures pour réparer ta voiture.
— Je vais être là dans une couple de minutes.
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Pire que pire (de pire en pire) : très mauvais
— C’est pire que pire avec mon fils. Je crains qu’un jour il se retrouve en prison.
— La situation du marché de l’emploi est pire que pire (ou de pire en pire). Du jamais vu depuis 30 ans.
— La congestion routière est pire que pire. Ça me prend deux heures pour aller travailler.
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