Les schizophrénies et les troubles bipolaires de l’humeur (Giannitelli) Flashcards
Schizophrénie
Trouble du développement cérébral polygénique à expression psychiatrique caractérisé par :
• Des symptômes psychotiques positifs : idées délirantes, hallucinations
• Des anomalies du cours et contenu de la pensée
• Des symptômes négatifs : retrait social, aboulie, apathie, anhédonie
• Autres difficultés au niveau des interactions sociales et du comportement
Critères diagnostiques selon le DSM-V (A)
2 ou plus des symptômes suivants : Idées délirantes, hallucination, discours désorganisé, comportement désorganisé et/ou catatonique, symptômes négatifs. Présents pendant une partie significative du temps sur une période d’un mois.
Au moins l’un des symptômes doit être des délires, des hallucinations ou un discours désorganisé.
Critères diagnostiques selon le DSM-V (B)
Pendant une partie significative du temps depuis le début du trouble, un ou plusieurs domaines majeurs du fonctionnement (travail, relations interpersonnelles, soins personnels) sont nettement inférieurs au niveau atteint avant la survenue du trouble.
Critères diagnostiques selon le DSM-V (C)
Des signes permanents de la perturbation persistent au moins 6 mois : avec 1 mois des symptômes du premier critère et ensuite cette période peut comprendre des symptômes prodromiques ou résiduels.
Critères diagnostiques selon le DSM-V (D)
Un trouble schizo-affectif et un trouble dépressif ou bipolaire avec caractéristiques psychotiques ont été éliminés.
Critères diagnostiques selon le DSM-V (E)
Le trouble n’est pas dû aux effets physiologiques directs d’une substance ou d’une affection médicale.
Critères diagnostiques selon le DSM-V (F)
En cas d’antécédents d’un trouble du spectre autistique ou d’un trouble de la communication débutant à l’enfance, le diagnostic additionnel de la schizophrénie n’est fait que si les idées délirantes ou les hallucinations sont prononcées et sont présentes avec les autres symptômes requis pour le diagnostic pendant au moins 1 mois.
Épidémiologie schizophénie
15 nouveaux cas sur 100 000 (incidence)
4,5/1000 (prévalence)
1% de la population
Incidence
Nombre de nouveaux cas
Prévalence
Nouveaux cas + les anciens
Critères d’inclusion de la schizophrénie
Symptômes psychotiques (idées délirantes, hallucinations)
Phénoménologie dans les schizophrénies
Dimension positive (altération du vécu de la réalité, de l’environnement ou de son propre corps)
Dimension négative (dimension résiduelle, altération de la capacité à agir, réagir, éprouver ou manifester des émotions, plus dur à soigner)
Désorganisation : altération de l’organisation et structuration d’un comportement et discours adéquats (troubles du cours de la pensée et du langage, catatonie, autres troubles du comportement et des affects)
Idées délirantes
Persécution Mystiques De grandeur Dysmorphophobique De culpabilité De jalousie De référence D'influence De filiation
Types d’hallucinations
Auditives
Intrapsychique (tête) / extrapsychique (oreille)
Acoustico-verbales
Visuelles, cénesthésiques, olfactives ou gustatives
Symptômes de « 1er rang » (Kurt Schneider)
Pensées imposées Diffusion de la pensée Vol de pensée Actes forcés Hallucinations acoustico-verbales
Symptômes de la dimension positive
Idées délirantes
Hallucinations
Symptômes de la dimension négative
Perte d’une capacité
Aboulie : perte de la volonté,
Anergie : perte d’énergie,
Anhédonie : perte de sensation du plaisir,
Apathie : incapacité à réagir, manque de sentiments,
Apragmatisme : déficit dans l’organisation d’actions finalisées
Froideur affective : restriction de l’expression émotionnelle
Retrait social : baisse ou absence d’échanges interpersonnel
Désintérêt
Incurie
Symptômes de la dimension désorganisée
Agrammatisme : altération de la syntaxe
Barrages : arrêts brutaux du discours
Discours circonlocutoire
Discours hermétique
Discours allusif : caractérisé par des sous-entendus incohérents ou inappropriés
Schizophasie : discours incohérent
Néologismes : invention de mots nouveaux
Paralogismes : attribution d’une nouvelle signification à un mot existant
Tangentialité : réponses indirectes ou inappropriées
Discours diffluent : propositions dispersées dans plusieurs buts de façon incohérente
Catatonie
Syndrome psychomoteur caractérisé par des symptômes affectant la vigilance, le langage, la motricité.
Syndrome très rare, mais sévère car il y a engagement du pronostic vital.
Symptômes moteurs + autres symptômes : retrait social, mutisme, maniérisme, échopraxie, écholalie, verbigération (répétition stéréotypée de mots sans sens), schizophasie, incontinence, refus alimentaire, acrocyanose des extrémités
Autres dimensions cliniques de la schizophrénie
Dépressive, maniaque, neurocognitive (MDT, MLT, attention, FE), sociale
Différentes phases de la schizophrénie
Phase prémorbide lors de l’enfance où l’on trouve des déficits cognitifs, moteurs ou social
Phase prodromale lors de l’adolescence : phase brève, on y trouve des symptômes positifs atténués et/ou un déclin fonctionnel
Phase psychotique chez les jeunes adultes avec des symptômes positifs
Phase résiduelle/stable : symptômes négatifs, cognitif, déficit social, déficit fonctionnel
Facteurs impliqués dans le pronostic de la schizophrénie
Alliance thérapeutique
Adhésion aux traitements
Insight (conscience des troubles)
DUP (durée de la maladie sans traitement)
Phénotypes cliniques (expression des symptômes)
3 groupes de pronostic
Pronostic modéré 50,4%
Pronostic négatif 27,9%
Pronostic favorable 21,7%
Schizophrénies à début précoce (SDP)
Avant 18 ans
Schizophrénies à début très précoce (SDTP)
Avant 12 ans
Cas avec SDP porteurs de Copy Number Variants (CNVs) à haute pénétrance
40%
Caractéristiques des SDP
Présence fréquente d’anomalies du développement
Difficultés psychopathologiques
Cascade nosodromique évolutive - entrée dans la schizophrénie
Les déviations développementales + les facteurs de risque (environnementaux, génétiques) pourraient interagir de façon diachronique
Symptômes cliniques de la schizophrénie précoce
Le début aigu est rare, c’est souvent insidieux. C’est un syndrome délirant peu structuré.
Hallucinations, symptômes négatifs (longue durée) + positifs (plus courte)
Symptômes de désorganisation + symptômes thymiques
Compromission des capacités cognitives, des fonctions exécutives et de la mémoire
Fléchissement cognitif à partir de 2 ans avant l’apparition des symptômes psychotiques
La schizophrénie à début précoce concerne
1 personne / 40 000
Schizophrénie précoce organique
Début brutal ou très précoce ou déclenché par un stress métabolique + régression cognitive ou du développement, une confusion, une catatonie, des effets indésirables sévères ou très rares aux traitements médicamenteux
Trouble bipolaire de type I
Au moins un épisode maniaque (euphorique, exalté, trop sociable/blagueur, se met trop en colère, se met en danger : demande une hospitalisation) ou mixte avec épisodes dépressifs récurrents. C’est le cas le plus grave.
Trouble bipolaire de type 2
Au moins un épisode hypomaniaque (très désinhibé mais ne se met pas forcément en danger, moins sévère que maniaque mais reste inquiétant, ne demande pas forcément une hospitalisation) avec épisodes dépressifs récurrents.
Trouble bipolaire de type 3
Au moins un virage de l’humeur sous antidépresseur (les antidépresseurs ont déclenché le trouble) ou dépressions récurrentes et antécédents familiaux de troubles bipolaires.
Signes cliniques principaux des troubles bipolaires
Manie : humeur élevée, expansive ou irritable. Avec ou sans caractéristiques psychotiques. Altération marquée du fonctionnement. Dure au moins 1 semaine. Tenue vestimentaire extravagante, conduites sexuelles à risque. Il n’y a plus de limite, de gêne.
Hypomanie : humeur élevée, expansive ou irritable. Pas de symptômes psychotiques. Moins de retentissement fonctionne. Dure au moins 1 semaine.
Episode dépressif : léger, modéré ou sévère. Avec ou sans caractéristiques psychotiques. Dure au moins 2 semaines. Culpabilité, pessimisme, tristesse, honte, auto-dévalorisation.
Episode mixte : Signes cliniques de manie et de dépression présents en même temps. Très changeant.
Prévalence du trouble bipolaire de type I
1,2%
Symptomatologie clinique des troubles bipolaires
Episode maniaque
Excitation psychomotrice
Humeur expansive ou euphorique
Conduites instinctuelles
Particularités cliniques à l’adolescence :
Fréquence plus élevée des épisodes mixtes
Irritabilité et agressivité au premier plan
Désinhibition sexuelle
Risque d’addiction, de passages à l’acte
Facteur protecteur trouble bipolaire qui réduit le risque suicidaire et l’exaltation
Traitement par sels de lithium
Trouble bipolaire chez l’enfant prépubère
Trouble bipolaire avec intervalles libres d’euthymie très rare chez l’enfant prépubère
Dysrégulation émotionnelle sévère ou dysrégulation de l’humeur avec dysphorie
Deux types de traitement - troubles bipolaires
Prophylactique
Thymorégulateur
Syndrome de Cotard
Sentiment d’avoir perdu ses organes
La catatonie est un syndrome psychomoteur affectant :
Vigilance
Langage
Motricité
Terrain génétique - schizophrénie
Facteurs environnementaux et pré et périnataux
Composante génétique dans la susceptibilité à la schizophrénie
Caractéristiques structurelles - schizophrénie
Élargissement des ventricules latéraux
Perte de substance grise avec une trajectoire postéro-antérieure
Schizophrénie précoce I
Début insidieux, elle prend du temps à se mettre en place
Trouble bipolaire - quelles populations ?
Chez l’enfant ça n’existe pas
Adolescent
Facteurs étiopathogéniques - troubles bipolaires
Facteurs de vulnérabilité génétique (15 à 42% apparentés de 1er degré) Facteurs environnementaux (traumatismes affectifs précoces, perte précoce ++, antécédents de maltraitance ou d’abus sexuel)
Les cycles (troubles bipolaires) sont dits rapides s’ils sont
> 4/an
Risque suicidaire chez l’adolescent bipolaire
18 à 22% des adolescents décédés par suicide présentaient un trouble bipolaire.
Il y a deux fois plus de tentatives de suicides chez les adolescents avec trouble bipolaire que chez les adolescents avec épisode dépressif majeur (44% VS 22%).
20% des adolescents avec trouble bipolaire de type I font au moins 1 tentative de suicide.
Risque évolutif majeur trouble bipolaire type I chez l’adolescent
Passage à l’acte suicidaire