Item 218 - Éosinophilie (+ topo Item noir #KHA) 🔥 Flashcards
Normes de l’éosinophilie sanguine
0,04 - 0,5 G/L
Savoir définir l’hyperéosinophilie
son caractère modéré ou majeur
- Eosinophilie sanguine = PNE circulants > 0,5 G/L
- Eosinophilie « modérée » : entre 0,5 G/L et 1,5 G/L
- Hyperéosinophilie : au-delà de 1,5 G/L
- Capacité à libérer, au sein de différents tissus, plusieurs types de médiateurs inflammatoires.
-
Rôle physiologique de ces médiateurs
- altérer ou détruire de nombreuses cibles dont
- les larves de parasites
- des virus
- des ⊄ tumorales.
- altérer ou détruire de nombreuses cibles dont
-
Effets cytotoxiques et prothrombotiques de ces médiateurs
- atteintes cardiaques
- thromboses vasculaires
- artérielles
- veineuses
- Helminthoses = principales parasitoses responsables d’éosinophilie
- Surtout lors de la phase de migration tissulaire du parasite.
-
⚠️ Aux 🐛 exclusivement intra-luminaux (ex : oxyure)
- ⦰ de franchissement des barrières muqueuses
- ☞ ⦰ d’éosinophilie
-
Exemple d’helminthoses cosmopolites à l’origine d’une hyperéosinophilie (> 1,5 G/L)
- Toxocarose (helminthe du chat et du chien)
- Distomatose (Fasciola hepatica)
- Trichinellose (biopsie musculaire)
Connaître et savoir identifier les causes classiques d’éosinophilie
-
Causes classiques d’éosinophilie :
- parasitose
- atopie
- sd d’hypersensibilité médicamenteuse
- 🦀 (solide ou “liquide” = hémopathie maligne).
- virale, notamment VIH
- Syndromes hyperéosinophiliques (SHE) « clonaux » = liés à une anomalie clonale affectant directement la lignée éosinophile (moelle osseuse).
-
En faveur d’un SLE clonal (= myéloprolifératif):
- SMG (en l’absence d’autre cause) ;
- ↑ vit B12 et/ou de la tryptase sérique ;
- cortico-résistance dans le cadre d’un SHE myéloïde
-
② types de SHE
-
① SHE myéloïde
- C’est un SMP (anomalie clonale de la lignée éosinophile)
- ❗️Corticorésistant
-
② SHE lymphoïde
- Clones lymphocytaires T produisant des cytokines (IL-5 notamment) ☞ hyperéosinophilie
-
Signes évocateurs
- ↑ IgE totales
- ❗️Corticosensible
-
① SHE myéloïde
Eosinophilie + asthme : ④ Hypothèses diagnostiques
-
① Sd de Fernand Widal = triade :
- polypose naso-sinusienne
- asthme sévère
- intolérance à la prise d’ASPIRINE° ou d’AINS
-
② GEPA : Granulomatose éosinophilique avec polyangéite (anciennement “angéite de Churg-Strauss”)
- asthme sévère à début tardif
- infiltrats pulmonaires visible en TDM
- polypose naso-sinusienne
- puis manifestations systémiques de vascularite
-
③ ABPA : Aspergillose broncho-pulmonaire allergique
- hypersensibilité de type I (IgE médiée) à une colonisation par Aspergillus fumigatus
- asthme ancien + toux
- expectoration de « moules bronchiques » (bouchons mycéliens)
-
Signes évocateurs
- élévation très marquée des IgE sériques totales
- hyperéosinophilie massive
- images radiologiques pulmonaires variées
- présence d’IgE spécifiques anti-Aspergillus
-
④ Syndrome de Löffler (migration de larves dans le parenchyme pulmonaire)
Savoir identifier un syndrome hyperéosinophilique
-
Syndrome hyperéosinophique (SHE) :
- hyperéosinophilie (> 1 500/mm3) d’origine inconnue ;
- évoluant depuis au moins 6 mois ;
- après exclusion des causes connues d’éosinophilie ;
- peut être asymptomatique ou associé à des lésions viscérales
- cardiaques
- neurologiques centrales ou périphériques
- pulmonaires
- digestives
- cutanées
Connaître les principaux retentissements viscéraux d’une éosinophilie chronique
-
Lésions viscérales liées aux PNE = possibles quelle que soit la maladie causale et quel que soit le chiffre d’éosinophiles = ❗️donc à dépister dans toute éosinophilie chronique❗️)
- fibrose endomyocardique ;
- atteintes pulmonaires, digestives, cutanées ;
- atteintes neurologiques centrales ou périphériques ;
- thromboses artérielles et veineuses.
Identifier les situations d’urgence en présence d’une éosinophilie
🚨
Urgences liées aux lésions viscérales de l’éosinophilie :
- défaillance respiratoire (détresse respiratoire aiguë) ;
- défaillance neurologique (parfois d’origine thrombotique artérielle) ;
- défaillance cardiaque (fibrose endomyocardique).
Urgences liées à la nécessité d’identifier la cause rapidement :
-
Parasitoses
- infection à Strongyloïdes = anguillulose maligne (= strongyloïdose)
- en particulier chez un patient immunodéprimé +++
-
GEPA*
- myocardite
- hémorragie intra-alvéolaire
- glomérulonéphrite rapidement progressive (GRP)
-
DRESS ou sd d’hypersensibilité médicamenteuse
- « Drug Reaction with Eosinophilia and Systemic Symptoms »
GEPA* : Granulomatose éosinophilique avec polyangéite
Savoir identifier un DRESS (sd d’hypersensibilité médicamenteuse sévère)
DRESS
- Défini par l’association
- d’une éruption cutanée qui peut être peu sévère (érythème)
- d’une hyperéosinophilie > 1 500/mm3
- de signes généraux : fièvre (fièvre / hyperthermie
- adénopathies (adénopathies unique ou multiples)
- d’une atteinte viscérale qui peut être sévère
- hépatite fulminante
- insuffisance rénale aiguë liée à une néphropathie interstitielle immuno-allergique
Eosinophilie + médicaments :
- délai d’apparition après introduction du médicament suspect : 2 à 8 semaines
- surveillance jusqu’à disparition de l’éosinophilie, même si l’éruption est peu sévère, pour identifier un DRESS :
- créatininémie
- bilan hépatique (transaminases et taux de prothrombine)
Connaître les principales étiologies parasitaires des éosinophilies chez un patient n’ayant pas séjourné hors France metropolitaine
-
En cas d’hyperéosinophilie > 1 500/mm3 = migration tissulaire (diagnostic sérologique)
- ① toxocarose (Toxocara canis ou cati)
- ingestion d’aliments souillés par des déjections de chien ou de chat, bacs à sable
- peut être totalement asymptomatique
- ou se manifester par :
- un prurit
- des signes digestifs/respiratoires
- un sd de larva migrans viscérale (tous les organes peuvent être touchés, impasse parasitaire)
- 👁❗️ les localisations oculaires peuvent être sévères.
-
En cas d’éosinophilie plus modérée (< 1 500/mm3, parasitoses sans cycle tissulaire) (examens parasitologiques des selles (taeniasis) ou de sérologies (anisakiase, hydatidose et echinococcoses)):
-
② oxyurose (Enterobius vermicularis)
- se manifestant par un prurit anal nocturne +++
- en particulier chez l’enfant.
- Le diagnostic repose sur le scotch-test.
-
③ taeniasis (Taenia saginata, ingestion de viande de bœuf crue ou mal cuite)
- se manifestant par des signes digestifs (dyspepsie)
-
② oxyurose (Enterobius vermicularis)
Connaître les principales étiologies parasitaires des éosinophilies chez un patient ayant séjourné en zone tropicale/hors France metropolitaine
Eosinophilie + voyages hors de France métropolitaine
-
① bilharzioses ou schistosomoses
- diarrhée et HSMG pour la bilharziose digestive (Schistosoma mansoni)
- hématurie et atteinte de l’arbre urinaire pour la bilharziose urinaire (Schistosoma haematobium) (quelques cas en Corse du Sud)
-
② strongyloïdose** **(ou anguillulose) (Strongyloides stercolaris)
- syndrome de larva currens cutanée
- hyperéosinophilie oscillante, cyclique, et troubles digestifs.
- Une anguillulose disséminée (anguillulose maligne) peut survenir sous corticoïdes.
- TT antiparasitaire systématique AVANT introduction d’une corticothérapie chez un patient ayant séjourné en zone tropicale.
-
③ Filarioses
- œdèmes
- nodules sous-cutanés
- cécité.
-
④ Distomatoses (Fasciola hepatica = “grande douve du foie”)
- angiocholite (fièvre (fièvre / hyperthermie), ictère et douleur 👈 triade de Charcot)
- hyperéosinophilie très évocatrice.
-
⑤ Ascaridiose (devenue exceptionnelle en région tempérée) (Ascaris lumbricoides)
- sd de Löffler et signes digestifs
DIAGNOSTIC
- examens parasitologiques des selles (bilharziose digestive, anguillulose, distomatose, ascaridiose) ;
- examen parasitologique des urines (bilharziose urinaire) ;
- sérologies (bilharzioses, anguillulose et filarioses) ;
- recherche de microfilaires dans le sang / le derme (filarioses) ;
- 💊 Parfois TT antihelminthique d’épreuve, sous surveillance (éosinophilie)
Connaître les principales causes non parasitaires d’une éosinophilie
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① Atopie
- < 1 G/L
- Si > 1,5 G/L ☞ chercher une autre cause que l’atopie
- données d’anamnèse : ATCD d’atopie
- contexte clinique : asthme, rhinite spasmodique, dermatite atopique, urticaire
- bilan allergologique parfois utile pour confirmer le diagnostic
- tests cutanés (pricktests) aux allergènes (pollens, acariens, moisissures, phanères d’animaux…)
- ☞ ces tests démontrent une sensibilisation IgE médiée à un ou plusieurs allergènes.
-
② Causes médicamenteuses
- doit être évoquée devant toute éosinophilie sanguine (suspicion d’un effet indésirable des médicaments)
- potentiellement ⩔ les 💊 peuvent être incriminés ;
- Par argument de fréquence
- β-lactamines, sulfamides, AINS
- héparines, pdc iodés, neuroleptiques
- allopurinol, antirétroviraux et antiépileptiques
- éosinophilie parfois massive, mais pouvant être de découverte fortuite et asymptomatique
- parfois éruption cutanée non sévère (érythème) ;
- parfois manifestations cliniques sévères : DRESS
-
③ Hémopathies et 🦀
- 🦀 solide ou hémopathie à évoquer systématiquement devant une éosinophilie
- surtout AEG signes d’appel cliniques (douleurs, anomalies fonctionnelles, masse palpable, adénopathies (adénopathies unique ou multiples)…), ou sd inflammatoire (syndrome inflammatoire aigu ou chronique)
- en particulier maladie de Hodgkin (éosinophile + prurit)
- lymphomes T cutanés (syndrome de Sézary = forme agressive de lymphome T cutané caractérisé par la triade érythrodermie, lymphadénopathie et lymphocytes atypiques circulants appelées cellules de Sézary), ou systémiques ;
- en fonction du contexte on pratique :
- Calcémie
- TDM TAP
- Explorations médullaires
- myélogramme, BOM
- biopsie ganglionnaire ou tissulaire
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④ Maladies systémiques
- GEPA
- AEG
- Fièvre
- asthme habituellement sévère
- sinusite ou polypose naso-sinusienne
- mononeuropathie unique ou multiple
- atteinte cardiaque
- sd inflammatoire : Ac anti-cytoplasme des polynucléaires neutrophiles (ANCA) de spécificité anti-myéloperoxydase (MPO) (inconstants) et infiltrats pulmonaires sur la TDM thoracique
- dermatoses bulleuses (pemphigoïde bulleuse) ;
- polyarthrite rhumatoïde ;
- insuffisance surrénale
Connaître les autres étiologies parasitaires des éosinophilies chez un patient n’ayant pas séjourné hors France metropolitaine
En cas d’hyperéosinophilie > 1,5 G/L (phase invasive) ☞ diagnostic sérologique
- ① distomatose hépatique (Fasciola hepatica, ingestion de cresson) : angiocholite avec triade de Charcot
- ② gale
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③ trichinose ou trichinellose (Trichinella spiralis, ingestion de viande de porc, sanglier ou cheval insuffisamment cuite)
- fièvre (fièvre / hyperthermie), œdèmes et myalgies ; une biopsie musculaire peut être utile
En cas d’éosinophilie < 1,5 G/L, parasitoses sans cycle tissulaire
☞ examens parasitologiques des selles (taeniasis) ou de sérologies (anisakiase, hydatidose et echinococcoses)
- ① Anisakiase ou anisakidose (Anisakis, ingestion de poissons crus) : signes digestifs.
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② Hydatidose (Echinococcus granulosus, ingestion d’aliments ou d’eau souillés par des déjections canines)
- Kystes hydatiques hépatiques ou d’autres organes. La rupture/fissuration d’un kyste hydatique peut aussi s’accompagner d’une hyperéosinophilie > 1,5 G/L
- ③ Échinococcose alvéolaire (Echinococcus multilocularis, dans l’Est de la France).