points soulignes : le groupe nominal Flashcards

1
Q

Domaine nominal

determinants: articles… etc

les quantifieurs : some, Any

pronouns IT

La relation internominale : les genitifs

comparison: AS, SO

preposition

A

x

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Q

HE HAD A LANCASHIRE COMEDIAN’S FACE, LONG AND
___________________________
IMMOBILE, …

A

L’analyse d’un génitif conduit nécessairement à identifier un référent repère (comedian) et un referent repéré (face), deux référents considérés comme autonomes par l’énonciateur,
le repéré est donc défini par son rapport au repère, ce que l’on voit dans la construction théorique en of qui déploie ce génitif : the face of a comedian. On notera que le génitif condense cette construction en indiquant la relation entre repère et repéré par un simple suffixe ’s qui se place normalement à la fin du syntagme nominal référant au repère.
Se pose ensuite la question de la portée de Lancashire.
Cette question de la portée de Lancashire devait suggérer au candidat un test pour déterminer s’il avait affaire à un génitif de localisation (génitif déterminatif) ou à un génitif de qualification (génitif classifiant ou adjectival). Si, dans un génitif de localisation, un adjectif peut qualifier soit le repéré (a comedian’s wrinkled face) soit le repère (an old comedian’s face) suivant la position qu’il occupe, on sait que dans un génitif de qualification, un adjectif qualificatif déterminant le repéré ne peut normalement pas se placer directement devant le nom référant à ce repéré (* a (Lancashire) comedian’s expressive face), mais doit se placer devant le nom référant au repère (an expressive (Lancashire) comedian’s face).
La portée d’un adjectif qualificatif devait amener à considérer celle de l’article indéfini a(n). Si l’on a prouvé qu’il s’agit d’un génitif de qualification, il s’ensuit en principe que cet article porte sur le nom face et non sur le nom comedian, analyse qu’on pouvait souligner par un parenthésage : a (Lancashire comedian’s) face. Une portée différente – (a Lancashire comedian)’s face pouvait convenir si, par exemple, on cherchait le visage d’un comédien du Lancashire particulier,
La plupart des candidats ont comparé ce génitif avec une construction en of pour dire que cette construction pose une relation entre deux termes et que le génitif la reprend et la stabilise. On peut envisager une anaphore textuelle (le procès scrutinize impliquant un face à face) ou une anaphore de construction (A Lancashire comedian has a certain face the face of a Lancashire comedian a Lancashire comedian’s face) qu’il faudrait expliquer correctement. Incidemment, on pouvait faire remarquer que, dans la construction en of, la détermination du repéré est discontinue : the… of SN et que le génitif remplace l’article défini the. Cependant, il ne fallait pas s’arrêter là, mais se poser la question de savoir si cette construction en of aurait pu figurer dans le texte. Certains candidats se sont aperçu alors que les qualifications à droite du segment souligné interdisent, ou du moins rendent très difficile, l’emploi de cette construction en of.

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3
Q

the room she grew up in (l.11)

_______

A

It is in her claw-footed tub that they soak together, glasses of wine or single-malt Scotch on the floor. At night he sleeps with her in the room she grew up in, on a soft, sagging mattress, holding her body, as warm as a furnace, through the night, making love to her in a room just above the one in which Gerald and Lydia lie.
Description
Un groupe nominal : déterminant + nom + ensemble phrastique comportant un sujet, un verbe porteur du temps et un complément circonstanciel de lieu réduit à sa préposition.
Problématiques possibles
Quelle relation entretient le nom room avec la proposition à sa droite ? La question du “vide” à la droite de la préposition in.
Analyse
Room est un nom complément de la préposition in qui permet la localisation géographique de la relation prédicative qui précède. Il est précédé par un article the défini qui renvoie à un segment de l’univers fictionnel. Le fléchage effectué par cet article n’est cependant pas suffisant pour permettre une désignation non ambiguë de la chambre en question. Le segment est donc complété à droite par un ensemble phrastique she grew up in. À ce segment il manque un groupe nominal complément de la (deuxième) préposition in que l’on ferait apparaître dans la glose she grew up in a room. Cette information, déjà connue de l’énonciateur, permet l’utilisation de l’article the dans le segment précédent.
Nous sommes ici en présence d’un subordonnant ! et donc d’une proposition relative (introduite par le pronom !), qui participe à la détermination de the room,

Cette proposition permet la localisation et la compréhension de l’antécédent the room, elle est de nature restrictive et la détermination est contrastive : il s’agit de cette chambre-là et non d’une autre.

La préposition orpheline (stranded preposition).
En grammaire générative, on explique la position orpheline de la préposition privée de sa complémentation par une montée de son complément en tête de proposition, sous forme de pronom relatif, laissant une case vide après la préposition. Dans la réalisation orale, la préposition garde alors sa forme pleine.
Le degré d’intégration de la relative est ici, logiquement, très élevé. On peut retracer le cheminement de cette intégration comme suit :
the room in which she grew up
the room which she grew up in
(the room that she grew up in) the room ! she grew up in
Il existe en effet trois grands modes de relativisation (wh- / that / !), du moins intégratif au plus intégratif.
Manipulation
On peut comparer le segment avec deux relatives au schéma d’intégration différent :
l.12 : in a room just above the one in which Gerald and Lydia lie
Les informations ne sont pas ici présentées comme connues et il n’y a aucune reprise : in a room. Le segment n’a en conséquence subi aucune opération d’intégration : on a l’article a et les informations dans l’ordre logique dans lequel elles sont présentées.
l.21 : He loves the mess that surrounds Maxine
On a ici un cas intermédiaire.

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4
Q

I cannot say I was seized by any excitement or
__
anticipation at all (l. 9)

A

On identifie ici un SN contenant un quantificateur à polarité négative, any, deux substantifs indénombrables abstraits singuliers coordonnés par or, excitement et anticipation, et un Syntagme Prépositionnel (SP) à fonction adverbiale at all. Ce SN est lui-même complément de la préposition by qui introduit un complément d’agent dans une construction passive, I was seized by SN.
Plusieurs problèmes se posent : en premier lieu on peut citer la valeur de any, la relation de any avec la particule négative not, mais aussi avec l’adverbiale at all ; ensuite, on peut parler du sémantisme des deux noms et de la valeur de la conjonction de coordination or. On peut aussi évoquer l’ellipse du déterminant devant le second nom. Cela fait beaucoup et comme tous ces éléments sont liés entre eux, une organisation rigoureuse s’impose.
Commençons par le quantificateur any. On parle souvent à son sujet d’une opération sémantique de ‘parcours disjonctif’ : tout membre de l’ensemble dénoté par le substantif peut valider la Relation Prédicative (RP): {x1 ou x2 ou …xn}. Ce parcours peut être de nature ‘qualitative’ : any school boy can tell you that ; dans ce cas, on parcourt les individus compris dans l’ensemble ‘school boys’, toute occurrence d’un membre de la classe étant susceptible de valider la RP. En principe, pour avoir cette valeur any doit porter sur un dénombrable singulier : any child could solve that problem,
Or, nous sommes en présence ici de deux substantifs indénombrables abstraits. S’agit-il alors d’une opération portant sur l’occurrence – « je ne fus saisi à aucun moment ni d’excitation ni d’anticipation » - ou d’une opération portant sur le type : « je ne fus saisi d’aucune sorte d’excitation ou d’anticipation » ? Troisième solution, qui avait les faveurs du présent rapporteur : any indique en fait un parcours de degré : tout degré de excitement ou de anticipation serait susceptible de valider la RP <i>.
Certains candidats ont eu la bonne idée de mettre le segment 1 en relation avec la phrase à la ligne 23 : I was perhaps not on the right road at all, ce qui pouvait laisser penser que l’adverbiale venait suppléer, non pas l’opération de parcours effectuée par any, mais l’opération de négation effectuée par not.
On peut ajouter pour conclure que la coordination des deux noms par or permet en effet l’ellipse du déterminant devant le second substantif. Quelques candidats ont tenté une analyse de or et ont montré correctement que la conjonction a ici une valeur inclusive : « je n’ai ressenti ni excitation, ni anticipation » : ni l’un, ni ’autre, ni les deux à la fois.
</i>

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5
Q

My aunt and uncle, I said, suddenly realizing that this man was no Saturday-night drunk He was something
________
worse than that, a truant officer or a cop […]

A

La description peut être minimale pour l‟adjectif et le nom dans la mesure où leur formation fait partie de la problématique. Cela dit, il importe à ce stade de proposer une description correcte du point de vue morphosyntaxique. Ainsi drunk n‟est ici pas un verbe, pas plus qu‟un adjectif qualifié par un nom composé.
Problématique
Formation de lřadjectif composé Saturday-night et du substantif drunk Valeur de lřassociation Adjectif + Nom
Choix et valeur de la détermination No
Il vaut mieux dire « statut du déterminant par rapport au reste du groupe nominal ».
Analyse
Saturday-night: Saturday night est initialement une forme nominale (adverbiale en cas de suppression de la préposition on) de localisation temporelle unique (I‟ll see you (on) Saturday night renvoie à un seul espace temporel).
Saturday se donne initialement comme complément de night à valeur de localisation temporelle.

Drunk : Ce substantif est obtenu par conversion nominale du participe passé du verbe drink. La question se pose de la définition à donner à drunk
On note le fonctionnement dénombrable du substantif (cf ailleurs dans le texte another drunk, drunks).
Le statut d‟adjectif substantivé a pu être une source de confusion pour certains candidats habitués à la seule configuration the rich / the poor avec valeur de pluriel et renvoi à une classe.
Saturday-night drunk : Saturday-night est assimilable à un circonstanciel de temps. On a affaire à une préconstruction situationnelle et culturelle dans la mesure où le samedi soir est considéré comme étant un moment particulièrement approprié pour la beuverie. Lřassociation se présente comme une notion complexe considérée comme faisant partie dřun savoir culturel et situationnel partagé, à la limite de la lexicalisation (cf Saturday-night fever).

Lřassociation Adjectif + Nom se fonde donc sur une combinaison régulière de lřactivité et du moment choisi pour mener à bien cette activité :
No : Le déterminant propose une vision essentiellement qualitative de la notion. Lřindividu dont il est question ne correspond pas à la définition notionnelle généralement admise et/ou construite par lřénonciateur (en lien avec le contexte). Le choix de Not a, par comparaison, aurait mis en valeur lřindividu comme occurrence non effective.

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6
Q

A tiny hamburger is what the fungus resembles, cracked
_____________
and brown and perfectly centred in the little fluted area between your septum and upper lip (l.7-8)

A

. Comme indiqué plus haut, ce segment est constitué d’un groupe nominal sujet a tiny hamburger, suivi de la copule identificationnelle be à la troisième personne du singulier au présent et d’un groupe nominal attribut what the fungus resembles, qui est une relative sans antécédent, l’ensemble formant une pseudoclivée inversée.
Les candidats ont souvent proposé une description adéquate de la structure et beaucoup ont correctement identifié l’opération de pseudo-clivage, ou clivage en wh-. En revanche, peu de candidats ont pensé à commenter et analyser le rôle joué par les opérateurs what et be dans la construction. Le terme de « relatif fusionné / qui inclut son propre antécédent » (fused relative) semble peu connu. De même la valeur d’identification de be dans ce genre de structure a rarement été mise en évidence. Or c’est précisément cette valeur et la propriété concomitante de réversibilité qui caractérise la structure à analyser dans cet exemple.
décrire le réagencement syntaxique de la phrase, déclenché par l’opération de clivage. Ce terme signifie que la phrase non marquée, censée constituer le point de départ (facilement identifiable ici : ), est brisée et l’un des constituants se voit promu à une position particulière. Il s’agit ainsi de laisser une trace syntaxique de la focalisation ou topicalisation de tel ou tel élément. Beaucoup de candidats ont ensuite proposé des remarques sur l’opposition classique thème / rhème qui se retrouve, pour la phrase canonique en anglais moderne, dans la corrélation forte entre, d’une part, la gauche de l’énoncé et l’information ancienne et, d’autre part, sa droite et l’information nouvelle. Dans un énoncé simple, non marqué, c’est le sujet qui occupe la partie gauche et qui constitue, de ce fait, le thème, tandis que le prédicat, dans la partie droite, est considéré comme rhématique.
Seuls quelques très bons candidats ont observé que, contrairement à ce qui se passe dans la phrase clivée où il y a « disharmonie » entre l’élément mis en relief et la position rhématique normale (?it’s a tiny hamburger that the fungus resembles), la pseudo-clivée reproduit l’ordre thème / rhème classique. A partir de ce constat, il fallait s’interroger sur le choix de l’inversion thème / rhème dans le segment proposé à l’étude.
La thématisation contrastive caractéristique des structures clivées n’est pas opérante ici.

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7
Q

There was a silence (l. 1)

_______

A

Il s’agit d’un syntagme nominal, constitué de l’article indéfini A et du nom commun silence. Le syntagme figure à la suite de BE dans une structure dite existentielle / présentative (du type THERE + BE + X).
La problématique comporte deux volets : le premier, d’ordre sémantique, concerne la présence de l’article indéfini, qui implique que le terme silence fonctionne ici en tant que dénombrable (ou discontinu) alors que ce même terme fonctionne bien souvent en tant qu’indénombrable (ou continu). En termes de catégorie de fonctionnement, le nom silence présente d’ailleurs des affinités naturelles avec l’indénombrable (ou continu) en raison du fait qu’il renvoie, non pas à un objet concret, mais à une entité plus abstraite. De fait, il s’agit d’examiner le choix et la valeur de l’article A, ainsi que le fonctionnement dénombrable qui en découle.

l’appréhension du référent serait notionnelle / continue.
Or, ici, on a affaire à une opération d’extraction: une occurrence de silence est construite. L’énonciateur-narrateur a choisi d’ajouter une délimitation d’ordre quantitatif, ce qui lui permet de référer à une unité de silence, de le faire fonctionner en tant que discontinu.
Ceci conduit à s’interroger sur la valeur de la détermination en contexte. Etant donné le sémantisme même du nom silence, les individuations possibles sont :
· soit de type essentiellement quantitatif : a moment of / a period of silence, sans pour autant aller jusqu’à la possibilité de dénombrement (*There were two silences),
· soit de type quantitatif + qualitatif : a particular kind of silence.
Dans le segment examiné, une prépondérance de quantitatif (QNT) semble être à l’œuvre :
Concernant la place et la valeur informationnelle du segment, on remarque que, si ce segment est situé après BE dans la structure existentielle, c’est parce qu’il apporte une information d’ordre rhématique. Cet agencement, lié à la présence de there, permet donc de conserver l’ordre canonique thème-rhème.
Enfin, du point de vue de la fonction syntaxique du segment, deux hypothèses
Selon une première hypothèse, on peut considérer a silence comme sujet sémantique, notionnel, there étant le sujet grammatical. Une telle hypothèse se justifie notamment par le fait que there joue manifestement le rôle de sujet dans les questions fermées (du type : Was there a silence?) et les question tags (There was a silence, wasn’t there?).
Selon une seconde hypothèse, il est possible de considérer a silence comme sujet syntaxique à part entière – et de fait, sujet inversé – there fonctionnant cette fois en tant qu’adverbe marquant un repérage à valeur de localisation (localisation à considérer au sens large, c’est-à-dire de nature énonciative).
bon nombre de candidats avaient perçu la problématique (ou, du moins, son premier volet), mais peu d’entre eux ont effectué un lien entre l’invariant de l’article A et l’effet décrit, ce qui limitait la pertinence du raisonnement.

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8
Q

Rob thought it rather comical that these two who’d tussled over Cecil Valance were doing it again over
_
Peter Rowe. (l. 15-16)

A

Le segment souligné se compose de la proforme / du pronom neutre de 3e personne du singulier IT. Il est situé à la droite du verbe thought et est immédiatement suivi du syntagme adjectival rather comical et d’une proposition en THAT. 

Le soulignement conduit à s’interroger sur le fonctionnement syntaxique et sémantique de IT : la question est de savoir si IT a ou non un statut référentiel et d’identifier le rôle qu’il joue dans la structure de la phrase dans son ensemble.
De par sa nature de pronom, IT occupe dans la phrase une fonction syntaxique prototypiquement nominale : ici, il est l’objet syntaxique du verbe thought.
On constate que it n’a pas d’antécédent dans le co-texte gauche, ni de référent dans l’extralinguistique.
Cette manipulation montre que it n’est pas de nature référentielle dans cet énoncé (contrairement à l’occurrence de IT dans ‘I could swear it was sort of beige’ (l. 5), par exemple, où IT a un antécédent en amont, à savoir dear old Pete’s famous Imp).

La proposition en THAT, qui est une subordonnée nominale / complétive introduite par la conjonction de subordination – et non pas le relatif – THAT, est l’objet réel / sémique / logique de thought. Pour obtenir l’énoncé de surface, la proposition nominale est extraposée, c’est-à-dire placée après le verbe (thought) et l’attribut de l’objet (rather comical) : il s’agit donc d’une forme de réagencement.
Dans l’énoncé de surface, it instancie la place syntaxique d’objet de thought, laissée vide par l’extraposition de la subordonnée en THAT. Dans un tel cas, IT est traditionnellement considéré comme un dummy IT / IT explétif ou encore un IT impersonnel / faiblement référentiel. Toutefois, IT peut également être considéré comme cataphorique en surface pour le co-énonciateur, en ce qu’il annonce la proposition extraposée.
En effet, le statut de préconstruit / d’acquis de la proposition en THAT (voir le TH- initial) est confirmé par le past perfect qui y apparaît (who’d tussled).
Il convenait ensuite de mettre au jour la raison d’être de l’extraposition.
L’extraposition est dans cet énoncé contrainte syntaxiquement : il ne s’agit pas d’un choix de l’énonciateur.
L’extraposition est rendue obligatoire par la présence du syntagme adjectival rather comical, attribut de l’objet syntaxique IT / de l’objet réel que constitue la proposition en THAT. Contrairement à ce qui peut se passer avec d’autres prédicats, par exemple make, find, la subordonnée en THAT ne peut pas venir à la suite du verbe et du syntagme adjectival

	- le principe du end weight consiste à placer le constituant syntaxique le plus lourd, ici la proposition en THAT, en fin d’énoncé pour faciliter le traitement des informations, les plus légères étant pla- cées en premier (le syntagme adjectival attribut, rather comical). 

	- selon le principe du end focus, l’information considérée comme importante pour le co-énonciateur est placée en fin de phrase, en position rhématique / finale ; celle-ci correspond de nouveau à la nominale introduite par THAT. 
Au niveau discursif, l’extraposition permet également de présenter en premier lieu l’appréciation rather comical et ensuite ce sur quoi porte l’appréciation (le contenu de la proposition en THAT). Ainsi, dans l’ordre linéaire, la proposition en THAT constitue une explicitation du pronom IT, dont le contenu est évident pour l’énonciateur, bien qu’elle n’ait pas été posée en amont. 
L’utilisation de it dans la construction de l’ensemble répond ainsi à une contrainte syntaxique, tout en permettant le respect de certaines considérations discursives. En effet, le IT impersonnel / postiche n’est présent que si l’objet du verbe est une subordonnée nominale. Lorsque l’objet est un syntagme nominal, IT n’est pas présent (il est même agrammatical) et il n’y a pas de phénomène d’extraposition (agrammaticale elle aussi) : Rob thought the tussle rather comical. – *Rob thought it rather comical the tussle. 

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9
Q

at this fund raiser at the Waldorf (l. 54)

__

A

Description : Le démonstratif this, employé au singulier, est suivi du nom composé fund-raiser, dont c’est la première mention. Comme il est suivi d’un nom, this est ici un déterminant (selon la plupart des classifications grammaticales du moins). Le groupe nominal déterminé par this se situe dans un passage au prétérit, dans du discours direct (DRD) : l’énonciateur est le père de Madeleine, Alton, narrant une anecdote.
Problématique : [comme l’ont indiqué la quasi-totalité des copies, elle porte ici sur le fonctionnement de this, notamment par opposition à that3. Cette problématique peut se décliner en plusieurs questions :]
- quelle valeur doit être accordée à this dans ce contexte, notamment pour une première mention ?
- comment expliquer le choix de this dans un passage au prétérit, temps plus fréquemment associé à that ?
- this est souvent décrit comme déictique, terme à définir : peut-on parler ici de déixis ? Comment fonctionne le repérage ?
Analyse :
[Il était utile, mais non indispensable, de rappeler d’abord le fonctionnement du micro-système de démonstratifs constitué par this et that. L’une des descriptions traditionnelles de ces deux marqueurs considère this comme « opérateur proximal » alors que that est conçu comme un « opérateur distal », notions qui demanderont à être explicitées pour leur donner un sens. Le système this / that peut aussi s’interpréter comme un contraste entre une valeur rhématique et une

valeur thématique, ou comme une valeur de non-clôture et une valeur de clôture. Une troisième possibilité de description repose sur l’opposition entre un renvoi à la « sphère du moi » ou à l’intérieur de la sphère de l’énonciateur pour this, tandis que that renvoie à la « sphère du non- moi » ou encore à l’extérieur de la sphère de l’énonciateur. C
Cet emploi de this n’est pas une anaphore textuelle, dans la mesure où il n’a pas d’antécédent dans le co-texte en amont. Certaines théories parlent dans ce cas d’anaphore mémorielle, c’est-à-dire de renvoi à un souvenir connu de l’énonciateur (Alton), à défaut d’être connu du co-énonciateur (Mitchell, Madeleine), et convoqué par cette mention. On peut encore parler de valeur quasi- déictique, ou d’ostension dans le domaine mémoriel : «
l ne s’agit pas de deixis à proprement parler, puisque l’énonciateur ne désigne pas un élément présent dans la situation de parole, mais d’un détournement de celle-ci : un renvoi direct à un événement présenté comme une réalité extralinguistique, mais qui en fait n’a de réalité que pour l’énonciateur.
Pour en revenir à this, le morphème th- renvoie à du connu ; il s’agit d’une référence à un élément connu seulement du locuteur. Le morphème -is indique que cet événement appartient en propre à la sphère de l’énonciateur, qu’il occupe son discours actuel mais que son co-énonciateur ne partage pas cette connaissance. S’il est possible de voir dans cet emploi de this l’instauration d’une connivence entre énonciateur et co-énonciateur, ce n’est donc pas en raison d’une connaissance déjà partagée entre eux, mais parce que, comme nous l’avons vu, le premier incite le second à collaborer avec lui dans la construction du référent de this fund-raiser.

Le second volet de la problématique ci-dessus consistait à se demander pourquoi un événement révolu, décrit dans un passage au prétérit, était néanmoins introduit par this. Cette perspective oblige à rejeter toute interprétation trop littérale du contraste entre un this « proximal » et un that « distal ». Le prétérit indique en effet ici une rupture d’ordre temporel avec la situation d’énonciation ; autrement dit, cet événement est situé dans un temps, et un lieu, différents de la situation d’énonciation. This ne peut donc pas s’interpréter en termes de proximité spatiale ou temporelle par rapport à ces données extralinguistiques.
Certains candidats ont proposé une valeur de « proximité affective », c’est-à-dire que this indiquerait de la part de l’énonciateur une valuation positive de l’événement décrit.
[Il serait erroné de croire que this indique nécessairement une valuation positive en termes d’affect (ou, inversement, que that indique à lui seul une valuation négative) : il serait alors impossible de dire That’s wonderful! ou This is unacceptable, énoncés pourtant idiomatiques. Cette interprétation en termes de proximité/distance n’est défendable que si elle est comprise de façon moins littérale : l’invariant de this, à savoir le repérage par rapport à soi, est éminemment compatible avec une valuation positive. Inversement, le rejet hors de la « sphère du moi » qu’indique that est aisément associé à une valuation négative. Mais cette correspondance n’a rien d’automatique.

à elle seule, la valuation positive ne motive pas le recours à this plutôt qu’à that.

L’emploi de that ne serait possible que pour introduire une référence à un élément déjà connu des co-énonciateurs ou identifiable par eux, c’est-à-dire une anaphore textuelle ou contextuelle. Il serait particulièrement compatible avec le prétérit, qui indique ici une référence au révolu. Mais il signalerait un repérage par rapport à l’extérieur de la sphère de l’énonciateur, qui pourrait être glosé comme I
À cela s’ajoute la valeur dite de non-clôture, ou rhématique, de this, qui peut indiquer qu’il y a encore à dire sur le référent :
: c’est ce que signifie l’expression d’ouverture à droite indiquée par this.
Il reste enfin à expliquer le choix d’un démonstratif pour une première mention. Le déterminant le plus prototypique, dans ce cas, est en effet l’article indéfini a, qui suffirait à extraire un représentant de la classe des fund-raisers : It was at a fund-raiser at the Waldorf. La substitution est possible puisqu’il s’agit bien d’une première mention, introduisant un souvenir du locuteur comme une réalité présente

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10
Q

she too had an instinct that this man was not some
____
prospective client (ll. 61- 2)

A

Description :
Le segment souligné est un déterminant indéfini, some, associé à un nom dénombrable singulier client modifié par l’adjectif prospective en position épithète. L’ensemble du GN est en position attribut du GN sujet this man dans une proposition à polarité négative / assertion négative (présence de l’adverbe négatif not).
Problématique :
SOME est considéré comme un quantifieur dans la grammaire traditionnelle, il est souvent opposé à ANY. Il s’agira de justifier son emploi avec un nom dénombrable au singulier qui indique que SOME signifie « un », ainsi que son emploi dans une phrase négative.
Analyse :
Valeur de base de SOME
SOME, qui peut être pronom, déterminant ou adverbe, est un opérateur d’extraction qui combine systématiquement deux valeurs: assertion de l’existence du référent ET déficit de spécification du référent, déficit qui peut être d’ordre quantitatif ou qualitatif. Il est ici un déterminant à l’intérieur d’un GN au singulier. En tant qu’opérateur d’extraction, il présuppose l’existence d’une occurrence de prospective client : c’est bien un client potentiel qu’Helen s’attendait à recevoir. Il a une orientation positive, il est actualisant : ce prospective client existe bel et bien ; il s’agit du référent de this man, qui fait face à Helen. Enfin, SOME est un quantifieur indéfini assertif (= en lien avec une valeur dont l’existence est prédiquée).
Le caractère indéfini de SOME apporte une imprécision (ou déficit d’information). Sur quoi porte-t-elle?
Le nom dénombrable client étant au singulier, l’imprécision ne concerne pas la quantité (ici une occurrence unique de prospective client).
L’interprétation ne peut être que qualitative : elle concerne l’identification de l’occurrence extraite : évoquer, avec un phénomène de brouillage, une occurrence quelconque de la classe des /prospective clients/, qui ne se définit que par le fait qu’elle possède les propriétés de cette classe. Cette valeur pourrait être dite ‘circulaire’. Ceci est corroboré par le prédicat BE (was) qui opère un travail d’identification avec le GN sujet this man, au singulier lui aussi.
Les gloses en « some prospective client or other » et « an unspecified prospective client » explicitent l’indifférence de choix (or other), la non spécificité (unspecified) de l’occurrence : « un client potentiel quelconque ».
Enfin, du point de vue phonologique, SOME qualitatif se réalise sous sa forme pleine /sʌm/, ce qui le différencie de sa valeur quantitative, qui se réalise avec une voyelle réduite /@/.
Incidence / Portée de NOT et comparaison avec ANY
Le contexte étant négatif, on peut se demander pourquoi l’énonciateur n’a pas utilisé ANY. En effet, ANY est souvent privilégié dans les contextes non assertifs (hypothétiques, interrogatifs et négatifs), alors que SOME, bien qu’attesté dans les contextes non-assertifs, est plutôt privilégié dans les contextes assertifs positifs.
La négation est une négation verbale. Elle affecte le verbe lexical BE (was), marqueur d’identification. NOT nie non pas l’existence d’un visiteur, mais l’identification du visiteur (this man) à une occurrence non spécifiée de la classe /prospective clients/. Ainsi, la glose : « this man was not some prospective client or other » met en évidence le fait qu’Helen émet des doutes sur la qualité du visiteur, sur son identité, à la suite de Mona qui le soupçonne d’être envoyé par le gouvernement (“You from the governement?”, l. 13). Il a une nature autre que celle de « prospective client ». Aux propriétés prototypiques de la classe /prospective clients/, elle oppose des propriétés atypiques comme too untroubled (l. 62) et pretty happy with the public image he was projecting already (l. 62- 63).
Ainsi, SOME, bien que peu fréquent dans les phrases négatives, est ici souhaitable car la négation porte sur le verbe. On ne nie pas l’existence d’une occurrence quelconque de /prospective clients/. On présuppose son existence, en niant toute identification de cette occurrence avec this man.
La substitution par ANY dans ce GN singulier entraînerait une interprétation qualitative de l’occurrence. En effet, ANY est un opérateur de parcours qui implique un balayage de la classe d’occurrences concernées, ici /prospective clients/ : this man was just not any prospective client. Il suppose l’indifférenciation des occurrences / un traitement indifférencié des occurrences : il est glosable par « n’importe quel ». La négation vient nier ce caractère indifférencié.

SOME qualitatif vs. A & NO
Puisque SOME indique une extraction de la classe des /prospective clients/, pourquoi ne pas utiliser l’article (ou déterminant) indéfini A comme dans la glose : “this man was not a prospective client”? En effet, l’occurrence est unique et ces deux marqueurs sont des opérateurs d’extraction (prédiquant l’existence d’une occurrence). Avec A, il y aurait également extraction d’un membre de la classe des /prospective clients/ : l’opération serait en partie quantitative, A ayant la même étymologie que le numéral ONE – c’est bien un seul élément qui est extrait. Cependant, à la différence de ONE, l’opération serait également en partie qualitative : l’élément extrait possède les propriétés liées à la classe des /prospective clients/ et non celles d’une autre classe avec des propriétés différentes.
Cependant, avec SOME ne se pose pas la question de la quantité, elle est déjà indiquée par le nombre singulier du nom ; l’imprécision dénotée par SOME ne peut porter que sur l’identité du référent en question. La valeur qualitative est primordiale, qui prend une dimension d’imprécision, de brouillage. Ainsi, si A n’est pas impossible, il est moins approprié dans ce contexte ; il impliquerait un client spécifique dans la situation, alors que le contexte montre bien cette imprécision qui entoure le référent de this man (cf. somebody from the government, l. 60).
La glose la plus proche du sens de l’énoncé serait donnée avec le déterminant quantifieur NO : this man was no prospective client. En effet, NO nie d’emblée l’existence de client potentiel, sans parcours préalable des éléments de la classe des /prospective clients/, qui est rejetée en bloc. Aucune occurrence n’est préconstruite, qui serait ensuite rejetée par la négation, contrairement à NOT + ANY ou NOT + SOME. NO, qui a ici une valeur qualitative, nie de manière plus catégorique que NOT.

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carrying bunches of bloom for the newly hospitalized
_________________

Remarques et commentaires sur le traitement du segment
Le traitement de ce segment a globalement été le mieux réussi. Assez souvent toutefois, le phénomène de substantivation de l’adjectif paraissait inconnu. La plupart des candidats ont bien vu que l’adjectif hospitalized était dérivé du verbe hospitalize. Fréquemment, le fait que cet adjectif ait constitué la tête d’un groupe nominal a aussi été perçu et souligné comme il se devait. Mais les caractéristiques syntaxiques de la construction ont rarement fait l’objet d’un traitement cohérent. Peu de candidats, par exemple, ont souligné que l’invariabilité du mot tête et sa modification par un adverbe mettaient en évidence sa nature adjectivale, alors que sa présence en tant que noyau d’un groupe déterminé par l’article défini témoignait de ses caractéristiques nominales. En conséquence, l’analyse des termes présents dans le segment était souvent vague ou erronée. Dans certaines copies où le phénomène de substantivation était du reste perçu, mais non nommé, il devenait ainsi difficile de comprendre si hospitalized était un verbe, un nom ou un adjectif. Dans plusieurs compositions, l’adverbe newly était décrit comme un adjectif épithète, bien que la présence du suffixe adverbial -ly ait été repérée, uniquement parce qu’il portait sur la tête d’un groupe nominal.
8 Dans certains cas, l’extraposition permet de conférer un statut informationnel important à l’information véhiculée en fin d’énoncé en vertu du principe de l’end focus (par exemple celles qui contiennent des éléments déontiques, comme It is now necessary that you tell me the truth immediately). Ce n’est pas nécessairement le cas ici. On peut éventuellement voir dans l’extraposition un procédé qui crée un effet de « suspense » (le lecteur/coénonciateur doit attendre la fin de la phrase pour savoir ce qui est si ridicule).
9 Cf. l’ordre observé dans les suites d’adjectifs.
10 Les énoncés extraposés permettent souvent d’exprimer une modalité appréciative. Dans notre énoncé, c’est bien l’adjectif appréciatif et non le nom belief qui donne sa raison d’être à l’extraposition. On pourrait d’ailleurs lui substituer d’autres énoncés construits avec le verbe believe, qui ferait alors partie de la proposition extraposée (proposition infinitive/en to) : It was (so) preposterous to believe that the hedonist could be a happy man; How preposterous it was to believe that the hedonist could be a happy man. On voit bien que c’est avant tout l’appréciation exprimée par preposterous qui est mise en relief par l’extraposition.
Dans un nombre non négligeable de copies, the newly hospitalized était analysé comme renvoyant à l’inspecteur Morse, alors même que les adjectifs substantivés, lorsqu’ils désignent des entités dénombrables, renvoient pour la plupart à des groupes d’individus. Un raisonnement effectué par analogie avec certains cas de substantivation de l’adjectif plus prototypiques (the poor, the rich, the lame, etc.) aurait probablement permis d’éviter cette erreur.
Le rôle déterminant de l’adverbe newly dans la construction de la référence a rarement été souligné, alors que c’était précisément cet adverbe qui permettait de créer une sous-classe de patients hospitalisés.
Enfin, assez peu de candidats se sont interrogés sur la raison pour laquelle la substantivation avait été choisie de préférence à un groupe nominal comportant un nom noyau (par exemple the newly hospitalized patients). Ce choix n’était pourtant contraint par aucune considération syntaxique, et il y avait là matière à réflexion.

A

Proposition de corrigé :
Description
Le segment souligné est un syntagme nominal dont la tête (le noyau) est le mot hospitalized, dont on déterminera plus précisément la nature au cours de l’analyse. Cette tête est précédée de l’adverbe newly, qui la modifie, l’ensemble étant déterminé par l’article défini the. Le syntagme souligné est employé en tant que complément de la préposition for dans le syntagme prépositionnel for the newly hospitalized.
Problématique
Elle est triple. On s’interrogera à la fois sur :
- la nature de la tête hospitalized, ce qui permettra d’identifier le phénomène observé dans le segment ; - la valeur référentielle de la structure et le rôle des opérateurs qui y interviennent ;
- la motivation de l’emploi de la construction en contexte.

Analyse
1) nature de hospitalized ; identification du phénomène observé
Hospitalized dérive au départ du verbe hospitalize. Sa forme correspond à celle d’un participe passé à valeur passive. Dans ce segment, sa valeur est cependant adjectivale – il s’agit d’un adjectif verbal – et le fait qu’il constitue le noyau (/la tête) d’un groupe nominal est dû au fait que cet adjectif a subi une substantivation.
En tant qu’adjectif substantivé, hospitalized partage des caractéristiques syntaxiques propres à la fois aux adjectifs et aux noms : - il conserve certaines propriétés syntaxiques d’un adjectif. Bien que sa référence soit plurielle, il reste invariable. Il est modifié par
un adverbe (newly), propriété qu’il partage avec les adjectifs, alors qu’un nom serait modifié par un adjectif (the new patients) ;
- le fait qu’il constitue la tête d’un syntagme nominal est en revanche une propriété résolument nominale. Le syntagme en question est déterminé par l’article défini the (seul déterminant possible pour la plupart des adjectifs substantivés), à l’instar d’un syntagme dont la tête serait un nom.
2) valeur référentielle de la structure
The est un opérateur anaphorique (thématique), qui permet de (re)construire (/reprendre) une référence déjà établie, tout au moins partiellement. On peut aussi considérer qu’il permet avant tout de construire une référence accessible au coénonciateur ou aisément identifiable par lui. Ici, c’est la situation décrite dans le contexte avant (à savoir l’hospitalisation de Morse) qui permet cette anaphore (/cette accessibilité). Il s’agit aussi d’un opérateur de fléchage : il permet de désigner une classe ou une catégorie, ou encore, comme ici, une sous-classe par opposition à d’autres même si cette opposition est implicite11.
Dans ses emplois prototypiques, l’adjectif substantivé, formé à partir de termes morphologiquement simples, permet la construction de références génériques (the poor, the young, the blind). Mais ici, la substantivation de hospitalized permet la construction d’une référence spécifique. Ceci s’explique partiellement par le fait que le procès auquel renvoie le verbe sous-jacent est repéré par rapport à une situation particulière. Il est fait référence aux personnes nouvellement admises dans l’établissement où Morse est hospitalisé.
L’adverbe newly est indispensable à la construction de cette référence spécifique, car il apporte la restriction nécessaire à la création d’une catégorie définie par opposition implicite. En milieu hospitalier, tous les patients sont par définition hospitalisés, et une référence à the hospitalized serait insuffisante pour créer une sous-classe de personnes identifiables. Il n’est pas question ici de tous les patients, mais seulement de ceux qui sont arrivés récemment.
3) Motivation du choix de la structure

Pourquoi ne pas avoir fait référence aux patients nouvellement hospitalisés en employant un groupe nominal comportant un nom
tête (newly hospitalized patients, the new patients) ?
Ceci est éminemment apparent lorsque l’adjectif substantivé désigne une catégorie de personnes définies par leur nationalité (the Welsh, the Chinese, etc.).
Le propre d’un adjectif étant d’exprimer des propriétés, l’adjectif substantivé permet de désigner des éléments par leurs seules propriétés, alors repérées par rapport à une situation générale ou particulière. Or, dans ce passage au discours indirect libre, c’est la situation de Morse, le personnage central, qui constitue un repère. On se trouve dans un microcosme où les catégories, en nombre restreint, tirent leurs traits définitoires des conventions du milieu hospitalier. Malgré sa référence spécifique, le tour substantivé garde une valeur classifiante et, par analogie avec les emplois prototypiques, évoque la généricité. Les patients nouvellement admis dans l’établissement sont devenus pour Morse une catégorie reconnue, une sous-classe aisément identifiable, dont il suffit de désigner les propriétés pour la définir. L’énonciateur insiste ainsi sur le fait que la vie du personnage se borne, temporairement du moins, à l’univers de l’hôpital.

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Segment 1 : “A braggart of a man,” her father said after the landlord left, […]. (l. 15)
Dans la description, il était attendu que les candidats identifient un SN, constituant à lui seul un énoncé et mettant en relation au moyen de la préposition OF les GN9 a braggart, composé du nom discontinu singulier braggart et de l’article indéfini A, et a man, composé du nom discontinu singulier man et de l’article indéfini A.
Pour établir la problématique, il convenait de s’interroger sur la valeur de la préposition OF, sur la nature des relations syntaxiques et sémantiques que cette préposition établit entre a braggart et a man (ce qui devait conduire à établir la valeur des deux articles indéfinis) ainsi que sur le fonctionnement du SN dans son ensemble et son insertion dans le contexte.
Dans l’analyse, on pouvait relever une disjonction entre syntaxe et sémantique : si la tête syntaxique du SN est le nom de gauche, ou N1, braggart, c’est le nom de droite, ou N2, man, qui constitue la tête sémantique de l’ensemble. On pouvait le vérifier au moyen de manipulations : la glose par that man is a braggart, qui fait apparaître une relation attributive entre that man et a braggart, ou la glose par un adjectif (ex. a boastful man), suivant en cela Quirk et al.10 qui observent que, dans les SN du type de celui à l’étude, l’ensemble N1 + OF + A est équivalent à un adjectif11.
Cette prééminence sémantique du nom de droite pouvait être utilisée dans l’étude de la genèse du syntagme nominal : en effet man, bien que second dans le linéaire, est premier en genèse. On pouvait pour commencer observer que man est déterminé par l’article indéfini A, qu’il n’est pas possible de remplacer par un autre déterminant : a braggart of the / this / that man. Il fallait envisager la valeur de ce A, parfois décrit comme générique, dans la mesure où il permettrait de renvoyer à un représentant de toute la classe12, parfois considéré comme ayant une valeur classifiante, en ce qu’il permet au syntagme de référer à une entité particulière tout en exprimant l’appartenance de celle-ci à une catégorie (en l’occurrence ici, celle des hommes)13, et mettre ces descriptions en rapport avec le fait que A est un opérateur d’extraction qui extrait un élément d’une classe : ici, cet élément est considéré comme un représentant typique de la classe man, dont il possède toutes les caractéristiques définitoires. L’emploi de A est donc à prédominance qualitative.
On pouvait ensuite noter que c’est à partir de ce SN premier en genèse, pris comme repère, que se déploie la valeur de OF, qui partage avec OFF l’étymon æf signifiant away, away from et a gardé de cette origine la capacité à exprimer à la fois une séparation et un lien, et plus précisément une séparation qui succède à un lien préalable. Ici le lien tient au fait que les deux GN disent la même réalité extralinguistique : comme on l’a dit, la relation pourrait être glosée par that man is a braggart, c’est-à- dire une relation d’identification14. La séparation tient quant à elle à l’extraction opérée par OF : a braggart dit une facette qualitative seulement, prélevée au sein de l’ensemble de qualités dit par a man.
9 Nous suivons ici Laure Gardelle & Christelle Lacassain-Lagoin, Analyse linguistique de l’anglais. Méthodologie et Pratique. Rennes : Presses Universitaires de Rennes, 2012, p. 77. Il est également possible de considérer que a man est un SN.
10 Randolph Quirk, Sydney Greenbaum, Geoffrey Leech & Jan Svartvik, A Comprehensive Grammar of the English Language, London / New York: Longman, 1985, p. 1285.
11 George Garnier, Claude Guimier & Rosalind Dilys, L’épreuve de linguistique à l’agrégation d’anglais, Paris : CNED / Nathan Université, 2002, p. 57) parlent d’ « apport qualifiant ».
12 Janine Bouscaren, Sylvie Persec, Agnès Celle, Ronald Flintham & Stéphane Gresset, Analyse grammaticale dans les textes, Gap / Paris : Ophrys, 1998, p. 78.
13 Paul Larreya & Claude Rivière, Grammaire explicative de l’anglais, 3e éd., Paris : Pearson Longman, 2005, p. 174. 14 Pour Quirk et al., le SN à l’étude constitue d’ailleurs un cas d’ « apposition prépositionnelle » (1985 : 1284).
- 58 -
Il y a donc « préexistence du référent de gauche dans celui de droite »15, et l’extraction est constitutive (Cotte 1998 : 229), ce qui explique qu’il soit impossible d’envisager une glose par un génitif (
a man’s braggart). En effet, il est ici question de l’extraction d’une qualité détachée d’un ensemble dont elle faisait préalablement partie : ce que veut mettre en avant l’énonciateur, c’est donc la séparation, qui permet d’établir une nouvelle façon de considérer le référent. Seule la relation internominale établie par OF peut lui permettre de le faire, car c’est une relation lâche qui n’est pas marquée par la préconstruction du rapport entre repère et repéré comme celle, plus serrée, que dit le génitif.
Le passage, par le biais de l’extraction, de man à braggart permet également à l’énonciateur de passer d’une désignation vague, hyperonymique et consensuelle du référent à l’expression d’un trait unique et hautement subjectif. Bien que le SN à l’étude ne présente pas à gauche un nom métaphorique, comme c’est souvent le cas dans ce type de configuration (ex. an angel of a girl, a mountain of a man), la subjectivité de la désignation demeure : la construction en OF est employée par l’énonciateur pour exprimer sa vision personnelle du référent. La connotation péjorative du terme braggart est congruente avec cette valeur de l’extraction, comme on pouvait le vérifier en comparant le SN à l’étude avec a braggart. La construction en OF dit la réduction d’un ensemble complexe de qualités (man) à une seule d’entre elles (braggart) et donne donc à cette qualité une valeur fondamentalement définitoire pour le référent dont il est question : l’énonciateur, confronté à l’attitude humiliante du propriétaire, le réduit à cette seule qualité négative. En l’absence de OF et de sa valeur, le SN a braggart ne présente pas une telle réduction. Il se contente de retenir un seul trait qualitatif pour le référent, et n’a donc pas la valeur d’ « extraction de l’essence » (Cotte 1998 : 230) perceptible dans le SN souligné.
Enfin, on pouvait se pencher sur l’emploi de l’article indéfini devant braggart, et montrer que contrairement à celui qui détermine man, ce A pourrait théoriquement être remplacé par un autre déterminant (THIS, THAT, peut-être THE), car la détermination du N1 dépend de la façon dont l’énonciateur présente la référence du SN en contexte. L’emploi d’un déterminant défini pourrait ainsi intervenir dans un contexte où l’énonciateur ne porterait pas sur l’homme un jugement nouveau au moment de l’énonciation, du fait de la valeur anaphorique de TH- qui indique qu’il est question de déjà pensé, de déjà connu : le jugement porté sur le référent serait donc présenté comme un acquis et placé au second plan énonciatif. Au contraire, dans le segment à l’étude, c’est la nouveauté du jugement porté sur le propriétaire qui est mise en avant. La valeur de A est à nouveau essentiellement qualitative ici, et l’opération d’extraction est claire : le propriétaire est identifié comme un membre de la classe braggart (par opposition à d’autres classes auxquelles le jugement de l’énonciateur aurait pu l’associer). Pour finir, on pouvait remarquer que le fait que le SN constitue un énoncé à lui seul peut être favorisé par le fait qu’il est sous-tendu par la relation prédicative attributive that man is a braggart ; certaines copies ont choisi de postuler une ellipse du sujet et du verbe dans une relation de type he is a braggart of a man, tandis que d’autres ont retenu cette formulation pour gloser le segment. En tout état de cause, ces relations attributives qui éclairent le sens du segment font apparaître que le SN est employé par l’énonciateur pour poser au sujet du propriétaire un jugement nouveau, en lui attribuant une qualité nouvelle à la suite de l’observation de son comportement, ce qui justifie l’indéfini.
Remarques sur le traitement du segment 1
Le traitement du segment 1 a régulièrement donné lieu à une étude de la seule détermination, voire à un placage de cours sur l’article indéfini. Rappelons que les segments doivent être considérés dans
15 Pierre Cotte, L’explication grammaticale de textes anglais, Paris : Presses Universitaires de France, 1998, p. 227. - 59 -

leur ensemble, et que la difficulté éventuelle qu’éprouveraient les candidats à rendre compte du fonctionnement de l’ensemble ne doit pas les conduire à ne s’intéresser qu’à certaines parties. Dans de trop nombreuses copies, la relation internominale telle qu’elle est établie par OF n’a fait l’objet que d’une brève mention directement plaquée d’un cours, sans prise en compte réelle du contexte ni même des éléments constituant le segment ; de ce fait, la relation d’identification n’a pas toujours été bien perçue, et la notion d’extraction a par conséquent été mal exploitée. Dans certaines copies, on a ainsi pu lire que le segment aurait pu être reformulé à l’aide d’un génitif, au motif que le génitif constitue le dépassement d’une construction en N1 OF N2 : on voit qu’une telle analyse plaque un cours sans prêter attention aux caractéristiques spécifiques du segment. Certaines copies ont confondu statut sémantique et nature syntaxique en faisant de braggart un adjectif au motif que l’ensemble braggart of a pouvait être considéré comme porteur d’une qualification. Le jury a enfin relevé des problèmes de maîtrise des manipulations : on peut saluer le fait que la plupart des candidats fassent l’effort d’en proposer, mais il faut rappeler que les manipulations doivent être commentées et analysées, sous peine de perdre de leur intérêt. Par exemple, certaines copies ont relevé que l’emploi du génitif était impossible, mais sans expliquer les raisons de cette impossibilité.
Les meilleures copies, pour leur part, ont mis les éléments du segment en relation les uns avec les autres pour montrer leurs interactions et la façon dont la valeur de l’ensemble était construite.

A

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A great many of my patients come here, spend the night in the lab and claim not to have slept a wink. (l. 48)

Il s’agit d’un syntagme nominal, mais la description plus précise posait problème, et deux pos- sibilités ont été acceptées.
- La tête du syntagme est many. Elle est précédée du déterminant a et de l’adjectif qualificatif great, et suivie par le syntagme prépositionnel of my patients.
L

La quantification s’effectue sur un groupe déjà constitué : my patients.
La préposition of permet de figurer une opération d’extraction par rapport au groupe initial, qui, implicitement, dit une totalité (tous les patients du docteur). Même si many dit le grand nombre, la quantification va dans le sens de la réduction (le grand nombre n’est pas tous les patients). La prépo- sition of dit la séparation qui succède à un lien préalable.
My patients est défini car le repérage est ancien (acquis). Le groupe extrait, par rapport à cet élément ancien, est nouveau, d’où la détermination indéfinie.
Il faut également commenter l’apparition de many avec le déterminant a, qui est le déterminant du singulier, alors que many dit une pluralité.
Notons d’abord que a est possible seulement lorsqu’il y a aussi un adjectif qualificatif (*a many of my patients). Plus précisément, cela n’est possible qu’avec un très petit nombre d’adjectifs : great et good.
L’adjectif great (comme l’adjectif good dans un contexte similaire) ne signifie pas une apprécia- tion qualitative (comme on aurait dans This is a great story. Great a ici un rôle d’intensifieur, comme very many. On insiste sur le grand nombre et sur l’importance du groupe.

A

x

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14
Q

Pronom dit de deuxième personne, you. 2. Problème posé
À qui renvoie you en contexte? 3. Analyse
 Nature et fonctionnement de you

“Hey, Shaw? Are you there?”
1. Description linéaire
Remarque préalable
Les trois segments proposés à l’analyse constituent un dialogue suivi.
I, we et you ne partagent pas les mêmes caractéristiques que les pronoms de troisième personne. Tous trois sont dépourvus de référents spécifiques. Ils ne font que désigner l’ordre de prise de parole dans le schéma interlocutif de la communication. Ils sont appelés des embrayeurs (shifters) et sont déictiques, liés à la situation de communication et sans référent fixe.
En effet, I désigne la personne qui parle en premier (première personne) alors que you désigne la personne à qui l’on parle, énonciateur et co-énonciateur. Il en va de même pour we, qui suppose que la personne qui parle parle au nom de plusieurs énonciateurs potentiels, et pour you, en contexte pluriel, qui implique la pluralité des coénonciateurs.
En contexte, la situation est légèrement différente.
You désigne bien un co-énonciateur potentiel. Il n’est que potentiel dans la mesure où sa présence est questionnée par le schéma interrogatif. Cependant, il est présupposé exister, comme le prouve l’apostrophe initiale : « Hey, Shaw ? » qui est une forme d’invite à la communication.
On peut en déduire que you désigne bien un partenaire potentiel de communication, mais que le référent du personnage supposé remplir cette fonction est absent de la situation
immédiate de l’énonciateur, raison d’être de la forme interrogative. Il a un fonctionnement spécifique.
On remarquera également la distanciation opérée par there en lieu et place de here. Ceci nous conduit à imaginer le personnage potentiellement coénonciateur comme extérieur à la sphère de I, du moins géographiquement parlant.
 Réalisation phonétique
Les pronoms et embrayeurs ne sont réalisés en forme pleine que s’ils sont en position finale dans l’énoncé ou supports d’une visée contrastive. Ce ne semble pas être le cas ici. You sera prononcé en forme réduite, /u/ devant un son de consonne. L’accent principal du groupe intonatif sera porté par there, information nouvelle construite à partir du here de l’énonciateur.

A

CNED

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15
Q

“Yes, Captain Lingard,” he answered, stepping back. “Have we drifted anything this afternoon?”
1. Description linéaire
Un seul mot est souligné, anything. 2. Problème posé
Quel fonctionnement adopte anything en contexte ? 3. Analyse
 Morphologie
Anything est composé du déterminant quantifieur indéfini any et de la base nominale thing. Any est décrit en TOE comme un opérateur de parcours, qui permet de balayer tous les éléments d’une classe sans s’arrêter sur aucun. Jespersen en donnait la définition suivante : one or more, no matter which. H&P l’appellent « non affirmative or free choice any ». Ceci veut dire que any permet de saisir un ou plusieurs éléments représentatifs d’une notion, quels qu’ils soient. Il peut donc adopter un fonctionnement quantitatif ou un fonctionnement qualitatif.
Lié à une base nominale au singulier, il peut difficilement évoquer l’unité et/ou la pluralisation. Le fonctionnement quantitatif indéfini est en conséquence plutôt associé à la détermination d’une base nominale au pluriel.
En composition avec une base nominale ou adverbiale (how, where…), any ne peut avoir qu’un fonctionnement qualitatif. Le nom qui suit est au singulier, générique, et utilisé pour sa seule valeur notionnelle.
 Polarité et fonctionnement pragmatique
Anything est orienté négativement (negatively-oriented) en contexte. Dans la mesure où il est utilisé dans une interrogative (l’interrogation est un mode, comme la négation ou l’assertion incluant la présence d’un modal ; any ne peut être utilisé que dans un contexte modal), anything suppose que la quantification attendue dans la réponse est négative. Il marque donc un présupposé négatif.

 Fonction grammaticale
o Fonction théorique
L’assemblage par composition d’un déterminant et d’un nom donne une proforme nominale qui peut remplir toutes les fonctions d’un groupe nominal (sujet, COD, attribut, complément de préposition), ce qui exclut le génitif déterminatif dans la mesure où, dans ce cas, le GN2 du génitif remplit la fonction d’un déterminant et non plus d’un nom.
En contexte, anything n’occupe pas une fonction nominale. o Le verbe drift
Le verbe drift est en emploi intransitif (un seul emploi transitif, convoyer du bois : drift wood on a river) et n’a donc qu’un seul argument, son sujet, représenté ici par we. À remarquer que le rôle sémantique de ce sujet est « patient », dans la mesure où le sémantisme du verbe implique que ce sujet subit une action dont il n’est pas responsable.
Anything ne peut donc pas assumer une fonction quelconque de complément dans la structure prédicative.
o Le contexte
Le cotexte droit nous offre la réponse à la question posée. Cette réponse contient une quantification négative, attendue, not an inch. La quantification prend la forme d’une mesure spatiale.
Ceci exclut donc toute interprétation du verbe drift en verbe transitif.
o Fonctionnement adverbial
En contexte, anything adopte un fonctionnement adverbial et modifie le verbe drift. L’interrogation porte sur le degré de drift (glose française : avons-nous dérivé si peu que ce soit ?) et la réponse confirme la présupposition négative apportée par any dans anything.
 Niveau de langue
Cet emploi est bien sûr très exceptionnel. Le dialogue est issu de Lord Jim, Conrad. On peut y voir une maladresse langagière, ou une marque de discours oral caractérisant une langue relâchée, mal maîtrisée par le personnage.
 Accentuation
Tous les quantifieurs indéfinis sont accentués sur leur partie déterminative. Any étant un déterminant comportant deux syllabes, il a un accent obligatoire sur la première syllabe (-y est un suffixe de dérivation) et le conserve dans la composition. Il existe une réalisation faible de anything dans laquelle le /e/ initial est affaibli en schwa et désaccentué. Dans la mesure où le questionnement porte sur un degré peu probable de drift, cible de la question, cette forme réduite est peu envisageable.

A

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16
Q

“Not an inch, sir, not an inch. We might as well have been at anchor.”
1. Description linéaire
Un seul mot est souligné, we. 2. Problème posé
Quel fonctionnement adopte we en contexte ? 3. Analyse
 Origine du mot
 Fonctionnement
Comme nous le disions dans le segment 1, we est un embrayeur de première personne qui associe deux ou plusieurs énonciateurs animés humains. (Reprendre ici cette analyse)
En contexte, il peut représenter les deux partenaires de la communication, I & you. Cependant, le verbe drift, nous le disions plus haut dans le 2ème segment, admet un sujet patient (dérivant au gré du courant), de nature généralement non-animée, non-humaine, alors même que we était déjà, dans ce segment, sujet du verbe.
 Fonction grammaticale et rôle sémantique (theta role)
Dans notre segment, we est sujet du prédicat be at anchor. Ce prédicat ne peut avoir théoriquement comme sujet qu’un non-animé, matériel, au sémantisme lié à la classe des bateaux.
 Utilisation métonymique
En contexte, we est utilisé de façon globalisante pour représenter toutes les personnes à bord du bateau, y compris les partenaires de la communication. C’est donc un we en utilisation inclusive.
Par métonymie, le contenu est exprimé en lieu et place du contenant que l’on pourrait gloser par our ship.
Étymologie
Old English we, first person plural pronoun, “I and another or others,” from Proto- Germanic *wiz (cognates: Old Saxon wi, Old Norse ver, Danish vi, Old Frisian wi,
Dutch wij, Old High German and German wir, Gothic weis “we”), from PIE *we- (cognates: Sanskrit vayam, Old Persian vayam, Hittite wesh “we,” Old Church Slavonic ve “we two,” Lithuanian vedu “we two”).
Les quatre divisions classématiques sont les suivantes : animé humain (AH), animé
non-humain (ANH), matériel (M), immatériel (I).
Par son fonctionnement sémantique, un verbe sélectionne un type de sujet donné appartenant à l’une de ces quatre classes.
 Réalisation phonétique
Dans la mesure où il n’est ni en fin d’énoncé ni en utilisation contrastive, we sera en forme réduite /wi/.

A

x

17
Q

Sometimes he could be very nice. Not long before, when she had been laid up for a day, he had read her out a ghost story and made toast for her at the fire.
1. Description linéaire
Dét + nom + nom
2. Problème posé
Le fonctionnement de l’article et le nom composé.
3. Analyse
 Fonctionnement des deux bases nominales
La base nominale story fonctionne en discontinu ; elle est singularisable (comme en contexte) et pluralisable, le nom story faisant sont pluriel en –ies.
La base nominale ghost fonctionne aussi, en théorie, en discontinu : a ghost, ghosts.
En contexte, ghost est au singulier et renvoie à la notion /ghost/ utilisée pour son apport qualitatif, sans aucune inscription par un déterminant dans une situation donnée.
 Le nom composé
Il ne peut y avoir séquence de deux noms sans qu’il y ait composition (en dehors des titres,
bien sûr, et en l’absence de tout signe de ponctuation entre eux).
La structure est de type N2 N1 dans la mesure où le nom tête est N1, story : a ghost story is a story, not a ghost. L’apport notionnel de ghost restreint la classe /story/ à un type bien particulier de stories.
La relation primitive entre les deux noms peut être glosée comme suit : a story about ghosts / with ghosts in it. C’est donc une relation de contenant (story) et contenu (ghost), ghost constituant la matière de story.
Cette relation est acceptée culturellement comme définitoire d’un genre littéraire, ce qui confirme la nature de nom composé de N2N1. (une composition fortuite n’aurait pas sa place dans le dictionnaire).

 Accentuation
En conséquence, chacun des deux mots étant porteur d’un accent lexical, N2 permettant la création d’une sous-classe portera l’accent primaire du groupe alors que story aura un accent secondaire sur sa première syllabe.
 Le déterminant a
Issu de one, l’article a conserve la marque de l’unicité sans permettre d’envisager une séquence numérique (two, three…). Il renvoie donc à l’unité et se caractérise par une valeur de dénombrement bloqué à l’origine. Il permet également de considérer un élément quelconque de la notion /ghost story/ de par son caractère indéfini. Aucun commentaire n’est apporté par l’énonciateur qui se contente de présenter ce nouvel élément d’information.
 Fonction grammaticale
Le segment est complément d’objet direct du verbe complexe read out, verbe ditransitif dont le second complément, her, est le destinataire de la lecture.
Il eût été possible de trouver ce COD à sa place habituelle, après le verbe, si le destinataire n’avait pas été représenté par un pronom. Dans ce cas, ce deuxième complément aurait été introduit par la préposition to : he had read out a ghost story to her/ the girl.
En plaçant le COD en fin de structure prédicative, l’énonciateur le met en position rhématique et N2 portera également l’accent de phrase (Intonation Phrase) en tant que partie du last lexical item.
La conjonction de la présence de l’article a, introduisant une information nouvelle, et la position du COD en fin de structure prédicative consacrent le statut d’information essentielle du segment souligné.

A

x

18
Q

The wild garden behind the house contained a central apple-tree and a few straggling bushes under one of which I found the late tenant’s rusty bicycle- pump.
1. Description linéaire
Dét. +adj + N’s + adj + N-N
2. Problèmes posés
La nature du génitif et la composition nominale.
3. Analyse
 Le génitif
La présence de l’adjectif rusty entre les noms nous assure d’emblée que ce génitif est déterminatif et doit être analysé comme : [The late tenant’s] = dét. + adj + N-N
Ce génitif est glosable par un déterminant possessif (his) ou un déterminant défini (the).
A l’intérieur de ce génitif se trouvent les éléments suivants : Dét (the)+ adj (late) + N

Le nom fonctionne en discontinu, en théorie comme en contexte. Il est qualifié par l’adjectif late dans un emploi épithète qui modifie son sens par rapport à un emploi attribut.
En effet, quand il est épithète devant un nom relatif à une personne, il renvoie à la notion de /mort/ et sera glosé en français par « feu » ou « décédé ». En tant qu’attribut, il relève de la mesure du temps et renvoie à la notion de /retard/.
L’emploi de late épithète devant un nom relatif à une personne, comme ici, contraint à l’emploi d’un déterminant défini dans la mesure où il renvoie à une information ancienne, acquise, et calculée par rapport au moment de l’énonciation.
Le déterminant the trouve donc naturellement sa place dans ce génitif déterminatif qui se doit d’être défini et de marquer la préconstruction. (Voir les exemples des semaines précédentes).
 Le nom composé
N2-N1 est formé de deux noms relatifs au même ensemble de départ, pump étant une partie amovible et non nécessaire de bicycle.
N1 est le nom tête et il n’existe pas de N2 dans la situation, ce que confirme l’absence de détermination du nom utilisé en contexte pour sa seule valeur notionnelle.
La soudure entre les deux noms est matérialisée par un trait d’union qui confirme leur statut lexicalisé (ou en cours de lexicalisation). Il s’agit bien d’un nom composé et non pas d’une composition fortuite.
La relation primitive entre les deux noms est celle liant un objet à sa fonction. Elle est glosable par : a pump for a bicycle.
Dans ce cas, le nom composé sera accentué à gauche et le nom bicycle portera l’accent primaire de l’ensemble sur sa première syllabe (general stress rule), le nom pump conservant, quant à lui, un accent secondaire.
 L’adjectif rusty
Adjectif dénominal (dérivé d’un nom) par l’adjonction du suffixe qualitatif –y, suffixe neutre, cet adjectif implique une localisation de la propriété rusty dans le nom duquel il est épithète ; glose : that has rust on it. Il qualifie en contexte l’ensemble formé par N2N1, à savoir le nom composé dans son intégralité.
 Structure de l’ensemble
[The late tenant’s], génitif déterminatif, occupe la place et la fonction d’un déterminant défini.
L’adjectif rusty, épithète, qualifie le nom composé qui suit, bicycle-pump.
 Schéma intonatif du segment
Un stress shift pourra intervenir dans le génitif, en raison de la préservation d’un rythme iambique (= accent tertiaire).
Le schéma accentuel sera le suivant : the late tenant’s rusty bicycle pump.

A

x

19
Q

My father at once sent for his brother, the Hon. William Ridley of Stockton, and on his arrival turned over the agency to him, charging him nothing for the franchise or plant–the latter consisting of a Winchester rifle, a sawn-off shot gun and an assortment of masks made out of flour sacks.
1. Description linéaire
Dét. + N2 + N1
2. Problèmes posés
La composition nominale et la détermination zéro.
3. Analyse
 La composition nominale
N1 est marqué par le –s de la pluralisation. Il admet également le singulier et fonctionne donc en discontinu.
N2 quant à lui est un nom dont la notion évoque la matière. Il fonctionne en continu dense et admet le prélèvement à l’aide d’un dénombreur quantitatif (par la masse). Il est utilisé en contexte pour son seul apport notionnel et permet la création d’une sous-catégorie de /sack/, à l’apparence, au volume et à la texture bien particuliers, destinés à recevoir comme contenant /flour/. La relation qui unit les deux noms est donc une relation contenu/contenant qui peut être glosée par : sacks for flour.
 Accentuation
Dans la mesure où N2 permet la création d’une sous-classe de N1, il portera l’accent
primaire du groupe et sacks conservera un accent secondaire.  Le déterminant ø
Le déterminant ø marque un refus de l’énonciateur de déterminer plus avant le pluriel. Il implique par là même un nombre indéfini de flour sacks, sans que ce nombre ait la moindre importance. Il n’y a aucune quantification spécifique qui vienne marquer le pluriel. La seule chose qui est dite, c’est que plusieurs sacs ont été utilisés.
 Fonction grammaticale du segment
Le segment est complément de la préposition composée out of. Cette préposition est généralement utilisée pour exprimer la matière dont est fait un objet, pour rendre compte d’un prélèvement effectué sur une base (d’où l’utilisation numérale, ten out of twenty, ou l’utilisation spatiale).
 Perspective pragmatique
Pragmatiquement parlant, flour sacks évoque une certaine fragilité du matériau, mais aussi la blancheur de la farine. Par connotation, le segment évoque aussi l’amateurisme et peut véhiculer un commentaire vaguement ironique ou dépréciatif de l’énonciateur (ici le narrateur).

A

x

20
Q

Throughout the night – even in her sleep, it seemed – she had mentally reviewed her wardrobe, and she had settled, finally, on the eggplant-colored caftan. By midafternoon Wednesday, she had already put it on.
1. Description linéaire
Préposition + dét + N-N-ed + N
2. Problème posé
La fonction grammaticale du complément prépositionnel
3. Analyse
 Analyse du complément de la préposition o La base nominale caftan
Caftan (ou Kaftan) fonctionne en discontinu, singularisable, comme ici, ou pluralisable. Sémantiquement parlant, caftan renvoie à un élément matériel appartenant à la classe des vêtements, le sens 2. étant le plus approprié ici étant donné que le personnage est féminin. 1. a long loose piece of clothing, usually with a belt at the waist, worn by men in Arab countries 2. a woman’s long loose dress with long wide sleeves. (OALD)
o L’adjectif composé eggplant-coloured
Comme tous les adjectifs formés à partir de la dérivation d’un nom en adjectif via la suffixation –ed, cet adjectif composé en emploi épithète évoque une propriété inhérente au nom qu’il qualifie. Cette propriété est, en contexte, la définition d’une couleur spécifique, aubergine. La composition relève d’une comparaison implicite entre la couleur de l’aubergine et la couleur de la robe : the same colour as an eggplant.
Comme pour tous les adjectifs composés en –ed, l’accent primaire sera à droite : eggplant- coloured (le tout étant bien sûr downgraded en raison du fonctionnement épithète de l’adjectif).
o Le déterminant the

Comme à l’habitude, le déterminant the a un fonctionnement défini (voir la première semaine) marqué par la préconstruction inhérente à TH-.
La préconstruction permet le renvoi anaphorique à un antécédent, wardrobe. Wardrobe est utilisé en contexte de façon métonymique pour renvoyer au contenu du meuble et non au meuble lui-même.
 Analyse du verbe settle o Transitivité
Le verbe settle a des emplois transitifs et intransitifs qui conditionnent son sens.
(cf. settle a dispute vs settle in a place, a position).
Il a aussi des emplois en tant que verbe prépositionnel qui en font un quasi-synonyme de decide.
o Fonctionnement en contexte
Settle pourrait, en contexte, renvoyer à un positionnement du référent du sujet, qui s’assoirait finalement sur une robe… Ceci semble peu compatible avec le sens global de la phrase dans laquelle le personnage est vu comme hésitant sur la tenue vestimentaire à adopter et parcourt mentalement le contenu de sa garde-robe.
Nous privilégierons donc son fonctionnement en tant que verbe prépositionnel. Dans ce cas, le complément prépositionnel ne peut être supprimé ni déplacé (caractéristiques d’un complément prépositionnel en fonctionnement adverbial, complément circonstanciel de lieu).
She had settled, finally : ceci voudrait dire qu’elle a finalement passé une nuit calme après avoir été agitée. Cette interprétation ne permettrait pas la reprise du GN complément de la préposition on par le it subséquent.
?On a caftan, she had settled, finally : la mise en relief du complément prépositionnel serait, au mieux, apragmatique et le verbe settle toujours plus ou moins équivalent à rested.
 Fonctionnement du groupe prépositionnel
La préposition on est donc attachée sémantiquement au verbe settle dont elle conditionne le sens (cf. decide on something).
Le complément prépositionnel fait donc partie du prédicat dont il est un argument.

A

x

21
Q

I count you among the most fortunate of persons to have felt so strongly for another human being, however unhappy the outcome.
1. Description linéaire
Préposition + dét + adv + adj + prép + dét ø+ N
2. Problème posé
La fonction grammaticale du complément prépositionnel
3. Analyse
 Le complément de la préposition among o Réduction a minima
Si l’on réduit ce complément à sa plus simple expression, on obtient among persons. La structure est GN2 of GN1, GN1 étant le groupe nominal tête.
o Le superlatif
La présence du superlatif à gauche de of confirme cet état de fait. Le complément de la préposition, ø persons (suivi de l’infinitive qui le définit plus avant) représente une globalité de départ dont l’énonciateur se sépare à l’aide de la préposition of pour n’en considérer qu’une partie, GN2.
Ce GN2 ne comporte pas de base nominale apparente. Identique à la base nominale de GN1, persons, celle-ci est effacée par économie langagière. Il reste en surface le déterminant the et le superlatif.
Le superlatif de l’adjectif fortunate (+ de deux syllabes) est construit régulièrement via la modification de l’adjectif par l’adverbe most (superlatif de much et many).

Étymologie
Old English mast “greatest number, amount, extent,” earlier mæst, from Proto- Germanic *maistaz, superlative form of Proto-Germanic *maiz, root of Old English ma, mara (cf. more). Used in Old English as superlative of micel “great, large” (cf. mickle). Vowel influenced by more. Original sense of “greatest” survives in phrase for
the most part (c.1400). Slang meaning “the best, extremely good” is attested from 1953. Also used as an adverb in Old English. Phrase make the most of (something) is by 1520s. Related: Mostly. Double superlative mostest is 1885, from U.S. Southern and Black English.
Le déterminant the signale, comme toujours une préconstruction de l’ensemble most fortunate persons, résultante d’une opération de comparaison entre tous les éléments constitutifs de ce groupe, visant à définir ceux d’entre eux qui possèdent le plus haut degré de /fortunate/.
 Le complément prépositionnel o La préposition among
Cette préposition, de deux syllabes, est issue d’un groupe prépositionnel et sera accentuée sur sa base, -mong, le préfixe a- étant une réduction de la préposition on.
Étymologie
early 12c., from Old English onmang, from phrase on gemang “in a crowd,” from gemengan “ mingle”. Collective prefix ge- dropped 12c. leaving onmong, amang, among.
o Fonctionnement sémantique
De par son origine, among est le plus souvent suivi d’un complément animé humain renvoyant à un ensemble de personnes. Il implique que la sélection opérée fait partie de l’ensemble ainsi constitué.
 Le verbe count
En dehors de ses emplois habituels relatifs à une opération mathématique, ce verbe, associé à un complément prépositionnel en among prend un sens figuré. Il veut dire consider someone as being part of a group.
Il sélectionne alors trois arguments: un argument sujet agent AH, un argument thème cod AH (ou matériel) et un argument source, le complément prépositionnel, qui renvoie par localisation à un ensemble de départ.
Le complément prépositionnel fait donc partie intégrante du prédicat.

A

x

22
Q

I count you among the most fortunate of persons to have felt so strongly for another human being, however unhappy the outcome.
1. Description linéaire
Préposition + dét + adj + N
2. Problème posé
La fonction grammaticale du complément prépositionnel
3. Analyse
 Le GN complément de la préposition
Il est composé du déterminant another, de l’adjectif human et du nom déverbal (issu d’un verbe), being, pluralisable, fonctionnant en discontinu, conversion du participe présent du verbe lexical be.
L’adjectif et le nom forment un nom composé lexicalisé synonyme du nom human et, comme lui, fonctionnant en discontinu.
Ce fonctionnement est d’ailleurs sélectionné par le déterminant another qui n’est compatible qu’avec un discontinu singulier (quand il détermine un nom au pluriel précédé d’un adjectif numéral, another three days, l’ensemble adjectif + nom renvoie à un ensemble déjà constitué, considéré comme un tout. Glose française explicative : une autre période de trois jours).

Another est la résultante de la composition de l’article an et de other, forme de comparatif.
Étymologie
Old English oþer “the second” (adj.), also as a pronoun, “one of the two, other,” from Proto-Germanic *antharaz (cognates: Old Saxon athar, Old Frisian other, Old Norse annarr, Middle Dutch and Dutch ander, Old High German andar, German ander, Gothic anþar “other”).
These are from PIE *an-tero-, variant of *al-tero- “the other of two” (source of Lithuanian antras, Sanskrit antarah “other, foreign,” Latin alter), from root *al- (1) “beyond” (see alias (adv.)) + adjectival comparative suffix *-tero-. The Old English, Old Saxon, and Old Frisian forms show “a normal loss of n before fricatives” [Barnhart]. Meaning “different” is mid-13c.
Sémantiquement parlant, another est un déterminant alternatif-additif qui peut renvoyer à un élément différent ou à un élément supplémentaire.
En contexte, nous privilégierons le fonctionnement alternatif, glosable par someone else, different from yourself.
 Le verbe feel
En dehors de son sens habituel lié à la capacité à ressentir des émotions, le verbe feel peut être également un verbe prépositionnel signifiant avoir de l’empathie envers quelqu’un, de la sympathie pour quelqu’un.
En tout état de cause, il sélectionne un second argument à sa droite, que ce soit un adjectif (feel happy), un nom (feel fear), une complétive (feel that…), etc.
 Le complément prépositionnel
Il n’est donc pas pensable de considérer le groupe prépositionnel comme un groupe circonstanciel détaché du reste de la proposition, supprimable et déplaçable (, for a human being nécessiterait la présence d’une virgule : , en ta qualité d’autre être humain, / , pour un autre être humain, ; à noter que la présence de another diminue considérablement les chances de pouvoir envisager cette manipulation, une apposition étant liée au sujet et ne pouvant guère intégrer le fonctionnement alternatif de another).
Feel est donc utilisé ici en qualité de verbe prépositionnel et il sélectionne un second argument stimulus (qui déclenche le sentiment), le complément de la préposition, alors que le sujet est expérient (il ressent l’émotion qui vient à lui).
Le complément prépositionnel fait donc partie intégrante du prédicat.

A

x

23
Q

The latter opened one of the transparent cases and took from it a sinister-looking piece of apparatus closely resembling such tongs as certain aquatic members of the Articulata exhibit in our own country. This piece of apparatus he handed to the master who brutally thrust it into the mouth of the female […].
1. Description linéaire
Déterminant (dét) + N + préposition (prép) + dét + N
Ne pas oublier que le déterminant ø est un déterminant à part entière et qu’il faut le mentionner dans la description et l’analyse.
2. Problème posé
La détermination de N : this a-t-il un fonctionnement exophorique ou endophorique ? (renvoi à un élément du contexte situationnel ou renvoi à un élément textuel).
3. Analyse
Quel est l’ordre de construction ? GN1 of GN2 ou GN2 of GN1 ?
Le premier nom sur la chaîne linéaire, piece, représente lexicalement une partie d’un tout. Il permet de cibler une composante d’un ensemble plus large, apparatus.
Il faut d’abord poser l’ensemble apparatus avant de pouvoir en considérer une partie, piece. L’ordre de construction est donc GN2 of GN1, N1 étant le nom tête (head noun).
 Fonctionnement de la base nominale N1
On commence toujours l’analyse par le premier élément posé dans l’ordre de construction mentale, c’est-à-dire, le plus souvent, par la fin.
 Structure globale du segment : GN of GN
N1 est, en contexte, en fonctionnement continu dense (non-dénombrable /uncountable) : the tools or other pieces of equipment that are needed for a particular activity or task / a piece of laboratory apparatus (OALD).
La nécessité de sélectionner un élément de l’ensemble auquel renvoie la notion contraint à utiliser en second lieu un dénombreur, N2, a piece of.
 Détermination de N1
N1 est en détermination ø en raison de son fonctionnement en continu dense. Aucun prélèvement n’est directement possible, la notion renvoyant à un ensemble d’appareils constituant un appareillage, mais ne présentant pas de caractéristiques formelles individuelles identiques.
Contrairement au continu compact, le continu dense ne renvoie que rarement à une notion abstraite. Il représente plutôt ici un collectif matériel.
Le déterminant ø permet donc à l’énonciateur de considérer la totalité des éléments constitutifs de la notion apparatus, sans en écarter aucun.
 La préposition of
Remarque (Rem.) : Il existe aussi en fonctionnement en discontinu (discret /dénombrable/countable), apparatus faisant alors son pluriel en apparatuses (mais il est plutôt employé au singulier dans ce fonctionnement).
Etymologie
Old English of, unstressed form of æf (prep., adv.) “away, away from,” from Proto-Germanic *af , from PIE *apo- “off, away”. Primary sense in Old English still was “away,” but shifted in Middle English with use of the word to translate Latin de, ex, and especially Old French de, which had come to be the substitute for the genitive case.
[off: emphatic form of Old English of, employed in the adverbial use of that word. The prepositional meaning “away from” and the adjectival sense of “farther” were not firmly fixed in this variant until 17c., but once they were they left the original of with the transferred and weakened senses of the word.]
En contexte : of permet à l’énonciateur de se séparer de la globalité posée antérieurement (GN1) pour n’en considérer qu’une partie (GN2). Il conserve dans cet emploi GN2 of GN1 une partie des sèmes (éléments de sens) originels.
 GN2
o Fonctionnement de la base nominale N2
Fonctionnement en discontinu qui permet la singularisation aussi bien que la pluralisation. En contexte, emploi au singulier, ciblant un élément de la notion.
o This
Étymologie
Old English þis, probably from a North Sea Germanic pronoun *tha-si-, formed by combining the base *þa- (cf. that) with -s, which is probably identical with Old English se “the” (representing here “a specific thing”), or with Old English seo, imperative of see (v.).
The Old English plural was þæs (nominative and accusative), which in Northern Middle English became thas, and in Midlands and Southern England became thos. The Southern form began to be used late 13c. as the plural of that and acquired an -e, emerging early 14c.

as modern those.
About 1175 thes (probably a variant of Old English þæs) began to be used as the plural of this, and by 1200 it had taken the form these, the final -e acquired via the same mechanism that gave one to those.
This est ici utilisé en fonctionnement déterminatif, glosable par les déterminants a/the. Il est composé de deux sous-morphèmes, TH- et –IS.
Rappel
TH- marque traditionnellement la préconstruction et l’existence de la notion qui suit, en contexte (dans le texte) ou en situation (extralinguistique).
-IS marque la proximité
au niveau situationnel : emplois exophoriques (déictiques / démonstratifs) : l’énonciateur montre un élément proche de sa sphère, fonctionnement dit proximal ;
au niveau du texte : emplois endophoriques (fléchage textuel) : le nom déterminé par this est alors mis en rapport avec une autre mention de la même base nominale en cotexte
gauche, son antécédent (endoanaphore) ou est mis en rapport avec la suite immédiate du texte (endocataphore).
En contexte, une première mention a été faite en cotexte gauche de GN2 of GN1, présentée pour la première fois en qualité d’information nouvelle (déterminant a, spécifique) : a sinister-looking piece of apparatus.
Elle est ici reprise à l’identique, this permettant de cibler « a specific thing » en cotexte gauche immédiat. Il a un emploi (endo)anaphorique.
 Fonction grammaticale de GN2 of GN1
Ce segment constitue le complément d’objet direct (COD) du verbe handed.
 Effet pragmatique / gestion de l’information / information packaging
Ce COD est antéposé, focalisé en tête d’énoncé, afin de permettre tout d’abord le lien cohésif avec l’amont.
De ce fait, le destinataire (the master) devient une information privilégiée, en fin de proposition, et la relative déterminative continuative qui le suit permet de faire avancer le récit sans créer de rupture diégétique tout en passant à un autre sujet grammatical (he # the master). [Cette relative continuative serait glosable par une coordonnée dans laquelle serait mentionnée l’action suivante : and the master then….].

A

x

24
Q

So she had found a new job, romance had blossomed, and tonight had marked the two-year anniversary of their first real date.
1. Description linéaire
Déterminant (dét) +adjectif (adj) composé + N
2. Problème posé
La détermination de N : the a-t-il un fonctionnement exophorique ou endophorique ? (renvoi à un élément du contexte situationnel ou renvoi à un élément textuel). Comment fonctionne l’adjectif two-year ?
3. Analyse
 Structure globale du segment + le complément prépositionnel
GN1 of GN2 : par réduction syntaxique, on peut déterminer le nom tête, la chronologie étant marquée par first et two-year : tonight had marked the anniversary # tonight had marked their first real date (cs). GN2 ne fait pas partie du segment souligné et ne sera donc pas analysé en détail. Il est cependant essentiel pour déterminer le fonctionnement de GN1.
 Fonctionnement de la base nominale N1
La base nominale anniversary fonctionne en discontinu car elle est compatible avec la singularisation (extraction) an anniversary et la pluralisation dont la réalisation provoque la mutation du –y final en –ies : anniversaries.
Lexicalement, le mot anniversary est un hypéronyme (mot à sens très large) qui renvoie à tout anniversaire autre que celui de la naissance.

OALD: a date that is an exact number of years after the date of an important or special event e.g. : on the anniversary of his wife’s death / to celebrate your wedding anniversary / the theatre’s 25th anniversary celebrations.
À contraster avec birthday : the day in each year which is the same date as the one on which you were born (OALD).
Étymologie
Il n’en était pas ainsi originellement :
early 13c., originally especially of the day of a person’s death, from Medieval Latin anniversarium, from Latin anniversarius (adj.) “returning annually,” from annus (genitive anni) “year” + versus, past participle of vertere “ turn” (cf. versus). The adjective came to be
used as a noun in Church Latin as anniversaria (dies) in reference to saints’ days. An Old English word for “anniversary” (n.) was mynddæg, literally “mind-day.”
L’un comme l’autre sont compatibles avec des numéraux ordinaux (second, fifth, fortieth…). En contexte, le nom est qualifié par un adjectif composé, two-year.
 L’adjectif two-year o Morphologie
La présence d’un trait d’union nous indique que cet adjectif est un adjectif composé.
D’une part le numéral two, d’autre part le nom year, dont le fonctionnement habituel est en discontinu (one year, two years).
En tant qu’adjectif, two-year renvoie à une qualité, et non pas à une quantité. C’est-à-dire que l’étape du décompte des années est dépassée, tenue pour acquise. Ce qui importe, c’est la durée en elle-même, marquée par la soudure du trait d’union, et non plus le dénombrement.
o Valeur pragmatique
Pragmatiquement parlant, la globalisation effectuée par l’adjectif est importante : elle ne présuppose pas qu’un premier anniversaire ait été célébré. L’anniversaire dont il est question en contexte célèbre une durée de vie de leur relation de 24 mois.
L’adjectif second aurait, lui, présupposé la présence d’un first anniversary, au bout d’un an, à partir duquel aurait été calculé le suivant.
Ce que nous dit two-year, c’est que leur premier RV a eu lieu 24 mois auparavant, c’est tout. Year n’est pas à considérer comme une unité de mesure en soi, mais comme l’expression d’une durée.
o Fonction grammaticale et place dans la chaîne linéaire
Cet adjectif composé est en position prénominale, épithète. Il est à noter que, comme les autres adjectifs numéraux, il ne pourrait, utilisé seul, être ni attribut ni apposé : *the anniversary was two-year… * was second ; the anniversary, two-year,… ,second,… L’information qu’ils contiennent mesure une échelle par rapport à un antécédent (pour les ordinaux) ou une durée par rapport à un point de départ (pour les numéraux qualitatifs). La mesure qu’ils effectuent part donc d’une préconstruction, raison pour laquelle l’épithète est à gauche du nom, thématique, alors que la fonction d’un attribut est d’apporter de l’information nouvelle, sur la droite, place théorique du rhème (information nouvelle).
 Le déterminant the o Morphologie
The est une forme affaiblie de that (cf. plus haut, étymologie de this). Le sous-morphème –e marque l’indifférenciation quant au proximal ou au distal, raison de l’affaiblissement phonétique qui en fait un schwa devant une consonne.
o Fonctionnement en contexte
En contexte, si l’on prive GN1 de l’apport sémantique du complément prépositionnel of GN2, l’information véhiculée n’est pas compréhensible pour le coénonciateur. Pour qu’elle le soit, il faudrait la présence d’un déterminant possessif, their, qui renverrait à un antécédent double, she+he, impliquant un couple, donc une relation personnelle. La durée, two-year, serait suffisante pour qu’on interprète anniversary comme celui du vrai début de cette relation. La précision apportée par of GN2 est donc essentielle.
Le déterminant the adopte en contexte un fonctionnement cataphorique qui permet à l’énonciateur de mettre en attente l’information nécessaire à la détermination de two-year anniversary.
On pourrait penser que le cotexte gauche, romance had blossomed, est suffisant pour que the effectue un renvoi anaphorique. Cependant, ce segment dans lequel romance est en détermination ø demeure générique, incompatible avec l’expression de la durée précise marquée par two-year anniversary, ainsi qu’avec celle d’un repère spécifique, their first real date ; l’adjectif real insiste sur le fait que le calcul ne s’effectue pas à partir du moment où

romance blossomed, mais à partir de first date, impliquant par la même que les deux sont à différencier.
The est donc purement cataphorique dans ce contexte.

A

x

25
Q

MRS. MOONEY was a butcher’s daughter. She was a woman who was quite able to keep things to herself: a determined woman.
1. Description linéaire
Déterminant (dét) + N2’s + N1
2. Problème posé
Le fonctionnement du génitif. Est-ce un génitif déterminatif ou un générique ?
3. Analyse
 Structure globale du segment : N’s N
Le premier nom sur la chaîne linéaire, butcher, renvoie lexicalement à un métier exercé par un homme. Le second, daughter, s’inscrit lexicalement dans le domaine des relations familiales (bio-implicatif). Ce nom est marqué par le genre féminin.
Daughter est le nom tête qui permet l’attribution d’une qualité à un sujet référentiel, Mrs Mooney, par le biais de la copule be.
 Fonctionnement des bases nominales N1 et N2
N1 est, en contexte, en fonctionnement discontinu, singularisable et pluralisable.
Il en va de même de butcher, hors contexte.
 Détermination de N1
Le problème posé par la détermination de N1 relève de la structure du génitif. Soit le
déterminant de N1 est GN2’s, soit c’est a. Dans le premier cas, le génitif est déterminatif, dans le second, il est générique.
Vous pouvez consulter avec profit l’analyse faite des relations entre N2 et N1 dans l’article suivant : http://www.cercles.com/occasional/ops2009/quivy.pdf
Option C : Revoir la différence entre ascriptive and specifying be dans la H&P, pp. 266 ff.
Nous allons étudier ces deux possibilités l’une après l’autre.
 Génitif déterminatif
Si le génitif est déterminatif, sa structure est la suivante : [a butcher’s] daughter.
Dans ce cas, trois gloses sont possibles :
L’utilisation d’un déterminant possessif en lieu et place de GN2’s : his daughter (à supposer que le boucher en question soit connu).
L’insertion d’un adjectif entre GN2’s et N1 : a butcher’s elder daughter
Une glose utilisant le fonctionnement cataphorique de l’article défini the pour annoncer un complément de détermination en of à droite de N1 : the daughter of a butcher.
Ces gloses sont tout à fait viables dans ce contexte.
Ceci implique que le déterminant a détermine le nom butcher.
o Fonctionnement de l’article a
Le boucher en question est présenté de façon anonyme, par le biais de sa profession. Il n’est qu’un élément représentatif de la notion /butcher/, possédant les mêmes caractéristiques que tout autre élément de la notion. Il n’est pas glosable par one, ce qui conduit à ne pas pouvoir envisager un fonctionnement spécifique de l’article.
Il s’agit d’une simple extraction d’un élément de la notion permettant de définir implicitement une propriété du père, glosable par : her father was a butcher. L’article n’a pas non plus un fonctionnement générique car il est lié à une situation particulière et non pas à une généralité reproductible.
A a donc un fonctionnement analytique non spécifique.
La glose française fait ressortir le même caractère indéfini : la fille d’un boucher.
 Génitif générique
Dans ce cas, la structure du génitif est la suivante : a [butcher’s daughter].
N2 dans un génitif générique fonctionne en continu compact car le nom n’est inscrit dans aucune situation particulière et ne représente en texte que de la qualité. Il sert à créer une sous-classe de N1 en limitant l’extension sémantique de N1 par l’apport des sèmes constitutifs de N2.
Il ne s’agit plus de la notion /fille/, mais d’une sous-classe qui limite cette notion à celles qui ont un père boucher. Ceci implique qu’il y a des propriétés bien particulières associées aux filles de boucher…
Le processus est d’ailleurs le même en français, où le nom boucher, lui aussi, ne comporte aucun élément de détermination, utilisé pour son seul apport notionnel : une fille de boucher.
Dans ce cas, l’article a détermine le bloc insécable [butcher’s daughter] et il est impossible d’insérer un adjectif entre N2’s et N1. Un adjectif épithète se placerait entre le déterminant et le nom tête : a beautiful [butcher’s daughter].
La glose en of n’est pas non plus pertinente.
Remarque : il est faux de dire que N2’s a un comportement adjectival. Si c’était le cas, butcher’s serait une qualité inhérente à daughter et non pas une sorte de daughter
bien particulière. La qualité apportée par un adjectif qualificatif est intrinsèque au nom qualifié. Une fille ne peut pas être *bouchère (adj) ou, pour utiliser un barbarisme, *boucherienne.

 Déterminatif ou générique ?
L’interprétation de ce génitif en génitif générique est donc peu probable, ce genre de catégorie n’existant pas culturellement.
Nous retiendrons donc, au terme de l’analyse, un fonctionnement déterminatif du génitif.
 Accentuation
Ceci nous conduit à envisager l’accentuation de GN2’s N1
Dans le cas d’un génitif déterminatif, GN2’s, comme tout déterminant, ne reçoit pas un accent primaire de groupe. Il conserve cependant un accent lexical secondaire.
[a butcher’s daughter].
Dans un génitif générique, N2 étant l’élément qui restreint la notion à une sous-classe, son importance est primordiale et il reçoit l’accent primaire. [a butcher’s daughter].

A

x

26
Q

I will send Nanny to London on purpose, and she may have a bed at her cousin, the sadler’s, and the child be appointed to meet her there.
1. Description linéaire
Déterminant (dét) + N2’s + ø
2. Problème posé
Le fonctionnement du génitif. À quoi correspond ø ? Est-ce l’effacement d’un N1 déjà utilisé en cotexte gauche, un génitif oblique, ou est-ce un effacement culturel ?
3. Analyse
 Fonction grammaticale du segment
Ce segment est placé entre virgules, en apposition au GN précédent, her cousin, complément de la préposition at.
Cette préposition indique en contexte une localisation géographique, le groupe prépositionnel (GP) at her cousin étant complément circonstanciel de lieu du groupe verbal have a bed, glosable par sleep. Ceci est confirmé par la reprise anaphorique effectuée par l’adverbe there dans la coordonnée suivante.
On peut d’ailleurs s’étonner de l’absence de « ‘s » dans le GP at her cousin. Si l’apposition n’avait pas été présente, « ‘s » aurait été marqué dans ce groupe également. On peut penser que sa présence dans l’apposition suffit à le reconstituer mentalement dans le GP, cousin et sadler étant coréférentiels (renvoient au même personnage).
 La structure du génitif
o Ellipse par anaphore cotextuelle
Remarque : les remarques lexicales, phonologiques, pragmatiques sont attendues à l’écrit de l’externe. Ce sont des points de bonus à l’interne.

Si ce génitif était elliptique d’un N1 déjà utilisé en cotexte gauche, l’effacement serait dû à une anaphore textuelle et il serait possible de récupérer l’antécédent à gauche. (Type 3 dans la H&P, fused subject-determiner-head). Ce n’est pas possible en contexte, aucun antécédent n’étant récupérable.
o Ellipse due à un génitif oblique
Il ne s’agit pas non plus d’un génitif oblique (voir le point suivant) qui nécessite une
construction en of.
o Ellipse culturelle
Il s’agit donc d’un effacement culturel.
Quels sont les N1 qui peuvent être effacés culturellement? Des noms relatifs à des localisations que précise et identifie N2 : shop, cathedral, church, college, house…
Le problème posé par sadler’s est que le nom sadler renvoie à un métier et que l’on attendrait donc un effacement du lieu d’exercice de ce métier, shop.
En contexte, il est très clair que la localisation désigne un lieu où dormir et que le nom sadler est utilisé pour identifier le cousin en question, parmi tous les cousins que possède le personnage de Nanny. La mention du métier n’est donc pas associée à la profession en tant que telle mais à une propriété du cousin auquel il est fait référence. Glose : her cousin who is a sadler.
En conséquence, on restituera un N1 dont le contenu sémantique est compatible avec le contexte « dormir chez ». On choisira un hypéronyme comme place, qui peut recouvrir toute sorte d’habitat (y compris une échoppe dans laquelle on habiterait également).
Cet effacement culturel s’emploie si N2 représente une information préconstruite, non problématique. Ceci est confirmé par la mise en apposition du génitif qui redéfinit un GN déjà présent en cotexte gauche et, qui plus est, est déterminé par un déterminant possessif renvoyant à un personnage présenté antérieurement.
GN2 possède également un déterminant défini, the, qui marque la préconstruction et indique clairement que ce personnage est déjà connu.
 Accentuation
En l’absence de N1, un stress shift place un accent primaire sur N2 bien que ce génitif soit déterminatif.

A

x

27
Q

Mrs. Norris, on quitting the parsonage, removed first to the park, and afterwards to a small house of Sir Thomas’s in the village, and consoled herself for the loss of her husband by considering that she could do very well without him, and for her reduction of income by the evident necessity of stricter economy.
1. Description linéaire
[Titre + nom propre] = GN2 + ’s + ø
2. Problème posé
Le fonctionnement du génitif. À quoi correspond l’ellipse de N1 ? Anaphore, effacement culturel, génitif oblique ?
3. Analyse
 Structure globale du segment
Ce génitif est complément de la préposition of, ce qui rend l’étude en contexte obligatoire. Nous nous pencherons donc sur la structure complète : a small house of Sir Thomas’s.
 Le schéma structurel GN of GN
S’agit-il d’un schéma GN1 of GN2 ou d’un schéma GN2 of GN1 ?
En d’autres termes, le génitif apporte-t-il un complément d’information sur a small house ou est-il représentatif d’une globalité de départ de laquelle est extrait un élément particulier ? Si l’on essaie de gloser cette structure en of par un génitif déterminatif, Sir Thomas’s small house, la tentative achoppe car le sens est différent.
En effet, on ne peut remplacer un déterminant indéfini par un déterminant défini comme le génitif déterminatif qui n’est glosable que par un déterminant possessif (his), renvoyant à du déjà connu, ou un déterminant défini, the, marquant la préconstruction.
Le schéma structurel ne peut donc pas être GN1 of GN2.
On a affaire ici à GN2 of GN1.
 Le N1 effacé dans le génitif
Il ne peut s’agir d’un effacement culturel, l’endroit étant présenté pour la première fois par le déterminant a du GN2.
Il ne peut pas non plus s’agir d’un effacement par anaphore, car il serait impossible de récupérer le nom house, au singulier : *a small house of Sir Thomas’s house.
Dans le cas présent, ce que H&P appellent the oblique genitive, N1 représente la totalité de ce qui définit la sphère de N2, toutes ses propriétés, ses caractéristiques, ses possessions, etc. Ce génitif est un génitif déterminatif.
GN2, a small house est rhématique. Il apporte une information nouvelle dont il n’a pas été question auparavant. Il est localisé par rapport à Sir Thomas. Glose : Sir Thomas had (among other things) a small house.
Par le biais de ‘s, cette relation de localisation est thématisée, présentée comme déjà connue du coénonciateur qui sait que Sir Thomas a beaucoup de biens.
A small house est donc un élément indéfini extrait de la sphère du personnage Sir Thomas, sphère dans laquelle se trouvent d’innombrables autres choses.

En utilisant le déterminant a, l’énonciateur n’émet aucun jugement ; il ne fait que présenter un élément quelconque de la sphère de Sir Thomas, sans le commenter. Un commentaire passerait par l’utilisation de this (relatif à la situation immédiate) ou that (laudatif ou dépréciatif selon le contexte).
 Réalisation du génitif o Le nom propre
Ce génitif présente la particularité d’avoir un GN2 complexe, formé d’un titre et d’un nom propre.
Le nom propre étant d’origine anglaise et terminé par un s, il admettra une marque du génitif en « ‘s ». La réalisation en sera /z/ après une sifflante (sibilant).
o Le nom Sir
Le nom Sir constitue, avec Saint, l’une des deux exceptions à la règle qui pose que les mots à formes forte et faible sont des mots grammaticaux.
En position pré-nominale, avec majuscule, devant un nom propre — comme ici — la forme faible est utilisée /s/, alors que le mot sera en forme forte dans tous les autres cas /s:/. En GA, la forme faible est rarement utilisée. Il en va de même pour Saint, en forme faible devant un nom propre, en forme forte dans tous les autres cas.
o L’accent de groupe
Comme dans le segment 2, la non-réalisation de N1 dans le génitif provoque un stress shift qui mute l’accent primaire sur Sir Thomas. Sir étant en forme faible, c’est le nom propre qui va conserver l’accent primaire du génitif déterminatif.

A

x

28
Q

He was a shabby stooped little drunkard with a white face and a white moustache white eyebrows, pencilled above his little eyes, which were veined and raw; and all day long he sat in the bailiff’s room, waiting to be put on a job.
1. Description linéaire
Dét +adj + adj + adj + N
2. Problème posé
L’ordre des adjectifs. Pourquoi l’adjectif little est-il placé au plus près du nom alors qu’il dénote l’affectivité?
3. Analyse
 Le nom drunkard
Nom formé à partir de l’adjectif drunk, lui-même converti à partir du participe passé drunk, et porteur du suffixe de dérivation nominale –ard, le nom drunkard renvoie sémantiquement à quelqu’un qui boit énormément. Le nom possède des connotations négatives et pose un jugement critique a priori.
Le nom fonctionne en discontinu, compatible avec la singularisation, comme ici, ou la pluralisation à l’aide de la flexion –s.
 Les adjectifs o Little
L’adjectif le plus proche du nom est little. Cet adjectif, à la différence de small qui évoque la taille, a un emploi affectif qui marque la sympathie de l’énonciateur pour le personnage.
o Stooped
L’adjectif stooped est issu par conversion du participe passé du verbe stoop. Il marque un
état physique et décrit une position courbée du corps, en général associée à l’humilité.
o Shabby

Etymologiquement drivé de shab (a low fellow) par suffixation qualitative en –y, l’adjectif shabby décrit en contexte l’apparence vestimentaire du personnage et le peu de soin apporté à sa mise.
 Ordre des adjectifs
Quand plusieurs adjectifs sont en position épithète, il n’est pas rare qu’ils soient rangés selon un ordre sémantique que l’on nomme à l’aide de l’acronyme TACOM (taille – âge – couleur – origine – matière). Cet ordre théorique reflète en fait une vision de plus en plus proche de la réalité du personnage référent de drunkard. Le plus proche de la base nominale se doit de le décrire de la façon la plus objective et plus on s’éloigne du nom, vers la gauche, plus la description devient subjective.
Ceci semble être la règle pour shabby et stooped, stooped correspondant à des données physiques indiscutables alors que shabby effectue un commentaire dépréciatif.
Qu’en est-il de little ? Selon cette règle d’usage, il devrait se trouver très à gauche, en tête de la série des adjectifs. Ce n’est pas le cas.
En fait, little vient modérer l’effet dépréciatif engendré par le mot drunkard. Il minimise la référence en faisant de cet ivrogne particulier quelqu’un de différent, qui possède d’autres qualités que celles habituellement associées au référent de ce nom.
Sa place est donc à la proximité immédiate du nom. Il n’entre pas en composition avec le nom, comme cela pourrait quasiment être le cas dans a little girl, a little boy.
 Le déterminant a
Le segment est attribut du sujet. En tant que tel, il permet à l’énonciateur de dresser un portrait progressif du référent du sujet, élément par élément.
L’article a a donc une fonction présentative, permettant à l’énonciateur d’apporter une information nouvelle sur le sujet.
En l’absence d’adjectifs — he was a drunkard — a aurait un caractère indéfini marqué. Cependant, les trois adjectifs qui qualifient le nom lui apportent une spécificité, surtout l’adjectif little.
Si le sujet peut effectivement être identifié à un élément de la classe drunkard, il n’est pas identifiable avec n’importe lequel d’entre eux. Les adjectifs apportent donc une restriction à l’indéfinition inhérente à l’article a et font de la propriété énoncée une propriété particulière associant à la notion /drunkard/ d’autres éléments qualitatifs de spécificité qui ne sont partagés par aucun autre élément de la classe.
 Perspective phonologique
Les adjectifs possèdent un accent secondaire face au nom qu’ils qualifient qui porte, lui, un accent primaire. Dans ce segment, on peut supposer que les deux premiers seront prononcés avec une légère pause entre eux, alors que little et drunkard seront prononcés dans le même souffle de façon à bien rendre la cohésion sémantique entre les deux mots et l’atténuation notionnelle qui s’ensuit.

A

x

29
Q

How well she remembered the first time she had seen him; he was lodging in a house on the main road where she used to visit. It seemed a few weeks ago.
1. Description linéaire
Dét + adj + nom
2. Problème posé
Le fonctionnement de l’adjectif main. 3. Analyse
 Le nom road
Le nom road fonctionne en discontinu (singularisable comme ici ou pluralisable). Il renvoie le plus souvent à une route située hors de la zone urbaine ou à une route qui traverse une agglomération en direction d’une autre ville.
 L’adjectif main
L’adjectif main entre dans la catégorie des adjectifs absolus. Ceci veut dire qu’il n’accepte pas le comparatif (non-gradable), évoquant déjà sémantiquement un degré notionnel maximal (« grande » par rapport à toutes les autres plus petites).
Il ne peut pas non plus être en emploi attribut ou apposé et ne peut fonctionner que comme épithète.
L’emploi de l’adjectif épithète à gauche du nom road est culturellement fréquent. L’ensemble renvoie à une sorte de route, une route principale, une grand-route par opposition avec les routes secondaires.
 Composition nominale ?
Cette collocation permet d’envisager main road comme une composition nominale. Aucun adjectif ne pourrait s’intercaler entre main et le nom. On a donc affaire à une composition fortuite, non encore lexicalisée totalement comme peut l’être main street.
 Schéma accentuel
Le schéma accentuel sera celui caractérisant l’identification, /21/.

A

x

30
Q

I crammed my mouth with stirabout for fear I might give utterance to my anger. Tiresome old red-nosed imbecile!
1. Description linéaire
Adj + adj + adj composé + nom
2. Problèmes posés
L’ordre des adjectifs et la présence du déterminant ø.

  1. Analyse
     Lenom
    Le nom imbecile, emprunt au français, fonctionne en discontinu. Il est singularisable (comme ici) et pluralisable.
    Sémantiquement parlant, il évoque des propriétés intellectuelles faibles et est généralement utilisé pragmatiquement de façon péjorative.
    Ce nom est qualifié par trois adjectifs épithètes.
     L’ordre des adjectifs o Red-nosed
    L’adjectif le plus proche du nom est un adjectif composé, red-nosed.
    Cet adjectif est formé à l’aide de l’adjectif red et d’une dérivation adjectivale en –ed du nom nose. Cette dérivation n’est possible que si le nom renvoie à un élément constitutif de la notion qui suit. Imbecile étant marqué par son manque d’intelligence, il appartient à la catégorie des commentaires relatifs aux animés humains, et par métonymie, aux animés humains. Nose est donc bien une partie inhérente au référent du nom imbecile.
    La glose passe par une localisation : someone who has a red nose, elle-même issue d’une identification : his nose is red.
    Le caractère acquis de la description physique apportée par red-nosed est marqué d’une part par le suffixe dérivationnel –ed et par la position épithète, jouxtant le nom, dans la mesure où red-nosed peut être assimilé à la matière constitutive du référent du nom.
    o Old
    L’adjectif old est un adjectif gradable (compatible avec l’expression du degré), contrairement à red-nosed qui correspond à une description physique absolue. L’adjectif old est relatif à l’âge et trouve naturellement sa place à gauche d’un adjectif assimilé à la matière (TACOM).
    o Tiresome
    L’adjectif tiresome est issu de la dérivation de tire par l’adjonction du suffixe –some dont la voyelle est réalisée par un schwa. De some, ce suffixe conserve des traces de quantification indéfinie, positive, et implique donc un certain degré de /tire/. Et un degré certain… L’adjectif tiresome reflète un jugement de valeur, un commentaire dépréciatif quant à la qualité que présente le référent du sujet.
    On peut donc dès à présent noter que le nom, tout comme les trois adjectifs utilisés, véhiculent un portrait négatif et méprisant du référent de ce nom.
     Le déterminant ø
    Ce segment est suivi d’un point d’exclamation et se situe dans une phrase averbale. Il manifeste pragmatiquement une réprobation, une lassitude extrême face au personnage. Ce segment est en détermination ø. Ceci implique qu’il doit être compris comme une globalité notionnelle énoncée brutalement, en dehors de toute inscription dans un contexte qui dégagerait une relation de cause à effet (on aurait alors le déterminant anaphorique the pour effectuer ce lien) ou de contexte présentatif de propriétés stables du référent du nom (on aurait alors le déterminant indéfini a).

Ceci correspond à ce que Lapaire et Rotgé ont pu appeler « le jugement cri » : un énonciateur qui ne peut s’empêcher de formuler son jugement en dehors de tout lien syntaxique avec l’amont ou l’aval.
 Impact pragmatique
La force de l’exclamation est marquée par le point d’exclamation, symbole lié au style direct, qui présuppose une mélodie de voix autre que l’assertion, même si le schéma intonatif général demeure fall.
Chaque mot sera détaché et prononcé avec son accent lexical fortement marqué de façon à rendre l’effet pragmatique recherché.
Notons qu’il y aura vraisemblablement un stress shift au niveau de red-nosed, un adjectif composé en –ed étant généralement accentué /21/ et le nom imbecile étant porteur d’un accent primaire sur sa première syllabe, générant un stress clash.
Red se verra alors porteur de l’accent principal de l’adjectif composé, downgraded en raison de sa position adjectivale, et nosed aura un accent tertiaire.

A

x

31
Q

“-You know Sylvester?
-I’m afraid not.
-Possibly the most influential post-war art critic in the UK.”
1. Description linéaire
Dét + adv + adj + adj composé + NN + prép + dét + N (0.25) (0 si une erreur) 2. Problème posé
Le fonctionnement du superlatif (0.25) 3. Analyse
 NN, art critic (0.5) (-0.25 par élément oublié)
Nom composé lexicalisé, N2 N1, sous-classe de N1. Accentuation à gauche (COD + nom agent converti du verbe) Critic : fct discontinu
Art : fonctionnement notionnel /art/ sous-classification de N1
 Post-war (0.5) (-0.25 par élément oublié)
Adj composé : prép + dét ø + N
War : fct en continu compact. Toute guerre, quelle qu’elle soit.
Post : prép. Localisation temporelle.
Adj épithète. Non gradable. Pas de fonctionnement en attribut ou apposition.
 Most influential (0.5) (-0.25 par élément oublié)
Adj de 4 syllabeslongsuperlatif en most
Accentuation de influential (2010). Justification par –ial et accent secondaire quand 2 syllabes non accentués en tête.
Most : adv au service du superlatif (reprendre le cours précédent)
 Déterminant the (0.25) (-0.25 par élément oublié)
Préconstruction TH-
Définicontrainte posée par l’ensemble de départ (voir cours) Cible un élément et un seul dans l’ensemblespécifique
 Le complément prépositionnel (0.75) (-0.25 par élément oublié)
Prep + dét + N
Prép : localisation d’un ensemble constitué
Dét : obligatoire devant un nom de pays regroupant plusieurs états.culturel
UK : sigle désignant un pays. Prononciation alphabétique, accentuation (21)
Fonction du complément : complément du superlatif déplacé en position post-nominale car trop long après un adj en position épithète.
Glose : the post-war art critic that was the most influential in the UK

A

x

32
Q

A uniformed officer was there.
1. Description linéaire (0.25) (0 si une erreur) Dét + adj + N
2. Problème posé
Le fonctionnement de l’adjectif et la gestion de l’information (0.25) (0 si une erreur) 3. Analyse
 Le nom officer (0. 5) (-0.25 par élément oublié) Fonct en discontinu. Singulier. (pluriel –s).
Sémantiquement : renvoie à une fonction autant qu’à un AH.
 L’adjectif uniformed (0. 5) (-0.25 par élément oublié)
Dénominal (uniform-ed)
-ed : inhérence
Vêtement = inhérent à la fonction  -ed possible Épithète
Accentuation : (100)downgrading car épithète (200)
 Déterminant a (0. 5) (-0.5 en l’absence de commentaire sur la gestion de l’information)
Origine oneaforme affaiblie. Réalisation devant une semi-consonne : schwa. Présentation info nouvelle. Schéma habituel : rhème en fin d’énoncé. Ici, sujet alors que c’est une position thématiquemise en relief (cf. there was a uniformed officer there, ce que l’on attendrait).

A

x

33
Q

She would give him neither money nor food nor house-room; and so he was
obliged to enlist himself as a sheriff’s man.
1. Description linéaire (0.25) (0 si une erreur) Dét + N’s + N
2. Problème posé
Le fonctionnement du génitif (0.25) (0 si une erreur) 3. Analyse
 Man (0.25) (0 si une erreur)
Fct en discontinu. Mutation lexicale due à la présence de N2 : employé, aide, adjoint, et non
pas homme au sens propre.
 Sheriff (0.25) (0 si une erreur) Fct en discontinu théorique
En contexte, valeur notionnelle /sheriff/  Le génitif (0.25) (0 si une erreur)
Génitif générique : a [sheriff’s man]
Glose : a man assisting a sheriff.
Pas de dét possessif possible / pas de structure en of possible sans détermination définie (the man of a sheriff) générique. Pas de sous-classification.
Accentuation à gauche (102)
 Dét a (0.25) (0 si une erreur)
Détermine l’ensemble N2’sN1.
As = en tant queperspective qualitative (générique accepté).

A

x

34
Q

The swing doors opened and shut.
1. Description linéaire
Auxiliaire modal must + V à l’infinitif, dedicate 2. Problèmes posés
Le fonctionnement du modal et la valeur du temps.
3. Analyse
 Le verbe dedicate

C’est un verbe à trois arguments, réalisés en contexte, di-transitif: dedicate something/someone to someone/something.
C’est un verbe d’action qui peut aussi être performatif (au présent, à la première personne, la prise de parole équivalant à une action), ce qui n’est pas le cas en contexte, le verbe étant à l’infinitif et, qui plus est, dans une conditionnelle.
 Le modal must
Le modal must, comme tous les auxiliaires modaux, remplit les NICE properties. Morphologiquement parlant, il présente une particularité que ne possèdent pas les autres modaux. Il a une forme unique, must, caractérisée par la présence d’un en finale.
Cette flexion est une trace résiduelle de prétérit.
 Fonctionnement du modal en contexte
En contexte, le modal est utilisé dans une proposition adverbiale en if suivie d’une principale contenant un impératif.
Pour mémoire : finale en –ate :
2 syllabes : /01/ pour les verbes, /10/ pour les autres catégories // + de 2 syllabes : /100/ de.di.cate
La présence de la conjonction if implique qu’au moment de l’énonciation de la phrase, le contenu propositionnel n’est pas validé. D’ordinaire, la construction d’une situation hypothétique se fait à l’aide du présent (situation potentielle), du prétérit (déréalisant), ou du prétérit associé à l’aspect have V-EN, had V-EN, contrefactuel.
En contexte, le temps est porté par le modal must. Nous y reviendrons ultérieurement.
L’énonciateur ne quantifie pas les chances de validation de la relation prédicative représentée par le dictum (you/dedicate…sthg), situation déjà présentée comme hypothétique.
L’énonciateur utilise must en fonctionnement déontique.
Il pose l’hypothèse d’un devoir personnel que se ferait le référent du sujet grammatical d’entrer en relation avec le prédicat.
L’énonciateur évoque implicitement une situation dans laquelle son co-énonciateur dirait : « I must dedicate my life to love ». Le devoir exprimé par must n’émane pas du sujet énonciateur de notre segment, mais du présupposé ci-dessus. Glose : si tu te fais vraiment l’obligation de vouer ta vie à quelque chose… Ceci implique que l’énonciateur de notre segment n’approuve absolument pas ce présupposé, remplaçant le complément love par something, explicité ultérieurement par an idea.
La glose française ferait ressortir cette non congruence en utilisant un assertif fort (assertion + hypothèse = contradiction logique…) : s’il faut vraiment que tu voues ta vie à quelque chose… = je ne pense pas qu’il le faille.
Dans la principale, l’énonciateur utilise un impératif et non pas un modal afin de marquer encore plus son refus du propos antérieur du co-énonciateur.
L’effet pragmatique est donc adversatif.
Must à fonctionnement déontique est de type objectif (l’énonciateur de notre segment n’est pas la source de l’obligation exprimée) et non pas subjectif (l’énonciateur du segment serait responsable de l’obligation exprimée).
On pourrait le gloser par if you must needs… qui évoquerait une force des circonstances conduisant you à entrer obligatoirement en relation avec le prédicat.
 Le temps
Comme nous l’avons vu plus haut, must a une forme unique compatible avec le présent ou le prétérit.
En contexte, la phrase étant prononcée au discours direct, la valeur temporelle de must est associée au présent de l’énonciation.
On pourra objecter à cette conclusion que le segment se trouve dans une adverbiale introduite par if, marqueur de déréalisation.
Quelle glose adopter si l’on substitue have to à must ?
 If you have to dedicate…, dedicate it to an idea.
 ??If you had to dedicate…, dedicate it to an idea.

La glose au prétérit déréalisant introduit une distanciation entre T° et la validation de la situation envisagée qui est difficilement conciliable avec un impératif dans la principale, l’impératif véhiculant un ordre dont l’énonciateur est certain qu’il sera suivi d’effet. En présence d’un prétérit déréalisant, on attendrait plutôt une principale interrogative intégrant un modal : if you had to dedicate your life to something, wouldn’t you dedicate it to an idea ?
Ceci nous conduit à exclure une interprétation déréalisante de must et à confirmer que son emploi en contexte est bien un emploi relevant du présent de l’énonciation.

A

x

35
Q

I am in no one’s hands. Unfortunately for you that tape recorder is not working. We have no witnesses, You will repeat nothing that has been said in this room to anyone outside. If you do I shall have to ruin you. I shall make you unemployable. Miss Gray. And first of all I shall bankrupt that pathetic business of yours. From what Miss Learning told me it shouldn’t be difficult.
1. Description linéaire
Modal shall au présent + have to + V 2. Problèmes posés
Le fonctionnement du modal et la valeur du présent.
3. Analyse
 Have to
Have se comporte ici comme un verbe lexical dont l’infinitive complément a un sujet effacé monté en tant que sujet de have. Il est statif et non pas dynamique, le sujet étant patient et non pas agent. Sémantiquement, il implique une nécessité imposée au référent su sujet grammatical, liée aux circonstances exprimées antérieurement (if you do).
 Le modal shall
Rappel
Deux valeurs sémantiques de base: la volition extra-subjective et l’implication.
Valeurs dérivées:
prédiction + ou - volition extra-subjective (shall)
obligation relative (should)
conditionnel + présupposition non-réelle (should)
nécessité logique relative (implication + présupposition non-réelle) should emplois subjonctifs (putatifs) (should)
 Shall de prédiction/implication
La prédiction n’est jamais absente du sens de shall et elle en constitue l’élément sémantique essentiel. De même, la valeur de vérité de shall possède un caractère quasi-absolu.
La valeur implicative de shall est liée à l’expression d’une relation d’ultériorité entre le conséquent et l’antécédent : you do that  I shall have to ruin you .
Dans l’opération de prédiction, l’énonciateur déduit la vérité d’un événement futur à partir de la constatation d’un ou plusieurs événements passés ou présents, ce qui signifie qu’elle consiste à établir une relation implicative entre deux événements. La prédiction consiste à lier le futur à du connu.
Shall signale l’absence de compatibilité entre S et P. L’énonciateur garantit personnellement la prédication et il le fait pour pallier l’absence de compatibilité naturelle entre S et P (non- congruence).
Lorsque le procès est de nature non-volontaire, on se trouve de façon non-ambiguë dans la zone de prédiction pure. En l’absence de composante volitionnelle (cf. la présence de have to V), il s’agit d’une opération mentale de nature purement implicative et l’antécédent de l’implication peut être plus ou moins sous-entendu. Il est ici clairement exprimé : if you do. (Shall ne peut pas exprimer une implication dont l’antécédent n’apparaît pas explicitement dans le contexte (if…).)
Shall est donc ici en fonctionnement épistémique, implicatif et prédictif.  Le temps et la valeur en contexte
Le temps présent porté par shall renvoie au moment de l’énonciation de la phrase au style direct. Cependant, les valeurs implicative et prédictive inhérentes à l’utilisation de shall permettent aussi de dégager une valeur de visée. (Nous avons vu que la valeur de volition extra-subjective était prise en charge par have to V). L’énonciateur garantit la validation future du dictum si la condition est elle-même validée.
La glose française utiliserait le verbe impersonnel falloir, qui marque une obligation extra- subjective, et non pas le verbe devoir, qui marque une volition intra-subjective : si c’est le cas, il me faudra te ruiner.
 Valeur pragmatique
La relation intersubjective est implicite, l’énonciateur ne s’adressant qu’indirectement à son co-énonciateur (il se met lui-même en scène).
On pourrait cependant lire dans cet énoncé une valeur pragmatique de menace liée à l’utilisation du verbe ruin, et corroborée par le cotexte droit, I shall make you unemployable, dans lequel le causatif make redonne au sujet I un caractère agentif lié à la volition intra- subjective.
Rappel
Shall est une exception à la règle : + {l, t, d, s, k}/ɔː/. Il se prononce /ӕl/.

A

x

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Q

Home! She looked round the room, reviewing all its familiar objects which she had dusted once a week for so many years, wondering where on earth all the dust came from. Perhaps she would never see again those familiar objects from which she had never dreamed of being divided.
1. Description linéaire
Le modal would au prétérit : will-ED. 2. Problèmes posés
Le fonctionnement du modal et la valeur de -ED.
3. Analyse
 Le modal would
On reprendra ce qui a été dit semaine 13 sur le fonctionnement global du modal. Il sera réalisé en forme pleine, /wd/.
 Le verbe see
Le verbe see est un verbe de perception involontaire qui sélectionne un sujet animé au rôle sémantique expérient : le référent du sujet fait une expérience par le sens de la vue, il reçoit une image. Il n’est donc pas agent, la perception étant involontaire. Son COD est le stimulus qui déclenche la perception.
 Le prétérit
Le passage proposé fait état des pensées et interrogations du personnage (présence d’une interjection, home !, et du verbe wondered en cotexte gauche). Nous nous situons en phase de discours indirect libre.
Si les pensées étaient énoncées au style direct, la glose en serait : perhaps I will never see again…
Le prétérit porté par le modal, will-ED, est un prétérit de translation au service du discours indirect libre.
 Fonctionnement du modal en contexte
Étant donné que le verbe see a un sujet expérient et non pas agent, le modal would ne peut être utilisé ici en fonctionnement radical. On ne peut effectivement pas « vouloir » voir.
Il a donc un fonctionnement épistémique. L’énonciateur garantit que la relation prédicative S/P, dictum : she/never see again…., sera validée dans un moment T+1 suivant l’énonciation et s’étendant ad infinitum en raison de la présence de l’adverbe never qui nie toute possibilité de validation ultérieure.
 Valeur du modal en contexte
La valeur de will en contexte est donc une valeur de visée doublée de la garantie de validation par l’énonciateur de la validation de la relation prédicative.

 La présence de perhaps
L’adverbe modal perhaps, placé en tête d’énoncé, porte sur l’ensemble de la phrase et non pas, comme le modal, sur le nœud prédicatif.
Il quantifie après coup les chances pour que la visée négative envisagée soit effective. De par son sens, il réduit ces chances de validation à 50/50, domaine de l’équipossibilité : perhaps, perhaps not.
 Valeur pragmatique
Pragmatiquement parlant, la requalification de la garantie (apportée par would) par l’adverbe perhaps marque les hésitations du personnage et son refus implicite de valider la visée négative qui suit. Elle laisse augurer de la suite de la diégèse (Eveline ne partira pas). L’étymologie de perhaps peut confirmer cette interprétation :
la chance pourrait lui sourire et faire que la visée négative ne se produise pas. Le possible prend alors le pas sur le certain.

A

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