Les crises d'epilepsies A16 Flashcards

1
Q

C’est quoi une crise d’épilepsie

A

une crise d’épilepsie est la manifestation clinique d’une hyperactivité
paroxystique hypersynchrone d’un groupe plus ou moins étendu de neurones, et de
sonéventuelle propagation sur le cortex cérébral.

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2
Q

Comment a lieu une crise d’épilepsie

A

Un groupe de neurones génère de façon synchrone des trains de potentiels. Cette « décharge
excessive » peut naître en n’importe quel point du cortex et peut se propager, ou non, à
distance, empruntant des réseaux neuronaux. Les crises d’épilepsie (CE) sont donc très
diverses, mais le plus souvent stéréotypées chez un même malade.

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3
Q

Causes des décharges neurones de la crise d’épilepsie

A

Ces décharges neuronales hypersynchrones peuvent être dues à deux grands types de causes :
une lésion du cortex cérébral (tumeur par exemple) va entraîner une épilepsie dite
symptomatique.
une anomalie génétiquement déterminée de l’excitabilité neuronale va entraîner une
épilepsie dite idiopathique.

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4
Q

Que faut il distinguer dans ce syndrome

A

Il importe de distinguer d’une part une crise d’épilepsie, et d’autre part l’épilepsie proprement dit,
définie par la répétition des crises.

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5
Q

Quels sont les deux grands types de crises d’épilepsie ?

A

les crises généralisées et les crises focales

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6
Q

Les crises d’épilepsie généralisées

A

La décharge paroxystique intéresse simultanément l’ensemble du cortex cérébral (donc les deux
hémisphères). Il existe donc toujours une perte de connaissance.

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7
Q

La crise généralisée tonico-clonique

A

se déroule en trois phases :
tonique
clonique
resolutive

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8
Q

Phase tonique

A

La phase tonique (10 à 20 secondes), débute très soudainement par une chute (pouvant
entraîner un traumatisme), parfois concomitante d’un grand cri, avec abolition de la
conscience (perte de connaissance), contraction tonique soutenue de l’ensemble de la
musculature squelettique, d’abord en flexion puis en extension, accompagnée d’une
révulsion oculaire, d’une apnée avec cyanose, de troubles végétatifs importants

(tachycardie, augmentation de la tension artérielle, mydriase, rougeur du visage,
hypersécrétion bronchique et salivaire). Une morsure du bord latéral de langue est
possible, de très grande valeur diagnostique (quasi pathognomonique) mais inconstante.
Progressivement, la « tétanisation » des muscles se fragmente, conduisant à la phase
clonique.

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9
Q

clonique

A

(20 à 30 secondes). Le relâchement intermittent de la contraction
tonique entraîne des secousses bilatérales, synchrones, intenses, s’espaçant pour
s’interrompre brutalement.

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10
Q

Phase resolutive

A

(ou post-critique) dure de quelques minutes à quelques dizaines de
minutes (arrivée fréquente des secours à ce stade) : coma profond, hypotonique,
relâchement musculaire complet. Une perte des urines (et parfois des selles) peut survenir.
La respiration reprend, ample, bruyante (stertor), gênée par l’hypersécrétion bronchique et
salivaire (« bave aux lèvres »). Lorsque le sujet reprend progressivement conscience, il
existe une confusion mentale parfois accompagnée d’agitation.

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11
Q

Que se passe t’il quand le sujet reprend une conscience claire

A

claire, le sujet ne garde aucun souvenir de sa crise ; il se plaint
souvent de céphalées, de courbatures, voire de douleurs en relation avec un traumatisme
occasionné par la chute initiale.

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12
Q

EEG pendant les CE

A

(EEG), s’il est enregistré pendant la crise, comporte une activité
rapide, de bas voltage et d’amplitude croissante lors de la phase tonique. Puis surviennent des
polypointes ou des polypointes-ondes progressivement ralenties pendant la phase clonique, en
grande partie masquées par des artéfacts musculaires. En phase post-critique, des ondes lentes
s’installent progressivement, qui peuvent persister plusieurs heures ou plusieurs jours.

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13
Q

Que sont les absences lors des CE

A

sont définies par une rupture du contact de quelques secondes (une dizaine en moyenne), de
début et de fin brusques contemporaine d’une activité EEG caractéristique.
Le sujet, souvent un enfant, s’immobilise, interrompt l’activité en cours, le regard vide, puis
reprend immédiatement ses activités ne gardant aucun souvenir de l’épisode. L’EEG confirme le
diagnostic car les absences sont toujours très nombreuses chez l’enfant. Il montre une décharge
bilatérale, synchrone et symétrique de pointes-ondes à 3 Hz, de début et fin brusques,
interrompant un tracé normal. Il existe des formes cliniques avec une composante motrice ou
quelques automatismes mais la traduction EEG est identique.

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14
Q

Les crises d’épilepsie focales (crises focales : CF)

A

La décharge paroxystique intéresse initialement un secteur cortical limité. Les caractéristiques
électro-cliniques des crises dépendent de l’activation de réseaux neuronaux. Les CF débutent
par, ou comportent, ou sont suivies de signes ou symptômes focaux. Le signal symptôme(ou «
aura » épileptique), de grande valeur localisatrice, renseigne sur la région corticale initialement
concernée. Pendant la crise, l’organisation des symptômes témoigne de la mise en jeu d’un
réseau neuronal. Les formules sémiologiques sont donc très variées d’un malade à un autre
mais dans l’ensemble sont stéréotypées chez un même malade. Les CF peuvent s’étendre à

l’ensemble du cortex : cette propagation est appelée généralisation secondaire de type tonico-
clonique. Après la crise, la symptomatologie déficitaire témoigne de l’implication et de

l’épuisement de la zone et/ou du réseau neuronal en cause. Toutes les CF se caractérisent par
leur caractère paroxystique, leur brièveté, la stéréotypie des manifestations d’une crise à
l’autre. On distingue les CF simples, sans modification de la conscience (le malade peut décrire
sa ou ses crises du début à la fin) et les CF complexes avec altération de la conscience,
d’emblée ou secondairement (une partie ou la totalité de la symptomatologie ne peut pas être
restituée par le malade, mais l’interrogatoire de l’entourage peut le permettre).

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15
Q

Crise focale simple
Avec les différents signes
Moteur Sensible Psychique Végétatif

A

Les crises focales simples (CFS) :
CFS avec signes moteurs :

Crise somato-motrice jacksonienne : archétype des CP décrites à la fin du
XIXème siècle par Jackson (zone motrice primaire controlatérale) : clonies
unilatérales avec extension selon la somatotopie ; la « marche » jacksonienne dure
quelques dizaines de secondes (moins d’une minute). Une séquence chéiro-orale
des clonies est très évocatrice.

Crise motrice avec clonies ou un spasme tonique sans marche jacksonienne (cortex
moteur primaire et régions pré-motrices).
Crise “versive”, ou adversive : déviation de tout ou partie du corps voire gyration
du corps (région pré-frontale controlatérale).

Crise phonatoire : impossibilité de parler, ou vocalisation.

CFS avec signes sensitifs ou sensoriels : toutes ont en commun des « hallucinations »
(perceptions sans objet), et/ou des illusions (perceptions déformées), qui sont bien
reconnues et critiquées par le malade, contrairement aux hallucinations psychiatriques.

Crise somato-sensitive : progression semblable aux crises motrices jacksoniennes
avec paresthésies (sensations de picotements, fourmillements) ou engourdissements
: cortex pariétal primaire.

Crise visuelle : hallucinations élémentaires « positives » (phosphènes à type de
points brillants, étoiles, cercles colorés, parfois rythmiques) ou « négatives »
(scotome, hémianopsie, amaurose) : cortex occipital péri-calcarin opposé ; illusions
visuelles, impression de grossissement (macropsies), de diminution de taille
(micropsies avec effets zooms), d’éloignement (téléopsie) ou hallucinations
complexes (objet, personnages ou véritables scènes); « palinopsie” (hallucination
d’une perception visuelle antérieure), « héautoscopie » (le sujet voit tout ou partie de
son propre corps en miroir, le plus souvent le visage).

Crise auditive : hallucinations élémentaires, acouphènes (bourdonnement,
sifflement, bruits rythmiques) ou illusions (déformation des voix, éloignement des
sons) ou manifestations plus élaborées (musique, voix), rarement latéralisées : aire
auditive primaire (première circonvolution temporale (T1), gyrus de Heschl).

Crise olfactive : odeur désagréable (cacosmie) souvent indéfinissable (odeur de
corne brûlée) : cortex orbito-frontal.
Crise gustative difficile à différencier des précédentes ; le plus souvent hallucination
gustative (goût amer ou acide) : région operculaire, souvent associée à une hyper-
salivation.

CFS avec signes végétatifs : cardio-vasculaires, respiratoires, très communs, en pratique
difficilement repérables, possibilités de troubles du rythme cardiaque, horripilation ;
manifestations digestives mieux identifiées : hyper-salivation d’origine operculaire,
pesanteur épigastrique remontant jusqu’à la gorge, premier signe fréquent des crises
temporales internes.

CFS avec signes psychiques : état de rêve (« dreamy state » de Jackson), impressions
mal définissables d’étrangeté, d’irréalité ou de vécu du présent sur un mode onirique,
(impression de déjà vu, de jamais vu, de déjà vécu, de jamais vécu) : origine temporale
interne.

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16
Q

Crises focales complexes (CFC)

A

La rupture du contact et l’amnésie sont immédiats ou suivent un début partiel simple dont
l’analyse est primordiale. La suite comporte souvent une réaction d’arrêt moteur : le sujet reste
immobile, les yeux hagards, indifférent aux sollicitations extérieures. Ailleurs, le comportement
moteur est différent avec apparence d’automatismes oro-alimentaires (mâchonnement,
déglutition, pourléchage) ou déclenchement d’une activité motrice nouvelle, dirigée vers le

patient (grattage, froissement de vêtements) ou vers son entourage, son environnement
immédiat (agrippement, manipulation). Les automatismes gestuels complexes réalisent des
séquences plus élaborées : déboutonner les vêtements, fouiller dans les poches, ranger des
objets ; automatismes verbaux (onomatopées, chantonnements), ambulatoires (marcher, sortir
sans raison comme un automate) ou sexuels (masturbation) ou des séquences
comportementales plus élaborées et spectaculaires, volontiers nocturnes (agitation
incoordonnée, gesticulation…) L’origine topographique des CPC est variée, non exclusivement
temporale.

17
Q

Aspect EEG des crises focales

A

Si une crise est enregistrée, il existe le plus souvent une activité rapide de très faible voltage
donnant l’apparence d’un aplatissement transitoire plus ou moins focalisé selon l’origine de la
décharge, suivi d’une décharge d’amplitude progressivement croissante de pointes-ondes et
d’ondes lentes de terminaison brutale.

18
Q

L’etat de mal épileptique

A

Définition : crise d’épilepsie prolongée (ou crises subintrantes)
Cela concerne les crises généralisées, avec ou sans myoclonies (en l’absence de myoclonies, la
présentation clinique peut être une confusion mentale isolée), ou focales (le syndrome de
Kojewnikov réalise des myoclonies localisées incessantes d’une partie d’un hémicorps, souvent
la main et la face).

19
Q

La diagnostic positif

A

Le diagnostic des crises d’épilepsie est avant tout clinique, éventuellement conforté par
l’EEG, enregistré pendant une crise ou entre les crises. Mais un EEG inter critique normal
n’élimine pas le diagnostic.
Le diagnostic repose donc quasi exclusivement sur l’interrogatoire du malade et/ou de témoins.

20
Q

Si crise tonics clonique
Diagnostic

A

En cas de crise généralisée tonico-clonique, le meilleur argument du diagnostic, en l’absence
de témoin de la crise, est représenté par la durée de la perte de conscience (incluant la
confusion post-critique), qui est telle que, très généralement, le premier « souvenir » des
malades est leur présence dans l’ambulance ou au service des urgences. En dehors de ce
fait, la soudaineté du début, la chute traumatisante et la morsure du bord latéral de la langue, si
elles existent, ont une grande valeur diagnostique, de même que la confusion mentale et les
courbatures post-critiques. La perte d’urines n’a pas de valeur diagnostique, puisqu’elle peut
survenir en cas de syncope (cf ce chapitre). Evidemment, la description, par un témoin, de la
séquence tonico-clonique, de la révulsion oculaire, de la cyanose, de la respiration stertoreuse
est capitale, mais il n’y a pas toujours de témoin.

21
Q

Si crise simple
Complexe
Stereotypé

A

En cas de crise focale simple, le diagnostic est généralement aisé, puisque le malade peut
décrire sa crise du début à la fin.
En cas de crise focale complexe, le diagnostic est plus difficile. L’interrogatoire d’un témoin
précise l’altération de la conscience (perceptivité, réactivité), l’existence d’automatismes
moteurs.

Simples ou complexes, les crises focales sont brèves et stéréotypées chez un même
malade.

22
Q

Diagnostic différentiel
Si tonics clonique

A

En cas de crise généralisée tonico-clonique, le principal diagnostic différentiel est représenté
par les syncopes, qui s’en distinguent principalement par leur durée beaucoup plus brève,
puisque la perte de conscience n’excède pas quelques minutes, de sorte que les malades
reprennent une conscience claire sur les lieux mêmes de l’évènement (+++). Cependant,
certaines syncopes peuvent comporter quelques secousses cloniques, ou entraîner une crise
d’épilepsie généralisée tonico-clonique (syncope convulsivante).
L’autre diagnostic différentiel est représenté par les « pseudo crises épileptiques », ou crises
névrotiques, caricatures de la crise généralisée tonico-clonique, avec opisthotonos théâtral,
agitation désordonnée, durée beaucoup plus prolongée. Mais d’authentiques crises généralisées
tonico-cloniques peuvent alterner, chez un même malade, avec des pseudo-crises. L’induction
par hyperventilation ou injection de placebo et enregistrement d’une Video-EEG permet parfois
de trancher.

23
Q

Diagnostic Différentiel si crise focale simple et complexe

A

En cas de crise focale simple, le diagnostic peut être difficile avec une crise de migraine avec
aura (mais l’aura migraineuse est plus longue – dizaines de minutes – que l’aura épileptique – 1
ou 2 minutes – et elle est suivie d’une céphalée migraineuse) ou un accident ischémique
transitoire, qui est plus long (20 à 30 minutes), et purement déficitaire. Mais un déficit post
épileptique parfois prolongé d’une ou plusieurs heures peut parfois s’observer (paralysie de
Todd).

En cas de crise focale complexe, le diagnostic peut hésiter avec une crise d’agitation ou de
colère (la « crise de nerfs »), une crise d’angoisse, des parasomnies (somnambulisme). L’ictus
amnésique est très différent, le malade ayant un comportement adapté, mais posant toujours la
même question (« quelle heure est-il ? » par exemple), pendant plusieurs heures, en raison d’un
« oubli à mesure » dont la physiopathologie demeure incertaine.