SES: Comment lutter contre le chômage ? Flashcards
Plein emploi
Plein emploi ≠ Chômage à 0 %
Plein emploi : Chômage frictionnel (travailleurs entre deux emplois ou recherche de premier emploi).
Il est atteint lorsque la demande de travail est égale à l’offre de travail, et détermine le salaire d’équilibre. Evidemment, cela arrive extrêmement rarement.
Le plein emploi est un modèle.
Décomposition de la population totale en France
Population totale = 67 millions
- Population en âge de travailler (15-64) = 41 millions
- Population de moins de 15 ans et de + de 64 ans = 26 millions (inactifs)
Dans la population en âge de travailler : 11,5 millions d’inactifs.
Donc Population active = 29,5 millions
- Pop active occupée : 26,7
- Chômeurs : 2,7
Taux d’emploi
Le taux d’emploi est le rapport entre le nombre d’emplois et la population en âge de travailler.
Taux de chômage (combien?)
Aujourd’hui, le taux de chômage est de 7,5% en France (9% en 2018)
Deux façons de mesurer le chômage
- Mesure de l’INSEE
- Mesure de pôle emploi
Mesure du chômage de l’INSEE
L’INSEE mesure le chômage par des enquêtes emploi, qui ont lieu chaque trimestre.
Il utilise les critères du BIT (Bureau international du travail) pour définir les chômeurs à savoir :
- Personne qui n’a pas travaillé pendant la semaine de l’enquête
- qui est disponible dans les 15 jours
- qui a recherché activement un emploi le mois précédent
Ces critères permettent de réaliser des comparaisons internationales.
1,5 millions de personnes sont sans emploi mais ne sont pas considérées comme actives car elles ne répondent pas aux critères du BIT, notamment car pour la plupart, elles ne recherchent pas activement un emploi (font partie du halo du chômage)
Mesure de pôle emploi
Pôle emploi mesure les DEFM (Demandeurs d’emploi fin de mois). C’est donc une mesure mensuelle.
Il distingue 3 catégories de demandeurs d’emplois:
- Catégorie A (=3,5 millions): repose sur les mêmes critères que le BIT à part la disponibilité dans les 15 jours
- Catégorie B (=750k) : Travailleurs à temps partiel, qui travaillent moins de 78 heures par mois et qui recherchent activement un emploi
- Catégorie C (=1,4 millions) : Travailleurs à temps partiel qui travaillent plus de 78 heures par mois et qui recherchent activement un emploi
Total = 5,65 millions
Sous emploi (+ taux)
Le sous-emploi comprend les personnes travaillant à temps partiel mais qui aimeraient travailler davantage (temps partiel subi) et les personnes au chômage technique.
Aujourd’hui, en France, 1,6 million de personnes sont en sous emploi, ce qui représente 6% des actifs. Aux E-U, le sous-emploi concerne 10 % des actifs
Halo du chômage
Le halo du chômage est constitué d’individus sans emploi n’étant pas au chômage au sens du Bureau international du travail, comme des chômeurs “découragés” (qui ne cherchent plus d’emploi), ceux qui ne sont plus inscrits au pôle emploi ou encore ceux qui participent à l’économie souterraine.
Evolution de la population active et de l’emploi de 1975 à 2018
Entre 1975 et 2018, le nombre de personnes au chômage a été multiplié par 3, alors que le nombre d’emploi augmente.
Le nombre d’actifs (dû à la hausse de la natalité) augmente plus vite que le nombre d’emplois.
L’économie française ne crée pas forcément suffisamment d’emplois pour absorber la MO qui souhaite travailler. Cependant ce n’est pas parce qu’il y a création d’emplois que le chômage baisse.
Chômage de longue durée
Chômage qui dure plus d’un an.
Il y a une importante hausse de la durée du chômage, ce qui entraîne une employabilité de ces chômeurs en baisse (notamment à cause d’une perte de compétence).
Différents taux de chômage
Ces dernières années, en France :
- Chômage entre 8 et 10 %
- Chômage de longue durée entre 3 et 4 %
- Chômage de très longue durée : entre 1 et 2%
La situation de l’emploi en France depuis ces 20 dernières années est une situation d’accroissement du taux de chômage
Corrélation entre taux de chômage et taux de chômage de longue durée
Il y a une corrélation entre le taux de chômage et le taux de CLD.
En effet, un taux de chômage élevé dans une économie entraîne mécaniquement un chômage de longue durée plus fort.
Par exemple, la Grèce a un taux de chômage de 12% et un taux de CLD de 9%.
Caractéristiques du chômage par sexe
Le taux d’emploi des hommes est depuis toujours, supérieur à celui des femmes. Cependant, ces deux taux se rapprochent depuis 50 ans:
En 1975, le taux d’emploi des hommes était de 80 % alors que celui des femmes était de 50%.
Aujourd’hui, le taux d’emploi des hommes est de 70 % alors que celui des femmes est de 60%.
→ Cette évolution confirme bel et bien l’entrée des femmes sur le marché du travail.
Cependant, le sous emploi, concerne davantage les femmes quel que soit l’année. Par exemple depuis 1990, le sous-emploi concerne environ 10 % des femmes contre 4% des hommes, soit 2,5 fois plus pour les femmes.
D’autre part, aujourd’hui, presque 1 tiers des femmes travaille à temps partiel contre 8,5% des hommes.
Caractéristiques du chômage par âge
La particularité de l’économie française est que le taux d’emploi des jeunes (15-24 ans) est très faible, ce qui s’explique notamment par l’allongement de la scolarité et des études.
Effectivement, en 1975, le taux d’emploi des jeunes était de 50% alors qu’il est de 30% aujourd’hui car en 1975, les jeunes rentraient plus vite sur le marché du travail (scolarité moins longue).
D’un autre côté, le taux d’emploi des 50-64 ans augmente, passant de 50% en 1975 à 60% aujourd’hui.
Marché du travail
Selon les économistes libéraux, le marché du travail est un marché comme les autres puisqu’on y trouve l’offre de travail et la demande de travail.
Cependant, en réalité, le marché du travail est imparfait et n’est pas un marché comme les autres.
En effet:
Pas de concurrence pure et parfaite.
Rigide (entrée et sortie difficile).
Offre de travail
L’offre de travail correspond à la population en âge de travailler.
C’est une fonction croissante du salaire : lorsque le salaire augmente, un plus grand nombre de personnes sont désireuses de travailler
Demande de travail
La demande de travail correspond aux employeurs (entreprises, administrations publiques etc.)
La demande de travail est une fonction décroissante du salaire, cad que si le salaire augmente, la demande de travail diminue. En effet, les employeurs sont prêts à embaucher beaucoup de MO si le prix du travail est bas mais lorsqu’il augmente, le coût marginal du travail augmente et devient parfois supérieur à sa productivité marginale.
Déséquilibres sur le marché du travail
Selon les libéraux, il ne devrait pas y avoir de déséquilibres sur le marché du travail car celui-ci revient spontanément à l’équilibre si le salaire réel est flexible et que les entreprises peuvent embaucher et licencier sans contrainte.
Pourtant, dans la réalité économique, il existe des déséquilibres:
- Lorsque la demande de travail > l’offre de travail : manque de travailleurs, voire même une pénurie de MO. Ex: Après la 2GM. → Appel à la MO étrangère
- Lorsque l’offre de travail > la demande de travail : chômage.
Ex: Des années 70 à la fin des années 2010
Chômage “volontaire”
Pour les libéraux, le chômage est “volontaire”.
Selon eux, les travailleurs doivent accepter un salaire plus bas lorsque l’offre de travail augmente, ce qui permet au marché d’être équilibré et toujours en situation de plein emploi.
Salaire minimum
Le salaire minimum apparaît en France en 1950 sous le nom du SMIG (Salaire minimum interprofessionnel garanti).
En 1972, il devient le SMIC (Salaire minimum interprofessionnel de croissance) afin d’évoluer au rythme de la croissance. En effet, celui-ci est revalorisé chaque année depuis 1972.
Il est fixé par l’Etat. C’est donc un prix administré, plus précisément un prix plancher, cad un prix en dessous duquel l’entreprise ne peut pas descendre.
Effets positifs et négatifs du SMIC
Effets positifs :
(idée principale → Hausse de l’Offre)
- Réduit les inégalités de revenu du travail
- Evite les abus des employeurs, et “l’exploitation” (comme dirait Marx)
- Incite la population à travailler, notamment dans les secteurs où de nombreux postes ne sont pas pourvus, comme en boucherie-charcuterie par exemple.
- Il permet une hausse du pouvoir d’achat → + Consommation → + Production → + Croissance → + Emploi
- Le SMIC est positif pour la cohésion sociale, comme le met en avant Fitoussi
Effets négatifs :
(Idée principale → baisse de la demande)
Le SMIC détermine le prix du travailleur et donc plus le SMIC est élevé, plus le coût marginal du travail est important.
Ainsi, lorsque le SMIC est élevé, le coût marginal des travailleurs non qualifiés est supérieur à leur productivité, ce qui entraîne une baisse des bénéfices de l’entreprise et donc de la demande des non qualifiés.
Par conséquent, le SMIC viendrait pénaliser surtout les non qualifiés.
Protection de l’emploi
Le marché du travail en France est protégé depuis 1945 par le droit du travail, par l’Etat (fixation d’un salaire minimum, des allocations chômage et de leur durée), et par les syndicats.
Effets positifs et négatifs protection de l’emploi
Effets positifs :
- Protection de l’emploi → Hausse de la formation et de la polyvalence des salariés →
D’un côté hausse de la productivité du travail, et donc de l’employabilité, entraînant une diminution du chômage.
D’un autre côté une capacité d’innovation → gains de compétitivité → Hausse de l’emploi et baisse du chômage structurel
Effets négatifs :
- Baisse du niveau global d’emplois
- La protection de l’emploi crée des rigidités sur le marché du travail et un manque de flexibilité (ex: le CDI est une norme de l’emploi en France depuis la norme fordiste), ce qui pénalise notamment les entreprises en particulier dans les secteurs innovants (décalage du processus de destruction créatrice)
→ - d’emplois
→ Difficultés pour licencier pour les employeurs, qui sont donc plus réticents pour embaucher, et plus sélectifs: ils choisissent une MO + qualifiée
→ Négatif pour les non qualifiés
Rigidités du marché du travail
Certaines institutions (salaire minimum, protection de l’emploi), constituent des rigidités, qui empêchent l’autorégulation du marché du travail et désincitent les employeurs à embaucher. Elles contribuent donc au chômage structurel.
Problèmes d’appariement
Appariement : capacité du marché du travail à faire correspondre l’offre et la demande de travail.
On parle donc de problème d’appariement dans une situation d’inadéquation de l’offre de travail et de la demande de travail
Courbe de Beveridge
La courbe de Beveridge (économiste britannique du XXème siècle), offre une représentation graphique de la relation négative entre le taux de chômage et le taux d’emplois vacants: dans une période où la croissance économique est plutôt accélérée (conjoncture favorable), il y a un taux de chômage faible et un taux d’emplois vacants élevé.
A l’inverse, dans une période où la croissance économique est ralentie (conjoncture défavorable), il y a un taux de chômage élevé et un taux d’emplois vacants faible.
Situation de la France (conjoncture)
La situation de la France est paradoxale dans la mesure où le taux de chômage est en baisse et en même temps le taux d’emplois vacants reste élevé, sans pour autant que la conjoncture économique soit favorable.
Inadéquations entre offre et demande de travail
Majoritairement, les inadéquations entre l’offre et la demande de travail s’expliquent par un manque d’expérience ou de compétences du candidat. Celles-ci sont donc liées au manque de qualification du candidat, bien plus qu’à ses exigences.
Il existe aussi des inadéquations spatiales, c’est-à-dire des inadéquations géographiques, cette fois entre des personnes ayant les qualifications nécessaires.
Ainsi, il y a une problématique de mobilité des travailleurs, et les nouvelles modalités d’organisation du travail, tel que le télétravail, peuvent réduire certaines inadéquations spatiales.
Frictions entre les employeurs et les demandeurs d’emploi def
Les frictions sur le marché du travail sont liées au temps structurellement nécessaire à la personne en recherche d’emploi pour en trouver un et au recruteur pour pourvoir un poste.
Frictions entre les employeurs et les demandeurs d’emploi explications
La théorie du “job search” fournit une explication au chômage frictionnel.
En effet, les demandeurs d’emploi vont rationnellement rester au chômage tant que les coûts liés à la recherche d’emploi (prospection, déplacements, achats divers, temps…) sont inférieurs aux bénéfices (allocations chômage, temps libre…)
Cependant, à mesure que le chômeur ne trouve pas d’emploi, ses exigences salariales vont baisser.
Parallèlement, les employeurs, veulent rationnellement, embaucher le travailleur dont la productivité marginale du travail est supérieure à son coût (lié aux qualifications). Par conséquent, le salaire proposé pour un emploi donné est plutôt faible.
Cependant, à mesure que l’employeur ne trouve pas de travailleur, celui-ci va augmenter le salaire de l’emploi.
Par conséquent, au bout d’un certain temps, les exigences salariales du chômeur auront assez baissé et l’employeur aura suffisamment augmenté le salaire d’un emploi pour que le demandeur d’emploi et l’employeur se rencontrent (job matching) et qu’il y ait adéquation entre leurs différentes caractéristiques.
Imperfections du marché du travail
- Asymétries d’information
- Risque de sélection adverse
- Risque d’aléa moral
Asymétries d’information def
On parle d’asymétries d’information lorsque dans un échange ou lors d’un contrat (de travail par exemple), une partie dispose de plus d’informations que l’autre.
Les asymétries d’information sont des imperfections du marché du travail
Les asymétries d’information sont des imperfections du marché du travail.
Par exemple, dans le cas du “tire au flanc”, l’employeur surestime les capacités de travail de son salarié, qui au fil du temps, va être absent, moins productif, négligent et va manquer de motivation et d’ambition.
Les asymétries d’information désincitent donc à l’embauche et sont par conséquent source du chômage structurel.