Philosophie : La Justice Flashcards
Introduction
- Le terme justice désigne à la fois une institution (pouvoir judiciaire), une valeur et une qualité morale
→ En tant que valeur, correspond au respect du « droit », impliquant d’accorder « à chacun ce qui lui revient », selon la formule d’un juriste romain - Un État est juste au même titre qu’une personne est juste
- La justice n’a pas de domaine d’application (voir exs)
Cpdt, il n’existe pas une unique conception de la Justice → République, Livre I
Pb : Sur quoi se fonder pour déterminer ce qui est juste ? La justice n’est-elle qu’une notion relative ou peut-on lui donner une dimension universelle ? Pour être juste soi-même, suffit-il de s’en tenir au respect de lois justes ?
Exemples domaines d’application
- Le médecin fait de la médecine
- L’éleveur de chevaux élève des chevaux
- Le voleur vole
…
Tandis que l’homme juste peut ê juste dans quantité de domaines ≠
Contexte de République, Livre I
Ajd, Livre I de la République suivi de 9 autres mais à l’origine devait être autonome
→ Il s’agit d’un dialogue lors d’une soirée chez un riche Athénien et où le débat porte sur la justice
Différentes conception de la justice dans la République, Livre I
Plusieurs avis mais très vite, 2 vont être mis en avant :
- Socrate : la justice = faire le bien aux autres
- Thrasymaque (sophiste) : justice = faire du bien à soi
→ Conception égocentrique tournée vers soi → pour lui, on a parfaitement le droit d’être injuste si c’est pour se faire du bien
→ Conception pragmatique et utilitaire
Conclusion République, Livre I
Aporie mais à condition d’adopter la position de Socrate :
- La justice conduit à la vertu et à la sagesse
- L’injustice conduit au mal et à l’ignorance
L’homme juste = celui qui fait du bien volontairement aux autres
L’homme injuste est celui qui fait volontairement du mal aux autres
I. Justice et lois
A) L’apparente relativité de la justice
Dans chaque État, les lois établies par l’autorité en place sont en principe la référence légitime (cf def) pour déterminer ce qui est juste ou injuste.
Or, codes de lois ≠ d’un pays à l’autre et d’une époque à l’autre (Citation Pascal)
→ Notion de justice semble donc ne pouvoir être que relative
Citation Pascal relativité de la justice
+ Explication
“Plaisante justice qu’une rivière borne ! Vérité au deçà des Pyrénées, erreur au-delà”
Blaise Pascal, Pensées, 1670
→ La justice au sens des lois humaines ≠ qqch de sérieux ; elle est plaisante car elle change en fonction des frontières
Ex: En France, le cannabis est prohibé mais il suffit de traverser les Pyrénées et d’aller en Espagne et le cannabis est autorisé
I. Justice et lois
B) Droit naturel et droit positif
S’en tenir au constat que justice est relative = devoir renoncer à la quête de justice
→ Cette quête de justice s’exprime par ex à travers le perso d’Antigone (fille d’Œdipe) dans la pièce de Sophocle, lorsqu’elle s’oppose aux lois de la Cité au nom des « lois non écrites mais immuables »
→ Cette distinction rejoint celle du droit positif et du droit naturel
- Droit positif = lois établies par les hommes (positif ici = le droit tel qu’il a été posé par des codes de loi donc = effectif) → pas forcément juste (ex : Allemagne nazie, droit positif était profondément raciste)
- Droit naturel = ce qui serait juste par nature, indépendamment des lois et de façon absolue (ex : ne pas tuer, voler etc.)
→ Droit universel que tous les humains possèdent
→ Norme idéale de justice permettant de mesurer la légitimité des codes de lois
Puisque nous avons vu que droit positif = relatif (≠ selon les pays), pas tjrs légitime etc., il est nécessaire d’accorder + d’importance au droit naturel
II. Critères de la justice
A) L’égalité entre les hommes
→ Pr K. Marx, le véritable critère de la justice = l’égalité entre les hommes
Selon lui, citation Marx
→ Tte la violence de l’histoire = conséquence des rapports de domination entre les classes sociales
A l’époque de Marx, classe dominante = capitalistes (propriétaires des moyens de production) et classe dominée = prolétaires (ne disposent que de leur force de travail qu’ils échangent contre un salaire)
→ Le capitaliste exploite le prolétaire en le payant juste de quoi survivre et en tirant profit de son travail
Selon Marx, il faut faire la révolution pour mettre fin aux rapports de domination entre les hommes et créer une société sans classes
II. Critères de la justice
B) La liberté individuelle de chacun
Pr le philosophe libertarien Robert Nozick, ce qui compte le + → liberté individuelle de chacun
→ Tant que l’ouvrier a signé librement un contrat, même s’il est exploité par le capitaliste, on ne peut rien y changer
Selon Nozick, il est donc inconcevable de répartir les richesses psk chacun est libre de s’enrichir autant qu’il le souhaite, tant qu’il ne force personne à travailler pour lui
III. La vertu de justice
A) L’équité comme « correctif de la loi »
Aristote souligne que les lois doivent avoir par def une dimension générale
→ ne sont donc pas adaptées à la diversité des situations particulières → demandent d’être interprétées par les juges
C’est ce qui rend les juges indispensables
→ Il s’agit de rester fidèle à l’intention des législateurs, ce qu’on appelle « l’esprit de la loi »
→ Requiert une certaine vertu ou qualité morale qu’Aristote appelle l’équité (Citation)
Citation Aristote juge
“Aller devant le juge, c’est aller devant la justice, car le juge tend à être comme une justice vivante.”
Aristote, Ethique à Nicomaque, IVe-IIIe siècles av. J.C.
III. La vertu de justice
B) Justice légale et justice morale
Les lois se limitent à def ce qui est juste ou injuste DLM où cela peut être légal ou illégal
Or, une large partie de l’existence humaine ne relève pas du droit, mais seulement de la morale
→ Pour ê juste dans ce domaine, chaque homme dispose selon Rousseau, d’un sentiment naturel de pitié
Il y a cpdt une vertu de justice plus sublime encore, supposant l’acquisition de la sagesse « raisonnée »
→ Elle consiste à agir selon la maxime « Fais à autrui comme tu veux qu’on te fasse », cad en traitant tout autre homme comme égal de dignité
IV. Justice et châtiment
A) Justice et vengeance
« Rendre la justice » → souvent associé au fait de punir
→ On peut y voir la volonté de rétablir un équilibre rompu
Un des symboles de la justice est d’ailleurs la balance → suggère l’idée d’une peine proportionnée au dommage subi
La vengeance cherche, elle, essentiellement à faire souffrir l’autre par un mal + grand
→ Constitue ainsi une nouvelle offense, écrit Hegel, causant à l’infini de nouvelles vengeances
Le « talion » constitue déjà une recherche de mesure selon un principe d’égalité (« Œil pour œil, dent pour dent »).
IV. Justice et châtiment
B) L’idée de justice réparatrice
Pr donner au jugement un caractère de justice + satisfaisant, il peut être pensé selon un principe d’équité
→ Il s’agit alors de faire subir au coupable qqch de ≠ de son acte, en restant proportionné (ex : un certain nb d’années d’emprisonnement)
On peut cpdt se demander si la justice se ≠ bien sous cette forme de la vengeance
→ Ne s’agit-il pas encore essentiellement de faire du mal ? La peine ne devrait-elle pas être + constructive pr ê juste ?
→ C’est ce qui amène l’idée de « justice réparatrice », offrant par ex aux victimes le moyen de se reconstruire en échangeant avec leurs agresseurs